III.06 - I wanna kiss you but then I might miss you
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III.06 - I wanna kiss you but then I might miss you

Sam 12 Déc - 14:15
Invité
Anonymous
Invité


Knock knock. Le petit poing d’Amélie s’abattit rapidement deux fois sur la porte avant qu’elle ne cherche une sonnette. Oui en fait, ce serait probablement plus sûr de sonner aussi. Dring dring. Alors, quelqu’un ?
Bon, la jeune femme était peut-être un peu agitée.

La brunette hésita à retourner à sa voiture déjà après une seconde d’attente, garée à quelques mètres, mais finit par renoncer et fit du bruit avec ses talons sur quelques pas inutiles, finissant à la même place qu’avant.

En fait, on devrait interdire à Amélie de rouler en voiture. Pas parce qu’elle ne savait pas ou qu’elle n’était pas prudente, quoi que. Non plus parce qu’elle n’avait pas de réflexe qui en fait étaient excellents, non, c’était plus parce que quand on voyait toutes ses visites à l’hôpital… On pouvait sans trop d’hésitations se dire qu’elle avait eu pas mal la poisse.

En fait, sa dernière visite datait d’une semaine. La brunette, après une série de décisions plus imprudentes les unes que les autres, s’évanouît à la sortie d’un auditoire rempli de quelques centaines d’étudiants. Mais quand ces derniers lui avaient demandé comment ça avait été le jour suivant et celui d’après, la jeune femme n’avait pu répondre sans tenter de réprimer un sourire amusé et de sentir son visage viré d’une couleur écarlate trahissant ses pensées, se remémorant l’infirmier qui lui avait dérobé sa petite culotte après leur entretien assez spécial dans l’ascenseur de l’établissement médical.

Silas. La trace de ses baisers et de ses touchers avait perdurés bien après qu’ils se soient quittés.
Ils étaient supposés se revoir. Il voulait des réponses à ses questions et Amélie les détenaient clairement. Sauf qu’ils ne s’étaient pas dit quand, ni où. Et que la chasseresse ne voulait pas spécialement plus satisfaire sa curiosité qu’à leur première rencontre.

« J’y crois pas. »

Dans sa chambre, assise au bord du lit, la brunette avait ouvert un colis. La jeune femme cligna deux fois des yeux de surprise et prit un des sous-vêtements dans le tas qu’elle souleva un peu, le fixant, caressant la matière excessivement douce du tissu. Un sourire étirant ses fines lèvres d’abord, la  chasseresse ne put retenir longtemps le rire qui suivit. Sa main se posa d’abord sur sa bouche pour se calmer et étouffer le son qui s’échappait d’elle mais même une fois redevenue silencieuse, son buste resta la victime de quelques secousses incontrôlables. Amélie se laissa tomber sur le lit et attendit que son fou rire passe pour enfin raisonner. Original. Elle ne s’était pas attendue à des fleurs de toute façon, mais ça, c’était d’un autre niveau.

L’étudiante se redressa et enfonça le sous-vêtement qu’elle avait laissé tomber sur les draps là où elle l’avait pris pour ensuite poser le carton qui avait attendu dans sa chambre d’être ouvert depuis déjà quelques temps aux pieds de son lit. Il était certain qu’elle l’aurait ouvert plus tôt si elle avait su qui lui avait envoyé, mais comme ça n’avait pas été le cas, le colis lui était quelque peu sorti de la tête.

La jeune femme, éreintée, se glissa alors sous ses couvertures douillettes et s’enfonça jusqu’à la poitrine avant de fermer la lumière et de poser un coussin sa tête pour ne plus entendre l'orage qui menaçait un sommeil plus que mérité. Sa conscience par contre, resta active plus longtemps que prévu. L’objet de  ses pensées nocturnes ne pouvait pas être plus évident. Silas. Si le présent occupa son esprit quelques minutes, Amélie finit tout de même par céder à Morphée en se repassant de sa rencontre avec l’infirmier et de leur échange mémorable dans l'ascenseur. Le sommeil tant désiré mit du temps à arriver... Ses souvenirs imprégnèrent même l’esprit d’Amélie alors que le sommeil l’avait déjà emportée, sans partager leur place avec ses préoccupations de la journée. Toute la nuit et à son insu, la scène fut à nouveau jouée dans sa tête, se rappelant un délice qui faisait déjà parti du passé. Cette dernière partie provoqua un intense sentiment de regret chez la jeune femme, à son réveil.

Le lendemain dans l’après-midi, après être sortie de sa salle de bain dans un écran de fumée, la brunette attrapa des vêtements posés sur son matelas et les enfila rapidement, vérifiant d’abord si sa jupe qui lui arrivait mi-cuisse ne semblait pas remonter incontrôlablement comme certaines de ses traîtresses de copines et fila, claquant la porte derrière elle.
Cette même porte s’ouvrit à nouveau. La jeune femme revint et prît le carton. Ce qu’elle était tête en l’air...

C’est ainsi qu’elle s’était retrouvée devant sa porte, après avoir retrouvé l’adresse du destinateur sur la boite en carton contenant ce présent excentrique dont le contenu était d’ailleurs fourré dans son sac en bandoulière qui d’habitude contenait ses cours. Amélie était totalement consciente que la faire venir devant sa porte après qu’il ait envoyé le paquet à son adresse était certainement son intention mais elle n’avait pu s’en empêcher, cette petite boite en carton l’ayant obsédée depuis qu’elle l’avait ouverte. Qu’aurait-elle pu faire, de toutes manières ? La garder ou la jeter ? Aucune de ses deux options n’était à son goût… Amélie s’était donc laissé guidée par sa pulsion du moment, n’ayant même pas réussi à tenir une journée…
Sur cette pensée, l’étudiante au pas de la porte s’adossa à côté de celle-ci et ferma les yeux quelques instants. Oui bon, venir chez lui pour ne pas répondre à ses questions était un peu mesquin mais elle n’avait pu se contrôler. Elle voulait juste le revoir et pouvoir lui dire une toute petite phrase...
Mar 15 Déc - 6:32
Invité
Anonymous
Invité

Les braises rougirent dans l’obscurité de la nuit, lorsque Silas tira sur sa clope et relâcha la fumée avec nonchalance. Le jeune homme se balançait doucement sur le transat, les yeux accrochés aux étoiles, sur le balcon de l’étage. Que faisait-il à fumer là-dehors ? C’était Miss Gianella, la gouvernante, qui l’avait chassé de l’intérieur, la première fois. L’infirmier avait l’habitude de se griller ses clopes à l’intérieur de la maison, mais la bonne femme l’avait poussé dehors à coups de journaux, s’exclamant, indignée, que la fumée était nocive pour Ariane, sa fille, et qu’il devrait le savoir s’il était un père digne de ce nom…

Quand le jeune homme entra, il se dirigea au salon. Miss Gianella était en train de cuisiner, Ariane gazouillait dans son parc. Les odeurs de l’Italie se diffusaient doucement dans toute la maison, comme la voix puissante et raffinée du chanteur d’opéra qui sortait des enceintes, et le ventre de Silas émit un râle plaintif lorsque celui-ci s’affala sur le canapé. Il prit son ordinateur portable sur les genoux et se rendit sur un site de shopping, l’ombre d’un petit sourire malicieux au coin de ses lèvres en voyant défiler toutes ces petites culottes sous ses yeux… Silas avait précieusement gardé celle écarlate d’Amélie. Penser à la jolie brunette lui procura un délicieux frisson qui parcourut son corps littéralement de la tête au pied. L’infirmier sentait encore la courbe ferme de ses fesses sous ses doigts, la chaleur de leurs baisers… qu’est-ce qu’il faisait chaud, tout d’un coup…
Silas ne tenait plus sous cette tension que lui amena la simple pensée d’Amélie. Il se leva donc et se rendit vers Miss Gianella.

« J’aurais besoin de vos conseils, Emanuela. »

L’italienne tourna sa crinière de cheveux pour offrir un regard par dessus ses lunettes aux bordures noirs, l’air de dire « qu’est-ce qu’il me veut, celui-là, encore ? ». Silas la trouvait très drôle, elle était un peu comme une vieille amie et comme la mère qu’il n’avait jamais eue, avec ce caractère typiquement italien bien trempé. Elle vit le contenu de l’écran de Silas et détourna immédiatement le regard.

« Oh non, Monsieur, je ne vais pas parler de petite culottes avec vous, eh ! Vous êtes un peu fou, vous. », lui dit-elle avec cette drôle de façon de rouler les « R » et d’articuler les mots, qui arracha un rire au jeune homme.

Silas pencha la tête et la regarda avec insistance, en tentant de lui faire les yeux doux, si vraiment il savait faire ça. Elle l’interrogeait des yeux mais céda finalement. Silas lui dit se faire plaisir, qu’il ne voulait pas voir un prix en dessous de deux zéro après le chiffre, et fit chauffer la carte bleue après que Miss Gianella lui eut fait une petite sélection de lingerie, sans faire d’autres remarques.

« Ariane a déjà pris son bain ? », lui demanda-t-il une fois que la commande était partie, qu’il avait bien précisé de mettre son adresse sur le carton pour que, si jamais Amélie voulait lui faire une petite visite, elle le pourrait.

« Ma daaai ! Non, qu’est-ce que vous croyez, Monsieur, j’ai pas quatre mains, eh ! », s’exclama-t-elle.

Silas arqua un sourcil arrogamment et s’avoua vaincu en levant les mains devant lui.

« Très bien, très bien, j’irai le lui donner. »

Miss Gianella était l’une des seules personnes à pouvoir exercer une certaine autorité sur l’infirmier sans que celui-ci ne renverse tout autour de lui. Peut-être était-ce parce qu’il savait que s’il voulait réellement avoir le dernier mot, il pourrait l’avoir, mais que tout cela n’était qu’un jeu. Silas alla alors prendre sa fille dans ses bras, et entreprit de la chatouiller sur le chemin de la salle de bain, pour lui arracher quelques rires qui, il fallait bien l’avouer, étaient probablement la chose la plus mignonne du monde pour un père.

* * *

Quelques jours plus tard.

Amélie semblait ne plus vouloir sortir de l’esprit de Silas. Le plus dur, c’était de réussir à s’endormir, calmer ses pensées qui ressassaient sans cesse l’événement de l’ascenseur. Obsédé. Silas était complètement obsédé par la brunette. Sous la douche, il lui était aussi plutôt difficile de ne pas déraper. Le visage entre ses deux mains, il laissait couler l’eau brûlante pendant de nombreuses minutes sur son corps immobile, jusqu’à ce qu’il soit assez recentré pour user du gel douche sobrement.

Silas sortit de la douche, dans un nuage de buée opaque qui recouvrait toute la salle de bain. Le jeune homme se croyait dans un sauna. C’est à ce moment-là qu’il entendit la sonnette de la porte d’entrée retentir. Ça y est. Qui cela pouvait-il bien être ? Il attrapa une serviette qu’il passe rapidement sur ses cheveux, l’attacha autour de ses hanches. Il s’apprêtait à appeler Miss Gianella pour lui ordonner d’aller ouvrir, sauf qu’il se rappela qu’elle était partie avec la petite Ariane pour faire une ballade. Ça, c’était pratique. Il ouvrit la porte et s’échappa de la salle de bain de la même manière que la vapeur ambulante, descendit les escaliers et se rendit vers la porte d’entrée, ses pieds laissant encore des traces humides au sol. Il put voir sur l’écran à côté de la porte de qui il s’agissait. Il n’eut pas besoin de reconnaître plus que la longue cascade de cheveux bruns pour savoir qui elle était… Il ouvrit la porte.

« Amélie… » Miam.

Revoir son visage, ses courbes, sa jupe lui avait tellement manqué qu’elle lui fit l’effet soulageant d’une dose de drogue lorsqu’on est en manque. Il se rendit compte à ce moment-là que si elle était venue un tout petit peu plus tôt, elle aurait pu peut-être se retrouver avec lui sous la douche… Était-ce trop tard. Le regard du jeune homme dont la nudité n’était dissimulée que par sa simple serviette, resté trop longtemps croché sur la poitrine de la brunette, eut grand-peine à retrouver le chemin jusqu’à ses yeux marron. Il avait vraiment l’impression d’être drogué et enivré par la jeune femme, et son regard le trahissait sans la moindre discrétion.

« Tu as reçu mon paquet… », fit-il, comme une longue réflexion philosophique après quelques verres et quelques taffes de substances illicites, dont l’effet était exactement celui qu’Amélie avait sur lui.

Après un petit temps de réaction, un petit sourire malicieux se dessina sur ses lèvres, alors qu’il se rappelait le contenu du paquet envoyé à la brunette. Comment l’avait-elle trouvé ? Avait-elle apprécié sa petite blague ? Il la regardait là, bêtement, insolemment, pour sonder maladroitement ce qu’elle allait lui dire.
Ven 18 Déc - 5:09
Invité
Anonymous
Invité

La jeune femme croisa les bras, toujours adossée à côté de la porte, les yeux perdus dans le vide. Si quelqu’un d’autre ouvrait, que ferait-elle ? La brunette ne s’imaginait pas vraiment donner les sous-vêtements à la mère de Silas, ou à n’importe quelle autre personne… Surtout qu’elle n’avait plus le carton, Amélie avait vidé son contenu avant de sortir de son véhicule. En plus, même si elle l’avait eu, la jeune femme aurait probablement trouvée une quelconque alternative pour s’échapper devant une tierce personne, guidée par le désir inavoué de revoir l’infirmier dont le souvenir semblait la hanter depuis plusieurs jours.

Le  bruit de la porte l’alarma de la nouvelle présence, tandis qu’elle reconnut bien vite la voix. Pourquoi ne lui avait-elle pas encore interdit de dire son prénom, quand à chaque fois qu’il l’avait prononcé elle ressentait cette électricité luxurieuse se répandre dans son corps ?

« Un bonbon ou… »

Là, il lui avait coupé le sifflet. Donc, elle pouvait aussi manquer d’air à l’extérieur ? La respiration visiblement coupée en plein milieu de sa petite phrase, les lèvres toujours entrouvertes, la jeune femme avait l’impression d’avoir reçu un coup de batte dans le ventre tandis que son regard glissa rapidement le long de son corps, lui faisant l’effet d’une bombe qui lui aurait explosé en pleine tête, responsable du rougissement de son visage de nacre.

« Ah, carrément. »

Lâcha-t-elle finalement d’une voix étouffée. Tout juste sorti de la salle de bain. Amélie trouva la situation injuste. Ayant presque répété pour ne pas laisser ses souvenirs remontés à la surface pendant leur interaction et se laisser dominer par eux, elle réalisa qu’elle n’aurait pas à fournir le moindre effort de ce côté-là. Non, ce n’était pas les souvenirs de ses désirs assouvis qui menaçait maintenant de la posséder mais les envies qui venaient instantanément de reprendre leur place dans son esprit embrouillé. Ne pouvant penser qu’à ses doigts courant sur la peau dénudée et effaçant de jalousie les gouttes d’eau qui léchaient ses muscles à sa place, la brunette déglutit.  

Moins d’une minute après avoir ouvert la porte, le regard inquisiteur, licencieux et sensuel de Silas embrasait à nouveau la chasseresse dont le rythme cardiaque avait décollé, comme une invitation à répéter et continuer leur précédente entrevue. La jeune femme, dans son geste habituel quand, gênée, une émotion qu’elle ne voulait pas laisser transparaître se voyait comme un panneau au-dessus de sa tête, passa sa main dans sa chevelure, finissant par effleurer sa nuque. Deux parties du corps de son interlocuteur qu’elle mourrait d’envie d’agripper. En fait, cette pensée enflamma son imagination qui partît carrément en vrille dans une scène très similaire à leur dernière rencontre. D’un petit saut précédé d’un pas en sa direction, Amélie se visualisa capturer les lèvres de l’infirmier qui aurait été poussé à l’intérieur, quand, dans un même temps ses jambes iraient à nouveau prendre appui sur ses hanches, remplaçant l’essuie ennuyeux dont la place était sans aucun doute dans un feu de cheminée.

Amélie, dont le regard avait suivi et probablement dévoilé ses pensées lubriques, cligna en revenant à la réalité. Il reprit la parole avant elle, interrompant les images qui défilaient dans sa tête en lui rappelant la raison de sa visite, qui était devenue un peu floue, sur le moment.

« Yep. »

Souffla-t-elle avec un sourire lumineux, soulagé de se souvenir du contenu dissimulé de son sac entrouvert. On se reprend. La jeune femme était revenue aux yeux captivants de Silas qui ne l’aidait absolument pas à lutter contre ses pulsions, insistant la chasseresse à se laisser submerger par elles après s’être perdue dans ce regard si intense.

« Et même si j’apprécie l’invi- l’intention… »

Dit-elle avec plus de contrôle sur sa voix qui était clairement amusée et qui avait malencontreusement substitué intention à invitation dans un lapsus révélateur, ce qui força la jeune femme à baisser les yeux pendant une seconde sans que son sourire ne s’en retrouve effacé, bien au contraire.

« Je choisis très bien mes sous-vêtements toute seule. »

Assura-t-elle en inclinant doucement la tête, détournant brièvement le regard.

« D’ailleurs tu devrais encore t’en souvenir. »

Conclu-t-elle avec un sourire crispé, revenant lentement à ses yeux qui semblaient renfermer encore davantage de mystères que dans ses souvenirs.
Il fallut toute la force mentale d’Amélie pour se détacher de son regard vert qui attisait de manière considérable l’attraction que Silas avait sur elle pour poser sa main sur la lanière de son sac.

« Je suis donc venu te rendre ton cadeau. »

Prononça-t-elle comme la note finale d’une chanson amusante tandis qu’elle fit un pas et qu’elle retourna son sac, une main de chaque côté, au-dessus du jeune homme à moitié nu, déversant ainsi un torrent de petites culottes. La brunette avait dû d’ailleurs se mettre sur la pointe des pieds alors qu’elle était en hauts-talons. Ce qu’il était grand.





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La brunette se posta devant le miroir de sa chambre, cherchant un détail qu’elle aurait oublié tout en remettant ses idées en place. La jeune femme passa sa main sur son ventre pour chasser les plis de sa petite robe immaculée en blanc cassé qui se finissait à la mi-cuisse, d’une couleur légèrement différente des ailes de plusieurs dizaines de centimètres dans son dos. Les ailes de plumes et fourrure étaient attachés par de simples élastiques à des épaules que la chevelure chocolat ne faisait cette fois qu’en partie effleurer de quelques mèches, quelques épingles les retenant du mieux qu’elles puissent dans une coiffure fragile avec un style un peu désordonnée qui était pratique pour un endroit où, de toute façon, ce qui était préparé minutieusement en début de soirée ne ressemblerait plus à grand-chose sur le chemin du retour, avouons-le.

Si proche. La proximité avec Silas pesait toujours sur elle et le regret d’avoir été arrachée à cette rencontre – par elle-même, certes, mais elle ne sait jamais ce qui est bon pour sa personne – ne pouvait être plus présent. D’abord partie avec l’idée que le revoir lui serait bénéfique – quelle idée farfelue, tout de même… - ayant comparé le désir qui l’animait à un sparadrap qu’on arrache d’un coup sec, Amélie rentra encore plus imprégnée des envies qui avaient trop vite pris place dans son corps pour celui de l’infirmier.

Amélie passa sa main dans ses cheveux, les ramenant vers l’arrière tout en faisant tomber son auréole de fourrure blanche dans ce geste qui trahissait sa frustration.

« Distraite. »

La jeune femme sourit à l’accusation de son amie, se tournant pour la rejoindre, ramassant son accessoire en chemin pour le remettre en place.

« T’imagines même pas à quel point. »

La brunette se coucha sur le lit – sur le ventre, les ailes étant contraignantes - de la mignonne petite blonde aux cheveux courts habillée en zombie, couverte de faux sang avec des lentilles blanchâtres. Elles n’avaient clairement pas passées trois ans sur le maquillage, qui n’étaient constitué que d’une – mais impressionnante – blessure sur l’épaule et une autre sur sa joue, arrosée de faux sang de manière désordonnée. Amélie par contre, n’avait que quelques strasses brillantes sur le côté de ses yeux maquillés qui rappelait son déguisement. En gros, ce qu’elle avait piqué dans l’armoire de sa copine de faculté pour pouvoir s’incruster à la dernière minute à une fête déguisée sans faire tâche et une robe assortie.

« Tu penses à quoi ? »

La jeune femme sourît. A qui. Ou, éventuellement, si ses pensées devaient être associées à un objet, ce serait sûrement à un de ceux qu’elle avait laissée tomber sur la tête de la personne en question.
Le bruit d’un téléphone vibrant sur un meuble proche attira alors l’attention d’Amélie.

« Dring dring. On y va. »

Sortit-elle, enjouée en secouant l’appareil devant le zombie.

Quelques minutes plus tard, elles entrèrent dans l’endroit que tant d’étudiants avaient fait la promotion sur le campus. Les deux jeunes femmes rejoignirent alors un autre groupe de connaissances, multipliant rires et envies d’alcool.

Assise au bord de la salle sur un long siège de cuir, un cocktail sombre venant de lui tomber dans les mains, la jeune femme ne tenta même plus d’échapper aux fantasmes qui harcelaient sa petite tête auréolée. Son imagination la ramena devant la porte qu’elle avait frappé le matin même quand l’homme à côté d’elle l’interpela.

« Les ailes te vont vraiment bien. »

Amélie tourna la tête et offrit un sourire flatté à la personne qui s’était assis à côté d’elle sans qu’elle ne le remarque.

« Merci, mais ce n’était pas le costume que j’avais en tête… »

Intrigué, il lui demanda évidemment une explication. « Lequel tu voulais ? » L'interrogea-t-il en fronçant les sourcils. Le sourire de la brunette s’élargit, sachant pertinemment que personne d’autre qu’elle ne comprendrait ce qui se déroulait dans sa tête même avec des annotations.

« Infirmier. »
Ven 18 Déc - 23:49
Invité
Anonymous
Invité

Silas avait beaucoup de peine à regarder Amélie dans les yeux. Non qu’il veuille fuir son regard, loin de là, ses prunelles étaient tout bonnement exquises, surtout en ce moment même ; mais les yeux du jeune homme restaient simplement fixés d’abord sur la poitrine de la brunette, qu’il n’eut pas la moindre difficulté à déshabiller du regard, de la même manière que le tissu de sa jupe qui effleurait la peau de ses cuisses dont les hanches de l’infirmier se rappelaient encore le contact ferme et empressé d’excitation… Pourquoi imaginait-il déjà ses doigts parcourir délicatement sa peau, partant du creux du genou jusqu’à en caresser, d’une manière si délicate que le contact en deviendrait douloureux, tout le long de ses cuisses, tout en se faufilant malicieusement sous sa jupe…

Le jeune homme dut déglutir pour se recentrer. Il serra la mâchoire et détourna le regard pour se contrôler et pria intérieurement pour que l’expression de son excitation ne vienne pas déformer son seul « vêtement ». Il n’en revenait pas de l’effet qu’elle avait sur lui… L’infirmier se dit que ça de devrait pas être permis de le mettre dans cet état après à peine deux mots échangés… Peut-être devrait-il nonchalamment lui refermer la porte au nez, s’il voulait sortir de cette situation vivant ?

Quand le jeune homme quasiment nu parvint à replonger ses yeux dans ceux de la brunette, il fut d’abord étonné puis fier de remarquer qu’il pouvait espérer avoir un effet similaire sur elle… Le désir brûlait dans ses iris marron, qui ne firent qu’attiser la flamme dont Silas irradiait depuis maintenant à peu près une semaine… Un sourire étira le coin des lèvres de celui-ci, ne faisant qu’inviter – inciter – la jeune femme à réaliser ses pensées.

Mais l’ambiance entre les deux jeunes gens se mit à s’obombrer d’un voile transportant un mauvais pressentiment à Silas. La façon dont Amélie commença sa phrase sonnait comme un éclair s’abattant juste entre eux deux. Ça y est, il était foutu. Il eut un regain d’espoir lorsqu’il crut entendre le mot « invitation », qui s’évapora à l’image de son espoir. La mine du jeune homme commença doucement à se déconfire, entre déception et irritation. Amélie avait-elle prit son cadeau comme une critique sur son goût vestimentaire ? Silas fut secoué d’un petit rire incrédule. Était-elle vraiment sérieuse ? Allait-elle lui rendre ses culottes. Le suédois leva les yeux au ciel et ne les reposa plus sur la brunette, qui avait fait deux pas dans sa direction.

Et tout d’un coup, il fit tout noir. Le tissu des sous-vêtements chatouilla le visage du jeune homme alors qu’ils se répandaient au sol. L’infirmier dénudé eut un mouvement de recul tandis qu’il releva son bras pour se couvrir la face.

« T’es sérieuse, Amélie ?! », s’indigna-t-il, d’une voix furieuse, sous la pluie de culottes qui tombait sur son corps encore mouillé. Quel gâchis.

Lorsqu’il recouvra la vue, il aperçut Amélie, de dos, qui s’en allait déjà. Si elle croyait qu’elle allait s’en sortir comme ça. Silas ne supportait pas de la voir s’éloigner, comme si elle emportait le soleil avec elle et était sur le point de laisser le jeune homme dans une nuit noire, dénuée d’étoiles. Il voulut partir à ses trousses, mais à peine eut-il descendu les deux marches du perron que sa serviette voulut fuir à son tour et que l’infirmier faillit se retrouver complètement nu, en pleine nature, s’il n’avait pas eu le réflexe de la rattraper juste avant qu’elle ne tombe trop bas. C’est ainsi qu’Amélie lui fila entre les doigts, le laissant à nouveau là, haletant, frustré, et de nouveau complètement tiraillé d’excitation. Œuvre cruelle de la brunette. Il voulut lui crier quelque chose dans le dos, mais toutes les émotions qui se bousculaient dans sa tête le laissèrent coi, le regard perdu dans le vide ne sachant pas laquelle de ces émotions choisir…
Une chose était sûre, la prochaine fois, il l’aurait… Elle n’allait pas s’en tirer comme ça. Vraiment. Elle ne savait pas avec qui elle jouait… Quelle folle.




Pas une journée pouvait se passer sans que l’esprit de l’infirmier ne dérive sur les courbes d’Amélie, sa tignasse de cheveux bruns lui tombant sur ses épaules et sa poitrine… Et maintenant, pas une seule journée n’était exempte de la frustration que la brunette avait laissée en lui. Pourtant, à chaque fois qu’il ouvrait la porte d’une chambre d’hôpital pour faire son tour auprès des patients, il espérait la voir à nouveau là, le regard perdu par la fenêtre, impatiente de s’en aller de cet endroit… Mais à chaque fois, le suédois devait simplement amené des repas à des vieillards, leur faire leur toilette s’ils en étaient pas capables, faire des pansements à des gamins trop stupides pour rester debout et ne pas s’ouvrir l’arcade sourcilière en tombant la tête la première contre le bitume. Enfin bref. Oui, Silas était plutôt frustré.

C’est pourquoi aujourd’hui, il se dévoua pour répondre aux appels, toute la journée. Au moins, son cœur ne s’emballerait plus à chaque fois qu’il ouvrait une porte, ou qu’il croisait une brunette dans les couloirs, et il n’aurait plus à torturer son excitation en prenant l’ascenseur, étant donné que pour répondre à des appels, il n’avait besoin que de poser ses deux fesses sur une chaise et se la couler douces derrière l’ordi de la réception, le téléphone à l’oreille. Quoique… il n’avait pas pensé au fait qu’il se retrouverait juste en face de l’entrée de l’hôpital… et qu’il espèrerait revoir cette fameuse tignasse brune s’avancer vers lui, derrière les portes automatiques… Avec cette dentelle rouge…

« Hé, Silas, t’oublies pas la soirée Halloween ce soir, hein ? »

L’infirmier, ailleurs, faillit sursauter lorsque la voix d’une de ces collègues le sortit de ses rêveries.

« Euh… Non, pas du tout. Je n’oublie pas. »

Silas avait de la peine à se convaincre lui-même. Il leva les yeux vers sa collègue, comme pour lui confirmer qu’il était bien présent, mentalement. Elle, il arrivait tout à fait à la regarder dans les yeux, malgré le fait qu’elle soit plutôt mignonne. L’esprit du suédois était malheureusement déjà occupé à loucher sur une autre…

L’infirmier aurait probablement oublié cette soirée. Halloween, quelle blague. Le jeune homme n’aimait pas spécialement ce genre de soirée. Déjà, il avait horreur de se déguiser, et d’autre part le DJ mixait toujours des chansons beaucoup trop commerciales à son goût, qui ne stimulaient que les beaufs. À moins d’être très alcoolisé ou d’être en agréable compagnie…

Silas était supposé passer prendre en voiture plusieurs de ses collègues qui était comme lui nouveau dans l’hôpital, et d’anciens étudiants à l’école d’infirmiers qui se situaient juste à côté de l’université.

« On se rejoint tous chez moi avant, pour nous déguiser rapidement, et ensuite c’est toi qui nous déposes, juste ? …À vingt heures chez moi ? J’ai déjà tout ce qu’il faut, le faux sang, les lentilles… Oui, on fait dans l’originalité, cette année… N’oublie juste pas ta tenue. »

Le jeune homme cligna des yeux. Que venait-elle de dire ?

« Oui, super. J’y manquerai pas… »

Il essaya de lui décocher un sourire le plus crédible possible, très hypocrite, mais il essaya d’y mettre du cœur. Pourquoi avait-il accepté d’aller à cette fête ? Ah oui, on ne lui avait pas trop laissé le choix.

* * *

Cinq infirmiers entrèrent dans le bâtiment où la musique semblait faire vibrer les murs. Silas, les cheveux ébouriffés, devait se faire violence pour ne pas se frotter les yeux… Il ne s’était pas encore habitué aux lentilles qui recouvraient ses yeux pour les faire paraître blancs. Sa bouche était couverte de sang qui dégoulinait encore sur sa blouse blanche et sur le stéthoscope qui entourait son cou. Bizarrement, ce faux sang n’avait pas un goût si ignoble que cela… Mais il n’avait qu’une envie : s’essuyer les lèvres. La sensation de baver constamment était plutôt désagréable. Normalement, c’était censé sécher tout de même un peu, mais ce n’était pas encore vraiment le cas. Bref. Silas avait déjà envie de repasser le seuil de l’entrée dans le sens inverse…

Immédiatement, l’infirmier-sortedezombie se dirigea vers le bar. Il n’allait pas supporter la soirée bien longtemps s’il était sobre. Il attendit impatiemment au comptoir, tapant de ses doigts contre la matière du plan de travail. Qu’est-ce que le barman prenait du temps… Amateur. Silas se retourna, s’adossa au comptoir et balaya la salle de son regard blanchâtre et cadavérique. Elle était décorée dans des tons sombres, affichant tous les clichés de la fête des citrouilles. Des gens se trémoussaient déjà sur l’énorme piste de danse sous le feu des projecteurs, et l’infirmier ne put s’empêcher d’arrêter son regard sur chaque chevelure brune des jeunes femmes dans la salle cultivant toujours l’espoir de tomber sur les courbes déjà si familières de la silhouette d’une certaine brunette…

« Tiens. »

Un collègue infirmier lui mit son verre entre les mains.

« Tu cherches qui ? », lui demanda-t-il.

C’en était, une bonne question. Mais surtout, pourquoi la cherchait-il ? Silas n’avait aucune confirmation que la divine brunette se trouvait dans les parages. Certes, elle étudiait à l’uni, mais était-elle le genre de jeune femme qui venait à ce style de fêtes-là ?

« Une patiente… »

Si seulement.
Silas regarda son collègue, lui fit un clin d’œil, l’autre se marra en comprenant tous les sous-entendus possibles et imaginables que pouvait lui évoquer le fait d'avoir une patiente, et le suédois prit congé de lui à l'aide d'une tape dans le dos, pour se diriger vers l’extérieur, tout en sirotant son mystérieux cocktail. Son besoin de nicotine se manifestait déjà, et ça le tendait, par dessus toute la frustration de la journée, dont la cause était bien connue… Une clope ne pourrait que le détendre.

Il fit quelque pas, lorsqu’un son bien particulier résonna dans ses oreilles. Un simple mot. Surtout, une simple voix, qui résonna dans son esprit comme une invocation. Impossible… Avait-il bien entendu ? Cette voix pouvait-elle être la sienne ? Silas tourna la tête dans tous les sens. Des fantômes, des zombies, des araignées, des vampires… Bordel, où était-elle ? Satanées lentilles… Elles lui encombraient la vue.

Et là… un ange. Vraiment, un ange, avec des ailes pelotonnées et une auréole accrochée au-dessus de la tête… Dans l’esprit de Silas, voir cette divine créature lui fit l’effet d’avoir trouvé le Saint Graal. Hallelujah. Aussitôt, une vague de soulagement, de frustration, d’irritation, d’excitation et de chaleur, lui traversa le visage. Son cerveau était à deux doigts de court-circuiter, et ce toujours à cause de la même personne.

Et c’était qui, celui-là, à côté d’elle ? Silas fronça les sourcils en le dévisageant, ses yeux l’ayant déjà tué au moins trois fois. Pourquoi ce jeune homme la regardait-il comme ça ? Pour qui se prenait-il ? Le grand suédois fonça immédiatement vers eux.

« Vous avez appelé un infirmier, mademoiselle ? », lança-t-il en arrivant vers eux, d’un ton se voulant enjoué pour la jeune brunette, mais tâché de fureur envers ce petit bonhomme à côté d’elle.

Sans la moindre gêne, Silas s’apprêta à poser ses fesses sur le long siège en cuir, juste entre Amélie et son admirateur, et n’avait pas l’intention d’attendre que ce dernier se bouge un peu pour n’avoir Amélie plus que pour lui, et que l’autre aille lécher le cul d’une personne à son image. Dans la précipitation du geste, l’infirmier étala presque involontairement un peu de sang écarlate sur le tissu blanc de la jeune brunette.

« Oups. », lâcha-t-il, comme l’écho d’une scène passée. « Sympa l’auréole. On croirait presque que tu es un ange. » Silas passa un doigt sensuel sur ladite auréole, incrédule, pour en caresser la fourrure comme il aurait caressé plus volontiers d’autres parties du corps d’Amélie. « Mais je ne crois pas que tu sois aussi sage qu’un ange… n'est-ce pas ? ». Il vint poser une main sur la cuisse de la jeune femme qu’il serra doucement et un petit rire s’échappa de ses lèvres ensanglantées, avant qu’il ne redevienne d’un coup sérieux et qu’il plonge son regard crépusculaire, sérieux, insistant et pénétrant dans les yeux de la brunette angélique, durant de longues secondes. Ses yeux dérivèrent ensuite le long de la robe tâchée d’Amélie, à travers laquelle il ne put s’empêcher de se demander quelle culotte elle portait…

Et voilà, son cœur partait à nouveau en vrille… Ses yeux revinrent soutenir ceux de la brunette, comme s’ils attendaient quelque chose venant de sa part, et le jeune homme se mit à jouer délicatement avec les plumes de ses aile, des idées licencieuses en tête.

Dim 20 Déc - 0:53
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Le mot était sorti avec amusement. Pas comme un souhait de princesse qui ferme les yeux à sa fenêtre en répétant sa fin heureuse avec un espoir désespéré, mais plutôt comme l’aveu d’un désir qui semblait être destiné à être inassouvi et à, sans diminuer, l’obséder toute la soirée sans qu’elle n’ose penser à l’avouer à haute voix.

Et puis, il était apparu. L’objet inaccessible de ses fantasmes avait à nouveau fait irruption dans un décor où Amélie ne l’attendait pas le moins du monde, sans toutefois arrêter de l’espérer intensément.

La jeune femme venait de tremper à nouveau ses lèvres dans le nectar glacial quand une voix résonna dans son esprit, interrompant ses moindres gestes et pensées. Non, c’était juste impossible. Ah, en fait, si, ça l’était. Il venait de s’imposer à la place de la personne qui avait complimenté Amélie, ou plutôt, dans le petit espace entre celui-ci et celle de la brunette, ce qui força la jeune femme à pousser son amie de l’autre côté pour lui céder automatiquement assez de place sans pour autant lui accorder un regard, n’ayant pas l’ombre d’un doute sur la personne dont la voix et l’arrogance s’étaient déjà faites remarquées. En fait, la jeune femme était déjà occupée à faire quelque chose de plus intéressant. S’étouffer.

Un minuscule échantillon de la boisson fortement alcoolisée sembla s’égarer quelque part dans ses poumons car, malgré ses efforts, elle ne put s’empêcher de trembler sous une petite quinte de toux qu’elle étouffa d’une main en baissant la tête, dissimulant son visage en feu. Une fois à nouveau maîtresse –si l’on pouvait dire- de sa respiration, son attention fut rapidement reportée vers le jeune homme qui –Oh – avait fait partager les artifices de son déguisement avec sa robe immaculée, qui ne l’était donc désormais plus du tout, laissant s’échapper un mot qui la désorienta et lui coupa sa respiration fraichement retrouvée, lui évoquant une scène similaire. Simple allusion, provocation et punition à la fois, peut-être ? Était-ce la conséquence de la pluie de petites culottes qu’Amélie avait fièrement faite pleuvoir au-dessus de sa tête avant de s’enfuir à grandes enjambées ?

« Silas. »

Souffla-t-elle en guise de salutation, les yeux scannant le costume ensanglanté du jeune homme, levant les mains comme si elle avait été en état d’arrestation pour ne pas se mettre davantage du liquide écarlate dessus, finissant par lui lancer un regard presque agacé qui contrastait étrangement avec le sourire qui flottait sur ses lèvres sans qu’elle ne puisse l’atténuer.

« Tu ne peux vraiment pas t’en empêcher ? »

Demanda-t-elle avec dans la voix un amusement qu’elle ne parvint pas à dissimuler devant le rappel d’un souvenir dont elle n’arrivait plus à se libérer. Les mains de l’ange invitèrent alors la personne derrière l’infirmier à se calmer, le remarquant uniquement parce que celui-ci semblait passer de la surprise à la colère frustrante qui suivait le vol injuste de la femelle qui avait été envisagée, lâchant un furieux et agressif « Hey, je te dérange pas ? ». Amélie n’accorda pas plus d’attention à l’étudiant déguisé en Joker, celui-ci ayant en fait déjà été évincé dans l’esprit de la chasseresse par Silas avant même son arrivée.

L’auréole. Il la mentionna en effleurant d’un doigt léger l’objet qui transmettait un vague reflet du toucher à sa propriétaire qui enviait la fourrure blanche, la torturant cruellement.

« Ça dépend des moments. »

Confessa-t-elle dans un soupire qui fut suivit d’yeux doux et d’un sourire assorti à son déguisement.
Un sourire retenu mais qui s’était agrandit aux lèvres, elle sentit alors la main de Silas se poser sur sa cuisse et exercer une légère pression sur celle-ci.
Son corps se tendit légèrement et sa respiration fut coupée après une longue et rapide inspiration qui la forcèrent à détourner le regard. Toujours surprise de l’effet que son toucher pouvait avoir sur la brunette même sans monter plus haut, il lui sembla que le désir qu’elle ressentait était encore plus vif qu’à leur dernière rencontre, comme un venin redoutable et douloureux qui courrait dans ses veines pendant tout ce temps mais devenait insupportable près de la seule personne capable de l’apaiser. Amélie plongea alors dans les yeux de Silas dont les iris se retrouvaient voilés par des lentilles blanches, ne pouvant que remarquer que l’intensité de son regard captivant n’avait pas été altérée.

« Et toi, tu es… mort ? »

Demanda-t-elle doucement en inclinant la tête avec un air innocent, faussement incertaine, sirotant deux petites gorgées de son verre dont le liquide bordeaux avait déjà été bien entamé avant de reposer l’objet sur le côté, tentant de ne pas laisser ses caresses sur son déguisement la déconcentrer davantage.

« Mais victime de pulsions sanglantes… »

Ajoute-t-elle d’abord pensive pour revenir à ses yeux avec un air compatissant évidemment volontairement exagéré. Son regard descendit sur les lèvres couvertes de liquide vermeil, suivant l’écoulement de ce dernier sur ses vêtements trop semblables à ceux de leur dernière entrevue, continuant même une fois que les traces rouges s’arrêtèrent, laissant ainsi son imagination enfreindre les règles qui régissait l’endroit public en lui ôtant les vêtements qui l’avaient déjà agacés à l’hôpital après avoir simplement pris place sur l’infirmier, une jambe de chaque côté.

« Pauvre Silas… » Commença-t-elle en rapprochant légèrement son visage du sien, murmurant à peine assez fort que pour être entendue avec le bruit ambiant.  « Que pourrait sauver ton âme damnée ? »

Fit visiblement semblant de s’inquiéter la jeune femme, amusée, fixant alors les lèvres écarlates de son interlocuteur en mordant doucement les siennes pour lui souffler une réponse tandis que ses doigts partirent à la rencontre de la main qui avait infligé une délicieuse décharge à la cuisse de la brunette, effleurant sa paume.
Amélie devait avoir un grave problème psychologique, en fait, le sang artificiel recouvrant la bouche de Silas ne la révulsait aucunement… En fait, c’était même le contraire, devant fournir un effort colossal pour se contrôler, s’empêcher de combler la distance qui les séparait et d’y goûter, capturant à cette occasion les lèvres de l’infirmier dont elle remarquait que le souvenir de la sensation éprouvée quand il les avait posées sur elle ne l’avait plus quitté.
Les doigts de l’ange effleurèrent alors dans un toucher des plus délicats ceux de l’infirmier ensanglanté, remontant avec une lenteur calculée jusqu’à son poignet avant de vivement quitter le corps de Silas, tandis que la jeune femme se relevait dans un petit geste de recul.

« Je crois que je devrais y aller, la musique me perturbe et je voulais être sage ce soir. »

Sortit-elle finalement, en haussant les épaules avec un sourire presque narquois.

Pure provocation pour le pousser à bouts, petite vengeance de l’attitude similaire du jeune homme dans l’ascenseur et du sacrifice de ses vêtements ou réel besoin de sortir pour empêcher son cerveau de bouillir dans le sang qui semblait s’être transformé en lave depuis la venue de l’infirmier ? Même la brunette n’en était pas sûre, avec en plus la peur que le sujet sensible qu’ils étaient censés aborder reviennent comme une baffe en pleine figure. Sa température corporelle ayant largement excédée sa limite habituelle depuis l’arrivée de l’infirmier, et ses pensées étant chaotiques, le vent d’octobre sur ses bras dénudés l’aiderait peut-être.

« A bientôt, Silas. »

Mots qu’Amélie sur-articula et accompagna d’un geste de la main ainsi que d’un petit mouvement de ses doigts fins avant de se fondre dans la foule avec toute l’adresse dont elle était capable. Pouf, à nouveau disparue.

Une fois dehors, la foule de l’entrée passée, la jeune femme se rendit compte qu’elle avait oublié dans la précipitation son téléphone portable à l’intérieur. C’était peut-être son amie qui avait en sa possession son petit samsung blanc ? De toute façon, elle verrait bien, ne comptant retourner à l’intérieur que quand sa respiration serait à nouveau régulière et qu’elle aurait réussi à dissiper l’image de Silas qui malheureusement, se faisait bien trop présente, tout comme le manque dû à son absence. Exaspérée, Amélie redirigea d'une main ses cheveux vers l'arrière, se rappelant à la dernière minute de son auréole... Qui n'était plus là. Oh, génial.
Dim 20 Déc - 20:01
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« Pardon, Amélie… Je voulais pas… » lui faire peur ?

La pauvre, elle s’étouffait. Était-ce le déguisement de l’infirmier, ou son arrivée brutale qui l’avait fait déglutir de travers ? La prochaine fois, Silas tentera de se pointer de manière plus subtile, mais cette fois-ci il avait été obligé de faire en sorte que l’autre gars, le Joker, soit plus distancé de l’ange. Avec son regard pervers qui dévorait goulument SA brunette – oui, apparemment Silas la considérait jalousement déjà comme sa propriété –, l’infirmier le voyait déjà gober, engouffrer, violer la bouche d’Amélie avec sa langue ophidienne et putride.

Instinctivement, Silas avait déposé l’une de ses mains dans le dos ailé de la jeune femme, alors que son autre main remettait une mèche de ses cheveux derrière son oreille. La brunette se reprit rapidement et souffla son prénom d’une manière que l’esprit de l’infirmier prit tout de suite le chemin échoïque du retour pour se rendre dans l’ascenseur de l’hôpital où Amélie, les cuisses serrées autour de ses jambes, avait susurré son nom…
Bordel. Le cœur du jeune homme loupa un battement, et son esprit revint à la réalité, ses yeux croisant le regard exaspéré de la brunette.

« M’en empêcher ? Je n’ai même pas essayé… », fit-il alors qu’une lueur de provocation brilla temporairement dans son regard blanc.

C’est à ce moment-là que Silas entendit la voix railleuse et irritée – irritante, surtout – du jeune homme déguisé en Joker à qui il avait volontairement dérober Amélie. Pour son bien, évidemment. Immédiatement, Silas se retourna, enragé rien que par la voix de l’autre bonhomme, et lui jeta un regard flamboyant de fureur.

« Oui, tu me déranges. », cracha-t-il d’une voix à la fois grave, résonnante et sifflante. Ses gros yeux conspuèrent toutes les menaces qu’il était possible d’imaginer. « N’essaie même pas. T’as aucune chance. »

Le désintérêt total de la brunette vint appuyer ses paroles persiflantes, ce qui lui en boucha très probablement un coin. La tête du suédois fit demi-tour et ses traits se décontractèrent aussitôt que ses yeux se raccrochèrent à ceux de l’ange, chatoyants de douceur. L’entièreté de son attention se focalisa sur elle, tandis qu’elle joua à s’inventer le personnage que Silas incarnait dans son costume… Mort ? Probablement pas, vu tout ce qui lui venait en tête en ce moment-là, et vu le rythme endiable de son cœur qui pompait son sang bouillonnant. Amélie le rendait définitivement plus que vivant… L’ombre d’un sourire passa sur ses lèvres, alors que son regard se suspendit à celles de la jeune femme.

« Des pulsions, oui… », répéta-t-il, son corps se crispant doucement, la pression de sa main brûlante sur sa cuisse se serrant davantage.

Le regard du jeune homme dévia, durant l’espace de deux secondes, avant de revenir, crépitant de ce désir enflammé à l’état brut, vers les iris marron de la jeune femme… Oui, ce genre de pulsions qui lui donnait envie de tout balayer autour d’eux, d’attraper les cheveux d’Amélie par l’arrière, de tirer doucement dessus pour lui faire dresser la tête et l’amener vers lui afin qu’il puisse prendre brutalement ses lèvres en otage, répandre son faux sang partout sur son visage si délicat. Et faire venir ses cuisses sur ses hanches. Palper ses courbes. Bon sang… Silas devrait s’interdire d’avoir de telles pensées, il se faisait trop de mal à fantasmer…

Comme s’il ne faisait déjà pas assez chaud dans la pièce, Amélie approcha son visage du sien, et automatiquement, comme aimanté, Silas fit de même, la température de son sang se mit à déplafonner de manière exponentielle, alors qu’un sourire naissait sur ses lèvres suite à la remarque de la brunette. Pauvre. En ce moment même, le suédois n’était pas trop à plaindre, si ce n’était qu’Amélie pourrait partager ses lèvres avec Silas, pour que lui aussi puisse mordiller leur repli…

« Je suis certain que tes talents d’ange sont capables de soulager mes maux, et rendre grâce à mon âme… », lui répondit-il, le regard pénétrant et brillant d’une malice qui ne dissimulait aucunement ses indécentes arrière-pensées.

Son visage se rapprocha encore un peu de celui de la brunette ; leurs nez se frôlèrent presque. Silas ne put empêcher son mince sourire de s’évanouir et son cœur de vouloir rompre sa cage thoracique. Le contact des doigts de l’ange sur sa main incendia absolument tout son corps, mais trop vite elle vint éteindre ces flammes qui grandissaient en lui…

« Comment ça, y aller ? », s’indigna-t-il, en la suivant des yeux lorsqu’elle se leva.

Son ton reflétait à merveille tous ses espoirs qui lui tombèrent sur le crâne comme une pluie de culottes. Ce n’est qu’après qu’il décela son sourire rempli de malice.
Oh la vilaine… Osait-elle ?
Elle n’avait pas le droit de faire ça. Pas maintenant. Silas pouvait encore sentir la proximité de son visage contre le sien, son souffle enivrant, embaumé du parfum d’alcool de son cocktail. La distance qu’elle mit entre eux deux pesa sur la poitrine de l’infirmier et sembla le faire suffoquer, comme si on lui arrachait le cœur violemment et qu’on le vidait également de tous ses organes… Oui, en quelque sorte, Silas mourut. Elle lui décocha un petit signe de la main et disparût. Le coup fatal.

Le suédois était toujours affalé là, sur le canapé. En état de choc. Sa manière de contredire toutes les pulsions qui naissaient dans l’esprit du jeune homme lui fit l’effet de se prendre un boulet de démolition en pleine figure. Il sentit tout d’un coup l’effet de l’alcool lui monter doucement à la tête, mais ça ne suffisait pas à faire taire toutes ces alarmes qui cognaient dans son corps de manière insupportable. Il finit son verre cul-sec, et regarda autour de lui. Il croisa le regard du Joker et secoua doucement la tête.

« Toi, ta gueule. », fit-il, sec.

Oui, sa gueule à lui, il aurait pu l’écraser sur-le-champ entre ses doigts. S’il croyait qu’il allait pouvoir aborder Amélie, maintenant qu’elle semblait avoir pris congé de l’infirmier, il se mettait le doigt dans l’œil jusqu’à en toucher le fond de sa boîte crânienne. Le suédois détourna son regard de cet abruti et ses yeux se posèrent finalement sur une petit objet blanc, qui semblait avoir pris la place d’Amélie. Ou plutôt que cette dernière avait maladroitement laissé là. Quel dommage… Silas prit le téléphone portable dans ses mains, et tenta de le déverrouiller. Pas de code. Yes… Et s’il le gardait et partait lui aussi maintenant, s’en voudrait-elle ? Silas pensa brusquement au fait qu’Amélie puisse tomber au milieu de la route sur le chemin de la route, se faire attaquer par un extraterrestre démoniaque, et qu’elle ne pourrait appeler personne si elle ne retrouvait pas son téléphone… Et merde.

L’infirmier ne fouilla rien à l’intérieur du téléphone – bien qu’il fût tenté de lire ses conversations, mais il s’abstint –, il ajouta juste son numéro dans les contacts de la brunette, avec une moue malicieuse et fière sur le visage, remit le téléphone dans l’une des poches de sa blouse, avant de se lever et de retracer le chemin de l’ange maladroit, qu’il suivit comme un prédateur chassant sa proie. C’était exactement ça. Silas était furieux. Et complètement excité en même temps. Le petit jeu d’Amélie fonctionnait à merveille. Et c’était exactement la raison pour laquelle il était en colère contre elle.

Il hésita à rester à l’intérieur et à la laisser s’en aller, ne voulant pas céder à ses provocations, à l’image d’un enfant capricieux et boudeur. Peut-être que s’il se cachait et qu’Amélie revenait, elle regretterait son geste ? Mais le corps de Silas avait déjà tout décidé pour lui. En moins de deux, il se retrouva dehors, à chercher fougueusement les ailes de fourrures et cette petite robe tâchée. Ses yeux farouches et incolores scannèrent tout l’extérieur, les traces sensitives des doigts fins de la brunette contre sa main

Silas était infecté par je sais trop quel poison, œuvre de la brunette, qui se diffusait lentement dans son corps, y répandant à la fois une douleur qu’il cherchait à tout prix à faire disparaître, et une délicieuse sensation qui ne faisait que tirailler son excitation dans tous les sens… Une délicieuse souffrance dont Amélie était la maîtresse. Une contradiction, un tiraillement entre la frustration et le plaisir du désir, un cercle vicieux où ces deux facteurs étaient interdépendants et s’excitaient mutuellement. La brunette l’avait complètement déboussolé. Elle jouait avec ses sentiments de manière si violente. Silas ne pouvait pas lui en vouloir, il savait bien qu’il lui avait fait subir à peu près la même chose dans l’ascenseur… Sauf que lui, il était revenu, alors que pour la deuxième fois, la jeune femme se soustrayait à lui sans montrer son intention de revenir…

Proche du mur de l’un des bâtiments du campus où se trouvait l’entrée de la fête, les yeux de l’infirmier se posèrent sur l’auréole en fourrure d’Amélie, échouée au sol. Il se baissa pour la ramasser. Et en se redressant, il tomba sur les deux billes marron de l’ange familière. Son regard se refroidit aussitôt, comme celui d’un requin ayant perçu une simple goutte de sang… Il se précipita vers elle et la plaqua contre le mur à moins d’un mètre de là, exactement de la même manière qu’il l’avait fait dans l’ascenseur de l’hôpital. L’excitation déjà bouillonnante dans ses veines sembla s’électriser et faire frissonner chacune des cellules de son corps. Il remit minutieusement en place l’auréole sur le sommet de la tête d’Amélie, et l’emprisonna en positionnant ses bras des deux côtés de sa tête, de telle sorte qu’elle ne puisse pas lui échapper sans qu’il en ait donné la permission. Cette fois-ci, en revanche, le visage de l’infirmier resta distant de celui de la brunette, tandis que ses yeux soutenaient avec insistance les siens. Il dut se faire violence pour ne pas succomber à la situation, à l’appel du creux de son cou qui ne demandait qu’à ce que Silas l’embrasse, de même qu’à ses lèvres si finement dessinées qu’il désirait emprisonner avec les siennes, avec à la fois délicatesse et empressement… Le suédois déglutit, serra la mâchoire et ne détourna pas son regard pressant plongé dans les yeux de biches de la jeune femme.

« Pourquoi, Amélie ? »

Un soupir. La frustration semblait à présent avoir pris le dessus. En fait, le jeune homme ne comprenait pas pourquoi elle s’en était allée une deuxième fois. L’idée qu’il ait pu faire quelque chose qu’il ne fallait pas commença à effleurer son esprit.

« Qu’est-ce que tu fuis ? », lui demanda-t-il presque comme une supplication teintée de peur et d’empressement, cherchant à faire pression sur Amélie. « Pourquoi as-tu refusé mon cadeau ? »

Au pire, l’infirmier se foutait de son cadeau, la partie qui l’intéressait était plutôt dans le refus de la jeune femme ; avec ou sans culotte, les deux lui seyait à merveille… surtout sans. Rapidement – il suffit à Silas, en parlant de son cadeau, de penser à la culotte humide de la brunette – le désir revint au galop le kicker en plein dans la figure. Sa respiration se fit bruyante et rapide, ses yeux descendirent le long du corps d’Amélie et malgré tous ses efforts pour dompter les effets de la simple présence de la brunette dans son champ de vision, il ne put réprimer son petit sourire aux lueurs concupiscentes, malicieuses et enfantines, qui se transforma bientôt en rire.
Amélie lui faisait complètement perdre la boule.
L’infirmier baissa la tête, rieur. Les voilà encore, à se courir après, Silas plaquant la brunette contre le mur… Il trouvait ça drôle. Il releva la tête et noya son regard dans l’immensité de ceux de la brunette et voulut ne plus jamais en ressortir, alors que son visage se rapprochait de celui d’Amélie. Son cerveau – à moins qu’on mette cela sur le compte de l’alcool – devait vraiment avoir court-circuité, ayant baigné dans un cocktail d’émotions bien trop mélangées… L’effet-Amélie.

« Bordel… Quand est-ce que tu vas arrêter de me faire cet effet-là ? »

Et donc, c’était à peine leur troisième rencontre.
Ces mots étaient sortis de la bouche du jeune homme aussi bien par saturation que par envie, ce n'était pas vraiment une reproche ; une plainte pour quelque chose de si délicieux mais inaccessible, une plainte qui ne faisait qu'en demander plus… Silas se rapprocha davantage de la jeune femme, si bien qu’elle pourrait sentir son cœur battre la chamade et sentir sa respiration hors d’haleine…
Lun 21 Déc - 3:04
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C’était elle qui était déguisé en ange et pourtant, c’était bien Silas qui semblait être tombé du ciel. La jeune femme avait avalé de travers et très vite, elle avait pu sentir la main du jeune homme dans son dos, regrettant d’être à l’origine du petit dysfonctionnement du corps de la chasseresse. La peur n’y était pour rien pourtant, juste un peu de surprise et un léger et momentané embarras venant un simple mot, qui était un aveu crypté de son désir grandissant pour cette même personne qui l’avait entendu et était soudainement apparu. Amélie ne s’était néanmoins pas attendue à cette manifestation de tendresse de la part de Silas qui dégagea même son visage d’une mèche gênante, ce qui provoqua une légère contraction dans le ventre dont elle ne releva volontairement pas l’existence.  

Un petit rire résonna dans le verre de la boisson dont elle but à nouveau une gorgée au moment où il lui dit n’avoir même pas essayé s’en empêcher. Tant d’honnêteté…

Ce fut à peu près à ce moment-là que la voix teinté d’agacement de la personne qui avait été à la place de Silas s’éleva à nouveau. Oh. La brunette releva les yeux dans sa direction mais son attention fut à nouveau immédiatement captée par celui qui venait de lui répondre avec un regard empli d’une rage qui étonna la brunette, qui eut le souffle coupé tandis que Silas lui disait qu’il n’avait ‘’aucune chance’’. En fait, cette attitude de mâle alpha, bien qu’incroyablement sexy, lui fit ressentir de la pitié envers la personne que Silas venait de démolir avant de revenir avec encore plus de douceur au regard d’Amélie.

« Les gars… »  

Souffla Amélie, excédée, reposant son verre. En fait, elle avait plutôt l’habitude de se défendre elle-même devant les éventuelles personnes qui venaient l’aborder. Ne supportant pas d’être en position de faiblesse, leur montrer qu’elle savait leur casser le bras avec son physique de demoiselle en détresse l’avait toujours rassuré. Et là, même si un sentiment primaire d’excitation l’avait envahi et l’incitait à déshabiller l’infirmier agressif du regard, la raison vint rapidement lui susurrer qu’il valait mieux en rester au sang artificiel et ménager l’orgueil des deux jeunes hommes. Surtout de la personne dont la place avait été piquée par Silas. Ainsi, penchée, sa main alla vite à la rencontre du bras du Joker animé de la colère d’un homme vexé qui s’apprêtait à rechercher sa dignité avec ses poings ou à se suicider, à voir.

« Est-ce qu’on peut parler plus tard ? »

Sa voix était aussi douce que celle de Silas avait été énervée, tandis qu’elle lui servit un sourire calme qu’elle espérait être une inspiration, avant de revenir aux yeux de l’infirmier quand son interlocuteur s’affala sur le divan après avoir soupirer si fort que les trois maisons des petits cochons s’étaient probablement envolées en même temps.

« Tu te sens bien ? »

Demanda-t-elle en haussant les sourcils, en revenant à sa place d’avant la courte interaction avec l’ennemi juré de Batman. Pas sûre que le futur psychologue ait mérité ça… Pourtant, si l’une des nombreuses femmes en chaleur dansant à proximité s’était rapprochée de son infirmier, une soudaine envie de mordre l’aurait envahi… mais elle s’absoudrait de son hypocrisie plus tard.

La main de Silas se resserra un peu plus sur sa jambe presque nue de l’ange quand il souleva le mot pulsion, embrasant l’imagination qu’Amélie avait tant de mal à contenir. L’ancienne patiente de Silas déglutît alors douloureusement tandis qu’elle menait une lutte intérieure acharnée pour ne pas agripper son haut sur lequel son regard était tombé, l’ayant visiblement totalement supprimée dans le fantasme que le jeune homme lui inspirait.

« Je suppose qu’il n’y a qu’un moyen de s’en assurer. »

Lui dit-elle d’une voix lascive quand ses doigts effleurèrent les siens et qu’il lui semblait pouvoir déjà sentir les lèvres de Silas sur les siennes, attisant dangereusement et volontairement le feu qui menaçait de brûler vive sa raison depuis leur rencontre. Si ce sacrifice pouvait faire disparaitre ses maux…
Enivrée par les pensées qui traversaient visiblement l’esprit du jeune homme, Amélie ne put s’extraire à ses yeux perçants qui semblaient avoir pris son âme en otage. Pourtant, au dernier moment, elle se détacha de l’emprise grandissante de Silas et partit, le narguant quelque peu avec un signe de la main. Et pourtant, l’entreprise lui avait laissé l’impression que son cœur avait été aimanté à la place où elle avait failli s’abandonner, tellement l’organe était alors d’une lourdeur insupportable.

En fait, si, c’était important. Son téléphone portable était très important pour elle. Oui, malgré qu’elle l’utilise comme projectile, le change à peu près toutes les deux semaines la plupart du temps pour cette raison et qu’elle le perdait presque autant de fois qu’elle brisait l’écran pourtant pas si fragile que ça. C’était ridicule, elle n’en avait rien à faire en temps normal, alors pourquoi maintenant, alors qu’elle était si désireuse de sortir de l’établissement, voulait-elle y retourner ? Ah, oui.

Ses doigts fins démêlèrent ses cheveux dans un geste qui reflétait son exaspération quand la brunette se rendit compte que son auréole avait disparue. Ses yeux balayèrent les environs rapidement quand elle se retourna, cherchant l’objet au sol entre les pas des nombreux étudiants se calmant sous un nuage de nicotine. Une petite blondinette recouverte de sang était au bord de l’inconscience sur le côté, une flaque de vomi à ses pieds prouvant que la chasseresse pouvait se calmer, ce n’était pas un vampire qui était la cause de son mal-être. La jeune femme soupira d’exaspération à cette pensée. Décidemment, la tournure des siennes n’avait plus rien de normale.

En tournant la tête, son regard croisa celui, glacial et blanchâtre de l’homme à qui elle avait faussé compagnie quelques minutes auparavant et dont la réaction ne se fit pas attendre. Amélie fut à nouveau plaquée au mur dans un bruit de craquement à cause de son déguisement qui résistait à peine, emprisonnée par Silas qui, comme un prédateur ayant coincé sa proie, ne lui laissait pas la moindre chance de replis. Et malgré que la chasseresse détestait en temps normal ne pas avoir le contrôle, l’idée d’être privée de liberté par le jeune homme ne la déplaisait pas, au contraire, ça lui faisait l’effet d’un puissant aphrodisiaque.

Amélie, à la fois surprise et hypnotisée par le souvenir d’un geste similaire dans l’ascenseur bloqué de l’hôpital, eut l’impression de se perdre dans les yeux à la couleur diluée par les lentilles de Silas qui venaient d’incendier son corps parcouru de délicieux frissons.

Il lui demanda pourquoi. Le regard de la brunette se teinta d’incompréhension, n’étant pas sûre de la raison qu’il voulait et même certainement du sujet. Pourquoi était-elle partie ? L’infirmier semblait frustré, émotion qu’Amélie partageait même si elle en était clairement la cause principale ce soir. Il était vrai que même pour elle, ça avait été du masochisme de fuir un plaisir tant désiré... pour la deuxième fois. Pourquoi avait-elle fait ça ? La tentative de la matinée même ne lui avait-elle pas suffit ? Allait-elle vraiment prétendre que depuis qu’elle avait redémarré la voiture après sa visite, elle n’avait pas imaginé mille fois lui sauter dessus, littéralement, retirant sa simple serviette de bain ?
Oui, probablement.

Au moment où lui demanda ce qu’elle fuyait, Amélie eut l’impression qu’il lui arracha les cordes vocales en lui montrant une vérité qu’elle se niait à elle-même. Quand elle voulut tenter de se justifier, aucun son ne sorti de ses lèvres entrouvertes. Avait-elle fuit ? Était-ce vraiment quelque chose à soulever ? Qu’attendait-il d’elle, après tout ?

« A quoi tu t’attendais ? »

Que d’incompréhension dans sa voix. Et de douceur. Un peu plus. Quoi qu’en fait, c’était sûrement parce que cette fois-ci, il n’y avait presque pas de provocation. Elle était totalement larguée, avançant dans un terrain inconnu et, lui semblait-il, de plus en plus piégé.  La jeune femme fréquentait peu de personne régulièrement, ayant l’habitude de mettre de la distance entre elle et ceux qu’elle appréciait, particulièrement les hommes. Amélie se contentait apparaître et de disparaître à sa guise dans la vie de ceux qu’elle appréciait la plupart du temps, menant une existence de fantôme qui ne lui posait aucun problème. Après tout, il était dur d’avoir une vie sociale avec des ignorants du surnaturel quand on court après les vampires pour se calmer.

« Tu m’as envoyé des petites culottes, Silas. »

Rappela-t-elle, un sourire amusé peint sur ses lèvres, comme si ça répondait à la question posée. Ou bien, ce cadeau était-il dans la tête du jeune homme atypique l’homologue de fleurs ?

« Mais ce n’est pas important, si ? »

Supposa-t-elle, espéra-t-elle peut-être pour leur propre sécurité, prévoyant une réponse évidente, une expression tendue et nerveuse qu’elle ne pouvait pas camoufler.  

« C’était juste… »

Amélie lâcha un nouveau soupire, renonçant à trouver une explication. C’était ridicule, pourquoi s’en préoccupait-il ? Pourquoi faire cette voix suppliante ? Et ses fascinants sentiments contradictoires qui explosaient dans la poitrine d’Amélie, n’étaient-ils pas censés faiblir au lieu de gagner du terrain en troublant la jeune femme dont l’épiderme semblait s’embraser ?

« Tu ne devrais pas trop t’approcher de moi, tu sais. »

Souffla-t-elle finalement, peut-être à cause du cocktail, avertissement servit avec un léger sourire qui, malgré le ton ambigu et lascif imposé par sa respiration courte, conséquence de la chaleur qui la gagnait, sonnait presque comme une confession. Evidemment, Amélie ne parlait pas de proximité physique, il était difficile d’être plus proches qu’ils ne l’avaient déjà été et l’idée que Silas s’en aille lui provoquait des pincements au cœur. Mais n’avait-il pas compris depuis que sa cuisse avait miraculeusement guérie que la jeune femme était le genre de personne à écarter du tableau ?

Un sourire se forma sur les lèvres ensanglantées de l’infirmier déguisé, un sourire candide qui se répandit jusqu’au visage de la brunette quand un rire s’échappa de celles-ci. La tête baissée mais le visage toujours dans le champ de vision d’Amélie, la jeune femme trouva quelque chose d’encore plus irrésistible dans ce Silas qui semblait victime de la même douce démence qu’elle, secoué d’un rire enfantin absolument adorable.

Il lui demanda quand ça s’arrêterait. Son regard se perdit au sol, son sourire s’évanouit tandis qu’elle se rapprocha du jeune homme avant de lever les yeux et capturer son regard à la fois blafard et incendiant, réduisant dangereusement le peu d’espace qui les séparait. Un sourire renaquit sur ses lèvres tandis qu’elle secoua doucement la tête, comme si Amélie annonçait une maladie incurable, s’amusant que cette question laissait penser qu’elle n’avait pas été infectée du même poison alors que la fièvre la submergeait davantage à chaque fois qu’un autre mot s’échappait des lèvres dont elle étudiait désormais avec envie les contours.

« Préviens-moi quand tu auras la réponse. »

Murmura l’ange d’une voix lubrique et amusée à peine audible pour toute réponse en parcourant du bouts des doigts le déguisement maculé de sang de l’infirmier, partant de son ventre pour remonter avec une lenteur calculée d’une main, rejoignant sa nuque pour la caresser de la même façon, tandis que l’autre s’introduisit dans son pantalon de tel sorte qu’elle l’approcha d’elle, le poussant -dans un geste qu’il arrêterait facilement- à se rapprocher de son corps fébrile. Elle ne voulait pas que ce jeu insensé s’arrête si rapidement et se délectait de cette torture depuis qu’elle avait infectée son corps. Plaisir masochiste qui ne cessait de croître sans qu’elle ne puisse ou ne veuille l’arrêter. S’il voulait la laisser en plan à son tour, qu’il y allait, il pouvait même la poignarder s’il voulait, elle se foutait juste de la stupide illusion de contrôle auquel elle devait d’habitude se raccrocher et n’arrivait en ce moment pas à penser à quelque chose de plus douloureux que la distance qui les séparait.

« Désolée, Silas... »

Souffla-t-elle avec un sourire d’une voix libidineuse nuancée de peine alors qu’elle pouvait sentir la respiration du jeune homme sur son visage et la chaleur qui émanait de son corps, obsédant Amélie qui ne voulait plus que céder à la pulsion maladive de capturer sa bouche couverte du fluide écarlate.  

« J’arrête. »

Sortit-elle avec un sourire joueur en suspendant ses mouvements, guettant la réaction de l’infirmier, tentant de percer les pensées dissimulées derrière le regard qui la consumait et la fascinait depuis la visite de la jeune femme à l’hôpital.

« De fuir. Silas, juste, demande le moi maintenant et ce soir… j’arrête. »

Amélie plongea dans le regard émeraude sous les lentilles de Silas, sa respiration s’étant suspendue, victime de leur proximité.
C’était juste une soirée après tout, ce n’était pas comme si après elle ne pourrait pas disparaître et ne jamais l’impliquer dans sa vie dangereuse une fois que les premières lueurs du jour recommenceraient à réchauffer les rues d’Huntfield. En attendant, Amélie voulait dévorer ses lèvres, répandre le liquide vermeil sur leur corps après l’avoir goûté, les libérer de leurs vêtements encombrants et enfin tenter d’apaiser la maladie dévorante qui se diffusait dans ses veines, faisant bouillir son sang et entravant sa raison dans une savoureuse affliction dont elle devenait peu à peu dépendante.  
Ça avait été un petit chuchotement, prononcé la tête légèrement inclinée, si proche de son visage que ses lèvres effleurèrent douloureusement le substitut de sang sur les siennes, provoquant une douce décharge qui se propagea dans tout son corps jusqu’à exploser en son bas-ventre. Elle venait de lui donner toutes les cartes. Il pouvait retirer son bras et dans ce cas-là, elle s’en irait. Si si, promis. Ou alors, il pouvait faire comme quand il avait tourné à nouveau sur le bouton d’arrêt d’urgence de l’ascenseur, pour voir ce qui se passerait…
Dim 27 Déc - 20:57
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Amélie s’adressa au Joker, et ce fait fit bouillonner le cerveau de l’infirmier. De colère. Il ne méritait même pas que la brunette lui adresse la parole. Et ce bonhomme ne sembla aimer ce qu’elle lui dit. Tant mieux. Silas avait été un peu possessif sur ce coup – juste un peu – mais il ne lui était jamais venu à l’idée que ce bonhomme puisse être un camarade d’uni d’Amélie, juste un beauf qui ne pensait qu’à l’amener aux toilettes. Silas avait des idées légèrement plus raffinées… Le Suédois lança à nouveau un regard foudroyant au Joker qu’il semblait vraiment avoir agacé. De la fumée sortaient presque de ses oreilles. Tchou tchou. Bref, revenons aux choses importantes…

La jolie brunette angélique poussait Silas à bout. Ils avaient été si proches, et tout d’un coup, si éloignés, arrachés l’un à l’autre… L’infirmier s’était senti privé d’oxygène, en train de suffoquer parce que la brunette s’était soustraite à lui. Se noyant dans l’immensité du poids que représentait l’absence d’Amélie depuis qu’il l’avait revue ce soir, le Suédois avait ressenti le besoin d’une bouffée d’air. Rapidement. Et maintenant qu’il avait retrouvé cette proximité avec la jeune femme, il se sentit perdre même davantage la raison qu’auparavant, alors qu’était enfin venu le moment où il pourrait se libérer de sa frustration. En partie.

« Je ne m’attendais à rien, Amélie. », lui dit-il, ses yeux droits dans les siens, brillants de cette lueur d’indifférence plate et arrogante. « Ce n’était qu’un putain de cadeau. Une simple pensée… », lui confia-t-il, avec un mélange d’arrogance et d’imperméabilité, ne comprenant pas pourquoi un simple présent pouvait être allé si loin… « Oui, je t’ai envoyé des culottes… Pourquoi est-ce que ce serait important ? Tu aurais pu les brûler, les revendre, les donner à ta mère ; je ne sais pas, moi, en faire ce que tu veux… » Comment aurait-il pu savoir ce qu’elle aurait fait de ces satanés sous-vêtements ? « Mais à la place, tu es venue vers moi pour t’enfuir, comme tu viens de le faire à nouveau… Pourquoi fais-tu ça ? »  Son ton était légèrement haussé, mais son arrogance était toujours teintée de cette ivresse dépendante à la brunette qui rendait son regard plus doux ; l’infirmier était sous l’emprise d’une drogue dont la source était juste en face de lui.  

« Je voulais juste… » Le regard du jeune dévia, alors qu’il cherchait à trouver des mots honnêtes qui traduisaient bien le cours de ses pensées qui prenaient une tournures tellement complexe… C’était tellement égoïste. « …te faire un clin d’œil, simplement ne pas passer aux oubliettes. » L’insolence qu’il mit dans son dernier mot reflétait bien à la fois sa présomption incoercible que sa sensibilité refoulée. Au moins, son objectif était atteint… mais pas tout à fait de la manière qu’il aurait pensé. Le fait qu’elle s’en aille après lui avoir jeté des culottes sur la tête l’avait un peu chamboulé, Silas avait encore ces fuites en travers de la gorge… Mais il ne pouvait en vouloir à la brunette, quand la perspective d’une douce vengeance était bien plus alléchante. Un sourire naquit sur ses lèvres : « Qu’est-ce que je vais faire, moi, avec toutes ces culottes ? J’en ai pas vraiment l’utilité… »

Ses traits se radoucirent, et son regard malicieux plongea dans les yeux marron de la brunette, comme s’il voulut y rester éternellement. La brunette sortit une phrase qui attisa à nouveau la folie du jeune homme. Ne pas s’approcher d’elle ? Ne se rendait-elle pas compte que ce qu’elle demandait là était impossible ? De plus, le ton de la jeune femme était tellement impudique… comment voulez-vous que Silas puisse prendre ses paroles au sérieux ? Certes, il se rendait compte que le mystère auquel appartenait Amélie était difficile d’accès, si ce n’est inaccessible. Mais… ne voyait-elle pas que quand elle disait cela, le désir, la curiosité et l’excitation de l’infirmier n’en étaient que plus attisés encore, faisaient bouillir son sang d’une délicieuse torture qui le fit se rapprocher davantage de la brunette. Son visage s’avança en direction de son cou, où son souffle insolent et impudent effleura sa peau pure, tandis que sa bouche migra vers son oreille.

« Je sais. Tu me l’as bien fait comprendre. », lui chuchota-t-il à l’oreille, sur un ton à la fois affamé et blâmeur. « Tu es si dangereuse que ça, petit ange ? », lui susurra-t-il, la voix empruntée d’une provocation glacée et fière.

Il se recula d’à peine quelques douloureux centimètres, et la dévisagea avec une sorte de mystérieux amusement dans son regard, comme s’il essayait de sonder son âme et d’en comprendre les rouages. Tout semblait s’y contredire. Elle lui montrait le même désir qu’il ressentait pour elle, et pourtant elle s’y soustrayait, lui demandait de s’éloigner d’elle. Silas ne put s’empêcher de rire, relâchant sa tête pour fixer le sol, pensant devenir fou à essayer de la comprendre tout en s’efforçant de résister à ne pas kidnapper ses lèvres sur-le-champ, à vouloir la déshabiller intégralement pour palper chaque parcelles de ses cuisses et de sa poitrine dont le contact manquait tellement aux doigts de l’infirmier, et qui étaient si réactives au moindre de ses toucher… Il avait terriblement envie de faire frissonner sa peau, lentement, péniblement, et d’un autre côté l’empressement qu’il ressentait le poussait à vouloir simplement arracher absolument tous ses vêtement, la porter, l’allonger sur la table dans une maladroite brusquerie, et la dévorer… toute crue.

Silas exprima à Amélie ce désir qui le consumait de l’intérieur, qui le faisait suer rien que d’y penser, le cœur battant la chamade, pompant son sang ébouillanté qui lui faisait tourner la tête. L’alcool n’avait aucun effet à côté de ceux de la brunette. La réponse de cette dernière ne fut que provocation, agrémentée de ce geste qui… remua complètement ce qui se trouvait sous son pantalon qu’elle attira doucement vers elle de ses doigts fins. Le chemin que ses doigts empruntèrent de son ventre vers sa nuque fut brûlant, presque douloureux, et sembla résonner dans tout le corps du jeune homme. Elle lui défendait de trop se rapprocher d’elle, mais elle l’attirait vers lui dans un geste bien trop sensuel. Silas dut serrer la mâchoire pour ne pas céder à ses contacts bouillonnants, et garder ses bras appuyer de chacun des côtés de la tête de la brunette. A chaque battement, son cœur voulait ébrécher ses côtes pour pouvoir aller exploser à l’extérieur. Il se retrouva tout de même bien plus proche d’elle. Son nez frôlait le creux du sien, leurs souffles s’entremêlaient et leurs regards fusionnaient, marron sur vert. Silas avait l’impression qu’il allait littéralement être réduit en cendre si Amélie n’arrêtait pas de faire monter la température de son corps qui tremblait presque tant l’effort de ne pas la toucher était pénible. Il voulait l’entendre d’abord. Elle avait bien quelque chose en tête…

C’est à ce moment-là qu’Amélie s’excusa, et les mots qui sortirent de sa bouche ne firent qu’enivrer davantage le Suédois. Son sourire amusé et aguicheur lorsqu’elle lui dit qu’elle arrêtait fit simplement fondre le cerveau de Silas qui ne fut plus en mesure de réfléchir raisonnablement… Elle arrêtait de fuir. Du moins ce soir. Ces paroles semblèrent éveiller une certaine lucidité dans les yeux blancs et vitreux de l’infirmier. Il lui semblait avoir entendu une sorte de « je suis offerte, mon corps est à toi, fais-en ce que tu veux… Ce soir. ». Le Suédois prit un tout petit peu de recul, si bien qu’il pouvait mieux plonger son regard dans le sien. Un sourire amusé s’esquissa sur ses lèvres ensanglantées. Il pencha la tête sur le côté, en la secouant doucement, alors que son regard ne perdit pas la moindre chaleur ni la moindre intensité et ne quitta pas les yeux d’Amélie.  

« Tu te poses bien trop de questions, Amélie. », remarqua-t-il. « Carpe diem… », ajouta-t-il, proverbe qui sortait d’un coin de ses méninges qu’il ne connaissait même pas ou qu’il avait totalement oublié.

L’esprit de la jolie brunette semblait bien trop diffus. Fuyait-elle parce qu’elle se bloquait quelque part, ou qu’elle avait peur que ça aille trop loin et que Silas empièterait sur sa vie mystérieuse ? Il n’en avait pas la moindre intention. L’infirmier était plutôt du genre à prendre les choses comme elles venaient, sans s’attendre particulièrement à quoi que ce soit, plutôt à suivre les envies dont il était victime… Comme en ce moment même.

La main du Suédois vint se glisser derrière la nuque et approcha la tête de la brunette vers la sienne, dans un geste qu’il voulut doux, mais qui manifesta finalement plus d’empressement face à l’impatience que créait tout se désir licencieux qui bouillonnait au creux de son ventre. Silas pressa ses lèvres contre celles de l’ange, mené par la maladresse causée par son impatience d’y goûter à nouveau. Sa main se balada dans ses longs cheveux bruns qu’il tira doucement, et son autre main entreprit de descendre le long de son flanc jusqu’au creux de ses reins et d’attirer son bassin pour le presser plus contre lui. Ses lèvres coulèrent le long de la mâchoire d’Amélie, qu’il ne manqua pas de couvrir d’enthousiastes baisers brûlants et essoufflés, y répandant tout le long le faux sang sucré qui maculait encore le bas de son visage. Les baisers se firent de plus en plus intenses, libérant de délicieuses décharges électriques qui se rendirent immédiatement sous le caleçon du jeune homme, sa chaleur corporelle augmentant de seconde en seconde. C’est là qu’il se rendit compte à quel point le corps d’Amélie lui avait manqué. Le rythme de son souffle reflétait bien sa dépendance à ce contact, et son cœur semblait avoir enfin pu se libérer et s’illuminer tandis que tout son sang se mit à frémir et ses poumons semblèrent enfin recevoir leur dose d’oxygène.

Mais soudainement, quelque chose poussa l’épaule de Silas, qui se vit alors rompu du contact fiévreux et endiablé avec Amélie… Et tout de suite après, il manqua de se retrouver par terre, après qu’un violent coup se fut abattu sur l’arête de son nez, lui coupant le souffle au passage. L’infirmier porta sa main là où il avait été frappé, et y vit du sang tâcher ses doigts. Du vrai, cette fois-ci. La douleur qu’il pouvait ressentir ne fut plus que colère, au moment où il redressa la tête, la mâchoire serrée, pour voir qui était l’auteur de ce geste.

Le Joker, bien sûr. Ses yeux semblaient furieux,  de cette colère qui n’anime que les gens ayant consommé quelques verres. C’était ce connard qui l’avait frappé. Parce qu’il avait embrassé Amélie ? Mais quel con. Complètement sous le contrôle de ses impulsions, Silas ne réfléchit pas trop ; il n’allait pas se laisser faire comme cela, et il n’allait sûrement pas non plus laisser cet abruti s’approcher à nouveau de la brunette. Du tac au tac, le grand Suédois serra le poing et eut juste le temps d’envoyer violemment ce dernier droit dans la mâchoire du Joker, avant que les gens présent dehors ne viennent s’interposer entre eux et les maintenir à distance l’un de l’autre. Silas se débattit juste pour reprendre contrôle de ses membres, dont l’une des mains était à présent bien défoncée, mais sa rage était miraculeusement libérée. En partie, au moins ; il aurait bien voulu amocher davantage le portrait de ce connard… Il secoua sa main une fois, comme si ce geste pouvait évacuer la douleur, et chercha Amélie des yeux. Dès qu’il la trouva, il passa son bras possessif autour de ses épaules et l’emmena juste plus loin, dans l’herbe du parc l’université. Bizarrement, la présence d’Amélie sembla canaliser les impulsions de l’infirmier, ce qui l’empêcha de se focaliser sur ce con de Joker et qui lui permit de recentrer sa colère. Il se servit du bas de sa blouse blanche pour essuyer le sang qui coulait de son nez. Cassé ? Il ne sembla pas…

« On rentre ? J’appelle un taxi. » Il mit sa main dans la poche de sa blouse tachetée de sang, et tomba sur le téléphone portable de la brunette. « Ah tiens, tu avais oublié ça avant. » Il le lui tendit, tandis qu’il porta le sien à son oreille pour qu’un taxi vienne les chercher. « Quel con, ton pote… », fit-il en attendant que quelqu’un décroche. Dès qu’il eut terminé son appel, il rangea son portable dans la poche de sa blouse et soupira bruyamment, tout en passant ses deux mains dans les cheveux, histoire des les redompter et de les plaquer plus ou moins en arrière. Il regarda autour de lui ; ils étaient prisonniers de la nuit, et le bâtiment où se trouvait la soirée n’intéressait plus du tout le Suédois. De toute manière, la musique était pourrie à l’intérieur. Son regard croisa celui de la brunette. Aussitôt, son souffle fut coupé, son cœur fit un bond jusqu’à sa gorge et il se se posa pas plus de questions pour se précipiter vers la jeune femme et l’emprisonner dans ses bras. Il la prit doucement par les cheveux, l’autre main dans le creux de son cou, et leurs lèvres s’entrechoquèrent à nouveau.

Oh. Oui. Ce baiser était exactement ce dont avait besoin Silas en ce moment même. Tous son corps semblait se réalimenter de cette substance illicite à forte dépendance dont seule Amélie avait le secret. Il y mit beaucoup d’intensité ; sa langue pénétra les lèvres d’Amélie avec précision, sans demander la moindre permission, et le temps autour d’eux sembla se suspendre et les isoler au milieu de ce parc d’étudiants… Il passa une de ses mains dans son dos pour presser le bas de son dos plus fort contre lui, et même se permettre de palper le haut de ses cuisses, à moitié à travers le tissu de sa robe d'ange. L'excitation incendia tout ses vaisseaux sanguins, alors que sa respiration contre la peau de la jeune femme se faisait pressante et toujours désireuse de plus…
Sam 13 Fév - 21:21
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Evidemment qu’elle aurait pu garder les petites culottes. Les jeter aussi. Les donner à un des SDF qui dormait en grelottant sous des couvertures jaunâtres près du cinéma de la ville. Elle aurait pu les répandre sous ses couvertures et s’endormir avec aussi, appréciant de sentir à chaque mouvement un des tissus dont la douceur rafraîchissante manquerait probablement de la réveiller avec cette agréable sensation. Ou alors elle aurait pu effectivement les garder, oui. Pas les donner à sa mère, elle était morte. Amélie baissa automatiquement les yeux pendant une seconde à cette image qu’elle ne pouvait simplement imaginer et qui, pourtant, ne l’attristait pas. Mais en vérité, le cadeau n’avait pas d’importance, elle aurait probablement réagit de manière plus ou moins similaires avec toutes les idées de cadeaux farfelues ou pas qui lui virent en tête.

Avait-il crut qu’elle était fâchée, ou même sérieuse ? Comment lui expliquer que même si son cadeau n’avait fait que hanter son esprit depuis le moment où elle l’avait ouvert, elle n’avait absolument pas prémédité son geste, repoussant de toutes ses forces chaque pensée qui la ramenait à lui, frustrée de les voir revenir avec davantage d’ardeur quasiment instantanément ? Et que, évidemment, c’était pour cette raison qu’elle était venue jusqu’à lui, comme si le revoir allait apaiser son corps qui réclamait à nouveau le sien… Evidemment, cette entreprise eut l’effet inverse, mais ça, elle l’avait mérité, l’étudiante l’ayant bien provoqué.

« J’en ai fait ce que je voulais. »

Souffla-t-elle avec un ton taquin et provocateur. L’irritation monta en Amélie. Pourquoi reparlaient-ils de ce colis et de ses disparitions aléatoires ? Pour la brunette, son geste impulsif ne méritait aucune analyse. Elle ne voulait pas qu’il l’analyse. Pourquoi elle ne les avait pas garder ? Parce qu’elle avait voulu le revoir. Elle avait voulu se rapprocher de Silas malgré que sa raison lui hurlait depuis l’hôpital de ne pas le faire et lui avait retourné personnellement son cadeau pour contourner la culpabilité qu’elle éprouvait à céder un tout petit peu à l’obsession qui était née en elle et ne semblait arrêter de la tourmenter qu’au contact de l’objet de ses fantasmes.

Sa question l’agaça un peu, exaspération qui put se lire dans le regard brûlant de la chasseresse qui fut tenté de réduire au silence son interlocuteur en capturant ses lèvres sans permission et empêcher l’usage de sa langue en la monopolisant, trop utile à Silas pour tourmenter la brunette. Pourquoi se rapprochait-elle de ce qu’elle désirait pour après filer entre ses doigts quand tout laissait à penser qu’elle était acquise et avait succombée à sa nouvelle addiction ? Cette manœuvre ne lui était pas étrangère, néanmoins, toute la motivation qu’elle aurait pu éventuellement ressentir en temps normal pour tenter d’y répondre était dirigée vers le corps de celui qui avait posé la question. De toute façon, il était peut-être trop tôt pour une thérapie et l’aveu que la jeune femme flirtait de la même manière avec tout ce qui d’instinct lui inspirait un danger potentiel, entre autre.

« Et tu es là. »

Répliqua-t-elle d’une voix tranchante sans aucune méchanceté armée de son regard amusé, malicieux et joueur. Oui bon, elle avait fui. Elle était venue devant chez lui, habillée aussi légèrement qu’à leur première rencontre, retournant son cadeau avec un geste très enfantin avant de prendre la poudre d’escampette, les laissant tous les deux sur leur faim. Ensuite, quand le destin les avait à nouveau réunis dans un heureux hasard, elle avait disparu à nouveau après avoir volontairement tenté d’embraser son imagination de la même manière que sa simple présence avait enflammé la sienne. D’accord, elle était partie. Mais il l’avait suivi. Pas que ça n’ait été son intention, mais instinctivement, ses actions auraient sûrement été radicalement différentes si l’étudiante n’avait pas eu quelque part l’impression que peu importe ses maladresses, ils finiraient dans cette position, délicieusement similaire à celle de leur précédente entrevue.

« Je suis là maintenant, alors, finalement, peu importe la raison de ce qui m’a poussé à partir… »

Chuchota-t-elle en inclinant doucement la tête, interrogeant le regard profond du jeune homme avec le sien, tentant une fois de plus de démêler ses pensées et de capter un autre minuscule signal, une esquisse d’émotion, le moindre élément qui lui donnerait un quelconque nouvel indice sur la personne dont le mystère dans les yeux verts voilés l’avait obnubilé depuis leur rencontre. Amélie voulait avidement connaitre ses pensées, décrypter son esprit et y découvrir la raison de cette arrogance qui assaisonnait ses gestes et mots. Continuant dans sa lancée, elle pourrait peut-être enfin savoir pourquoi son regard l’attirait autant, semblant se saisir de son âme et envouter son corps à chaque fois qu’il se plantait dans le sien. Amélie voulait tout ça, mais égoïstement, elle voulait qu’il ne sache absolument rien d’elle. Comme une spectatrice fantomatique, la jeune chasseresse cherchait simplement à satisfaire ses pulsions et ses désirs tout en se raccrochant à l’idée que, de toute façon, elle pourrait disparaitre à tout moment sans créer de complications, comme elle le faisait à chaque fois.

Un sourire se mit à flotter doucement sur les lèvres de la brunette quand il lui avoua l’intention derrière le cadeau. La sensibilité qui se lisait sur ses traits le rendait d’autant plus irrésistible qu’elle lui donnait envie d’en voir tellement plus. L’envie de capturer ses lèvres pour gouter à la saveur d’un sentiment plus doux s’empara d’elle, envie qui fut ensevelie rapidement par une autre, plus violente, inspirée par le regard intense du jeune homme qui domina à nouveau l’esprit de la jeune chasseresse. Croyait-il réellement qu’il pouvait se faire oublier d’Amélie alors que malgré ses efforts, elle n’avait pas réussi à passer une journée sans que ses pensées ne dérivent vers l’ascenseur en panne de l’hôpital, pour la première fois désireuse de retourner dans cet endroit trop longtemps méprisé ?

« Je suis sûre que tu leur en trouveras une. »

A quoi pourrait servir toutes ces petites culottes, petits élastiques enrobés de tissu satiné ? Une petite moue presque enfantine collée au visage, la brunette était amusée, prononçant ses paroles avec un ton de défi en faisant mine de réfléchir, son orgueil l’empêchant d’imaginer qu’il puisse trouver un substitut à leurs échanges et les lui offrir. Oh, qu’elle détesterait ça. En fait, Amélie se refusait à imaginer une autre patiente à qui il pourrait faire ce cadeau sans qu’il ne se laisse envahir par le regret qu’elle ne soit pas la brunette, simplement parce qu’elle n’arrivait pas à concevoir depuis leur entrevue dans l’ascenseur des lèvres qui ne lui laisseraient désormais pas dans sa propre bouche un arrière-goût fade de déception pour la seule et unique raison qu’elles n’étaient pas celles qui s’approchaient en ce moment de son cou, torturant sadiquement ses sens. Son corps réagit alors à cet espoir de contact, son cou s’offrant aux lèvres dont le souffle venait le caresser dans un supplice exquis pour rejoindre son oreille et lui murmurer des mots d’une voix qui avait balayée et incendiée d’une brise ardente toutes les pensées chaotiques de l’étudiante. Le rapprochement rendit sa poitrine douloureuse tant son cœur cognait avec acharnement dans sa petite robe. Si elle lui avait fait comprendre, pourquoi était-il encore là ? La respiration d’Amélie était obstruée par son désir qui devenait pesant tant son corps se rapprochaient dangereusement de sa limite, la brunette ayant l’impression que celui-ci la menaçait de simplement obéir à ses pulsions, prêt à lâcher prise à tout moment, exultant déjà à la simple possibilité de céder aux envies redevenues douloureuses depuis que ses yeux bruns s’étaient reposés sur l’infirmier. La chasseresse hocha doucement, transportée par les fantasmes que lui inspiraient ses paroles et qui ne demandaient qu’à être réalisés.

« Teste-moi. »

Souffla-t-elle instantanément en guise de réponse à l’oreille de Silas, lançant un nouveau défi avec son ton tandis que son corps l’exprimait comme une supplication. Après tout, il ne comptait pas l’autoriser à s’échapper à nouveau, si ? Tout son sérieux s’était encore une fois envolé, chassé par la chaleur de son propre corps et de celui de l’infirmier.
A nouveau, leurs corps innocents furent la victime d’atroces tentations qui saturèrent le cerveau déjà embrouillé de l’ange, obsédée par ces quelques frôlements qui prenait la chasseresse à la gorge, son corps ne semblant rester debout que dans l’attente de plus.

Les sourcils de la brunette se rehaussèrent quand il remarqua qu’elle se posait trop de questions, ce qui lui arracha un nouveau sourire, ses propres questions ayant pour origine la peur qu’il ne lui en pose de mauvaises.

« Alors… plus de questions du tout ? »

Proposa-t-elle comme solution entre deux respirations trop courtes, comme une nouvelle clause les impliquant tous les deux à ajouter au pacte soumis par la jeune femme ailée.  

Ses lèvres furent alors prisent en otage par celles trop longtemps désirées de Silas, répandant une sensation électrique dans tout son corps dans une puissante explosion qui avait pris sa source dans leur baiser, courant dans ses muscles et veines, finissant sa course sous sa petite culotte de soie bleue nuit. La jeune femme fit courir sa main sur la chemise de l’infirmier tandis que l’autre emprisonnait la nuque de sa main, cherchant la preuve de ce contact avec tous les membres de son corps. Jamais elle n’eut goûté un nectar aussi savoureux que celui, vermeil, qui parsemait toujours la bouche du jeune homme et son contour, la raison étant simplement son emplacement. Ses baisers suivirent brièvement le chemin laissé par le liquide écarlate sucré qui parsemait sa mâchoire, exultant de retrouver sa respiration légère au contact de la peau du jeune homme, bien qu’écourtée. Amélie réalisait alors l’ampleur de son désir, son obsession et la douleur cruelle dans l’attente qu’elle s’était imposée elle-même dans chaque baiser et la satisfaction phénoménale qui les suivait.

Brutalement pourtant, ce contact qui avait redonné vie au corps vibrant de la jeune  femme lui fut arraché, sentant le tissu du haut de Silas se dérober sous ses doigts et ses lèvres emporter tout l’air de ses poumons. Avec l’impression d’avoir été foudroyée et extirpée trop injustement à sa salvation, la jeune femme suivit abasourdie le mouvement du corps qui s’était éloignée. Ce n’est qu’après qu’elle releva la tête vers le coupable effroyable de cet éloignement, qui se ramassa un puissant coup en pleine figure de la part de celui qui avait été interrompu.

Un pas en avant et déjà se ramassait-elle un coup de coude involontaire d’une autre personne s’étant précipitée pour intervenir. Quelle merveilleuse sensation, devenue chasseresse pour se sentir plus puissante, son rôle semblait définitivement d’attendre et de regarder en bonne spectatrice. Tout s’était passé trop vite. Le combat était déjà fini aussitôt que l’équilibre de la jeune femme fut assuré et elle rejoignait alors hâtivement Silas, observant les dégâts qu’avait causés le coup qu’elle avait à peine vu. Amélie avait vaguement vu le Joker sonné, mais ne lui avait pas prêté attention. Sa tête aurait pu se détacher du reste de son corps quand Silas aurait frappé qu’elle n’en aurait toujours rien eu à faire.

« Hey. »

Les mains de la chasseresse poussèrent alors gentiment une armoire à glace qui lui barrait désormais le passage et se retrouva enfin à portée de la personne qui lui avait été violemment arrachée. Totalement injuste, vraiment. Le bras du jeune homme l’emporta rapidement, tandis qu’elle entendit vaguement le mot taxi. Allaient-ils quitter cette fête à cette heure-ci ? Se rendre loin de toutes ses personnes qui pouvaient interrompre le contact essentiel de leurs lèvres ? Ah, finalement…

« Je croyais qu’il… Merci. »

Donc en fait, il lui avait rapporté son téléphone portable et son auréole ? Est-ce qu’il y avait une chose qu’elle n’avait pas oubliée derrière elle ? Cendrillon releva les yeux qui avaient suivis leurs pas vers le jeune homme et lui offrit un petit sourire déstabilisé. Donc, malgré qu’elle se soit dérobée à lui, il n’avait pas laissé tomber son Samsung dans son verre ? Le jeune homme émit une remarque sur le ‘’pote’’ d’Amélie.

« Tu l’avais un peu provoqué… »

Dit-elle presque sérieusement avant de laisser un sourire percer ses traits après avoir observé l’expression de Silas. Non, elle n’avait pas voulu défendre son compagnon de fac, juste jouer avec les réactions de la personne qui pourtant s’était ramassé un coup, ne pensant même pas à celui qui avait laissé éclater sa frustration après quelques verres.

Sans vérifier qu’il eut bien compris ce dernier point, elle attrapa le poignet de la main qu’il avait secouée et dont le poing avait remis à sa place le futur psychologue pour observer les éventuelles blessures, la délaissant rapidement, faisant glisser ses doigts le long de celle-ci sans rompre cet insignifiant contact pourtant apparemment nécessaire à la survie d’Amélie, pour retrouver les yeux livides de l’infirmier qui attendait une réponse au téléphone.

« Et ce n’est pas mon pote. »

Corrigea-t-elle entre ses dents avec une visible animosité pour le mot employé pour qualifier quelqu’un pour qui la brunette avait perdue toute estime dans la demi-heure. La prochaine fois que cet abruti violent qui ne tenait pas l’alcool et qui avait frappé son infirmier lui parlerait, il se prendrait une méchante gifle.

C’est alors avec une extrême délicatesse que la jeune femme effleura du bout des doigts la joue de Silas, se déplaçant rapidement jusqu’à l’arête de son nez que l’autre crétin avait osé frapper, survolant avec une douceur prudente cette partie du visage de son interlocuteur et une étincelle d’inquiétude sincère brillant dans son regard qu’elle plongea dans celui du jeune homme qui avait déjà essuyé le sang qui avait coulé. Était-ce encore douloureux ? C’était lui l’infirmier, mais elle n’avait pas pu résister à l’envie de prendre l’étendue des dégâts dans ce geste qui était parfaitement assorti au personnage que la chasseresse avait choisi comme déguisement, s’attendant éventuellement à rencontrer une réaction désapprobatrice de la personne concernée qui, tel un animal blessé et méfiant, repousserait éventuellement ses doigts dérangeants. Amélie était partagée entre la culpabilité de trouver Silas encore plus séduisant après l’avoir vu rendre le coup qu’on lui avait lâchement asséné et les envies qui brûlaient toujours en elle et qui semblaient avoir alourdit sa respiration depuis que le Joker était revenu et les avait interrompu.  

Ses pas l’éloignèrent légèrement du jeune homme quand une personne décrocha au téléphone, pour finalement revenir à un petit mètre. Pas disparaitre, n’est-ce pas ? Leurs yeux se croisèrent à nouveau et l’instant d’après, leurs lèvres s’étaient rejointes, déjà furieusement en manque.
Boom. Une nouvelle décharge se rependit dans le sang brûlant qui courait dans ses veines, propulsé par son cœur captif qui frappait farouchement à l’intérieur de sa robe, possédé par la même passion que le reste des membres de la brunette.

Son excitation s’exacerbant à chaque seconde, la sensation de manque laissée par l’interruption de leur échange s’adoucissait à mesure que la jeune femme goutait toujours davantage le liquide sucré de la bouche de Silas, enivrer par la sensation qu’elles lui procuraient. Les respirations dont son corps avait cruellement besoin étaient juste là, entre les deux lèvres encore un peu ensanglantées du jeune homme dont le souffle dissipa miraculeusement les maux causés par la privation imposée du corps pressé contre le sien quelques instants plus tôt et par la semaine fastidieuse, emplie d’envies refoulées. Le souffle de plus en plus court, elle suivit le chemin de son bras de sa main, rejoignant le torse qu’elle aurait voulu découvrir et dont sa poitrine réclamait la pression ardente pour ensuite se poser sur sa nuque, pressant un peu plus la bouche du jeune homme contre elle, fiévreuse, tandis que l’autre descendit jusqu’à sa hanche pour en serrer fortement le tissu qui la recouvrait, le remontant légèrement comme la confession du destin qu’elle leur réservait.

Entendant un bruit connu au loin, Amélie ne trouva la force de se détacher péniblement de l’infirmier que dans la perspective de ce qui allait suivre le trajet trop long jusqu’au lieu où elle pourrait enfin l’avoir tout entier.

« On s’enfuit ? »

Oh non, ce n’était pas une question. Si la saveur de ses lèvres était addictive et qu’elle les regrettait déjà à partir de la seconde où elle les avait quittées, elles ne faisaient que lui surchauffer son corps qui en réclamait toujours plus et ne pourrait être rassasié ici. La jeune femme vola un autre baiser passionné des lèvres de Silas  avant de commencer à laisser ses pas l’emmener pressement jusqu’au véhicule qui avait klaxonné pour trouver ses clients.

La jeune femme entra la première rapidement dans le véhicule, se passant une nouvelle fois la main dans les cheveux et emportant son auréole avec, qu’elle enleva et garda en main quand elle s’avança entre les sièges à l’avant du véhicule, pressant le chauffeur de vraiment « se dépêcher », sans prendre le temps à plus de réflexions sur comment elle rentrerait le lendemain, ses seules projections furent celles, licencieuses, de la soirée qui se déroulait.  
Les secondes prenaient une éternité à s’écouler quand son corps n’était pas assez proche du sien que pour pouvoir satisfaire les pulsions dont la force incommensurable dépassait de loin le contrôle de la jeune femme.

Le taxi s’arrêta et la jeune femme sorti comme une tornade, emportant  avec le bras de l’infirmier fermement agrippé. La portière claqua à nouveau et la voiture partit alors qu’Amélie avait tourné les talons et empoigné sauvagement les cheveux et la mâchoire du jeune homme pour capturer avec véhémence sa bouche avec la sienne, souillée par le fluide rouge comme le reste de leurs vêtements. La chasseresse saisît presque agressivement le tissu de son haut tacheté au niveau des épaules, cédant à l’extase qu’elle ressentait à la pensée qu’ils étaient enfin seuls et ne pouvaient plus être interrompu.
Oui, elle aurait dû attendre d’être à l’intérieur avant de laisser son désir à nouveau exploser, ça aurait certainement facilité les choses, mais elle n’était pas sûre d’en avoir la capacité, son corps semblant bouillonner, la pression de ne plus sentir celle du corps de Silas contre elle étant devenue insupportable. Pouvaient-ils se retrouver directement dans une chambre, la porte passée ? Il ne semblait pas à Amélie avoir le contrôle nécessaire pour ne pas céder à ses pulsions en cours de route sur d’éventuels escaliers, obsédée par l’idée de regoûter à la peau de l’infirmier sous son déguisement et de laisser courir ses doigts sur ses muscles, les recouvrant avec extase. Entre deux respirations saccadées, Amélie laissa les lèvres du jeune homme pour chuchoter, un sourire luxurieux peint sur les siennes dont la couleur reflétait leur température.

« Qu’est-ce qu’on pourrait faire maintenant ? »

Il ne restait donc plus qu’à ouvrir, passer la porte et attendre que le soleil levant mette fin au contrat tordu entre l'ange et l'infirmier.
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