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VI.02 ¤ Musical Request

Mar 18 Juin - 15:03
Invité
Anonymous
Invité

Afin d'évacuer pas mal de mauvaises ondes de mon esprit, m'étant pris la tête sur une commande où le client m'avait limite pris pour le Père Noël, je m'étais échappé de mon domicile afin de me rendre au parc, souhaitant profiter de cet espace vert pour pouvoir respirer et ne plus penser à grand chose. Je prenais progressivement l'habitude de m'y rendre dans une optique d'évasion de chez moi, pour éviter de trop rester enfermé, et d'enfin chercher à vivre, clairement. Je me contentais de marcher, croisant quelques personnes avec un réflexe de salutation de politesse, avant de m'arrêter face à une scène qui me touchait. Une jeune femme se trouvait près d'un banc, là où une personne âgée était assise. Elle s'approcha de moi, me demandant si je savais jouer du violon. Je lui répondis par l'affirmative avant de découvrir ce qu'elle désirait. Sa grand-mère était une grande joueuse de violon par le passé, mais elle avait été obligée d'abandonner sa carrière à la suite d'un très grave accident de voiture l'ayant handicapée. Très malade, cette femme désirait entendre quelqu'un jouer de son instrument, avant de rendre son dernier soupir, ce qui avait amené sa petite fille à chercher l'heureux élu pour lui faire plaisir une dernière fois. Cette requête me touchait, énormément. Ainsi, je pris soin d'exaucer leur souhait, saisissant le violon.

- Si cela peut vous permettre d'être comblée, c'est un grand plaisir pour moi de jouer.

Spoiler:

Je n'étais pas professionnel, mais j'avais longuement appris à jouer de mon instrument grâce à ma mère, alors j'espérais que cette composition au violon allait lui plaire.

Je me mis à jouer, plongeant corps et âme dans la musique, ne me doutant pas qu'il y avait bien plus de personnes que cette jeune femme et sa grand-mère, bien plus que prévu...

La musique avait attiré plusieurs personnes autour de moi, même si je ne m'en rendais pas compte pour le moment.

Je me contentais de jouer.

Mer 19 Juin - 3:44
Invité
Anonymous
Invité

La journée était belle et ensoleillée, chaude et accompagnée d'une légère brise qui rendait toute balade on ne peut plus confortable. Ayant passé une partie de l'après-midi à effectuer quelques courses, Ivy avait eu envie de terminer sa sortie en se payant un savoureux cornet de crème glacée aux pistaches. De belle humeur, elle s'était posée sur l'un des bancs du parc et attaquait tranquillement sa friandise glacée en observant les enfants jouer et se balancer. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle avait toujours aimé les gamins et même si le destin avait décidé de lui enlever sa petite fille, Ivy se permettait de croire qu'un jour elle serait maman, quitte à adopter un enfant dans le besoin s'il le fallait. Leur petite bouille enjouée la faisait sourire et lui rappelait qu'il lui faudrait bientôt rendre visite à ses deux frères pour pouvoir couvrir leurs bambins de milliers de câlins.

Sa glace était terminée depuis quelques minutes, lorsqu'elle entendit un air de violon planer jusqu'à elle. Curieuse, elle se leva de son banc et marcha lentement jusqu'à l'origine du son, là où elle découvrit, à son plus grand étonnement, que le client avec qui elle avait longuement discuté à l'animalerie était à jouer de l'instrument devant un joli petit public. Comment s'appelait-il déjà? Son prénom était peu commun… ah, Ezel!

Elle le regarda jouer jusqu'à la fin, attendit qu'il finisse de discuter avec une très vieille dame et son accompagnatrice puis osa s'approcher de lui lorsqu'elle cru que le moment était le bon.

- Ezel! Bonjour!

Sa main droite solidement appuyée sur sa canne, elle leva la gauche pour saluer le jeune homme.

- C'était magnifique, vous jouez merveilleusement bien. Qui était cette charmante dame à qui vous avez offert cette splendide prestation? Elle avait l'air si heureuse! Ses yeux brillaient et son sourire! Elle était en complète admiration devant vous.

Elle se mit à marcher, accompagnée du jeune homme. Autour d'eux, la foule se dissipait mais on voyait bien que certains auraient apprécié pouvoir entendre d'autres pièces. Ivy aussi, d'ailleurs mais visiblement, l'instrument n'appartenait pas à Ezel.

- Comment se porte votre poisson, au fait?
Jeu 20 Juin - 14:51
Invité
Anonymous
Invité

Cette bulle hermétique, qui m'entourait pendant que je plongeais corps et âme dans la musique, me préservait de tout ce qui était présent à proximité de ma personne. La musique me protégeait de toutes les zones d'inconfort, de tout ce qui pourrait me gêner ou bien me faire peur. Je savais bien pourtant que pas mal de regards étaient posés sur ma personne, mais j'étais protégé, parfaitement protégé même, le temps d'une composition au violon jouée pour une ancienne violoniste qui ne demandait qu'à plonger dans sa passion, même en subissant l'épreuve de la maladie. Cette idée de jouer pour cette personne, rien que dans l'optique de lui faire plaisir, était une démarche qui me touchait énormément, car je comprenais pourquoi elle cherchait à rester en compagnie d'un air de violon pour le terme de son existence. C'était une manière comme une autre de partir sereinement.

Au terme de l'air de violon, je me rendis compte que j'étais entouré par quelques personnes qui semblaient avoir beaucoup aimé ce que j'avais joué, mais il y avait un regard qui me touchait bien davantage que tous les autres. C'était celui de la dame pour qui j'avais joué. Elle était touchée, souriante. Cet air de violon lui avait beaucoup plu, et j'aimais le fait de lui avoir fait plaisir de cette façon.


- J'ai adoré le fait de pouvoir jouer pour vous madame, c'était un honneur. chuchotais-je à leur intention, avec le sourire. Si jamais vous êtes présentes toutes les deux, je repasserai demain et je jouerai autre chose, c'est promis.

Parmi les inconnus, je découvris une voix familière, puis le visage qui était associé à elle. C'était Ivy, la charmante jeune femme que j'avais pu rencontrer à l'animalerie, lors de l'adoption d'Akira, mon poisson. Je ne pensais vraiment pas que le hasard allait la mener de nouveau jusqu'à moi.

- Oh, bonjour Ivy !

Visiblement, cela lui avait beaucoup plu de m'entendre jouer du violon, j'en étais touché.

- Merci beaucoup. pour le compliment.

Par la suite, elle se révéla curieuse en souhaitant découvrir qui était cette dame à qui j'avais offert cette prestation.

- Sans vous mentir, je ne la connaissais pas avant aujourd'hui. Je ne faisais que passer par là, et j'ai voulu honorer sa requête d'entendre un air de violon. J'ai beaucoup aimé lui faire plaisir en jouant pour elle.

Je me mis à marcher, en compagnie d'Ivy, qui souhaitait savoir comment se portait mon poisson. J'en profitais pour pouvoir lui dévoiler son prénom.

- Akira illumine ma journée. Cela m'a fait du bien de l'accueillir dans mon existence mine de rien. Et de votre côté, comment ça se passe ?
Lun 24 Juin - 4:27
Invité
Anonymous
Invité

Pendant de très beaux instants, Ivy s'abima dans la contemplation d'Ezel et de son violon, qu'il maniait avec grande aisance. L'air qu'il jouait était agréable à entendre et berçait tendrement les deux femmes assises sur un banc, face à lui. Autour d'eux, nombre de badauds s'étaient arrêtés pour écouter le spectacle, sourire aux lèvres, la mine heureuse. Qui n'aimait pas entendre un peu de musique? Personne, selon l'avis de la couturière qui s'était appuyée à une petite clôture pour soulager sa jambe blessée, sans perdre une seule seconde de cet air merveilleux qui emplissait l'espace de ce petit parc.

La prestation d'Ezel ne pouvait malheureusement pas durer toute l'éternité et c'est avec une certaine tristesse que les passants qui s'étaient arrêtés pour l'écouter durent reprendre leur chemin. Ivy, quant à elle, osa s'approcher du musicien pour le féliciter et lui demander pour qui il avait si généreusement joué. À sa plus grande surprise, il s'agissait d'une parfaite inconnue qui l'avait abordé pour lui demander de jouer.

- C'était admirable de votre part, et si généreux! Vous avez fait sa journée, j'en suis certaine. Elle a eu de la chance de tomber sur vous. On voyait bien, en vous regardant jouer, que vous étiez très heureux de lui faire ce merveilleux cadeau.

Ils se mirent à marcher tous les deux, afin de papoter de tout et de rien. Ivy se demandait comment allait le poisson d'Ezel et apprit, sur l'entrefaite, qu'il se nommait Akira. Il lui retourna ensuite la question et c'est avec enthousiasme qu'elle lui fit savoir que ses petites crevettes se portaient merveilleusement bien.

- Eddy, mon chat, adore les regarder, il a sauté sur l'aquarium, à un moment donné, mais il a vite compris que ça n'allait rien donner. Maintenant il s'installe devant le bac et les regarde bouger. Des fois il donne des coups de pattes sur la paroi; c'est trop drôle.

Sans sa canne, Ivy marchait à bon rythme mais son pas était quelque peu désordonné. Ça ne la dérangeait pas du tout et c'est avec un doux sourire qu'elle continuait d'avancer, poussée par une curiosité un peu gênante.

- Ezel, est-ce que vous me permettez d'être indiscrète?

Elle attendit un signe de sa part, montrant qu'elle pouvait continuer, puis se lança.

- Concernant votre prénom et celui de votre poisson, quelle est leur origine? Je les trouve très beaux et très originaux.

Égyptienne, probablement, mais elle n'en était pas certaine à cent pour cent.
Ven 5 Juil - 22:35
Invité
Anonymous
Invité

N'ayant pas suivi cette voie pour en faire mon métier sur du long terme, je ne pouvais pas affirmer que j'étais un professionnel dans le milieu de la musique, mais ma passion l'emportait sur tout le reste, un amour pour cet instrument que ma mère m'avait inspiré de son vivant, et que j'entretenais depuis sa mort. Je ne connaissais pas cette dame, pour qui j'avais joué cet air en ce jour, mais quelque chose en elle m'avait donné envie d'honorer sa requête, et de jouer pour elle. Je voulais lui faire plaisir, et offrir ce rayon de soleil dont elle désirait profiter tant qu'elle le pouvait. Cela avait été un honneur pour moi de lui offrir cet instant aussi magique pour elle que pour moi. Cela lui avait réchauffé le cœur tout comme cela avait pu réchauffer le mien. Mine de rien, je me rendais compte que la musique m'apaisait réellement. Sans doute que la beauté de la démarche était à l'origine du résultat positif sur ma conscience, du moins c'était ce que je supposais.

- Disons que cette idée de se sentir utile pour une personne est quelque chose de très gratifiant pour quelqu'un, et je ne suis pas une exception à cette règle. Cette démarche m'a énormément touché, et je voulais vraiment faire quelque chose pour elle. Si jamais elle est présente au parc demain, comme je passe souvent ici, je pense que je m'arrêterai près d'elle pour pouvoir recommencer à faire la même chose.

On marchait ensemble, avec Ivy, et c'était reposant

Visiblement les crevettes se portaient bien. Le chat semblait les avoir adoptées dans un sens, c'était mignon.


- La scène doit être très mignonne à regarder mine de rien.

À la longue, Ivy voulut me poser une question, concernant l'origine de mon prénom ainsi que celui de mon poisson. Ce n'était pas si indiscret comme question.

- Sans vous mentir, le prénom de mon poisson vient d'un manga de science-fiction, un classique. Je ne sais pas pourquoi, mais quand j'ai adopté ce poisson, bah ce prénom m'est venu en tête comme une sorte d'évidence, sans doute le genre de choix qui ne s'explique pas vraiment.

L'origine de mon prénom était différente.

- Mon prénom a été choisi par ma mère, pour une raison assez personnelle, car elle m'a nommé ainsi en souvenir d'un endroit. Pendant son enfance, elle n'a pas vécu que des jours très heureux, alors il lui arrivait de se réfugier dans un endroit assez spécial, à l'écart de tout, une sorte de repaire où elle se rendait pour pouvoir se sentir bien. Elle lui avait donné comme nom de code Ezel, pour que personne ne se doute qu'il s'agisse d'un lieu, et qu'ils soient embrouillés en pensant qu'il puisse s'agir d'une vraie personne. Elle leur disait qu'elle allait voir Ezel, elle disait aller retrouver l'éternité, ce mot lui est resté, et elle voulait le matérialiser en pensant que ça me porterait bonheur pour le restant de mes jours.

Cette histoire, j'aimais la raconter...

- Je pense que c'est une origine de prénom assez insolite comparé à ceux qui disent que c'est un prénom qui provient d'un membre de l'arbre généalogique, n'est-ce pas ?
Mar 23 Juil - 17:14
Invité
Anonymous
Invité

Ezel semblait être une personne très généreuse. Ce n’était pas n’importe qui, qui aurait accepté de jouer pour une personne inconnue devant un public très curieux et attentif. Pour sa part, elle ne l’aurait sans doute jamais fait même si elle était quelqu’un d’assez extraverti. Ivy n’éprouvait pas de difficultés à être entourée de gens mais elle n’aimait pas que toute l’attention soit dirigée exclusivement sur elle. Cela la fascinait qu’Ezel ait fait un petit numéro alors qu’elle l’avait préalablement étiqueté comme étant du genre renfermé et timide. Au final elle en était doublement heureuse car elle avait pu lui découvrir un chouette talent, en plus de le voir faire plaisir à une vieille dame émue jusqu’aux larmes; une dame qui risquait de jubiler à nouveau, si elle revenait au parc le lendemain car Ezel jouerait une deuxième fois pour elle.

- J’espère qu’elle y sera en même temps que vous, pour qu’elle puisse une fois de plus entendre votre magnifique talent.

Ils marchèrent, discutant de poissons et de crevettes. Le nom qu’Ezel avait donné à son nouvel ami intriguait Ivy qui se demandait s’il tirait son origine du même endroit que le prénom de son propriétaire. Elle osa lui poser la question et ne fut pas déçu de la réponse même si au bout du compte, elle resta dans le néant quant au côté ethnique.

- Alors un manga et un endroit. C’est très original, particulièrement la partie vous concernant. Votre mère avait des gènes d’espionne ou d’agent secret, pour penser ainsi. C’était futé de sa part et mignon de vous l’attribuer, car il représentait pour elle un endroit merveilleux auquel elle tenait beaucoup.

Ezel parlait de sa mère au passé, Ivy supposait qu’elle soit décédée.

- Honnêtement, je m’attendais à la réponse habituelle du genre "c'est un prénom égyptien, polonais, allemand…" mais non, à la place j'ai eu droit à une histoire. Merci de me l'avoir racontée. Chose certaine, je ne suis pas aussi originale que votre mère quand vient le temps d'attribuer un nom à quelque chose.

Eddy, son chat, tirait tout bêtement son nom du fameux Edward Cullen dans une série de livres que la couturière avait adoré lire. Au final, ça s'apparentait un peu à la méthode utilisée par Ezel, qui avait choisi le nom de son poisson dans un manga.

- J'aime les prénoms originaux et peu commun. Ma mère a bien choisi le mien. Il est connu mais il n'y en a pas à tous les coins de rue, disons.

Elle s'arrêta soudainement, inquiète.

- Pardon je parle et je parle mais vous aviez peut-être rendez-vous à quelque part et si ça se trouve, votre séance de violon et mon bavardage vont vous mettre en retard? Dites-le-moi si je dérange, moi j'ai tout mon temps je n'étais venue que pour paresser au parc et manger une glace.

Une cliente qu'elle connaissait bien passa près d'eux et la salua. Ivy lui fit un signe de la main en lui disant que sa commande serait bientôt prête et qu'elle l'appellerait. Ensuite, elle poursuivit sa route avec Ezel.
Mer 24 Juil - 16:42
Invité
Anonymous
Invité

Quand une occasion m'était donnée de pouvoir jouer du violon, c'était comme si ma personne se métamorphosait en une opposition radicalement différente, car je parvenais à libérer une partie de ma conscience qui ne s'exprimait que très rarement. Cet intense courage, qui avait été le mien, en acceptant de jouer alors qu'il était évident que j'allais être observé par une foule pouvant être aussi dense que curieuse, était une surprise qui dépassait mes blocages présents en temps normal. Quand je jouais du violon, c'était comme si ma timidité s'évanouissait dans la nature, comme si je m'envolais et que plus rien ne pouvait m'atteindre ou m'endolorir. En jouant pour cette dame, que je ne connaissais pas, j'avais eu l'occasion de vivre une expérience très enrichissante pour moi, que je ne demandais qu'à renouveler dans l'avenir. C'était pour cette raison que j'avais osé affirmer que j'étais prêt à recommencer le lendemain, si je la rencontrais, car c'était sincère. Le fait de recommencer ne me gênait point. Je ne demandais que cela, sans mentir, au point que je me permette probablement de faire exprès de passer par le même chemin en espérant la recroiser, et jouer de nouveau pour elle.

Au terme de cette expérience musicale aussi humaine qu'intéressante, j'avais eu l'occasion de rencontrer de nouveau Ivy, celle avec qui j'avais pu faire connaissance à l'animalerie, quand j'avais pris la décision d'adopter mon poisson. Pour combler son élan de curiosité au sujet de l'origine du prénom de mon poisson ainsi que du mien, je lui avais raconté le berceau des deux choix, sachant que celui me concernant était plutôt original, puisque j'avais hérité d'une invention sentimentale de ma mère. Ivy avait été surprise par ce que je lui avais raconté. En même temps, qui ne l'aurait pas été ? Personne.


- Il est clair que mon histoire est la totale opposition à une quelconque origine ethnique, et j'en ai été le premier surpris quand ma mère me l'a racontée sans vous mentir dis-je avec le sourire. Au fond, même si votre prénom n'est pas forcément original comme vous l'affirmez, votre personnalité l'est et vous rend unique, pas comme quiconque qu'on peut croiser à tous les coins de rue.

C'était une tentative de compliment, mais j'étais tellement maladroit que cela ne finissait pas forcément comme je le voulais, alors j'espérais que cela allait bien passer pour elle.

Ivy pensait beaucoup trop parler, et au final me mettre potentiellement en retard, mais elle n'avait pourtant pas de souci à se faire.


- De base, je me suis évadé de chez moi, car une commande pour mon travail a un peu fragilisé mes nerfs. Je ne suis guère en retard pour quoique ce soit, puisque je suis sorti pour me changer les idées, et cela me fait plaisir d'être tombé sur vous totalement par hasard du coup. C'est reposant pour moi.

Cette histoire de commande pour une cliente qui était passée près de nous m'intriguait.

- D'ailleurs vous aussi vous traitez des commandes ? Puis-je oser vous demander dans quoi vous travaillez ?
Mer 24 Juil - 17:15
Invité
Anonymous
Invité

L'histoire du prénom d'Ezel avait fasciné Ivy qui s'était vue surprise de ne pas entendre un discourt ethnique en guise d'explication. Elle avait fortement apprécié la confidence du jeune homme alors qu'il ne se connaissaient qu'à peine, et n'avait pu que lui sourire en l'entendant dire que sa personnalité la rendait unique, peu importe l'originalité ou pas de son prénom. Il ne pouvait être plus juste et donc, Ivy ne pouvait qu'approuver.

- Vous allez me faire rougir Ezel, arrêtez!

Elle en rigolait, flattée par le compliment.

- Mais vous avez raison, c'est effectivement la personnalité qui détermine tout, et non pas un simple prénom. Cependant, en avoir un qui est très original ajoute une petite touche magique, particulièrement lorsqu'il tire sa source d'une histoire aussi belle que celle que vous venez de me raconter.

Maintenant qu'elle savait qu'elle ne mettait pas Ezel en retard, ils pouvaient continuer de marcher à travers le parc et observer les fontaines d'eau, les gens et les gamins qui circulaient tout partout. La journée était belle, très belle et le soleil qui les réchauffait mettait Ivy de très bonne humeur.

- Vous avez bien fait de sortir. J'espère que cette petite balade parviendra à vous faire relaxer. Des fois, il faut décrocher et prendre l'air, ça éclaircit les idées.

Oh oui!

- En ce qui me concerne, je ne puis le faire avec autant de facilité, malheureusement. Je suis couturière alors je suis contrainte de demeurer dans mon petit local pour respecter les heures d'ouverture car des clients peuvent se pointer à tout moment. Toutefois, comme mon commerce fait partie de ma maison, je peux me permettre de filer chez moi pour relaxer quand je n'en peux plus.

Ivy observa un enfant sautiller devant sa maman qui soufflait des bulles de savon, et se mit à sourire tristement.

- J'ai quelque peu réduit les heures de travail pour me permettre de mieux m'adapter à la ville. Je ne suis pas ici depuis bien longtemps -quelques mois à peine- mais ça va, je m'y fais.

Contente de ne pas trop boitiller, elle suivait le rythme d'Ezel, soulagée que la douleur à sa jambe ait enfin commencé à s'estomper pour de bon. D'ici peu, elle serait complètement guérie. Ne subsisteraient que des cicatrices moches et laides sur sa jambe et son ventre.

- Les gens ont rapidement entendu parler de moi suite à une petite publication alors depuis, j'ai des commandes de vêtements sur mesure ou des réparations à faire. Ça roule. Éventuellement, je pourrais avoir besoin d'un ordinateur pour gérer la comptabilité. Est-ce que c'est quelque chose que vous pourriez mettre en place pour moi? Je ne m'y connais pas tant que ça, j'aurais besoin de bons conseils.

Elle l'observa tout en marchant, contente d'avoir pu le croiser.
Sam 27 Juil - 11:09
Invité
Anonymous
Invité

Cette idée que mon prénom puisse tirer son origine d'une histoire plutôt que d'une simple question ethnique était toujours quelque chose qui surprenait, au moment où je racontais cette histoire à quelqu'un, lors des rares occasions qui se présentaient à moi pour le faire, notamment en comblant la curiosité qui avait traversé l'esprit d'Ivy sur le coup. Je me sentais très bien en compagnie de cette dernière, et c'était pas mal pour cette raison que je lui avais fait ce compliment. En général, on complimentait rarement les personnes avec autant de sincérité quand on ne les aimait pas un minimum. Le fait d'avoir voulu sortir de chez moi, dans le but de respirer et de me changer les idées, pour éviter de péter les plombs, avait été une décision encore plus salutaire que ce que je pensais, puisqu'au moins cela m'avait permis de retrouver Ivy totalement par hasard, alors que rien ne prévoyait cette rencontre en ce jour.

- Au moins, en sortant de chez moi, j'ai eu l'occasion de pouvoir vous retrouver, et ce n'est franchement pas si mal pour se changer les idées de passer du temps avec quelqu'un qu'on apprécie beaucoup. lui dis-je avec le sourire.

En discutant avec elle, je pus découvrir le métier d'Ivy. Cette dernière était couturière, en voilà un métier que je ne rencontrais pas tous les jours. Elle m'apprit qu'elle aurait éventuellement besoin d'un ordinateur pour pouvoir gérer la comptabilité et, comme elle ne s'y connaissait pas tant que cela, elle aurait besoin de bons conseils pour mettre ce système en place.

- En parlant d'ordinateur, je peux même aller jusqu'à configurer toute une machine pour qu'elle réponde au mieux à vos besoins, alors évidemment que je peux faire cela pour vous et puis si cela peut vous faciliter la vie, ce sera un plaisir pour moi de vous aider. Cela ne me pose pas de problème, et nous pouvons faire cela quand vous le souhaitez.

J'aimais toujours cette idée de pouvoir rendre service à des personnes que j'appréciais, et puis Ivy serait forcément une cliente bien plus agréable que l'autre idiot qui me demandait des choses pas très réalistes. Souvent, des clients pensaient que je pouvais absolument tout faire, alors ils ne réfléchissaient pas vraiment à ce qu'ils me demandaient. J'étais certes très doué, même que certains me considéraient comme un génie, mais je ne pouvais pas TOUT faire en deux temps trois mouvements. Je n'étais pas une locomotive aussi surpuissante que cela.

- Si je me suis échappé de chez moi, c'est parce que je suis tombé sur le profil typique du client qui veut voir absolument tous ses désirs devenir réalité, sans savoir que sa demande est littéralement impossible à réaliser sur un plan logique. J'ai essayé de faire de mon mieux, même beaucoup plus que ce que je croyais, mais je suis persuadé que quand je vais lui présenter le tout il va être capable de râler en disant qu'il manque tel ou tel truc... J'ai rarement vu quelqu'un d'aussi capricieux dans mon métier.

Je ne savais même pas pourquoi je m'étais autant confié...

- Pardon, il fallait que cela sorte.
Sam 27 Juil - 16:23
Invité
Anonymous
Invité

Ezel était en mode compliments, ce qui amusait Ivy qui conservait un perpétuel sourire sur ses lèvres. Il y avait d'abord eu la petite remarque sur sa personnalité, puis celle concernant le fait qu'il l'apprécie beaucoup. Il était très mignon de lui dire ceci et ça lui faisait bien plaisir. Était-ce ainsi avec tous les habitants de Huntfield? Depuis qu'elle y habitait, la rouquine avait l'impression que tout le monde était gentil. Johnny, le gros barman, était adorable et que dire de Seth? Il était l'un des rares à la dérider pour de vrai. Puis il y avait Lucy, qu'elle avait croisé à trois reprises et qui était tout timide mais tellement gentil! Ivy les appréciait tous puisqu'il lui permettait de bien s'intégrer à la ville et parvenaient, en quelques occasions, à mettre un baume sur sa douleur. Ezel n'en faisait pas exception d'ailleurs. Il était d'une très charmante compagnie, intriguait Ivy par ses talents musicaux cachés et sa manière de voir les choses et de les analyser. Un fascinant personnage, rien de moins.

- Le plaisir est partagé Ezel. Je suis très heureuse de pouvoir vous croiser de nouveau et j'espère que ça ne sera pas la dernière fois.

Probablement qu'ils allaient se revoir bien plus vite que prévu, si elle se lançait dans ce projet d'ordinateur. Ezel, en tout cas, semblait emballé. On voyait tout de suite qu'il était très à l'aise dans ce domaine vu l'enthousiasme avec lequel il en parlait. Il fit bien rire Ivy par sa spontanéité et sa disponibilité. Comment refuser, après avoir eu la certification qu'il était LA personne pour l'aider à organiser ses besoins?

- Alors c'est entendu! Je communiquerai avec vous pour un rendez-vous et nous organiserons tout ça très bientôt. Nous échangerons nos numéros tout à l'heure.

Elle n'allait pas être très difficile ni compliquée. Jamais, en tout cas, comme ce client qui avait poussé Ezel à sortir de chez lui pour aller prendre l'air, trop bousculé par les exigences monstres de son client.

- Oh vous savez, je pense que des clients capricieux il en existe pour toutes les occasions. Vous en croisez dans votre domaine, j'en croise dans le mien. Les gens se font une idée du projet qu'ils ont en tête, on essaie de le réaliser puis au bout du compte, après bien des efforts, soit ça fonctionne, soit ça ne fonctionne pas. J'en ai vu, des clientes mécontentes et exigeantes. Heureusement, elles n'affluent pas dans les rues. Les pires, ce sont les futures mariées. Elles sont si stressées qu'elles crient et vous prennent pour une merde, une esclave. Votre client est un connard, ne le laissez pas vous bouffer il n'en vaut pas la peine. Il s'apercevra rapidement que ses petits caprices ne sont pas tous réalisables et partout où il ira, il se fera fermer la porte au nez. Les gens lui répéteront les mêmes choses que vous.

Non, Ivy ne s'en faisait plus du tout. Elle avait appris à passer par-dessus ce type de personnes énergivores.

- Je vous promets de ne pas être compliquée Ezel. Rien qu'un ordinateur portable, un logiciel de comptabilité et pouf, fini! Je ne vous pousserai pas à la dépression.

Un petit rire amusé fusa d'entre ses lèvres, tandis qu'elle le regardait de ses yeux brillants.

- La vie est courte, il ne faut pas se prendre la tête à tout bout de champ. Il faut juste… prendre une bonne inspiration et continuer. Peu importe ce qu'elle vous présente et vous réserve.

Elle en était la preuve vivante. Malgré tout ce qui lui était tombé dessus, elle continuait…

- J'ai faim. Ça vous dirait un petit repas vite fait sur une terrasse? On pourrait continuer de discuter tranquillement, de tout et de rien.

Et elle se reposerait la jambe, un peu.
Sam 27 Juil - 18:35
Invité
Anonymous
Invité

Cette espérance de ne pas croiser Ivy pour la dernière fois était une envie que je partageais, car je sentais que je l'appréciais beaucoup, que le hasard m'avait permis de rencontrer une personne avec qui j'entretenais des rapports très agréables. Pour mon intégration sociale dans cette ville étrange qu'était Huntfield, je ne pouvais pas espérer mieux que le fait de fréquenter des personnes comme Ivy, qui me semblait être aussi adorable que solaire. Oui, c'était ainsi que je la percevais, comme quelqu'un de très solaire, et c'était sans doute pour cela que mon esprit se sentait bien avec elle. En tout cas, cela me faisait plaisir de pouvoir lui rendre service à l'avenir, en lui configurant une belle machine pour lui faciliter la vie dans son travail. Au fond, cela allait être ma façon de la remercier de m'apporter du bonheur salutaire dans ma vie. On se comprenait, et c'était une qualité que je ne trouvais que très rarement chez les gens.

- En vrai, j'ai déjà dû faire face à quelques clients très énergivores, avec des exigences un peu folles, mais à chaque fois j'y répondais, parce que j'ai toujours à cœur de vouloir faire plaisir, avec ce sentiment que c'est ce que je sais faire de mieux. Cependant, celui-là, je ne sais pas pourquoi, mais il est un peu perçu comme une sorte de goutte d'eau ayant fait déborder le vase. C'était trop, tout d'un coup et, même si je peux être le type le plus sympa du monde, à la longue je peux exploser et, j'ai pas trop envie de retomber dans des travers que j'ai connus par le passé, en partie responsables de mon emménagement ici à Huntfield.

Ces travers, elle les ignorait, car Ivy ne savait pas à quel point j'avais souffert avant d'emménager ici.

|- Je tente de ne pas trop le montrer, parce que j'essaye de faire des progrès sur ce point, mais je suis quelqu'un de plus fragile que j'en ai l'air. Déjà que je suis une personne très réservée, parce que j'ai du mal à me lancer et à faire confiance aux gens, préférant me méfier plutôt que de me jeter à l'eau directement, j'ai cette souffrance en moi avec laquelle je tente de vivre, et ce n'est pas hyper simple tous les jours. Mon emménagement dans cette ville, c'était pour prendre un nouveau départ, j'aimerais juste...ne pas replonger...

Cela faisait un peu penser à un discours de type souffrant d'une addiction, mais ce n'était pas cela mon problème.

- Je veux juste vivre, être mieux dans ma tête, et surmonter cette déchirure qui ne guérit jamais vraiment...

Alors qu'on se dirigeait vers une terrasse, là où on pourrait prendre un repas, et poser nos gambettes, je me sentais un peu gêné. J'avais déballé un discours d'une largeur extraordinaire, car j'avais confiance en Ivy, mais je ne voulais pas la saouler, l'exaspérer, et au final lui donner envie de partir.

- Je pense que cela se voit aisément que je n'ai pas l'habitude de m'exprimer aussi longuement, car j'ai souvent du mal à m'arrêter. Je suis désolé, ce n'est peut-être pas l'histoire la plus gaie à partager...

Pouvais-je considérer que j'étais un survivant ? Un survivant était quelqu'un qui parvenait à surmonter sa douleur, et moi je ne la surmontais qu'à moitié. Si je me trouvais capable de péter les plombs dès qu'un merdique me surchargeait, je devais craindre le pire pour la suite sans doute...

- Bon sinon, vous auriez envie de quoi pour ce repas ? Je vous invite.

Était-ce une tentative de retour de gaieté ? Oui.
Était-ce maladroit ? Oui.
Était-ce fonctionnel ? Aucune idée.
Dim 18 Aoû - 21:39
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Posséder un commerce exigeait de donner son maximum pour que le client soit satisfait, même si la tâche pouvait paraitre colossale. Cela était non seulement une question de principe mais également de réputation. Il fallait, autant que faire se peut, répondre aux exigences du consommateur et livrer la marchandise… mais jusqu'à quel point et à quel prix? Certains clients étaient excessivement difficiles et compliqués, semblaient être nés en tant qu'éternels insatisfait. Où se situait la limite du possible et de l'impossible? À quel moment était-il temps de dire "ça suffit, c'est assez!"? Fallait-il se faire crever au boulot et en passer des nuits blanches? Quand, pouvait-on décider qu'il y avait abus? Ivy l'ignorait car elle n'avait pas eu l'occasion -heureusement- de croiser un tel type de clientèle. Malheureusement, cela semblait être le cas d'Ezel qui était tombé sur un tout un numéro! Son client était si difficile à contenter qu'il avait dû sortir prendre l'air pour ne pas exploser.

- J'espère que cette sortie pourra faire en sorte que vous vous sentiez mieux.

Elle ignorait de quoi le jeune homme parlait, à propos des travers connus par le passé et n'osait le demander, puisqu'ils ne se connaissaient pas vraiment. Par chance, Ezel ajouta quelques détails qui aidèrent Ivy à mieux cibler ce dont il était question.

- Vous savez, déménager peut être la clé à bien des soucis. En ce qui me concerne, je suis venue ici pour fuir une partie de mon passé, un peu comme vous je suppose. Prendre un nouveau départ, tourner la page, passer à autre chose. Est-ce que ça fonctionne? Un peu. Je crois que c'est mieux que si je n'avais rien tenté du tout.

Le passé d'Ezel semblait très douloureux. Avait-il été sous l'emprise de drogues? De l'alcool? Dans quoi est-ce qu'il ne voulait pas replonger? De quelle déchirure était-il question? La perte d'un être cher, tout comme elle?

- Hey…

La main d'Ivy se déposa doucement sur le bras d'Ezel, le freinant tranquillement. Lentement, elle se déplaça face à lui et posa son regard dans le sien.

- Je ne suis pas celle qui va vous dire d'arrêter de parler et encore moins celle qui va vous juger. Je ne sais pas ce qui vous a autant blessé et je ne peux qu'espérer que ce changement dans votre vie vous soit bénéfique. Vous le méritez. Vous êtes une très bonne personne. Vous avez… une très belle âme. Plus d'excuses, d'accord?

Elle lui adressa un sourire, puis grimpa sur la terrasse où tous deux purent prendre place. Ezel souhaitait régler la facture alors Ivy secoua la tête, l'air de refuser. Puis elle fit une grimace et céda.

- Je sens que si je refuse, vous allez vous obstiner. J'accepte mais j'offre le prochain repas, une fois que j'aurai mon ordinateur. On a un deal? Et puis au diable le vouvoiement, je ne suis pas encore une vieille dame.

Tout en rigolant elle lui tendit la main pour qu'il serre la sienne en signe d'accord, puis se tourna vers la serveuse qui arrivait avec les menus. Ivy commanda un jus d'orange puis fouilla le menu des yeux, à la recherche du repas qu'elle allait prendre. Un bon hamburger la tentait vraiment. Avec des frites, ça serait super! Elle replia le menu et le plaça sur le bord de la table. Quand la serveuse passerait, elle pourrait venir prendre leur commande.

- Alors Ezel, tu es déménagé à Huntfield récemment? Est-ce que tu connaissais la ville avant? Ou tu connaissais des gens qui habitent ici? Qu'est-ce qui a motivé ton choix d'endroit?

En ce qui la concernait, elle était venue rejoindre une vieille connaissance mais cette amie n'était jamais là. Du coup, hormis ses nouveaux amis, Ivy était toujours seule.
Mer 21 Aoû - 23:34
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Des situations ordinaires, telles que cette discussion qui m'unissait avec Ivy, forgeaient de multiples occasions de comprendre à quel point je restais toujours aussi fragile, malgré le temps qui s'était écoulé depuis mon traumatisme californien. Entre ma timidité, mon manque de confiance en moi, et tout le reste, l'existence tous les jours n'était pas très simple pour moi, et c'était pour cette raison d'ailleurs que je m'étais littéralement échappé de chez moi, par peur de péter un câble à cause de cette commande astronomique du client, qui était aussi riche qu'insupportable. J'éprouvais juste le besoin de me sentir mieux, mais j'avais l'impression que c'était toujours pareil avec moi, genre comme si c'était à chaque fois un parcours du combattant pour au final un maigre sourire. C'était ridicule, pas vrai ? Pourtant, c'était toujours de cette manière que cela se passait, toujours. Je n'arrivais qu'à peine à répondre à Ivy concernant mon passé, car il s'agissait de quelque chose dont je ne pouvais pas parler avec une aisance déconcertante. J'avais eu mal, très mal même, et exorciser mes douleurs avec n'importe qui n'était pas une mission que je pouvais accomplir avec facilité, même si je discutais avec une personne que j'appréciais. Ce serait trop compliqué pour moi de dévoiler à Ivy ce que j'avais vécu à San Francisco. Elle semblait pourtant très compréhensive, ouverte, mais j'étais pourtant bloqué. Je me sentais toujours bloqué et j'en avais marre.

Je tenais pourtant à inviter Ivy à prendre ce repas avec moi, déjà parce que je l'appréciais, et aussi parce que cela me faisait plaisir. Cependant, en échange elle tenait à pouvoir m'inviter à un repas en échange, quand elle allait avoir son ordinateur.


- Va pour le deal alors. dis-je avec un sourire, en serrant la main qu'elle m'avait tendue pour sceller l'accord entre nous.

Ivy finit par commander un jus d'orange, un hamburger, ainsi que des frites. Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'en fis de même. Ce n'était pas un manque de personnalité que de prendre la même chose que celle avec qui je partageais le repas, mais juste un reflet que j'avais les mêmes goûts qu'elle, en quelque sorte.

- Ce que je vais te dire va certainement te surprendre, mais j'ai choisi Huntfield totalement par hasard, à un moment de ma vie où je désirais à tout prix changer d'air, donc c'est ce qui m'a amené à emménager ici.

Cela ne devait clairement pas être ordinaire comme histoire.

- Au fond, j'ai choisi rapidement un endroit que je connaissais pas, et du coup voilà quoi...

Tellement exceptionnel, avouez-le...

- Je me suis installé ici au début de l'année dernière, mais cela continuera à être toujours aussi récent pour moi tu comprends ?

Je devais tellement être désespérant...
Jeu 22 Aoû - 18:35
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Un accord fut conclu : Ezel allait payer le repas et la prochaine fois, lorsqu'ils se reverraient après que ce dernier soit venu installer un ordinateur dans son commerce, Ivy paierait. La demoiselle était bien contente car elle avait le sentiment qu'elle était en train de se faire un nouvel ami, ce qui la charmait puisqu'elle n'en possédait pas beaucoup étant donné que son arrivée en ville était plutôt récente. Ezel lui, y était depuis bien plus longtemps qu'elle. N'importe qui aurait pu croire que depuis le temps, il se serait habitué or ce n'était pas le cas du tout. Ivy en était fortement étonnée, d'ailleurs, mais elle se gardait de le mentionner. En l'écoutant parler, il n'était pas difficile de deviner que le jeune homme était passé à travers de difficiles épreuves, si difficiles en fait, que même un déménagement n'avait dû en atténuer les conséquences. Évidemment il y avait de quoi se poser la question, se demander pourquoi c'était ainsi mais comme les deux amis ne se connaissaient pas du tout, il était impossible pour Ivy d'interroger Ezel à ce sujet.

- Eh bien il fallait du cran pour choisir une ville au hasard sans rien connaitre d'elle. Je trouve cela complètement terrifiant. Tu as toute mon admiration. En ce qui me concerne, je connaissais une amie et elle a incité pour que je vienne la rejoindre mais… elle n'est jamais là alors je suis souvent toute seule. Je suis arrivée en mars, il y a à peine quelques mois. Tranquillement, je me fais des amis.

La serveuse leur apporta à boire puis fila servir d'autres clients.

- De mon côté je crois que je m'adapte bien. Mon commerce de couture y fait pour beaucoup; je vois du monde, je participe à certains événements, j'essaie de m'impliquer. Je suis assez sociable je dirais et puis bon, j'aime être occupée et pouvoir me changer les idées. Je pense qu'en faisant des efforts pour m'adapter ça va aider à…

Elle se stoppa, se souvenant qu'Ezel ne connaissait rien de l'accident.

- …à faire en sorte que je me sente mieux ici.

La serveuse se pointa avec le repas. Wah, c'était du rapide!

- Tu sais, un an c'est peu. Je crois qu'il en faut un peu plus que ça pour être pleinement habitué à une nouvelle ville. Faut pas se décourager, les choses vont se replacer tu vas voir. Si tu veux, parfois on peut s'appeler pour aller voir un film. Aimes-tu aller au cinéma? Qu'est-ce qui te plait?

Elle observa son burger avec appétit, en pris une grosse bouchée puis s'essuya le coin des lèvres.

- Peut-être qu'on pourrait s'aider mutuellement à mieux s'adapter à la ville en faisant des activités ensemble?

Elle lui adressa un joli sourire, curieuse de connaitre sa réaction.
Sam 14 Sep - 15:24
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Était-ce vraiment une histoire de cran monstrueux de prendre la décision de choisir son futur domicile ? Peut-être, mais ce n'était pas ainsi que je voyais les choses pour ma part, car ce hasard n'avait pas été une décision de frime mais un geste assez désespéré en vrai quand on y pensait, puisque je m'étais fié au hasard en étant incapable de me rappeler ce que pouvait être l'espérance. J'étais littéralement désespéré, et c'était pour cette raison que j'avais agi de cette manière, mais il faudrait prendre connaissance de l'intégralité pour réussir à comprendre ma façon de penser. Ce qui avait mené Ivy dans cette ville était une raison bien plus logique que la mienne, car elle était venue ici en connaissant une amie, qui l'avait incitée à venir la rejoindre, sauf qu'elle se retrouvait souvent seule car cette personne n'était jamais là, mais elle avait définitivement moins de difficulté que moi pour pouvoir s'adapter à Huntfield. En même temps, il fallait avouer une chose qui était évidente à mes yeux. Cette femme était solaire, et j'aimais beaucoup l'entendre parler. Il y avait quelque chose d'apaisant quand je l'entendais, même si j'étais incapable de décrire avec clarté ce que cela m'inspirait. C'était sympa de partager un repas et une discussion avec elle.

- Au fond, j'ai parfaitement conscience de ce qui me freine et qui me donne cette impression d'être lent à la détente et de m'adapter très lentement à cette ville. Cette décision de quitter mon domicile précédent s'est prise avec beaucoup de précipitation, parce qu'elle était nécessaire, mais c'était sans doute trop rapide pour que je parvienne à l'assumer. Je suis fragile, je l'admets, et j'espère juste que tu as raison au fond, que j'ai juste besoin de temps pour pouvoir mieux adhérer à tout cela.

Sa question était adorable.

- Sans te mentir, je crois que je ne suis pas allé au cinéma depuis des lustres, parce que je suis un mordu de mon boulot et que j'y pense jamais aussi. Peut-être faudrait-il que je m'y remette, et pourquoi pas avec toi si cela te fait envie. Après en terme de passion, je crois que tu en as pris connaissance d'une assez sympathique tout à l'heure. Sinon ma vie, elle n'est pas hyper remplie.

Je n'étais qu'un cœur brisé qui ne savait plus comment vivre en dehors de l'exercice de son boulot.

- Ce serait un plaisir de faire certaines choses avec toi. lui dis-je avec le sourire.

C'était déjà un plaisir de prendre un repas avec elle.
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