IV.03 Hello from the other side

2 Septembre

Dans la vie il y a toute sorte de jour. Des bons, des mauvais, des pas terribles et des apocalyptiques. Quand on est mort, il y a l’éternité et dans l’éternité tout fini par se répéter. Et donc viens l’ennui. Dans l’ennui peu venir la lassitude et dans ces moment-là, on regrette encore plus d’être immortel. Pour ta part, tu étais si vieux que plus rien ne semblait attirer ton attention ou n’attisait ta curiosité parce que tu l’avais déjà vu, vécu. Sauf que parfois les choses changent vraiment. Par exemple il y avait les chasseurs qui foutaient la merde, comme les Winchester.

Ou les créatures. En ce moment tu assistais bien à ce fait. Le monde déjà pourris continuait de se décomposer, sa puanteur empirait de jour en jour et plus de larve apparaissaient pour le dévorer. De l’intérieur, de l’extérieur et de tous les côtés. Le cannibalisme apparaissait aussi, des larves dévorant d’autres larves. Des démons se battant contre des démons, des anges se dressant contre les leurs, des chasseurs devenant des démons… Pour ta part, ton idée était arrêtée depuis longtemps. Aucune race ne se trouvait au-dessus des autres. Chacune avait ses forces et ses faiblesses, sa puissance.

Néanmoins, tu n’appréciais pas réellement que des créatures s’attaquent aux démons pour certaines raisons idiotes. Et il fallait dire que ces démons trouvaient le moyen de se faire botter le cul. N’avaient-ils dont aucun instinct de survie ? Quoi qu’il en soit, tu préférais rester neutre face à tout cela. Pas pour choisir le camp des gagnants, mais simplement pour ne pas être entraîner dans des batailles où tu risquerais la peau de tes fesses. Aucun envie de retourner en Enfer ou de perdre ton éternité. C’est par celle-ci d’ailleurs que tu croyais en l’égalité des races.

L’existence des chasseurs et la survie de leur métier montrait que la race humaine savait s’adapter à son environnement, évoluant pour affronter ses prédateurs. Les démons avaient l’avantage de leur nature, pouvant posséder n’importe quel humain, ou presque. La tentation, la clef des contrats et de la damnation. Les anges, loin d’être des êtres de bonté, restaient de puissants guerriers, des adversaires que craignaient les tiens. Pour ta part tu n’en avais rien à faire d’eux, tant qu’ils n’essayaient pas de percer tes habits. Et il y avait tous les autres ! Cependant, tu savais que tous les démons n’avaient pas le même point de vu. Tu savais aussi que les jeunes démons, ceux qui sont à peine millénaire, sont fougueux comme des adolescents hormonaux.

Se croyant immortels et invincibles, ces tous petits en oublie l’une des règles fondamentale de la nature; l’on trouve toujours plus puissant que soit. Un chasseur expérimenté possédant cette arme dont tu avais un jour entendu parler; un colt pouvant tuer les démons. Ou encore croiser un ange qui vous botterait le postérieur. Un groupe organisé de créature. Ennuyant, mais combien de ces situations avais-tu eu vend ? Toi-même tu avais eu tes défaites desquels tu avais appris.

Il n’y avait rien de plus humiliant que d’être renvoyer en Enfer par la voie exprès de l’exorcisme. Et après bonjour pour ressortir, il faut se casser le cul en quatre, fouiller, gratter, attendre. Ou alors avoir de la chance et qu’une bande de joyeux lurons ouvre une porte des Enfers. Dans ce cas c’est la danse de la joie et le moment de sortir le champagne pour faire la fête ! Il n’y a rien de plus beau que ce moment-là. Ou la destruction du paradis, la chute de tous les anges, leur disparition… mais ces faits n’étaient que des rêves.

Mais tu étais un démon, tu avais bien le droit d’avoir quelques fantasmes non ? Quoi que ces derniers se faisaient rares dans la lassitude qui se trouvait à être ton quotidien depuis quelques jours. Le poids de l’éternité pesait sur tes épaules. Tu n’avais envie de ne rien faire et ces derniers jours tu les avais passés sur le sofa à regarder de vieux films cultes avec ton chien. La pauvre bête semblait dans le même état que toi et mise à part manger et faire ses besoins, l’animal restait couché contre toi. Son regard se perdait dans le tient.

Voilà pourquoi tu te trouvais maintenant le postérieur sur un banc d’église, écoutant un cœur chanter avec harmonie une sainte chanson. Tes yeux bleus balayèrent l’intérieur de l’église discrètement alors qu’un fin sourire amusé se peignait sur tes lèvres. Quel amusement tout de même ! À chaque fois tu te devais de te retenir de rire. Quels êtres naïfs que les croyants, n’est-ce pas ? Croyant que leur très tendre Dieu ne laisserait jamais le mal entrer ici. Mais Dieu accepte tout le monde dans sa maison, même les âmes les plus damnées comme la tienne.

Lentement l’église se vida et tu fis semblant de te recueillir pour ne pas partir. Les yeux clos, tu écoutais attentivement les pas s’éloigner, les conversations à voix basse disparaître au loin et puis le silence. Le Saint silence. Rouvrant les yeux, tu souris avant de t’appuyer au dossier du banc. Tu attendrais un peu avant d’aller à la chasse. Peut-être que tu trouverais une sœur ou un prêtre à damner.