VI.06 - I just wanted to say hello

Mercredi 22 juillet 2015

Il y avait presque deux mois que tu avais sauvé George, un skinwalker dont la détresse t'avait transpercé le cœur avec une force qu'encore aujourd'hui, tu ne parvenais à mesurer. Depuis ton intervention, à maintes reprises tu avais été tenté de le recontacter pour t'assurer qu'il allait bien mais tu ne l'avais pas fait, préférant rester à distance et passer, à l'occasion, dans le coin pour l'observer et vérifier que tout était pour le mieux. Comme cela semblait être le cas à chacune de tes visites -vu sa démarche et sa bouille que tu trouvais moins tracassées- tu repartais faire tes trucs, content que ton intervention initiale ait changé sa vie pour le mieux.

Aujourd'hui, cependant, allait être un peu différent. Tu avais du temps devant toi et tu avais très envie d'interagir à nouveau avec lui pour échanger quelques mots et lui faire savoir que s'il avait besoin de toi, il pouvait t'appeler n'importe quand. Tu t'étais donc pointé à la librairie sans y entrer, attendant patiemment l'heure de fermeture. Quand il sortirait de sa boutique, tu l'aborderais et lui demanderait, s'il le pouvait, de venir prendre un thé avec toi.

Posté à quelques mètres de là, tu te mis à chiffonner ta veste en jeans quand la porte du commerce s'ouvrit pour laisser George en sortir. En silence, tu le regardas saluer son collègue puis commencer à marcher vers sa voiture. Après une hésitation de deux ou trois secondes tu le hélas, main en l'air, tout en t'approchant lentement de lui.

- George! Hey!

Comme il s'était tourné vers toi, tu lui adressas un petit sourire avant de t'arrêter non loin de lui.

- Je euh... passais dans le coin alors j'ai eu envie de venir te voir pour prendre des nouvelles. Ça fait un moment depuis que... depuis qu'on s'est vus et je me demandais si tu allais toujours bien. À te regarder, on dirait bien que oui.

Ton sourire s'élargit, tandis que tu chiffonnais encore ta veste de ta main gauche.

- T'aurais du temps pour aller prendre un thé ou pour aller marcher? Sinon je peux repasser un autre jour. Je voulais juste m'assurer que ça allait...

Tu te tus, afin de le laisser réagir.

Mercredi 22 juillet 2015,

George avait passé une si agréable journée à la librairie en compagnie de Jeffrey qui n’avait pas été de trop car, étonnement, ça avait été plutôt chargé au niveau de la fréquentation pour un mercredi de mi-juillet. Quand même ! Déjà presque deux mois qu’il avait été débarrassé de ses autres personnalités et depuis il se sentait tellement mieux ! Cela se voyait même dans la relation qu’il entretenait avec ses employés car s’il y avait toujours eu une plutôt bonne entente avec eux, ces dernières semaines…avaient été différentes, il s’était montré plus ouvert et avait même été jusqu’à aller boire un verre avec eux, un ou deux soirs comme ça en passant.

Bon, il s’était toujours senti obligé de prévenir la démone lorsqu’il rentrait plus tard et…il détestait ça car il avait quand même la sale impression d’être un gamin qui était complètement fliqué mais bon. N’empêche qu’il faudrait qu’il songe à déménager, au moins pour ça, parce qu’à passé trente-sept ans…ça ne le faisait pas trop de se sentir aussi…hm…enfermé. Mais après, pour le moment, ce n’était pas non plus la priorité, sans doute, peut-être, aussi, parce qu’il cherchait comment annoncer la chose car…bizarrement…il craignait un peu sa réaction alors même qu’elle lui avait déjà dit qu’il pouvait bien partir quand il le voulait.

Bref.

Aujourd’hui étant mercredi, il finissait plus tôt que d’habitude ! Dix-huit heures et il disait au revoir à Jeffrey tout en sortant de la boutique qui resterait ouverte jusqu’à dix-neuf heures. En plus, il faisait beau ! Hm, peut-être qu’il pourrait faire un détour et aller voir Elizabeth ? Ça faisait longtemps et son propre petit commerce n’était pas si loin que ça. Il pouvait même y aller à pieds et revenir ici ensuite pour récupérer sa voiture et…

George ! Hey !

Hm ?

Il chercha la provenance de l’interpellation tout en se tournant vers la droite pour figer complètement devant l’homme, ou plutôt l’ange, qui lui adressait un sourire. Subitement, il se retrouva projeté quelques semaines en arrière, lorsque tout avait basculé pour lui, dans le meilleur des sens et ce grâce à cet ange qui se trouvait là, devant lui et ça lui faisait si drôle de le revoir après autant de temps car il avait presque eu l’impression d’avoir totalement rêvé son existence. Comme-ci, son cerveau, après une si difficile épreuve avait légèrement déformé la réalité pour l’aider à mieux l’accepter ? Même si, bon, c’était bizarre comme raisonnement car il acceptait très bien ce qui lui était arrivé ce jour-là ! Mais…bon, oui…

Du coup, il devait tirer une drôle de tête…

Ses yeux papillonnèrent, revenant à la réalité, tout en écoutant donc Tobin. Il laissa ses lèvres s’étirer en un sourire sincère alors qu’il acquiesçait d’un léger mouvement de tête et d’un « Oui, ça va vraiment bien… » Il remarque, à cet instant comme l’ange semble presque gêné à se chiffonner la veste comme-ça et ça lui fait tout drôle ! « Non, non ! J’ai du temps, ce serait avec plaisir » tout en accentuant son sourire.

« Juste, avant… »

Il se dirigea vers sa voiture pour y déposer sa veste car il faisait quand même sacrément chaud !
Voilà !

[HRP : Du coup, il ne verrouille pas, comme il reste encore Jeffrey qui travaille jusqu’à la fermeture, j’avais zappé ce détail]

Tu as beau être sur Terre depuis des millénaires, rien n'y fait, tu restes timide et réservé. La preuve en est facilement repérable par le chiffonnement que tu imposes à ta veste de jeans, qui se retrouve pratiquement maltraitée tant tu la tords avec ta main gauche. C'est con, tu le sais et pourtant rien n'y fait; ta fascination et ton attirance envers les humains ne fait pas en sorte que ton caractère s'améliore alors tu demeures enfermé dans ce genre d'attitude angoissée qui te donne l'air d'être coincé ou idiot. Cependant, dans ton regard on peut facilement voir à quel point tu souhaites que les gens soient heureux alors sans doute que ça parvient à te donner un air légèrement sympathique et moins inquiétant. Enfin... tu crois...

Bref...

Après avoir hélé George, tu le vois se tourner la tête et te regarder, avant de tirer une drôle de tronche. Visiblement, il est très surpris de te voir et tu peux aisément le comprendre car tu ne lui as donné aucun signe de vie depuis son sauvetage. Cela te le fait regretter et l'espace d'un instant, tu te trouves stupide de ne pas être passé le voir plus tôt. Rapidement, tu enchaines sur la raison de ta présence dans cet endroit en espérant qu'il accepte de passer un peu de temps avec toi. Ça serait cool, de pouvoir discuter un peu avec lui.

Quand il te confirme qu'il va vraiment bien, tu souris davantage. Le soulagement se lit aisément sur ton visage qui s'illumine davantage lorsqu'il accepte de rester avec toi. Oh! Génial! Tu lui fais un "okay" quand il te demande d'attendre une seconde et tu le suis des yeux pendant qu'il dépose sa veste dans sa voiture. Merde, apparemment il fait hyper chaud aujourd'hui mais comme tu es du genre lunatique, tu n'as pas pris le temps de regarder cela avant de sortir. Tu réalises que tu dois avoir l'air d'un extraterrestre, habillé ainsi, tout en jeans avec un t-shirt blanc sous ta veste déboutonnée.

- Euh...

Tu révises les choix que tu lui avais au préalable donnés, à savoir aller marcher ou aller prendre un thé ou un café, puis tu te dis que tu pourrais peut-être faire une folie avec lui juste pour briser sa routine.

- T'es déjà allé au Japon? Je connais une chouette plage où on pourrait aller marcher, ça changerait de Huntfield... Juste, une heure si tu veux, on revient rapidement ici ensuite.

Ouais, c'est assez inusité comme offre mais pourquoi pas?

- Comme ça on pourra discuter tranquillement sans se faire déranger.

Ce n'est pas du tout dans tes habitudes de faire ça mais sans trop savoir pourquoi, quelque chose te pousse à sortir de l'ordinaire. George te donne envie de prendre le temps... de prendre du bon temps!

Alors qu’il observe l’ange qui semble hésiter sur il ne sait pas trop quoi, George en fait de même de son côté en se demandant s’il devrait prévenir la démone du fait qu’il va rentrer plus tard qu’à l’ordinaire parce qu’il n’a pas envie qu’elle aille encore s’imaginer des bêtises et que ça finisse encore mal pour lui alors qu’il n’aura strictement rien fait ! Il en vient à la conclusion qu’il le fera si la rencontre avec Tobin s’éternise un peu trop. Toute façon, à bien y réfléchir, qu’est-ce qu’il lui doit à la démone ? Rien. Il est adulte et responsable ! Il fait bien ce qu’il veut, non ? Il ne fait rien de mal ! Alors que, franchement, il pourrait, il pourrait tout dire à l’ange et croiser les doigts…

Bon, mais…elle lui a sauvé la vie, quand même et les choses se sont plutôt améliorés, non ? Ce qu’il se hait ! C’est un démon ! Il ne devrait pas vivre sous son toit, ni la fréquenter ! Il devrait fuir, loin, ne serait-ce que pour une question de morale. Bref. Ce n’est pas pour…maintenant. Pour l’instant, tant qu’elle ne fait pas…sa démone en sa présence, ça passe. Ça passe, un peu, parce qu’il n’oublie pas tout ce qu’elle l’a forcé à faire. Mouai, bon. Dans le doute, ça va surement lui prendre une demi-heure avant de la prévenir…

En fait, il en avait marre parce que depuis qu’il était débarrassé des autres, il avait quand même l’impression qu’il songeait un peu trop à comment pourrait réagir la démone à telle ou telle chose. Trop. Tout le temps. Jusqu’à lui polluer l’esprit et l’empêcher de réellement profiter réellement de sa stabilité retrouvée…

Au Japon ?! Il fait aller sa tête de droite à gauche « Jamais ! » Il hésite légèrement, principalement parce qu’il n’a jamais été particulièrement fan du fait de se faire téléporter. Franchement ? Ce n’est pas terrible comme sensation ! Cependant, il ne peut faire autrement que de reconnaitre que ça changerait et que…ça ferait une belle expérience…et Tobin a raison en précisant qu’ils pourront alors discuter tranquillement…

« D’accord, va pour le Japon mais…est-ce qu’on pourrait aller à Nara ? Là où il y a les cerfs ? »

Quitte à se taper le tournis autant se rendre à un endroit qui l’a toujours rendu curieux alors autant profiter de l’occasion ! Bon, il part aussi du principe que l’ange va comprendre de quel lieu il parle car il est quand même assez connu, du moins, il lui semble…

Et il espère, aussi, qu’il n’exagère pas avec sa demande…

C'est con, quand même, qu'après toutes ces années, siècles, millénaires passés sur Terre, tu ne sois pas complètement à l'aise avec les humains. Ton caractère réservé et timide et ta forte envie d'être peu entouré ont toujours fait en sorte que tu évites les bains de foule. En tête à tête, c'est moins difficile mais ça ne fait pas de toi un pro pour autant. Malgré cela, tu fais des efforts ce qui t'évite d'avoir l'air coincé, du moins... pas trop coincé. Tu parais simplement timide et peut-être un peu maladroit, mais ça va, ça passe bien.

Ta mention du Japon perturbe légèrement George, ce qui te fait un peu sourire car c'est mignon comme réaction. Dès qu'il mentionne Nara, tu souris davantage et parviens à relâcher le mâchouillage de veste que ta main s'acharne à faire depuis que tu l'as abordé. Visiblement, ton idée lui plait alors tu respires mieux, bien que cela te soit absolument inutile. Tu n'y peux rien, c'est ce que font des millénaires passés sur Terre. À force de te mêler aux humains, tu as pris des habitudes qui se font naturellement maintenant.

- Ça va me faire vraiment très plaisir de t'amener là-bas. On y va?

Doucement, tu déplies les doigts de ta main gauche car c'est celle qui se trouve le plus près de George et tu glisses tes doigts entre les siens. Alors que ton regard plonge dans le sien et s'y attarde une ou deux secondes -suffisamment pour te faire constater que ses yeux sont d'un brun noisette très profond- tu lui souris et l'emporte avec toi loin, très loin à l'autre bout de la planète. L'arrivée se fait tout en douceur, en toute discrétion, exactement comme le geste que tu commets lorsque tu le libères.

- Est-ce que ça va aller?

S'il se sent nauséeux, tu peux l'aider sans problème.

Un bref tour d'horizon flanque un sourire sur tes lèvres. C'est beau, ici. D'ailleurs, le Japon est un endroit très particulier qui se détache du reste du monde. À chaque fois que tu y mets les pieds, tu t'en retrouves complètement absorbé et passes des heures à observer les habitants vaquer à leur petite routine méthodique et calculée. Patiemment, vaillamment, calmement.

- Il y a beaucoup de cerfs! Pourquoi tu voulais voir cet endroit en particulier? Tu aimes cet animal?

Lentement, tu commences à marcher, tes yeux dévorant le paysage. L'architecture des bâtiments au Japon n'a rien à voir avec celle des États-Unis. C'est tellement beau que ton sourire ne s'efface pas et tu ne peux t'empêcher de lorgner ici et là pour ne rien manquer. En fait, tu as l'air d'un vrai touriste et pourtant, ce n'est pas la première fois que tu viens dans ce pays.

Tu laisses George répondre à ta question, te demandant, en parallèle, si c'est une bonne idée d'aborder de nouveau le sujet de ses personnalités. Après tout, il t'a confirmé qu'il allait bien et au fond, tu le sens, que c'est vrai. Lui passer un interrogatoire n'est peut-être pas la bonne chose à faire et comme tu le sens plutôt heureux, tu n'as pas nécessairement envie de tout gâcher en ramenant ses anciens problèmes sur le tapis. D'un autre côté, est-ce que le fait de ne pas en parler te fait passer pour un sans cœur? Tu l'ignores. Mine de rien, c'est compliqué, d'interagir avec des humains.

- Tu sais si... si jamais parfois tu te sens seul ou si tu as envie de faire quelque chose pour te divertir, tu peux m'appeler n'importe quand. Tu peux passer me voir, aussi. Je travaille à l'église qui se trouve aux limites de la ville, celle qui est la plus loin du centre-ville. J'habite au presbytère, je m'occupe de faire le ménage et l'entretien. T'as juste à penser à moi ou murmurer mon nom et je vais apparaitre près de toi.

Tu échanges un sourire avec lui, avant de reporter ton attention sur les cerfs.

C’était tout de même quelque chose de se dire que l’on pouvait être à tel endroit et que l’instant d’après on pouvait se retrouver à l’autre bout de la planète en un claquement de doigt à peine. Où, en l’occurrence, à 10251,52 kilomètres ! Même si ça donnait un petit peu la tête qui tourne, sans doute par manque d’habitude, George ne pouvait qu’y voir tout le côté pratique ! Ne serait-ce que pour…fuir, partir d’un battement de cil, au moindre problème et surtout au moindre danger. Ah ! Il aurait pu échapper à tellement d’horreurs avec une telle capacité ! Ne serait-ce, par exemple, ce démon en décembre dernier : Stolas. Bon, en admettant qu’il n’y aurait aucun sceau pour l’empêcher de se téléporter ! Quand même, il aurait bien aimé être capable de ça.

Bref. Il avait esquissé un sourire à l’attention de l’ange qui avait assuré que ça lui ferait très plaisir de l’amener là-bas : à Nara. Il avait ensuite inspiré fort avant de hocher la tête pour signifier qu’il était prêt. Bah ! Autant qu’il pouvait l’être à l’idée d’être subitement téléporter. Tiens, il avait de jolisyeux bleus, cet ange. Enfin, du moins, son véhicule. Mon Dieu ! Le temps d’un battement de cœur et de rouvrir les yeux qu’il avait fermé une fraction de seconde et il y était ! Il était au Japon ! Son cerveau eut besoin de quelques instants afin de digérer l’information car il n’y avait aucune logique d’être là puis ensuite ici, à des kilomètres, en un battement de cœur et ça, le cerveau il n’aimait pas trop ça ! Lui, il avait besoin de logique ! Fort heureusement, il était aussi extrêmement doué pour s’adapter alors…cette petite crise existentielle ne dura que le temps d’une respiration.

« Je, euh oui ! Ça va, c’est juste bizarre comme sensation, un peu… » et il lui fait un sourire pour le rassurer sur son état et la véracité de ses paroles qui le sont.

Maintenant, il réalise un petit peu mieux où il se trouve et…MAIS QU’EST-CE QU’IL FAIT CHAUD ! Finalement, il n’avait pas encore terminé d’être en état de choc car maintenant ça le frappait de plein fouet au point qu’il se faisait de l’air avec son t-shirt « Il fait beaucoup trop chaud, c’est une blague ! » il regarde autour de lui presque comme-ci il s’attendait à trouver une caméra cachée avant d’être très vite discret par l’approche d’une biche et d’un cerf. Oh ! Ils sont si petits ! Tellement mignons ! Et maintenant, il le réalise, il y en a pleins ! Partout ! Il tend la main pour se faire sentir et aller gratouiller la tête de la femelle puis du mâle. Ça va, ils ne semblent pas dérangés pas sa nature non-humaine, il en avait un petit peu peur, quand même…

« Non, enfin pas particulièrement. C’est juste que ça m’intriguait, un endroit où des cerfs ne craignent pas l’Homme. »

Ce n’est tout de même pas commun.

Il avance un peu, en compagnie de Tobin, tout en s’arrêtant à chaque fois qu’il croise un cerf ou une biche. D’ailleurs ! Il repère un vendeur de friandises spécialement conçues pour eux et il est certains qu’il va aller en acheter ! IL FAIT CHAUD. Naturellement, il pivote pour prendre cette direction.

Il se frotte la nuque, brièvement « C’est gentil. Je…J’essaierai d’y penser. Je n’ai jamais été très doué pour ça, garder contact » …du moins pas depuis sa morsure, avant…avant il était quelqu’un d’autre… « Enfin, je n’aimerai pas vous dérangez, non plus… » ça reste un ange, quand même… « Je ne suis pas très fan des Eglises mais oui, je vois où elle se trouve. Quand même, un ange qui habite une Eglise, c’est bien la première fois que j’entends ça alors que finalement cela semble si logique ! C’est quand même étrange de vous imaginer passer le balai… »

Parce que dans sa tête, un ange…ça ne faisait pas grand-chose, enfin…tout du moins…rien qui semble trop…humain et le ménage…c’était tout de même…quelque chose !

Cette chaleur est insoutenable !

En quelques secondes à peine tu te retrouves au Japon -à Nara, plus précisément- en compagnie de George qui a émis la suggestion de se rendre là-bas car y a des cerfs qu'il est possible de caresser en toute liberté. Tu n'y es jamais allé, bien que tu aies largement eu le temps de te balader sur Terre depuis que tu y es descendu. C'est beau, c'est même très beau et comme tu es un grand amoureux des animaux, tu ne peux qu'être comblé de circuler parmi ces jolies et gracieuses petites bêtes qui ne semblent pas du tout farouches. George est un peu ébranlé par le voyage mais comme il t'assure qu'il va bien, tu n'as pas à intervenir pour l'aider à se sentir mieux. Son sourire est sincère et te contamine alors tu lui en retournes un qui est aussi joli que le sien, murmurant un petit "d'accord" pour lui montrer que tu le crois. Toutefois, quand il semble suffoquer, tu fronces des sourcils et le regardes d'un air inquiet en te demandant si tu dois intervenir ou pas mais comme il ne revient pas sur le sujet, tu laisses tomber.

Lorsque le skin tend la main pour qu'une biche et un cerf la hument, tu te détends légèrement puisqu'il parait mieux que la seconde d'avant. C'est fou, quand même, à quel point tu te fais du souci pour lui! Tu pourrais même dire que tu t'en fais davantage que pour les autres humains et pourtant, tu le connais à peine. C'est sans doute le fait d'avoir circulé dans sa tête pour lui venir en aide qui te fait te sentir aussi protecteur envers lui? Oui, sans doute.

Pour t'ajuster à la température et ne pas paraitre étrange vu tes vêtements longs, tu décides de retirer ta veste de jeans et te la flanquer sur un bras. Ton regard se porte sur George qui répond à ta question en t'expliquant pourquoi il tenait à venir ici et franchement, tu le comprends parce que l'endroit est magnifique.

- Je pense que je n'aurais pas fait de meilleur choix. J'adore les animaux. Cet endroit est unique, il est à couper le souffle.

Tu le suis et lui souris quand il te sourit, notant que vous vous dirigez vers un marchand de friandises pour les cerfs, découvrant que George est quelqu'un qui semble très doux et très attentionné; des qualités qui te rejoignent beaucoup. Malgré ta gêne, tu savoures réellement ce petit moment en sa compagnie alors tu n'hésites pas à lui dire qu'il peut te contacter quand il veut mais visiblement, ça n'a pas l'air aussi simple de son côté puisqu'il se dit peu doué pour garder contact. Oh...

- Tu ne vas pas me déranger, je ne mène pas une existence très... occupée et puis ça me ferait vraiment plaisir de pouvoir te revoir et prendre de tes nouvelles.

Ce qui est très sincère, cela peut se lire sur ton visage dont les traits sont très détendus. Ton sourire s'étire un peu plus quand il lâche un commentaire sur ton travail qu'il juge plutôt inusité vu ta véritable nature.

- Je me suis toujours senti bien dans une église. J'aime leur architecture, j'aime la musique qui y est jouée, j'aime leur ambiance, leur odeur, leur beauté... Tu sais, les gens qui y travaillent sont toujours de bonne humeur et sont tellement généreux! Je suis content de pouvoir leur donner un coup de main pour l'entretien parce que c'est immense.

Tu remarques à nouveau que George souffre de la chaleur et cette fois-ci, tu interviens parce que tu n'aimes pas le savoir mal.

- Tu n'as pas l'air très confortable, tu es sûr que ça va aller? Tu as très chaud.

Vous êtes devant le kiosque de friandises mais tu n'as évidemment pas un sous parce que tu n'as jamais rien à acheter. Cela te fait discrètement grimacer et tu te dis que la prochaine fois que tu vas devoir sortir, il te faudra t'amener un peu d'argent de poche au cas où tu aurais une dépense à faire.

- As-tu de l'argent? Je n'en ai pas sur moi mais je peux aller en chercher sinon.

C'est facile, il suffit simplement de te trouver un endroit discret pour filer incognito et revenir rapidement. La journée est belle et George est heureux, tu voudrais bien que cela puisse se poursuivre encore un peu avant que vous deviez rentrer à Huntfield.

« C’est vrai que c’est incroyable, ici » dit-il tout en baladant son regard aux alentours tout en continuant à parfois se faire de l’air avec son t-shirt. Autour de lui, nombreux étaient les promeneurs, touristes ou non, qui se baladaient avec un petit ventilateur portatif et une serviette-écharpe autour du coup pour s’essuyer la sueur sur leur visage. Il avait clairement besoin de ça ! Ça allait devenir une…non, c’était déjà une nécessité.

N’empêche, ça lui fait un peu drôle que Tobin reconnaisse aimer les animaux. Ce n’est pas que ce n’est pas le cas des autres anges mais c’est bien le seul que tu entends en parler. C’est plutôt chouette ! George aussi les aimes bien ! D’ailleurs, il a pris la direction d’un petit stand pour acheter des friandises spécialement conçues pour les cerfs. Tout en marchant, il discute avec l’ange ou plutôt répond à ce qu’il vient de lui dire en lui assurant qu’il essaierait d’y penser, de l’appeler si besoin ou envie était, mais qu’il n’était pas doué pour garder contact et que…aussi…il n’aimerait pas le déranger.

En avançant, il se frotte la nuque, mine de rien, il ne comprend pas exactement pourquoi Tobin semble si…intéressé à le revoir alors que…bon, il n’a rien de très intéressant. Pourtant, au fond, ça lui fait plaisir. Vraiment ! Et il se dit, se répète à lui-même, qu’il ferait vraiment au mieux pour garder contact avec lui car…pour un ange…il semble quand même être véritablement quelqu’un de bien.

« Je…ferai de mon mieux pour oser prendre contact, de temps en temps, alors… » et il lui offre un sourire sincère.

Quant à l’église… « Ce sont des bons points, oui… » Il se mordille la lèvre en retenant un commentaire que s’il tient de bons arguments car il est vrai que l’architecture est à couper le souffle, que la musique y est agréable et tout cela…ce n’est pas vraiment pour ça que lui ne les aimes pas trop. Non, si lui, il ne les aime pas, c’est parce qu’il ne peut pas s’empêcher d’en vouloir à Dieu, qui en plus semble exister, d’avoir laissé sa famille se faire tuer. Ouais, peut-être qu’il n’est pas directement responsable, n’empêche que c’est comme ça ! En plus, une fois, dans une église, il a perdu le contrôle et agressé une bonne sœur, véhicule d’un ange. Alors, bon. Il aurait d’ailleurs pu aussi haïr les anges, puisque la sienne, Charline qui s’était longtemps fait passer pour une humaine et son amie était en réalité son ange gardien qui avait préféré rester sur une mission plutôt que de sauver sa famille. Connasse.

Elle lui semblait morte, à présent. Tant mieux. Tout du moins, il espérait qu’elle le soit bel et bien.

« Oui ça va, enfin…non, enfin il fait vraiment très chaud oui… »

Il ne le sait pas encore, mais plus loin, en plein dans le parc, il y a une petite rue commerçante où ils pourront se rafraichir.

Quant à l’argent… « Oui, j’en ai ! » Il va pour sortir son portefeuille lorsqu’il réalise… « Mince, non. Je n’ai que des dollars, il nous faut des yens… » ça ne lui avait pas encore traversé l’esprit jusqu’à maintenant. Quel idiot !

Aussi, il sort son téléphone pour taper un message rapidement Bonsoir, je vais rentrer plus tard, je suis avec un ami, message qu’il n’a aucune envie d’envoyer mais…ça vaut mieux. Sauf que… « Euh, vous croyez que mon message va passer jusqu’à Huntfield ? Il ne faut pas qu’il arrive en retard… » et si Tobin porte attention, il pourra sentir une pointe d’inquiétude parce que ça fait longtemps mais George n’a aucune envie de…se refaire torturer juste parce qu’Eris se sera mis à imaginer des choses totalement fausses…

Si tu pouvais lire les pensées de George, tu apprendrais qu'il trouve étrange que tu aimes les animaux. C'est pourtant très vrai et d'ailleurs, tu ne te lasses pas de les observer avec la même fascination et intensité que tu mets à t'abîmer dans la contemplation d'un coucher de soleil, par exemple. Ton père n'a pas créé que les humains, il a créé un monde absolument fabuleux que tu découvres encore, jour après jour et ce, malgré le fait que tu sois sur Terre depuis des millénaires déjà. Les animaux n'en sont qu'une infime partie et à chaque fois que tu en aperçois, tu fonds littéralement devant eux.

Tout en marchant entre les cerfs que tu admires en étant armé d'un large sourire, tu gardes un œil sur George qui semble vraiment souffrir de la chaleur du pays. Ça t'attriste car tu tiens à ce qu'il passe un bon moment mais la météo semble vouloir gâcher votre petit voyage au Japon. Le pauvre tente de se faire un peu de vent avec son t-shirt alors que les gens, tout autour de vous, se baladent avec de petits ventilateurs portatifs. Mince, c'est qu'il semble faire vraiment chaud, ici!

Pour une deuxième rencontre, ça se passe plutôt bien. Vous avez plusieurs sujets de conversation et tu es bien content de l'entendre dire qu'il fera de son mieux pour garder contact avec toi. Encore une fois, des images de son sauvetage te traversent l'esprit et plus que jamais, tu sais, au fond de toi, que tu ressentiras toujours le besoin de t'assurer qu'il va bien. De savoir qu'il tentera de te contacter te procure un soulagement que tu ne sais décrire. Afin d'être certain qu'il sache où te trouver -en supposant qu'il n'utilise pas un appel vocal- tu lui indiques où tu habites. Ainsi, s'il passe dans le coin, il pourra te rendre visite.

L'exploration des lieux se poursuit dans la bonne humeur, bien que George semble réellement éprouver de lourdes difficultés à gérer la chaleur qui l'assaille. Par chance, votre parcours vous mène dans une jolie rue commerçante plutôt rafraichissante qui pourra lui donner un petit répit. Tu espères que ça pourra l'aider à se sentir un peu mieux car ça ne semble pas vraiment s'améliorer, côté température. Peut-être que nourrir les cerfs va lui changer les idées un peu? Apparemment, non. Ni l'un ni l'autre n'avez de quoi acheter de petite gâteries. Tu ne traines jamais de sous sur toi et évidemment, l'argent de George n'est pas dans la bonne devise monétaire. Mince!

- Je suis désolé...

Tu le regardes, alors qu'il s'empare de son téléphone pour envoyer un message qui semble très important et qui te fait réaliser que finalement, ta petite visite n'est pas effectuée dans un bon moment. George semble pressé, stressé et en plus il souffre de la chaleur. Triste sans le montrer, tu lui fais un doux sourire tout en effleurant son bras.

- On va rentrer, comme ça la personne que tu tentes de rejoindre aura ton message. Si jamais tu as du temps libre plus tard, je te ramènerai ici et on achètera de quoi nourrir les cerfs. Je ferai en sorte d'avoir la bonne devise pour qu'on puisse leur prendre de petites collations, okay? Viens, on va trouver un endroit tranquille où s'éclipser sans être vus.

L'inquiétude que George dégage est palpable mais te rassure un peu car elle t'indique qu'il a une personne importante à qui il doit donner signe de vie. Au moins, ça te montre qu'il n'est pas seul alors dans un sens, tu es rassuré de le savoir bien entouré (loll).

- Partons. On reviendra quand tu le pourras.

Ainsi, vous vous déplacez vers un endroit discret et, en lui prenant doucement la main, tu le ramènes à Huntfield, là où il pourra envoyer son message puis rentrer chez lui. Avant de le quitter, tu lui rappelles qu'il peut te faire signe n'importe quand et qu'il te fera toujours grandement plaisir de le revoir.

FIN
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VI.06 - I just wanted to say hello 1275229722

Même s’il faisait très chaud, une chaleur à couper le souffle et limite à faire fondre ta propre peau…bon, là peut-être qu’il est en pleine exagération car il n’avait jamais été très fan de la chaleur mais…non, quand même…plus ça a allait et plus il avait l’impression que cette température était une grosse blague !

Mais bon, ça ne n’allait pas l’empêcher de profiter de la beauté de l’endroit.

George ne comprenait pas pourquoi l’ange semblait si désolé, ce n’était pas grave de ne pas avoir d’argent pour acheter des friandises ! Au pire, ne pouvait-il pas se téléporter dans un bureau de change ? Sans doute ! Il n’avait qu’à lui donner de son argent pour qu’il s’en occupe. Oui. Il allait d’ailleurs faire part de son petit plan après un « Ce n’est rien » mais avant il venait de se souvenir qu’il ferait mieux de prévenir…Eris avant qu’elle ne se mette à imaginer…n’importe quoi parce qu’il ne rentrait pas directement à la maison. Ce qu’il détestait ça ! Il ne lui devait rien. Il n’était pas un gamin ! Mais bon, dans le doute…mieux valait prévenir que guérir.

Rapidement, il avait rédigé son message avant de réaliser que vu la distance…il n’allait peut-être pas passer. Peut-être que l’ange en savait quelque chose ? Alors il lui avait demandé et…peut-être qu’il aurait dû s’abstenir car maintenant il souhaitait rentrer.

Oh.

« Je suis désolé… » Oui, c’était à son tour de l’être maintenant… « Je…J’aurais dû prévenir la personne avant que l’on vienne » Il se sentait stupide parce que…il n’avait pas très envie de partir, même s’il était un peu intimidé par Tobin…il préférait clairement apprendre à le connaître ici que d’être obligé de rentrer chez lu…Eris, parce que…ce n’était même pas vraiment chez lui !

« Oui, d’accord. Peut-être la semaine prochaine ? Même jour ? » Tout en s’efforçant à faire un sourire en suivant Tobin dans un endroit plus discret afin qu’il puisse les téléporter sans être vu.

Une fois de retour à Huntfield, sans parler du fait qu’il respire déjà BEAUCOUP mieux, il acquiesce à ce que lui dit l’ange et sur le coup…il espère être sincère. Bon ! Déjà, il est convenu de se revoir la semaine suivante alors…C’est un bon début, non ? Si !

Sur ce, au lieu d’envoyer son message, il préfère rentrer directement…toute façon, maintenant, il n’a plus rien à faire.

TERMINÉ !

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VI.06 - I just wanted to say hello