IX.02 - Le Premier Sceau de Salomon

Le démon avait entendu parler de quelque chose de fortement intéressant et oublié depuis fort longtemps pour des raisons inconnues... Le temps était passé et tout le monde avait oublié le premier sceau de Salomon. Un très ancien artéfact, permettant à son possesseur de contrôler les démons. Ça s'était la théorie, la légende, le mythe... choisissait simplement le mot que vous préférez. Forcément, un tel objet ne pouvait pas passer inaperçu aux yeux du Duc. Un de ses démons avaient entendu parler de l'objet, ce dernier allant être exposé dans un musée Londonien. C'était l'occasion rêver pour aller voir et essayer de le subtiliser avant qu'il ne tombe entre de mauvaise mains.

Même si l'objet semblait inutile sans Salomon lui même, c'était quelque chose de trop dangereux pour qu'il tombe entre de mauvaise mains. L'étudier pourrait donner des solutions pour récréer un objet similaire et ça, ce n'était tout simplement pas possible. Voilà comment le Duc se retrouva à Londres à l'entrée du musée. Il fit d'abord un tour à l'intérieur, afin d'étudier les lieux et voir ou le précieux artéfact était gardé. Une jolie sécurité, le tout sous verre avec alarme... Bref, il avait autant de protection qu'un bijou au prix inestimable. Curieux tout ça ! Le Duc aurait pu passer à l'action en plein jour, devant tout le monde, mais il aimait être discret. Des caméras pourraient le filmer et ça pourrait être exploité et aucune envie que des chasseurs se posent trop de questions. Il dérobera l'objet une fois le musée fermé et que tout le monde sera parti.

En attendant, il alla manger un bout dans un restaurant, il avait oublié que la nourriture anglaise n'était pas terrible, au moins, le café n'était pas trop mauvais, c'était toujours ça. Vers vingt deux heures, il retourna vers le musée, il était comme ça, certain d'être tranquille. Il se téléporta à l'intérieur, il prit le soin de déconnecter les câbles des caméras de la salle à l'aide de sa télékinésie, histoire d'être tranquille sur ce point là. Astaroth admirait l'objet sous verre, une sorte de médaillon, sans grande prétention, mais qui autrefois devait être un véritable cauchemar pour les démons.

Mettre la main sur le sceau de Salomon n'est clairement pas une chose aisée, ça, Hadriel en a bien conscience. Mais apprendre qu'il est présentement exposé à Londres, dans un pays qu'il a eu l'occasion de découvrir il y a de ça un siècle ou deux, certes sous protection, mais se retrouvant ainsi à la vue des anges et donc des démons, voilà de quoi mettre un peu de piment dans cette histoire.

C'est donc accompagné de son mentor et ami Castiel que Hadriel se présente au musée, une fois vidé de ses visiteurs et personnels, ne laissant que les vigiles pour protéger l'endroit en général et le sceau en particulier. Pas le temps de jouer les touristes, même si personne ne peut porter ce sceau, il vaut mieux que le Paradis le garde en sécurité plutôt que le premier venu, et surtout le premier démon venu, alors autant ne pas perdre de temps et se tenir prêt à le récupérer.

Se faufilant à l'intérieur du musée, Hadriel se dépêche d'endormir les vigiles qu'il croise sur sa route afin d'avoir le champ libre, et une fois que c'est fait, fait signe à Castiel de le suivre avant de souffler :

C'est bien la première fois que j'ai l'impression d'être un voleur... Et ce n'est pas agréable du tout, comme sensation.

En effet, jamais l'ange n'avait essayé de dérober quoi que ce soit depuis son existence, et être obligé de se rabaisser à un tel vice ne l'enchante qu'à moitié. Lui qui a toujours été droit, tant l'ange que son hôte... Il frissonne et se remet en route, vérifiant que Castiel le suit bien, veillant à rester discret si jamais ils ne sont pas seuls dans le bâtiment. Fort heureusement, il avance tranquillement, avant de se raidir en constatant une présence tierce devant le sceau, et pas n'importe laquelle : celle d'un certain démon, croisé une dizaine de jours plus tôt, et il se doute de ses intentions. Qu'on soit bien clairs, il est hors de question qu'Astaroth reparte avec le sceau, et s'il faut se battre pour cela... Hé bien, il n'hésitera pas une seconde. S'approchant, il lance avec froideur :

Je me doutais que le sceau attirerait des démons... Et si tu reculais pour ne pas y toucher ?

Question rhétorique, bien entendu.

La rumeur sur la nouvelle mission de Raphaël avait été confirmée par Castiel quelques temps plus tôt. Maintenant la jeune ange restait à l’affut des informations sur le sujet. Et trés vite la présence du médaillon de Salomon dans ce musée à Londres fut connu. Ariel mit peu de temps à se téléporter sur les lieux pour en savoir plus. Elle arriva quelques minutes avant la fermeture, elle observa l'objet en question. Il était toujours là personne ne l'avait volé. Elle soupira de soulagement. Elle regarda autour d'elle, mais il y avait encore bien trop de monde pour qu'elle agisse. Disons qu'elle ne voulait pas que son visage soit connu comme celui d'une voleuse. Elle préférait aider les gens plutôt que fuir la police dés qu'ils la verront.

Elle chercha un lieu où se cacher et se glissa dans un couloir réservé au personnel. Elle entendit les visiteurs quittaient les lieux sous l'appel des guides, puis ce fut le silence pendant quelques minutes. Soudain, elle sentit la présence d'un démon. Elle grogna et remonta le couloir au pas de courses. Elle ouvrit la porte du couloir et vit Astaroth se penchait vers la vitrine. Elle leva le bras, quand Castiel et Hadriel arrivèrent à leur tour. Elle suspendit son geste quelques minutes pour les écouter parler.

Elle termina son geste pour envoyer valser le démon à l'autre bout de la pièce.
"Il t'a dit de reculer, me semble-t-il" gronda la jeune ange en fixant le démon du regard. Il avait de la chance qu'elle ne l'est pas empalé sur la lance du chevalier en fer dans le coin de la pièce. Elle se tourna vers Castiel et Hadriel, ils étaient sans doute là pour la même chose qu'elle.
"Bonsoir" fit-elle. Elle s'avança alors vers le médaillon et l'observa en soupirant. Comment pouvait-elle faire pour le prendre sans déclencher trop d'alarme et un afflux de gardes autour d'eux ? Mais à part briser la vitre, elle ne voyait pas d'autres solutions pour le prendre en main.

On ne pouvait jamais être tranquille ! Voilà qu'il s'intéressait à quelque chose et que de fichus anges venaient jouer les troubles fêtes. Forcément, il fallait que des viennent pour le gêner. Pourquoi rien ne pouvait se passer simplement, dire qu'il était arrivé là le premier. Bien sûr, cette priorité ne lui donner pas l'avantage, ni la permission de prendre l'objet et de partir sans que les autres ne bronches. On avait Hadriel, un ange qu'il avait croisé un peu plus tôt, Castiel qui était forcément là quand il ne fallait pas. Dire qu'il essayait de le tromper. "Si tu penses que c'est à un vieux singe que tu peux apprendre à faire la grimace, tu te trompes mon cher !" rétorque t'il en le regardant. Ceci n'avait rien d'une pâle imitation. Quand bien même, dans le doute, détruire une réplique ça ne fait pas bien de mal et ça ne coute rien. Avant qu'il ne puise ajouter quoi que ce soit, quelqu'un d'autre arriva. Ariel. Clairement, il n'avait pas du tout envie de la voir. Un ange de plus, voilà qui n'était pas très équitable tout ça.

Cette pétasse envoya valser le démon, alors que pour l'heure, il n'avait rien fait de mal. Le Duc atterrit lourdement sur le sol. C'est bon, il était énervé. Rapidement, il se releva et envoya divers objets sur Ariel, tant pis si c'était des objets anciens. "On t'a pas sonné toi. Dégage !" ordonne t'il à l'ange, il n'attaquait qu'elle pour le moment mais gardait les deux autres en vu. "Vous croyez que je vais vous laisser vous emparer du sceau de Salomon ? Et puis quoi encore ? Pourquoi est-ce que je laisserais ça à des anges ? Hors de question !" déclare t'il bien énervé. Hors de question de laisser un objet aussi précieux à des anges, surtout quand ça concerne les démons. Même si ce n'est pas censé marcher, le risque est toujours là et il ne va pas le courir.

Castiel, constatant lui aussi la présence du démon entre les murs du musée, ne tarde pas à sortir de l'ombre en essayant de le tromper, sûrement pour gagner du temps, mais Hadriel n'est que moyennement convaincu de l'efficacité de la chose ; bingo, Astaroth réplique, avant que Ariel n'intervienne à son tour, envoyant valser le démon un peu plus loin avant de se tourner vers les deux anges pour les saluer. Décidément, c'est la réunion, ce soir...

Le corps d'Hadriel se tend lorsque Astaroth s'en prend à Ariel, vexé par son attaque, et même s'il reste immobile, il ne peut s'empêcher de souffler :

Navré, Astaroth, mais celui-là, tu ne peux pas y toucher.

Il se rapproche lentement du socle de verre sous lequel se trouve le sceau, l'observant sous toutes les coutures, avant de se redresser et de reprendre :

De toute façon, il y a clairement une discussion à avoir entre nous, car aucune des deux parties présentes ne voudra lâcher son morceau. Alors soit on discute, soit on se tape dessus. En ce qui me concerne, je préférerais la première solution, mais s'il faut qu'on se batte, je n'hésiterai pas une seconde.

Il lance un regard à Ariel, puis Castiel, et continue :

Nous sommes trois anges contre un démon, fût-il puissant, fût-il le Duc des Enfers. Est-ce que tu tiens vraiment à ce qu'on se batte ? Parce que honnêtement, à trois contre un, les statistiques sont plutôt en notre faveur...

Pendant qu'il parle, il fait signe à Ariel et Castiel de se rapprocher, désignant le sceau d'un geste de la tête. C'est une façon de gagner du temps, mais quoi qu'il en soit, s'il doit y avoir combat, au moins un ange pourra s'occuper de libérer le sceau pendant que les deux autres retiennent l'attention du démon un maximum. Le renvoyer en Enfer serait une option envisageable, mais vu la puissance d'Astaroth, cela risque d'être compliqué... Autant se contenter, s'ils doivent en arriver à de telles extrémités, de le blesser suffisamment pour marquer leur victoire.

Reportant son attention sur Astaroth, Hadriel attend la suite, le corps tendu, prêt à réagir quoi qu'il se passe ; il est sûr d'une chose, c'est que tout peut arriver à cet instant précis.

La jeune ange fixait le démon, soudain il envoya un tas d'objets vers elle. Ariel baissa la tâte au premier, mais arrêta les autres avec ses pouvoirs télékinétiques. Elle les reposa sur le sol avec autant de délicatesse qu'elle le pouvait. Ariel ne pouvait pas laisser les démons mettre la main sur le sceau de Salomon. Ariel n'était pas non plus pour la bagarre mais elle savait se battre et ce ne serait pas la première fois qu'elle croisera le fer avec Astaroth. Elle continuait de le fixer du regard, Hadriel annonça qu'ils étaient trois contre un. Ariel soupira et serra les dents, elle s'approcha de ses frères. Ils étaient en effet dominant dans cette histoire.
"A mon avis, tu devrais... quitter les lieux, ça sera mieux pour toi, grommela la jeune ange. Elle ne pouvait pas laisser le démon mettre la main sur cet objet si puissant, quand bien il ne pouvait pas vraiment servir. Castiel voulait régler cela en paix, elle fronça les sourcils, c'était pour l'occasion unique d'en finir avec ce démon.

Ariel ne dit rien mais elle n'aimait pas l'attitude de Castiel. Elle soupira et secoua la tête, c'était peut-être elle qui ne voyait pas assez clairement les choses. Mais Astaroth était un démon, les anges tuent les démons. Ils avaient l'occasion d'être à trois contre un an et personne ne voulait rien faire. Il leva les mains en signe de paix, super faire la paix avec un démon et puis quoi encore. Surtout avec le duc des enfers. Ce n'est pas son meilleur ami qui a été possédé par ce démon. Bon aprés tout, elle s'en fiche.
"Prends le alors ce médaillon au lieu de faire du blabla pendant deux heures," gronda Ariel. Elle poussa doucement Castiel vers le présentoir et fixa Astaroth pour voir si il allait tenter quoique ce soit contre eux. La jeune ange le défiait presque du regard d'agir pour voir un peu de quoi elle était capable ou de voir ce qu'ensemble, ils étaient capable de faire ou pas.

Les anges étaient comme toujours une vaste blague. Déjà ils arrivent comme un cheveu sur la soupe, ce qui est, il faut le dire, désagréable. Mais en plus, il a fallu que Ariel pense ça bien d’attaquer Astaroth. Si se sont des représailles qu’elle souhaite, elle en aura. Le plus drôle, c’était d’entendre Hadriel dire qu’ils pourraient parler plutôt que de s’attaquer. Ceci arracha forcément un rire de la bouche du Duc des Enfers. Un ange qui dit qu’il faut parler, alors que l’une des leurs vient d’attaquer. Ne serait-ce pas l’hôpital qui se fout de la charité ? ‘‘Rappelle moi, qui a attaqué qui en premier ? Et tu viens me parler de discuter ? Est-ce que tu serais pas un peu en train de te foutre de ma gueule ?’’ demande le démon quelque peu agacé. S’il y en a bien un avec qui on peut essayer de discuter et négocier c’est lui, mais faut pas le prendre pour un con non plus. Après, on va dire que les démons sont des brutes, faudrait peut être revoir le cas des anges.

Le trio pensait que le nombre fera d’eux les grands gagnants de ce soir. C’est mal connaître le Duc qui a plus de ressource qu’il n’en a l’air. ‘‘Vous croyez me faire peur parce que vous êtes trois ? S’il vous plait, pas de ça avec moi !’’ lance t’il. Qu’est-ce qui leur dit qu’il est vraiment seul, hein ? Astaroth à pas mal de sbire, il se pourrait qu’il en ait pas loin d’ici. ‘‘En tout cas, l’excuse du nombre n’en est pas une pour que j’abandonne, je préfère vous prévenir,’’ signale t’il au groupe.

Une impasse ? On dirait bien que c’en est une. Comme pour mettre le feu au poudre, Ariel poussa Castiel vers là ou se trouvait le médaillon. Vraiment, c’est une sacrée garce celle là. ‘‘Pas un pas de plus Castiel. Dis moi Ariel, on dirait que t’as juste envie de te battre !’’ remarque t’il. ‘‘Tu n’as donc aucune envie de voir s’il est possible de régler ça sans violence ? Les anges c’est plus ce que c’était, t’es peut être pas loin d’être un démon finalement pour agir de la sorte !’’ lance t’il histoire de la narguer. Au bout d’un moment, quand on le cherche, on le trouve. ‘‘Soyons clair, je n’ai pas l’intention de vous laisser cet objet et vous non plus ? Qu’est-ce qu’on fait ? On reste là à se regarder dans le blanc des yeux puis on se met à danser Kumbaya ?’’ s’interroge t’il.

Castiel tente de raisonner Astaroth, puis Ariel enfonce le clou, mais dans le fond, Hadriel se doute que la confrontation est inévitable ; ils vont devoir se battre contre le Duc, ou tout du moins tout faire pour qu'il ne mette pas la main sur l'artéfact, même s'il ne peut pas l'utiliser. Eux non plus, d'ailleurs... Mais passons.

Hadriel reste attentif pendant qu'Ariel pousse Castiel à prendre le médaillon, prêt à réagir si besoin. Le jeune ange hausse un sourcil lorsque Astaroth l'accuse d'avoir commencé à attaquer, et il ne peut s'empêcher de répliquer :

Je n'ai pas ouvert les hostilités, contrairement à toi. J'ai juste prévenu que je ne voulais pas qu'on se batte, mais il est probable qu'on en vienne à cette extrémité... Donc on va faire avec.

Effectivement, malgré le fait qu'ils soient trois anges contre un démon, Astaroth n'a pas l'intention d'abandonner. Seigneur, ce que les démons peuvent être bornés, quand ils s'y mettent... Mais n'empêche qu'il essaie de mettre le doigt là où ça fait mal en s'en prenant verbalement à Ariel pour la narguer : effectivement, des trois anges, c'est elle qui a le moins envie de discuter avec le démon, mais Hadriel peut la comprendre. Après tout, plus vite ils seront partis avec l'artéfact, mieux ce sera, mais en attendant que ça soit possible, il fait de son mieux pour gagner du temps, et pour l'instant, ça marche. Car pendant qu'ils "discutent", il peut réfléchir, essayer de trouver un plan pour coincer le démon et l'empêcher ainsi de poser la main sur l'artéfact, mais force est de constater qu'il va falloir improviser quelque peu. Et ça, Hadriel n'aime pas du tout.

Poussant un léger soupir, le jeune ange se rapproche lentement du socle, gardant Astaroth dans son champ de vision, avant de lancer un regard à Ariel et Castiel pour leur faire comprendre qu'il gagne du temps, et de répondre :

Alors, très honnêtement, je ne pense pas qu'on resterait longtemps à se regarder dans le blanc des yeux, ni à danser Kumbaya ou que sais-je encore... Mais à vrai dire, je suis curieux. Comment as-tu su que le sceau serait ici ? Encore un de tes larbins qui t'a prévenu ? Après, tu ne pourrais pas le manipuler, j'avoue que je ne vois pas trop l'intérêt de ta présence en ces lieux...

En espérant que la diversion dure assez longtemps pour permettre aux anges de partir avec le sceau...

Ariel espérait que Castiel va prendre ce médaillon et quittait les lieux avec. Elle n'avait pas envie de se battre contre le démon, contre Astaroth, le duc des enfers. Mais elle ne va pas non plus rester sans rien faire si il tente quoique se soit. La jeune ange se tient contre droite, attentive et sur ses gardes face au démon. Elle n'a pas l'intention de bouger pour former une parade pour laisser le temps à Castiel de faire son travail.
"Je n'appelle pas vraiment ça une attaque, une petite bousculade, si tu veux" dit la jeune ange avec un air sérieux. Elle continuait de fixer le démon. Elle sentait que derrière elle, Castiel semblait s'activer. Hadriel était là aussi pour soutenir la récupération du médaillon.

Astaroth leur dit qu'il allait rester avec eux pour danser Kumbaya, bon ce n'était pas tout à fait ce qu'il avait dit, mais la jeune ange avait compris qu'il n'avait pas l'intention de quitter les lieux sans avoir essayé d'avoir ce médaillon ou bien d'avoir croisé le fer avec les trois anges. Ariel ne savait pas si ce n'était pas une bien meilleure de quitter les lieux. Castiel avait en main le médaillon, il ne reste plus qu'à se téléporter à l'autre bout du monde pour s'occuper de cet artefact, le cacher ou le détruire. Elle peut rester face au démon avant de quitter à son tour les lieux, tout comme Hadriel. C'était sans doute ce qu'il y avait de mieux à faire.

Astaroth essaya de mettre la jeune ange en colère en lui faisant des remarques méchantes. Ariel savait qu'elle n'avait rien d'une démone, même si elle avait eu l'occasion de commander une armée de démons. Mais cela ne faisait pas d'elle une créature des enfers pour autant.
"Tu peux toujours... parler, ça n'a pas d'importance" dit la jeune ange. Elle n'avait pas l'intention de se battre. Elle préférait que tout le monde quitte les lieux, et eux avec le médaillon.

"Tu as réussi à mettre la main sur le médaillon?" demanda Ariel à Castiel, sans se retourner pour ne pas quitter le démon du regard. "Peut-être que tu devrais quitter les lieux au plus vite" ajouta-t-elle. Toi aussi Hadriel.
La jeune ange espérait qu tout se finira bien pour Hadriel et Castiel. Dans son cas, ce n'était pas le plus important, ça fait des années qu'elle pense qu'elle ne devrait plus être sur Terre depuis longtemps.

"Que ce soit toi ou l'un des tiens, c'est tout de même vous qui avez attaqué les premiers. Pour des créatures qui pensent être pacifique, on reviendra sur la question..." rétorque Astaroth à Hadriel. Faut pas le prendre pour un con. C'est Ariel qui a attaqué la premier, c'était normal qu'il réplique pour lui rendre la monnaie de sa pièce.

Le Duc n'était pas dupe, il savait que la conversation pouvait être un moyen pour les anges d'essayer de faire diversion. Ce n'est pas parce qu'il parlait, qu'il n'était pas attentif à ce que faisait cet idiot de Castiel. L'amulette était quand même quasi sous ses yeux dessous sa cloche de verre. "Mon cher Hadriel, ce n'est pas parce que je suis un démon, que je ne suis pas au courant de certaine chose. Un objet comme celui-ci, penses tu que j'en ignore son existence ? J'ai de nombreux sbires qui travaillent pour moi et qui font ce que je demande. Le sceau de Salomon n'est qu'un objet parmi tant d'autres que je recherche." En même temps, comment ignorer un objet qui peut vous faire contrôler un démon. Certes, ceci ne marche qu'avec le défunt Salomon, mais il préférait l'avoir, même si c'est censé être utile à personne.

Le Duc avait bien vu que Castiel avait pris l'Amulette. Est-ce qu'ils le prenaient tous pour un idiot ? C'était lamentable de voir leur naïveté. Faisant l'ignorant, histoire d'entrer dans leur jeu, il les laissa croire qu'ils avaient remporté la partie. Voilà que Ariel demandait à Castiel de peut-être partir avec le médaillon. C'est le moment précis que Astaroth choisi pour utiliser sa télékinésie sur la main de l'ange afin de le faire lâcher et faire tomber l'artéfact plus loin. Ce dernier roulant sous des meubles, pour l'heure, personne n'avait vu ou il était, mais quelque part dans la pièce. "Vous devriez savoir que ce n'est pas à un vieux singe qu'on apprend à faire des grimaces... Je suis vraiment déçu. Vous pensiez vraiment que ça allait marcher ?" demande t'il un peu moqueur.

Bon. La situation tend à échapper à Hadriel, malgré ses efforts pour gagner du temps et essayer tant bien que mal de permettre à Ariel et Castiel de récupérer le médaillon avant Astaroth, même si ce dernier n'est clairement pas dupe de la manœuvre. Il faut reconnaître que le démon est plus subtil que la majorité de ses congénères, et que ça allait forcément finir en affrontement d'une façon ou d'une autre. Pour l'instant, malgré l'initiative d'Ariel, ça ne dégénère pas, mais ça ne saurait tarder...

La preuve, une fois Castiel avec le médaillon en main, ce dernier se retrouve rapidement expulsé sous un meuble par la télékinésie d'Astaroth, au grand dam d'Hadriel qui ne peut retenir un léger soupir agacé :

Pourquoi faut-il toujours que les démons compliquent les choses, sérieusement ?

Mais bon, soit. Le médaillon est hors de vue du jeune ange, d'Ariel et du démon, cela ne peut signifier qu'une chose : un combat général doit avoir lieu pour déterminer le gagnant du précieux artéfact. O joie... Pas que Hadriel ait peur de se battre, loin de là, mais il a conscience que, par sa jeunesse, il sera forcément une cible idéale pour Astaroth ; Ariel a beaucoup plus d'expérience que lui, il peut donc lui laisser l'initiative du combat, ou tout du moins mener la danse, lui-même suivrait les ordres sans poser de questions.

Reculant près de son aînée, sans quitter Astaroth des yeux, Hadriel finit par reprendre :

Bon, je crois qu'on n'a pas le choix... Dommage, au moins j'aurai tenté.

Se tournant vers Ariel, il se penche à son oreille et lui souffle :

Il va falloir se battre, je pense. Tu es sûrement meilleure que moi, je peux te laisser prendre la main pour le combat tout en te donnant un coup de main, et une fois qu'on l'aura terminé, on cherchera le médaillon. Il est forcément dans cette pièce, il n'a pas pu glisser bien loin.

Il attend une réaction d'Ariel, puis reporte son attention sur Astaroth, glissant sa main derrière son dos pour dégainer légèrement une lame angélique, le plus discrètement possible, et conclut :

Hé bien... Advienne que pourra, je suppose.