III.01 - Et si je n'avais pas d'ailes? [Pv Anaëlle]

Lucifer est libre. Le dernier sceau venait d’être détruit et le Diable est donc sorti de sa cage. Gabriel avait assisté, tel un spectateur qui regardait une pièce de théâtre, l’évènement qui allait déclencher l’Apocalypse. Devrait-il avoir peur de ce retour ? Devrait-il être heureux d’avoir la chance de revoir son grand frère ? Il n’en savait rien. Il n’avait aucun sentiment particulier par rapport à ce retour, il savait simplement que beaucoup de choses allaient changer. Il allait y assister, mais il ne savait pas s’il allait participer à tout ceci. S’il avait quitté le Paradis pour la première fois, c’était parce qu’il ne pouvait supporter ses frères se disputer. Devait-il donc se mêler de cette histoire désormais ? Il n’en avait pas vraiment envie. Sa vie d’Embrouilleur lui convenait parfaitement. D’ailleurs, il ne jurait plus que par cela, s’étant créé sa propre légende afin de dissimuler toute trace de sa véritable nature. D’ailleurs, c’est cette nature qui lui plaisait beaucoup et il avait déjà trouvé sa nouvelle cible : Anaëlle.

Cette demoiselle avait perdu la mémoire il y a quelque temps déjà et elle s’était faite enrôlée dans les rangs d’un ange nommé Urakaba qui luttait pour libérer Lucifer. Gabriel avait déjà rencontré sa sœur il y a un certain temps. Il lui avait demandé de ne pas se faire passer pour le parfait petit soldat, mais pour prendre ses propres décisions. Malheureusement, elle avait perdu la mémoire et donc elle avait perdu toutes les informations que Gabriel lui avait données. Il avait donc décidé de s’attarder de nouveau de son cas, mais en utilisant une approche totalement différente. Il décida de l’envoyer dans un monde créé de toutes pièces où elle serait une humaine toute simple, sans aucun pouvoir. C’est dans un lit qu’Anaëlle se réveilla, par le bruit infernal que semblaient faire deux enfants près de la porte.

- Maman ! Maman ! Dépêche-toi, on va être en retard à l’école !

Les deux enfants débarquèrent dans la chambre d’Anaëlle. Ils étaient déjà prêts à partir à l’école !

Les enfants venaient d’aller réveiller leur mère. Ils étaient prêts pour aller à l’école alors qu’elle n’était même pas encore levée. Ils ne voulaient pas être en retard. Il faut dire qu’ils attachaient beaucoup d’importance à l’école et ça, c’était grâce à une éducation payante. Alors que les enfants quittèrent la chambre pour laisser leur mère se préparer, ils se dirigèrent vers le rez-de-chaussée pour prendre leurs affaires et attendre celle qui allait les conduire à l’établissement scolaire. Au passage, si Anaëlle passait par la cuisine, elle allait remarquer un petit mot de son mari qui lui souhaitait une bonne journée. Lui, il était gérant d’une petite entreprise qui marchait du tonnerre en ce moment. Personne ne pouvait expliquer pourquoi, d’ailleurs.

- Allez maman ! On va être en retard !

Une énième tentative pour être à l’heure à l’école. La cadette de la famille était celle qui insistait le plus, car elle ne voulait pas rater une seule minute de cours ! Une fois que leur mère fut prête, ils embarquèrent dans la voiture pour se diriger vers le chemin de l’école. Tout semblait merveilleux. La demoiselle était mère de famille, avait un mari qui l’aimait et toutes ces histoires d’ange et de créatures mystérieuses semblaient être derrière elle. Alors qu’elle conduisait calmement, un chauffard fou vint lui couper la route, l’obligeant à freiner brusquement jusqu’à rentrer dans une autre voiture. Heureusement, le choc n’avait pas été violent, mais la voiture n’allait certainement pas redémarrer. Le chauffard fou sortit en trombe de sa voiture, les yeux noirs charbon comme Anaëlle avait pu déjà le voir dans ce qu’elle pensait être un rêve.

Le type ouvrit la portière de la voiture et tira Anaëlle en dehors de cette dernière. Mais ce n’était pas elle la cible, mais les enfants, qui d’ailleurs, étaient terrorisés. Le démon extirpa les enfants de la voiture. Ils avaient beau se débattre, ils ne pouvaient rien faire. C’est alors qu’à côté de la mère de famille, tomba ce qui semblait être un poignard céleste. D’où venait-il ? Du rêve d’Anaëlle ? Un peu plus loin, une personne semblait observer la scène tout en dégustant une barre chocolatée.

Le démon voulait s’en prendre aux enfants d’Anaëlle. Pourquoi agissait-il ainsi ? Elle n’en savait certainement rien ! Mais quoi qu’il en soit, les faits étaient là ! Le démon avait jeté Anaëlle en dehors de sa voiture et s’apprêtait à s’emparer des enfants lorsqu’une lame tomba de nulle part près d’Anaëlle. Cette dernière s’empara du couteau pour se diriger vers le démon et l’attaquer. C’est à ce moment où la lame aurait dû se planter dans le corps du démon qu’un inconnu, un peu plus loin, discrètement, claqua des doigts et Anaëlle se réveilla dans un endroit totalement différent. Cet endroit était un hôpital. Elle semblait avoir été blessée par quelque chose. Ce qu’elle venait de vivre était un rêve ou la réalité ? Ou… aucun des deux ? Il n’y avait aucune indication.

- Elle s’est réveillée !

Une personne était au chevet d’Anaëlle et également ses enfants. Il n’y avait aucune explication de la raison de la présence d’Anaëlle dans cet hôpital. Peut-être que l’altercation avec le démon l’avait blessée ? Ou alors, c’était tout à fait autre chose. Mais lorsque la demoiselle reprit définitivement ses esprits, elle put voir que ses enfants avaient les yeux noirs. Les mêmes yeux noirs que le démon qui avait attaqué ses enfants tout à l’heure. Anaëlle avait beau faire ce qu’elle voulait, elle ne pouvait pas réagir, car elle était attachée. Pourtant, elle pensait ne pas l’être à son réveil. Les enfants démons s’approchèrent d’elle, le sourire aux lèvres, couteaux en main.

- Le Diable est de retour !

Disent-ils en chœur avant de planter les lames dans le ventre d’Anaëlle qui… Se réveilla de nouveau, dans un autre endroit.

- Docteur, elle est réveillée !

- Ah, super !

Le docteur entra dans la chambre où se trouvait Anaëlle. Il s’agissait de Gabriel.

- Alors, on a fait dodo comme un joli petit ange ?

Anaëlle venait de se réveiller une nouvelle fois. La pauvre, elle venait de vivre certains évènements qui n’étaient pas drôles et qui se succédaient étrangement bien vite. Elle semblait perdue, ne sachant pas vraiment ce qu’était la réalité et la fiction. Et ça, c’était bien le but de l’embrouilleur de mêler réalité et ce qui était factice. Anaëlle posait beaucoup de questions, mais pas les bonnes. Enfin, elle demandait quand même si elle était dans un rêve.

- Ohhh ! Tout doucement avec toutes ces questions ! Et non, tu n’es pas dans un rêve ! Enfin… Rien de tout ça n’est un rêve, après tout !

Gabriel claqua des doigts et les liens qui la tenaient auparavant s’ouvrirent. Il prit, dans sa poche, une barre chocolatée qu’il ouvrit avant d’en prendre un morceau. Il regardait Anaëlle, se demandant comment elle allait réagir à tout ça.

- Alors, ça fait quoi d’être humaine l’espace d’un instant ?

Il sourit en s’adossant un mûr, regardant Anaëlle dans les yeux. Oui, il savait qu’elle était un ange, mais elle devait certainement ignorer qui il était vraiment et ça, c’était le but du jeu.

- Je les trouve un peu fragiles, non ? Enfin, surtout avec les temps qui courent… L’Apocalypse, tout ça.

Il regardait toujours l’ange qu’il avait en face de lui. Elle allait enfin comprendre pourquoi il avait monté cette petite mascarade. Il voulait qu’elle comprenne que les humains étaient fragiles et en danger avec l’Apocalypse. Il voulait aussi lui montrer qu’elle devait réfléchir davantage plutôt que d’agir simplement.

Gabriel était enfin apparu à l’ange Anaëlle. Il jugeait bon de se montrer après avoir « joué » un peu avec son esprit. Il savait qu’Anaëlle était fragile à ce niveau-là, car elle avait perdu la mémoire il y a un certain temps. Elle était donc formatée et pourtant, son disque dur possédait encore toutes les informations, mais elles étaient enfuies au plus profond d’elle. Alors oui, Gabriel l’avait mise dans une mauvaise réalité, la perturbant davantage, mais c’était nécessaire. Il ne faisait pas cela uniquement pour s’amuser, bien que ça l’amusait quand même de faire ça ! Non, il y avait une raison à tout cela et il comptait bien l’expliquer à Anaëlle de manière assez floue, comme il aimait le faire.

L’Embrouilleur avait parlé d’Apocalypse à la demoiselle. Mais elle ne semblait pas y prêter fortement attention pour le moment, car elle voulait surtout savoir qui elle était. L’Embrouilleur fit un petit sourire en la regardant, penchant un peu sa tête sur le côté.

- Oh… c’est vrai que tu as perdu la mémoire il y a quelque temps ! Ma pauvre… Mais tu es un ange !

Alors, pourquoi la mettre dans une réalité en tant qu’humaine et pas ange ? Il y avait une raison à tout ceci. Gabriel n’agissait jamais sans raison, surtout pour les personnes comme Anaëlle qui avaient besoin d’aide.

- Les personnes qui ne savent pas qui elles sont deviennent des proies faciles à la manipulation ou la machination. J’aime bien perturber les gens, j’adore ça même ! Mais si je me suis amusé avec toi, c’est pour que tu te rendes compte que tu n’es pas n’importe qui et que l’on pourrait profiter de tes petites ailes !

Il fit un petit sourire en faisant un petit geste de la main droite.

- Rho allez, fais un sourire ! Je ne vais pas te tuer.

La pauvre Anaëlle était totalement perdue. Elle avait perdu ses souvenirs, en premier lieu, et puis Gabriel était amusé à jouer avec son esprit pour lui faire perdre pied. Anaëlle était donc dans une situation compliquée et elle devait malheureusement faire avec. Mais bien que l’Embrouilleur puisse paraitre hostile aux yeux de l’ange, il ne l’était pas vraiment. Il aurait pu la laisser dans le flou, la laisser se débrouiller toute seule dans ce flot de souvenirs qui pouvaient se contredire et qui pouvait la rendre dingue. Non, il était là pour l’aider. L’ange ne semblait pas vouloir sourire et elle pensait que Gabriel était la personne qui lui avait pris ses souvenirs. Elle pensait même qu’il travaillait avec Castiel.

- Castiel ? Sérieusement ? Non ! Je ne travaille pour personne et encore moins pour quelqu’un d’aussi coincé que Castiel.

Il fit un petit sourire en regardant Anaëlle qui voulait savoir ce qu’il avait voulu dire par « profiter d’elle ». C’était logique pourtant… Elle était peut-être un ange parmi tant d’autres, mais elle restait un ange et donc, elle avait des pouvoirs bien supérieurs à la plupart des créatures qui peuplaient cette Terre.

- Alors là… Tu te sous-estimes ma petite ! Tu restes un ange… Une arme du paradis ! Et une arme est d’autant plus dangereuse lorsqu’elle est manipulée.

Il s’adossa au mur, croquant dans sa barre chocolatée. Gabriel avait développé une certaine addiction pour tout ce qui était sucré. Il fallait bien avouer que ces sucreries étaient délictueuses.

- Alors il va falloir que tu te secoues un peu et que tu réfléchisses un peu par toi-même trésor ! J’imagine que tu n’as pas tellement envie que l’on t’utilise comme une marionnette, si ? Regarde-moi… Je n’ai pas de patrons, pas d’ordres à recevoir, je fais ce que je veux !

L’Embrouilleur regardait Anaëlle qui n’avait pas bougé de son lit. Il ne savait pas vraiment comment elle allait réagir à tout ceci. Après tout, elle restait faible sans sa mémoire. Elle découvrirait certainement certaines choses qui la perturberaient si elle recouvrait la mémoire.

HJ: Merci pour ce RP