Planqué contre un mur, Brian surveillait étroitement toute l'activité du dehors. Autour de lui, tout n'était que débris. Les miroirs du salon de coiffure où il se trouvaient avait tous été réduits en bouillie. Des milliers de tessons de verre jonchait le sol. Il était impensable d'y circuler à genoux sans s'en prendre des dizaines dans la peau. Lorsqu'il était question de déplacement, il fallait impérativement le faire accroupit ou debout, en prenant bien soin de toujours se servir de ses pieds. Circuler à quatre pattes comme un chien, par exemple, était tout simplement inconcevable.
Les vitrines éclatées du commerce offraient un certain avantage : vu leur absence, Brian pouvait très bien entendre tout ce qui se tramait au dehors. Toutefois, elle n'offraient aucun camouflage, n'étant pas présentes pour refléter les immeubles voisins. À cause de ce fait mais aussi parce qu'il n'avait pas tout à fait le type de vue souhaitée, Brian décida de monter au deuxième étage, le salon de coiffure offrant non seulement des soins capillaires mais également des soins de beauté et de détente qui eux, étaient situés au palier supérieur. Pour s'y rendre, il fallait emprunter un escalier de bois dont chacune des marches craquait, un détail peu important vu le chaos qui régnait à l'extérieur. Brian s'y rendit donc à toute vitesse, trouva un point de vue bien meilleur que celui qu'il occupait au premier étage, s'installa à la fenêtre et s'empara de son téléphone. Evalenn n'était peut-être pas disposée à recevoir un appel mais il s'en fichait. Sachant sa sonnerie fermée et l'appareil sur vibration, il allait au moins prendre le temps de lui indiquer où il se trouvait pour ne pas qu'elle le cherche mais aussi pour lui dire qu'il était encore en vie. En même temps, il souhaitait savoir comment se déroulaient les choses de son côté.
- Eva, je suis au deuxième étage du salon de coiffure qui est devant le pick up. Je suis avec Oliver. C'est fou dehors. Appelle-moi dès que tu le peux, je risque de bouger assez rapidement.
Il raccrocha, inquiet. Si Evalenn n'avait pas répondu, c'était qu'elle était sans doute très occupée. Oui, occupée. Il se refusait de croire autre chose. Forcément qu'Evalenn était en vie, incontestablement occupée à sauver sa peau, à sauver des vies...