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VI.03 ¤ Psychic Trauma

Ven 13 Sep - 13:23
Invité
Anonymous
Invité

Parfois, la poursuite saine d'une existence pouvait se jouer sur le suivi d'un conseil, parfois ayant l'air dérisoire sur le coup, mais qui semblait à lui seul capable de sauver la peau d'une personne. Dans un sens, même si c'était étrange de l'admettre, je pouvais remercier mon amnésie de m'avoir mis sur la route des bonnes personnes, qui avaient su m'orienter vers la perle rare dont j'avais besoin pour me remettre les idées en place, et mieux gérer le retour progressif d'une mémoire que j'avais occultée malgré moi, ainsi que l'effacement progressif de cette torture qui avait duré bien trop longtemps. Ce psychologue était entré dans ma vie, au moment où j'en avais le plus besoin, et je remerciais sans arrêt le ciel de m'avoir mené jusqu'à lui, dans le sens où il avait su me comprendre et m'aider à trouver les clés pour mieux gérer ce qui pouvait passer comme étant ingérable pour beaucoup d'autres. Je restais fragile, certes, mais beaucoup de douleurs étaient fixées en moi, là où seul je n'aurais rien pu faire. En étant entouré par les bonnes personnes, n'importe quelle conscience pouvait se sentir capable de soulever des montagnes qui les applatissaient en temps normal. C'était mon cas. J'avais besoin d'être entouré, de connaître des personnes que j'appréciais et sur lesquelles je pouvais compter. Le fait de se faire confiance était certes très bien, mais un support était toujours bon à prendre dans une vie, sauf que dans mon cas il n'était pas optionnel. C'était une nécessité. Pour preuve, je ne me livrerais pas autant au psychologue que je fréquentais si je n'en avais vraiment pas besoin, pas vrai ?

À côté des "perturbations" que je tentais d'évacuer tant bien que mal, les choses commençaient à évoluer d'une manière assez folle concernant ma carrière artistique, surtout depuis que j'avais fait la connaissance de ce client fortuné très admiratif de ce que je faisais. Il était à l'origine de l'invitation qui m'avait mené vers cet événement à San Francisco au début du mois de septembre, le genre de chose que je ne pensais clairement jamais pouvoir faire dans toute ma vie. Je ne savais pas jusqu'où il comptait aller avec moi, mais il faisait des efforts énormes, alors qu'on ne se connaissait même pas. Je n'avais jamais cherché une quelconque pincée de célébrité, ni rien du tout, et tout cela me tombait sous le nez comme par magie. C'était incroyable ce que ce type faisait pour moi. Jusqu'où allait-il aller cependant ? Tout ceci était un mystère pour moi, et je tentais d'en profiter en douceur, dans le sens où je ne voulais pas que tout aille trop vite. Quelques trucs, de temps en temps, oui, mais je ne voulais pas que tout cela me bouffe. C'était pour cela que des fois je devais l'embêter en lui disant que je ne voulais pas faire telle ou telle chose, mais il consolait souvent son refus par une œuvre venant de ma part.

C'était en majeure partie pour cette raison que je me trouvais dans ce parc aujourd'hui, auprès de ce saule pleureur contre lequel je prenais souvent place. J'avais passé quelques heures la veille au soir pour concocter ce que ce type désirait voir sur son tableau, il en était très ravi, mais j'avais besoin de me changer les idées, alors ma séance de "dessin détente" avait lieu ici, dans un lieu naturel où je pouvais respirer et être un peu tranquille. J'avais pu faire quelques croquis de certaines idées que je comptais mettre en pratique assez rapidement.

Parmi ces dessins-là, l'un d'entre eux m'intriguait car il m'offrait une impression de "déjà-vu", comme si j'avais déjà dessiné cela auparavant. Ce visage appartenait à la catégorie de ceux que j'avais pu rencontrer pendant ma période amnésique, un que je ne pouvais pas oublier. Il s'agissait de James. La dernière fois que je l'avais vu, c'était en forêt, pendant ma séance d'entrainement à l'arbalète, et cette rencontre surnaturelle qui s'était passée un peu malgré nous. Ce dessin n'était pas que la représentation d'un simple visage, mais il m'inspirait une sorte de crainte, comme si cette personne traversait une période très difficile dans laquelle j'avais le sentiment de me retrouver, pour une raison que je ne comprenais pas vraiment.

Spoiler:

Je relevais les yeux vers l'avant, pris d'une sensation étrange, surtout quand je le vis. James était là, s'approchant à proximité de ma position. Était-ce le hasard ? Un coup du destin ? Je ne savais pas trop comment réagir sur le coup.


- Le monde est petit... avais-je dit d'une voix si basse que je n'étais même pas sûr qu'il m'avait entendu.

Je finis par ranger tout mon bazar dans mon sac à dos, ne conservant avec moi que le carnet dans lequel j'avais fait mes dessins au crayon, avant de me rapprocher avec prudence de lui, sans savoir si je le dérangeais ou s'il voulait discuter avec moi. En même temps, une personne comme moi qui en approchait une autre sous le prétexte que c'était l'objet de son dessin, il fallait avouer que c'était particulier comme contexte.

- Bonjour James.

Ma voix était plus puissante sur cette salutation, bien que pas hyper forte non plus. Je n'osais pas rajouter autre chose pour une raison très simple : j'avais peur. Ce n'était pas une peur de lui que j'avais, mais peur de ce que mon dessin m'avait inspiré. James était-il mal en ce moment et l'avais-je senti d'une façon ou d'une autre ?
Ven 13 Sep - 21:03
Invité
Anonymous
Invité

Revenir à Huntfield après ce qui s’était passé, c’était si étrange… James savait que c’était la même ville qu’avant, celle où il avait vécu un bon bout de temps. Malgré ça, il ne pouvait pas se débarrasser de l’impression que tout avait changé… Ou peut-être pas tout, juste le plus important : Ce qu’il ressentait par rapport à cette ville. Il avait eu un temps où il aurait pu se voir y vivre pendant des années, voir tout le temps qu’il lui restait. Certes, peut-être pas pour toujours en colocation avec Haziel, même s’il avait commencé à se rapprocher à ce dernier, mais quand même. A présent, il se sentait comme un étranger, à quelqu’un qui n’avait pas sa place ici. Le fait que l’avocat tentait d’éviter toutes ses anciennes connaissances n’arrangeait pas les choses. Pouvait-on vraiment lui en vouloir de ne pas revoir ces personnes ? Scott avait bien conscience d’être dans un sale état. Certes, son corps avait été guéri de la majorité de ses blessures –même si quelques-unes étaient plus tenaces- mais son esprit… Ce n’était pas la même chose. L’humain ne s’était pas remis de tout ce qu’il lui avait arrivé et, comme toujours, il refusait de montrer aux gens ses faiblesses. Or, s’il rencontrait quelqu’un, il n’aurait sans doute pas la force, l’énergie, ou même en soi la volonté, de garder une façade neutre.

Ainsi, à la place de retrouver ses connaissances comme on lui avait conseillé de faire, James restait concentré sur sa piste. C’était quand même ce qui l’avait poussé à revenir à Huntfield alors qu’il n’en avait absolument pas la moindre envie. Le chasseur espérait vraiment qu’il n’était pas en train de running in circle. Il ne savait pas s’il aurait le courage de continuer si tout ce travail avait été pour rien. C’est pourquoi il évitait de penser à cette éventualité, restant bien concentré sur son but, étant ce qui lui permettait de ne pas complètement s’effondrer. Malgré sa volonté d’ignorer tous ses problèmes, Scott se rendait bien compte qu’il avait du mal à se détendre et de se concentrer, ce qui rendait son travail plus compliqué. S’il voulait continuer à avancer, il devait se forcer à faire des pauses à la place de faire sa tête de mule et tenter de continuer alors que son esprit s’éparpiller dans pleins de directions. Un des meilleurs moyens pour James de se détendre était de s’arrêter un instant pour déguster une bonne tasse de thé, vidant son esprit.

C’est ainsi qu’il avait recommencé son tour de vendeur de thé de Huntfield. Aujourd’hui, il avait choisi un café. Il comptait de base y rester le temps de consommer sa boisson, étant la chose normale à faire, mais ce ne fut rapidement pas une option. Le bruit. Il y avait tellement de bruit, des gens qui parlaient, milles conversations, d’autres qui bougeaient, pleins de petits bruits normalement insignifiants qui ensemble créé un brouhaha insupportable. Déjà que normalement l’avocat tenait à un minimum de silence, avec son état c’était encore plus important. Il avait en effet remarqué qu’il avait plus de mal à supporter les endroits bruyants, son cerveau commençant à comme faire une « overdose » de bruit ce qui se terminait avec l’homme qui se sentait très mal… Ce fut pourquoi l’anglais décida de prendre finalement sa boisson à emporter. Cela lui posait un nouveau problème : où pouvait-il boire son thé, avant qu’il devienne froid, qui soit un endroit agréable et au calme. Après avoir marché au hasard une ou deux minutes, l’ancien William-Scott tomba sur un parc. Parfait.

Le chasseur s’assit donc sur un banc et commença à boire doucement son thé. Il en profita aussi pour observer son environnement, appréciant la nature autour de lui. C’était un endroit étrangement relaxant. L’humain s’y sentait bien, ou en tout cas bien mieux que dans le café, l’apaisant donc pour le moment. Même s’il regardait autour de lui pour profiter du paysage, il ne faisait pas vraiment attention à ce que capter ses yeux, son esprit vagabondant. Sa petite bulle se forma ainsi, lui permettant de décompresser comme avait été son but initial. Ce fut lorsque le thé eut complètement disparu du récipient qu’il revint sur terre, à contrecœur. Il était donc temps de retourner à son travail. La bulle ayant éclaté, ses inquiétudes et tout ce qui pesait sur lui revinrent alors qu’il se levait doucement. James ajusta son manteau, comme s’il essayait de disparaitre dedans ou comme si ce dernier allait le rendre invisible, lui permettant d’éviter de risque de tomber sur une vieille connaissance. L’anglais allait rapidement se rendre compte que, malheureusement ou heureusement, son manteau n’avait rien de magique. Après avoir jeté à la bonne poubelle ce qui contenait au paravent son thé, il se mit en route pour quitter le parc. Ce fut à ce moment qu’il se retrouva nez à nez avec Logan. Il ne l’avait même pas vu venir… Scott devait faire plus attention. Déstabilisé, ne s’étant pas attendu à cette rencontre, il resta quelques instants silencieux alors que son nouvel interlocuteur venait de le saluer.

« Logan… ça fait longtemps ! »

Que dire de plus à part ce fait évidant. Enfin, longtemps… cela faisait en réalité que quelques mois depuis leur dernière rencontre dans la forêt alors que James avait failli finit mangé par une créature. Il en devait une clairement au loup-garou. Pour l’humain, qui n'avait pas eu une vie très paisible ces derniers mois, avait l’impression que cela faisait bien plus longtemps… Après tout, on dit bien que time is relative même s’il fallait qu’il y ait la vitesse de la lumière dans l’équation pour que cela soit vrai.

« Je… Je ne m’attendais pas à te voir. »

C’était vrai. Il ne s’était pas attendu à voir qui que ce soit qu’il connaissait. Certes, il savait que c’était une possibilité, mais il avait réussi à se convaincre que cela n’allait pas arriver. Le déni n’avait pas suffi pour changer la réalité.
Mer 18 Sep - 14:11
Invité
Anonymous
Invité

Même si je n'avais jamais pu comprendre quelle était cette force étrange qui m'amenait à dessiner par pur instinct, et par autant de justesse, ces fameux croquis de réalité dont je pouvais avoir besoin pour guider mon existence, il fallait quand même que j'admette que ma conscience avait toujours su m'orienter là où c'était nécessaire quand je m'en remettais à elle. Si j'avais instinctivement dessiner James sur cette feuille, et qu'une impression me disait qu'il était important que je lui parle, quelque chose m'amenait à faire confiance en ce que je ressentais plutôt que de laisser cela de côté et ignorer une évidence. Cette sensation si étrange, si brisée, je l'avais ressentie comme si je la connaissais déjà, et il était essentiel pour moi que je comprenne la source de tout cela. Pour le faire, il n'y avait pas trente-six solutions en dehors de celle du dialogue. Il n'y avait qu'en sa présence que je pourrais comprendre pourquoi ce croquis m'avait baigné d'une douleur que je connaissais déjà, sauf que je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir peur. J'allais l'aborder alors qu'il ne voulait peut-être parler à personne, pour tenter potentiellement de parler d'un sujet compliqué autant pour lui que pour moi, et je n'avais jamais vraiment cette "facilité" que d'autres avaient pour aller vers les gens, avec spontanéité et sans nervosité. J'avais cette "peur de déranger", ou cette "peur d'imposer ma présence", qui me travaillait souvent quand je prenais l'initiative de m'avancer vers quelqu'un, autant par obligation que par envie.

J'avais le sentiment que le fait d'être apparu devant lui au moment où il s'y attendait le moins, avait probablement déstabilisé James. En même temps, qui s'y serait attendu ?


- Effectivement, ça fait longtemps.

Quelques mois, c'était déjà quelque chose en terme d'intervale.

- Moi non plus à vrai dire je ne pensais pas te voir, et encore moins deux fois...

En guise de seconde fois, je sortis mon dessin. Sur la feuille, on pouvait voir le visage de James, mais l'atmosphère était froide, douloureuse. C'était ce que j'aimerais pouvoir comprendre, grâce à lui.

- J'étais venu ici pour pouvoir dessiner, tranquillement et sans me prendre la tête. Au final, tu es devenu un sujet de dessin toi aussi et...

Comment expliquer...?

- J'ai l'impression de sentir la même douleur que toi...
Mer 18 Sep - 17:08
Invité
Anonymous
Invité

James ne s’était pas attendu de revoir quelqu’un qu’il connaissait aujourd’hui, et encore moins Logan. Leur première rencontre avait été étrange puisqu’ils avaient dû travailler ensemble pour arrêter un braquage. La seconde ne fut pas plus normale, puisque l’homme sauva la vie au chasseur en tirant une flèche pour endormir en monstre qui comptait de faire de lui son casse-croûte. Ce fut d’ailleurs à leur seconde rencontre qu’il apprit sa nature. Certes, Scott aurait pu décider de suivre l’expression « better be safe than sorry » et juste éliminer la potentielle menace que posait le loup-garou, mais cela aurait été… irréfléchi et bête de sa part. Sauf si la créature était un acteur incroyable, il était clair qu’il avait un bon fond. Il ne posait aucun danger… Enfin, l’avocat espérait vraiment ne pas faire la même erreur avec lui qu’avec Saeko, même si ce n’était pas la même situation. Finalement, quand on comparé l’instant présent à leurs rencontres précédentes, voir Logan dans un parc n’était pas si étrange. L’anglais était quand même curieux. Pourquoi est-ce que l’homme était venu l’aborder ? Était-ce simplement par courtoisie et, encore une fois, James était simplement trop méfiant, ou y avait-il autre chose ? Malgré cette question qu’il se posait, il fit de son mieux pour lancer une discussion basique, n’allant quand même pas se montrer impoli envers Logan qui avait toujours était courtois avec lui. L’humain dit que cela faisait longtemps, ce qui était vrai techniquement puisque cela faisait quelques mois. Son interlocuteur reconnu que oui, cela faisait longtemps. Puis, après une légère hésitation, James avoua ne s’être pas attendu à voir Logan ici.

Le loup-garou lui répondit que lui non plus il ne s’y était attendu. Au moins, James n’était pas le seul à être surpris qu’ils se soient à présent rencontrés deux fois depuis le braquage.  Cependant, le chasseur n’était pas au bout de ses surprises. En effet, Logan sorti un dessin et le visage de Scott figurait dessus. Le dessin donnait l’impression de… quelque chose de triste, ou de cassé. L’homme fut légèrement mal à l’aise à cause de cela, ne s’y étant, encore une fois, pas attendu. Était-ce comme ça que les autres le voyaient. Il se mordit la lèvre. Il n’espérait pas, lui qui faisait toujours de son mieux pour masquer ce qu’il ressentait. Son interlocuteur se remit à parler et il le regarda donc. Il lui expliqua qu’il était  venu dessiner et qu’apparemment l’avocat était devenu un de ces sujets, avant de lui donner l’impression qu’il ressentait « la même douleur » que lui. Le chasseur eut le réflexe de reculer d’un pas, observant Logan alors qu’il se sentait se refermer sur lui-même. C’était ainsi qu’il réagissait quand il sentait qu’on voyait plus qu’il voudrait laisser voir. Une partie de lui voulait juste partir, évitant que le loup-garou n’en sache plus, pouvant donc tout garder bien secret. Il y avait aussi l’option du déni, qui était une option assez populaire. Scott ne savait pas si cela allait marcher sur son interlocuteur, pas après son long silence. Après encore quelques instants d’hésitation, il parla enfin, son côté curieux aussi réveillé. Après tout, si apparemment il n’était pas aussi bon qu’il le pensait pour cacher sa douleur, il pourrait utiliser cette failure pour se corriger. Bon, il devait aussi avouer qu’il était perturbé par le fait que Logan disait avoir la même douleur que lui.

« Tu as l’impression de sentirla même douleur que moi… C'est-à-dire ? »
Dim 22 Sep - 13:45
Invité
Anonymous
Invité

Je ne parvenais qu'à peine à expliquer ce sentiment, qui me traversait actuellement, mais c'était comme si la présence de James réveillait une sorte d'empathie, me reliant à lui parce qu'il m'inspirait une douleur que je ne connaissais que trop bien, pour ressentir la même chose que lui depuis quelques temps. Était-ce seulement une impression ou bien avais-je réussi à deviner l'existence d'un traumatisme qui déchirait réellement James ? J'avais vraiment besoin de comprendre ce qui se passait, et il était nécessaire pour cela de disposer d'explications venant de James en personne, mais je n'allais jamais oser lui poser directement la question pour une raison très simple, car j'avais peur qu'il prenne la fuite. À sa place, en rencontrant une personne que je ne connaissais qu'à peine, et qui osait aborder un sujet qui me faisait profondément souffrir, j'agirais sans doute de la même manière, alors je savais bien que ce n'était pas ce qu'il fallait faire. Au fond, je m'étais réfugié dans ces divers rendez-vous avec mon psy pour cette raison, parce que c'était la seule personne avec laquelle je parvenais à m'exprimer correctement. J'avais une grande confiance en lui, car c'était celui qui brisait tous mes blocages, quand d'autres pouvaient se retrouver face à un mur bien solide, ou bien face à un mensonge de camouflage. Je ne connaissais pas très bien James, mais peut-être était-il comme moi sur ce point-là ? Je ne faisais que le supposer, bien évidemment.

Maintenant, que pouvais-je faire ?
Comment pouvais-je réussir à aborder un sujet aussi lourd sans lui faire peur ou bien le briser ?

Je m'en voudrais, si jamais je lui faisais du mal.


- Ce n'est pas très simple d'en parler...

Ce n'était pas aussi facile de trouver les mots pour évoquer quelque chose d'aussi compliqué.

- Je veux juste te dire que je sais ce que cela fait, d'être retenu dans l'ombre, torturé sans que personne ne sache où tu te trouves, et qu'au final tu en sortes brisé à un point que personne ne comprend...

J'avais osé y aller avec franchise, j'espérais juste ne pas avoir tort.
Dim 22 Sep - 15:32
Invité
Anonymous
Invité

Rien que le fait de rencontrer Logan ici, aujourd’hui, maintenant, avait déstabilisé James. Il ne s’y était pas attendu, et c’était bien normal ! Comment aurait-il pu prévoir une rencontre qui se voulait complètement au hasard ? Cela avait été comme pour leurs deux premières rencontres : pleins de petits événements qui les avaient à un certain endroit à un certain moment, créant aussi une rencontre qui semblait avoir été provoquée par le plus grand des hasards. Or, Scott n’avait jamais été un fan du hasard. Il n’aimait pas l’imprévu, préférant prévoir tout pour que cela se passe à sa façon. Certes, il lui arrivait souvent d’improviser, mais là, dans un certain sens, il avait toujours l’impression d’avoir une sorte de contrôle. Il avait la possibilité choisir comment improviser, mais avec le hasard ou toutes les petites actions qui en provoquaient une plus grande, ce n’était pas possible. Comment pouvait-il deviner que par exemple s’ouvrir à son –maintenant ancien- colocataire le ferait se retrouver dans un braquage ? Ou vouloir prendre du thé à un nouvel endroit provoquerait une rencontre entre lui et la personne qu’il avait rencontrée durant ce braquage ? C’était tout simplement impossible. Certains trouvés une certaine beauté dans cela, ce n’était pas le cas de l’anglais.

Alors oui, tout cela avait déjà déstabilisé l’homme, pour des raisons maintenant plus compréhensibles, mais le loup-garou réussit à amplifier cela. Il lui parla de ressentir la même douleur que lui. Cela provoqua presque la fuite de l’avocat, ce dernier n’aimant pas se sentir attaqué d’une certaine façon, qu’on voit quelque chose qu’il pensait avoir plutôt bien caché. Il fit un gros effort. Il décida de ne pas fuir ou nier, mais plutôt laisser sa curiosité réveillée et son envie de se « corriger » prendre le dessus, demandant à son interlocuteur de préciser ce qu’il entendait par la même douleur. Après tout, il y avait au moins deux possibilités de ce dont quoi il parlait, même si d’un point de vue temporel par rapport à leurs rencontres et événements, on pourrait peut-être choisir le plus probable. Logan répondit que ce n’était pas très simple d’en parler. L’anglais s’en doutait bien, ce n’était jamais facile, et s’il était comme lui, cela l’était encore moins, préférant garder ce genre des choses secrètes. L’amnésique finit par cracher le morceau. Il parla d’être retenu et torturé dans un endroit dont personne ne connaissait la localisation, et qui brise sa victime. James se raidit de nouveau. C’était donc la seconde option, celle qu’il avait trouvé plus probable. Scott se remit à observer la personne en face de lui, hésitant sur sa réponse.

« Je vois… »

Il y eut encore un silence avant que le chasseur commence à plus parler :

« Je… Je ne sais pas si pour moi on peut vraiment appeler ça de la torture… Mais je comprends le reste, oui. »

Car oui, l’ancien William-Scott ne pouvait pas s’empêcher de se dire que cela aurait pu être pire. Il n’avait pas tort. D’une certaine façon, il avait eu de la chance : on ne lui avait fait que lui prélever en continu du sang et parfois on avait… « Joué » avec lui, mais il n’avait eu rien de grave, il en était ressorti vivant. Car même si cela avait empiré certaines choses en lui, au moins, il n’avait pas fini comme Jared. Il ne pouvait pas se plaindre d’avoir été séquestré et légèrement blessé lorsque son mari avait eu bien pire, cela aurait était ridicule et… hypocrite ? Immoral ? Quelque chose comme ça.
Lun 23 Sep - 11:54
Invité
Anonymous
Invité

Instinctivement, il m'était impossible de connaître les détails de ce qu'avait bien pu vivre James, sans lui en faire une demande ouverte, une chose à laquelle je ne pourrais jamais volontairement m'abaisser, tant je savais à quel point n'importe quel traumatisme pouvait se révéler imprévisible dans l'expression de sa douleur, et parce que je ne voulais pas faire souffrir James en le forçant à me dévoiler ce dont il ne souhaitait pas forcément me parler. Cependant, j'avais le sentiment de ne pas avoir forcément choisi la meilleure stratégie pour m'exprimer et aborder un sujet aussi compliqué, car je pensais avoir été bien trop direct avec lui, et qu'il allait m'en vouloir. Je ne voulais pas le perturber, ou faire quoique ce soit de mal avec lui, mais j'avais l'impression que n'importe quelle solution aurait pu mener à un résultat similaire. Au moins, je comprenais désormais pourquoi mon dessin de James m'avait inspiré une cassure aussi violente, parce que c'était un sentiment que j'avais déjà vécu. Sans chercher à le faire exprès, mon instinct m'avait mené vers quelqu'un qui avait subi une épreuve pas évidente, sauf que je ne disposais pas des facilités les plus folles pour pouvoir parler de tout cela.

- Je pense que ce qui compte, peu importe ce que tu as vécu, c'est que tu sois ressorti vivant de ce qui t'est arrivé, le contraire aurait été triste...

Je ne pouvais pas franchement dire la même chose de ma personne car, si personne n'était venu à ma rescousse, je serais probablement toujours bloqué chez ce type, incapable de me déplacer, et à dépérir parce qu'il ne me nourrissait pas comme il le fallait. Je savais bien que j'aurais pu mourir, que ce n'était pas passé loin, et que j'avais eu une chance extraordinaire que mon ami me retrouve à temps, mais il n'était pas forcément facile d'éclipser cela de ma tête.

Si je tenais encore debout, après tout ce que j'avais vécu dernièrement, c'était parce que je fréquentais la bonne personne.


- Tout cela pour dire que si tu as besoin de quoique ce soit, n'hésite pas...

Spoiler:
Lun 23 Sep - 17:08
Invité
Anonymous
Invité

James avait toujours eu du mal à s’ouvrir, c’était juste son caractère. Il y arrivait parfois, mais c’était difficile et cela lui demander des efforts. Il l’avait fait pour Haziel, après lui avoir tiré dessus. Pourrait-il le faire pour Logan. Ce n’était pas la même chose… Certes, cela lui avait pris du temps de faire assez confiance à son colocataire pour parler de sujet difficile, mais l’homme devant lui avait vécu quelque chose de similaire. Est-ce que cela aiderait à s’ouvrir puisqu’il avait presque la certitude qu’il ne serait pas vengé ? Et qu’il serait sans doute compris ? Et puis, pouvait-il aussi aider Logan ? Serait-il égoïste de rester renfermé sur lui ? Certes, d’habitude cela ne dérangeait pas l’avocat d’être égoïste afin de se protéger, mais il n’avait pas envie d’être égoïste envers son interlocuteur, sachant qu’il était quelqu’un de bien. Voulait-il vraiment être le connard sans cœur que certaines personnes pensaient qu’il était et qu’il était bel et bien parfois ? Se posant ces questions, il avait observé Logan avant de finalement parler, révélant que oui, il avait bien été séquestré. Cependant, il ne pouvait toujours pas accepter que, d’une certaine façon, il avait été torturé. Il se sentirait bien trop coupable de dire cela alors que son mari avait eu des douleurs encore plus atroces. Son interlocuteur parla, se concentrant sur le fait qu’il s’en était sorti vivant. Scott était d’accord, c’est bien pour ça qu’il se sentait coupable d’en faire tout un plat. Il s’en était sorti vivant, il n’avait pas à se plaindre. L’anglais nota le fait que Logan avait dit que cela aurait été triste si cela n’avait pas été le cas. Ça, c’était le genre de truc auquel James avait du mal à répondre.

« Oui, je suis d’accord avec toi… Il faut se concentrer sur le fait qu’on est encore en vie. »

C’est ce que le chasseur tentait de faire en tout cas, se disant que Jared lui aurait passé un savon s’il ne s’était pas battu pour survivre. Il n’en aurait jamais vu la fin de son discourt sur comment l’humain devrait faire des efforts sur prendre soin de lui-même… Dit comme ça, cela n’aurait pas été une si mauvaise chose que ça, à l’inverse… Mais ce n’était pas le sujet. L’ancien William-Scott fut surpris, le loup-garou lui dit de ne pas hésiter s’il avait besoin de quoi que ce soit. Il fut légèrement déstabilisé sur le coup, ne s’étant pas attendu qu’on lui propose de l’aide, mais il se reprit vite en main.

« Merci, c’est très gentil. De même pour toi. » Répondit-il.

James l’observa de nouveau quelques instants, hésitant. Que devrait-il dire à présent ? Cela serait l’occasion de savoir si certaines choses qui lui arrivaient été normal… Certes, elles étaient présentes avant la séquestration, mais cette dernière les avait empirés. Il se pourrait donc que Logan ait la même chose.

« Je… Je suis désolé si cette question t’offense ou que c’est bien trop indiscret de ma part, mais… Est-ce que toi aussi tu as des sortes de… flashbacks ? Quand par exemple quelque chose te met très mal à l’aise ou te rappelle… ce qui s’est passé ? »

Cela avait était difficile, mais Scott avait tenté.

Spoiler:
Mar 24 Sep - 0:15
Invité
Anonymous
Invité

Fallait-il percevoir cette histoire comme une tentative inconsciente de mon instinct, qui cherchait à me venir en aide sans que je ne m'en rende compte ? Si je me focalisais sur ce que je ressentais actuellement, il s'agissait de l'hypothèse la plus juste, mais j'ignorais pour le moment vers où cette rencontre risquait de me conduire à la longue. Je désirais pouvoir venir en aide à James, être présent pour lui et être une sorte de soutien si jamais il en avait besoin, mais je ne voulais pas forcer les choses, et lui faire plus de mal que de bien. Ainsi, laissant mon empathie s'exprimer, une proposition naturelle avait germé de mes pensées, pour montrer à James que je pouvais être présent pour lui, s'il en ressentait le besoin, et peu importe l'objet de sa requête. C'était sincère, et il me retournait la même chose à mon encontre. Il n'était pas obligé de le dire, alors c'était très adorable venant de sa part, et je l'en remerciais.

La suite de notre conversation prit une tournure assez surprenante, quand James eut l'idée de me demander si j'étais victime de flash-back. Étions-nous liés dans le traumatisme à ce point-là ?


- C'est le cas...

Autant être sincère avec lui.

- Quand j'ai perdu la mémoire, et qu'elle me revenait petit à petit, cela se produisait par sursauts d'images, qui me hantaient et qui survenaient dès qu'un fait ou un objet se retrouvait en lien avec un souvenir bloqué. Bien évidemment, je n'ai pas vu que des choses positives, cela se devine je pense. Mon histoire reste incomplète, car quelques blancs subsistent encore, mais les sursauts d'images sont moins fréquents qu'ils ne l'étaient.

Et avec ce qui m'était arrivé dernièrement, ce n'était pas simple.

- J'ai réussi à surmonter toute cette histoire d'amnésie avec le temps, mais ce qui m'est arrivé dernièrement a brisé quelque chose en moi, et cela me fait revenir en arrière. La nuit, il m'arrive d'être victime de cauchemars assez violents, qui me réveillent dans un sursaut hurlant. Il m'arrive aussi de paniquer pour rien dans la rue, quand je croise un inconnu ressemblant beaucoup trop à celui qui m'a fait souffrir. Des fois, même quand je ne pense à rien, c'est comme si ma tête me ramenait volontairement à cette histoire, qui aurait très bien pu me tuer...

J'avais osé le dire, que j'avais failli mourir.

- Dans des circonstances comme celles-là, je remercie le ciel d'avoir pris la décision de fréquenter un psy pour pouvoir mieux gérer mon amnésie, car il m'aide énormément avec ce que je vis en ce moment...

Je ne m'étais pas autant exprimé depuis longtemps. J'espérais juste que mes paroles allaient répondre à sa question.
Mar 24 Sep - 1:04
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C’était étrange d’une certaine façon. En temps normal, James aurait déjà fui. Cela aurait été sa façon de se protéger, voulant éviter que l’on voie ce qui se passait dans lui. Pourtant, il était toujours là, à discuter avec Logan d’un sujet extrêmement difficile. Certes, l’envie de fuir lui était venue, mais quelque chose l’avait poussé à rester. Enfin, plutôt deux choses : l’empathie de son interlocuteur qui était évidente et le fait que ce dernier avait vécu la même chose que lui. Cela aidait l’homme à s’ouvrir. Il sentait, tout au fond de lui, que s’ouvrir au loup-garou serait quelque chose de positif, pour ce dernier et pour lui. Alors, pour une fois, il faisait un effort. Scott devait avouer que la proposition d’aide de Logan avait aidé à cela, elle l’avait bien surpris. Il l’avait retourné, étant la chose normale à faire. Il n’allait quand même pas potentiellement utiliser l’aide de l’homme sans faire la même chose pour lui. Ainsi, n’étant pas encore capable de juste commencer à parler de ce qui s’était passé, ce qui était logique, il posa une question, qui en dévoila quand même sur lui. C’était une question importante, puisqu’elle portait sur le symptôme qui était le plus visible pour lui et qui était très présent. C’était d’ailleurs à cause de ce dernier qu’ils s’étaient vus aujourd’hui après tout. Techniquement, cela avait aussi provoquait leurs première et seconde –mais moins de façon significative pour la seconde- rencontres.  On pouvait donc dire que oui, ce n’était pas quelque chose qu’il pouvait juste mettre de côté et prétendre qui ne lui arrivait pas. D’où la question, l’humain voulait savoir s’il n’était pas le seul à avoir ce boulet attaché à la cheville qu’il trainait partout.

Logan répondit que oui, lui aussi il avait ces flashbacks. Cela eut un certain effet sur l’avocat, le frappant presque à la face. Il n’était pas le seul, son interlocuteur aussi. Ce dernier développa sa réponse. Il parla de sa perte de mémoire, comment il avait eu peu à peu des images qui lui revenaient, causé par certaines choses liées au souvenir. Il rajouta ne pas avoir vu que des choses positives. James s’en doutait bien, ce n’était pas un bon souvenir qui avait provoquait tout cela… L’avocat tenta de lui faire un petit sourire désolé, même s’il n’était pas expert en la matière.

« Je vois… »

Logan continua, déclarant avoir réussi à surmonter son amnésie avec le temps, mais qu’un événement récent avait cassé quelque chose, provoquant un souvenir en arrière. Le chasseur se retrouva dans ce qu’il disait. La séquestration n’avait pas été la première chose que son cerveau avait eu du mal à gérer. Il y avait eu la mort de Jared avant ça, c’était cela qui avait provoqué tous ces symptômes. L’histoire des vampires n’avait fait qu’empirer quelque chose qui existait déjà. La suite de l’explication du loup-garou collait encore à ce qui arrivait à James. Les cauchemars, les crises de paniques… Scott les avait aussi. Ils étaient là, à rendre sa vie toujours plus difficile.  Le chasseur compatissait, vraiment pour une fois. Puis, Logan mentionna avoir failli mourir. James était désolé d’entendre ça. Son interlocuteur parla d’être content d’avoir décidé de voir un psy, qui l’aidait beaucoup. L’anglais était content pour lui. Tant mieux si voir un psy l’aidait avec toute cette histoire. L’humain resta silencieux quelques instants, voulant s’assurer que Logan avait terminé de parler, ne voulant pas le couper, et en profitant aussi pour rassembler ses esprits, réfléchissant à ce qu’il allait dire.

« Je suis content d’entendre que voir un psy t’aide. Les cauchemars et les… sortes de… crise de paniques. Je les ai aussi, mais cela d’avant ma séquestration, cela date d’autres choses. Au début, je ne les avais pas. C’était comme si… Ce qui était arrivé, ce n’était pas arrivé à moi. C’était juste une affaire dont je devais m’occuper. Je n’arrivais pas à me rendre compte que oui, c’était bien réel et ce n’était pas quelque chose de distant. C’est quand j’ai commencé à comprendre cela que c’est arrivé… Si quelque chose me rappelle ce qui s’est passé ou s’il y a trop de bruit… C’est comme si je revivais la scène. Pareil avec les cauchemars, cela a l’air tellement réel. J’avais réussi à commencer à gérer, mais depuis ce qui vient de se passer… C’est comme tu l’as dit, que j’étais revenu à la case départ et que je ne me retrouvais de nouveau avec aucun contrôle sur tout ça. »

Allait-il donner des exemples concrets ? Est-ce qu’il s’y sentait prêt ?

«  Je… » Il hésita, ne sachant pas si c’était une bonne idée.

« Je travaillais sur une affaire en tant qu’avocat, j’ai vu certaines photos, et c’était comme si j’y étais de nouveau. »

Il avait réussi à parler de l’histoire de la photo, mais ne se sentait pas encore prêt pour l’accident où il avait tiré sur Haziel suite à un cauchemar. James n’osa pas regarder son interlocuteur, mais lui laissa son tour de parler, de s’exprimer.
Spoiler:
Mer 25 Sep - 1:03
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Je ne comprenais qu'à peine ce qui me traversait l'esprit, mais j'avais le sentiment de parvenir à une ouverture de discussion plus conséquente en la présence de James, que ce que je faisais en temps normal, et j'évoquais là les interlocuteurs que je fréquentais en dehors de mon psy. Tous les détails de mon existence n'allaient pas finir littéralement déballés sans l'ombre d'une dissimulation, parce que je ne fréquentais pas James depuis assez longtemps pour m'en sentir capable, mais j'arrivais à parler à cet homme. Quelque chose, que je ne parvenais pas à décrire, me disait que je pouvais le faire, et c'était probablement pour cette raison que mon instinct m'avait conduit à dessiner James. Cette rencontre, j'étais persuadé que c'était pour cette raison, une sorte de libération des deux côtés, une aide inattendue, et c'était tant mieux à mon sens.

Le discours de James en réponse au mieux, j'aurais très bien pu le prononcer moi-même, car de nombreux éléments me déchirant moi aussi.


- En voyant la photographie, tu replonges dans le souvenir comme si tu le vivais une seconde fois, alors que ce n'est qu'un souvenir traumatisant restant prisonnier de ta tête...

Je ne le savais que trop bien.

- J'ai eu de gros problèmes à cause de quelqu'un, quelque chose qui commence à dater pas mal, et que j'avais occulté de ma tête par mon amnésie, parce que c'était une douleur et que je n'avais pas vraiment envie de m'en rappeler. Pourtant, tout a jailli dans mon esprit, tout d'un coup, et à cause de quoi ? Une photo. J'ai vu une photographie de cette personne, et j'ai été secoué par les souvenirs de tout ce qu'il m'avait fait. La douleur, le sang, la peur...je me remémorais chaque coup, chaque larme versée...tout y passait...et tout ça à cause d'une photo de lui...de ce type qui est pourtant mort maintenant, mais le retour brutal de ce que j'ai vécu par sa faute m'a secoué comme s'il m'avait fait mal une seconde fois.

C'était tellement gai ce que je disais...

-  Dans un sens, je me dis que si j'avais été seul, je serais probablement toujours cloîtré chez moi, dans le noir, seul, à tenter d'expulser ma tristesse et ma peur sans que personne ne sache ce qui m'arrive, mais je n'aurais jamais pu guérir. J'ai encore pas mal de chemin à faire, car je suis toujours vulnérable et j'en ai parfaitement conscience, mais pourtant j'arrive à survivre avec une pincée d'espoir en moi. Au fond, en écoutant le conseil de la bonne personne, et au bon moment, je me suis donné une chance d'avancer en trouvant le bon interlocuteur avec qui m'exprimer et me libérer. La vie n'est pas forcément rose tous les jours, je ne le sais que trop bien à la longue, mais je tente quand même de survivre comme je le peux.

Tout ça pour dire...?

- J'ignore les détails de ce que tu traverses en ce moment, et je ne vais pas te demander de m'en parler, parce que cela ne me regarde pas, mais je comprends...ce que tu peux vivre, pour le vivre aussi...
Mer 25 Sep - 3:24
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James venait de s’ouvrir à Logan. Il avait avoué avoir des crises de paniques et des cauchemars, alors que c’était quelque qu’il avait tenté de garder secret. C’était que quelque chose dont il avait honte, qui le rendait faible. Pourtant, il venait d’en parler à son interlocuteur.  Il avait été encouragé par le fait que ce dernier vivait la même chose que lui. Cela aidait dans un sens, l’assurant qu’il n’allait pas être jugé ou moqué, et cela le rassurait aussi. Il n’était pas le seul à avoir tous ces symptômes. Cela voulait dire que peut-être il ne devrait pas en avoir si honte ? Qu’il ne devait pas s’en vouloir de ne pas réussir à tout contrôler ? Et puis, le fait de savoir que quelqu’un comprenait vraiment, cela enlevait un petit poids d’une certaine façon. Certes, Scott n’était pas prêt à tout partager, comme ce qui s’était passé ou l’exemple le plus violent de ses symptômes, mais il arrivait à partager certaines choses. Par exemple, l’effet qu’une photo avait eu l’air sur lui. C’était déjà un grand pas dans la bonne direction, il n’avait jamais parlé de ça au paravent. Logan suivit par rapport à l’histoire de la photographie. Il expliqua ce qui était arrivé au chasseur d’une façon qui laissait clairement voir que cela lui était arrivé aussi. L’avocat hocha la tête, signifiant qu’il avait bel et bien raison.

L’homme repris, s’ouvrant à son tour. Il parla de quelque chose  plus anciens, de quelqu’un qui lui avait posé des problèmes, mais qu’il avait oublié à cause de son amnésie. Il expliqua que cela lui était ensuite revenu d’un seul coup, et cela, à cause d’une photo. Dans son cas, cela avait été une photographie de la personne directement, expliquant pourquoi tu étais revenu si violemment. James avait eu d’une certaine façon plus de chance. Il avait vu quelque chose de similaire seulement. Il ne voulait même pas imaginer ce qu’il arriverait s’il voyait une photo de l’horrible mise en scène de cadavres mutiler –dont celui de Jared- qui était gravé à jamais dans sa mémoire. Cela aurait des effets très négatifs sur lui, ça, c’était sûr. Logan parla de quand c’était revenu, ce qu’il avait ressenti, et Scott compatissait. Heureusement, ce n’était pas à chaque crise que cela arrivait, mais il savait bien ce que cela faisait de revivre de façon intense un si mauvais souvenir.

L’interlocuteur de l’anglais parla de s’il avait été seul, ce qui serait arrivé. C’était contre quoi Scott essayait de se battre, se concentrant sur la chasse et sa vengeance pour le faire tenir, pour ne pas tomber down the rabit hole. Logan dit avoir encore du chemin à faire, avouant sa vulnérabilité, mais expliqua réussi à survivre grâce à la pincée d’espoir qu’il avait. Il mentionna écouter le conseil de la bonne personne, réussir à trouver quelqu’un à qui il pouvait parler sans crainte, étant des choses  qui l’avaient aidé. James était content pour lui, sincèrement. Cela faisait plaisir de voir que quelqu’un avec le même fardeau que lui s’en sortait, et tant mieux que cela soit le loup-garou, car il le méritait, c’était quelqu’un de bien. Ce dernier finit son mini monologue en déclarant ne pas connaitre les détails que Scott vivait et qu’il n’allait pas les demander. Cela rassurant d’une certaine façon l’anglais. Il rajouta qu’en revanche il comprenait ce qu’il vivait, puisqu’il le vivait aussi. L’humain hésita quelques instants sur sa réponse, puis parla :

« C’est… D’une certaine façon, ça aide, de savoir que quelqu’un… comprend. Je t’avoue que normalement j’ai beaucoup du mal à m’ouvrir, mais ça fait du bien de pouvoir parler à quelqu’un qui comprend. »

Il fit un petit sourire, gêné, ne sachant pas vraiment quoi dire ou faire. Il n’avait vraiment pas l’habitude de ce genre de situations.

« Mais oui… As-tu toujours mon numéro de téléphone que je t’avais donné lors de notre première rencontre ou tu veux que je te le donne de nouveau ? Au cas où… que tu aies besoin de quelque chose. »

God, James n’était vraiment pas doué à ce genre de truc où il fallait être réellement sociable, pas juste faire semblant, où il voulait sincèrement aider. Il avait trop l’habitude de tenter de rester détaché.
Spoiler:
Mer 25 Sep - 22:56
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Plus je parlais avec lui, et plus je me rendais compte à quel point il était apaisant de se trouver en compagnie de James. Tout ce que j'avais pu réussir à lui dire ne serait probablement jamais sorti de ma bouche, si jamais je m'étais trouvé en la présence de quelqu'un d'autre que lui, qui n'aurait pas été en mesure de comprendre un minimum ce qui hantait mon esprit depuis le début du mois de septembre. En laissant mon instinct guider ma séance de dessin, ce dernier avait su m'orienter pile poil vers quelque chose dont j'avais réellement besoin, et dont je ne m'étais pas forcément rendu compte par moi-même. Je ne comprenais pas encore très bien comment j'avais pu sentir qu'il fallait que je me rapproche de James, et non de quelqu'un d'autre, mais cette orientation artistique d'une étonnante justesse me réconfortait beaucoup, parce que cela me prouvait qu'il était parfaitement possible de trouver du soutien n'importe où, mais également d'être ce soutien pour quelqu'un. Nous étions en quelque sorte liés par la douleur lui et moi, une chose assez triste à avouer, mais nous nous étions bien trouvés.

- Je ne t'ai certes pas dit tous les détails de ce qui m'arrive, parce qu'il y aurait de quoi écrire plusieurs romans tellement c'est désastreux, et que je n'ai pas envie de t'embêter avec tout ça, mais cela me fait vraiment beaucoup de bien de savoir que je peux m'exprimer sur des sujets aussi compliqués, en la présence de quelqu'un d'autre que mon psy, car je ne dis jamais ce genre de chose à quiconque d'habitude.

Il s'agissait de la preuve comme quoi James était un minimum spécial.

- Je l'ai ton numéro, ne t'en fais pas... Je ne suis pas sûr par contre que tu disposes bien du mien. Il faut dire que nos rencontres précédentes étaient un peu "spéciales", alors ce n'était pas vraiment simple de trouver le temps pour des échanges aussi ordinaires.

C'était le cas de le dire. La première fois que nous nous étions vus, c'était une histoire de braquage, alors que je n'avais plus de souvenir. La seconde fois, il y avait cette créature sur laquelle j'avais tiré. Cette fois-ci, je l'avais dessiné, instinctivement. Toutes nos rencontres semblaient destinées à être spéciales.

Je n'osais qu'à peine imaginer ce que pouvait bien être le sujet de la future quatrième rencontre.


- J'ai bien fait de te dessiner en fin de compte...

Mais il ne valait mieux pas que je lui explique comment je m'y prenais, parce que c'était une autre histoire de fou.

- Quand j'y pense, j'ai l'impression que...

Je m'étais interrompu moi-même, parce que je venais d'avoir un flash en regardant de nouveau ce dessin. Il m'avait fallu du temps avant de le comprendre, mais je savais à présent que ce n'était pas la première fois que je faisais ce dessin, sauf que je n'osais pas en parler. James ne savait rien de mes dessins, d'à quel point ils pouvaient être étranges. Je priais juste pour qu'il n'ait pas remarqué ce sursaut dans ma personne, car je risquais de ne pas forcément bien trouver mes mots pour expliquer ce que j'avais vu.

- Tu allais peut-être quelque part avant que je ne t'aborde comme ça...

Au fond, j'avais abordé James alors qu'il ne faisait peut-être que passer par là. Je voulais juste être sûr que je ne le gênais pas...
Mer 25 Sep - 23:39
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L’homme ne savait pas si c’était une bonne idée de s’ouvrir ainsi à Logan alors que cela avait si mal tourné avec Saeko et qu’il fuyait plus au moins Haziel. S’il écoutait sa raison et son désire de sécurité, il se renfermerait de nouveau sur lui-même, préférant se méfier de ce qui pourrait se passer. Cependant, il s’était laissé suivre son désir de converser avec le loup-garou, car cela lui faisait en réalité du bien. Étrange, mais tant mieux. Cela semblait aussi aider celui à qui il parlait. C’est d’ailleurs cela qui l’avait poussé à s’ouvrir au début, ne pas vouloir être égoïste d’une certaine façon. C’était bien parce qu’il avait vu le bon dans Logan durant leurs deux premières rencontres qu’il faisait ça. Cela n’était pas quelque chose qu’il ferait pour n’importe qui, se forcer au début. En tout cas, il ne le regrettait pas. L’avocat l’exprima d’ailleurs, avouant les effets positifs de cette discussion. Cela fut suivi par une question, si l’artiste avait toujours bien son numéro de téléphone. Scott lui avait donné lors de leur première rencontre, ce qui est tout sauf habituel. Il avait fait cela afin que l’homme puisse l’appeler en cas de besoin, s’il se retrouvait dans une situation où il avait besoin d’un avocat, le chasseur étant prêt à lui donner un coup de main sans rien demander en échange. À présent, alors que c’était leur troisième rencontre, il parlait de ce numéro pour qu’il puisse l’utiliser non pas s’il avait besoin d’un avocat, mais de quelqu’un à qui parler. D’un… ami ? C’était étrange dit comme ça. Après tout, l’anglais avait toujours eu du mal à vraiment réaliser qui il pourrait considérer comme un ami, puisqu’il n’en avait pas eu tant que ça durant sa vie. Il avait encore des choses à apprendre, il semblerait.

Logan répondit à ce que l’humain avait dit par rapport à parler à quelqu’un qui comprenait. Il avoua ne pas avoir donné tous les détails de ce qui lui était arrivé. C’était bien normal, James ne l’avait pas fait non plus. C’était compliqué de faire cela, ce n’était pas quelque chose que l’on faisait directement. Il continua sur la quantité de détails pas joyeux et Scott fit de son mieux pour montrer qu’il compatissait, tentant un petit sourire. L’artiste dit ensuite que cela l’aidait lui aussi de savoir qu’il pouvait parler de tout ça à quelqu’un hors que son psychologue. Apparemment, lui aussi il avait du mal à s’ouvrir en temps normal.

« Je comprends. Ce n’est pas facile de parler de ces choses-là, moi aussi normalement je n’en parle pas… Mais oui, sache juste que tu ne m’embêterais pas si un jour tu as besoin d’en parler encore. »

Bon ça va, il se débrouillait à peu près l’andouille ! Il arrivait à montrer qu’il compatissait et qu’il était ouvert à aider. Peut-être qu’il n’était pas autant un cas désespéré qu’il le pensait ? Ou était-ce l’empathie visible de son interlocuteur qui aidait bien aussi ? Ce dernier parla d’ailleurs du fameux numéro, répondant qu’il l’avait toujours. Bien. Il exprima ensuite son doute sur sa possession de celui du chasseur, mentionnant les circonstances spéciales de leur rencontre.

« Parfait si tu l’as, et en effet, à chaque fois la situation ne s’y prêtait pas vraiment… Tu peux m’envoyer un message pour que je l’aie ou tu peux me le donner directement, les deux manières me conviennent. »

James ne put s’empêcher d’avoir un sourire amusé, et même de lâcher un petit rire, en entendant la remarque sur comme quoi le loup-garou avait bien fait de le dessiner. Le chasseur hocha la tête.

« Je suis d’accord, en effet ! »

L’anglais redevint sérieux lorsque Logan se remit à parler et l’écouta. Il arrêta de parler, ne finissant pas sa phrase, la laissant ainsi en suspens. Il avait l’impression que ? L’avocat l’observa, tentant de comprendre ce qui s’était passé dans la tête de son interlocuteur. Avait-il réalisé quelque chose ? Il avait regardé le fameux dessin. Est-ce que quelque chose lui était revenu en faisant cela ? L’artiste changea de sujet, s’inquiétant d’avoir interrompu le chasseur alors qu’il allait quelque part. Ce dernier s’empressa de le rassurer.

« Non, ne t’inquiète pas. Je suis allé me chercher un thé pour me détendre et j’ai décidé de venir ici pour être au calme et m’aérer l’esprit. » Lui expliqua-t-il.

En effet, il avait bien fait de faire une pause dans son travail, permettant cette rencontre. L’ancien William-Scott hésita ensuite. Devrait-il demander à Logan de terminer sa phrase ? Ou n’était-ce pas une bonne idée, car s’il souhaitait parler de la raison qu’il s’était interrompu il l’aurait fait ? James ne voulait pas le forcer à s’exprimer sur un sujet qu’il souhaitait garder pour lui. Après avoir ainsi réfléchi, il demanda simplement ?

« Ça va ? Tu as eu l’air un peu bizarre. »

Ainsi, soit il pouvait lui expliquer ce qui lui était arrivé, soit il pouvait éviter simplement le sujet en sortant une excuse telle la fatigue ou dire que ce n’était rien. Dans tous les cas, Scott allait respecter son choix.
Jeu 26 Sep - 0:50
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Depuis le tout début de ma conversation avec James, ma conscience s'était scindée en deux parties égales, sans que je n'y fasse réellement attention, car elle s'était plongée dans une recherche de compréhension sur tout ce que m'avait inspiré le dessin, que j'avais fait de James, et qui avait provoqué du coup notre rencontre. Je savais que notre conversation allait me renseigner sur la fondation profonde des sentiments que je jugeais semblable entre nous, mais il y avait quelque chose, que je ne pouvais découvrir que par moi-même, et c'était pour cette raison que mon esprit partait si loin dans la réflexion. Ce qui m'étonnait, c'était le retard à l'allumage dont j'avais été victime. J'avais quand même eu le temps de faire plein de choses le temps que ce flash survienne dans ma tête, notamment en envoyant un message à James pour qu'il dispose enfin de mon numéro de téléphone, et j'en avais même profité pour envoyer un message à une bonne âme qui s'inquiétait toujours pour moi. Autant cela aurait pu déranger que quelqu'un me colle autant par son inquiétude, autant cela ne me dérangeait pas que cela vienne de lui. Il était adorable mon ange gardien, quand il s'inquiétait pour moi.

Depuis le départ, la conversation entre James et moi-même se passait plutôt bien, même si les sujets abordés demeuraient assez sérieux et douloureux autant pour lui que pour moi, mais il fallait avouer que la venue de ce flash en moi avait provoqué une cassure que personne n'aurait pu prévoir. Ce n'était pas de la faute de James, il n'avait absolument rien fait de mal. C'était moi, le souci pour ce cas-là, et pas lui. Cela me rassurait de ne pas le déranger, en étant venu l'aborder comme je l'avais fait, mais j'avais peur que cela change, avec ce qui m'était arrivé.


- Je t'ai déjà dessiné en fait... avais-je dit, inconsciemment, sans m'en rendre compte. Au fond, mon mental m'encourageait peut-être à parler.

Cependant, en parler n'était pas aussi simple.

- Quand je dessine, je ne suis pas forcément concentré sur les détails de ce que je fais, car je laisse mon instinct guider mes gestes et, à force de réfléchir, mon esprit a compris que ce dessin de toi, bah je l'avais déjà fait, sur une œuvre plus massive centrée sur les étapes de guérison de mon amnésie...et je n'y avais même pas fait attention..

Il allait falloir que je porte attention à cette peinture, que je revois ce que j'avais fait, cela m'intriguait.

- En contemplant mon art, on dit de moi que j'ai une manière de voir le monde qui m'entoure assez particulière, mais moi je sais que ce n'est pas ça...ce sont les gens que je vois différemment, sans doute en mêlant mon instinct avec mon empathie, donc il m'arrive de créer des choses...un peu trop réelles.

Beaucoup trop réelles même.

- C'est assez difficile d'expliquer quelque chose pour laquelle je ne comprends pas tout moi non plus.
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