Teri Carson (Terminée!)

Mes parents étaient sûrement les gens les plus charmants du monde. Ma mère était une journaliste et mon père était un enseignant de mathématique. Ils se sont rencontrés à l’université et, comme dans les films, ils sont tombés amoureux et rapidement ils vivaient ensemble. Et quelque temps plus tard, je faisais mon entrée dans ce monde en braillant de tous mes petits poumons. Je vous dis, mes parents étaient dignes d’un conte de fée. Ils s’aimaient, m’aimaient et ils avaient une jolie petite vie dans la ville de Redmond. Je me souviens bien de ma mère, j’étais une petite gamine de 4 ans que je la suivais partout, j’ai quelques images encore parfois d’elle. Mais tout a changé quand elle tomba enceinte de mon frère. J’avais hâte d’avoir un petit frère! C’était génial! Je n’aurais plus à m’amuser toute seule! J’ai même aidé à choisir le nom de mon frère et ma mère m’a fait pratiquer mon art de la peinture pour sa chambre. J’étais nulle, mais mes parents ont été gentils et on laissé l’arbre que j’avais dessiné sur le mur.

Mais ma mère n’eut même pas l’occasion de tenir Zack dans ses bras. J’avais peut-être 4 ans, mais quand mon père revint le lendemain de la naissance de mon frère en pleurant, je compris que c’était maman. Pourquoi? Je ne sais pas, il aurait pu arriver quelque chose à mon frère, mais non… mon grand-père qui me gardait à se moment aussi pleurait. Mon père m’a ensuite tout expliqué, ça été difficile, parce que je ne pouvais pas croire que je ne verrais plus ma maman, mais il m’a expliqué qu’il fallait être fort et prendre soin de Zack maintenant. C’est vrai que c’était vraiment important. Papa changea pour toujours à partir de ce moment. Mais il prenait soin de nous au meilleur de ses capacités. Je pris soin rapidement de mon petit frère. Il était si adorable et il ressemblait beaucoup à maman. Heureusement que mes grands-parents épaulaient beaucoup mon père. Entre le travail et nous, il n’avait presque pas de temps pour lui. En même temps, je me doutais qu’il avait besoin de s’occuper, sinon il ne penserait qu’à la mort de maman. Il l’aimait tellement…

Bref, sinon j’eus une adolescence normale, mais pas une grosse crise d’adolescence, je n’avais pas de temps pour ça. J’étais très mature pour mon âge, douée à l’école et j’étais une solitaire, donc j’avais quelques amis et ça me suffisait largement. Je passais beaucoup de temps avec mon frère, on s’entendait bien et il se reposait beaucoup sur moi. J’étais son amie et sa confidente.  C’est dans cette tranche de ma vie que je décidai que je voulais être journaliste, comme ma mère. Depuis que je savais écrire, je passais mon temps à noter des choses ici et là, faire de petites histoires, j’en faisais pour mon frère quand il était enfant et il adorait. Ça m’a semblé bien évident que j’allais faire ce métier et je voulais aussi aller étudier à l’étranger. Pour m’aérer un peu l’esprit ailleurs, prendre le temps de réfléchir.

Notre père tomba gravement malade vers la fin de mes études, il avait le cancer. Ce n’était pas particulièrement surprenant, il avait été rongé par la peine depuis la mort de ma mère, il n’y avait presque pas eu de Noël où il ne pleurait pas sa mort… quand j’eus 19 ans, il décéda. J’avais terminé mes études, mais je n’avais pas été à l’université, je m’occupais de lui. Mon frère avait tout juste 16 ans quand il mourut, mais lui aussi était fort. Je voulus rester avec lui le temps qu’il termine ses études, mais préféra que je parte, comme je le souhaitais. Notre grand-père s’occuperait de lui et ensuite il poursuivrait ses études. J’hésitai longtemps, mais je finis par suivre son conseil, il avait besoin d’une petite période seul et moi d’aller loin d’ici.

Je partis pour deux ans en Angleterre. Je visitais le pays et les alentours, revins une fois par année, j’avais travaillé très dur pour ce voyage, mais ça valait le coup. Je revins à 21 ans chez moi pour finalement m’établir ailleurs, à Huntfield. Je décrochais un excellent emploi grâce à mon excellent CV dans un journal, bien sûr je n’étais pas à mon top, mais l’expérience allait venir. Je rencontrais Kurt  à 26 ans. J’avoue que c’était surprenant même pour moi, en moins de temps qu’il faut pour le dire, nous vivions ensemble et nous étions heureux. Deux ans plus tard nous nous marions. Étonnant non? Nous étions heureux, c’était un homme simple et qui ne trainait pas dans mes pates, ça m’allait parfaitement.

C’est à la fin de mes 28 ans que tout dérapa soudainement. Mon frère arriva en larmes chez moi. Sa fiancée avait été assassinée…assassinée! La nouvelle me frappa, je la connaissais peu cette fille, mais assassinée?! Naturellement, je laissai mon frère vivre chez moi, il était totalement déboussolé le pauvre. Je pris soin de lui, le premier mois alla relativement bien, mais une fois Zack un peu remit tout se mit lentement à dérailler. Kurt et Zack… ne s’entendaient pas du tout. Je ne pouvais pas choisir entre les deux, j’étais perdue jusqu’au jour où Kurt changea. Mais…atrocement. Le moment où il est parti restera à jamais gravé dans ma mémoire, surtout que c’était la dernière fois que je le voyais. Je n’arrivais pas à croire qu’il était parti. Comme ça. Surtout que j’appris sa mort quelques mois plus tard…On m’a demandé de venir l’identifier à la morgue, mais en plus il y avait des…morsures? Je ne sais pas, j’avais peut-être mal vu, j’étais en état de choc… Oui, c’était probablement ça.

Malheureusement, trois mois plus tard, c’est mon frère qui se faisait également tuer. À peine remise du fait que Kurt avait été tué que je perdais mon petit frère. Le seul membre de la famille qui me restait. Je l’avoue, je suis devenue complètement hors-service durant quelques mois. Hantée par toutes ses morts mystérieuses et je l’avoue, même encore aujourd’hui, j’ai encore du mal la nuit. Ça va faire maintenant 6 mois que j’ai perdu mon frère, je suis de nouveau fonctionnel pour le travail et pour sortir de chez moi, mais pour le reste… je tente de ne pas perdre espoir.