III.02 - C'est terminé! (Feat Evalenn Reyes)

Brian roulait à toute vitesse vers sa chambre de motel, là où Evalenn l'attendait sagement. En colère, le chasseur avait, juste avant, déposé son cousin à son appartement, lui avait bien fait comprendre qu'il souhaitait régler ce "problème" seul.  Pourquoi était-il à ce point furieux? Parce que quelques heures plus tôt, tandis qu'il s'était présenté à un cimetière pour régler un supposé cas d'apparition de fantôme, il était tombé par un pur hasard sur son cousin Lucy. Comme ce dernier l'avait ignoré avec classe, refusant toute discussion, Brian avait pété un câble et l'avait volontairement... assommé! Il l'avait par la suite traîné jusqu'à son pick up, y avait installé Lucy sur le siège passager non sans prendre le temps de boucler sa ceinture de sécurité, de le désarmer et de ranger dans le coffre arrière tout ce qui pouvait servir d'arme. Ensuite, il s'était engagé sur l'autoroute en direction de Huntfield avec la ferme intention de forcer la discussion dès le réveil de son cadet.

Inutile de dire que les premières minutes suivant ce dit réveil avaient été catastrophiques. Toutefois, il n'en avait pas été de même pendant tout le trajet. En effet, quelques temps après que Lucy ait émergé de son sommeil forcé il avait mis la main sur un machin fort intéressant, à savoir un sac à charme qui était plutôt bien dissimulé dans le véhicule de son cousin. En apercevant le sac entre les mains du cadet, Brian avait mis les freins, s'était rangé dans l’accotement et avait, avec Lucy, détruit le sac. Ses effets s'étaient aussitôt dissipés et c'est avec un étonnement clairement perceptible que le chasseur aîné s'était aperçut que plus rien ne le rattachait à la louve. Il avait vite compris que, depuis le début, leur amour avait été artificiel, du moins de son côté à lui... et peut-être bien du côté d'Evalenn aussi. Rien n'indiquait qu'elle ne l'avait pas manipulé elle aussi.

Maintenant qui avait osé lui jouer ce tour? Le chasseur avait vite pensé à Calli. Calli la sorcière et amie d'Evalenn. Dans quel but aurait-elle pu le berner? Pour éviter qu'il ne tue son amie... pour qu'il la protège... et pour se protéger elle également car elle savait très bien que le chasseur ne la toucherait pas pour ne pas peiner Evalenn. Brian ne pouvait pas voir qui d'autre avait pu lui faire un pareil tour. Il était convaincu que Calli était derrière tout ça et ce, depuis des semaines, des mois!

Quand il descendit de son véhicule et qu'il mit la main sur la poignée de sa chambre d'hôtel, Brian était tout sauf de bonne humeur. On pouvait très bien le voir sur son visage rouge de colère, dans ses yeux brillants de haine et de dégoût. Lorsqu'il posa son regard sur Evalenn on n'y voyait que de la haine pure et dure.  Et peut-être aussi un tout petit peu d'incompréhension.

- Pourquoi? Pourquoi m'avoir fait ça hein?

Visiblement, la louve ne comprenait rien du tout.

- Le sac à charme que Lucy a trouvé dans mon camion. Dès que Lucy l'a détruit j'ai vu clair. J'ai vu que pendant des mois je me suis fait berner en me croyant amoureux de toi, tu te rends compte? Un chasseur amoureux d'une louve! C'est ridicule!

Il criait, emporté dans une colère monstre.

- Tu vas le regretter et la prochaine sur ma liste c'est ta saleté d'amie sorcière mais avant que je t'expédie en enfer tu vas m'expliquer ce qui s'est passé, mademoiselle Reyes!  

Evalenn était au motel, toujours dans la même depuis quelques mois déjà. Cette chambre en était limite devenu un appartement, mais le propriétaire du motel s'en fichait. Tant que le chèque venait, il n'en avait cure. Chouette type. Vraiment.

La jeune femme était allé au matin à la boulangerie, elle avait acheté des croissants, des pains, des bagels. Elle avait ensuite filé à un marché qui vendait des fruits & légumes locaux et de villes voisines. Elle avait fait une rasia, le réfrigérateur était encore vide voyez-vous. Elle avait ensuite été à l'épicerie acheter le restant. Comme Brian avait été parti toute la journée avec le pick-up, elle avait dû faire plusieurs aller-retour à pied. Au fond, elle s'en banlançait un peu. Elle avait une grande endurance et ses muscles prenaient longtemps avant de se fatiguer. Merci lycanthropie! Seul bémol, elle ne pouvait pas se transformer en loup complètement. Du coup, pas de fourrure pour se protéger du froid glacial de ce début d'hiver. Bien dommage...

Evalenn était finalement revenu avec les dernières courses et un chocolat chaud en prime. Elle était gelée la pauvre. Une fois entrée et après s'être décongelé les doigts, les pieds et les joues, elle s'était mise à ranger les derniers achats, puis avait décidé de faire la cuisine. Elle s'était donc mit au boulot pour préparer trois pâtés au poulet, dont un pour le souper et les deux autres  direct dans le congélateur, des patates pilées et quelques légumes coupés en morceaux et cuit à part. Elle avait préparé la table pour deux, croisant les doigts que Brian serait présent ce soir et non pas en chasse, et avait attendu. Lorsque le minuteur avait sonné, une délicieuse odeur flottait dans l'air. Elle avait retiré le pâté au poulet du four et l'avait mit sur la table, puis avait pilé les patates avant de les mettre dans un bol et avait retiré les légumes du feu pour les mettre aussi dans un bol. 

C'est alors qu'elle déposait le dernier plat sur la table que la porte s'ouvrit avec fracas. Une bourrasque de vent glacial s'infiltra ainsi que quelques flocons de neige. Evalenn avait levé la tête et aperçu un Brian en colère.

- Mais qu'est-ce...., commença-t-elle avant de se faire interrompre brusquement.

Brian lui hurla dessus, lui demanda pourquoi elle avait fait ça... fait quoi exactement? La réponse vint dans la seconde suivante. Son cher cousin d'amour avait trouvé un sac à charme dans son camion. Ok. Premier point louche, mais pas étonnant. Des sorcières qui en voulaient à mort aux chasseurs, ça couraient les rues. Pas de quoi faire un drame. Ensuite, le deuxième point devint fortement blessant. Son cousin avait détruit la chose, mais quelque chose s'était révélé aux yeux de Brian. Il lui brailla au visage qu'il avait été faussement amoureux d'elle pendant des mois et que c'était ridicule qu'un chasseur trainasse avec une saleté de louve. Pardon?! Avant même qu'elle ne puisse placer un mot, le malade se mit à lui crier dessus, argumentant qu'elle allait lui payer et que sa ''saleté d'amie de sorcière'' allait écopper aussi. Toujours aussi furax, il lui demanda de s'expliquer avant qu'il ne l'expédie en enfer... euh quoi? Il s'était fait lavé le cerveau par son cinglé de cousin? Il avait vu Lucy?! 

Evalenn le fixa avec un air complètement éberlué. Jamais de sa vie elle n'aurait pensé entendre autant de conneries en l'espace de quelques secondes. Ça dépassait même son violent et psychopathe de père,... et ça c'était un comble, un vrai exploit.

- T'es tombé sur la tête? Qu'est-ce que tu fichais avec Lucy? Il a enfin réussit à t'embobiner pour de bon lui? Ouvre les yeux enfin! J'ai l'air de quelqu'un capable de faire pareil stupidité? Tu me connais Brian, tu sais que je t'aime. Qu'est-ce que tu me fais là?


Evalenn le fixait comme s'il était devenu soudainement fou. C'était peut-être le cas après tout?

Avait-il seulement remarqué la bonne odeur de pâté au poulet qui régnait dans la chambre...? Celle des croissants, celle des légumes et des pommes de terre? À peine. Mais il l'avait fait. Et ça lui avait ... peut-être un peu pincé le coeur. Mais malgré cela il s'était tout de même mis à cracher des insultes à Evalenn, à extérioriser toute la colère et la frustration qui l'habitaient depuis que Lucy et lui avaient découvert qu'il avait été dupé par une sorcière pour le forcer à aimer un loup-garou, ces créatures surnaturelles qu'il avait apprit à chasser depuis sa tendre enfance. Comment ne pas être révolté de cela? Il était un chasseur! Les chasseurs ne fréquentaient pas les êtres comme Evalenn. Ils les tuaient parce qu'ils dévoraient les coeurs de pauvres innocents, en contaminaient d'autres pour agrandir leur cercle et osaient même s'allier avec les démons pour lutter contre le bien et répandre le mal. Il était par conséquent inconcevable qu'un tel amour soit possible. Qui plus est, Evalenn faisait partie de la race de celui qui avait tué son petit frère Liam. Il y avait là encore plus de matière à la détester, elle et son amie sorcière qui avait fort probablement tout manigancé depuis le début!

- Je suis tombé sur la tête, oui! Grâce à un machin de sorcellerie qui m'a aveuglé pendant des mois! Comment est-ce que j'aurais pu t'aimer...?

Il la dévisagea d'un air complètement dégouté avant de poursuivre sur sa lancée.

- Je bénis le ciel d'avoir placé Lucy sur la même chasse que moi ce soir! Si je n'avais pas eu la brillante idée de le forcer à discuter à propos de toi, rien de tout ceci ne serait arrivé et Calli et toi pourriez continuer de vous foutre de ma gueule mais maintenant c'est terminé! Oh que oui c'est terminé, tu vas prendre tes cliques et tes claques et lever le camp d'ici au plus vite! Compte-toi chanceuse que je ne te tue pas sur le champ! C'est simplement pour que tu puisses aller avertir la sorcière que je m'en viens mettre la pagaille dans sa petite vie de magie!

Pendant la toute dernière partie de son discourt, il l'avait pointée de son arme, ses yeux luisants de colère. Il criait haut et fort et il s'en fichait! Que les voisins aillent au diable! De toute manière il allait partir dès qu'Evalenn ficherait le camp. Il se trouverait un autre endroit à habiter.

Quand il entendit la louve lui dire qu'elle l'aimait et qu'il le savait. Brian ferma la bouche. Pendant un moment, il eut un doute. Pendant un moment, une petite voix lui cria qu'il se trompait sur toute la ligne et qu'Evalenn avait raison. Cette petite voix persista quelques secondes, le temps de laisser un moment à la louve de rétorquer aux accusations qu'il émettait. Cela le fit se redresser, amena sur son visage une mine interrogative. Puis la voix disparut, fit place à celle qui lui hurlait de tirer la louve, de l'éliminer.

- Sors de chez moi!

Il frappa durement la table de son poing, la fixa furieusement, une étincelle de tristesse dans les yeux.

Spoiler:

Evalenn fixait le ''fou'' qu'elle avait désormais sous les yeux. Il baraguinait tout un tas de truc que Evalenn ne digéra pas. Peu importe ce qu'elle disait, il s'en foutait. Il continuait de la blesser, bénissant le ciel que Lucy lui ai montré la preuve pour lui ouvrir enfin les yeux. Il lui hurla de s'en aller, même si elle venait de lui dire qu'elle l'aimait et qu'il le savait.

La jeune femme était partagé entre une vive colère et une tristesse sans nom. Allait-elle vraiment se battre contre lui, là maintenant? Verbalement je veux dire. Non. Oui? Elle ne savait pas comment réagir. Il semblait complètement bouché et là, elle vit enfin sa ressemblance avec Lucy. Il ne l'écoutait pas, il pensait savoir. Point barre.

Evalenn se déplaça et ignorat ses gesticulations qui lui indiquait de foutre le camp. Elle fit ses sacs, c'est-à-dire, deux sacs qui se portaient en bandoulière, de la taille de sac d'école. Elle avait toujours eu de maigres bagages. Elle mit son athamée dans sa botte sur le côté de son mollet. Elle risquait d'en avoir de besoin dans la rue. Elle n'était pas stupide, elle savait qu'en ce temps-ci de l'année les chances étaient minces d'avoir accès à une chambre libre et elle ne voulait pas aller brailler à la porte de son amie pour avoir un toit sous lequel dormir. C'était son problème à elle, elle se démmerderait en conséquence. Si dormir dans la rue pour un temps était la solution, elle vivrait avec. En tant que loup-garou, elle tuerait juste un peu plus. Elle s'était contrôlé depuis qu'elle était avec Brian, mais seule elle flancherait surement un peu. Elle allait retomber au stade d'Oméga. Elle n'avait pas le loisir de vivre en meute comme certains privilégiés par la vie. 

Elle déposa ses sacs près de la table et fixa le chasseur. Son manteau était à côté de la porte et lui était là. Elle ne pouvait pas le prendre. Au moins, elle avait ses bottes aux pieds. C'était déjà ça. Si elle devait sortir sans manteau, elle le ferait. 

Toutefois, la colère vibrait sous sa peau, et elle sentait palpiter en elle le désir de laisser son côté animal émerger. Les émotions étant le point faible des loups-garous, mais elle fit un effort monstre pour ''le contrôler'' et le ''garder sous clé''.

D'un ton menaânt cette fois, Evalenn fixa le chasseur avec un regard plein de haine, mais d'où la blessure de ses paroles étaient visibles. Jamais elle ne l'avait regardé ainsi, mais on pouvait voir le danger qui menaçait d'émerger et pour une première fois, le Keynes était la cible.


- SI tu tentes ne serait-ce qu'une chose contre Calli, je jures que je te tuerais, toi et ton cousin. Elle n'a rien à voir dans cette histoire. La pochette peu aisément venir d'une sorcière lambda. Calli n'est pas la seule en ville espèce d'idiot! Tu le sais très bien. Je ne peux pas croire que tu en soit rendu là... à l'accuser elle et dans la même foulée, m'accuser moi. MOI! Te rends-tu compte de ton étourderie? Prochaine étape, tu vas menacer de me tirer une balle en pleine tête aussi? C'est la marque des Keynes d'être comme ça avec les gens comme moi? Franchement, je suis contente d'être ce que je suis maintenant au lieu d'être devenu une chasseuse comme j'aurais dû l'être. 

La louve semblait enfin avoir compris que sa place n'était plus dans cette chambre d'hôtel qu'elle avait longtemps occupé avec lui. Si Brian ne mettait pas fin à ses jours sur le champs c'était uniquement pour qu'elle puisse passer le message à sa copine sorcière qu'il allait bien vite la retrouver et lui rendre la monnaie de sa pièce, comprendre ici que les représailles allaient être extrêmement violentes. De plus, il ne le disait pas mais il pensait bien faire la même chose avec Evalenn. En quarante-deux ans d'existence, jamais il ne s'était fait berner de la sorte. Une sorcière s'était payée sa tête et elle allait expressément le regretter. Le prix à payer était cher, il était question de sa vie, rien de moins.

Lorsqu'il vit la louve faire ses sacs, ranger son arme dans sa botte puis le fixer sans rien dire, Brian se renfrogna, plus en colère que jamais. Elle attendait quoi pour partir? Qu'il lui fasse une courbette et un câlin? Jamais! Déjà qu'ils avaient... hum. Une grimace passa sur sa figure, montrant un Brian plus dégoutté que jamais. Il n'en revenait toujours pas de s'être fait prendre comme un idiot. Pas étonnant qu'entre lui et Lucy, tout avait failli s'écrouler. La famille en premier, le reste ensuite, tel était son mode de vie. On ne pouvait faire confiance à personne, surtout pas à une créature surnaturelle comme Evalenn qui, de surcroît, avait fréquenté des démons et continuait sans doute de le faire. Et puis rien qu'à lui voir la figure, on voyait bien qu'elle était à deux doigts de se transformer pour céder à ses impulsions. Un vrai danger! Combien d'humains allait-elle encore tuer? C'était un miracle qu'il ne mette pas immédiatement fin à ses jours. Oh ça viendrait bien assez vite. Brian ne comptait pas laisser s'écouler des semaines avant de le faire. En réponse à ses menaces, le chasseur se braqua aussitôt.

- Si tu oses t'approcher de Lucy, je te jure que je t'achève sur le champ et que tu vas longtemps souffrir avant de crever pour de bon. Pareil pour ta copine.  C'est elle l'instigatrice de cette merde et elle va chèrement le payer.

Quant à savoir s'il allait lui tirer une balle dans la tête... Brian se mit à rire, touchant d'une main l'arme qu'il avait à sa ceinture.

- C'est la marque de tout chasseur ayant une tête sur les épaules. Allez, DEHORS!

Les deux derniers mots ayant été hurlés, Brian fit un pas de côté pour laisser le passage libre. Jamais il ne s'aperçut que le manteau de la louve se trouvait derrière lui et donc, jamais il ne songea à le lui rendre. Tout ce qu'il souhaitait était de la voir partir le plus vite possible. Après il allait ramasser ses trucs et plier bagage à son tour. Pour aller où? Il l'ignorait. Il verrait une fois à bord de son véhicule.

- Je ne suis pas inquiet, tu trouveras rapidement quelqu'un pour t'héberger! C'est pas compliqué, tu as l'air de savoir comment ça fonctionne!

Il la détailla d'un air toujours aussi dégoûté avant de poursuivre :

- Bah quoi! Allez hop! Retire ta camisole et balade-toi en soutien gorge pour te pendre au cou du premier venu et l'embrasser.

Il roula des yeux, secoua la tête et termina en lui disant qu'un de ses amis l'avait vue en train de prendre du bien bon temps au cou d'un autre homme.

- Tu vois Evalenn, les filles de joie c'est pas mon genre. Fais de l'air!

Il lui indiqua de prendre la porte, le regard noir de colère.

Spoiler:

Evalenn était en colère et venait de répondre avec haine aux accusations du chasseur. Non, mais pour qui se prenait-il celui-là? Il croyait pouvoir balancer des menaces sans qu’elle y réagisse? Brian ne prit pas bien ses propres menaces, car il ne tarda pas à répliquer que si elle osait un truc contre son cousin, qu’elle et Calli le payerai très cher. Evalenn éclata d’un rire mauvais. Étrangement, les larmes n’était pas au rendez-vous ce soir, même pour la tristesse de la situation.

- C’est ça essai toujours! Mais jusqu’à maintenant, mon espèce semble avoir remporté chaque combat contre votre famille. Je ne suis pas prête de mettre fin à cette habitude, dit-elle en lui faisant un sourire carnassier qui dévoilait ses crocs acérés.

Elle le regarda taponner son arme à feu, confirmant que seul les chasseurs avec une tête sur les épaules utilisait à bon escient cette arme. Puis, il lui hurla de nouveau de sortir. Il se tassa même de côté pour lui laisser la place de sortir. La porte était grande ouverte sur la noirceur de la nuit et des flocons qui tourbillonnaient dans l’air en pleine tempête. Ajoutant une pique inévitable, Brian lui indiqua qu’il n’était pas inquiet pour elle, que de toute manière elle arriverait surement facilement à se trouver un autre toit que le sien puisqu’elle semblait douée pour ça. Puis, d’un air dégoûté il lui recommanda d’ôter son haut pour accrocher le premier venu. Il termina en lui indiquant qu’un de ses amis l’avait vu avec un mec, et Brian sembla se sentir obligé d’ajouter qu’il ne voulait rien savoir des ‘’filles de joie’’.

Evalenn ramassa ses deux sacs et s’avança vers lui. Elle les laissa tomber, le fixa avec ses yeux ambrés et donna une claque qui résonna dans tout l’habitacle. Elle l’agrippa au collet et le balança dans la mur opposé de la pièce.

- Désolé, mais vois-tu, t’étais dans le chemin. J’ai besoin de mon manteau, je n’ai pas encore de fourrure pauvre débile!, dit-elle d’un ton sarcastique tout en enfilant son manteau soigneusement. Elle ramassa ses sacs et le fixa. Il semblait presque misérable à se relever alors qu’elle l’avait à moitié assommé. « Et en passant, ce n’est pas comme si tu avais déjà couché avec moi. Lui, je le connais depuis longtemps et il a été mon premier coup de foudre. Oh et… il est hyper doué pour ce ‘’sport’’. C’était délicieux. »

Evalenn omettait une grande part de vérité. Elle voulait seulement le blesser profondément dans son ego en ce moment. L’idée de lui dire qu’elle s’était saoulé pour refouler complètement son côté loup-garou, n’était pas une option. S’il voulait croire qu’elle l’avait trompée juste par plaisir, eh bien soit.

Elle sortie dehors et claqua la porte si fort, qu’elle se fissura à divers endroits. Elle fonça dans la nuit sans se retourner, les larmes lui brouillant la vue.

// FIN //

Il arbora une mine encore plus dégouttée lorsqu'il la vit montrer les crocs tandis qu'elle affirmait que son espèce avait remporté chaque combat contre sa famille. Seigneur Dieu, comment avait-il pu la fréquenter? Il peinait à se contrôler tant la colère le possédait. La seule chose à laquelle il songeait en ces instant était de prendre son arme et lui tirer une balle dans la tête. Brian ne prit même pas la peine de répondre à ça. Il se concentrait juste à rester calme et ne pas faire de grabuge pour ne pas attirer l'attention des voisins qui n'hésiteraient pas à téléphoner aux policiers. Déjà, la tension était très élevée et le ton de leur voix un peu trop puissant. Selon lui, certains ne tarderaient pas à réagir si cela se poursuivait. Rhaa! Il faudrait qu'il se dote d'un silencieux un de ces quatre... ainsi les coups de feu passeraient inaperçus! Bref, lorsqu'il lui lança l'insulte suprême, Evalenn s'avança vers lui et pris le temps de le gifler avec force, tout juste avant de l'agripper par le collet et le jeter plus loin dans la chambre. Brian s'écrasa contre le mur, la joue en feu, le corps quelque peu endolori.  Il grogna, la regarda enfiler son manteau, ne releva pas au commentaire qu'elle fit, serra les mâchoires et arma son revolver qu'il pointa dans sa direction. L'index sur la détente, il s'apprêtait à tirer lorsque la louve sortit et claqua la porte avec violence. Sous le choc, Brian laissa sa tête se déposer contre le mur et sa main retomber sur le sol. Distraitement, il désarma son revolver, prit le temps de reprendre ses esprits avant d'attraper son téléphone pour lâcher un coup de fil à son cousin qui devait impatiemment attendre d'avoir de ses nouvelles. Une fois fait, Brian se releva tranquillement, s'empara de son sac dans lequel il fourra tous ses effets personnels. Lucy allait arriver d'un instant à l'autre.

En attendant que son cousin arrive, Brian sortit pour aller voir le propriétaire du motel. Il régla tout ce qu'il devait et laissa un surplus en expliquant qu'il était arrivé un petit accident avec la porte d'entrée, sans entrer dans les détails. L'homme ne posa même pas de questions. Brian était un excellent client. Il lui souhaita bonne chance pour la suite, récupéra en même temps les clés que le chasseur lui tendait.  De retour à sa chambre, Brian termina de rapatrier ses effets. Il entendit Lucy arriver, sortit avec une poche de style "sac de hockey" sur l'épaule, se dirigea vers le pick up sans jamais se retourner.

FIN

Spoiler: