III.01 - Never Surrender
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III.01 - Never Surrender

Jeu 4 Sep - 20:00
Invité
Anonymous
Invité

En l'espace de seulement quelques journées, tout s'était de nouveau dégradé, exactement comme autrefois. Cette terreur, que je croyais avoir définitivement vaincue, était finalement redevenue la maîtresse de mon corps, car un fantôme de mon passé me hantait de nouveau. Kazran, ce psychopathe qui aurait très bien pu être responsable de ma mort, était normalement décédé, mais j'avais pourtant l'impression de le voir partout autour de moi. Son visage me hantait, d'une façon terriblement insistante, et plus il revenait, plus j'avais peur de lui. Pourtant, Kazran était mort, des mains de Jessica, et son corps brûlé. Il était juste impossible qu'il revienne. Le fait de croire l'apercevoir à plusieurs reprises ne pouvait alors qu'être une hallucination de ma part, une peur en train de renaître. Mais pourquoi maintenant ? La peur de cet homme aurait très bien pu renaître depuis bien plus longtemps que cela, mais cette époque en particulier avait été ciblée, et ce n'était certainement pas qu'une coïncidence. Il y avait une signification à tout cela, et j'étais juste incapable de la trouver, car les événements actuels me touchaient d'un peu trop près.

Au tout début, je pensais être le seul, que le fantôme de Kazran ne hantait que moi car j'avais failli perdre la vie à cause de lui, mais ce n'était finalement pas le cas. Le fantôme de Kazran hantait également ma douce Jessica, et cela me faisait mal de l'apprendre. En vérité, j'aurais préféré être le seul affecté par la présence du fou...que Jessica soit épargnée, mais elle ne l'était à priori pas. Quelque chose n'allait visiblement pas. Habituellement, j'arrivais à mettre le doigt sur le problème, mais l'image de Kazran ne passait que pour un fantôme à mes yeux, et non pour une personne concrète, car il était normalement décédé, sans espoir de retour. Ce fut là mon tort. Prendre l'image de la personne normalement morte pour un fantôme m'avait détourné de mes réelles investigations. J'avais eu le bon réflexe en prenant cette apparition comme anormale, mais la cataloguer directement comme fantomatique avait scellé le danger sur ma tête. L'image de Kazran était en effet la réalisation concrète du mauvais pressentiment qui m'envahissait depuis quelques semaines, cette peur que quelque chose de terrible se prépare dans l'ombre pour me frapper. Malheureusement pour moi, j'avais eu raison.

En effet, à peine ouvris-je mes yeux que je me rendais déjà compte de la mesure du danger. J'étais actuellement étendu sur un matelas, pris au piège dans ce qui semblait être une cage. En plus de ma prison, ce qui me frappa le plus fut ma quasi-immobilité. Je pus en effet me redresser et relever mon dos, mais je ne pouvais pas bouger davantage. À peine cherchais-je à m'avancer que je sentais quelque chose me ramener en arrière, comme une lourde pression autour de mon cou. Si je cherchais à me lever pour tenter de quitter ma cage, je finissais étranglé. Mon odorat cibla par la suite un autre handicap. L'odeur insistante du sang me gênait. J'étais blessé, je le sentais...mais j'étais incapable de savoir où, vu que je ne pouvais pas suffisamment bouger pour observer mon propre corps. Je savais juste que cette blessure était un nouvel handicap pour mes mouvements. Je pensais tout d'abord à une jambe, mais mon crâne était aussi une hypothèse tangible. Une migraine me faisait souffrir, mais je ne savais pas si c'était à cause d'un coup, ou bien d'une drogue, ou bien des deux. J'étais pour ainsi dire dans de beaux draps. Mes bras pouvaient encore bouger, mais cela ne me servait pour ainsi dire pas à grand-chose. Je ne pouvais en effet ni retirer tout l'attirail entravant mon corps ni me libérer de ce qui gênait mon cou. Tout avait été minutieusement étudié pour que je ne parvienne pas à me libérer tout seul. La personne me retenant ici savait alors ce que j'étais et s'était minutieusement préparée à m'accueillir. Rien que le fait de songer à tout cela me rappelait ce que j'avais subi auprès de Kazran. Si l'homme avait pu me tenir à sa merci, c'était parce qu'il avait su m'achever au tout début de ma captivité. Réduire mes forces et mes possibilités de mouvement était clairement le meilleur moyen de m'handicaper, et Kazran l'avait compris, malgré l'intense folie qui le frappait. Celui qui me retenait ici avait étudié ma condition de la même façon, peut-être en disposant des mêmes informations que Kazran...

Et là...une autre odeur attira mon attention, une odeur familière, féminine, que j'apprenais à aimer depuis plus d'un an maintenant. C'était son parfum...celui de Jessica. Choqué par ma découverte, je me mis à regarder un peu partout, la cherchant du regard. Mes yeux la virent dans une cage, en face de la mienne, plongée dans un état profond d'inconscience. Elle était étendue sur un matelas, tout comme je l'étais, et semblait moins entravée que je ne l'étais, mais mon éloignement d'elle rendait cette affirmation un peu incertaine. Cette vision me fit beaucoup de mal. Tout mon être ne demandait qu'à la rejoindre et la sortir de sa cage, mais je ne pouvais pas bouger...j'étais coincé. Je ne pouvais que souffrir...seul dans ma cage.


- Non...pas ça...non...

Les larmes tombaient, évidemment. S'il y avait bien une situation que je n'avais pas souhaité vivre, c'était celle-ci. Je ne voulais pas que Jessica souffre...et encore moins à cause de moi, car oui, je pensais que tout ceci était de ma faute, même si je ne savais clairement pas ce que je faisais ici.

Cette réponse allait sans doute venir plus vite que prévu. Quelqu'un ouvrit la porte de ma cage, avant de la refermer derrière et de s'approcher de moi, pour m'injecter quelque chose dans le bras, sans doute pour que je me tienne tranquille. Quand son visage arriva à mon niveau, le choc fut immense. C'était littéralement le portrait craché de Kazran.


- Non...impossible...

- Et pourtant me voilà devant toi mon petit loup. dit-il, avant de rire, d'une façon très malsaine. Même le surnom qu'il me donnait était identique à celui que Kazran avait choisi par le passé. Les ressemblances continuaient alors à se succéder. Cela en devenait troublant.

- Tu ne peux pas être là...

- Et pourquoi ça ?

- Tu es mort, j'en suis sûr...tu ne peux pas être en vie...

- Au moins tu confirmes ce que je sais déjà.

Là tout devint clair. L'homme devant moi n'était pas Kazran, mais...

- Son frère...tu es son frère...ça explique pourquoi tu es tant renseigné sur moi...

- Continue, vas-y.

- C'était toi alors, dans le parc...au cimetière...et même à l'hôpital, quand j'ai cru que j'avais fait un cauchemar...c'était toi...tu voulais me faire croire que j'étais fou...me perturber...pour m'emmener à ce moment précis, dans cette cage...

- Continue ton histoire Logan, je t'écoute.

- Tu veux savoir comment l'histoire s'est finie...avec Kazran...et comment j'ai pu être sauvé...

- Dis-moi tout mon petit loup, tu me faciliteras la tâche, et peut-être que toute cette mésaventure se terminera bien autant pour toi que pour ta douce Jessica.

Que dire...que dire face au frère jumeau d'un psychopathe, qui était sans doute aussi fou que lui ? Je ne savais pas quoi faire... Je ne pouvais pas accuser Jessica, non...car il risquait de s'acharner sur elle.

- Jessica n'a rien à voir là-dedans...j'étais seul avec Kazran...

- Comment est-il mort ?

- Kazran allait me tuer...je me suis défendu. C'était lui ou moi... J'ai trouvé la force de me défendre...sinon j'allais mourir.

- Son corps, où est-il ?

- Je ne sais pas...

- Pardon ?

- J'étais à bout de force...après. Je me suis effondré sur le sol, inconscient. Quand je me suis réveillé, j'étais à l'hôpital, avec Jessica à mon chevet. Je te le dis, elle n'a rien à voir avec cette histoire. Elle est innocente...laisse-la partir.

Le frère jumeau du fou observait Jessica depuis ma cage, alors que mon amoureuse était toujours inconsciente, marmonnant des paroles que je n'entendais qu'à peine, avant de se remettre à s'exprimer à voix haute.

- C'est ton point d'ancrage, pour la maîtrise de ta lycanthropie. Innocente ou non, elle devait être forcément être là. Mon action a plus d'impact avec vous deux dans les rôles de mes victimes.

- Laisse-la partir...pitié...

Il revint vers moi et me mit une baffe, visiblement très en colère.

- Tu n'as pas le pouvoir de me dire ce que je dois faire ! cria-t-il avant d'ajouter ceci : J'ai pris beaucoup de temps pour étudier ton cas personnel mon petit loup avant de t'enfermer dans cette cage. Si tu cherches à te lever, l'anneau autour de ton cou t'étrangleras. Si par malheur tu arrives à te défaire de cet anneau, les liens entravant ton corps t'handicaperont forcément si tu tentes de détacher seul, car il n'y a pas de garantie que tu parviennes à te détacher sans te péter quelque chose. À cause de ta volonté à te défendre à tout prix, j'ai du t'assommer violemment pour que tu puisses être docile et être enfermé ici. Tu es également drogué, pour étouffer tes pouvoirs de loup sans te faire sombrer dans le coma, et j'ai ciblé quelques blessures ailleurs pour handicaper tes déplacements en cas de fuite. Je pense mon cher Logan, que tu es coincé avec moi, que tu le veuilles ou non, alors tu n'as aucun pouvoir de commande sur moi, d'accord ?

Il sortit une autre seringue de sa poche, et s'amusait à la faire tournoyer entre ses doigts. Cela sentait une nouvelle injection pour moi...

- Néanmoins, merci d'avoir coopéré avec moi. Je garde ta version avec moi, en attendant d'entendre celle de ta douce Jessica. J'ai hâte de faire connaissance avec elle.

- Ne lui fais pas de mal...

- Si elle est gentille, je le serais aussi. Enfin, on verra bien lorsqu'elle sera réveillée.

- S'il te plait...

- Tu n'auras aucune objection à apporter de toute manière. Bonne nuit mon petit loup.

La seringue s'infiltra dans mon bras, m'injectant un nouveau liquide, plus puissant cette fois. Ce dernier m'assomma, sévèrement, me faisant plonger dans une nouvelle inconscience.
Jeu 4 Sep - 20:10
Invité
Anonymous
Invité

Je somnolais péniblement, aux prises avec un sommeil lourd et noir. Habituellement mes nuits étaient faites de doux rêves remplis d'amour mais ce matin je me rappelais n'avoir rêvé de rien. J'avais la sensation d'avoir plongé dans le néant pour n'en sortir que maintenant. Étrangement, mes paupières avaient beaucoup de mal à s'ouvrir alors je les gardais closes pour me permettre d'émerger tranquillement de ma nuit.  Les douces caresses que Logan répandait sur ma tête me rassuraient tout doucement. Plus rien ne pouvait m'inquiéter quand j'étais avec lui. Plus rien ne comptait que notre amour. Cependant, malgré le fait que je me sente bien, certaines douleurs que je ressentais ailleurs sur mon corps m'amenaient à me poser des questions sur ce qui se passait actuellement. J'avais envie d'ouvrir la bouche et de parler mais je ne m'en sentais pas la force. Je me sentais engourdie et lourde, très lourde. Remuer me demandait des efforts considérables et pour tout dire, je n'en avais même pas envie mais comme ces questions que je me posais revenaient avec beaucoup d'insistance, j'allais à un certain moment devoir ouvrir définitivement les yeux et m'adresser à Logan afin de m'informer mais avant cela, j'allais laisser quelques minutes supplémentaires s'écouler histoire de davantage me réveiller.

- Mon amour je me sens bizarre...

Les caresses se poursuivaient et, étrangement, le silence demeurait.  En temps normal, je savais que Logan m'aurait déjà répondu mais bizarrement, aucune parole d'amour ne se faisait entendre mis à part un doux "chuuuttt".

- J'ai l'impression d'avoir été assommée, c'était une bien étrange nuit...

J'avais la bouche pâteuse et le crâne pourvu d'une pression qui ne me lâchait pas. Ouvrir les yeux restait difficile et laborieux. Je n'aimais pas cette sensation; elle me donnait le sentiment d'être encore endormie et en train de rêver, même si tout ce que j'avais vu au cours de ma nuit n'avait été qu'un abîme profond et sans fin.

- Aime-moi mon amour...

Ma main cherchait calmement le corps de Logan mais ne le trouvait pas. Encore embrouillé, mon esprit luttait pour comprendre ce qui se passait mais ne trouvait peu ou pas d'information.  Je ne reconnaissais pas la texture du matelas ni l'odeur de nos draps, je n'entendais pas la brise, ne sentais pas le parfum habituel de la nature que les fenêtres ouvertes laissaient normalement pénétrer dans la chambre. Aucun oiseau ne chantait. Aucune chaleur ne me couvrait. Je frissonnais, quelque peu nauséeuse et de plus en plus perdue.

- Logan...

Quand mes bras remuèrent définitivement pour tenter d'attraper mon bien-aimé ils furent aussitôt bloqués par je ne sais quoi qui émis un bruit métallique. Avec détermination j'ouvris enfin les yeux pour apercevoir un homme penché par-dessus moi, un air dangereusement machiavélique au visage. Un visage que mon esprit embrumé parvenait tout de même à reconnaître malgré son engourdissement.

- Non... Non c'est un cauchemar, c'est un cauchemar... Logan, Logan où es-tu...?

Ma voix était extrêmement faible et ne me laissait m'exprimer que dans un souffle court et hachuré. J'essayais de bouger mais je n'y parvenais pas autant que je le voulais. Pourquoi? Parce que mes poignets étaient enfermés dans de gros anneaux de métal qu'une lourde chaîne reliait aux barreaux qui m'encerclaient. En un bond miraculeux je fus au fond de la cage, complètement terrorisée. J'étais légèrement plus éveillée que la minute d'avant mais je restais engourdie et maladroite, un état que je m'expliquais maintenant en réalisant que j'avais été sévèrement droguée pour être amenée dans cet endroit glauque et terrifiant.

- T...tu étais mort!  Tu étais mort!! Ce n'est pas réel!  LOGAN!!!

Je sanglotais tout à coup, frôlant l'hystérie. Nichée dans un coin de ma cage, mes mains refermées sur les barreaux, je cherchais à me reculer davantage afin de m'éloigner de cette apparition qui s'approchait de moi en ricanant mais c'était hélas impossible.

- Logan, Logan, mon amouuuurr sauve-moiiii!

Il riait de plus belle, imitant ma voix en exagérant les aiguës, ses bras gesticulant dans tous les sens dans le but de se payer ma tête et de me ridiculiser mais je m'en fichais. Ça ne m'atteignait pas du tout. Ce qui m'importait en cet instant était de savoir où était Logan et comment il se portait. Cette réponse vient enfin à moi lorsque le fou se mit plus en retrait, dégageant ma vue et me dévoilant de ce fait une scène qui m'arracha le cœur; un peu plus loin, à quelques mètres de ma prison se trouvait une cage identique à la mienne et à l'intérieur de laquelle reposait mon amoureux, sadiquement enchaîné et profondément endormit.

- Non Logan non...

Je sanglotais de plus belle, mes mains serrant si fortement les barreaux que mes jointures blanchissaient à vue d'oeil.

- Qui êtes-vous, qu'est-ce que vous voulez?

Je criais haut et fort, complètement paniquée. Kazran était mort, je le savais parce que c'était moi qui lui avait enlevé la vie et que c'était Alix qui l'avait brûlé. Cet individu qui nous retenait prisonniers, je me souvenais l'avoir aperçu une fois, alors que je circulais en patins à roues alignées non loin de chez moi. Il m'avait frôlée avec son vélo de sorte à me faire volontairement trébucher, provoquant une chute qui m'avait blessée à de nombreux endroits. Je me rappelais également que Logan m'en ait parlé à plus d'une reprise, croyant l'avoir aperçu lors de divers déplacements. Ce que nous avions cru être une hallucination se révélait maintenant être une dure réalité.

- Du calme ma chérie, je veux juste discuter...

Il me montrait une seringue bien remplie, signe qu'il n'allait pas hésiter à me piquer si jamais j'osais ne pas coopérer. Même si j'étais terrorisée une partie de moi, rebelle et insouciante, cherchait à remonter et me pousser à réagir de manière peu réfléchie. Cela s'exprimait par des mouvements rapides de mes jambes que je pointais vers lui pour garder une distance entre nous deux afin de l'empêcher de s'approcher davantage. Un comportement qui ne plaisait pas à mon geôlier et qui avait le don de le mettre de fort méchante humeur.

- T'approche pas, t'approche pas!!

Plus il s'avançait, plus je me démenais pour l'empêcher d'approcher. Je refusais d'être mise sous sédation une deuxième fois. Je refusais qu'il me touche mais malheureusement, en un mouvement habile et précis il fut sur moi, agrippant ma tignasse d'une main et conservant sa seringue de l'autre.  D'un coup rapide et fort, il me cogna la tête contre les barreaux en me hurlant de me calmer, ce que je fis bien évidemment, étant soudainement devenue étourdie et considérablement sonnée. Un faible gémissement s'échappa d'entre mes lèvres et mes bras retombèrent mollement le long de mon corps. Pourquoi est-ce que j'avais lutté contre lui? Mon expérience passée avec Isaac aurait pourtant dû me rappeler qu'il fallait toujours obéir afin d'éviter de se prendre une dramatique conséquence...

- Pourquoi...

Les larmes roulaient sur mes joues, lourdes et abondantes. Ma tête s'était déposée contre les barreaux et je regardais Logan, enchaîné de toutes parts, plongé de force dans un sommeil probablement aussi pesant que celui dont je venais tout juste d'émerger. J'apercevais un peu de sang sur sa peau et sur ses vêtements mais j'étais incapable de déterminer à quels endroits il avait été blessé ni la nature de ses blessures. Le voir ainsi ligoté me brisait le cœur et je me doutais bien qu'il allait ressentir la même chose en me voyant. J'avais peur, j'étais complètement terrifiée.

- Pour connaître la vérité ma belle...

Mon regard se dirigea sur lui et je me mis à le fixer avec un peu plus d'intensité.  Visiblement, lui et le fou étaient frères jumeaux.  Ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau, autant sur le plan physique que mental, malheureusement.

- Tu la connais déjà!

J'avais tout à coup un air malin au visage, un air qui ne semblait guère lui plaire, de toute évidence.

- Mauvaise réponse...

Il se jeta sur moi avec violence et me balança un direct au visage.  Je n'eus le temps de réagir. Mes yeux se fermèrent instantanément et le noir m'avala.

*****

Un mal de tête lancinant me gardait collée au sol froid et dur du cachot. Lentement, je reprenais conscience. Je me rappelais où j'étais, pourquoi j'y étais et pour quelle raison mon crâne élançait avec autant de violence. J'avais mal à la mâchoire et un goût de sang dans la bouche. En passant ma langue sur ma lèvre inférieure je pouvais constater que celle-ci était fendue et encore sanguinolente, signe que mon inconscience n'avait pas duré éternellement. Possiblement cinq minutes, tout au plus. La toucher du bout des doigts me confirma que la sensation d'enflure que je ressentais était belle et bien réelle. Ma lèvre était légèrement gonflée et du sang s'en échappait toujours.

En me déplaçant à quatre pattes, je pris le temps de rejoindre le matelas et m'y échouer.  Mes yeux ne quittaient pas Logan qui commençait tout doucement à remuer. Les effets de la sédation qui lui avait été imposée paraissaient graduellement s'estomper. À l'aide de la manche de mon chandail je pris le temps d'éponger le sang qui avait glissé sur ma joue et sur mon menton. Je ne voulais pas que Logan me voit trop amochée. Les larmes avaient recommencé à couler sur mes joues mais elles ne m'empêchaient pas d'observer mon bien-aimé alors qu'il luttait pour émerger de son lourd sommeil. Le fou était partit, nous étions complètement seuls.

- Je t'aime chuuutttt.. je t'aime mon amour je t'aime...

Malgré la douleur et mes étourdissements, je trouvais la force de tirer le matelas jusqu'aux barreaux qui se trouvaient le plus près de la cage de Logan puis y prendre place à nouveau, ma tête déposée contre eux, l'une de mes mains en agrippant un et l'autre s'étant glissée entre deux comme pour tenter d'attraper mon amoureux même si c'était impossible.

- Chuuuttt...

Je pleurais en silence, complètement brisée et morte d'inquiétude. Je voulais entendre Logan me parler, je voulais qu'il se réveille et qu'il s'adresse à moi, qu'il me chuchote des mots d'amour et qu'il me rassure.

- Je t'aime chuuuttt... je t'aime, je t'aime je t'aime... ça va aller, ça va aller mon amour... chuuttt...
Jeu 4 Sep - 20:12
Invité
Anonymous
Invité

À peine croyais-je être tiré d'affaire et avoir trouvé le parfait équilibre dans ma vie, loin des cauchemars et de la souffrance qui en découlait, que la bascule vers les ténèbres s'opérait encore une fois. Plongé dans le brouillard suite à cette nouvelle injection, je ne vivais pourtant pas un sommeil aussi stable que le laissait penser mon apparence externe. À l'intérieur de ma conscience, toutes les apparitions du frère de Kazran revenaient dans ma mémoire. Je me rappelais de toutes ces fois où ce fou avait pris la peine d’apparaître pour me faire perdre mes moyens. Tout avait été calculé par avance. Il avait clairement fait cela pour remuer le couteau dans cette plaie que Kazran avait ouverte, et qui ne s'était jamais complètement refermé. La peur avait alors eu tout son temps pour renaître en moi, avant d'atteindre le sommet de sa puissance aujourd'hui, avec l'enfermement dans cette cage. Le schéma avec Kazran se répétait et avait même l'audace de s'aggraver, car je n'étais plus seul dans cette galère. Son frère jumeau avait osé enlever non seulement moi mais aussi Jessica, ma douce amoureuse, qui ne méritait vraiment pas de subir sa folie, qui semblait aussi forte voire même pire que celle de son défunt frère. Une douce âme comme la sienne ne méritait pas de côtoyer quelqu'un comme lui. Kazran, tout comme son frère, n'étaient autre que les parfaits exemples du pire du genre humain, à savoir les psychopathes. Nous étions les prisonniers du frère de Kazran, et l'avenir était plus qu'incertain avec un homme aussi fou.

C'était ainsi que s'était passé mon "pseudo sommeil", qui n'avait été au final que de larges temps d'inquiétude et de peur, alors que j'étais plongé dans le brouillard et isolé de la réalité. Fort heureusement, cet état ne fut pas éternel. Quelque chose parvint à se frayer un chemin dans le brouillard, générant une sorte de lumière à travers elle. Cette lumière cherchait à me sauver, à me sortir de cette prison brumeuse dans laquelle j'étais actuellement enfermé. Ce qui cherchait à me sauver n'était autre qu'une voix, une voix féminine extrêmement familière. Je la connaissais, j'en étais certain. La voix que j'entendais était celle de Jessica. Elle m'appelait, ne cessant de me dire qu'elle m'aimait, que tout irait bien. Sa voix était cette corde qui tirait mon corps vers le réveil. Souhaitant à tout prix pouvoir la retrouver, je m'accrochais à sa voix, pour que mes yeux parviennent à s'ouvrir de nouveau. Je retrouverais peut-être ma faiblesse et cette espèce de douleur insupportable, mais j'allais au moins pouvoir revoir Jessica. Graduellement, les effets de la sédation s'estompaient pour permettre à mon corps d'avoir enfin l'occasion de se remettre peu à peu à bouger, pour lutter contre ce lourd sommeil. Quand mes yeux s'ouvrirent, mon premier réflexe fut de chercher Jessica. Je voulais la revoir...rien que pour me rassurer, et ce fut lors de la rotation de ma tête que je pus enfin le faire. Elle était là, dans la cage d'en face, enfin consciente.


- Jessica... dis-je faiblement Tu ne peux pas savoir à quel point ça me fait du bien de te revoir...

C'était sans doute la vérité la plus sincère capable de sortir de ma bouche. Jessica était la seule pincée de réconfort dans le cauchemar actuel.

- Je t'aime...ma douce Jessica...

Il était facile de comprendre quel était mon souhait. Je voulais bouger, me lever, et enfin quitter ce lit, ainsi que cette cage, histoire de pouvoir enfin serrer Jessica dans mes bras. J'eus la bêtise de tenter ma chance, me redressant péniblement pour me trouver à la limite de me lever, mais l'entrave de mes poignées et celle de mon cou me ramenèrent à la dure réalité. Jessica était dans cette cage, en face de la mienne, mais il m'était impossible de la rejoindre sans souffrir atrocement.

- J'aimerais tellement te rejoindre mon amour...

Ma faiblesse s'entendait énormément, dans ma voix, mais je ne pouvais pas la cacher à Jessica, histoire d'aggraver la puissance d'un cauchemar déjà trop grave. C'était juste au dessus de mes forces.

Je restais assis, en plein souffrance. Cette distance m'était terriblement insupportable. Je voudrais juste pouvoir la rejoindre...


- Je suis trop loin...de toi...beaucoup trop loin...mais à chaque fois que je veux me lever...ça...

Même si je savais que je ne pouvais pas me lever, j'insistais en essayant encore et encore, mais c'était toujours le même résultat. Mon cou ne cessait pas de finir étranglé. J'arrêtais, au bout de la troisième tentative, dépité...

- Il a tout calculé...absolument tout...en m'handicapant exactement où il faut pour que je ne parvienne pas à bouger...sans doute parce qu'il sait que je me serais déjà évadé avec toi si j'étais simplement retenu dans la cage sans lien et sans blessure. Kazran était un enfant de cœur à côté de ce mec...ce mec il est encore plus sadique que son frère...

Cette pensée me ramenait des mois en arrière, alors que j'étais encore retenu par Kazran. Dans ces moments, où il me laissait seul, je m'étais souvent demandé si Kazran avait une famille et si cette dernière était aussi folle que lui. En fin de compte, le cauchemar de ce jour dépassait toutes mes folles hypothèses. Le frère de Kazran dépassait mes pensées, m'amenant même à décrire mon ancien ravisseur comme un enfant de cœur. Rien que cette remarque prouvait à quel point je me sentais mal dans cette cage. Au départ, Kazran symbolisait pour moi le pire. Le cauchemar de ce jour allait très certainement dépasser les terribles souvenirs que Kazran m'avait laissés. Je n'avais aucun doute là-dessus.

- Quand j'étais réveillé...avant que tu ne le fasses à ton tour, il est venu dans ma cage, pour m'interroger. Il veut savoir la vérité, sur la mort de Kazran... Je pense qu'il a du faire pareil pour toi...

Mon nez parvenait à détecter l'odeur du sang, sur Jessica. Même si j'étais faible, mon nez fonctionnait encore. C'était un sacré miracle, dont je me serais bien passé. Rien que de savoir que cette ordure avait fait du mal à Jessica pendant mon inconscience me brisait.

- Il t'a fait du mal...je le sens d'ici...

C'était terrible de se sentir en colère et de ne pas pouvoir la sortir. Il n'y avait rien de plus désagréable. Je voudrais juste pouvoir briser toutes mes entraves et sortir d'ici, pour me venger de ce fou...mais je ne le pouvais pas. C'était pour cette raison que ça me brisait le cœur. Je rêvais de sortir d'ici, mais tout m'en empêchait. Cela me faisait si mal...

- Je t'aime...mon amour. lui disais-je Même si on est dans le pétrin...on va s'en sortir, j'en suis sûr...

Même dans la pire des positions, j'osais garder espoir. Jamais je n'allais lâcher prise. Jamais je n'allais le laisser gagner, même si cette ordure avait une sacrée longueur d'avance sur moi. On allait forcément sortir d'ici avec Jessica...mais je ne savais juste pas comment on allait s'y prendre pour l'instant. En même temps, les handicaps laissés par le fou ne me facilitaient pas vraiment la tâche.

- Il a vraiment foutu le paquet...je ne peux rien faire...je... dis-je avant de m'arrêter brusquement, effrayé par un bruit que j'entendais. Il s'agissait de bruits de pas. C'était forcément lui. Il revient...je l'entends...

Le fou revint, comme prévu, juste devant ma porte. Il allait revenir vers moi...exactement comme je le craignais. Il ouvrit ma porte avant de la refermer derrière lui et de s'approcher de moi...de très près...

- Alors Logan, la sieste a été bénéfique ? demanda-t-il, avec son sourire de sadique.

- Tu sais bien que non...

- Dommage, pourtant tu avais l'air de dormir si bien.

- Viens-en aux faits...

- Je n'ai pas encore eu vos deux versions respectives, alors je dois encore poursuivre l'interrogatoire. La vérité, je veux l'entendre, de vos bouches à tous les deux. Une bouche s'est exprimée, et l'autre s'est foutu de ma gueule, alors autant dire que je suis pas mal en colère ! criait-il

Il m'injecta encore une fois ce liquide qui étouffait ma force, avant de sortir des choses moins joyeuses, à savoir un couteau un peu trop bien aiguisé, ainsi qu'une autre seringue, d'une couleur différente. Le fou attrapa violemment mon bras droit, le serrant au point de me faire hurler.

- C'est marrant, même ton hurlement est très mélodieux. dit-il en riant Cela me donne une idée...

Il se retourna, sans me quitter, pour regarder Jessica.

- Jessica, ma chérie, tu es la seule à ne pas t'être exprimée pour le moment, et tu t'es même pas mal foutu de ma gueule tout à l'heure, alors je vais passer aux choses sérieuses ! Tu vas me dire tout de suite ce qui est arrivé à mon frère ! Je veux l'entendre de ta bouche ! Si tu oses encore te défiler ou sinon me dire de très belles conneries, c'est ton cher amoureux ici présent qui en subira les conséquences ! Je te conseillerai de ne pas mettre six mois avant de me parler car ma patience a des limites !
Jeu 4 Sep - 20:14
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De quelle manière est-ce que Logan et moi avions aboutit dans cet endroit? Je n'en avais aucune idée. Comment le fou avait-il procédé pour nous y traîner sans que nous puissions en avoir le moindre souvenir? À regarder ce que nous portions, il avait agit avant l'heure du coucher puisque ni Logan ni moi n'étions vêtus pour la nuit.  Quand je fouillais dans mes souvenirs, la seule chose qui me venait en tête était notre repas du soir que nous avions partagé en toute intimité, quelques chandelles allumées ici et là comme nous aimions souvent le faire les soirs de week-end. Je me rappelais également qu'un film était prévu à l'horaire et que j'avais fait le plein de friandises pour ce doux moment. Je me souvenais avoir placé de petits paquets de bonbons, divers chocolat et autres gourmandises sur la table du salon située devant le téléviseur. Quand je pensais au repas, je me rappelais avoir trinqué avec Logan à propos de nous deux, de notre amour et de notre futur. Ensuite... ensuite c'était le néant. J'avais beau fouiller ma mémoire, la retourner dans tous les sens, rien ne me revenait. La dernière image qu'elle avait conservé était celle de nos coupes s'entrechoquant, quelques gorgées de vin, un doux baiser... et puis le noir. Un noir qui avait débouché sur un endroit horriblement sombre et pourvu d'une ampoule faible à la lueur vacillante qui éclairait quand bon lui semblait et qui ajoutait à la scène une ambiance glauque, effrayante et surtout très inquiétante. Un endroit qui faisait battre mon cœur de travers, qui serrait ma gorge et nouait mes tripes, qui me donnait la nausée et qui baignait mes joues de larmes avec une facilité déconcertante. Un endroit qui obligeait l'intégralité de mon corps à trembler par à coups, qui donnait mal à la tête et qui s'avérait être une torture mentale sadiquement efficace.

Quand mon regard se posait avec un peu plus d'attention sur les murs qui nous entouraient je pouvais apercevoir, lorsque l'ampoule voulait bien me le permettre, des outils et instruments divers accrochés un peu partout. Le décors ressemblait en partie à celui de la cabane où Logan avait été enfermé, y était pourvu d'à peu près les mêmes trucs mais en quantité plus abondante. L'endroit se voulait possiblement être soit un entrepôt, soit un hangar ou quoi que ce soit d'autre de vieux, usé et fort probablement isolé de toute vie humaine. Un truc planté dans un emplacement que personne ne pouvait voir, je m'en doutais bien. S'il était la copie de son jumeau, le fou numéro deux nous avait logiquement traîné en pleine forêt, loin de la civilisation. Ainsi, aucun de nos cris ou de nos hurlements ne seraient entendus. De quoi faire flipper le plus brave des hommes quand on y réfléchissait plus sérieusement et quand on s'attardait aux poignards, scies et autres machins terrifiants accrochés aux murs...

En vain, j'avais tenté d'enlever les anneaux de métal qui m'entravaient mais sans jamais y parvenir. J'avais tant tiré que mes poignets s'en étaient trouvés salement amochés. Il en allait de même pour la porte que j'avais à maintes reprises tenté de forcer, sans résultats concluants bien entendu. Elle était solidement verrouillée et je me doutais bien que la clé se trouvait forcément dans une des poches du fou ou accrochée ailleurs près de la sortie. Logan et moi étions pris au piège, incapables, pour l'heure, de s'échapper. Qui plus est, le fou ne cessait de le garder sous sédation afin d'éviter toute tentative d'évasion ou de protestation. Même en ayant la clé, je ne pouvais pas sortir de cet endroit. J'étais bien trop petite et faible pour traîner mon bien-aimé sur une longue distance.

Tout doucement, Logan se réveillait. Je continuais de lui murmurer que tout irait bien afin de le rassurer. Il n'était pas facile de conserver une voix lente et calme mais j'y parvenais tout de même malgré la terreur qui continuait de m'habiter et qui ne cessait de faire cruellement galoper mon cœur.

- Logan... j'ai peur... moi aussi je t'aime...

J'étais impuissante face aux larmes qui ne cessaient de rouler sur mes joues. Je ne cherchais plus à les retenir, c'était peine perdue.  J'étais bien trop brisée pour me contenir, surtout quand je voyais combien Logan souhaitait me retrouver et qu'il n'y parvenait pas à cause de ses lourdes entraves.

- Je voudrais pouvoir te toucher moi aussi...

Ma voix était pratiquement éteinte tant ma gorge était serrée et douloureuse. Ma main gauche rampait sur le sol, tentait de rejoindre mon bien-aimé même si la chose était impossible à accomplir. Du côté de Logan il en était de même. Toutes ses tentatives pour se lever n'avaient abouties à rien d'autre qu'engendrer encore plus de souffrances.

- Arrête... arrête mon amour... tu te fais mal!

Je n'étais guère mieux, à tirer sur mes chaînes pour essayer de les retirer... Il nous avait bien coincés, ce fou, avec toutes ces attaches et sédatifs.

- On va s'en sortir, je te le promets okay?

J'y croyais fermement. J'étais déterminée à nous sortir de là quitte à tuer une deuxième fois et j'allais le faire sans regret aucun. Le temps pressait, il fallait s'échapper le plus rapidement possible.

- Oui, il veut connaître la vérité... Je ne lui ai rien dit et ça l'a mis en colère. Il m'a frappée au visage... mais ça va, ne t'en fais pas. Je vais bien mon amour.

C'était la vérité. Je souffrais, oui, mais cette douleur était le cadet de mes soucis. Il y avait bien mieux à s'inquiéter qu'une simple lèvre fendue, comme par exemple ces pas que Logan entendait et qui s'approchaient de nous. Des pas qui annonçaient le retour du fou et de ses plans machiavéliques.

- Oh non...

Je tremblais à nouveau, la peur au ventre. Le jumeau arrivait et se dirigeait droit vers Logan, déterminé à faire je ne sais quoi de terrifiant. Je détestais sa façon de s'exprimer, je haïssais la conversation qu'il avait avec Logan. Chaque seconde qui s'écoulait était une pure torture. Toutes sortes de peur me traversaient l'esprit et même si le fou n'était visiblement pas armé je craignais qu'il s'en prenne à Logan en le frappant violemment comme il l'avait fait avec moi. La colère le dominait, le faisait hurler sa frustration de ne pas avoir précédemment obtenu les réponses qu'il cherchait. C'était ma faute. Je n'avais rien dit et maintenant il jetait sa rage sur Logan alors que c'était moi la coupable.

- Lâche-le il n'a rien fait!

Mais il ne m'écoutait pas, trop aveuglé et dominé par son instinct de vengeance. Je le vis brandir une seringue qu'il s'empressa d'enfoncer dans le biceps de Logan afin de l'amortir à nouveau.

- Arrête! Arrête je te dis qu'il n'a rien fait!

Je criais de toutes mes forces debout dans ma cage, mes mains solidement refermées sur les barreaux de ma prison de fer. Je tirais sur eux, tentais violemment de faire céder la porte pour me jeter sur le fou et le freiner mais tous mes efforts demeuraient vains. Je ne voyais plus qu'une chose, le couteau qu'il tenait à la main, une seconde seringue et la poigne qu'il avait sur Logan et qui l'obligeait à hurler de douleur.

- Lâche-le, lâche-le tout de suite espèce de malade! Psychopathe! Va te faire enfermer chez les fous!!!!

J'avais hurlé dans ma langue maternelle, profondément désespérée. Je tirais sans relâche sur la porte, la secouais de toutes mes forces, la frappais avec mes pieds, tentais de la défoncer à grands coups d'épaule et ce, toujours en vain. En attendant Logan s'était échoué sur le matelas, camé, brisé, engourdit. J'étais en miettes. J'étais tellement paniquée que j'en devenais étourdie. Je voulais que tout ceci cesse, je voulais qu'il délaisse Logan et qu'il se jette sur moi. J'étais capable d'en prendre, j'avais été testée plus d'une fois...

- Je vais te le dire ce qui s'est passé!  Ton frère, je l'ai tué! Je l'ai tué à coups de poignard dans le cœur. Je l'ai frappé à la poitrine jusqu'à ce que plus un souffle ne s'échappe d'entre ses lèvres. Je lui ai brisé les côtes avec mon couteau, je lui ai perforé le corps encore et encore et après j'y ai mis le feu pour qu'il ne reste plus rien de lui parce qu'il était une sale pourriture exactement comme toi tu l'es et je te jure que si tu m'approches ou que tu touches encore Logan je te tue comme j'ai tué ton frère!

Cette tirade avait été crachée en anglais afin qu'il me comprenne correctement et qu'il lâche Logan. J'avais hurlé chacun des mots qui la composait sans jamais lâcher les barreaux de ma cage.

- Alors maintenant que tu connais la vérité tu bouges ton cul de là et tu lâches Logan!

J'étais au bord de la crise de nerf, j'avais le cœur au bord des lèvres, je tremblais, pleurais et frappais la cage. Je voulais que le fou se désintéresse de Logan et qu'il le laisse définitivement tranquille.

- C'est moi que tu dois punir, pas lui!

- Tout ça est de ta faute.

Et c'est ce qu'il fit, dans un sens. La seconde seringue s'enfonça profondément dans le bras de Logan qui gisait lourdement sur son petit lit, déjà suffisamment drogué et amortit.

- Non! Non, non, non!!!! Logan, Logan!!!

J'étais déchaînée, incontrôlable, terrorisée et paniquée. Quand le fou lâcha enfin Logan mes genoux flanchèrent et mon corps s'effondra. En une seconde je fus par terre, pleurant toutes les larmes de mon corps, mes mains agrippées aux barreaux, des sanglots déchirants s'échappant d'entre mes lèvres.

- Je suis désolée mon amour... pardon, pardon, pardon...

Évidemment il ne fallait pas croire que le fou allait me laisser m'en sortir aussi facilement. Pour me punir il s'était jeté sur Logan mais je n'allais certainement pas être en reste... Quand je le vis sortir de la cage de mon amoureux pour se diriger vers moi d'un pas rapide et déterminé, je fis un bond par en arrière, haletante et terrifiée. Son couteau à la main la clé dans l'autre, le fou déverrouillait ma prison avec haine et empressement, la rage au visage.

Tout de suite en entrant il brandit son couteau vers moi. Pour ma défense, je tentais d'esquiver les coups de couteau en m'échappant un peu partout, passablement limitée par les chaines que je portais aux poignets. Me sauver n'était pas facile et à un moment donné l'inévitable se produisit; la lame m'entailla profondément le biceps, un peu en dessous des nombreuses cicatrices de griffures que l'attaque de Liam avait laissées.

- Tu portes la preuve que ton petit loup est dangereux et tu continues de vouloir le sauver.

- Ce ne sont pas ses griffures imbécile!

Je saignais abondamment mais je m'en fichais. Je ne ressentais aucune douleur. Tout ce que j'avais en tête était de sauver ma peau et celle de Logan.
Jeu 4 Sep - 20:16
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Si toute cette histoire n'avait été qu'une simple vision de terreur nocturne, l'acceptation de cette dernière aurait certainement été moins difficile. Cette facilité n'était qu'un souhait qui n'allait jamais se concrétiser, car toute cette horreur n'était que pure réalité. Chaque brin de souffrance, autant physique que morale, était réellement subi par nos êtres, et n'allait pas disparaître au détour d'un éveil. Les tortures de ce jour allaient aisément bouleverser mon image du pire. Ce psychopathe était certes la copie physique parfaite de Kazran, mais il le surpassait en terme de sadisme. Nous n'allions certainement pas sortir indemne de son emprise. J'espérais juste que la hausse du sadisme n'allait pas nous coûter la vie. Cela avait déjà failli être le cas, lors de ma captivité avec Kazran...et si le frère était pire que lui, c'était ce qui risquait de nous arriver à Jessica et à moi, sauf si on parvenait à s'évader de cet endroit. Malheureusement pour nous deux, les possibilités d'évasion étaient terriblement minces. Le frère de Kazran semblait avoir préparé minutieusement son plan avant de le mettre à exécution et nous enfermer dans ces cages. Tout semblait avoir été calculé par avance et cela accentuait l'horreur qui nous accablait actuellement. J'avais beau réfléchir, et tenter de dessiner le schéma parfait pour qu'on puisse s'évader, mais rien ne venait. Ma tête était vide de toute idée, car elle ne se focalisait que sur les entraves, la douleur...et tout ce qui suivait. Je n'avais même pas la force de réfléchir tellement je me laissais dévorer par la peur et la douleur...état qui risquait de s'aggraver à l'avenir si le psychopathe accentuait notre calvaire. Je trouvais même ridicule le fait de parler en hypothèse, parce que j'étais absolument certain de ce que j'avançais. Ce fou n'allait très certainement jamais nous laisser en paix Jessica et moi, car nous étions ses jouets, des jouets qu'il pouvait utiliser à sa guise..et casser quand il le voulait.

Heureusement, malgré toutes ces fausses notes, quelque chose de bien s'était produit lors de mon second réveil. Le premier s'était déroulé en tête à tête avec le frère de Kazran, alors que ma douce amoureuse était encore inconsciente. Cette fois-ci, Jessica était réveillée en même temps que moi, et le fait de la retrouver me soulageait énormément. Sa compagnie, même lointaine, me faisait énormément de bien, même si je n'aimais pas vraiment le fait de nous savoir ensemble coincés dans cette galère. J'espérais juste à présent que tout parvienne à bien se terminer, mais avec le côté imprévisible du frère de Kazran, rien n'était bien sûr malheureusement. Tout pouvait arriver, et c'était bien cela le pire. La seule et unique chose capable de mener à notre salut serait une erreur venant du psychopathe, comme Kazran l'avait fait par le passé en laissant en une vie une jeune femme qu'il voulait me voir assassiner, et en laissant des traits de sa personnalité un peu trop visible. Mais, avec un être aussi calculateur que lui, était-il possible de croire qu'il pouvait commettre une erreur ? Je n'en avais pas la moindre idée...mais j'espérais tant voir une évasion possible, car tout autour de moi me fichait la chair de poule, entre les instruments de torture, mes entraves, et les cages en elles-mêmes.

Mes tentations d'évasion s'étaient toutes soldées par un échec, et même une hausse de ma douleur, notamment au cou avec cet anneau qui m'étranglait sans cesse quand je bougeais trop. Le fait de songer à me libérer seul était quelque chose d'impossible. Comme le frère de Kazran me l'avait dit, si j'arrivais quand même par miracle à me libérer, je n'allais jamais sortir indemne de cette cage. Il avait tout prévu pour m'handicaper, absolument tout... Pour l'heure, il était impossible, autant pour Jessica que pour moi-même de nous échapper. Nous étions bien trop coincés. Le frère de Kazran semblait vraiment avoir pensé à tout. Il n'était pas non seulement plus sadique mais il semblait aussi plus intelligent et plus dangereux. Je pensais avoir exagéré en disant que Kazran était un enfant de cœur comparé à son frère jumeau mais j'avais tort. Ma première expérience était une promenade de santé comparée à ce qui se passait aujourd'hui, et le pire était encore à venir.

Le fou était de nouveau entré dans ma cage, pour m'injecter ce liquide qui étouffait la force découlant de ma lycanthropie, et exercer une terrible pression sur mon bras. Chacun de ses gestes provoquait la colère de Jessica, qui protestait...dans sa cage. Lui, il s'en fichait. Elle pouvait crier autant qu'elle le voulait, le fou n'allait pas l'écouter. En plus, j'avais l'impression que ce n'était que le début de mes ennuis, et qu'il n'allait pas simplement s'arrêter là. Je le voyais dans son regard, qui était identique à ceux des pires méchants qu'on voyait dans les films.   C'était vraiment effrayant, de savoir que ce type allait me faire quelque chose, sans savoir ce qu'il avait en tête. Je ne l'avais pas encore suffisamment cerné pour deviner ses agissements, mais je savais bien qu'il n'allait pas me délaisser.

Quand son idée fut enfin exposée au grand jour, la peur s'installa en moi. Le jumeau voulait en effet se servir de moi pour obtenir la version de Jessica, qui ne lui avait rien dit lors du premier interrogatoire, la menaçant de me faire du mal en cas de silence ou de mensonge. Mais, dans ma tête, je savais bien qu'il allait m'en faire quand même. Si jamais le frère de Kazran apprenait la vérité au sujet de son défunt jumeau, jamais il n'allait pouvait rester calme et se désintéresser de moi. J'allais forcément le payer très cher.

L'idée du psychopathe fonctionna exactement tel qu'il le souhaitait, car Jessica lui dit toute la vérité concernant la mort de Kazran, en espérant le voir me délaisser et se jeter sur elle. Mais, même avec la vérité, je savais bien qu'il n'allait pas le faire...c'était trop facile. Si nous étions ensemble dans cette galère, c'était pour qu'on souffre ensemble et non pour se focaliser sur seulement l'un d'entre nous. C'était un principe qu'il allait forcément suivre, avec ou sans la vérité, car sa recherche n'était au final qu'un prétexte idiot pour justifier sa folie.

Il saisit alors la seconde seringue, celle de couleur différente, en faisant même exprès de me la montrer histoire que je puisse bien me rendre compte du sort qui m'attendait. C'était une torture mentale supplémentaire, vu que je ne pouvais pas protester à cause de l'autre injection. Il dit alors à Jessica que tout était de sa faute, pour augmenter sa culpabilité, avant de vider tout le contenu de la seringue dans mon bras, en me faisant évidemment un mal de chien. Il en profitait bien, vu que le son de mon cri semblait lui plaire et qu'il profitait en prime de celui de Jessica...


- On va bien voir si tu es aussi robuste qu'il parait. me chuchota-t-il avant d'ajouter ceci : Mes deux derniers essais d'injection se sont soldés par une mort et...une mort, mais de mes mains cette fois car la personne voulait mourir tellement elle ne supportait plus ses souffrances. Tu es un loup, alors normalement ça devrait aller, mais je te souhaite quand même bien du courage mon petit loup, car là tu vas souffrir, comme jamais tu n'as souffert.

- Laisse-la...ne lui fais pas de mal.

Évidemment, il n'allait pas m'écouter. Le jumeau avait déjà quitté ma cage pour rejoindre celle de mon amoureuse, avec le couteau qu'il n'avait pas utilisé sur moi. Il allait la torturer...elle aussi.

- Laisse-la tranquille !! criais-je.

- Tu peux encore crier, mais cela ne va pas durer Logan.

- Ne lui fais pas de mal...

- Tout est de sa faute Logan. Elle mérite de souffrir pour avoir tué mon frère.

- Non arrête...laisse-la...

À la fin de ma phrase, une forte décharge interne me percuta, procurant une douleur étendue sur tout mon corps. Au départ, tout était bref, une souffrance rapide qui ne me fit pas crier, mais cela n'allait pas durer. Cinq secondes plus tard, le liquide mystérieux agissait avec une insistance folle, parcourant chaque centimètre de mon corps. La souffrance était exceptionnellement puissante au point qu'il m'était impossible de la supporter. Son parcours lent ne cessait pas de me faire crier. Cette torture interne était juste terrible...jamais je n'avais subi une telle douleur avant aujourd'hui...

Comme à son habitude, évidemment, le jumeau riait. Il aimait m'entendre crier et il semblait satisfait des effets de la seringue sur moi. Le fou avait alors le champ libre pour s'occuper de Jessica, en toute tranquillité, car je ne pouvais désormais plus rien dire ni même faire quoi que ce soit pour protester, étant aux prises avec certainement la pire torture de ma vie, une torture interne et terriblement douloureuse.

Jamais je n'avais vécu quelque chose d'aussi horrible avant aujourd'hui. Le frère de Kazran avait aisément dépassé tous mes critères d'horreur...les ridiculisant même rien qu'avec cette fichue seringue qu'il m'avait injectée. Le parcours de la douleur était horriblement lent et allait sans doute siéger dans un coin de mon corps pendant encore de nombreuses heures. Les hurlements causés par cette souffrance durèrent très longtemps, avant de cesser tout d'un coup. Ma voix était cassée, incapable de sortir un son aussi puissant. Ma souffrance devint alors silencieuse avec pour seuls symboles mes larmes et une chaleur très étouffante...


- Alors Logan, ça roule ? me demanda-t-il depuis la cage de Jessica.

- Ferme-la...

- Elle est belle mon invention hein ?

- Je t'ai dit de la fermer. dis-je plus fort, recevant en échange une sacrée douleur au niveau de ma gorge. Le fou avait sans doute fait exprès de me provoquer pour augmenter mon inconfort...

J'affrontais mes démons, en silence, en espérant voir le fou se barrer le plus vite possible. Sa présence m'irritait et rendait mes tortures encore plus insupportables qu'elles ne l'étaient déjà...car je savais que Jessica souffrait avec lui... Le mental et le physique prenaient un sacré coup à cause de ce qu'il avait fait, et je n'allais certainement jamais oublier une chose pareille.

- Je t'aime...Jessica... dis-je, la voix cassée.
Jeu 4 Sep - 20:24
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Je n'avais pas connu Kazran, du moins pas en tant que geôlier et tortionnaire mais j'avais vu les résultats de sa folie sur le corps de mon bien-aimé, une folie qui n'avait pas de limites et dont le sadisme s'était révélé être à peu près identique à celui que j'avais connu en présence d'Isaac. Par conséquent, lorsqu'était venu le moment de le tuer, cela n'avait pas été difficile.  Je l'avais fait avec une folie à peu près égale à la sienne, munie d'une violence sans précédents. Aujourd'hui, Logan et moi étions tous les deux prisonniers du frère jumeau de cet homme, un fou furieux qui paraissait être encore plus cinglé que son frangin. Pour l'heure, ses tortures n'égalaient en rien celles que j'avais connues avec Isaac mais je craignais toutefois qu'elles le deviennent bien assez vite et que la situation dégénère dramatiquement. Il fallait dire que notre geôlier était plus qu'équipé, autant en armes et outils qu'au niveau de son imagination. Tout avait été minutieusement calculé pour que ni Logan ni moi ne puissions sortir de notre petite prison de fer.

Au moment où ce cinglé avait doublement camé mon amoureux je m'étais emportée dans ma cage en extériorisant ma rage, ma colère et ma peur sous forme de hurlements ainsi que d'une extrême violence envers ces barreaux et ces entraves qui m'empêchaient de sortir et de me jeter sur lui pour le stopper. Dans mon emportement, je n'étais pas parvenue à défoncer la porte mais j'étais sans le vouloir arrivée à me lacérer les poignets à force de trop tirer sur mes chaînes. Comment ne pas faire ainsi quand on entendait un psychopathe affirmer que l'injection colorée qu'il comptait donner à Logan avait tué deux personnes avant lui? Il était impossible de demeurer impassible devant un tel aveu... Mes efforts étant demeurés vains, je m'étais donc laissée tomber sur le sol, en larmes, découragée et blessée.

L'injection effectuée, Kazran numéro deux s'était dirigé vers moi pour venger son binôme, armé d'un couteau bien affûté qu'il n'avait pas hésité à planter dans mon bras pour y laisser une longue et profonde lacération. Maintenant, le sang s'en échappait abondamment et la douleur commençait de plus en plus à poindre malgré le fait que je sois complètement concentrée à tenter d'éviter d'autres lacérations faites par ce fou furieux qui me pourchassait dans ma cage.

- Va-t'en, va-t'en laisse-moi tranquille!

J'esquivais les coups de couteau qui fendaient l'air avec force et qui frôlaient de me blesser à tout moment. Je criais à Logan de tenir le coup, je l'encourageais à distance, le cœur brisé de l'entendre hurler de douleur. Mon cœur battait à tout rompre dans ma poitrine, la terreur m'étourdissait, secouait mon corps en le faisant violemment trembler.

- Tiens bon Logan je t'en supplie... tiens bon mon amour...

Je pleurais à chaudes larmes, paniquée et terrifiée. Les chaînes réduisaient considérablement ma liberté et plus le temps filait, plus je faiblissais. Je n'allais pas pouvoir m'échapper encore longtemps.

L'inévitable finit par se produire, de façon rapide et cinglante. Une deuxième lacération survint, traversant mon ventre de gauche à droite. La lame entailla mon chemisier puis la peau de mon abdomen sur une profondeur d'environ un demi centimètre. À l'image de ma première blessure, du sang s'en échappa subitement, tachant immédiatement le bas de mes vêtements. Mes mains se plaquèrent aussitôt sur la plaie afin de faire cesser les saignements. C'est ce moment que choisit le fou pour m'envoyer au plancher en me frappant solidement au visage d'un poing dur et franc.

Le coup atteint le côté de ma figure tout près de l'oeil, fendit la peau de mon arcade sourcilière et m'envoya valser au fond de la cage. Il provoqua également un mal de tête intense et un regain non négligeable et légèrement différent de mes étourdissements. Pendant quelques secondes des points lumineux dansèrent devant mes yeux, m'aveuglèrent, me privant de contrer les autres attaques du fou. Les coups se mirent à pleuvoir sur mon corps, m'atteignant un peu partout, particulièrement aux côtes, au ventre et aux jambes puisque je tentais tant bien que mal de protéger ma tête afin d'éviter qu'elle ne soit encore cognée. À un certain moment je finis par me relever, désireuse de répliquer. Malgré toutes les douleurs qui me barraient le corps mon poing décolla rageusement pour atteindre le nez du fou et l'écraser avec violence. Lorsque ce dernier constata qu'il s'était mis à saigner une fureur nouvelle s'empara de lui.

- Ça tu vas le regretter ma chérie.

Les coups redoublèrent en quantité et en force, s'abattant sur moi avec une vitesse folle et malsaine. Entre deux hurlements de Logan, un voile noir tomba sur moi et me fit sombrer dans un abîme profond et bénéfique puisqu'en un claquement de doigts toute la douleur disparut.

Combien de temps s'était écoulé avant que la lueur vacillante de l'ampoule me rappelle la terrible réalité? Je n'en avais aucune idée. Je savais toutefois que ma perte de conscience avait été beaucoup plus longue que la précédente car le sang qui s'était échappé de mes nombreuses plaies avait séché et croûté. Je ne remuais pas par peur d'éveiller à nouveau différents points de douleur. Par conséquent je demeurais étendue sur le petit matelas qui lui, était toujours situé à l'endroit où je l'avais traîné, soit près des barreaux qui se trouvaient du côté de la cage de Logan. Respirer était difficile et laborieux. Chaque inspiration m'arrachait un gémissement que je tentais tant bien que mal de dissimuler aux oreilles de Logan. J'espérais n'avoir rien de fracturé, je priais pour que mes blessures soient superficielles et sans danger. Ma tête élançait au rythme des battements de mon cœur, était pourvue d'une pression qui me donnait la sensation d'avoir le crâne coincé dans un étau.  Mon œil droit ne s'ouvrait plus, sans doute trop enflé pour que la paupière parvienne à se soulever. Pour le reste, mis à part les entailles à mon bras et mon ventre, tout semblait à peu près intact.  Mon corps était couvert ici et là de nombreuses ecchymoses mais elles ne se voyaient pas à cause de mes vêtements.  Toutefois, je les ressentais avec beaucoup d'insistance. Bouger serait inévitablement pénible et très douloureux.

Je me gardais de parler afin de conserver mes forces et d'éviter un trop gros apport d'air dans mes poumons. Logan ne criait plus, au moment où j'avais émergé de mon inconscience et cela m'inquiétait grandement. D'ailleurs, le fou semblait lui aussi se demander comment il allait car il lui posa directement la question, ce qui eut le don de me faire brutalement sursauter. Jamais, à aucun moment je ne m'étais doutée qu'il était avec moi dans ma prison. Il fallait dire que je n'avais ouvert l'oeil qu'une seule fois depuis mon réveil pour ne fixer qu'un point flou et lointain situé entre deux barreaux.

La réponse que fit Logan m'arracha un très faible et furtif sourire. Le pire était passé, je le savais. Il ne criait plus, peut-être souffrait-il encore mais au moins il était en vie... et suffisamment conscient pour me souffler un très doux "je t'aime" qui fit bondir mon cœur dans ma poitrine.

- Je t'aime...

J'avais répondu d'une voix si faible qu'une ouïe humaine normale n'aurait jamais pu entendre mais je savais que Logan lui, le pouvait même si je gardais ma figure tournée à l'opposé de lui. Je ne voulais pas qu'il me voit dans cet état alors je cachais mon visage en le laissant tourné du côté du fou qui lui, s'affairait à me détacher pour m'enfiler une simple paire de menottes. Visiblement, il comptait me faire sortir de la cage pour m'amener allez savoir où...

- Debout Jessica.

Mes mains menottées, il tira subitement sur mon biceps pour me forcer à me lever. Incapable de le retenir, un cri s'échappa avec force, démontrant combien la douleur que provoquait le mouvement de tout mon corps était puissante et poignante.  Un sanglot suivit, sincère et déchirant. Marcher était une torture. Mes jambes refusaient d'avancer car elle étaient raides et couvertes de bleus.

Sortir de la cage ne fut pas sans difficultés. Cheminer en ayant la sensation que des centaines de lames me transperçaient le corps et particulièrement les côtes était atroce et étouffant.  Au bout de quelques mètres le fou me bouscula pour me forcer à m'agenouiller devant la porte de la cellule de Logan. Je gardais la tête baissée, fuyant son regard, mes cheveux retombant sur ma figure que je refusais de montrer à mon bien-aimé.

- Regarde mon petit loup, regarde...

Le fou avait deviné mon petit manège et avait décidé de faire souffrir Logan d'une autre manière. Il empoigna ma tignasse et tira violemment dessus pour m'obliger à relever la tête. Mon regard croisa celui de mon amoureux et je ne pus empêcher des larmes de rouler sur mes joues malgré ma blessure à l'oeil.

- Je vais bien... ça va aller...

Encore une fois j'avais parlé à voix très très basse, autant pour ne pas que le fou entende que pour éviter de trop gonfler ma poitrine.

- Je t'aime chuutt...

Je me mordais l'intérieur de la joue pour ne pas éclater en sanglots mais c'était très difficile. Tout à coup le noir se fit, un noir artificiel se présentant sous la forme d'un bandeau que le fou noua autour de ma tête pour me cacher la vue. Ensuite il tira à nouveau sur mon bras, m'intimant de me relever. Mes mains menottées effleurèrent à l'aveugle les barreaux de la cage de Logan et dans un cri paniqué des mots s'échappèrent de ma bouche :

- Je t'aime mon amour ne l'oublie jamais!

Le fou me tira plus loin pour m'amener je ne sais où. Je priais pour que ce ne soit pas une table semblable à celle qui avait servit de lieu de torture pour Logan lorsqu'il était tombé sous l'emprise de Kazran...
Jeu 4 Sep - 20:28
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Alors que je vivais très certainement le pire cauchemar de toute ma vie, je me surprenais à me souvenir des moments que j'avais passés avec Kazran, à souffrir autant physiquement que mentalement. Chaque détail revenait dans ma mémoire avec insistance. Même si les tortures de ce jour surpassaient celles du passé, ces dernières restaient gravées dans ma mémoire, comme sans doute toutes les premières fois. Malheureusement, ce qui m'avait sauvé la première fois n'allait certainement pas me sauver cette fois-ci. Le jumeau de Kazran n'était pas intéressé par autre chose que nous deux, ce qui rendait nos tentatives d'évasion par une tierce personne impossibles à mettre en place. Nos vies ne pouvaient être sauvées que par nous-mêmes et personne d'autre. Malheureusement, même si j'y mettais toutes mes forces, je n'avais découvert aucune faille. Le fou semblait avoir pensé à tout ce qui était possible de prévoir à l'avance, et avait fait exprès de m'handicaper pour que je ne sois pas un problème dans son manège. Tout jouait contre nous et nous élevait sur le rang des victimes impossibles à sauver. Le fou tenait à ses jouets et semblait avoir pensé à tout pour les garder en sa possession. Cela m'enrageait de ne pas pouvoir trouver de porte de sortie, alors que je ne cessais pas de la chercher. Cette dernière restait introuvable.

En plus, un danger immense planait sur ma tête en ce moment, à cause de ce liquide mystérieux injecté par notre tortionnaire, dont il avait bien vanté les qualités mortelles qu'elle avait eu sur deux autres personnes innocentes avant moi. La souffrance intense que me provoquait l'injection dépassait aisément toutes les douleurs que j'avais pu subir jusqu'à aujourd'hui. Elle parcourait l'intégralité de mon corps, avec une étrange insistance. C'était une torture interne, avec une douleur véritable, mais dont les marques n'allaient pas être visibles sur le plan externe, rendant la souffrance invisible et surtout non-évaluable. La supporter était pour moi une peine que je n'arrivais pas à gérer. Il suffisait de voir à quel point j'avais crié. Mes cris n'avaient cessé uniquement parce que ma voix était cassée, mais ils auraient sans doute encore davantage duré si j'avais encore la force de le faire. La souffrance, quant à elle, ne s'était guère estompée. Elle se déroulait simplement en silence, entre mes larmes et cette chaleur qui m'étouffait.

Dans la cage de Jessica, le spectacle était horrible. Le pire pour moi était d'y assister sans pouvoir protester et me lever pour foutre mon poing dans la gueule de ce fou furieux. La voir souffrir sans pouvoir la protéger était quelque chose que je ne parvenais qu'à peine à supporter. J'étais certes la plupart du temps en situation de demie conscience, mais je n'étais pas aveugle. Je voyais tout...et chaque détail ne cessait pas de me faire du mal, et dans le même temps faire augmenter une sorte de rage annexe par encore assez puissante. J'entretenais cette rage avec des pensées assassines concernant le fou, qui à mon sens mériterait vraiment de connaître le même sort que son frère, pour avoir osé faire ce qu'il avait fait. Si jamais on en avait l'occasion, il ne faudrait pas hésiter, car ce serait lui ou nous...une situation claire de légitime défense et certainement le seul moyen de nous sauver la vie.

Assister à cette violence me connectait malgré moi à Kazran. Je me rappelais encore de certains détails, notamment de ce qu'il avait employé pour me torturer et me faire énormément de mal, mais il n'y avait pas que cela qui revenait dans mon esprit à l'heure actuelle. Je me rappelais en effet également de l'environnement, de toutes ces choses que j'avais vues autour de moi dans cette cabane, même si cela n'avait été que des détails insignifiants, sur le coup. Je devais me rappeler d'eux, car peut-être qu'un ridicule détail pouvait permettre une évasion de cet endroit. Ainsi, je me rappelais que Kazran n'était pas un fanatique des photographies, car aucune n'était accrochée. Par contre, le fou avait donné une incroyable importance à l'écriture. Ils ne gardaient pour ainsi dire qu'eux. Certaines signatures m'avaient marquées. Je me rappelais de celle de son père, qui avait à priori légué cette cabane en héritage. D'autres noms revinrent également, des noms que je n'avais qu’entraperçu, sans pour autant les relier à quelque chose de tangible.

D'une voix extrêmement basse, quasiment inaudible d'ailleurs, je dis ceci :


- Je me rappelle...

Aucune clé physique ne pouvait m'aider à m'évader et à quitter cet endroit avec mon amoureuse, alors j'allais me servir de mes souvenirs, en espérant qu'ils puissent nous aider. Peut-être que le jumeau du jour allait être assez idiot pour laisser exploser son impulsivité et faire une erreur pouvant lui être fatale. C'était sans doute notre seule chance, et je devais être aussi calculateur que lui pour pouvoir la saisir et en profiter, car peut-être que cet effort allait pouvoir sauver Jessica...ce que j'espérais du fond du cœur.

En attendant, en calculant les événements à venir, ma rage annexe continuait de grimper à mesure que je ne cessais d'imaginer le psychopathe être maltraité par nous deux plutôt que l'inverse. Le fruit de la vengeance me faisait du bien et me permettait de tenir le coup face à une souffrance interne toujours aussi insistante. J'étais en train de mettre à mal le plan principal du psychopathe. Avec autant de rage soudaine, la sédation allait peu à peu devenir inutile, et mes forces allaient ainsi pouvoir revenir. Finalement, peut-être allais-je avoir ma chance de nous venger de ce dingue.


- Tu vas souffrir connard... dis-je toujours d'une voix quasiment inaudible. En vérité, je m'encourageais tout seul, car j'étais peu à peu en train de renaître. Ce connard n'avait qu'à bien se tenir.

La goutte d'eau qui fit déborder le vase de ma colère fut lorsque ce psychopathe, dont je me souvenais du nom, fit exprès de rapprocher Jessica de ma cage pour me montrer à quel point il avait été violent avec elle.

- Je t'aime mon amour...je t'aime... dis-je à Jessica. Le connard n'eut pas droit au même discours par contre. Toi tu vas le regretter.

- Hâte de voir cela ! dit-il en rigolant, avant d'emmener Jessica au loin.

- Il ne faut pas me provoquer...

Silencieux, mon attention se porta sur le bruit de leur pas. Mon petit manège n'allait commencer que lorsque lui et Jessica n'allaient plus bouger. Je voulais qu'il l'oublie, qu'il se désintéresse d'elle, et son nom était sans doute le meilleur moyen de le faire. J'avais progressivement pu récupérer un semblant de voix, qui allait m'être utile pour lui hurler ce souvenir que j'avais ressorti de l'obscurité : son nom.

Ils s'arrêtèrent enfin, au bout de quelques minutes de marche. Le moment était venu pour moi de crier.


- Kierkan !! criais-je très fort, sans me soucier de ma voix.

Avec un souvenir pareil, le connard ne pouvait pas rester impassible. Jamais il ne nous avait dit son nom, alors il était pour moi normalement impossible de le connaître. Pourtant, j'étais au courant, à cause d'un souvenir lointain. Cela allait forcément le faire réagir.

Comme prévu, la réaction ne se fit pas attendre. Kierkan revint en courant vers ma cage, en hurlant :


- Qu'est-ce que tu as dit ?!

- Bah quoi ? C'est pas ça ton nom ?

Il ouvrit la porte de ma cage pour se rapprocher de moi, visiblement en colère. Mon manège avait réussi, car Kierkan avait complètement oublié Jessica.

- Comment le sais-tu ?

- Kazran avait une lettre de toi, dans la cabane. Je me suis souvenu de ta signature, et par conséquent de ton nom.

- Tu vas payer ton affront.

Il sortit une seringue de sa poche, identique au liquide qu'il m'avait injecté tout à l'heure, qu'il enferma dans sa main. Il voulait recommencer son manège, mais je n'allais pas le laisser faire. Kierkan allait avoir une sacrée surprise.

- C'est toi qui va payer.

D'un excès de rage, les entraves de mes jambes cédèrent, me permettant de violenter le fou en plein dans son estomac. La puissance du coup le fit voler jusqu'au bord droit de la cage, alors que moi je pus me défaire de l'entrave de mes mains et trouver comment retirer cet anneau ridicule autour de mon cou. J'étais parfaitement libre de me relever, car le fou n'allait pas se remettre à bouger tout de suite.

Ainsi, je pus voir où Kierkan m'avait blessé pour handicaper mes déplacements. C'était ma jambe droite qui avait pris un sacré coup. Je n'avais pas ressenti cette douleur en étant allongé, mais elle m'affectait maintenant. La migraine due à mon coup sur la tête était revenue aussi. La souffrance interne due au liquide était encore là, mais je la mettais de côté, me concentrant sur ma rage envers Kierkan.

Je me rapprochais de lui, fouillant dans ses poches pour trouver les clés de ma cage. Je pus les trouver au fond de la deuxième poche, sur un porte clés semblant comprendre les clés de la cage de Jessica (inutiles maintenant qu'elle n'y était plus), des clés pour des menottes, et certainement les clés de certaines pièces de l'endroit. Il ne semblait pas y avoir une clé pour une voiture ou un quelconque véhicule. Sans doute rangeait-t-il cela ailleurs ou bien n'en avait-t-il tout simplement pas.


- Et merde...

Je sortis de la cage, en fermant la porte derrière moi. Prisonnier à ma place, le type n'avait aucune chance de sortir vu que j'avais les clés maintenant. Maintenant libéré, mon premier réflexe était évidemment de chercher Jessica pour pouvoir la libérer. Le type n'étant plus un problème, il fallait vite profiter de cette liberté pour la rejoindre.

Je me fis à mon ouïe pour la retrouver, dans une autre pièce. Le monstre l'avait installée sur une table, exactement comme Kazran l'avait fait avec moi. C'était prévisible...et surtout la preuve que Kierkan était bien la copie de son frère. Rapidement, je libérais mon amoureuse de toutes ses entraves, tout en lui parlant pour lui assurer que c'était bien moi.


- Je suis là mon amour, je te libère...chuuuuut...je t'aime...

Je dénouais le bandeau, avant de libérer la vision de mon amoureuse, et qu'elle puisse me voir.

- Il est tombé dans le panneau, en entendant son prénom. Il est venu me voir. C'est ma rage qui m'a libérée de mes entraves. Qu'il ose te faire du mal comme ça...ça a été la goutte d'eau de trop. Il est enfermé dans ma cage. Je voulais d'abord te libérer...je ne voulais pas te laisser seule ici... lui dis-je, en la caressant délicatement.

Je l'aimais, pensant d'abord à elle avant de penser à moi, c'était cette concentration qui me permettait d'occulter l'action du liquide, qui faisait souffrir mon organisme en interne. J'avais mal, mais je l'oubliais, ce qui me permettait au final de ne rien sentir.

- Je t'aime...tu peux pas savoir à quel point tu m'as manquée...

Soudain, j'entendis un bruit, quelque chose qui n'avait rien de rassurant. Le fou était normalement coincé dans sa cage, mais j'entendais comme une sorte de mouvement. Ayant peur d'avoir raté mon coup, je m'écartais un petit peu, histoire de pouvoir voir si la cage était toujours fermée. D'un coup d’œil, je vis qu'elle l'était, alors je ne comprenais pas vraiment qu'elle était la source du bruit que j'avais entendu.

Je dis alors à Jessica de rester là où elle était, le temps que j'aille voir ce qui se passait. J'avançais, histoire de pouvoir davantage y voir, car là je vis que le fou n'était plus là. Il avait un double des clés de la cage, qu'il avait du planquer ailleurs que dans ses poches, sauf que je n'avais fouillé que dans ces dernières.


- Oh merde...

Je fis l'erreur de me retourner, pour faire demi-tour et rejoindre Jessica. Le fou en profita pour surgir tout d'un coup par derrière et me planter une seringue dans le cou.

- Connard...

- Ça aide les chaussures hein ?

Par réflexe, j'écrasais son pied avant de me retourner et lui foutre mon poing dans la figure à deux reprises, histoire d'être sûr. Le fou s'effondra sur le sol, assommé par mon action. J'attrapais la seringue, qu'il m'avait plantée dans le cou par surprise, histoire de voir s'il avait eu le temps de m'en injecter le contenu avant de la laisser tomber sur le sol et la casser avec mon pied. Évidemment cette dernière était vide.
Sam 6 Sep - 2:19
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Au moment où je me tenais à genoux devant Logan, aveuglée par un bandeau, ma peur avait atteint un sommet inimaginable. Mon cœur galopait à une vitesse folle, battait de manière si intensive que chacune de ses pulsations cognaient dans ma tête, me donnaient l'impression de résonner aussi fort que des baguettes s'abattant sans cesse sur tout un ensemble de batterie. J'avais chaud, j'avais peur, j'étais terrorisée. Je sentais la fin approcher, je paniquais à l'idée de mourir torturée de façon aussi sadique que ce que Isaac m'avait fait subir. Je ne voulais pas souffrir, je ne voulais pas qu'on se serve de mon corps comme on se sert d'un vulgaire jouet. J'étais également morte d'inquiétude pour Logan qui souffrait le martyre à cause de l'injection du fou furieux. Mes larmes coulaient avec abondance mais ne parvenait pas à se rendre sur mes joues, absorbées dès leur chute par le bandeau qui me cachait la vue. Les menottes trop serrées que le fou m'avait installées s'étaient enfoncées dans mes plaies à vif, les rendant encore plus insupportable. J'avais mal à tout le corps, mal à l'esprit, mal au cœur, mal à l'âme.

Alors que je croyais avoir touché le fond, mon état s'aggrava drastiquement lorsque le fou me tira par le bras pour me forcer à me relever et à le suivre dans un endroit qui m'était inconnu et impossible de voir. Je le suivais avec peine, les jambes raides d'avoir été labourées de coups. Chaque muscle de mon corps me hurlait sa douleur d'être forcé de remuer, forcé de me soutenir pour éviter que je flanche et m'écroule sur le sol. Logan avait murmuré au fou qu'il allait le regretter, j'espérais de toutes mes forces que ça soit vrai. En attendant, j'étais contrainte de le suivre je ne sais où et chaque pas qui m'éloignait de mon amoureux me rendait encore plus faible et plus craintive.

- On y est...

La parade cessa et en un tournemain je fus étendue sur une table, complètement paniquée.

- Pitié...

Le fou ricanait, s'affairait à immobiliser mes cheville puis mes poignets qu'il avait libéré des menottes.  Mes bras reposaient de chaque côté de mon corps, non loin de celui-ci. Je devinais que la table devait être petite et très peu large car mes doigts pouvaient en palper le rebord. Tout à coup un cri retentit, se présentant sous la forme d'un prénom jamais entendu auparavant. Un prénom qui ressemblait étrangement au frère du fou, l'homme que j'avais dû tuer pour sauver Logan. La voix qui l'avait hurlé n'était autre que celle de mon bien-aimé qui visiblement avait retrouvé un peu de forces. C'était là un très bon signe mais de savoir que Logan appelait notre geôlier auprès de lui effaçait cette très brève joie pour me replonger dans des angoisses encore plus profondes que celles qui m'habitaient déjà. Dès cet appel lancé au fou le silence se fit tout autour de moi, me laissant seule avec ma respiration haletante et étourdissante, aux prises avec des peurs presque incontrôlables. Le psychopathe était partit en jurant, furieux, enragé. Je ne comprenais rien, j'ignorais où Logan avait pigé ce prénom effrayant. De l'endroit où j'étais, je n'entendais rien. Ne pas savoir ce qui se passait entre Logan et notre kidnappeur me tuait à petit feu. Je voulais aller les rejoindre, je voulais empêcher ce Kierkan de faire du mal à mon amoureux. Pour ce faire je remuais bras et jambes dans l'espoir de me détacher mais mes liens étaient bien trop solides pour que je parvienne à les briser. Qui plus est, tirer sur eux ne faisait qu'aggraver mes blessures aux poignets.

- Logan... je t'en prie soit prudent...

Je gémissais, épouvantée. J'allais être charcutée comme Kazran l'avait fait avec Logan. J'allais être découpée et torturée comme Isaac l'avait fait avec moi et cette perspective me coupait le souffle, le rendait encore plus laborieux qu'il ne l'était déjà. Je frôlais la crise cardiaque; mon coeur n'allait jamais supporter de battre aussi violemment pendant autant de temps. Je pensais mourir d'hyperventilation quand on me toucha au bras ce qui me fit sursauter violemment et pousser un cri épouvanté. Aussitôt une voix douce et familière s’immisça dans mes oreilles et eu le mériter de me calmer pratiquement d'un seul coup.

- Logan!?

Je sanglotais tandis qu'il me libérait sans cesser de me parler afin de me rassurer.

- Qu'est-ce qui s'est passé? Où es le fou?

Parler était difficile car chaque mot était entrecoupé de lourds sanglots. Heureusement, le fait de sentir les mains de Logan sur tout mon corps m'aidait considérablement à reprendre le contrôle de mes émotions. Petit à petit, je me calmais.

- J'ai eu peur...

J'essayais réellement de me reprendre en main mais ce n'était pas chose facile. Logan restait calme, dénouait le bandeau qui m'aveuglait tout en m'expliquant comment il en était arrivé à sortir de sa cage. Une fois dans ses bras, d'autres larmes roulèrent sur mes joues mais cette fois-ci elles étaient silencieuses et beaucoup moins abondantes.

- Me laisse pas... je t'aime...

Je m'accrochais à lui, faible et tremblante.  Le cauchemar n'était pas terminé mais il était en voie de l'être puisque le fou furieux était maintenant incarcéré. Enfin je pouvais respirer un peu mieux et plus librement... du moins jusqu'à ce qu'un bruit retentisse et nous surprenne tous les deux, rendant Logan curieux d'aller voir ce qui se passait.

- Non, non...

Mais il me laissa seule, assise sur cette table qui devait servir de lit de torture.  J'entendis un "oh merde" puis un "connard" qui ne me rassurèrent guère. Ensuite la voix du fou se dit entendre et je su qu'il venait de se passer un imprévu.

- Logan...?

Ce que je vis en arrivant sur place me secoua profondément : Logan était à balancer deux solides coups de poings à Kierkan afin de le neutraliser.  Ensuite il attrapa une seringue que ce dernier lui avait planté dans le cou et qui était malheureusement vide. Il la jeta au sol, l'écrasa puis me jeta un regard terrifié. Un regard qui était en tout point identique au mien.

- Non! Oh non!

Je me jetais sur lui pour le prendre dans mes bras et le faire tranquillement s'asseoir sur le sol, dos au mur. J'ignorais ce que l'autre lui avait injecté puisque la seringue était vide. Était-ce un sédatif ou du poison?

- Ne bouge pas je reviens, respire lentement chuuttt...

Même si je mourrais d'envie de rester auprès de lui je ne le pouvais pas. Il y avait une chose bien plus urgente à faire; il fallait neutraliser définitivement le fou pour qu'il ne s'échappe plus de sa cage. J'embrassais tendrement Logan avant de me relever pour rejoindre Kierkan. J'étais faible mais l'adrénaline qui coulait dans mes veines était suffisante pour me permettre de faire ce que j'avais en tête.  J'allais traîner notre geôlier jusque dans une des cages et le ligoter pour l'empêcher de sortir. De ce que j'avais compris, il s'était servit d'un double de clé dissimulé dans sa chaussure pour parvenir à s'échapper. La solution était simple, avant de définitivement l'enfermer j'allais le mettre à nu, carrément mais ce n'était pas tout. Un autre défi m'attendait, à savoir exécuter le tout le plus rapidement possible pour pouvoir prendre soin de Logan et l'aider à traverser la dure épreuve qui s'annonçait. Celui-ci n'avait pas sommeil, je soupçonnais donc la seringue de contenir le poison qui l'avait plongé dans d'atroces souffrances peu de temps auparavant.

Traîner un corps inanimé n'était pas simple, surtout dans ma condition. J'y allais un pas à la fois, gémissant à l'occasion sous l'effort mais sans jamais abandonner. Pour être certaine que le fou demeurait inconscient, je m'arrêtais parfois pour lui balancer un coup de pied en plein visage et même entre les jambes. Il n'y avait pas de chance à prendre et rien ne me privait de prendre une jouissive petite revanche.

Une fois dans la cage, je ne me pris pas la tête à le dévêtir. J'y allais avec fluidité, mon ami le couteau bien ancré dans ma main pour m'aider à tout arracher. Kierkan était nu comme un vers, prêt à être attaché.  J'avais en ma possession les cordes qu'il avait utilisé pour me ligoter à la table. Je faisais vite, utilisant également les menottes que j'avais portées lors de mon transfert de pièce. Au final, le résultat n'était pas trop mauvais. Le fou était totalement nu, immobilisé et toujours inconscient. Je pouvais maintenant verrouiller la cage et retourner auprès de mon bien-aimé mais avant j'allais tirer le matelas de ma cellule pour l'apporter là où il s'était échoué.

- Je viens, je viens...

J'étais complètement épuisée, en sueurs, tremblante et tout à coup très faible.  J'avais du mal à voir avec mon œil enflé et fermé mais je me débrouillais tout de même, encore et toujours emplie de bonne volonté.

Le matelas tiré contre le mur où se trouvait Logan, nous pouvions maintenant nous y installer et tenter de gérer les heures à venir sans perdre de vu le cinglé que j'avais attaché et emprisonné.

- Je suis là, je reste avec toi mon amour, on va traverser cette épreuve ensemble, je ne te lâche pas, je suis là chuuttt.. viens dans mes bras...

Je le caressais tendrement, en pleurs, la peur au ventre. La dose précédente n'était pas encore cuvée, je le savais et avec cette deuxième injection je craignais le pire...
Dim 7 Sep - 16:43
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Dans mes veines coulait actuellement un poison très dangereux, mettant à mal tout mon organisme. Si la douleur de la toute première injection avait pu s'effacer et plonger dans la douleur de l'oubli, c'était uniquement à cause de la chevauchée progressive de ma rage, qui avait été la clé de mon plan pour sortir de ma cage. Si les effets dévastateurs du poison s'étaient révélés moins douloureux pour mon être, c'était uniquement parce que ma concentration avait ciblé autre chose. J'avais oublié le mal pour ne penser qu'à ce plan, en espérant qu'il nous sauverait Jessica et moi-même de l'enfer imposé par Kierkan. Sur le fond, mon idée avait été bonne et elle aurait sans doute pu parfaitement fonctionner, si jamais Kierkan n'avait pas pensé à planquer un double des clés de ma cage dans l'une de ses chaussures. Le fait de ne pas avoir prévu ce mauvais coup avait conduit au désastre actuel. Kierkan avait su tirer profit de son avantage pour pouvoir aggraver l'intensité du danger pesant sur mon être, en m'injectant une nouvelle seringue du poison, faisant au passage voler en éclats ce qui déviait ma douleur jusqu'à présent.

Dans mon organisme existait alors une double dose de poison, un mélange entre la première dont je ne m'étais pas pleinement remis et celle qui venait tout juste d'être injectée. Les deux mêlées ensemble allaient très certainement forger un cocktail un peu trop explosif, dont j'avais peur d'expérimenter les effets, pensant encore aux confidences de Kierkan. Le jumeau de Kazran avait en effet bien précisé que son poison avait déjà tué quelqu'un en une seule dose. Si j'avais pu gérer à peu près la mienne, c'était certainement par miracle. Une double dose allait augmenter les risques mortels sur mon être, alors il était difficile d'être apaisé dans ce genre de situation. Mon regard et mon visage reflétaient parfaitement le fait que ce poison m'effrayait grandement. À vrai dire, même entre les mains de Kazran je n'avais jamais eu aussi peur. Kierkan avait aisément réussi à surpasser ma notion du pire, exactement comme je le pensais. Kierkan était un psychopathe plus dangereux que Kazran, mais surtout plus intelligent que lui. Le coup de la chaussure, il allait certainement me marquer à vie. Si jamais je venais à mourir à cause d'une chaussure, autant dire que je rentrerais dans les annales des morts les plus stupides...

Jessica était revenue auprès de moi, ayant entendu le fait que tout ne s'était pas passé comme prévu. Elle me prit immédiatement dans ses bras pour me diriger contre le mur, afin que je sois assis sur le sol, le dos appuyé sur lui. Je pensais qu'elle allait rester avec moi, mais elle n'allait pas le faire tout de suite. Mon amoureuse allait en effet neutraliser Kierkan, pendant que je devais rester contre ce mur, à maintenir ma respiration au niveau le plus calme possible, un effort qui allait être très difficile à fournir. Malgré tout, je tentais ma chance, en fermant mes yeux pour me concentrer uniquement sur ma respiration. Je devais à tout prix rester calme tant que j'en avais l'occasion, car les prochaines heures allaient être terribles. L'influence de la double dose grandissait déjà en moi, je le sentais. La torture n'avait pas encore débuté, mais sa croissance était clairement détectable. Le début de ma peine était pour bientôt...très bientôt.

Jessica revint auprès de moi juste après avoir neutralisé le fou, en amenant avec elle un matelas pour qu'on puisse s'y installer ensemble. Contrairement à la première épreuve, que j'avais vécu seul dans ma cage, Jessica allait rester avec moi cette fois-ci. Son accompagnement me rassurait un peu, car elle berçait par de douces caresses, histoire de maintenir mon calme en place, alors qu'elle était visiblement en pleurs et je sentais bien qu'elle avait peur autant que moi. En même temps, nous étions dans l'incertitude. Une dose...cela avait été terrible...alors deux...j'imaginais le pire.

Je restais tout contre elle, tremblant de peur, alors que la torture allait bientôt commencer son oeuvre destructrice.


- J'ai peur...mon amour...j'ai si peur...

Je la caressais moi aussi, histoire de me rassurer, mais cela ne fonctionnait qu'à moitié à vrai dire. Le fait de sentir que mon cauchemar allait bientôt recommencer ne me facilitait pas vraiment la tâche.

- Je le sens...au fond de moi...ça va bientôt commencer...ça arrive... dis-je, effrayé. C'est encore en sommeil, mais je sens déjà que ça va être pire que la première fois...je n'aime pas ça...je n'aime pas ça du tout.

Il n'était clairement plus question de calme, plus du tout. Je savais que ce n'était qu'une question de minutes avant que mon corps ne se torde de nouveau de douleurs, alors je ne pouvais plus rester calme face à un spectacle pareil. Malgré tout, je voulais l'embrasser, chose que je fis, tant que je m'en sentais capable.

- Je t'aime Jessica...reste avec moi...tu es la seule bonne chose ici...la seule que j'aime... vraiment la seule...

Et là, la décharge survint en moi, comme au début de la première série de souffrance. Le pire allait commencer dès à présent. J'avais à peine récupérer ma voix que j'étais déjà en train de me tordre de douleurs et de crier sous l'effet de la souffrance qui m'était infligée. La douleur n'avait jamais été aussi forte...jamais. Les souffrances avec Kazran avaient été sanguines, clairement visibles. N'importe qui, en me voyant, pouvait comprendre pourquoi j'avais mal. Là, les traces physiques étaient réduites. Ce qui me faisait du mal était à l'intérieur de moi, une chose que personne ne pouvait voir.

La souffrance fut tellement puissante que mes cris cessèrent plus tôt, seulement au bout d'un peu moins de deux heures au lieu des trois précédemment, car ils avaient été plus abondants que la première fois. Ma voix était de nouveau cassée, plus intensément que la première fois, ajoutant la souffrance de ma gorge à ce qui n'allait déjà pas. Malgré l'absence de mes cris, la torture était encore en moi, sauf que je ne pouvais simplement plus exprimer à quel point je souffrais encore. Seules les trois détails suivants pouvaient en témoigner à ma place : mes larmes, ma respiration instable et cette intense chaleur.

Même avec la voix cassée, et affaibli à un point que je n'avais jamais atteint jusqu'à maintenant, je continuais à caresser mon amoureuse, et même à oser parler, même si cet effort n'était produit qu'avec une voix très basse.


- Je t'aime...je t'aime... dis-je, la voix cassée. Ça fait mal...je n'en peux plus...c'est trop dur...
Mar 9 Sep - 14:51
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Dès que j'en avais eu l'occasion, j'étais allée voir ce qui se trouvait à l'extérieur de cette maudite cabane dans laquelle nous étions retenus prisonniers. Je n'y étais allée qu'une fois le fou neutralisé et Logan placé sur le petit matelas qui se trouvait à l'intérieur de ma cage et que j'avais tiré jusqu'à lui afin qu'il puisse y prendre place. Trouver la sortie n'avait pas été difficile car l'endroit n'était pas énorme. De ce que j'avais pu voir, il ne comportait que deux pièces, soit celle où nous avions été emprisonnés et celle où j'avais été ligotée pour fins de tortures. C'était dans cette petite pièce que se trouvait la porte et c'était sans doute pour cette raison que Kierkan m'avait bandé les yeux. Il n'avait pas voulu que je vois la sortie comme il n'avait pas voulu que je vois à quel point l'endroit était plus petit qu'il n'y paraissait. Maintenant que j'étais libre, je pouvais me déplacer à ma guise malgré mes nombreuses blessures qui me ralentissaient grandement.  Quand j'avais poussé la porte, j'étais remplie d'un espoir sans limites. J'espérais voir la civilisation, j'espérais que nous nous trouvions dans un genre de parc industriel où la vie grouillait tout autour de nous. J'espérais pouvoir héler un homme et lui réclamer de l'aide, j'espérais le voir contacter les secours et les autorités pour qu'ils viennent tous nous sortir de là. Malheureusement, j'avais rêvé. Tout ce que je voyais était un paysage à peu près identique à celui qui encerclait la cabane de Kazran, comprendre ici la forêt, les montagnes... et encore la forêt. Il n'y avait que des arbres, des milliers d'arbres baignant dans la lueur rose et orangée du soleil couchant et absolument aucune vie humaine à part les nôtres bien évidemment. Rapidement, j'avais fait le tour des lieux pour n'apercevoir qu'un vtt sans clés, une vieille génératrice au gaz qui menaçait de rendre l'âme à tout moment et qui expliquait le pourquoi du vacillement de la lumière, un restant de corde de bois en train de pourrir et une bécosse même pas malodorante parce qu'elle n'avait sans doute que très peu servie. Il n'y avait pas à dire, nous étions mal foutus et à moins de trouver où se cachait la clé du vtt, je ne voyais même pas comment nous allions pouvoir partir de cet endroit.

- Damned!

J'étais rentrée et j'avais vite retrouvé Logan qui tâchait de contrôler sa respiration pour s'aider à gérer le mal qui arrivait. Il était terrifié, je le voyais bien et j'étais pareil que lui.

- J'ai peur moi aussi...

Je pleurais silencieusement, terriblement déçue de ma découverte mais surtout épouvantée par ce qu'allait bientôt revivre Logan. Afin de ne pas l'inquiéter davantage je gardais pour moi ce que j'avais vu à l'extérieur. Ce qui importait là, tout de suite, était de traverser de notre mieux la dure épreuve qui arrivait.  Pour se faire, je gardais Logan tout contre moi. Je le berçais de douces et belles caresses, priais pour que tout se passe sans trop de difficultés et que la douleur ne soit pas aussi forte que la fois précédente. Malheureusement, ça n'allait pas se passer ainsi puisque mon bien-aimé percevait déjà les prémisses de souffrances encore plus dominantes que celles vécues jusqu'à présent. J'étais découragée. Jamais je ne m'étais sentie aussi impuissante.

- Non... oh non...

Bien malgré moi je sanglotais doucement, anéantie, désarmée. J'ignorais ce qu'il fallait faire pour bloquer le processus et empêcher le mal de briser à nouveau Logan.Je maudissais le fou, le haïssais avec tant de force que je devais me retenir de ne pas aller me défouler sur sa carcasse entravée jusqu'à ce que mort s'en suive.  Aveuglée par mes pleurs et ma blessure j'embrassais Logan comme si c'était notre tout dernier baiser. Je lui murmurais tout mon amour, je lui murmurais à quel point je tenais à lui, à quel point il était toute ma vie et que je serais toujours là pour lui.

Vint finalement le moment où le poison fit son grand effet, forçant Logan à se plier en deux dans un hurlement de douleur. Le tenir n'était pratiquement plus possible puisque le mal était tel qu'il secouait violemment son corps. Malgré cela je gardais mes mains déposées sur son corps et tendait de le calmer en lui chuchotant des paroles apaisantes, en lui murmurant que j'étais là et que je n'allais jamais l'abandonner. Je lui soufflais de nombreux "je t'aime", des "tiens bon mon amour", des "chuuuttt" et des "ça va aller". Je tenais fermement sa main, caressais son front en sueurs, pleurais, le cœur en miettes. Pendant ce temps le fou rigolais, maintenant éveillé mais je ne m'en préoccupais pas. Toute mon attention était centrée sur Logan. En aucun moment elle ne faiblissait. Quand les cris de mon bien-aimé cessèrent et que ses larmes et sa respiration défaillante furent les seuls signes que sa souffrance n'était pas terminée, elle commença alors à se reporter sur Kierkan sans toutefois délaisser totalement mon amoureux.

- Je t'aime... je t'aime tellement si tu savais... n'abandonne pas mon amour, tiens bon...

Kierkan riait toujours et cela m'horripilait au plus haut point. L'élément déclencheur de ma rage soudaine fut lorsque Logan me souffla à quel point la douleur restait grande. Combiné à la franche rigolade du fou, ma patience atteint une limite et en un bond je fus sur lui, ruant son corps de violents coups de pieds, exactement comme il l'avait fait avec moi.  Injures, insultes et colère se déversaient sur lui, l'attaquaient de toutes parts, réclamaient réparation, réclamaient le miracle qui allait mettre définitivement fin au calvaire de Logan. La bouche en sang et les bijoux de famille en feu, Kierkan abdiqua et finit par m'avouer qu'il possédait un antidote au poison qu'il avait injecté à mon bien-aimé. Un dernier coup balancé entre ses jambes et je m'en fus vers la petite pièce où se trouvait la table pour fouiller armoires et tiroirs jusqu'à ce que je mette la main sur une clé me permettant d'ouvrir une petite pharmacie de métal qui contenait une dizaine de petites fioles portant différents noms. S'y trouvait également un paquet de seringues stériles ainsi que divers cachets.

- Où es-tu...?

J'attrapais chaque fiole pour la scruter attentivement et déterminer si elle était bonne ou mauvaise. Kierkan m'avait dit que l'antidote était bien annoncé sur l'étiquette, il s'agissait juste que je déniche la bonne. L'heureuse élue atterrit enfin entre mes mains, portant la bonne indication et des inscriptions en rouge, ayant le pouvoir magique de me rassurer presque instantanément. Rejoindre Logan ne fut qu'une question de secondes.  

- Je suis là chuuttt... j'ai un antidote, tu iras mieux dans quelques instants.

Mes mains tremblaient pendant que je remplissais la seringue, peu sûre de la quantité à injecter. J'y allais un peu au hasard, me disant que ça ne pouvait qu'être bénéfique pour Logan. Tout en m'exécutant, je tendais de chasser les mauvais souvenirs qui bondissaient dans mon esprit dès qu'il était question de seringue et d'injection.

- Continue de respirer, ça va bien aller...

Je ne voyais pas grand chose, encore et toujours handicapée par mon œil enflé et clos.  Nerveusement je palpais le bras de Logan, cherchais le bon endroit où insérer l'aiguille pour que le liquide circule aisément dans son système sanguin et fasse effet le plus rapidement possible. Je mordillais le capuchon de la seringue resté coincé entre mes dents, y déversait toute mon inquiétude et ma peur en l'écrasant avec force. J'avais chaud, je me sentais mal et je tremblais toujours tout autant.

- Okay...

Pour m'aider à avoir plus de précision, ma langue s'était pointée, repoussant de ce fait l'embout de plastique que j'avais conservé entre mes lèvres.  D'une main je tenais fermement le bras de Logan et de l'autre je le piquais au creux du coude, la peur au ventre. Lentement, le liquide coloré quittait la seringue pour s'infiltrer dans les veines de mon bien-aimé. Ce n'était pas une injection brutale. Elle était faite avec douceur et délicatesse dans le but de prévenir l'apparition de douleurs supplémentaires.

- Continue de respirer comme tu le fais... je t'aime, je t'aime...

Sans cesse je priais tous les Saints du ciel de nous venir en aide, de soulager mon amoureux de sa douleur, de nous aider à nous sortir de cette terrible mésaventure qui brisait nos vies et qui allait marquer notre esprit à jamais.

- C'est fini...

L'aiguille retirée, je pressais avec une force modérée l'endroit où l'injection avait eue lieu. Je ne cessais de parler à Logan, toujours d'une voix douce et rassurante. Je me sentais soulagée, plus légère et un peu moins stressée. J'ignorais combien de temps allait s'écouler avant que mon amoureux ressente les premiers effets de la guérison. Évidemment, j'espérais qu'ils soient rapides et surtout très efficaces...
Mer 10 Sep - 0:05
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Ce cauchemar dans lequel nous étions actuellement plongés n'était malheureusement pas près de cesser. À mesure que les secondes continuaient de passer, ce dernier devenait même de plus en plus grave. Il suffisait de se baser sur mon état actuel pour trouver une preuve tangible de ce que j'avançais. En effet, une seule injection du poison de Kierkan était synonyme de danger mortel pour mon organisme. Si j'avais pu survivre, c'était certainement miraculeux et probablement inattendu. Lorsque Kierkan avait vanté les belles qualités de son poison, j'avais fixé son regard avec insistance et je l'avais vue, cette étincelle prouvant qu'il disait la vérité. Je devrais normalement être mort...et j'étais pourtant encore en vie. Le miracle m'avait aidé à survivre, mais cela ne m'avait guère préservé d'un danger bien pire. En profitant d'une magouille dont lui seul avait le secret, Kierkan avait doublé le risque mortel sur mon être en doublant la dose de poison dans mon organisme. Si un miracle m'avait permis de survivre à la première injection, la venue d'un second pour la double dose de poison serait vraiment exceptionnelle, et surtout impossible. Si ma peur était aussi intense, c'était parce que j'étais effrayé par la fin de l'histoire. J'avais vraiment peur d'un succès de Kierkan, et que ma mort puisse être scellée avec cette seconde dose, rendant ainsi le combat inutile. Il fallait garder espoir, prier, mais la peur était bien plus forte que ces sentiments, surtout maintenant que j'avais conscience que le double de la dose allait générer une souffrance plus forte que ma première séance de torture. Je ne savais pas si mon corps pouvait supporter autant de douleurs. J'étais certes un loup-garou, mais mon corps restait commun à celui d'un être humain lorsque je ne me transformais pas, alors j'étais aussi vulnérable qu'eux. Rien ne m'épargnait...absolument rien.

Même si mes cris avaient été plus brefs lors de cette séance de torture, cela ne voulait pas dire qu'elle avait été moins grave que prévu. J'avais en effet crié bien plus fort, au point que ma gorge ne puisse pas le supporter aussi longtemps que la première fois. Même si je ne criais plus, la souffrance restait là, toujours aussi forte. Elle me tourmentait de l'intérieur, sauf que je ne pouvais plus l'exprimer, et par conséquent crier. Souffrir en silence était aisément bien pire que le contraire. Personne n'avait ainsi conscience de la hauteur du mal, même si mes larmes et l'instabilité de ma respiration étaient des témoins forts de ma souffrance. L'injection faisait des ravages dans mon organisme, des dégâts que j'avais énormément de mal à supporter. Par ricochet ma peur augmentait. Je tenais le coup, mais j'avais peur de ne pas pouvoir éternellement le faire. Si je me battais à l'heure actuelle, c'était pour Jessica, bien plus que pour moi-même. Je ne voulais pas laisser un fou comme Kierkan me séparer d'elle, fou qui d'ailleurs rigolait bien pendant que moi je souffrais intensément, au point même de dire à Jessica à quel point c'était dur.

Mes paroles combinées aux rires du fou déclenchèrent une certaine rage en ma bien-aimée, qui s'écarta de moi pour se défouler sur Kierkan. Elle voulait arrêter mon calvaire...me sauver. Pour cela, Jessica lui réclamait un antidote, en espérant qu'il en ait un. Le fou n'abdiqua qu'au bout de nombreux coups, lui révélant l'existence de ce dernier. Après un dernier coup, Jessica courut vers la pièce où j'étais allée la chercher. Ce fut à ce moment-là que la douleur revint me tourmenter, sauf que je ne pouvais plus crier. À part me tordre et pleurer, je ne pouvais rien faire d'autre. La souffrance était mon fardeau, mais je le rendis un poil plus supportable en changeant de position. Je ne voulais plus regarder Kierkan en train de se tordre de rire en me voyant souffrir à ce point. La douleur était déjà trop dur à supporter alors me rajouter le fardeau de sa figure de sadique n'arrangeait pas mes affaires. Avec ma position actuelle, je ne regardais que le mur. Kierkan s'amusait encore de mes tortures mais je ne faisais que l'entendre sans le voir. C'était un peu plus reposant que d'avoir une liaison intégrale avec lui.

Mon amoureuse revint rapidement, disant qu'elle avait trouvé un antidote. Normalement j'aurais du exploser de joie à cette annonce mais je n'avais pas la force de le faire. J'étais bien trop brisé pour cela... Je ne pouvais que me laisser faire, pour recevoir l'injection de cet antidote qui devrait normalement pouvoir me sauver. Maintenant, ce n'était qu'une question. Il fallait attendre que l'injection agisse et que la douleur s'estompe. Je retrouvais en quelque sorte espoir, pour la première fois tangible depuis le début de ce cauchemar. Même si je souffrais encore, ce petit progrès me faisait un peu de bien. Cela avait le mérite de m'apaiser un petit peu, car même si je souffrais encore énormément je pouvais au moins croire que j'allais m'en sortir...et que mon mal n'était pas éternel.


- Je t'aime...

J'avais vraiment hâte de voir mon calvaire prendre fin. Cette souffrance m'habitait depuis bien trop longtemps...

- Tout...tout n'est pas perdu...il faut juste...attendre...

Ma voix était toujours sérieusement cassée, et ma gorge en souffrait, mais je ne pouvais pour ainsi dire pas m'empêcher de parler. Cet effort avait le mérite de me rassurer un peu.

- Je t'aime...je t'aime fort...

Pour l'instant, mon état ne s'améliorait pas encore. Aucune évolution positive n'était même notable. L'antidote agissait peut-être plus lentement que le poison. Je devais penser à cela pour ne pas briser la chaîne de l'espoir, même si l'attente devenait de plus en plus pesante. En même temps, la patience n'avait jamais vraiment été mon point fort, surtout lorsque je me sentais aussi faible qu'en ce moment précis.

Je caressais mon amoureuse, tout doucement, mais cette lenteur n'était pas intentionnelle. C'était le poison qui me rendait comme ça...et l'antidote n'arrangeait rien pour l'instant. Même si je n'étais pas en pleine possession de mes moyens, je pouvais au moins prendre le temps de faire la seule chose qui me calmait, à savoir aimer la femme de ma vie.


- T'aimer...c'est la seule chose...la seule qui me calme...ça me calme...même si j'ai mal...

Plus le temps passait et plus ma voix se cassait, alors que je ne criais plus. Ma gorge me faisait terriblement souffrir et ma respiration devenait de plus en plus instable. L'antidote n'agissait pas. Au lieu de me guérir, la chose injectée aggravait mon état. J'étais de plus en plus faible...victime d'un mensonge de Kierkan. La fiole, avec l'indication d'antidote, était remplie de poison. Kierkan avait menti à Jessica en disant qu'il possédait l'antidote, ou peut-être en avait-il un mais qu'il l'avait jeté, ce qui n'était évidemment qu'une supposition.

Il fallait à tout prix que je prévienne Jessica, tant que j'étais encore capable de le faire...


- Jessica...il a menti... dis-je, très faible Le poison...c'est du poison...encore une dose...

La douleur était atroce, terriblement insupportable. La puissance de la souffrance entraînait même la venue de tremblements sur tout mon corps. Tout était en train de lâcher en moi...je ne tenais plus le coup...

- J'ai du mal...beaucoup de mal à respirer...et mal...mal partout...

Par miracle, j'avais toujours mes yeux ouverts, mais j'étais à la limite de tout lâcher...et de perdre conscience. Je n'avais plus de force pour continuer de combattre l'action du poison. Le poison était devenu plus fort que mon organisme, rendant le danger décrit tout à l'heure par Kierkan plus que réel.
Mer 17 Sep - 18:40
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La mine inquiète, je gardais Logan dans mes bras et restais étendue auprès de lui pour surveiller la moindre de ses réactions. L'avoir tout contre moi et sentir sa chaleur me rassurait un tout petit peu mais ça n'effaçait pas la peur omniprésente qui m'étouffait depuis que j'avais ouvert les yeux dans ma cage, quelques heures auparavant. Le fou était neutralisé, fort heureusement, mais Logan n'était pas tiré d'affaire, loin de là. Pour l'heure, il cuvait non pas une mais bien deux doses de poison mortel qui menaçaient de l'emporter loin de moi pour toujours, une réalité que je n'acceptais pas du tout et qui avait le chic de violemment me retourner l'estomac. J'étais on ne peut plus consciente que je vivais peut-être mes dernières heures en compagnie de Logan et ce fait me brisait profondément.

- Je t'aime, tiens bon je t'en supplie...

Contrôler ma voix pour ne pas inquiéter mon bien-aimé n'était pas aisé mais je m'y appliquais du mieux que je le pouvais parce que je tenais à le placer dans un semblant de bulle d'amour malgré que rien dans notre situation ou notre environnement ne contribuait à nous y abandonner. Comme Logan disait, rien n'était perdu, il fallait simplement attendre patiemment que tout revienne à la normale. En attendant, nous nous caressions calmement. Toutefois je constatais que plus le temps s'écoulait, plus la respiration de Logan devenait laborieuse et donc plus ses caresses le devenaient également. Je n'aimais pas ça du tout. À chacune de ses inspirations, des peurs nouvelles s'immisçait en moi. La peur que l'antidote ne soit plus bon, la peur qu'il n'agisse pas sur Logan vu sa nature de loup, pour ne nommer que celles-ci. J'avais peur de bien des choses mais jamais, jamais je n'avais cultivé la peur de lui avoir injecté encore une fois du poison. Quand le verdict tomba et que l'évidence de m'être fait bernée apparut, j'eus la sensation que le plancher qui se trouvait sous nos corps s'ouvrait pour nous laisser chuter dans un abîme sans fond.

- Non... non! Non c'est impossible... c'était indiqué sur la fiole...

Mais visiblement, Kierkan avait menti en affirmant posséder un antidote. Il n'en avait jamais eu de véritable. Il avait simplement étiquetté des fioles portant cette indication pour ensuite les remplir d'autres doses mortelles de poison. C'était là un coup de génie, un peu comme celui de la chaussure. De quoi faire dresser les cheveux de sur la tête, quand on y réfléchissait.

Les souffrances étaient revenues en force maintenant, secouaient violemment le corps de mon bien-aimé, rendant sa respiration encore plus laborieuse qu'elle ne l'était déjà. Je craignais que son cœur lâche et qu'il me quitte à jamais.

- Si seulement tu pouvais te transformer...

Mais il en était incapable, je le savais. Il était bien trop faible pour le faire, bien trop engourdi par tout ce venin qui circulait dans ses veines. Tout son corps était en train de lâcher. S'il ne réussissait pas à reprendre le contrôle, c'était perdu d'avance.

- Bat-toi mon amour, pitié...

Je le suppliais inutilement car je savais déjà qu'il était à se battre de toutes ses forces pour rester en vie et ne pas m'abandonner. Il fallait garder espoir et prier pour que tout se replace mais c'était assez difficile quand on avait comme bruit de fond le fou furieux qui nous harcelait verbalement et qui se complaisait à clairement m'accuser de meurtre... oui car c'était ma faute, ce qui arrivait, il n'avait pas tort. Je lui avais fait confiance, dans un sens. Je m'étais fiée à ses étiquettes sans le moindrement penser que ce que j'allais injecter à Logan n'était autre chose qu'une troisième dose de poison mortel...

- Il agonise ma chérie, plus rien ne pourra le sauver maintenant. C'était un miracle qu'il survive déjà à la première dose. Jamais il n'accomplira l'exploit de survivre à la triple dose. Regarde-le, tout son corps est en train de lâcher. Il peut se battre de toutes ses forces, mais cela ne changera rien à son sort Jessica. Il va mourir, d'une très violente agonie. Tu l'as achevé toi-même en plus ! Tu as tué l'homme que tu aimes ! C'est tellement beau l'amour...

- Tais-toi, ferme-la!

Je pleurais de rage maintenant, emportée par une colère sourde qui ne demandait qu'à s'extérioriser mais je devais demeurer calme pour ne pas inquiéter Logan et empirer son état. Il fallait que sa respiration reste lente et régulière, il fallait à tout prix éviter que son cœur lâche mais comment faire pour l'aider ou le forcer à y parvenir? J'étais incapable d'y réfléchir. Kierkan riait haut et fort, se payait notre tête, jouissait de nous voir nous river le nez dans une impasse. Pourtant, il devait forcément exister une solution mais laquelle? J'avais besoin de silence pour remettre mes esprits en place et penser dans des conditions aussi exécrables était juste mission impossible. Kierkan devait se taire pour que je puisse reprendre sur moi et réagir mais comment faire pour le faire taire?

- Toi je vais te... te...

J'allais dire "te casser la gueule et te faire avaler ta queue" quand une belle évidence illumina tout à coup mon esprit troublé. J'allais faire d'une pierre deux coups : endormir Kierkan pour ne plus l'entendre nous insulter et endormir également Logan pour le forcer à conserver une respiration normale. De plus, le plonger dans un sommeil artificiel allait avoir le pouvoir magique d'effacer toute sa douleur et avec un peu de chance, il se réveillerait un peu groggy mais plus du tout souffrant. Maintenant, est-ce que le fait de mélanger cette solution à celle du poison allait amener un énième soucis? Je l'ignorais. Pour ce faire, j'allais devoir tester sur quelqu'un avant d'oser le faire sur Logan. Je m'étais fait prendre une fois, je n'allais pas me faire prendre deux fois.

- Logan je reviens, continue de respirer le plus lentement possible. Je ne vais pas loin, tiens bon. Je t'aime, tu es courageux, n'abandonne pas, tout va s'arranger je te le promets...

Je me penchais sur lui pour déposer un baiser sur ses lèvres avant de partir dans une dernière caresse. D'un pas déterminé, je me dirigeais vers la petite armoire remplie de fioles et de seringues. J'allais empoisonner le fou puis l'endormir et si tout se déroulait comme je le souhaitais, j'allais carrément camer Logan pour le faire plonger au pays des rêves. Enfin... au pays du noir parce que sous sédatif, il n'y avait rien. Pas de sons, pas d'images, pas de rêves, pas d'odeurs et surtout pas de douleurs.

Deux minutes plus tard j'étais auprès du fou qui, bien entendu, ne ricanait plus du tout au moment où le poison se mettait à circuler librement dans ses veines. Moi par contre, je souriais ouvertement, la seringue vide dans une main, l'autre en tenant une seconde remplie de supposé sédatif. Quand Kierkan se mit à hurler de douleurs, cette dernière se planta méchamment dans son bras et fut vidée de la même manière, c'est à dire avec violence et rapidité. Je n'eus le temps de compter jusqu'à dix que déjà il dormait, sa respiration devenue instantanément lente et régulière. J'étais soulagée. Visiblement, il n'y avait pas de contre-indication à utiliser les deux produits ensemble mais pour en être bien certaine, j'allais attendre encore deux ou trois minutes afin de continuer à prendre les signes-vitaux du fou et confirmer que Logan pouvait également recevoir une dose.

- Tiens bon, je viens, j'ai trouvé comment te soulager...

Je marchais vers lui tout en remplissant de sédatif une seringue fraîchement déballée. Était-il besoin de mentionner que je tremblais comme une feuille et que mon cœur cherchait à sortir de ma poitrine? J'étais en sueurs, étourdie et morte de peur. Pourtant, je poursuivais ma démarche, confiante des résultats. Le temps pressait, si je ne calmais pas immédiatement Logan, sa vie allait me glisser entre les doigts.

- Logan regarde-moi. Regarde-moi!

Je l'avais doucement attrapé à la mâchoire pour le forcer à me regarder. Pendant ce temps, je le piquais au bras pour lui injecter le sédatif.

- Ça va bien aller... ça va bien aller... je t'aime chuutttt...

Ses yeux se fermaient déjà, signe que le produit agissait. En moins de dix secondes, il dormait.

- Je t'aime...

Ma voix était éteinte, hachurée et faible, étouffée par les sanglots qui me secouaient durement. Je pleurais bruyamment, désespérée, découragée. Je haïssais Kierkan, je haïssais Kazran et tous ceux de sa race qui cherchaient à faire du mal à des personnes spéciales comme Logan qui ne demandaient qu'à vivre normalement comme n'importe quel être humain lambda. Mon cœur voulait exploser, ma rage voulait éclater. J'étais envahie d'une fureur insoutenable qui ne demandait qu'à s'échapper alors pourquoi la retenir?

- Je t'aime mon amour...

Je tenais la main de Logan, lourde, molle, inerte. Sa poitrine se soulevait dans un rythme régulier et calme. Il respirait normalement, ne souffrait plus, ne bougeait plus. Autour de moi ne se trouvait qu'un silence pesant et suffocant. J'avais besoin de sortir, j'avais besoin de prendre l'air pour m'aider à reprendre mes esprits.

- Je reviens...

Sur le pas de la porte, j'observais la nature endormie. À l'occasion un hibou hululait, un craquement retentissait, signe qu'un animal cheminait entre les branchages de la forêt. La lune brillait, blanche, lumineuse. Le ciel était recouvert de milliards d'étoiles qui scintillaient à travers l'épais feuillage des arbres, à travers les longues branches des épinettes géantes de la montagne. Certaines se reflétaient sur le sol parmi les quelques flaques d'eau que la dernière pluie avait parsemé ici et là. L'une d'entre elles m'attira, pour avoir une dimension suffisante qui reflétait également la lune. Je m'avançais afin de m'agenouiller tout près d'elle et y plonger mes mains souillées de sang séché. Ainsi je pouvais rincer ma figure, rafraîchir la plaie que j'avais près de l’œil, nettoyer celle qui barrait ma lèvre ainsi que celles qui encerclaient mes poignets. Les larmes ne cessaient de rouler sur mes joues et les sanglots de secouer mon petit corps. Je pleurais librement, faible, épuisée, vide de toute énergie. La fraîcheur de la nuit m'apaisait quelque peu mais ce n'était pas ce qui allait me ramener dans un état plus calme et plus serein. Pour cela, j'avais besoin de Logan.

Quand un grondement de mon ventre me rappela que ce dernier était vide depuis plusieurs heures, je pris la décision de rentrer et de retourner auprès de mon bien-aimé. Au départ, j'avais eu l'intention de fouiller la place pour chercher un peu de nourriture mais aussi pour trouver un moyen de nous sortir de cet endroit mais j'étais bien trop épuisée pour entreprendre des recherches. M'étendre et trouver le sommeil était sans doute la meilleure chose à faire mais avant, je devais m'assurer que le fou reste inconscient pendant un long moment, histoire de dormir tranquille. Lui injecter une double -ou triple- dose de sédatif ne fut qu'une question de secondes. Ensuite, j'étais de retour auprès de Logan, confortablement nichée tout contre lui, ma tête contre son cœur afin de suivre ses battements, ma main tenant tendrement la sienne.

- Bats-toi, bats-toi, bats-toi... respire mon amour respire... reste avec moi, ne me laisse pas... je t'aime, je t'aime tellement... je t'aime fort!

Je pleurais en silence, le caressais tendrement. Les battements du cœur de Logan me calmaient. Petit à petit, je respirais mieux. Petit à petit, mon souffle s'accordait au sien.

- Bats, bats, bats, bats, bats...

Je somnolais, perdais un peu de la réalité, plongeais dans le noir et en ressortais en sursaut. Puis je replongeais, ramollissais et me raidissais à nouveau dès que le sommeil me quittait. Après une heure, mon corps acheva de se détendre et autorisa enfin la nuit à m'aspirer.
Mer 17 Sep - 19:32
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Alors qu'une triple dose naviguait désormais à l'intérieur de mon organisme, je sentais chaque parcelle de mon corps en train de lâcher et d'abandonner le combat face au poison, qui risquait à terme de me tuer. Jusqu'à présent, j'avais pu tenir le coup face à la torture qui m'était imposée, mais cela n'avait été qu'un heureux miracle. La triple dose me ramenait tristement à la réalité, en me prouvant que je restais, malgré mes différences, un être vulnérable. Je ne pouvais plus me battre autant que je le faisais jusqu'à présent. Évidemment, je pouvais dédier toute ma volonté à cet effort, mais le fournir aussi intensément qu'auparavant était au dessus de mes forces. Ces tortures étaient si puissantes que je ne parvenais pas à les supporter. La mort était comme impatiente de me rencontrer, mais moi je n'avais pas envie de la voir. Je ne voulais pas qu'elle m'emporte en m'obligeant à perdre Jessica. Ma volonté était puissante, mais mon corps ne l'était clairement plus. Si personne ne m'apportait de l'aide, tout risquait de très mal se finir pour moi.

Malheureusement, quelle aide pouvais-je encore recevoir dans mon état actuel ? Une dose de poison aurait normalement déjà du me condamner, à en croire les dires de Kierkan, alors qu'en était-il avec trois d'entre elles ? Le fait de tripler le risque de mort n'entraînait-elle pas une mort obligatoire du sujet atteint ? Tant de questions concernant mon état sommeillait dans mon esprit, et chacune d'entre elles avait le pouvoir de me perturber en augmentant ma peur. En plus d'être extrêmement torturé, je devais apprendre à gérer cette peur terrible de la mort, et je n'y parvenais pas. Faire cela était juste bien trop difficile... Même si je sentais que mes efforts étaient inutiles, je continuais malgré tout à me battre. Je voulais faire tout mon possible, pour continuer de vivre, et être avec Jessica, la femme de ma vie que je refusais de quitter. Je refusais catégoriquement de voir notre histoire s'achever aujourd'hui, et certainement pas de cette façon.

L'aspect le plus difficile de mon combat se trouvait dans le maintien de ma respiration. Je n'arrivais pas du tout à la fixer et par conséquent à maintenir mon calme. C'était comme si quelque chose bouchait petit à petit mes voies respiratoires, et que ma respiration ne parvenait à se faire qu'avec les petits trous d'espace dont je disposais encore, mais qui n'allaient pas rester présents encore très longtemps. Avec le temps, j'avais parfaitement conscience que j'allais avoir encore plus de difficultés à respirer, et je n'avais pas hâte d'y être, vraiment pas...


- Je me bats...je me bats...pour toi...Jessica... dis-je, très faible.

Le discours de Kierkan fut comme un coup de poignard, en plein cœur. Selon lui, cette troisième dose de poison avait scellé ma mort, sans aucun espoir de sauvetage. Ma peur atteignait des sommets insupportables à cause de ce qu'il venait de dire. Je ne voulais vraiment pas mourir...


- Non...non...je veux pas...non...

Comment pouvais-je garder mon calme après une annonce telle que celle-là ? C'était une issue carrément impossible. C'était le genre de parole entraînant une crise de terreur obligatoire, et dans mon état ce n'était pas vraiment une issue conseillée. La peur ne faisait que rendre mes tortures encore plus graves qu'elles ne l'étaient déjà. Était-ce là la fameuse violente agonie qui m'était destinée ? J'espérais bien que non...

Même si mes yeux n'étaient qu'à peine ouverts, j'arrivais à avoir conscience de ce qui était en train de se passer autour de moi. La détermination de Jessica me toucha profondément. Elle se battait, avec les forces que je n'avais pas... Ce combat qu'elle menait, c'était pour moi, pour ma vie. Tous les mots du monde siégeaient dans ma tête et ne demandaient qu'à sortir. Je voulais tout lui dire...mais je n'y arrivais pas. La peur et la douleur me paralysaient. Ma vie ne tenait plus à grand-chose...si je devais recevoir une aide, il fallait à tout prix qu'elle vienne, le plus vite possible...car je risquais de ne plus tenir très longtemps.

Je ne voyais quasiment plus rien autour de moi. Seuls des bruits me parvenaient, entre les cris de Kierkan et les paroles de mon amoureuse qui disait avoir trouvé un moyen de me soulager. Quand elle fut de retour auprès de moi, je pus la revoir, une dernière fois, pour conserver son image dans ma tête. Après sa vue, et ses paroles rassurantes, je sentis comme une sorte de voile recouvrir tout mon corps et mettre en sommeil tout ce qui n'allait pas. C'était le vide, un vide apaisant, un sommeil qui me fit du bien durant un temps, mais qui ne fut malheureusement pas éternel.

Lorsque mes yeux se rouvrirent, je vis que j'étais le seul à être réveillé. Jessica dormait auprès de moi et Kierkan également, toujours enfermé dans sa cage. Comme seule compagnie ne dormant jamais, je n'avais que le silence, un silence un peu trop pesant à mon goût. Même si je devrais normalement rester couché et me reposer, vu que je ne me sentais pas très bien, mon envie de quitter cette atmosphère était insistante. Je pris le risque de me lever, tout doucement, histoire de ne pas réveiller Jessica et surtout de ne pas tomber à la renverse. Comme appui, j'utilisais le mur, car je n'avais pas d'autres choix. Ma marche était extrêmement lente, laborieuse, mais elle avait le mérite d'exister. J'aurais pu sauter de joie, s'il n'y avait pas eu cette faiblesse à mi-parcours. Soudainement, je m'étais alors paralysé sur place, la main droite déposée sur mon cœur. Je sentais en lui comme une sorte d'écrasement. Cela ne dura qu'un bref instant, mais cela me prouvait que le poison était encore là. Ce qui m'avait été injecté n'était alors qu'un sédatif...non un antidote, mais cela m'avait au moins permis de dormir, ne serait-ce qu'un tout petit peu.

Une fois la douleur passée, je repris la marche pour finalement atteindre la porte et l'ouvrir. Il faisait encore nuit. Il n'y avait rien à observer à l'extérieur, mais je m'assis pourtant sur le sol, ne pensant à rien, durant un long moment. Plus tard que les premières lueurs d'un lever de soleil s'étaient mises à apparaître, petit à petit. Je me mis à les observer, en silence. Je n'avais pas souvent eu le temps de m'attarder devant un lever de soleil. Ironiquement, ce temps m'était donné aujourd'hui, alors que ma vie était en danger. C'était symbolique. Le lever du soleil était une chose magnifique à observer, mais j'aurais aimé le contempler en étant certain d'être encore vivant d'ici la fin de la journée.

Plus la lumière baignait le paysage et plus de détails apparaissaient à ma vue. Je pus ainsi remarquer la présence d'un petit miroir portatif, sur le sol, en bon état. Sans comprendre pourquoi, je le saisis, pour regarder ma propre figure. La vision de cette dernière ne me fit malheureusement pas un grand bien. La tête que je vis, sur ce miroir, n'était autre que celle d'un type pâle comme jamais il ne l'avait été, avec de belles cernes pour prouver sa fatigue. J'étais à bout, et le reflet dans ce miroir le prouvait.

Très rapidement, le miroir fut jeté, pour s'écraser contre un arbre, plus loin. La violence de mon lancer montrait à quel point j'avais détesté ce que j'avais pu voir dans ce miroir, qui n'était plus que des bouts de verre à présent. Mes larmes se mirent à tomber juste après, pour exprimer mon désespoir au grand jour. Je profitais de ma solitude pour pleurer tant que personne ne me voyait, même si cela n'allait sans doute pas durer.

En effet, je n'y avais pas pensé sur le coup, mais le bruit de l'éclatement du miroir allait sans doute réveiller Jessica, qui était la seule de nous trois à dormir sans l'influence d'un quelconque sédatif.
Mer 17 Sep - 19:34
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L'engourdissement dû au long sommeil dans lequel j'avais enfin plongé après avoir somnolé pendant un moment me gardait comateuse et affaiblie. Mes yeux refusaient de s'ouvrir, mes membres refusaient de bouger. Tranquillement, mon esprit se remettait en marche. Mes oreilles n'entendaient rien d'autre que le silence, mes mains ne touchaient pas une texture qui m'était familière. Graduellement, des souvenirs refaisaient surface en se présentant par bribes, souvent confus, souvent flous et imprécis. Il me fallait en recoller tous les morceaux pour construire une histoire, une réalité que je n'avais pas nécessairement envie de vivre. Je me rappelais où j'étais, je me rappelais ce qui s'était passé. Je m'apercevais également que Logan n'était plus à mes côtés parce que je ne ressentais plus sa chaleur. J'avais froid, je grelottais. Son cœur ne battait plus dans mon oreille, sa respiration ne calmait plus la mienne. Où était-il, s'il n'était plus auprès de moi? La peur m'envahissait tout à coup, étouffante, suffocante. Est-ce que Kierkan s'était réveillé et avait réussi à s'échapper pour enlever Logan? Est-ce qu'un complice était arrivé sur les lieux et avait reversé la situation pour nous en enlever tout le contrôle? Cette éventualité me terrorisait et j'allais obligatoirement devoir ouvrir les yeux pour connaître la vérité.

Comme je m'y attendais, mon œil blessé refusait d'obéir. Il restait enflé et obstinément clos. Au cours de la nuit, du sang avait continué de suinter de la plaie située à mon arcade sourcilière et avait dégouliné jusque sur ma paupière. À la palpation, je sentais une croûte durcie à certains endroits et plus molle à d'autres. J'allais devoir trouver un moyen de la panser pour en déclencher la cicatrisation et éviter que des saletés s'y incrustent. Mon œil n'était pas la seule partie de mon corps qui ne fonctionnait pas correctement. En fait, tout mon être était enfermé dans un carcan de douleurs qui me faisait grimacer au moindre mouvement. Quand je remuais, mon ventre tirait à cause de la longue coupure qui le traversait. Mes bras et mes jambes étaient fortement endoloris pour avoir encaissé des dizaine et des dizaines de coups de pied et de coups de poing.  Mes poignets quand à eux était salement amochés. Je craignais qu'ils restent marqués à jamais vu l'intensité avec laquelle j'avais maintes et maintes fois tentée de me libérer. Au moins il y avait une bonne nouvelle -petite mais non négligeable- : ma lèvre avait enfin accepté de désenfler. Ne subsistait qu'une minuscule coupure bien refermée et déjà en voie de guérison. Quant à mon esprit, il était profondément brisé. J'allais avoir besoin de beaucoup, beaucoup de temps pour me remettre de cette terrible mésaventure, si jamais Logan et moi réussissions à nous en sortir vivants.

La toute première chose que j'aperçus en ouvrant mon regard sur la réalité fut la place vide à mes côtés et la cage où se trouvait Kierkan, toujours nu, ligoté et endormi. Cette vision avait le mérite de me rassurer un tout petit peu mais elle n'effaçait en rien la peur qui m'habitait parce que Logan n'était plus auprès de moi. Pour preuve, je tremblais comme une feuille, folle d'inquiétude. Est-ce qu'une autre personne s'était emparée de lui pour l'amener ailleurs, comme sur cette table où j'avais failli être exécutée? Je n'en savais rien. Honnêtement, je n'en était pas convaincue puisque Kierkan se trouvait toujours dans sa cage. Pourquoi alors est-ce que mon amoureux n'était pas près de moi? Est-ce qu'il s'était levé de lui-même pour se rendre ailleurs, dehors, par exemple, afin de chercher de l'aide? Si c'était le cas, il n'allait rien trouver. J'avais fait le tour du bâtiment, une fois, et je n'avais rien vu qui soit capable de nous sortir de ce méchant pétrin mis à par le vtt. Un vtt sans clés et donc, qui ne pouvait servir à rien. J'avais vu une petite remorque stationnée juste à côté, qui avait probablement servit à nous transporter Logan et moi alors que nous étions endormis. Cela expliquait forcément pourquoi nous étions autant courbaturés lors de notre premier réveil. Hormis ce véhicule, rien ne pouvait nous aider à nous échapper. Il allait falloir convaincre Kierkan de nous donner la clé. Sinon, une escapade en forêt nous attendait et dans l'état où nous nous trouvions, je n'étais pas convaincue que nous allions nous en sortir sains et saufs.

Me lever était difficile. Chaque mouvement de mon corps était l'équivalent d'une torture sourde et vicieuse.  Je refusais d'appeler Logan par peur de voir arriver un second psychopathe. Par conséquent je devais bouger sournoisement, furtivement et discrètement afin de voir et comprendre pourquoi je m'étais réveillée seule et abandonnée. Le mur m'aidait à tenir debout tandis que mes genoux s'entrechoquaient violemment. J'avais mal au ventre autant à cause de cette longue balafre qu'à cause du vide de mon estomac ainsi que de la peur qui m'étouffait. Faire un pas était laborieux et douloureux. En faire deux était encore pire mais je continuais lentement, déterminée à retrouver mon bien-aimé. Une grimace de douleur barrait ma figure. J'avais tellement mal au corps que des larmes me montaient aux yeux. Je me sentais mal, très mal. J'étais extrêmement faible et étourdie. Il fallait que je manque, il fallait que je prenne le temps de guérir. Certaines de mes blessures devaient être soignées. J'avais besoin de soins et de repos. J'avais besoin de récupérer mais en cet instant c'était mission impossible. Pour survivre, je devais oublier tous ces détails et foncer. Foncer jusqu'au bout, foncer jusqu'à ce que l'épuisement et la douleur aient raison de mon corps et de mon esprit. Foncer jusqu'à ce que je retrouve Logan et que je sois assurée qu'il se portait bien.

Un pas à la fois, sans lâcher le mur, j'avançais vers la sortie. Comme je n'avais pas aperçu mon bien-aimé dans la grande salle, j'espérais le retrouver là où se trouvait la table et les armoires. Malheureusement, il n'y était pas mais la porte était ouverte, signe que quelqu'un était sortit. La table me cachait, je ne pouvais pas voir que Logan était assis sur le sol un peu plus loin. Je ne le vis qu'une fois le meuble contourné et cela apporta un apaisement pratiquement instantané de mon esprit.

- Mon amour...?

Je marchais péniblement vers lui, une main me gardant appuyée contre le mur, l'autre tendue vers lui pour le toucher le plus rapidement possible. Une fois dehors je continuais d'avancer, les mains tendues vers lui, avides de le retrouver.

- J'ai eu peur... tu n'étais pas là à mon réveil...

Je pleurais en silence, un peu secouée de le retrouver seul au dehors. J'avais eu très peur en me réveillant sans lui à mes côtés. Peur qu'il soit partit dans un autre monde, peur qu'il se soit fait attraper. Le retrouver assis sur le sol en train d'observer le lever du soleil me choquait mais je devais passer outre cette étrange réaction de ma part et me concentrer sur mon bien-aimé, m'oublier comme je l'avais fait depuis le début et faire en sorte que tout se passe pour le mieux. Assise à ses côtés, j'avais cueillit sa main entre les miennes pour la caresser tendrement avant de la porter à mes lèvres pour y déposer un doux baiser.

- Je t'aime... comment tu te sens...?

Il avait l'air bien, pas en grande forme mais pas trop souffrant non plus. Je me demandais comment sa tête se portait après les horribles souffrances vécues pendant toute la journée et toute la soirée.

- Pardonne-moi... j'ai décidé de t'endormir... c'était la seule option susceptible de te soulager...

Les larmes roulaient sur les joues, de plus en plus abondantes. Je m'en voulais de lui avoir imposé ce sommeil forcé mais sur le moment, je n'avais pas trouvé meilleure solution pour le sauver.

- Je suis désolée mon amour...

Plus je parlais et plus je pleurais. La pression des dernières heures retombait tout à coup, avalant sur son passage les dernières forces que j'avais réussi à puiser à l'intérieur de mon corps et mon âme.

- Peux-tu juste... me tenir contre toi s'il te plaît et m'aimer un tout petit peu...?

Je tremblais de la tête aux pieds, faible, affamée et complètement dépassée par les événements.

- Je t'aime... je t'aime mon amour je t'aime...
Mer 17 Sep - 19:36
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Assis sur le sol, toujours en train de contempler le lever du soleil, mon pauvre corps souffrait en silence, seul, tout en étant victime de la chute incontrôlable de nombreuses larmes. Je ne cessais pas de pleurer, car il m'était impossible de faire autre chose. Le cauchemar imposé par Kierkan détruisait tout mon être, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Ces larmes abondantes expulsées par mes yeux en étaient la preuve flagrante. J'avais mal...beaucoup trop mal, et je profitais de ma solitude pour l'exprimer ouvertement, car personne ne me voyait ni ne m'entendait pleurer. C'était bien mieux ainsi, car je n'avais pas besoin de m'expliquer et encore moins de supporter les rires de Kierkan, qui n'hésiterait évidemment pas à se payer ma tête en me voyant dans cet état désastreux. Là, au moins, j'étais préservé du pire, même si cela ne me permettait pas de me sentir mieux pour autant.

Une intense frayeur ne cessait pas de me tourmenter, depuis que je savais qu'une triple dose de poison naviguait à l'intérieur de mon organisme. Avant que Jessica ne m'endorme, j'avais même cru que j'étais en train de mourir, ce qui aurait certainement pu m'arriver si jamais je m'étais arrêté de respirer. En m'injectant cette dose de sédatif, mon amoureuse m'avait clairement sauvé la vie, même si je n'étais pas encore sorti d'affaire, à la vue de cette faiblesse au niveau de mon coeur qui m'avait traversé un peu plus tôt. J'étais toujours en danger, mais je gardais tout de même espoir. Le sédatif m'avait un peu soulagé, sans me guérir, alors j'espérais que son action allait me permettre de survivre au reste, comme pour la toute première injection que j'aurais pu intégralement cuver, si la seconde et la troisième n'étaient pas venues tout briser. Il fallait espérer...et surtout rester assis. Dans cette position, je me sentais pas trop mal, et si jamais Jessica se réveillait et venait me voir, je préférais qu'elle me voit à peu près en état plutôt qu'en train de souffrir. Je ne voulais pas l'inquiéter davantage. Le cauchemar qu'on vivait ensemble était déjà un calvaire suffisamment dur à supporter. Si nous parvenions en effet à sortir d'ici vivants, le temps nécessaire pour refermer nos blessures, autant physiques que morales, allait sans doute être très long. En même temps, oublier une chose pareille en quelques secondes était juste une mission impossible, sauf pour les personnes atteintes d'amnésie, ce qui n'était malheureusement pas notre cas...

Après quelques instants passés à simplement pleurer et exprimer ma souffrance à voix haute, j'entendis une voix. Il s'agissait de celle de mon amoureuse, qui venait de se réveiller et qui me cherchait. Étrangement, mon premier réflexe ne fut pas de lui répondre pour lui dire où je me trouvais. Ce que je fis avait un rapport direct avec mes larmes. Je prenais en effet le temps d'éponger mes yeux, et de tout faire pour camoufler mes larmes. Il ne fallait pas qu'elle sache que je m'étais réfugié dehors pour pleurer à chaudes larmes. Ces quelques minutes qui me séparaient d'elle furent utilisées pour une mission de camouflage de tristesse, dont je ne pouvais pas juger de la réussite ou de l'échec, vu que le seul miroir dont je disposais avait fini sa course contre un arbre, au loin, pour n'être au final que des bris de verre inutiles. J'espérais juste que le fait que j'avais pleuré n'allait pas trop se voir. Ce n'était pas ce que je voulais...

Jessica me rejoignit enfin, en exprimant cette peur qui l'avait affectée en ne me découvrant pas à ses côtés. C'était ma faute.


- Pardon mon amour...c'est juste que...je ne supporte pas le silence...encore moins dans...une situation pareille... dis-je, auditivement faible, bien que sur le plan visuel on pouvait se rendre compte que je n'étais pas bien, même si je tentais d'adoucir la réalité, ne serait-ce qu'un petit peu. Je t'aime...pardon...

Je me collais à elle, m'enfermant un peu dans cette bulle amoureuse qui existait entre nous. Cela ne me guérissait pas du poison, mais cela apaisait mon esprit, ce qui était déjà pas mal. La magie de Jessica m'envahissait et me faisait du bien.

Malheureusement, quand LA question au sujet de ma santé survint, il était bien plus difficile d'en parler, car en vérité je n'arrivais pas trop à décrire mon état actuel.


- Je ne sais pas trop...en fait... dis-je, honnêtement. C'est mieux qu'avant que tu m'injectes le sédatif...en même temps ce n'est pas difficile.

Actuellement, je ne me sentais pas en train de mourir, alors je ne pouvais pas cacher ce net progrès. Par contre, Jessica s'excusait, pour l'injection du sédatif. Elle n'avait vraiment pas besoin de faire cela, car son geste m'avait permis de survivre...

- Mon amour...s'il te plait...ne t'excuse pas pour le sédatif. Si tu n'avais pas pris la décision de m'endormir...je... dis-je avant de me bloquer, soudainement, car j'avais du mal à admettre que j'aurais pu mourir, si Jessica ne m'avait pas endormi... Merci mon amour...d'avoir fait ce que tu as fait. Merci...

Je tenais Jessica tout contre moi, en la caressant délicatement et en faisant surtout attention de ne pas l'endolorir. Elle tremblait...je n'aimais pas la savoir dans cet état...

- Je t'aime... lui dis-je avant d'offrir à son cou quelques bisous. Chuuuuttt...je suis là chuuuuttt...

Je continuais à la tenir tout contre moi et à la caresser, en espérant que cela puisse la calmer un petit peu. Sa faiblesse jouait évidemment beaucoup dans ses tremblements, mais j'espérais effacer la partie liée à la frayeur en la rassurant comme je le pouvais.

- Le fait de n'être qu'avec toi, sans le voir...ça me fait du bien.

Ne pas voir Kierkan m'enlevait de l'esprit le côté négatif de notre situation, même si je savais qu'il nous attendait toujours à l'intérieur de notre prison, enfermé dans la cage, même si pour le moment il dormait encore...

- Je n'ai pas envie d'y retourner...même s'il va falloir le faire...car on a besoin...de réponses venant de lui.

C'était assez dur à admettre...mais nous n'avions pas le choix. Il fallait interroger Kierkan, pour avoir des informations sur l'endroit où nous nous trouvions et sur nos possibilités d'évasion. C'était important, car le fait de se lancer à l'aveuglette était extrêmement dangereux, surtout que nous n'étions pas en état de se permettre ce genre d'audace.

En parlant de Kierkan, je commençais à l'entendre bouger. Le fou venait sans doute de se réveiller. Il était temps de rentrer, même si cette idée ne m'enchantait pas, car cela signifiait que je devais me lever, alors que je m'en sentais incapable.


- Il se réveille...il faut rentrer...l'interroger...

Notre ascension ne se fit pas séparément, mais ensemble, car on se servait mutuellement d'appui et le fait de songer à se décoller était comme inconcevable. Nous revenions alors vers Kierkan, collés l'un à l'autre. Le fou s'était effectivement réveillé, comme j'avais pu l'entendre.

- Alors Logan, encore vivant ?

Je ne répondis pas à sa remarque stupide. Je n'avais pas envie de m'énerver et de déclencher de nouveau cette douleur qui m'avait fait peur tout à l'heure. Malheureusement, Kierkan n'était pas du genre à arrêter son manège quand on l'ignorait. Au contraire, monsieur aimait bien remuer le couteau dans la plaie, et la mienne semblait être un beau terrain de jeu pour lui.

- Le sédatif ne t'a pas sauvé Logan, et tu le sais pertinemment. Admets-le ouvertement ! Cesse donc de te voiler la face ! Tu es une proie de la mort et elle t'attrapera bientôt !

Kierkan avait gagné, car je ne supportais clairement plus de l'entendre parler. Ma réaction ne se fit alors pas attendre.

- La ferme ! criais-je, trop fort pour ma voix, qui se brisa de nouveau

Malheureusement, un effet secondaire, extrêmement désagréable, survint juste après mon cri. En effet, la même douleur que celle de tout à l'heure revint me tourmenter, et il m'était impossible de cacher cette souffrance à Jessica. Les sensations étaient les mêmes sauf qu'elles étaient bien plus intenses, sans doute renforcées par le stress provoqué par Kierkan. La douleur était si forte que je ne pouvais pas cacher à quel point j'avais mal. C'était impossible... Je ne criais pas, car la faiblesse de ma voix m'en empêchait, même si la tentation était très forte. Par contre, j'étais au plus mal. Cette sale ordure arrivait à me faire du mal, rien qu'avec du stress...

- Admets la vérité Logan ! Admets à quel point tu souffres et à quel point ta douleur augmentera dans les heures à venir ! Le sédatif n'a fait que ralentir ton agonie, rien de plus !

- Tais-toi...pitié tais-toi...tais-toi...je ne veux plus t'entendre...

Je n'eus pas d'autre choix que de m'asseoir, directement sur le sol, pour tenter de conserver la respiration la plus calme possible, effort très difficile à accomplir quand un fou comme Kierkan s'amusait de mon état au point d'en rire et de se payer ouvertement ma tête. Pour tenter de diminuer l'inconfort, j'emprisonnais ma tête dans mes bras, alors que je tremblais. J'essayais de respirer calmement, sans le regarder, mais c'était très difficile...
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