Billie - Fiche terminée

1991 – Naissance d’une Archer
Billie Verona Archer, c’est le nom que je porte depuis le jour de ma naissance. Je suis fière de porter le nom de la famille de ma Mamoune et d’avoir un prénom aussi original. Peu de personnes de ma génération le porte. C'est vrai, vous avez déjà vu une mère appelé sa fille Billie Verona ? D'ailleurs, je ne sais toujours pas pourquoi je porte ces deux prénoms. Peut-être parce que Billy était le prénom de son arrière-grand-père maternel. Verona ? Il me semble que c'est une ville d'Italie. Y en a bien qui se nomme Paris ou London, alors pourquoi pas Verona. Sinon, je suis née le 5 juin 1991 dans une petite clinique à Cardiff.

1991 à 2000 - Grandir sans père, mais avec une mère adorable
Depuis que je suis toute petite, je vis uniquement avec ma maman. A l'école quand la maitresse demande qui est mon papa et ce qu'il fait, je réponds que je n'ai pas de papa. Les autres élèves, certains pas tous, ont tendance à se moquer de moi pour cela. Je ne comprends pas, il n'y a rien de mal à vivre uniquement avec sa maman. Je ne manque de rien. C'est vrai un papa c'est quoi ? C'est une image masculine ? Je ne sais pas vraiment ce qu'est un papa. Je sais que je n'en ai pas, j'en souffre parfois, mais la plupart du temps je suis très heureuse avec maman, papy, mamie, tonton Gégé et mon cousin. Pas de quoi pleurer pour un papa. Bon c'est vrai qu'après, je ne vois pas beaucoup ma famille puisqu'il n'habite pas du tout au Royaume-Uni, mais plutôt aux États-Unis.

Avec Maman, on ne part pas vraiment en vacance, elle travaille beaucoup pour pouvoir me payer l'école, la maison, l'équitation, le foot. Oui je suis une fille qui fait du football et alors ? Je ne vois pas pourquoi il n'y aurait que les garçons qui auraient le droit de courir après un ballon. Bon, c'est vrai que maman n'était pas trop pour, elle voulait que je me lance dans la danse, le patinage, la gymnastique, que des sports qui ne sont pas fait pour moi. J'aime courir et donner des coups quand cela ne va pas, le football est donc un sport qui me convient, je pense. Le foot ? J'ai commencé dans les tous petits, je devais avoir cinq ou six ans. Me changer avec les garçons ne me dérangeait pas vraiment. Puis avec le temps, je finis par jouer avec que des filles, c'est rare d'avoir une équipe composée uniquement de fille. J'ai été pendant un an avec cette équipe. Bah, j'aurais bien continué, mais je n'ai pas pu. C'est qu'un malheur est venu assombrir ma petite vie bien tranquille.

C'était un dimanche, avec maman on se rendait dans un parc d'attraction pas très loin de la maison. Elle disait qu'il fallait que je sorte, que je me change les idées, qu'il fallait que j'oublie toutes ces personnes qui me disaient que je n'étais qu'une grosse tête, qui n'avait pas d'ami, qui était homosexuelle.... Pourquoi le fait que je porte des pantalons, que je joue au foot et que j'ai les cheveux courts fait de moi une fille qui aime les filles ? C'est certain, les gamins n'agissent que comme des gamins qui n'ont rien de mieux à faire que de se trouver une tête turc. Puis à mon âge, je ne m'intéresse ni aux garçons, ni aux filles, je joue à ce que je veux et c'est tout. Je disais quoi ? Ah oui, le parc d'attraction ? Je n'en ai jamais vu les couleurs. Sur la route, maman a perdu le contrôle de la voiture, à moins que ce ne soit l'autre voiture qui est sortie de sa route. Les deux voitures se sont rentrées dedans, j'ai fini par être inconsciente. Je me suis réveillée dans un endroit que je ne connaissais, cela me faisait peur. J'ai regardé à droite, à gauche, en haut, les murs étaient blancs, il y avait des fils un peu partout, un bip qui s'accélérait rapidement. Je crois bien que c'était moi qui faisais cela, enfin mon coeur et ma peur de l'inconnu. Les médecins sont venus pour voir comment je me portais, mais je n'écoutais rien, je voulais seulement voir ma maman. Plus tard, mes grands-parents sont venus me voir, c'était gentil de leur part, mais je voulais voir ma mère. Pourquoi ne pas me dire où elle était ? J'irais la voir avec des béquilles ou un fauteuil roulant au choix.

Auguste, mon grand-père a fini par m'apprendre de la façon la plus délicate qu'il a trouvé, de me dire que ma maman était partie pour toujours. Au départ, je ne comprenais, je la voulais auprès de moi, je n'arrêtais pas de l'appeler, mais Mamie Céleste est venu me prendre dans ses bras avec Dylan (oui il était présent aussi). Je ne voulais pas voir la vérité en face, elle ne pouvait pas être partie de terre et me laisser seule dans ce monde hostile. Un monde qui n'avait pas l'air de m'apprécier énormément. Papy a dit que lorsque j'irais mieux, je partirais avec eux en Amérique. Une bonne idée ? Je ne sais pas sans doute. Le moyen de ne plus penser à l'accident, un moyen de tout recommencer depuis le début.

12 décembre 2000 - Au revoir Cardiff, Bonjour Virginia Beach
C’est le 12 décembre de l’année 2000 que j’ai dit Au revoir à la maison où j’ai passé neuf ans de ma vie. Les souvenirs avec maman étaient beaucoup trop nombreux pour rester dans cette maison. Puis papy et mamie avaient leur maison aux États-Unis, je pourrais voir un autre coin que ma petite ville de Cardiff. C’est vrai que cela fait mal de tout quitter pour une ville que je ne connais pas. Seulement, cela sera surement mieux qu’ici. Je n’aurais plus les petites filles pourries gâtés qui pensent qu’elles sont uniques et meilleures que tout, elles ne seront plus là pour me rabaisser. Oui, je pourrais vivre plus heureuse. Pleurer ? J’ai pleuré la disparition de ma mère pendant bien longtemps, je pense qu’elle ne voudrait pas que je devienne un automate. Au contraire, elle souhaiterait me voir sourire, jouer, rire, grandir, parler avec des gens. Je regarde une dernière fois la maison qui me fait face et détourne la tête pour écouter ce que me raconte Dylan. Il est très gentil et prévenant avec moi, je l’adore. Il est beaucoup plus âgé que moi, il est né 15 ans avant moi, mais on est quand même très proche.

Au revoir Cardiff et mes malheurs, Bonjour Virginia Beach et ma nouvelle vie.

2001 à 2005 - Vivre sous les moqueries de ces pimbêches
J'y ai cru pendant un moment, un bref instant. J'avais le sourire aux lèvres, j'allais faire mon entrée dans ma nouvelle école. Je pensais vraiment pouvoir y arriver. Recommencer une nouvelle vie. J'avais pris l'initiative de porter des robes et des jupes avec des hauts, je ne voulais pas que l'on se moque de moi pour ma tenue vestimentaire. J'avais déjà trop donné. Certes on voyait la cicatrice de ma jambe, seule blessure visible de mon accident de voiture, je n'avais pas vraiment gardé de séquelles autrement. J'avais suivi une rééducation me permettant de retrouver mes capacités, j'ai eu du mal, mais aujourd'hui, je peux courir comme avant.

Je n'ai pas cherché s'il y avait une équipe de foot, je sais qu'en Amérique il préfère le football américain, c'est un peu comme le rugby. Je joue de temps en temps avec Evariste, un garçon avec qui j'ai sympathisé à l'école. C'est d'ailleurs l'un des rares qui me parle. J'ai fini par faire abstraction de ce que raconte les abrutis qui sont membres de mon école. Franchement à part bouger des pompons et montrer leurs muscles, les gars et les filles n'ont pas trop de jugeotes. Du coup, je suis contente de pouvoir compter mes amis sur les cinq doigts de ma main. Autrement, j'ai continué l'équitation, mamie m'a inscrit dans un club de riche. Je ne vous dis pas les numéros que je peux trouver. Il y a des exceptions avec qui je prends le temps de parler. Certains sont vraiment adorables et je ne peux m'empêcher de faire des câlins, c'est plus fort que moi.

C'est mon quatorzième anniversaire, Dylan est venu spécialement pour me le souhaiter. Il est un peu fêlé je trouve, faire la route depuis Huntfield pour me dire Bon Anniversaire. Il aurait très bien pu me le dire par téléphone. Monsieur a trouvé l'excuse de dire qu'il était dans le coin pour affaire, on va dire que je le crois. Je ne veux pas qu'il boude. Il a beau avoir 29 ans, il agit comme un vrai gamin parfois. Cela fait peur, je vous l'assure. C'est encore que je me demande comment il fait pour ne pas cramer sa cuisine, il ne doit pas vraiment s'en servir. Bref, Evariste aussi est venu, mais lui d'un côté, je l'avais invité pour toute la journée. Il a même dit qu'il viendrait avec moi au club d'équitation. Il est mignon quand il est jaloux. Mais je ne comprends pas pourquoi il l'est. C'est vrai Evar et moi, c'est à la vie, à la mort, on est meilleur ami, je ne vois pas ce qu'il y aurait d'autres entre nous. Oupss, Gaëtan a un bel oeil noir maintenant. Evar est vraiment imprévisible parfois. C'est moi qui ai autorisé Gaëtan, à faire ce qu'il a fait. Ah, je vous jure, je ne comprendrais jamais rien aux garçons. Ils sont désespérants parfois.

Mai 2005, Mamie n'a pas supporté le décès de papy alors elle est partie de le rejoindre. Je me retrouve encore une fois à faire des cartons. Je ne sais pas chez qui je vais aller cette fois. Une chose est sûre, je n'ai pas envie de finir dans un orphelinat où un établissement de ce genre. Chez mon père ? Faudrait déjà que je sache qui cela peut-être. Dylan ? Oui, peut-être, enfin je n'ai pas envie d'empiéter sur son territoire. Evar me répète qu'il va me suivre dans ma nouvelle ville, euh oui ok si tu le dis. Je suis un peu septique, j'avoue. C'est que je ne suis pas sûr que la maman d'Evar laisserait son bébé partir loin d'elle. Je crois que je vais bien rire à le voir essayer de convaincre sa petite maman.

2005 à 2008 - S'occuper de soi-même et vivre avec un fantôme
Juin 2005, j'ai emménagé depuis quelques jours chez Dylan, mon cousin. Il a un grand appartement pour lui tout seul, enfin plus maintenant. Evariste ? Eh bien, il a réussi à convaincre sa mère de le laisser partir avec moi, je ne sais pas comment il a réussi mais bon. Au départ, on a du dormir dans la même chambre, bah oui le temps que Dylan transforme sa pièce fourre-tout en troisième chambre. Je l'adore Evar, c'est connu, mais alors j'étais vraiment gênée de dormir avec lui. Etre en maillot de bain devant un garçon est déjà bien gênant, alors être débardeur/short ou alors simple nuisette me met vraiment mal à l'aise. Surtout qu'Evar n'arrête pas de me regarder bizarrement, il devient tout rouge par moment. Je ne comprends rien à ses réactions. Encore heureux qu'on ne se soit pas surpris dans la salle de bain. Vous saviez qu'Evar est dans l'équipe sportive du lycée ? Je ne pensais pas qu'il y entrerait. Enfin passons.

Année 2008, une année un peu bizarre. Je suis en dernière année au lycée, terminal ou 12th grade comme vous le souhaitez. Je suis dans la même classe qu'Evar. Ma vie est beaucoup mieux qu'avant ? Euh, j'en doute. Oh je n'ai plus toutes ces moqueries, maintenant les gens ont l'habitude de voir ma cicatrice. Seulement, il y a des choses qui ne sont pas censée exister qui devrait rester bien dans leur monde. C'était il y a quelques mois, je faisais du ménage comme toujours, Dylan n'était pas là. D'ailleurs il est souvent absent, pour le travail parait-il. J'ai du mal à croire que son vrai métier est avocat. Avocat, on ne quitte pas l'état pratiquement tous les jours et pour plusieurs semaines.

Je disais quoi ? Ah oui, le ménage, c'est en le faisait que j'ai découvert des livres vraiment étranges et ne parlons pas des documents qu'il avait imprimé. Cela parlait de vampire, démon... et des choses vraiment étranges. Quand Dylou est rentré, j'ai mis les papiers devant ses yeux et j'ai demandé des explications. Il disait que ce n'était pas mes affaires, que je n'aurais pas dû toucher à ça, qu'il ne voulait pas m'embarquer là-dedans. Mais m'embarquer dans quoi ? Alors, il a raconté, ce qu'il était vraiment. Un chasseur, oh non pas un chasseur de petits gibiers. Si ce n'était que cela. Non monsieur traque des êtres surnaturels. Vous savez quoi ? Depuis je fais la sourde oreille, je ne veux pas entendre parler de ça. Je ne veux pas me retrouver de cette chose, ce n'est pas pour moi. J'aurais mieux fait de ne pas naitre.