VI.03 - Oups, looks like you're mine now

Sans trop savoir ce qui avait…décidé son choix, puisqu’il n’était nullement en mesure d’avoir les informations qui l’auraient…un petit peu aidé à le faire, il avait finalement arrêté son…choix sur un pauvre type qui ne semblait pas bien méchant. Il avait tendu les photos à la démone…tout en fixant le sol, honteux et…mal à l’aise, se détestant à un point pas possible et ne cessant de se répéter que ainsi…il épargnait la vie de quatre autres.

Mouai…

Il ne releva son regard qu’une fois que la démone prenait place sur une chaise, s’y installa correctement puis sorti du corps sous sa…réelle forme. Son nez se plissa, l’odeur de soufre devenant plus forte encore à ce moment-là, entêtante…détestable. Tout autant le fait d’avoir un…cadavre qui semblait vous fixer. Il resta…bloqué quelques secondes à le fixer avant de se détourner pour essayer d’oublier sa présence. Il se tenait les jambes, enfouissait son visage entre ses bras et tentait de respirer du mieux qu’il pouvait. Il ne s’habituait pas à être enfermé dans cette cage, étrangement…encore moins quand il y était seul parce que lorsque la démone était là…il avait l’esprit focaliser sur d’autres craintes et en oubliait ses impressions d’étouffement, mais là…là…

Et pourtant, encore une fois…Il ne voulait pas qu’elle revienne.
Ce qu’elle fit, malheureusement.

Elle…Il ? Etait là. A déverrouiller la porte et à lui dire de se calmer. Euh ? Il était calme, non ? Du moins en apparence. Il ne se fit pas vraiment prier pour quitter la cage et…il bloqua, fixant l’ancien corps de la…du démon ? C’était…emmêlant ce changement de corps ! Il avait encore du mal à se dire qu’il s’agissait…d’Eris, de la même personne…dans le corps de ce…type. Oui donc, il bloquait…alors qu’il…elle…il, bon il allait restait au il aussi longtemps qu’elle…il était dans le corps d’un homme. Façon, un démon ce n’était pas vraiment sexué, non ? Enfin…Il ignorait ce qu’Eris avait été avant sa mort, en plus. BREF ! Donc, le cadavre. Eris lui avait ordonné de le soulever et finalement…il s’était décidé à le faire pour suivre le démon gentiment jusqu’à l’endroit indiquer et…déposer, étrangement doucement, le corps dans le congélateur. Pourquoi est-ce qu’il ne l’avait pas juste laissé tomber ? Qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Peut-être parce qu’au final…la personne à qui avait appartenu ce corps n’y était pour rien et méritait…un minimum de respect. Ouais, sans doute.

Oh ! Comme il se crispa lorsque sur un Viens le démon s’empara de sa main pour le mener jusqu’au salon. Là, il se crispait, à nouveau. Il n’osait pas bouger, son corps s’animant de très…très léger tremblement presque imperceptible tandis que la main libre d’Eris se levait pour lui caresser le visage, lui effleurer les lèvres de son pouce. Son cœur battait, à nouveau, bien trop vite. Il était comme…complètement paralysée. Il ne voulait pas ça. Il ne voulait pas…

AH ! Le démon avait soudain approché son visage pour l’embrasser. Sur le coup, George avait figé, à un point qu’il avait laissé les lèvres toucher les siennes avant de…reculer d’un pas. Pas plus, comme sa main était encore retenue. Il essaya d’articuler quelque chose, sans y parvenir…

Non, non, non, non, non, non, non et non ! La panique l’emporta, complètement. Et comme à chaque fois que George paniquait, il se retrouva dans l’incapacité de penser clairement. Presque comme un réflexe, il se transforma, faisant céder le collier qui était à présent trop petit pour sa nouvelle forme. Ses bandages échouèrent sur le sol. Il s’ébroua laissant glisser son pantalon avant de…de…virer sur la gauche et de…bondir…

La fenêtre se brisa, il fit fi des quelques morceaux de verres qui l’effleurèrent et manquèrent de l’entamer. En vrai, ça ne lui aurait pas fait grand-chose. Et il courra, sprinta en direction de la forêt, prêt à rejoindre la ville et un endroit protégé des démons…

Il courait à en perdre haleine, commençant à se dire…à réaliser…Qu’il avait fait une grosse erreur mais…il était incapable de s’arrêter…

C’était trop tard de toute façon…autant continuer…autant…

Et soudain…il fut coupé dans sa course…

Il avait manqué le percuter, freinant au dernier moment des quatre fers sans avoir le temps de bifurquer pour l’éviter. Déjà, violent…douloureux….la douleur l’assaillit aussi violemment que le coup qui venait de lui être porté. Il sentit, avec effroi, ces crocs se décoller de leur emplacement pour s’échapper sa gueule alors même que son corps s’élevait à moitié dans les airs pour venir, brutalement, s’écraser contre un autre avec une telle force qu’il sentit, en échappant un gémissement, ses os…sans trop savoir lesquels, se briser. Il perdait connaissance alors même que son corps finissait de glisser le long du tronc contre lequel il avait été…projeté.

Lorsqu’il ouvrit les yeux…avant même d’entendre la voix du démon, George compris qu’il aurait mieux fait de ne jamais reprendre conscience. Il essaya de bouger, en vain. Aussitôt, la peur se creusa un nid au creux de ses entrailles et creusa un peu plus profondément encore lorsqu’il put voir la pince que le démon brandissait devant ses yeux. Il laissa échappé un gémissement, plaintif, presque suppliant alors que sa queue venait se replier entre ses pattes arrières. Il tremblait de tout son être en devinant, en sachant parfaitement ce qui allait arriver. Et…ses tremblements lui procuraient d’autres sortes de douleurs, provoqué par ses cotés brisés, son intérieur presqu’en…miette. Il essaya d’éloigner sa patte, lorsqu’il s’en empara en vain. Ses oreilles s’abaissèrent, il avait peur…tellement peur…son cœur allait éclater et…il eut l’impression que ça avait été le cas lorsque sa première griffe céda et que le sang s’échappa de la blessure. Un hurlement, aigüe, en continue s’était échappé de sa gueule et…il n’arrivait pas à l’arrêter. Son corps se contorsionnait, autant qu’il le pouvait à cause des sangles, sous la douleur provoquée par la torture et aggravait encore plus le mal qu’il ressentait…

Sa respiration s’était accélérée, saccadée, elle lui faisait mal. Il hurla encore, lorsque la seconde griffe céda. Hurlement loin d’être humain, ressemblant presque à une alarme. Il aurait voulu reprendre forme humaine, pour s’expliquer, se justifier, implorer même, mais il en était incapable pour diverses raisons. La première, il n’arrivait pas à se concentrer assez pour en être capable, la peur l’obligeait presque à garder cette forme sous laquelle, il était, normalement, plus fort. Aussi, sa pudeur, s’il redevenait humain…il se serait totalement nu…et attaché à une table. Non.

La troisième…ce fut trop, il sombra une nouvelle fois dans l’inconscience…

Lorsqu’il ouvrit les yeux, une nouvelle fois…il avait encore mal et sentait qu’on…prenait appuie sur ses os brisés, accentuant ainsi la douleur qu’il ressentait. Ça lui prit quelques secondes avant de réaliser où il se trouvait à présent, dans quelle position…il n’eut à peine le temps de vraiment…S’y faire que déjà il se faisait piquer avec…il ne savait trop quoi. Il se crispa comme pour se faire le plus petit possible, échappant un gémissement de douleur, essayant de fuir ce qui lui agressait le pelage. Tremblant, un peu plus, lorsque la voix…la nouvelle voix…du démon s’adressa à lui. Il avait du mal à respirer, quelque chose lui comprimait ses côtés brisés…

Et soudain, il hurla à nouveau tandis que sa patte venait de se faire embrocher. Là…son esprit dérailla, s’échappa et…capitula. Il allait mourir. Il n’allait pas s’en sortir. Pas s’il restait comme ça. Pas s’il restait lui-même. Et au fond de lui, il le sentait…le Chien, qui se demandait ce qu’il avait fait de mal. Le Chien qui était prêt se faire pardonner. George faisait de son mieux pour le garder au fin fond de son esprit pour ne pas céder…pour ne pas craquer, rester stable, ne pas replonger dans l’enfer…la tourmente de l’instabilité mentale…mais là….

Là…

Pourquoi il avait mal ? Y’a un truc planté dans sa patte. Un truc qui se fait arracher et qui l’oblige à échapper un gémissement de douleur. Son corps, il lui fait mal. Il devait le réparer. Ça allait pas. Comment on faisait, déjà ? Il reprit forme humaine, sentant ses os se reconsolider, ses ongles remplacer ses griffes arrachées. Ah oui ! Comme ça.

Il avait l’impression d’avoir encore mal, sans comprendre pourquoi. Aussitôt son apparence humaine reprise, il s’était reculé, restant à genoux, les mains sur le sol, à quelques pas…hors de portée de la source de la douleur sur lequel il posa son regard. Un regard…curieux, un regard qui….clairement…appartenait à quelqu’un qui ne comprenait pas ce qu’il fichait ici. Il pencha la tête, cherchant les mots, c’était comment déjà ? « Pourquoi….tu fais mal, à moi ? » Sa voix était…étrangement, presque totalement différente. Plus douce, presque…enfantine. Hésitante, non pas par crainte mais parce qu’il semblait lutter avec les mots. C’était qui ? Il essayait de fouiller dans ses mémoires, de recoller les morceaux du puzzle. Il huma l’air, ça sentait….ça le sentait le Qui-Pue mais…ce n’était pas Melchom… « Il est où Melchom ? » Il regardait autour de lui, cet endroit ne lui rappelait rien….pas vraiment, au fond de lui…si mais sans trop savoir quoi…

Son regard rencontra les morceaux de vitre brisée sur le sol, le bâton de métal que l’inconnu tenait dans sa main. Il fronça les sourcils, il avait vraiment du mal à reconstituer les éléments, de tous…c’était vraiment lui qui avait le plus de mal à se souvenir de ce qui s’était passé…avant qu’il ne prenne le contrôle. Pourtant, doucement…il osa se rapprocher lentement, s’arrêtant à une légère distance, bien que si le démon tendait le bras, il pourrait le toucher… « J’ai été un méchant…chien ? » … Parce qu’il ne voyait pas de mal à se qualifier de ce qu’il était.

Pour sûr, il était différent. Être nu ne semblait pas vraiment le déranger et…bien qu’il semblait craindre ce que le démon tenait dans sa main…il ne semblait pas plus effrayé que ça par lui.

Et au fond de lui, George…George avait conscience de ce qui se passait…Il regrettait, même s’il n’avait pas vraiment eu le choix, même s’il n’avait pas vraiment eu le contrôle de…de ne pas avoir résisté, de ne pas avoir lutté pour rester lui-même. Il aurait peut-être dû accepter de mourir, de souffrir plutôt que de…laisser Eris savoir pour…ça.

Clairement ! Il était perdu. Où est-ce qu’il était ? C’était qui ça qui lui faisait mal l’instant auparavant ? Melchom, il était où ? Il avait demandé, ça et le Qui-Pue lui avait répondu : Il est absent ! HEIN ?! MAIS IL ÉTAIT OU ?! Pourquoi est-ce qu’il le laissait tout seul ? Son petit cœur se brisa en mille morceaux avant que le…euh démon( !) ne lui disait que son maitre l’avait confié à la personne face à lui en lui disant de prendre soin de lui. Alors…Pourquoi il lui faisait mal ? Le Chien avait lâché un petit « Ah » … Moyenne assuré, pas qu’il avait vraiment peur du démon là mais…est-ce que c’était vrai que tout allait bien ? Il allait revenir quand Melchom ?...

Il s’était rapproché, constatant des dégâts autour de lui et…il avait été vilain alors ? Il avait du mal à s’en souvenir, comme-ci il s’agissait d’un rêve dont il n’arrivait pas à se rappeler. Il avait demandé et…le démon avait confirmé. Il lui avait de la peine, beaucoup. Oh ? George baissa la tête, lâchant comme une sorte de petit gémissement coupable. Il n’aimait pas faire de la peine. Il fut quand même rassurer lorsqu’il vit le tisonnier être posé au sol et…encore plus lorsqu’il senti la main dans ses cheveux. Il se rapprocha un peu, se soulevant légèrement pour chercher un peu plus le contact dans sa chevelure : Il aimait bien ça ! Et il écouta, sagement les paroles qu’on lui adressait. Gentiment, il obéit et pris place sur le canapé. Une jambe repliée, et l’autre pendant du canapé de sorte à ce que son pied touche normalement le sol. Il n’avait jamais aimé l’idée d’être nettoyé mais, si on lui disait de s’installer là, ça voulait qu’il n’y aurait pas de bain, et ça, c’était bien ! Le Qui-Pue avait disparu mais le temps de prendre place, il était revenu. Sans bouger, il se laissa faire, frissonnant légèrement au départ avant de se détendre : C’était pas désagréable de se faire nettoyer ainsi. Et quand il entendit un Tu es mignon, ainsi ses lèvres se fendirent d’un sourire sincère tandis que ses yeux se mirent à pétiller. Il était content ! Il était mignon, c’est vrai ! Il s’attarda pas sur ce que voulait dire ce ainsi. Il était mignon point.

Lui, il ne s’alarmait pas vraiment de la serviette qui s’aventurait légèrement vers sa zone intime. Peut-être qu’il réagirait si on y touchait parce que Melchom il ne voulait pas, mais sinon ! George, lui…le vrai n’aimait pas ça et…espérait réussir à reprendre le contrôle si ça dérapait et ce même si d’un côté il aurait préféré rester caché jusqu’à la fin de sa vie après une pareille humiliation.

Oh ! C’était fini. Bon. Comme le démon s’était installé à côté de lui, le Chien se rapprocha. Ainsi, il avait ses deux pieds sur le canapé, mi en tailleur, mi à genoux. Il posa sa main sur la cuisse du démon et se pencha pour lui faire une léchouille sur la joue avant de lui donner un petit coup de tête au niveau du buste. C’était un peu sa façon de s’excuser d’avoir été vilain peu de temps avant.

Il voulait quoi ? Euh « Jouer ! »

Quelques instants après, le démon avait récupéré une balle. Comme il faisait nuit, il fallait jouer dedans. Ah bon ? Il voyait bien dans le noir lui ! Enfin assez bien. Sous sa forme animale, du moins. D’ailleurs, il se transforma. Aboya une fois, remua la queue et l’arrière train en sautillant, tout excité de jouer ! Sauf que là…là… George, en humain …Mais…Pourquoi ?! Il reprit forme humaine, prononçant un « J’arrive mieux en chien » avec des yeux à faire fondre le plus glacé des cœurs. Sauf que bon, un démon : Ça n’avait pas de cœur. Bon ça, il n’en avait pas bien conscience. Et là un Non ! avec les yeux noirs. Euh…il se tassa légèrement, un frisson lui traversant l’échine. Il aimait pas ça ! Ça, ça faisait peur ! Il lâcha un léger gémissement, comme un chien qui pleure mais resta donc sous forme humaine. Et lorsqu’il lança la balle, naturellement, comme il était sous forme humaine, il se leva pour être deux jambes…Il n’était pas au bout de ses surprises pour le démon lui intima un A quatre pattes, George … Ah bon ? Bon ! Il s’en fichait pour le coup ! « Wouf ! » Il fila à quatre pattes vers la balle. Bon, quand même ! C’était nettement moins drôle sous cette forme…

Près de la balle, il posa la main dessus pour s’en emparer et encore une fois, un autre ordre…Avec la bouche. … Il s’arrêta, regarda vers le démon en penchant la tête et en clignant des yeux. Il avait du mal à comprendre mais…bon, si ça lui faisait plaisir ! Il se pencha pour choper la balle entre ses dents, eu un peu de mal mais y arriva et la ramena gentiment.

Et ainsi, il joua ! Et même si c’était bien moins drôle comme ça, c’était quand même amusant. Bon par contre, c’était nettement plus fatiguant alors…il se lassa bien plus rapidement que s’il avait été sous forme animale. Au bout de plusieurs lancés, disons…au bout d’une dizaine de minutes…il était vraiment, mais vraiment hors d’haleine. Alors, cette fois-ci lorsqu’il ramena la balle, il la posa au pied du démon plutôt que dans sa main et…doucement, au cas qu’on lui refuse le droit au final, il monta sur le canapé pour se coller doucement contre le démon.

Il avait donc la tête contre son torse, les jambes ramenées plus ou moins contre lui. Il lâcha un « Fatigué » tout en fermant les yeux et en essayant de se coller un peu plus, parce qu’il avait un peu froid quand même… « Froid » Il frissonnait d’ailleurs légèrement. Il se serait bien transformé en chien mais…est-ce que le démon voudrait bien ? Melchom, lui, il aimait pas.

Fatigué, George s’était lové contre le démon dans l’idée de se reposer et même de dormir. Profitant, tout en fermant les yeux, du contact des doigts qui s’emmêlaient agréablement dans ses cheveux. Et lorsqu’il avait signalé avoir froid, il avait eu le droit à des caresses plus vigoureuses sur le corps afin, il s’en doutait, de le réchauffer. Il était également bercé par des paroles rassurantes prononcées sur un ton doux qui l’aidèrent, malgré les légers frissons qui persistaient encore, de sombrer dans les bras de Morphée. Il y était tellement bien qu’il ne remarqua même pas qu’il était transporté dans son sommeil, se sentit juste, inconsciemment, un peu mieux lorsqu’il fut couvert et mieux encore lorsque le démon se colla à lui. Attiré par la chaleur, son propre corps se rapprocha de ce dernier mais, mise à part ça, il ne fit que dormir d’un sommeil profond tout le reste de la nuit.

Lorsqu’il s’éveilla, George bailla et s’étira. Naturellement. Avant de réaliser qu’il n’était plus dans le salon et de, affichant une expression perdue, regarder autour de lui avant de se rassurer lorsqu’il se rendit compte que le démon était là et qu’en plus, il le caressait. Les caresses, c’étaient bien ! Sauf que là, son ventre, le sien, se mit à faire du bruit. Mais ! Chut ! Le démon en conclu qu’il avait faim. Ben…Oui, à la réflexion, c’était assez vrai. Là, le pauvre, n’eut même pas le temps de répondre quoique ce soit ni de vraiment réagir qu’il se faisait tirer hors du lit pour être entrainer jusqu’à l’extérieur de la maison. Brusqué et non préparé, il avait manqué de trébuché une ou deux fois. Et une fois dehors, il s’était retrouvé parfaitement dérouté mais…il n’avait pas l’occasion de faire part de ses doutes parce qu’il était obligé de suivre, courir, avec le démon au milieu des bois. Courir en humain, c’était NUL ! Il aimait pas ça. Vraiment.

Enfin ! Au bout de ce qui devait être…cinq minutes ? Ils s’arrêtèrent. Là, enfin…il cligna des yeux avant de regarder le Qui-Pue d’un air un peu perdu et finalement, demander… « Faut pas sortir comme ça, les gens ils font pas ça » avec des yeux ronds. Genre…Eh ?! Fallait pas faire un truc mal vu, quand même ! Hein ? Jouer ! Un méchant ? George écouta. George, il n’aimait pas les méchants.

Par contre, il fut…encore une fois, perdu de voir le démon affiché un air effrayé. Il en pencha la tête. Parce qu’il n’était quand même pas trop con pour savoir qu’un démon c’était…fort, très fort ! Et qu’en général « Ça a pas peur un démon ! » Alors, euh ? Il entendait quelqu’un qui lui avait du mal et qui voulait en faire à Melchom. COMMENT ?! Là, le Chien il était TROP PAS d’accord ! Fallait l’attraper et le manger. D’accord ! Avant ça, puisque toute façon, il n’aurait aucun mal à retrouver la piste du type et à le rattraper, il s’attarda « C’est un….chasseur ? » Lui semblait que c’était ça le mot. C’était pas bien les chasseurs. Melchom, il les aimait pas trop.

Alors, toute façon il avait faim et…il était assez obéissant pour bouffer le premier que le démon lui aurait ordonné de dévorer. Il se transforma donc, fonça à travers bois pour fondre sur sa proie et l’attaquer par derrière. Il bondit, le plaquant au sol et l’acheva d’une morsure à la nuque avant de retourner, de ses pattes, le cadavre pour en creuser la poitrine et dévorer le cœur. Peu de temps après, il revenait plein de sang, en trottinant vers le démon. Repu et…fier de lui.

Là, s’il le voulait, il suivrait le démon jusqu’à la maison et reprendrait forme humaine lorsqu’il lui demanderait.

Il était super content ! Déjà, parce qu’il était fier d’avoir rendu heureux un démon qui était un ami de son propriétaire et ensuite, parce que ça lui avait valu d’avoir des bouts de bois lancé ici et là après lesquels il avait pu courir pour les rapporter, tout du long du retour vers la maison. Et ! Le mieux ! Ça avait été de pouvoir rester sous forme animale. Alors, en plus, quand le démon lui confirma être content et qu’il lui caressa la tête, il remua vigoureusement la queue jusqu’à en faire frétiller légèrement son arrière train. Il se laissa même aller à une léchouille sur la main.

Gentiment, il la suivit jusque sur le seuil de la porte d’entrée et il s’assit lorsque le démon se baisse à sa hauteur pour lui parle. Il a les oreilles droites, il est attentif. Encore une fois, il remua la queue, plus doucement, lorsqu’il fut à nouveau félicité. Grave trop fier de lui ! Oh ? Il voulait qu’il reprenne forme humaine. Là, il était un peu déçu mais…il était vrai qu’il avait bien profité et…il ne voulait pas fâcher ce…Eris, et puis…il était curieux de savoir ce qu’allait être cette récompense qui l’obligeait à reprendre sa forme qu’il n’appréciait que très moyennement. Alors bon après un léger jappement, il avait repris forme humaine pour suivre le démon à l’intérieur de la maison, sur ses deux pieds.

Il se fit entrainer jusque dans la chambre et ordonner d’aller au lit. Il pencha la tête, ne comprenant pas sur l’instant mais…obtempéra. Fallait être un gentil chien ! Bon, bah il était sur le lit là, plus assit qu’allonger mais rapidement, il se fit attirer par les bras du démon qui venait de s’allonger auprès de lui. Lorsqu’il lui demanda, il ferma les yeux. Il était bien là, lui.

Il frissonna légèrement lorsqu’il sentit les doigts courir le long de son échine. Il soupira d’aise, les yeux toujours fermés. C’était agréable, il aimait bien les caresses. Du coup, au départ, innocent qu’il était, il ne s’alarma pas que celles-ci s’éparpillent un peu partout sur son corps. Lorsque demandé, il se plaça sur le dos, ouvrant les yeux à ce moment-là, curieux. …Masser ? …Il était pas plutôt en train de le caresser ? Bah, peu importe ! Il profita des caresses encore jusqu’à ce qu’elles se fassent trop insistantes, trop….Oh !! Il comprenait là ! Et George, le vrai, au fond de son esprit était tétanisé. Qu’il arrête ça ! Le Chien lui, se contenta de mentionner que Melchom il veut pas

Sauf que, apparemment dir….il avait dit à ce démon qu’avec lui, il pouvait. Il cligna des yeux, étonné mais…pas vraiment déçu puisque lui adorait les Gros câlins « Pour vrai ? » Et une fois la chose confirme, il se laissa aller. Étranger à la panique qui s’emparait de lui ou plutôt de…Qui ? Il l’ignora, laissant ses propres mains courir le long du corps démoniaque, embrassant en retour lorsqu’il l’était et…sentant sa respiration s’accélérer, des petites plaintes de plaisir s’échapper d’entre ses lèvres à sentir la main du démon le caresser là, juste là…

Non non non ! Il devait reprendre le contrôle ! Il ne pouvait pas laisser ça arriver. AH ! Etait-ce lui où le démon s’était débarrassé de son boxer ? La panique redoubla à tel point qu’elle en effaça totalement le Chien et la lueur d’innocence dans le regard de ce dernier s’évapora pour de la peur et d’un mouvement, rapidement, véloce, il s’était dégagé pour se hisser contre la tête de lit, tirant un oreiller contre lui comme pour se dissimuler. Dans sa fuite, il avait, sans vraiment avoir voulu être aussi brute, repousser…pousser le démon pour réussir à se libérer. Et maintenant, il réalisait et il se souvenait de ce qui était en train d’arriver juste avant qu’il ne…perde le contrôle plusieurs heures auparavant….

Les yeux grands ouverts, fixés sur le démon, les bras enserrant à la fois le coussin et ses jambes contre lui, il se mit à trembler légèrement sur des « Pardon pardon pardon pardon pardon pardon pardon pardon pardon pardon » encore une fois, complètement paniqué, il en avait presque du mal à respirer. Il se pressa un peu plus contre la tête de lit comme-ci il cherchait à s’y fondre.

…Il ignorait s’il devait croire le démon lorsqu’il acceptait de ne rien en dire à Melchom mais…il n’avait pas trop le choix. Alors…pour ne pas risquer de perdre la parole de celui-ci, pour ce qu’elle valait, il avait lâché un faible merci avant…d’enchainer. Et là, il ne savait pas trop ce qu’il devait comprendre parce que certes, Eris acceptait d’attendre…mais il n’avait rien dit, absolument rien, quant au fait de ne pas lui faire mal…alors ? Est-ce que cela signifiait qu’il comptait le faire souffrir lors de…de…bref ? George n’osait pas trop revenir à la charge avec ça…il allait, comme souvent, se contenter de laisser sa crainte grandir et stresser à ce sujet jusqu’à possiblement…se rendre malade. Ouais…avec un peu de chance, il allait l’oublier jusqu’au moment…fatidique, qu’est-ce qu’il aurait aimé être capable de se téléporter ailleurs, loin, très loin. Au moins, il pouvait se rassurer du fait que…il allait avoir un moment de répit…

Alors, lorsque le démon lui demanda ce qu’il voulait faire et…préférant l’idée de s’occuper mais…sans risquer de se traumatiser, il proposa de ramasser les morceaux de verre de la fenêtre qu’il avait brisé et…aussi, il demanda s’il pouvait remettre ses vêtements, priant dès lors très fort pour qu’il accepte et…miracle ! Ce fut le cas ! Alors, il ne se fit pas prié, remercia encore une fois le démon (Il n’allait prendre aucun risque de perdre se droit si important) et fonça s’habiller. Une fois prêt, il regarda autour de lui, mais n’eut pas le temps de se demander s’il devait s’y prendre à main nu qu’Eris se ramenait avec une pelle et une balayette. Il s’en empara en essayant de faire de son mieux pour ignorer le fait que le démon était encore nu et plus encore celui que ce dernier l’observait ainsi alors qu’il ramassait les morceaux de vitre. Au moins bon, il n’était pas obligé de le regarder et…ce n’était pas lui qui était nu alors…au pire, il s’en fichait. Il prit un instant pour aller jeter les morceaux à la poubelle, il savait où elle se trouvait pour revenir et…réalisant qu’il y avait probablement des bouts tranchants à l’extérieur aussi, demanda s’il devait s’en charger. Notons qu’il préféra ignorer la…remarque du démon sur le fait qu’il était fier de lui. Qu’est-ce qu’il en avait à faire qu’il soit fier de lui, hein ?! Bref.

Donc, ouais…il fallait aller ramasser dehors. Bien, George s’apprêtait à le faire et…là, il fut stopper net dans son élan. Il était dos à Eris à ce moment-là donc il ne vit pas l’expression pleine d’incompréhension mêlé d’un brin de dégout qui passa sur le visage du Skinwalker mais…ouais, pourquoi ? Pourquoi est-ce qu’il devait l’habiller ?! Non seulement, il n’en avait pas envie mais en plus…il ne comprenait vraiment pas le but de la demande. Bon ! Chaque chose en son temps, déjà, il se chargea du verre…considérant, il faut l’avouer, la possibilité d’essayer de se sauver à nouveau mais….non, il savait que c’était peine perdu et…il n’avait aucune mais absolument aucune envie de subir le genre de….torture que le démon avait exercé sur lui lors de sa première tentative. Nop.

Ce qui, n’aurait dû lui prendre que cinq minutes, lui en prit…huit. Ouais, George avait essayé de gagner du temps mais…en même temps, il craignait que le démon se doute de quelque chose alors, bon. Bref, il revint à l’intérieur de la maison. Nullement heureux, tout son être lui disait de vraiment essayer de se barrer mais…non, non et non, mauvaise idée, il devait se souvenir de ça. Il n’était pas assez…rapide, Eris le retrouvait bien avant qu’il n’ait pu se mettre à l’abri.

Putain, ce que sifflement l’agaçait ! Il fila à la cuisine jeter les morceaux de verres, encore une fois et…euh bon…il devait vraiment ? Hm ?...Bon, il inspira et fila à la chambre, toute façon…en toute logique, Eris ne devait avoir que les vêtements de la veille pour ce nouveau véhicule alors il les récupéra, et si ça n’allait pas bah…il ira les changer, voilà. Il revint donc au salon, hésita…s’approcha du canapé…tout en évitant de réellement regarder le démon. Là, il prit place sur le bord du sofa, les vêtements à moitié sur ses genoux, essayant de se décider. Il n’avait vraiment pas encore. Comment est-ce qu’il allait s’y prendre ? Est-ce qu’il commençait par le pire et plus chiant en premier ou…par le plus rapide et simple ? Hm…Bon ! Il inspira, s’empara du t-shirt et posant le reste à côté et…pivota légèrement vers le démon, sur un « Euh…. » tout en roulant plus ou moins le haut pour ne laisser plus que le trou du col qu’il approcha timidement et mal assurément de la tête du démon et…comme il n’avait pas de geste hostile, George lui passa rapidement, avant de maladroitement lui faire passer les bras dans les manches, le tout en prenant soin de ne pas le regarder une seul fois, gardant le regard fixé et concentré sur le vêtement.

Restait donc…le sous-vêtement et…le pantalon, euh. Oui bon. D’accord. Hm…Il s’arrangea pour passer le premier dans le second de sorte à ce que ça ne devienne plus ou moins qu’un seul vêtement, enfin du moins aurait-il à les enfiler comme tel. Il roula par la suite les jambes du jeans, et…inspira…avec des gestes toujours aussi peu assuré, il entreprit de faire passer une première jambe du démon, qui au moins suivait le mouvement…puis la seconde, il fit remonter le tout jusqu’aux genoux où…ça bloquait juste après… « Vous….vous pouvez vous lever ?.. . » Sur un ton poli et d’une voix assez faible, dans laquelle on pouvait clairement sentir qu’il détestait ça. Au moins, Eris accepta et se leva…là, il remonta rapidement les vêtements, évitant de regarder le…hm dessous de la ceinture du démon. Est-ce qu’il devait lui boutonner ? Bon…il inspira et le fit vite, remonta la braguette, là comme ça…C’était fait. Bon…

Voilà…Il l’avait fait.
Il ne comprenait toujours pas pourquoi il avait dû…parce que même s’il aurait tout autant détesté, voir beaucoup plus, il aurait mieux compris la demande inverse. Urk.

Il avait besoin de s’éloigner, de se tenir le plus possible à distance du démon. Et puis…il réalisait un truc là…est-ce qu’il osait ? Le démon s’était rassit, pas lui…bon… « Vous…est-ce que…il y a des toilettes ici, je…peux y aller ? Et…et prendre de l’eau à boire, aussi…après ? S…s’il vous plait ? » Il s’était mis à jouer avec ses doigts, craignant un refus. Eris était tellement…bizarre, plus imprévisible que Melchom ou tout du moins ne savait-il absolument pas comment prendre le démon. Il était en…zone quasiment inconnue là et…il détestait ça. Il avait déjà traversé ça et n’avait aucune envie d’y repasser, il voulait juste…juste rentrer chez lui. Il retint un soupir, la surprise l’aidant un peu…parce qu’Eris acceptait ses demandes. Oh ?! Bon, autant en profiter, il le remercia…encore et fila, d’abord aux toilettes, puis bifurqua vers la cuisine par la suite pour se laver les mains et se servir à boire et bon dieu ! Qu’est-ce qu’il avait eu soif !

Là…
Maintenant…il devait retourner vers Eris hein ? Il ne pouvait pas trainasser tranquille dans son coin ? Probablement pas. Il revint donc au salon où, prenant soin de s’installer complètement à l’opposé du démon, il prit place sur le bord du canapé. Son bras droit enserrant son ventre, le coude de son bras gauche reposant sur le premier tandis que sa main gauche frottait et s’agrippait à son cou, dans un geste plus ou moins nerveux tandis qu’il avait le visage et le reste du corps tourné de sorte à ne pas voir le démon. Et là, il espérait…il espérait que le temps s’arrête parce qu’il n’avait aucune envie, encore et toujours de…faire quoique ce soit avec le démon.

George était donc là, sur le canapé à transpirer le mal-être par tous les pores de sa peau. Crispé jusqu’à en attraper des courbatures et l’estomac se tortillant jusqu’à lui faire mal tellement il était…stressé et même terrorisé à l’idée d’être encore en présence de ce fou furieux de démon. Il sursauta presque, oui presque, lorsque ce dernier soudain lui demanda de venir l’aider tout en se levant d’un bon. George lui, tourna lentement son regard vers lui pour essayer de comprendre ce qu’il voulait mais voyant qu’il s’éloignait hors de la pièce et ne souhaitant pas le mettre en colère…il se leva aussi et le rejoignit assez rapidement, se stoppant à environ un mètre de lui. Inquiet il regarda autour de lui les divers outils qui en présence d’un tel démon…étaient tout sauf rassurants. Qu’est-ce qu’il voulait faire avec cette agrafeuse ? Et avec ce rouleau de plastique transparent qu’il lui demandait d’apporter ? Préférant ne pas exprimer sa…curiosité et essayer de passer à travers sa…crainte, George s’exécuta.

Il ne se rassura que lorsqu’Eris lui demanda d’en dérouler assez pour couvrir le trou. D’accord, ils allaient juste réparer la fenêtre. Enfin, non pas la réparer mais…bah couvrir le trou comme le démon avait dit. Sans un mot donc, encore…George fit ce qu’il lui demandait. Parce que bon, il préférait encore se montrer coopératif sur ce genre de choses plutôt que d’énerver Eris pour rien. Il n’était pas dingue non plus. Il se souvenait encore de ce qu’il lui avait fait…la veille alors qu’il avait tellement paniqué qu’il s’en était sauvé à travers la fenêtre. Ouais, non. Décidemment, il n’allait pas faire exprès de lui filer une raison d’être…torturé. Même si pour lui rien ne pouvait justifier de l’être, mais bon.

Et…à nouveau, la peur s’empara de George lorsqu’Eris affirma avoir quelque chose à lui montrer. QUOI ?! George s’imaginait déjà le pire. Genre, une pièce avec de pauvres victimes enchainées. Quoique non, il les aurait probablement sentis à force. Quoique ? Les murs étaient épais. Ou une salle de torture, qu’est-ce qu’il avait fait bon sang ?! Il sentait ses jambes devenir de plus en plus lourde au fil de ses pas et sa gorge devenir sèche alors qu’il faisait de son mieux pour ne pas se mettre à supplier le démon de ne pas lui faire de mal, encore. Ouais, il était vraiment dans un état mental…impossible. Finalement le démon ouvrit une porte et….

Une bibliothèque ? George cligna des yeux, avançant plus timidement, presque comme-ci il n’osait pas y entrer et regarda autour de lui. Il inspira même comme pour s’assurer que ça sentait bel et bien le livre que ce n’était pas un leurre. Qu’il n’était pas en train de rêver. Il tourna son regard sur Eris lorsqu’il lui demanda si ça lui plairait de lui faire la lecture. La réponse était Non, espèce de dingue. Laisse-moi rentrer chez moi mais ce fut un « Euh… Je…Oui… » d’une voix enrouée qui se fit entendre alors qu’il le regardait s’affaler sur des coussins.

Qu’il fouille ? Qu’il le surprenne ? Euh…Mal assuré George se dirigea vers les étagères pour voir ce qu’il y avait. Il ne savait pas trop quoi prendre, est-ce qu’il y avait un piège ? Est-ce que si la lecture ne plaisait pas au démon il allait être puni ? Il inspira fort pour essayer de noyer sa panique grandissante sous une grosse quantité d’air. Finalement, il avisa un livre qui semblait porter sur l’époque des premières invasions de Vikings en Angleterre qui ne portait même pas encore ce nom.

Il montra le livre au démon, lui demanda si ça lui allait. Comme ça semblait être le cas, il revint, pour s’asseoir à environs….deux mètres du démon et commencer à lire, d’une voix assez basse et toujours si peu assurée. Il se repliait presque sur le livre, se concentrait uniquement dessus. Peut-être qu’au fil de la lecture, sa voix se fit plus audible et son corps moins crispé mais…il n’oubliait pas où il se trouvait. Comment aurait-il pu avec cette odeur de soufre qui lui donnait la nausée ?