III.01 Elle est bizarre votre piscine

Adam était légèrement survolté ce matin, mais juste légèrement. Il avait un rendez-vous suite à sa rencontre avec Xiel. Bon, fallait remettre les trucs en place, il n’avait pas rendez-vous avec elle, ni même avec une de ses collègues de travail, en fait oui… c’était un collègue de travail, c’était son patron, mais… il n’y avait rien de bizarre ou rien, c’était purement professionnel. En fait, elle les avait mis en contact parce qu’il aimait faire de la photo et que son… club? Bar? Truc un peu… décadent avait besoin de pub. Adam soupçonnait quand même un peu Xiel de tenter, encore une fois, de le tuer. Parce que hein, elle aimait bien le voir ne plus savoir ou se mettre quand elle… assumait autant sa féminité et là… il fallait rester professionnel. Genre, Adam et le professionnalisme… fallait juste se rappeler qu’un corps, c’était un corps et qu’il pouvait tous les enfiler s’il le voulait! Les corps, pas les filles… mais genre… être pareil, pas... rha! Faut être propre un peu, pas tout prendre au pied de la lettre!

Bref, il c’était habillé comme ça son habitude… il ne savait pas s’il y avait un code vestimentaire ou autre, mais pour faire de belle photo, il fallait être confortable. Donc t-shirt gris foncé, jeans et veste confortable était parfaite. Au pire, il s’en fichait de l’opinion des autres, il n’allait pas travailler avec ce type pour toujours. Il espérait quand même parce que ça signifierait quoi? Qu’il allait… être danseuse? Euh… il ne se transformait jamais en fille et encore moins pour danser! Malgré qu’il n’était pas si mal au niveau de la danse, autant masculine que féminine, mais ce n’était pas de sa faute… la télévision c’était Satan… elle n’arrêtait pas de lui filer des compétitions de danse à regarder quand il s’ennuyait, donc… il avait appris un peu, mais… c’était une autre histoire ça.

Donc! Il était sorti de son appartement pour se rendre à l’adresse donné par Xiel, elle était loin, mais pas trop. Il avait son équipement de photo, mais son appareil en main juste au cas. Il prit même quelques photos sur le chemin pour s’amuser. Il aimait bien saisir le moment. Il arriva donc finalement à l’endroit indiqué vers… euh… merde il avait oublié sa montre près du levier de la salle de bain… avec son portable… D’accord, on s’en fichait! Il était là pour de la photo, il allait prendre des photos. Pas besoin de tout ce qu’il avait oublié. En même temps… il aurait surement préféré qu’elle soit maitre-nageur, c’était beaucoup moins intimidant, vraiment. Là, il avait l’impression de ne pas être à sa place, loin de là. La… luxure et la débauche, ce n’était pas son truc. Pas que ça ne l’intéressait pas, juste que… bah il n’avait pas ce qu’il fallait pour. Il était… trop sage pour ça si on veut. Il entra finalement, se présenta à un type derrière le comptoir. Le mec qui s’appelait maintenant… Stephen lui demanda d’attendre le temps qu’il trouve le patron, bon… déjà l’endroit était… euh… bien pour ce que c’était. La publicité serait facile à faire, du moins, tout dépendamment ce que l’autre voulait. Notre petit shapshifter n’était absolument pas à l’aise dans tout ça, mais vit finalement Stephen arriver avec un type. Il y avait une légère odeur qu’il connaissait, mais ne reconnaissait pas. Henry et Alec lui faisait penser à la même odeur, c’était bizarre. Surement le même parfum… Il alla finalement vers le type qui devait être le patron vu sa tête et tendis sa main pour la serrer. Il était poli tout plein notre Adam.

-Salut, je m’appelle Adam Millers, Xiel nous a mis en contact pour les photos.

Parce que oui, Adam n’était pas du genre à faire dans la finesse, ni la délicatesse, il disait ce qu’il avait à dire. C’était parfait comme ça.

Assis à son bureau, Asmodée remplissait les chèques de ses employés du Naughty Kitten. C’était jour de paye et on ne manquerait pas de le lui faire remarquer si jamais il avait du retard. Faisant courir son écriture souple sur les précieux rectangles, seul le son de la pointe de son stylo sur le papier était audible dans la pièce. Soudain, la porte s’ouvrit à la volée, immédiatement suivi par l’entrée dans le bureau de l’une des danseuses du club. Perchée sur une paire de chaussures à talon bleues électriques, elle arriva d’un pas de furie jusqu’à hauteur de son patron, le claquement sur le sol indiquant très nettement son état d’énervement. Uniquement vêtue d’un string à paillette et d’une perruque coupée au carré de la même couleur que ses chaussures, elle plaqua ses mains sur le bureau derrière lequel se tenait le démon, se penchant légèrement vers lui, ses seins rebondis oscillant à peine dans le mouvement.

« Cette pétasse de Crystal m’a encore piqué mon glosse !, pesta-t-il de sa voix haut perché. Tu devais lui dire de ne plus toucher à mes affaires après la dernières fois ! Est-ce que tu l’as fait Ben ?! Ou bien, comme d’habitude, tu as encore laissé couler ?! »

Relevant la tête, le déchu soupira de lassitude en posant son regard sur l’employée en tenue "de travail". Pourquoi tout devait toujours prendre des proportions homériques lorsqu’on abordait le sujet des vêtements, des accessoires, du maquillage ou encore de l’ordre de passage sur scène dans cette foutue boite ?! L’espace d’un instant, le démon se demanda s’il n’aurait pas mieux fait d’ouvrir un club de chippendales … Au moins, le maquillage n’aurait pas été une source de conflit dans une telle entreprise.

« Eh bien, je suis certain qu’elle n’a pas fait exprès, tenta-t-il de raisonner la danseuse.

- Bullshit ! Cette garce savait parfaitement ce qu’elle faisait ! »

Levant discrètement les yeux au ciel, Asmodée était  presque prêt à accepter une intervention divine pour le sortir de ce mélodrame, alors que la jeune femme poursuivait ses jérémiades. Ce fut ce moment que choisit Stephen pour entrer à son tour dans le bureau. En voyant la furie en action, il hésita à l’interrompre, sachant pertinemment à quel point les filles du club pouvaient se montrer virulentes dans ce genre de situation. Pourtant, habilement, il se rapprocha du bureau, tentant tant bien que mal de s’interposer. Le déchu y vit là son salut. Ce fut donc sans hésitation, ni même remord, qu’il interrompit la jeune femme d’un mouvement de main, lui intiment le silence. Portant toute son attention sur le barman, il ignora la mine scandalisée de la danseuse.

« Il y a un jeune homme en salle qui demande à vous voir. Je crois que c’est … le photographe.

- Ne le faisons pas attendre d’avantage. Stella, nous reparlerons de cette histoire d’eyeliner plus tard si tu veux bien.

- C’était du glosse ! », eut-elle juste le temps de rajouter avec une pointe d’amertume alors que son patron quittait le bureau.

Soupirant de soulagement, Asmodée adressa un bref sourire à Stephen, le remerciant en silence de l’avoir sorti à temps de cette affaire épineuse. Lorsque le démon arriva dans la salle principale, il vit alors un type des plus ordinaires en train d’observer autour de lui le décor en l’attendant. Il avait presque l’air de monsieur Tout-le-monde. Rien dans son physique, son visage, sa prestance ou encore sa tenue vestimentaire ne le démarquait du reste de la population lambda. Pourtant, s’il avait presque l’air de ce monsieur Tout-le-monde, c’était que cela impliquait une différence notoire. En effet, il faisait tâche dans le décor, comme s’il n’était pas à sa place. Il était comme habité par une sorte de malaise … il semblait comme … Asmodée ne parvenait pas à déterminer quoi.

« Eh bien … eh bien … qu’avons-nous là ? », se dit-il à lui-même avant de s’approcher de son invité, tout en dissimulant sa curiosité derrière un visage amical.

Loin d’être farouche et désagréable, le jeune homme s’approcha du propriétaire des lieux, main tendue en avant, annonçant qu’il se prénommait Adam Millers. C’était donc lui le fameux gamin photographe dont lui avait parlé Xiél. Saisissant la main du jeune homme, le démon lui adressa un sourire aimable.

« Enchanté ! Effectivement, Xiél m’a parlé de vous. Je suis Ben, le propriétaire du club. »

Asmodée venait de comprendre ce qui n’allait pas chez ce type. Il semblait tellement coincé et effrayé par tout ce que représentait ce club qu’il ne pouvait s’agir que d’une seule chose : ce môme était comme réfractaire à la luxure. C’était tellement ridicule que c’en était adorable. Il était comme un chaton sur une noix de coco en pleine mer : absolument pas à sa place et dans une position très … très inconfortable. Se tournant vers Stephen, le démon lui commanda deux mojito. Il était encore tôt, mais ce gamin allait avoir besoin d’aide s’il voulait survivre à cette matinée en milieu hostile.

« Alors, que vous a raconté notre amie commune au sujet de cet endroit et de ce que j’attends de vous ? », demanda le déchu d’une voix amusée.

Le démon plongea ses yeux dans ceux du photographe. A l’intérieur de son regard, pétillait une étincelle d’espièglerie tout juste dissimulée.

Adam n’était pas très à l’aise, mais ce n’était pas vraiment de sa faute, sa mère et sa sœur lui avait appris le respect de la femme. Une notion qui se perdait avec les années d’après elle. Donc, oui il n’était jamais entré dans ce genre d’endroit, mais c’était… correcte comme endroit, c’était visuellement beau. Côté marketing, ça le ferait bien, fallait juste voir avec le patron de la boite ce qu’il… recherchait. Parce que bon, Adam ne se sentait pas le cœur de prendre des photos de femmes nus en sachant qu’on allait les afficher partout, il était… gentil Adam, il n’y pouvait rien, il était né comme ça! Finalement, un type revint avec le Stephen de service, à voir sa tête, c’était surement le patron alors Adam se présenta sagement. Il avait quand même l’air bien gentil, mais il arborait un parfum semblable à certains amis d’Adam, c’était bizarre les coïncidences. Il se présenta comme un Ben… il n’avait pas la tête d’un Ben. Adam avait penché légèrement la tête pour le dévisager un instant, Ben… c’était un nom trop commun pour ce type. Adam n’aimait pas ce nom, ça collait pas bon.

-Enchanté m’sieur. Vous avez un joli club

Il n’aimait pas son nom, alors il n’allait pas l’utiliser bon! Il était pointilleux notre Adam. En même temps, il était ravi d’avoir un nom à mettre sur l’endroit, un club, c’était bien. Parce que bon, ce n’était pas totalement un bar, pas totalement un club, pas une taverne… Adam n’allait pas vraiment dans ce genre d’endroit… l’alcool en trop grande quantité, ça brisait sa stabilité. Donc, aussi bien rester avec sa tête c’était mieux. Adam vit finalement le patron commander deux verres, il venait de penser que lui et l’alcool… ça faisait deux… fallait pratiquer sa télépathie non mais! Il lui souria quand même poliment… il n’allait pas y toucher… tenterait du moins. Le patron ne le remarquerait pas hein? Bon d’accord, il avait l’air salement pointilleux quand même et froid… et… il lui foutait la chair de poule bon. Un peu comme Alec quand il le fixait trop longtemps. Le patron demanda finalement à Adam ce que Xiel lui avait raconter, ouf… c’était une excellente question quand même.

-Xiel ne m’a rien dit de bien précis, je pense qu’elle vous laissait dire ce que vous désirez puisque bon, vous êtes le patron. Pour ce qui est de l’endroit, je sais qu’elle y travail et… c’est ça. Pour le reste, je me suis renseigné tout seul. Donc je sais que vous venez de racheter, que l’ancien propriétaire n’était pas net et qu’il a eu du mal, mais sinon… c’est tout.

Parce que bon, Adam passait ses journées complètes avec des journalistes, il avait donc commencer à prendre l’habitude de se renseigner avant de faire une activité quelconque, c’était mieux comme ça quand même. Dans le cas présent… l’activité était un peu bizarre.

-Donc, ma question maintenant est : Qu’est-ce que vous recherchez et attendez de moi? Vous êtes la personne la mieux placé pour me le dire.

Parce que bon, c’était lui l’employé, l’autre le patron… tant qu’il payerait, Adam accepterait de faire de son mieux. Bon d’accord, il ne filmerait jamais de porno ou de truc du genre… il mourrait bien avant, mais quand même, il pouvait quand même tenter d’être le plus utile possible. S’il foirait avec ce type… ses chances de revoir Xiel diminuaient non? Pas qu’il voulait absolument un rendez-vous ou quelque chose, mais… dans cette ville… il manquait d’ami le gamin, fallait l’avouer. Xiel s’amusait peut-être à le torturer et à l’embêter, mais il s’amusait bien avec elle. Ah et… il est important de noter que son verre… il n’y avait pas touché comme un grand! Promit, il était majeur, mais… ça ne devait pas paraitre beaucoup en ce moment.

Après l’avoir félicité sur son club, Adam répondit à la question du démon. Xiél n’avait finalement pas révélé grand-chose, comme à son habitude n’omit pas de noter Asmodée pour lui-même. Elle avait simplement dit au photographe qu’elle travaillait ici. Pour le reste, le jeune Millers avait donc dû aller à la pêche aux renseignements de son propre chef. Ainsi, il savait que le club avait récemment changé de propriétaire, le dernier ayant rencontré quelques soucis d’ordre financiers. Indiquant deux sièges de la main, Asmodée invita le jeune homme à s’installer plus confortablement. Au même moment, Stephen déposa les deux cocktails sur la table basse qui se trouvait face à eux. Adam demanda alors ce qu’attendait réellement de lui le déchu.

Durant quelques secondes, le démon garda le silence, se contentant simplement d’observer le jeune homme assis en face de lui, un sourire énigmatique aux lèvres. Adam donnait l’impression d’être en milieu hostile. Même s’il se donnait une attitude décontractée et à l’aise, cherchant à dissimuler son appréhension, il n’en restait pas moins que dans son regard, le démon pouvait y lire une certaine forme d’inconfort. Le petit Millers ne transpirait pas vraiment la confiance, ni envers ce lieux, ni envers son propriétaire. Il donnait également presque l’impression d’être trop petit dans le siège sur lequel il était assis, bien qu’il n’en fût rien en réalité. C’était simplement dans sa manière d’être. Asmodée porta le verre de mojito à ses lèvres, la fraicheur de la boisson lui procurant une agréable sensation vivifiante. De son côté, le photographe n’avait pas touché à son cocktail, tel un enfant à qui l’on n’a toujours pas donné l’autorisation de se servir.

« Et bien, j’aimerai que vous m’aidiez à faire la promotion de mon club, commença le démon. Je veux me débarrasser le l’image sordide qu’avait cet endroit du temps de son ancien propriétaire. Je désire inspirer d’avantage de classe et de standing. Fini le bouge infâme ! Ici, je veux du luxueux. »

Se calant dans le fond de son siège, le déchu joignit alors ses main devant lui, entrecroisant les doigts, alors qu’il laissait reposer ses coudes sur les accoudoirs. Son regard vert-noisette n’avait pas quitté Adam un seul instant, et son sourire léger n’avait pas failli une seconde.

« Je ne vous demanderai donc pas de faire de photos pornographiques, ce n’est pas le style de la maison. Tout au plus, vos modèles seront en partie dévêtues avec une mise en scène aguicheuse, sans être totalement obscène. J’espère que cela ne vous déçoit pas ? », acheva le démon d’un air taquin, dévoilant sa dentition immaculée dans un sourire amusé.

Mais avant même qu’Adam n’ait le temps de répondre, le claquement caractéristique de talons frappant le sol avec un rythme soutenu se fit entendre, se rapprochant d’Asmodée avec une détermination à la hauteur de l’agacement qu’il exprimait. Sachant pertinemment de quoi il en retournait, le déchu roula des yeux avant de lever le regard au ciel, fatigué d’avance par ce qui allait suivre.

Arrivée au niveau de la table basse, Stella se planta devant les deux hommes. Les jambes légèrement écartées, les mains à la manucure irréprochable sur les hanches, elle ne prêta pas une seule seconde attention à Adam, se contentant simplement de fusiller du regard son patron, le menaçant dans un même temps de sa paire de seins dont les mamelons étaient pointés vers lui tels deux canons mitrailleurs.

« Ben ! On n’en a pas terminé !, commença-t-elle à vociférer. Si tu crois t’en tirer comme ça à cause d’un photographe, tu te mets le doigt dans l’œil ! »

Soupirant d’épuisement, le démon se saisit l’arrête du nez entre le pouce et l’index, tout en fermant les yeux. Il tentait de conserver son calme, tout en cherchant une solution diplomatique à toute cette affaire. Dans un même temps, Stella prit finalement conscience de la présence du jeune homme. L’observant de la tête aux pieds, sans perdre toutefois son masque sévère, la danseuse haussa simplement un sourcil avant de reporter son attention sur son patron.

« Alors, c’est ça qu’elle nous envoie la Xiél ?, commenta-t-elle avec un ton quelque peu dédaigneux. Elle s’est vraiment pas foulée … elle va les chercher où ? Dans les écoles ?

- Stella …

- Eh petit, t’as l’âge légal au moins pour venir dans un endroit comme celui là ?, demanda-t-elle à l’intention d’Adam. Ben, j’suis pas certaine qu’on puisse lui servir de l’alcool », rajouta-t-elle en prenant le verre du photographe pour en boire une gorgée.

Dépité par ce déballage de mesquineries, Asmodée laissa sa tête basculer en arrière, tout en reposant ses mains sur les accoudoirs. Cette dinde ne pouvait-elle pas attendre une heure ou deux pour cette histoire de maquillage ? Relevant la tête, le déchu porta son attention sur Adam. Finalement, c’était sans doute l’occasion de tester les capacités du jeune homme à gérer des chieuses invétérées et à moitié nues. S’il obtenait ce job, il serait inévitablement confronté à ce genre de situation. Stella, sans le savoir, allait finalement être utile.

Adam c’était gentiment présenté au propriétaire des lieux, l’appelant par le fait même monsieur, parce que Ben ne lui allait pas du tout, ce n’était pas assez… guindé pour lui, pas assez froid. Ben, c’était trop familier, Benoit, il l’aurait peut-être accepté, mais pas Benny, Ben, Bobby, Billy. Ah ça non, ça ne collait pas. À la limite, peut-être Benjamin, mais les Benjamin c’étaient plus… immature que le monsieur, plus enjoué aussi. Bref, ils parlèrent un peu, Adam avait fait ses propres recherches, ne demandant rien en tant que telle à Xiel qui était du genre occupée.

Le monsieur lui avait donc demandé de prendre place, ce qu’Adam fit. Il était obéissant notre Adam sans aucun doute. Stephen leur servi des verres, mais Adam ni toucha pas, il n’aimait pas toucher à de l’alcool, c’était… dangereux. Parce que bon, le peu de contrôle qu’il avait gagné, il n’allait pas le perdre à cause d’un verre ou deux de trop. Il y avait déjà trop de monde au courant pour son… problème, il n’allait pas en rajouter en se transformant en plein lieu public, au moins… l’endroit était salubre… c’était déjà ça de gagné si sa lui arrivait… bref!

Après qu’Adam ait demandé de but en blanc ce que le patron attendait de lui, il fut patient et observa se dernier. Il était à l’aise lui, calme, froid. C’était bien comme façon d’être quand même. Adam aurait aimé être plus comme lui et moins comme lui-même en ce moment, c’était… perturbant cet endroit. Après s’être senti scruté, le monsieur prit la parole. Il voulait qu’Adam aide à faire la promotion du club, ça allait, il était capable de faire ça. Donc, il fallait plus de classe et de standing, moins de… sordide, de dépravation et de… pas propre si on veut. C’était… jouable, déjà le décor aidait en ce sens. Il voulait démontrer un certain luxe et Adam ne doutait même pas qu’il y arriverait si les filles étaient… participatives.

-Avec le décor que vous avez, c’est très réalisable comme sorte de publicité.

Ensuite, le patron continua sur sa lancé, mentionnant qu’il ne voulait pas de photo pornographiques, que ce n’était pas le genre de l’endroit. Tant mieux, parce que c’était loin d’être le genre d’Adam non plus. Il était du genre à faire ressortir la beauté de toute chose, mais… de les déshabiller, les vêtements c’étaient bien. Une femme pouvait être désirable dans n’importe quelle tenue, c’était surement pour ça qu’Adam n’aimait pas jouer les filles… c’était compliqué à gérer et à jouer. Donc, il voulait des filles en partie dévêtue et désirable, rien d’obscène, il termina finalement en demandant si ça le dérangeait. Euh… qu’est-ce qui pouvait le déranger dans tout ça? Il ouvrit la bouche pour parler, mais… des talons aiguilles l’interrompirent, mais… pourquoi? C’était simple une… femme selon toute apparence vint les interrompre. Elle était très peu vêtu, mais dans le très peu. Le monsieur avait l’air… désespéré à l’avance, ils n’étaient surement pas amis ces deux-là. La danseuse voulait parler avec… le monsieur, elle se fichait complètement d’Adam, c’était un mal pour un bien finalement. Ah non, finalement elle s’intéressa à lui et lorsqu’elle le regarda, il plongea son regard dans ses yeux sans aucune difficulté, il n’avait pas de mal, ne louchait pas… le corps c’était tellement… inutile au final… il pouvait en avoir un plus joli que le sien, donc bon. Après son examen détaillé, elle retourna vers le patron. Il avait l’air épuisé le pauvre. Elle parla de Xiel, comme si Adam n’était pas assez bien pour elle. Ensuite, elle attaqua sur son âge. Bon d’accord, Adam n’avait pas l’air d’un adulte, mais pas d’un gamin non plus. Techniquement, elle l’avait trouvé dans un parc… pas une école, mais bon. Le monsieur l’appela Stella, le nom lui allait bien. Les Stella, ça aimait plaire, séduire et aimait répandre la beauté. Celle-là, elle avait juste oublié la notion de paix et d’harmonie… surement au même moment où elle a oublié d’enfiler un pull en fait… Ensuite, elle revint à la charge vers lui, Adam était du genre gentil, mais… pas au point de se laisser marcher sur les pieds. Le problème, c’est qu’il n’avait pas la personnalité adéquate pour cette Stella, l’homme par contre… l’avait surement donc on allait jouer le jeu et se mettre dans la peau du patron un peu, avant de répondre à ses questions. Le changement fut donc assez soudain, l’étincelle dans son œil changea, son calme était maintenant plus apparent, plus posé. Se calant dans le fond de son siège, Adam joignit alors ses mains devant lui, entrecroisant les doigts, alors qu’il laissait reposer ses coudes sur les accoudoirs. Son regard marron n’avait pas quitté cette Stella un seul instant, et son sourire léger n’avait pas failli une seconde. Il était… différent, mais seul un œil averti aurait pu le remarqué. Elle avait pris une gorgée du verre d’Adam, mais il gardait toujours le sourire, il était… un shapeshifter, il en avait donc les caractéristiques, qu’il le veule ou non.

-Hm, Stella c’est ça? Je vais te rassurer, j’ai l’âge légal pour ce genre d’endroit, mais j’étais en train de parler avec monsieur vois-tu, une conversation civilisée et très agréable que tu es venue dérangée. Donc, je te demanderais gentiment de revenir plus tard. Un petit conseil Stella, je vais faire la pub pour cette boite, donc… pour toi, par le fait même. Ce sont mes conseils qui influencer qui on met sur les photos… ou pas. Cette publicité, si elle est bien faite, fera augmenter tes pourboires, mais… dans le cas contraire, te nuiront directement. Ce qui, entre nous, ne sera pas à ton avantage. acheva le shape d’un air taquin, dévoilant sa dentition immaculée dans un sourire amusé.

Adam était brisé, il avait pris la posture du patron, mais… le ton… le choix de mots… c’était plus Alec non? Dans tous les cas, elle semblait commencer à comprendre tranquillement et Adam ne cessait de la regarder dans les yeux. Soupirant d’épuisement, le petit shape se saisit l’arête du nez entre le pouce et l’index, tout en fermant les yeux. Il tentait de conserver son calme, tout en cherchant une solution diplomatique à toute cette affaire et surtout… la faire fuir.

-Donc, Stella, laisse parler les grandes personnes s’il te plait et quand tu viens te plaindre à ton patron pour une raison X, demande lui d’abord s’il veut de toi, sinon c’est du viol. Aller ma grande, on n’a pas toute la journée. On se revoit plus tard, c’est promit.

Elle était pétrifiée et… Adam aussi un peu sous ses airs de… de il savait plus trop qui. Elle allait le tuer non? Bah, pas s’il gardait cette posture sûr de lui, ce qu’il fit. Elle tourna finalement les talons tels la furie qu’elle était et une fois la nuisance éloignée… il put entendre Stephen pouffé de rire au loin… Qu’est-ce qu’Adam avait fait… oh non, oh non… les filles allaient le détester maintenant… il allait en baver… ou pas? Il se redressa donc dans son siège comme il avait été auparavant, sa petite comédie étant terminée… il pouvait maintenant redevenir le petit Adam un peu mal à l’aise. Il s’aimait bien quand même, alors il ne fallait pas se perdre. Il se passa une main hasardeuse dans les cheveux pour chasser son malaise grandissant et fit un sourire au patron.

-Eum… désolé pour ça, je… euh… ne voulais pas sapé votre autorité, mais… on discutait et… ouais bon eum, on disait quoi? Ah oui, que ça m’allait très bien de faire des trucs beaux et non pornographique, parce que bon… j’aime pas la porno, ce n’est pas le genre de la maison. Les jeux de séduction seront faisables.

Il était tout un numéro le petit Adam, mais… il était mignon tout plein comme ça, il s’assumait pleinement.

Adam se fit rassurant quant à la réalisation de cette promotion marketing que souhaitait le déchu. Le décor du club allait dans ce sens, aidant de ce fait au travail du photographe. Il ne restait donc plus qu’à espérer que les danseuses qui participeraient à la séance shooting coopèrent, ce dont Asmodée ne doutait pas le moins du monde. Après tout, il était le patron. Même si par moment, ses filles rechignaient à la tâche ou trainaient du talon lorsqu’il leurs demandait quelque chose, elles savaient pertinemment que le choix du refus n’était pas une option disponible. Asmodée savait se montrer tout aussi conciliant que ferme.

L’intervention de Stella interrompit alors l’entretien. Toujours cette histoire de glosse. Comme à son habitude, elle ne mâchait pas ses mots, bien qu’elle resta prudente en s’adressant à son patron. En revanche, lorsqu’elle décida de se pencher sur le cas d’Adam, elle n’y alla pas de main morte. Pour faire ce métier, les filles se devaient d’avoir un caractère bien trempé, c’était une qualité indispensable. Malheureusement, le revers de la médaille donnait lieu à ce genre de situation. Le jeune homme devrait se faire une raison car d’ici peu, c’étaient avec ce genre de personnages qu’il devrait composer afin de faire ressortir toute la quintessence du Naughty Kitten au travers de ses cliché photographiques. L’heure de vérité allait donc sonner, déterminant si Adam aurait oui ou non, les épaules assez solides pour diriger Stella et ses collègues.

L’inconfort jusqu’alors palpable du jeune homme, sembla se dissiper lorsqu’il porta son attention sur la danseuse sarcastique. S’installant confortablement dans son fauteuil, il prit ses aises, s’accoudant avec nonchalance et joignant ses mains avec suffisance. A présent, il donnait l’image d’un individu plus sûr de lui, il avait gagné à la fois en prestance et en assurance. Ce soudain changement d’attitude n’échappa pas à l’œil attentif du démon, qui ne perdait pas une miette des évènements.

Avec un ton des plus sereins et des propos des plus polis, Adam fit alors clairement comprendre à Stella qu’elle était source d’ennui pour les deux hommes, faisant entrave à leur conversation. Après lui avoir fait remarquer son impolitesse de s’être ainsi immiscée entre eux, il lui fit entendre que pour son bien, il serait plus judicieux qu’elle revienne plus tard. Le verbe qu’avait employé le jeune homme, bien que n’ayant aucun mot plus haut que l’autre, s’avérait particulièrement tranchant, sans permettre de riposte de la part de la danseuse. Durant toute sa remontrance, Adam n’avait à aucun moment cessé de fixer la jeune femme dans les yeux. Il n’y avait aucune attitude de fuite comme il avait pu en manifester plus tôt. Se saisissant le haut du nez entre deux doigts, le photographe soupira tout en fermant les yeux.

A ce moment précis, l’un des sourcils du déchu se haussa. Est-ce que ce type était en train de … ? Le démon en était persuadé, la succession de gestes à laquelle il assistait depuis quelques secondes maintenant de la part d’Adam, était quasiment similaire à celle qu’il avait lui-même eu lorsque Stella était revenue à la charge. Millers était-il en train d’utiliser une technique de mimétisme ou bien le déchus se faisait-il de fausses idées ?

Finalement, Adam congédia la danseuse avec le même flegme que précédemment. Quelques secondes, ils restèrent tous deux à se scruter, cherchant à savoir lequel céderait en premier. Stella fut la plus faible, repartant en direction des loges de son pas toujours aussi furieux. Le jeune homme soupira alors de soulagement, et déjà, son attitude hésitante était revenue. Le petit garçon mal à l’aise et hésitant était de retour, adressant un sourire maladroit au déchu. Ses propos suivants, mélange d’excuses et de justifications étaient tout aussi malhabiles, mais visiblement, il était partant pour tenter d’aider à la promotion du club.

Ce type venait de passer du mec le plus sûr au monde à celui de l’enfant frileux en l’espace de quelques secondes. Soit il était schizophrène, soit il dissimulait autre chose. En attendant, ce petit spectacle avait bien diverti le démon qui ne cacha pas sa satisfaction en applaudissant calmement le photographe.

« Je dois avouer que vous vous en êtes bien sortis. Il y a donc encore une chance pour que vous sortiez vivant de votre rencontre avec les filles de ce club … et avec votre santé mentale intègre », lança-t-il amusé.

Le regard du déchu pétillait de satisfaction. Ce petit échange entre la danseuse et le jeune homme l’avait bien diverti. Stella savait se montrer particulièrement venimeuse lorsqu’elle l’avait décidé, et lui tenir tête n’était pas chose aisée, et Adam ne s’en était pas trop mal sorti. Pourtant, le démon savait combien la jeune femme pouvait être beaucoup plus virulente lorsqu’elle était contrariée, ses collègues de travail ne le sachant que trop.

« Mon cher Millers, ne vous faites pas d’inquiétude pour mon autorité. Stella sait jusqu’où elle peut aller avec moi, le rassura le démon d’une voix à la fois réconfortante et enjouée. C’est sans doute d’ailleurs pour cette raison qu’elle ne vous a pas sauté à la gorge après ce que vous venez de lui faire. »

Jetant un bref regard en direction des loges, Asmodée ne tarda pas à reporter toute son attention sur Adam, un sourire satisfait et amusé aux lèvres.

« N’allez pas croire qu’elle vous déteste plus qu’un autre. Stella n’aime personne à part elle-même … c’est dans sa nature … et d’ailleurs, tôt ou tard, il me faudra régler cette histoire de maquillage … à mon plus grand regret », annonça le déchu avec un amusement ironique dans la voix.

Asmodée saisit une nouvelle fois son cocktail et laissa la fraicheur du mojito lui hydrater les papilles. Il nota que le second verre n’avait jusqu’alors était touché que par la danseuse, mais qu’à aucun moment, le photographe ne l’avait touché. Sans doute n’était-il pas un consommateur d’alcool. Décidément, c’était un drôle de numéro celui là. Qu’importait, du moment qu’il faisait correctement son travail. D’ailleurs, Asmodée voulait s’en assurer. Aussi, se pencha-t-il en direction du jeune homme, réduisant l’espace entre eux deux. Le regard légèrement plissé, il posa ses yeux vert-noisettes sur le visage juvénile d’Adam, un fin sourire aux lèvres.

« Alors, Monsieur Millers, dites-moi ce que vous avez en tête pour votre séance de shooting … de quelle manière souhaitez-vous procéder ? Et surtout … quel sera votre prix ? », acheva le démon, son fin sourire s’étirant un peu plus.

L’idée d’un contrat à venir, quelque soit sa nature, avait toujours eu le don d’attiser l’intérêt du déchu.

Adam avait fait le con, comme à son habitude. Il avait osé imiter le patron pour tenir tête à la mitrailleuse à talon et il avait réussi comme un chez, il avait franchement bien réussit en fait, parce que bon… elle était partie et tout, mais en même temps. Il avait offert quoi comme spectacle pour le type? Il n’avait surement rien vu non? Bon d’accord, un regard vers lui, lui avait appris qu’il n’en avait pas manqué une seule miette, alors, fallait s’assumer. Malgré que là, il n’avait plus besoin d’être quelqu’un d’autre, alors il était redevenu lui, pourquoi pas? Il l’aimait bien lui son tempérament! Il avait c’était senti tellement sûr de lui et maintenant, il avait du mal à aligner trois mots, c’était brillant un Adam Millers sauvage, vraiment… ou pas. Adam tenta de faire revenir le sujet au club en disant qu’il était partant pour faire la promo du club. En même temps, Asmodée avait applaudit calmement Adam, lui faisant gagner des couleurs par le fait même. Il ne savait plus vraiment ou se mettre, alors il fixa un peu ses mains, avant de regarder le type qui lui adressait la parole.

-Rho, ma santé mentale a déjà vu pire, promit. J’ai une sœur plus âgée alors je sais à quoi m’en tenir avec les garces à talon. Malgré que ma sœur ne fait pas ce genre de job, heureusement… ma mère n’aurait pas supporté le choc je pense. Je sais quand même traiter avec les caractères forts.

Parce que bon, elle avait encore du mal à croire qu’Adam n’était pas gay, alors imaginé que sa fille soit danseuse en prime. C’est toute son éducation qu’elle aurait remis en cause. Parce que bon, Adam n’était pas gay, ça c’était un fait clairement établi, mais… quand on surprend un type inconnu en serviette dans l’appartement de son fils… quand eum son fils est euh… techniquement sous la douche, oui bon il avait paniqué. Il était con. Bref, au moins il avait du goût d’après sa mère, l’horreur quoi.

- Je ne m’inquiète pas trop, elle ne m’aurait pas vraiment fait de mal. J’ai plus de ressource qu’il n’y parais.

Il lui fit un petit sourire assez timide, mais confiant. Parce que bon, il n’était pas facile à blesser en prime. Elle n’avait pas des ongles acérés en argent, alors ça allait. Parce que bon, autre que son allergie à l’argent, rien ne se réparait pas. Genre, il changeait de corps à son bon vouloir, donc dans sa logique, s’il se faisait attaqué par une Stella en furie, même si elle tentait de lui arracher les yeux, ça repousserait non? Bon d’accord c’était glauque, sombre et franchement dégoutant comme pensé. En prime, ça devait être douloureux, donc on n’en parle pas! Non, ça n’existe pas! Il avait quand même l’air satisfait le patron, c’était, étrange, il était étrange. Oui, oui c’est Adam qui disait ça.

-Une histoire de maquillage? Tout ça pour si peu? Y a combien de meurtre par année entre vos danseuses?

Là, il souriait pour de vrai, il était gentil et mignon le petit Adam. Il n’était pas du genre bien méchant de shapeshifter. Pas comme la plupart des crétins qui peuplait le monde. Adam était ce qu’on pouvait appeler une bonne personne et il comptait bien le rester longtemps. Adam regarda le patron boire dans son verre, il demanderait bien une bouteille d’eau un jour, peut-être. Sinon, il pouvait bien se laisser déshydrater un peu, ce n’était pas plus mal.

-Eum, je commencerais par une visite des lieux pour me faire une vue d’ensemble et de ce que j’aime. Ensuite, j’aimerais voir les tenus que vous avez sélectionné et pour finir les filles. Comme ça, je pourrai vous faire une ébauche de ce qu’on peut faire. Niveau photo, ça risque d’être simple, mais vous voulez quoi exactement comme publicité, des flyers? Des affiches « grand publique » pour afficher en fille? Le journal? Des panneaux publicitaires? Des affiches de présentation de vos danseuses? Une banque d’image pour les réseaux sociaux? On peut même aller jusqu’à faire un calendrier pour faire de la pub et du profit. Ce n’est pas quelque chose de difficile, mais peut-être long. Le prix va varier selon la demande. Aussi selon le travail demandé. Est-ce que je dois faire que les photos et vous vous arrangez avec le reste où je dois faire la mise en page, l’impression et autres. C’est pas simple comme estimé quand même.


Il était parti dans ses pensées. Il pouvait avoir des idées de grandeur le petit Adam. Il enchaina donc simplement :

-Ah et au niveau des impressions et de la pub dans le journal local, je peux surement arranger quelque chose, j’y travaille alors, ça risque d’être assez simple.

Il n’était pas à sa première campagne de pub, il voulait juste savoir à quoi s’en tenir, savoir ce qu’on lui demandait avait de dire un prix. Parce que bon, un calendrier à lui seul pouvait aller jusqu’à 250$ sans mal, mais rendu là, il pouvait bien faire un shooting général et récupérer les photos pour à peu près tout. Il n’était pas à un sous près non plus.

-Déjà, elle se maquille et se coiffe toute seule, c’est déjà des économies assez substantiel si on calcul que c’est dans les 30-40 dollars par tête en général.

Oui, Adam aimait l’argent, il aimait bien la compter aussi. Il fallait quand même dire que sa maman était comptable hein, alors les chiffres il avait appris à les aimé pas mal.

-Donc, ça va vraiment dépendre de ce que vous attendez de moi, mais promit, je suis excellent dans ce que je fais.

Parce que bon, en plus d’être gentil, mignon et adorable, Adam pouvait être utile. Oui, oui, c’était merveilleux la vie quand même. Il était gentil avec le patron malgré le lieu qu’il avait racheté. Adam n’était pas du genre à juger, il était plutôt du genre bon garçon à sa maman, mais au moins, il ne faisait pas suer les autres avec sa vertu à lui. C’était parfait comme ça, parce que sinon, on lui en aurait voulu depuis un moment. Il ne voulait pas décevoir le type, encore moins Xiel qui les avait mis en contact.

S’il y avait bien une chose que l’on ne pouvait pas retirer à Adam, c’était qu’il avait de l’humour, et ce, malgré son inconfort apparent. C’était un trait de caractère qu’appréciait beaucoup le déchu. D’après lui, il fallait savoir rire dans la vie, et surtout des choses déplaisantes. C’était une manière de les rendre moins désagréables et moins insurmontables. Et visiblement, le jeune homme partageait le même point de vue.

« Des meurtres ? Aucun à ma connaissance … mais les filles sont peut-être douées lorsqu’il s’agit de faire disparaitre des preuves … qui sait ?, ajouta le démon avec humour. En revanche, les disputes et autres rixes sont … monnaie courante. »

Dans le regard du déchu brillait une lueur d’amusement. Le sarcasme était un art qu’Asmodée pratiquait depuis sa Chute. Cela s’était avéré un excellent moyen pour lui de surmonter l’épreuve la plus difficile qu’il avait eu à traverser durant toute sa longue existence.

Lorsque le photographe fit l’étalage de toutes les prestations qu’il pouvait proposer dans le domaine de la publicité, il regagna en sérieux et en professionnalisme. La variété de formats et de supports proposés était impressionnante. Plus cette conversation avançait et plus Asmodée était satisfait de sa rencontre avec Adam. Ce gamin semblait savoir ce qu’il faisait. Le déchu ne manquerait pas de remercier Xiél pour ce filon.

« Et bien, je dois avouer que je suis impressionné, avoua le démon en souriant de satisfaction. Je vous accorde un libre accès au club le temps de votre contrat. N’hésitez pas à solliciter mes employées si vous avez la moindre question … bien que je vous encourage vivement à éviter Stella dans un premier temps », ne put-il s’empêcher de rajouter avec un éclat de rire.

Quelques instants, Asmodée s’amusa avec son agitateur, en le faisant tourner dans son cocktail. A l’intérieur du verre, un mini typhon de glace pilée, de feuilles de menthe hachées et de morceaux de citron vert ne tarda pas à se former. Lorsque le démon cessa, l’ensemble continua encore plusieurs secondes à tourbillonner dans le verre.

« Je serai partant pour vous faire faire des flyers, des affiches pour panneaux publicitaires, ainsi que pour une place dans le journal. Oublions les calendriers pour l’instant, cela fait trop … accessoire à routier. Sur chaque photo, faites apparaitre au moins deux danseuses minimum afin d'éviter tout conflit. »

Le Gardien des Plaisirs porta une nouvelle fois le verre de mojito à ses lèvres. En reposant son cocktail, le sourire du démon s’effaça légèrement, lui redonnant d’avantage de sérieux.

« Quant au prix, ce ne sera pas un problème. Si le résultat est de qualité, vous serez largement rémunéré. »

Finalement, le jeune homme assura le propriétaire des lieux qu’il était excellent dans son job. Devant une telle justification, le regard du déchu se plissa légèrement, l’amusement redoublant dans ses prunelles vert-noisettes. Son éternel sourire s’étira de nouveau, dévoilant une légère fossette à la gauche de ses lèvres. Ce gamin était des plus étranges. Son comportement dans un tel endroit était en total désaccord avec celui d’un jeune homme de son âge en temps normal. C’était comme si rien en ce lieu n’éveillait en lui le désir charnel que le démon pouvait habituellement sentir chez les mortels. Cela allait bien au-delà de la simple anesthésie émotionnelle. C’était plus du ressort de la révulsion, de la crainte d’être … sali.

La question était donc de savoir comment il allait s’en tirer une fois totalement plongé dans ce milieu là.

« Dites-moi … j’ai cru noter chez vous une certaine … gêne vis-à-vis de cette univers, commença le déchu en associant à ses propos un geste de la main désignant le club autour d’eux. Etes-vous certain de pouvoir être au maximum de vos capacités lorsque vous serez intégralement immergé dans ce monde ? »

Se penchant légèrement en avant, le déchu réduisit l’espace le séparant d’Adam.

« J’avoue être surpris par ce dégoût … à moins que ce ne soit de la crainte, envers les tentations charnelles. Habituellement, les jeunes gens comme vous ont plutôt tendance à en être friands », ajouta le déchu sur un air amusé, tout en posant un regard inquisiteur sur le photographe.

Adam était passé d’un mec sûr de lui à notre Adam national. Il n’était pas trop intraverti, mais il aimait bien être à sa place, il n’y pouvait rien non plus, c’était bien d’être à sa place, c’était même parfait comme ça. Il n’allait pas faire autrement, alors aussi bien s’habituer. Il n’était pas vraiment à l’aise, mais rigoler, il savait toujours le faire et c’était dans cette voie qu’il s’enlignait, parce que bon, le mec n’était pas du genre très, euh, bah, familier si on veut.

-Espérons que je ne le découvre pas à mes frais alors.

Il lui souriait, il n’était pas du genre bien méchant et il prenait tout à la légère l’Adam, il était comme ça et ce n’était pas plus mal. Ce n’était pas comme s’il redoutait vraiment d’être blessé, Adam avait une excellente guérison, ce qui n’était pas plus mal. Le type était… impressionné. Adam ne pouvait même pas affirmer si c’était positif ou non qu’il le soit. Il avait quand même l’air satisfait, c’était déjà ça de gagner. Adam avait maintenant accès à tout le club le temps de son contrat, c’était bien. Il espérait juste que ça ne l’implique pas d’être pris en charge par quelqu’un, parce que bon… il n’était pas du genre à aimer être suivit, il assumait son extravagance, il était un peu bizarre, alors qu’on le regarde toujours faire, ce n’était pas franchement drôle.


-Je ne crois pas qu’elle m’en veut bien longtemps, juste à voir ma tête de gamin, on ne peut pas m’accuser d’être méchant, alors me bouder… je pense pas. Ça serait une première disons.

Oui, Adam souriait au type bien sagement, il était parfois gêner, mais parfois tellement confiant. Il vacillait entre deux eaux, toujours. Entre lui et l’autre, entre l’humain et le shape si on veut et ce n’était pas plus mal, il ne s’en rendait surement même pas compte en fait. Adam regardais sagement le patron jouer dans son verre, Adam lui n’avait pas touché au sien. Il aurait dû donner son verre à Stella, là il avait l’impression de gaspiller et c’était mal quand même. Surement que jouer dans son verre l’aidait à ce concentré, car il prit finalement la décision. Le patron décida de faire faire des flyers, des affiches pour panneaux publicitaire, dans le journal aussi. Pas de calendrier, heureusement parce que bon, c’était directe avec les filles et sur chaque photo, il fallait deux danseuses ou plus pour éviter les conflits. Adam fronça les sourcils, il réfléchissait, mais il se sentait aussi… il n’aimait pas trop.

-Si je gère le risque de conflit comme un grand, je peux tenter comme je veux? Au pire, vous choisirez au final, mais… je n’aime pas m’imposer des limites.

Oui, oui chaste et sans limite, Adam était tout un numéro. Il se fichait d’être contradictoire ou pas. Il était un grand garçon, il pouvait gérer les problèmes, si une fille était seule sur une photo magnifique, pourquoi pas! Ce n’était pas plus mal. Il tentait de vendre de la beauté, de la séduction, mais une femme seule ou qui semble être seul donne souvent envie de la rejoindre, c’est vendeur. Il n’y pouvait rien, il ne voulait pas mettre une seconde fille juste pour faire plaisir.

-Je sais que pour vous, qu’il n’y ait pas de conflits vous facilite la vie, mais si on se plaint, envoyé moi les, je m’en occuperai, juste que je ne veux pas surcharger une photo magnifique pour des crises ridicules. Je vais m’arranger, promit.

Oui, Adam avait de l’assurance, juste qu’il ne l’a montrait pas en général, pourquoi? Aucune idée. Il était bien à sa place, pas besoin de démontrer quoi que ce soit à qui que ce soit. Le type lui mentionna finalement que le prix ne sera pas un problème, si le résultat était de qualité, il serait rémunéré et c’était surement tant mieux pour Adam, mais il n’avait pas vraiment peur de ne pas l’être. Le seul truc qu’il aurait pu craindre, c’est d’être rémunéré avec un droit de visite, un peu comme un restaurant qui offrait des repas gratuit pendant 1 an, bah ça, Adam n’en aurait pas vraiment voulu. Pas qu’il, mais il ne serait surement pas venu en fait. Il n’était pas très, il aurait peut-être pu donner son abonnement à Alec, c’était surement son genre à lui. Le patron était tout de même gentil, il lui souriait et tout, il avait même l’air un peu amusé, mais pas grave, Adam était habitué d’amuser des gens comme ça, alors il s’assumait. Il lui demanda finalement, en fait il nota une certaine gêne chez Adam et il se devait de lui en faire part, parce que bon, tout le monde sait que dire tout ce qu’on pensait était la meilleure chose à faire. Oui! C’est l’hôpital qui se moque de la charité, parce que bon… Adam disait tout ce qu’il pensait et même plus parfois. Il répondit donc simplement :

-Je suis pas à l’aise, c’est vrai. On m’a appris à respecter les femmes, les gens en général en fait et ça… je sais pas, ce n’est pas exactement ce que j’appelle se respecter, mais… vous faites du bon travail, l’endroit à l’air agréable et plaisant, si on oublie que des mecs qui sont incapables de se trouver une jolie fille, viennent reluquer ici.

Il lui souriait gentiment, il n’avait absolument pas eu un ton de reproche, loin de là, c’était juste un fait pour lui. Il n’y pouvait rien s’il pensait que ces filles valaient plus que ça et si un jour il avait des enfants et s’ils étaient, euh, comme lui, il apprécierait que ce genre d’endroit ne devienne pas leur deuxième maison. Ça serait nul quand même. En fait, il se ferait pas mal de liquidité dans ce genre de milieu non? Non, ne fallait pas penser à ça!

-M’immerger dans ce monde? On ne me demande pas de danser à ce que je sache, alors ça ira. Mon job, monsieur, c’est de faire ressortir du beau dans tout ça et si on oublie le sordide et la nudité, il y a beaucoup de beau. Donc, je ne m’inquiète pas le moins du monde.

Il lui souriait tout en lui parlant gentiment. Il ne doutait pas de lui. Il n’était pas à l’aise avec ce type froid et un peu bizarre, mais en même temps, il était emballé par l’idée de l’emploie. Il ne lui était jamais passé par la tête de lui mentir ou de ne pas dire sa véritable façon de penser. Il n’était pas comme ça le gamin, il était gentil et propre, mais pas menteur. Sans s’en rencontre compte pourtant, Adam avait posé le même geste que le patron, soit se pencher légèrement vers l’avant pour réduire un peu plus l’espace entre eux. Il avait l’impression de dire des secrets, c’était bizarre et amusant tout à la fois.

- Les relations charnelles ne me font pas vraiment peur et ce n’est pas du dégoût à proprement parler. C'est plutôt, complexe en fait. C’est un manque d’intérêt. Avec un peu d’effort, je pourrais être aussi jolie que n’importe laquelle de ses filles. Un corps, c’est pas… ce qui fait la personne, c’est ce qu’elle est qui compte au final. Je ne suis peut-être pas aussi superficiel que les gens de mon âge je suppose.

Il gardait toujours le sourire, il était gentil le shapeshifter et c’était vrai en prime, s’il souffrait un peu, il pouvait prendre la tête de n’importe quelle de ces filles, il pouvait même s’en choisir une encore plus jolie pour les faire rager un peu. Au final, dans le cas d’Adam, l’expression était parfaite, il fallait souffrir pour être belle. Le problème, c’est qu’il détestait souffrir.

Adam saisit sans difficulté le trait d’humour du démon, et y répondit sur le même ton.  Il émit ensuite la probabilité que Stella ne lui tiendrait pas rigueur longtemps, assurant que son visage juvénile attirait généralement la sympathie plutôt que l’animosité. C’était vrai qu’il avait une bonne bouille ce photographe. Il était le genre de personne à qui l’on aurait donné le Bon Dieu sans confession. Pourtant, s’il était bien une personne que ce genre d’apparence ne trompait pas, c’était bien le déchu.

« Le diable a pour habitude de se parer du masque de l’innocence », fut la seule réponse que fournit Asmodée, son énigmatique sourire aux lèvres.

Attentif, le jeune Millers écouta ensuite les décisions du propriétaire des lieux quant au genre de publicité qu’il désirait. Pourtant, lorsque ce dernier demanda à ce que chaque cliché contienne un minimum de deux filles, Adam fronça légèrement des sourcils, gagnant un rictus de désapprobation. Il était prêt à prendre le risque de devoir gérer toute crise s’il pouvait avoir la possibilité de faire comme il l’entendait … et donc de faire des clichés avec une seule danseuse. Silencieux, Asmodée étudia le jeune homme droit dans les yeux. Certes, il venait de tenir tête à Stella. Mais serait-il capable du même genre de prouesses face à plusieurs furies saturées de jalousie ? Pourrait-il composer avec tous les coups bas qu’elles ne manqueraient pas de se faire entre elles par pure vengeance ? Plissant légèrement le regard, le démon continua de jauger Adam qui continuait d’assurer qu’il serait en mesure de gérer tout conflit.

« Vous semblez sûr de vous, c’est une qualité appréciable. Mais … en cas de débordement, vous pensez-vous en mesure de me dédommager ?, demanda le déchu avec sérieux. Je connais ce milieu et croyez-moi … ces filles peuvent se montrer particulièrement redoutables entre elles. Je vous laisse imaginer la perte que cela représenterait pour moi si jamais l’une d’entre elles se retrouve dans l’incapacité d’assurer son poste ne serait-ce qu’un seul soir. »

Même si Asmodée était un démon originel, farouche opposant aux forces de la Lumière et corrupteur invétéré de l’humanité, il n’en restait pas moins non plus un homme d’affaires. Les activités telles que ce club ne servaient pas uniquement de couverture pour ses occupations surnaturelles, mais étaient également une entrée d’argent non négligeable, fort utile pour poursuivre son travail de corruption au sein de cette ville.

Les mortels avaient pour habitude de dire que l’argent était le nerf de la guerre. En ce qui concernait le conflit que menait Asmodée, l’argent qui l’alimentait, prenait aussi bien la forme d’âmes que celle du dollar.

Lorsque le déchu l’interrogea sur son apparent inconfort vis-à-vis du cadre du club, Adam se montra particulièrement franc, ne prenant pas de réelle précaution. Il se décrivit comme un individu respectueux des autres personnes, et percevait d’un œil critique ce genre d’endroit. Malgré tout, il ne niait pas le fait que même dans pareil lieu, il y avait du beau, et il se prétendait capable de le faire ressortir au travers de ses photographies. Dans la voix d’Adam, la franchise transpirait. Une nouvelle fois, il avait adopté la même position que son interlocuteur, se rapprochant de lui, réduisant encore un peu plus l’espace entre eux. Il confia alors ne pas avoir peur des rapports charnels, mais simplement ne pas être intéressé par ces derniers. L’apparence physique comptait moins d’après lui que ce qu’avait véritablement les gens à l’intérieur. Silencieux et amusé, le déchu se contenta de l’écouter … même s’il ne croyait pas du tout en l’immunité totale à la corruption par la luxure. Tous finissaient tôt ou tard par y succomber. C’était le propre de l’humain de naître avec ce vice … ainsi que bien d’autres.

« Votre point de vue est … intéressant, commença par dire le démon avec amusement. Certes, ce n’est pas le job de rêve que mes filles ont ici … mais ça leur permet de payer les factures lorsqu’elles n’ont pas d’autre option sous la main. Pouvez-vous blâmer une mère de famille de renoncer temporairement au respect de sa propre personne pour pouvoir nourrir ses enfants, Monsieur Millers ? », termina-t-il avec un discret sourire.

Se rapprochant encore légèrement du photographe, le sourire du démon s’étira un peu plus.

« Et si vous pensez que seuls les hommes incapables de trouver une belle femme sont mes clients … alors, vous êtes très loin du compte, poursuivit le démon avec un sourire un peu plus carnassier. La plus part de ceux qui entrent ici, viennent simplement chercher ce qu’ils ne peuvent espérer avoir à la maison avec leur épouse. Ainsi est faite l’humanité. »

Asmodée se cala de nouveau dans son fauteuil, saisissant son verre au passage, pour ensuite le porter à ses lèvres et s’en délecter.

« Là où vous voyez un lieu sordide où règne la débauche, nombreux sont ceux à y voir un endroit où apaiser leurs souffrances et leurs peines … qu’ils y viennent comme clients ou comme employés. »

Adam n’était pas con, il était juste naïf et irréfléchi, mais il n’était pas con. Donc, l’humour du patron ne lui échappait pas, fort heureusement, sinon il aurait eu l’air con. Ensuite, Adam mentionna qu’avec sa gueule de gamin, la danseuse n’allait pas lui en vouloir longtemps et c’était souvent ce qui se produisait en fait. Comment on pouvait lui en vouloir? Il n’était pas méchant, il sauvait même les araignées! Alors, non il n’avait pas peur, mais il ne pensait pas pouvoir symboliser une menace non plus. Fallait être honnête, Adam n’avait pas la tête d’un tueur, ni même d’un chasseur.

-Alors, ça va, je suis naïf, mais pas innocent.

Il lui balança un petit sourire amical. Il blaguait bien sûr, mais… pas tant que ça non plus, fallait l’avouer. En même temps, il n’y avait rien de mauvais en Adam, c’était ça le plus beau et le plus drôle. Son papa shapeshifter avait surement oublié un détail ou deux, genre le coté fourbe et menteur de la race. En fait, peut-être que c’était la façon d’apprendre une leçon de la vie, le mensonge et la méchanceté, c’était  peut-être acquis et non inné. Bref, on s’égare. Ensuite, ils parlèrent ce que le patron recherchait et c’est là que le bas blesse, parce que bon, ça mettait des contraintes artistiques chiantes et inutiles. On ne se le cachera pas, pourquoi elle se partagerait les têtes d’affiches? Elle partageait sagement la scène et les pourboires? Surement pas, alors pourquoi être à deux? Il préférait de loin en faire une chaque plutôt que de mettre plusieurs filles qui ne s’aime pas naturellement sur la même affiche. A se sent quand les gens ne s’aime pas, même au travers d’une photo. Le langage corporel, ça ne ment pas. Ensuite, le plus sérieusement du monde, le type lui demanda s’il était en mesure de le dédommager, parce qu’une danseuse qui ne danse pas même un soir, c’était le mal incarné et il avait une baisse de profit. Donc, Adam très sûr de lui, lança complètement à la légère :

- Promit, je mettrai ça au clair avec elles, si vous me donnez ma liberté artistique, je vais les gérer, mais si elles viennent se plaindre à vous, faut me les renvoyer ou m’appuyer, rien d’autre. Sinon, je vais avoir l’impression de jouer à la maman et au papa, avec une ado manipulatrice et un papa laxiste et ça, j’ai pas envie. Pas que vous devez être un mauvais papa, mais l’autorité n’a pas l’air d’être votre fort sans offense.

Oui, Adam n’arrivait absolument pas a imaginer monsieur le patron comme un bon père de famille. Il n’avait pas l’autorité requise pour l’emploi, il n’arrivait pas à gérer des filles parce qu’il s’en fichait au final, il les laisserait s’entre-tuer sans émettre de conséquence à leur geste. Si Adam avec droit

-Et disons qu’une fille est vraiment dans l’incapacité de travailler par ma faute à moi, ce qui serait quand même très extrêmes, je trouverai quelqu’un pour la remplacer, promit.

La discussion continua tranquillement. Le patron ressentait le malaise d’Adam et c’était senti obligé d’en parler avec ce dernier, parce que bon, il voulait surement en savoir un peu plus sur son futur employé à temps partiel. Adam n’avait même pas remarqué qu’il avait recommencé à imiter le type, mais il s’en fichait un peu, ça devenait sérieux et puisqu’il avait du mal avec le sérieux, fallait le chercher ailleurs. Ça tombait bien! Le type en face de lui avait l’aire sérieux pour quatre… peut-être cinq même. Donc, aussi bien lui en voler un peu à lui, ça ne le tuerait pas hein. Il avait quand même l’air de s’amuser avec Adam, c’était déjà ça. Le point de vu d’Adam était donc intéressant, mais le propriétaire de l’endroit ce défendait en disant qu’il n’offrait pas le job de rêve, mais qu’au moins les filles pouvaient payer leurs factures. Rajoutant même une question fort intéressante. Si renoncer au respect de sa personne pour sa famille, ça ne valait pas le coup. Parce qu’au final, c’était sa la question, si ça valait le coup ou pas.

- Vous savez m’sieux, voler une banque, braquer une vieille ou vendre un organe paient aussi les factures et ce n’est pas pour autant qu’on le fait très souvent. C’est un choix de vie, n’importe quel job paie les factures. Je ne suis pas là pour juger du bien, comme du mal de l’endroit. Je fais juste mon propre choix de ne pas contribuer à cette industrie. Je suis un grand garçon, je sais comment me contrôler et j’aime bien le faire, c’est drôle.

Il n’avait pas envie de se mettre le patron à dos non plus, mais Adam n’était pas du genre à tenter de manipuler qui que ce soit, jamais. Il était franc et loyal, il était gentil. Les femmes ne devraient pas devoir se mettre nu pour le plaisir des autres, c’est tout. Ce n’était pas mal de penser ça, c’était peut-être un peu trop propre, mais pas mal bon!

-Non, la vérité c’est que je pense que les hommes venant ici on besoin d’avoir un sentiment de contrôle et de pouvoir sur les autres. À la maison, le pouvoir est partagé, alors ça dérange, donc ils viennent ici. Un besoin de se sentir le roi du monde, mais c’était légèrement plus impoli dit comme ça. Je ne pense pas que quelqu’un de bien, de gentil et de respectueux viendrait ici, mais ça va, il faut de tout pour faire un monde.

Il souriait, il n’aimait pas trop la tournure de la conversation, mais dans le pire des cas, il perdrait le contrat et ça ne le dérangeait pas tant que cela. C’était un beau défi, mais il ne manquait pas d’argent à ce point. S’il voulait une rentrer subite d’argent, il n’avait qu’à rendre des services rémunérer à Alec. C’était beaucoup moins risqué. Il continua tout de même, expliquant que là ou Adam voyait un endroit de débauche, les autres voyaient un endroit ou apaiser leur souffrances, clients ou employés.

-Pas rendu là, qu’il se paie un psy et une peluche, pas besoin de se dénuder pour ça, mais bon, comme je vous ai dit, le physique est quelque chose de compliqué avec moi, il ne faut pas s’en faire pour ça. Vous me faites faire le tour du propriétaire ou j’ai perdu le contrat vue mon surplus de pudeur?

Adam lui souriait, parce que bon, c’était ça non? De la pudeur. Le mec devant lui ne pouvait même pas s’imaginer à quel point c’était compliquer le corps pour Adam, parce que bon, il pouvait en changer, il pouvait être qui il voulait. Alors le corps de ces danseuses n’avait rien de magnifique, c’était même banal. Elle ce dénudait pour l’argent ou peut-être même pour se sentir regarder, apprécier, mais au final, aucune d’elle n’avait cette étincelle de vie, d’amour de désir de faire plaisir à l’autre sans rien recevoir en retour et c’était ça qui était beau, c’est ça qu’Adam devrait leur apprendre. Cette étincelle de vie, de désir, celle d’être accompagnée. Le plus gros défi, c’est qu’elles ne regardent pas l’appareil comme une façon de gagner de l’argent, parce que là, Adam serait malheureux. Au moins, il y avait toujours Xiel qui en serait capable, elle était même excellente à ce jeu.

La philosophie de vie d’Adam semblait le rendre totalement hermétique aux propos du déchu. D’une étrange façon, ce garçon semblait farouchement opposé à tout ce qui avait trait à la luxure et à son aspect corrosif. Ce n’était pas de la crainte qui chez lui, le faisait se détourner des plaisirs de la chair, mais plutôt de la retenue … voire, une certaine forme de dégoût devant la déchéance humaine. Le photographe n’adhérait en aucune façon aux arguments du démon, les réfutant tous les uns après les autres, avec une logique qui lui était propre. Son franc parlé et sa manière de manquer définitivement de tact le rendaient d’une maladresse indéniable, voire par moment presque incorrect. Après tout, ne venait-il pas de le traiter de père laxiste ? En fait, si, et il venait même de remettre en question l’autorité du démon. A ce moment très précis, le sourire du déchu s’effaça, laissant place à une froide expression. Haussant un sourcil, Asmodée lui lança un regard de dédain.

Adam poursuivit en assurant qu’il serait en mesure de remplacer toute danseuse que ne serait pas en mesure d’assurer le show. Asmodée veillerait à ce que le photographe tienne parole en cas de souci. Ensuite, le jeune homme exposa son point de vue, ainsi que ses hypothèses sur les motivations qui poussaient des hommes à venir dans ce genre de club. Asmodée l’écouta silencieusement, se contentant de terminer son cocktail. Adam n’était qu’un seul individu parmi une multitude. Si lui refusait de s’abandonner dans les affres de la perdition, d’autres se bousculeraient sans aucun remord pour s’y perdre. Qui plus est, le photographe avait encore une utilité : il allait aider à la promotion du Naughty Kitten. Qu’importait si le concept de striptease le laissait indifférent ou le répugnait, se mit à penser le démon tout en souriant discrètement de nouveau.

Adam termina finalement en demandant s’il était possible que le propriétaire des lieux lui fasse faire une petite visite du club, si toutefois il avait toujours le contrat. Décidément, ce manque de délicatesse semblait bel et bien être la marque de fabrique du gamin. C’était à se demander s’il se rendait compte à quel point il pouvait se montrer presque insolent.

« La pudeur n’est pas vraiment le problème … En tout cas, elle n’est rien à côté de l’indélicatesse dont vous faites parfois preuve », commença le déchu avec un léger sourire espiègle.

La tête légèrement tournée sur le côté, le démon continuait d’observer son interlocuteur du coin des yeux. Les jambes croisées, Il se calla de nouveau dans le fond de son fauteuil. Les doigts entrecroisés, il plaça ses mains jointes sur l’un de ses genoux.

« J’aurai pu me sentir insulté lorsque vous m’avez jugé dépourvu d’autorité … même si le triste spectacle dont nous a gratifié Stella n’a pas vraiment joué en ma faveur, je le conçois. Gardez tout de même à l’esprit qu’il n’y a que très récemment que j’ai repris cette affaire en main. Pour qui passerai-je si je me comportais dés le départ en tyran ? Laissez-moi donc le temps de me familiariser avec mes employées avant de me juger », conclut le démon avec un sourire fourbe.

Asmodée se leva. Après avoir reboutonné l’un des boutons de sa veste, il saisit son verre vide qu’il alla alors déposer sur le comptoir. L’instant d’après, Stephen s’en était emparé afin de le mettre à laver, avec une discrétion et une efficacité des plus professionnelles. Déjà, le déchu avait reporté son attention sur Adam.

« J’aurai pu aussi vous trouver bien présomptueux lorsque vous m’avez livré votre critique acerbe de ma clientèle, poursuivit le démon d’une voix presque cinglante. Nul n’est à l’abri d’un faux pas … puisqu’il semblerait que pour vous, venir dans pareil endroit soit une faute. »

Plaçant les mains dans les poches de son pantalon, Asmodée fit quelques pas en direction du jeune homme. Un sourire amusé aux lèvres, il s’approcha d’une démarche presque nonchalante.

« Pour toutes ces raisons, je serai en droit de vous jeter dehors, mais … vous êtes un ami de Xiél. Je suis donc disposé à passer l’éponge sur vos jugements un peu trop rapides », conclut-il sur un ton amical.

Sortant la main droite de sa poche, Asmodée la tendit en direction du jeune homme, dans une invitation à une poignée de main, arborant pour l’occasion un sourire éclatant. Au creux de sa paume résidait cette aptitude ineffable à faire naître la confiance et la sympathie d’un simple contact.

« Il semblerait donc que nous ayons un accord. »

Adam était gentil, Adam était naïf et surtout, il ne réfléchissait pas avant de parler, c’était surement le plus beau, le plus drôle et le plus chiant avec lui. Bon d’accord, le propriétaire du club avait quand même fait une erreur importante, il avait demandé à Adam d’expliquer sa mentalité. Il fallait quand même expliquer pour nos lecteurs que ce qu’Adam pense et explique, c’est souvent deux mondes bien différent. Pas qu’il le veut ainsi, mais c’était difficile de suivre le fil de sa propre penser. C’est triste, mais c’est comme ça. Maintenant, il fallait si faire ou passer son chemin, c’est malheureux, mais il n’était pas très bon pour être dressé. Il était une cause perdue, vraiment. En plus, les micro-expressions du type signifiaient bien à Adam qu’il n’était pas très content, mais il était lancé, il ne pouvait plus arrêter de parler, s’enfonçant un peu plus, c’était chiant, mais il était comme ça. Le pire, c’est que ce n’était pas exactement ça. Comment l’expliquer clairement… il n’y arriverait jamais, pas à lui. Il rajouta que la pudeur n’était vraiment pas un problème, mais que l’indélicatesse d’Adam pourrait le devenir ou un truc du genre. Trop de mot. Il se passa une main dans les cheveux, mal à l’aise. Un peu comme un gamin qui se faisait gronder.

- Désolé si j’ai été indélicat m’sieur, moi et les mots… on est pas super ami. Moi c’est les images mon truc.

Et il était franc, c’était surement cela le plus mignon avec Adam. Il n’avait pas honte de s’excuser, le monsieur, il avait raison, Adam n’avait pas été très poli. Surtout que bon, comment il… trop d’Alec, c’était surement ça. Il n’avait pas bien dosé, il avait mis trop d’Alec et pas assez de lui. Il n’y arriverait jamais… pourquoi choisir le caractère de psychopathe hein. Bon, fallait trouver un moyen de le supprimer dans sa liste des caractères celui-là. Ensuite, il continua, qu’il aurait pu se sentir insulté de le dire dépourvu d’autorité, mais, mais non! Il faut de tout pour faire un monde. Tout le monde n’avait pas un papa dans l’armée quand même. Il accusa finalement la prestation de Stella et c’était vrai qu’elle n’avait pas aidé.

-Promit, je vais vous donnez le temps et c’est pas mal d’être laxiste hein, même si je ne pense pas que vous le soyez vraiment. J’ai plus l’impression que les petits problèmes de maquillage, vous vous en fichez complètement, mais… oui bon je me tais.

Oui, se taire c’était une excellente idée Adam! Bravo, un morceau de robot! Parce que bon, fallait tenter de redevenir gentil, fallait le faire pour Xiel. Fallait avoir l’air bien dressé, aller, il pouvait le faire. C’était quoi être bien dressé? Fallait au moins se taire, c’était déjà ça. Adam le regarda ce lever, il avait été porté son verre, alors très, mais très hésitant, il fit pareil. Il n’était pas très certain de ce qu’il devait faire en ce moment. Des ordres claires, ça auraient été pratique hein. Bon d’accord, il était peut-être d’un naturel soumis le petit Adam, mais ce n’était pas de sa faute, papa était dans l’armée, il ne donnait pas vraiment le choix hein. Il lui parla ensuite de la clientèle?

-Une faute? Non, euh, c’est pas ce que je voulais dire. Je sais pas comment le dire. Si, mais genre un très grand si les hommes étaient parfaits, je ne pense pas qu’il viendrait dans ce genre d’endroit, mais les Hommes étaient ce qu’ils sont, les liens comme ça sont logiques. Le lieu n’est pas mal en soi, l’humain non plus. C’est la réponse imparfaite d’un trait imparfait, mais ça va, c’est pas mal. Moi j’y vais pas, parce que bon, je suis brisé quand on parle de physique, mais je vous jure que je ne voulais pas dénigrer votre clientèle.

Le pire, c’était que ce qu’il avait dit, il ne l’avait pas dit méchamment, dans l’idéal, les hommes seraient avec leur femme et il serait bien pour toujours, mais c’était rarement le cas fallait l’avouer. Alors, ce n’était pas le club qui était mal, c’était les défauts de l’être humain qui était chiant. Asmodée c’était rapproché, mais Adam et la proximité hein, alors il se passa une main dans les cheveux et recula d’un pas, par réflexe. Il souriait tout de même au sourire du mec. Parce que oui, c’était surement le plus compliqué, il lui faisait des reproches avec le sourire, alors comment Adam pouvait savoir comment il devait se sentir! Fallait être clair bon. Il en avait conclu que pour toutes ses raisons il aurait pu le jeter dehors, mais que puisqu’il était un ami de Xiel, il allait faire un effort, alors il lança tomber un petit :

-Merci.

Tout en regardant ses pieds, il était bien ses pieds. Il releva le regard sur le type quand il mentionna qu’ils avaient un accord. Adam ne put s’empêcher un sourire gentil et éclatant, il était content. Il tendit la main pour serrer celle du propriétaire, son nouveau patron temporaire en prime. Parce que bon, pourquoi pas! Il était bien ce type, il n’avait pas la tête d’un Ben, mais sinon il était vraiment bien. Il ne fallait pas vraiment de pouvoir magique pour convaincre Adam d’être une bonne personne, il faisait déjà confiance à n’importe qui. Parlez-en au psychopathe de service!

-Je vais tout faire pour que vous ne soyez pas déçu, promit.

C’était une petite promesse mignonne, mais au combien sincère et s’il le fallait, Adam allait prendre lui-même les stupides photos. Non mais, il allait piquer l’apparence de chaque fille pour poser comme il le voulait, mais ça, il n’en parlerait pas au patron, parce que bon, il n’allait pas lui faire peur non plus hein.

-Eum, pour le tour du propriétaire, vous préférez le faire maintenant, que je le fasse seul ou que je revienne un autre jour? C’est comme vous voulez.

Parce que oui, Adam allait jouer les soumis maintenant qu’il savait qu’il avait déplus au monsieur, parce que bon, il n’aimait pas trop décevoir quand même.

Suite aux remarques du déchu, le photographe réalisa l’indélicatesse dont il avait fait preuve quelques minutes auparavant. Maladroitement, il tenta de formuler quelques excuses, tout en cherchant de fournir des explications. Adam avait raison sur un point : lui et les mots n’étaient pas faits pour aller ensemble. Les propos du jeune homme étaient tout aussi erratiques que confus. Parfois, se taire était le meilleur moyen de ne pas passer pour un imbécile ou un incapable. Monsieur Millers aurait dû écouter ce conseil plein de sagesse. Pourtant, la gaucherie du jeune homme continuait d’amuser le démon intérieurement. Les efforts qu’il fournissait pour tenter de se rattraper étaient tout à fait louables.

S’en suivit ensuite un long monologue justificatif traitant de l’imperfection du monde et de l’humain de manière plus générale. Si seulement Adam avait eu conscience de la personne à laquelle il s’adressait, il aurait alors bien vite réalisé qu’il prêchait un converti. Il était évident pour Asmodée que l’homme était une créature imparfaite, mais c’était d’ailleurs ce qui faisait tout le business du démon. Sans cette imperfection, ni le Libre Arbitre, alors tout le commerce du déchu s’en trouverait impossible. Cet état de fait était la pierre angulaire sur laquelle reposait tout le petit jeu de l’Avatar de la Luxure afin de s’assurer de corrompre l’œuvre de Dieu.

Adam saisit alors la main tendue de son nouveau client, acceptant de se fait le contrat dont ils venaient de discuter. Un sourire au coin des lèvres, Asmodée se dit à lui-même que cette affaire avait été rondement menée. Une nouvelle fois, le photographe assura son client qu’il ferait tout pour le satisfaire. Le déchu ne doutait pas des résultats que lui apporterait ce jeune homme. Sa folie était un gage de génie, le démon en était certain. Le jeune homme demanda alors une nouvelle fois la manière dont allait se dérouler le tour du propriétaire. Pour l’heure, le déchu avait d’autres affaires à régler. Pourtant, il désirait qu’Adam se mette au travail le plus rapidement possible. Il était urgent de regonfler les affaires du Naughty Kitten. Et pour se faire, la campagne de pub devait se faire dans les plus brefs délais.

« Malheureusement, je suis appelé ailleurs. Mais je tiens à ce que vous puissiez vous familiariser avec l’endroit le plus tôt possible. »

Se tournant vers le barman, le déchu interpela son employé. A cette heure-ci, aucun client ne se présenterait. Mise à part ranger les livraisons d’alcool, ainsi que les verres propres, il ne devrait pas avoir grand-chose à faire.

« Stephen, vous serez gentil d’accompagner Monsieur Millers afin de lui présenter le club. Introduisez-le également auprès des filles qui sont présentes en loge. »

D’un signe de tête, le jeune homme accepta. Lâchant son torchon, il sortit de derrière le comptoir afin de se joindre au photographe.

« Et bien Monsieur Millers, je vous souhaite une bonne visite, ainsi qu’une excellente journée. »

Serrant une dernière fois la main du photographe, le déchu le laissa alors en compagnie de Stephen.

Spoiler:

Donc, Adam avait fait le con comme à son habitude, ça allait, il n’allait pas en mourir, il était habitué. Il avait dit ce qu’il pensait, mais n’avait pas fait sa distinction entre un monde utopique et la réalité. Parce que bon, dans la vraie vie l’Homme était une bête assoiffé de tout ce qu’ils pouvaient consommer, on ne se le cacherait pas. Les humains bien élevé étaient franchement rare, donc aussi bien spécifier qu’on ne jugeait pas, qu’on constatait seulement. Bon d’accord, il avait donné l’impression de juger, mais ce n’était pas le cas bon, il s’en fichait, mais lui ne faisait pas ça, c’est tout. Donc, Adam demandait s’il avait le job et lorsqu’il l’avait obtenu, il voulait savoir s’il allait avoir droit à une visite explicative des lieux, parce que bon, c’était toujours bien de ne pas partir seule à la découverte d’un endroit x-y-z. Le problème, c’est que le patron de la boite était occupé, logique quand même, mais il tenait à ce qu’Adam prenne connaissance des lieux tôt… il n’allait pas le laisser aller sans mot dire quand même. Les filles qui le surprendraient à trainer pourraient ne pas apprécier…

-Je comprends.

C’est là que le patron demanda au barman, Stephan, de l’accompagner pour une visite des lieux. Au moins, il ne serait pas seul, c’était bien ça. Adam lui fit un joli sourire pour le remercier, parce que bon, il y avait des limites à se débrouiller seul. Il voulut remercier l’autre, mais déjà le patron lui adressait de nouveau la parole.

-Merci bien, au plaisir de se revoir m’sieur.

S’il ne mourait pas, piétiné par des talons aiguilles vraiment très pointu. Bon d’accord, il ne fallait pas avoir peur, il marcha avec Stephen, discutant un peu ici et là, il sortit rapidement son appareil photo et commença déjà à prendre le décor en photo, voir la luminosité, se faire un plan de travail, il pouvait le nom de chacune aussi. Donc, lorsqu’il rencontra des filles, il leur demanda d’écrire leur nom sur un carnet en gros et les prenait en photo ensuite, c’était juste triste qu’il doive leur demander de se rhabiller avant. Il avait la bonne excuse, ses pubs devaient être presque tout âge. Donc, il commençait déjà à prendre ses marques sagement, tentant de voir ce qui était le plus beau dans tout ça, voir ce que les gens recherchaient, mais pour ça, faudrait qu’il revienne un jour… quand il y aurait du monde et ça… il n’en avait pas vraiment envie. Il amènerait Alec avec lui, ouais c’était une idée comme une autre. Il se cacherait derrière le presque psychopathe pour éviter de paniquer. Il l’amènerait pour calquer ses émotions sur les siennes ouais, c’était surement la meilleure chose à faire dans un cas comme ça, parce qu’Adam était un peu comme un bébé chaton en ce moment et il allait finir par se noyer s’il ne faisait pas gaffe un minimum. Comment il pouvait faire un truc du genre, lui… sa mère allait le punir pendant des semaines, ah oui, c’est vrai… il n’habitait plus avec elle, c’était déjà ça de gagné. Ensuite, il rentra à la maison et déjà il commençait à faire sa planif parce que le beau, ce n’était pas si simple si on voulait s’éloigner du vulgaire, mais c’était un défi qu’il aimait.

Terminé, Merci de m'avoir supporté