III.02 You're the closest to heaven that i'll ever be

Lorsqu’un évènement terrible vous arrive, est-ce que vous vous demandez comment arriver à respirer? Comment cacher un lourd secret alors qu’il vous empêche de vivre? Ô comme la rouquine aurait voulu avoir des réponses à son propre silence, mais seul l’odeur de l’échec restait présent dans toute la pièce. Étendue sur le divan, elle se passait doucement les mains dans sa tignasse de feu, toujours aussi perdu. Personne ne savait, personne ne saurait, voilà tout ce que la rouquine était certaine. Pourtant il lui semblait dernièrement que cela devenait une douce torture, tranquillement elle se rongeait de l’intérieur, morceau par morceau elle perdait le peu de tête qui lui restait. Elle aurait pu le dévoiler, tourner la page, continuer sa vie, mais à chaque fois qu’elle faisait un pas vers l’avant dix la reculait au même moment. On ne peut arrêter d’aimer, il faut croire qu’elle était atteinte d’une partielle du syndrome de Stockholm, car son cœur battait encore pour cet idiot. Parfois elle se demandait où il avait pu disparaitre, qui était cet homme mort, pourquoi l’avait-il tué…Pourtant, il ne serait plus jamais là pour répondre à des questions, non parce qu’elle l’avait envoyé au loin, elle l’avait prié de partir pour toujours. Pour la première fois en huit ans elle se retrouvait complètement seule sur ce divan et des frissons parcouraient doucement son corps sur cette seule pensée. Elle se relevait, abattu de toute évidence, les mains toujours prises dans sa tignasse de flamme. Elena ne pouvait pas se morfondre pour l’éternité, finir avec soixante chats, ne plus jamais vivre sa vie pour un con n’est-ce pas? Déjà pour les chats il faudrait qu’elle ne soit pas allergique, disons un chien, ce serait déjà moins cinglé que la marmaille de chatons. Oh elle n’en pouvait plus, être enfermé comme ça constamment, elle devait prendre de l’air. Travailler, dormir, ce n’était pas une routine qui lui faisait plaisir! C'était une femme d'action la chère Walters, une femme qui s'amusait avec ses amis, dansait au bar avec un sourire qui ne se décrochait pas de son visage. Certes il lui était plus difficile de paraitre heureuse des derniers évènements, mais il ne fallait pas se décourager, elle retrouverait le bonheur tôt ou tard. Du moins une vie normal au mieux, une vie où elle ne serait pas traumatisée par son propre salon, non parce qu'il lui était difficile d'y rester plus que quelques heures. Elle avait changé la couleur des murs une douzaine de fois, le divan sur lequel son odeur à lui était encore imprégné avait été le seul survivant du changement de décor. Même la moquette y avait passé!

Un soupire ce fit entendre de la jeune femme alors qu'elle se rendait dans sa chambre pour se changer. Fini le pyjama du dimanche matin, elle enfilait cette robe noire qui se moulait parfaitement sur ses courbes, heureusement qu'elle n'avait pas passé sa rage dans le pot de crème glacée qui l'attendait au congélateur. Une paire de talon et elle empoignait sa bourse avant de quitter l'appartement sans verrouiller derrière elle. Mauvaise habitude vous direz? Non, elle laissait toujours la porte déverrouiller dans le cas où IL aurait besoin d'un endroit où dormir. Rendu là, traiter la de cinglé si vous voulez, mais oui Elena s'ennuyait d'un meurtrier. Elle ne l'admettrait jamais, mais les petits gestes parlent plus que les mots, c'est ainsi qu'elle était.

Cette soirée était mouvementée, enfin les gens étaient vraiment contents de danser, alors qu'Elena sirotait son verre dans toute son innocence sur une table seule. C'était la première fois qu'elle sortait dans cette boîte de nuit, plus habitué par les pub ou bar où tout le monde se connaissent, une première pour la fraîchement célibataire. Nerveuse à l'idée de rester seule elle croisait les jambes en baissant les yeux sur son petit verre déjà presque vide. Elle perdit doucement son sourire, main droite contre sa tempe, oubliant qu'elle était présente pour célébrer. Célébrer quoi? Un célibat non désiré?

Il fallait croire que cette soirée ne serait pas aussi bonne que prévu. Bon tout était mieux que de se morfondre toute seule au milieu de son propre salon, non? C'était difficile de penser que la rouquine avait pu se rendre là, misérable, elle qui avait toujours reprit du poil de la bête facilement après chaque épreuve. La New-yorkaise ne se laissait pas avoir facilement, avec ses parents qui l'encourageaient toujours à aller plus loin dans la vie, même si c'était techniquement impossible puisqu'elle ne possédait aucun diplôme. Huit ans de vie à Huntfield en simple serveuse de pub, cela ne vous donnait pas de droit pour devenir avocat et l'argent de papa et maman ne coulerait pas toujours à flot. C'était peut-être après s'être rendu compte à quel point elle était aveugle que la réalité l'avait frappé au visage. Elena avait partagée sa vie avec un tueur pendant trois ans, un homme qui avait abusé d'elle pendant cinq ans et maintenant elle était seule. Brisée, oui voilà le mot, car elle n'avait jamais vraiment pris le temps de se construire une vie. Elle avait sauté à pied joint dans l'aventure, soyons fous nous sommes jeunes, quel imbécillité désormais. Cela n'étonnerait personne de toute façon, tous ceux qui connaissait la fille des Walters savaient qu'elle n'avait pas un QI très élevé. Il lui arriverait sûrement la même chose bientôt, une nouvelle longue relation sans but, sans fin et elle tomberait encore. Elle se laisserait faire, elle se laisserait posséder, elle se battrait contre tous ceux qui disaient que la relation s'avérait malsaine. Puis à la fin elle allait s'effondrer, espérons que le prochain se présentant à sa porte ne tuerait pas quelqu'un dans le salon, parce que c'était sûrement la pire fin de toutes. Épuisée, la jeune femme gardait donc sa main sur sa tempe en contemplant le fond de son verre, se demandant sérieusement combien il en faudrait pour oublier. Tout oublier, même pour une nuit, voilà qui serait la plus douce des mélodies même si le lendemain serait une catastrophe.

Distraite, elle ne vit même pas cet étranger qui marchait vers elle, toujours perdu au plus profond de ses pensées. Seul un ''toc'' sur la table la réveillait de sa rêverie, alors doucement elle relevait la tête vers cet homme qui lui offrait gentiment un nouveau cocktail. Un sourire venait se tracer sur les lèvres de la rouquine, mais la sincérité n'y était aucunement présente, elle regardait simplement avec gentillesse cette nouvelle rencontre. Heureusement, au premier coup d'oeil, il n'avait pas l'air trop intéressé. Cela l'arrangeait, non pas qu'elle aurait refuser ses avances mais, à l'approche d'un inconnu elle compris à quel point elle était anéantie. Vous savez ce sentiment qui peut vous traverser des pieds à la tête tel un frisson venant se fondre dans votre corps sans permission? Un sentiment qui vous expliquait par sa simple présence que vous étiez encore amoureux de la mauvaise personne et ce même après ce qu'il avait pu vous faire? Ce même sentiment qui vous rappelait à quel point vous aviez peur de lui, à quel point vous étiez cinglé, à quel point vous pouviez vous en vouloir à vous-même pour ressentir cela. Ce sentiment qui ne serait jamais accompli par la présence d'autrui, non jamais, car celui que vous vouliez n'était plus bon pour vous. Des histoires d'une nuit, cela s'enchaînait sans problème sans sentiments, mais une relation ô elle n'en avait plus la force. Juste en voyant ce verre sur la table, l'inconnu qui lui parlait avec une certaine douceur, Elena se surpris à remercier le tout puissant qu'il ne semble pas intéressé par elle. Enfin, semblait, peut-être qu'il cachait son jeu. Ô elle n'en savait rien, mais peut-être que si elle se décidait de répondre elle en apprendrait plus, oui parce que le silence s'installait entre eux. Les gens dansaient, s'amusaient, buvaient et à la table solitaire la rouquine était figée dans le temps.

« Rupture récente... » dit-elle doucement en l'égard de son interlocuteur. « C'est la première fois que je sors depuis, il m'aurait peut-être fallu emmener quelques amies. » continuait-elle toujours aussi inconfortable. Non ce n'était pas lui qui la rendait inconfortable, la situation en elle-même, elle s'était forcé de sortir de chez elle et le résultat était décevant. Pourtant, Elena ne pouvait pas se morfondre éternellement, elle devait trouver une solution à ses problèmes. Boire, boire la rendait heureuse, l'alcool était son seul échappatoire. Déposant ses doigts sur le nouveau verre, elle l'attirait verre elle pour boire de ce bloody mary. « Merci...» s'exclamait elle avec un certain sourire qui semblait encore plus forcé qu'au début. Non vraiment c'était horrible, on aurait cru que quelqu'un lui avait collé le sourire d'autrui au visage ou alors qu'elle tentait de battre le Joker. « Mon nom est Elena. Je peux savoir le tien bel étranger? » Dès que la phrase fut entendue, cet étrange étranger pu voir la jeune femme boire la moitié de son cocktail d'un seul coup.

Comprendre? Oui, tous pouvaient comprendre la souffrance derrière une rupture récente, enfin Elena n’était pas la seule à l’avoir vécu après tout. Pourtant, elle n’était pas certaine s’il pouvait réellement comprendre tout ce qui s’était produit, enfin ce n’était pas de sa faute, c’était un pur et simple étranger qui n’avait rien à voir dans cette histoire. Oh comment elle se sentait mal la rouquine avec ses pensées qui la foudroyait, mais aujourd’hui il valait mieux faire bonne figure, un beau grand sourire et tout irait mieux. Pourtant cela n’empêchait pas notre rouquine de dévorer son verre d’alcool des yeux, pas qu’elle était particulièrement assoiffée, pourtant elle voulait finir bourrée ce soir. Comme dans le bon vieux temps, rentrer avec un talon manquant, complètement défoncé au point de vouloir ouvrir la porte du voisin. Ah les bon souvenirs, oui parce que la dernière fois que c’était arrivé Zack….Sayait son sourire venait de s’enfuir à vitesse ultime, elle faisait la moue de nouveau, jouant avec la paille dans son verre. Heureusement l’inconnu repris parole, que le seigneur bénisse cet homme d’avoir de la facilité avec sa langue, oui parce qu’elle en avait bien besoin. Ô je vous vois venir, ce n’était aucunement tendancieux comme réplique, Elena était très innocente ce soir et ne voulait pas couché avec personne. Elle n’en avait pas la force ou l’envie pour être précise. Enfin l’envie, on s’en reparlera après qu’elle ce soit fait une tournée complète au bar mélangeant divers sorte d’alcool, mais se connaissant, elle savait qu’elle serait une chialeuse et non aguicheuse ivre.

« Ô oui tu as raison! Je n’aurais pas couché avec personne ce soir de toute façon, non ce soir je suis juste libéré et possiblement bourré à ma vitesse. » dit-elle avec affirmation poignante. Oui c’était maintenant officiel, elle avait annoncé son plan, c’était coulé dans le béton. Ce soir elle ne se souviendrait même pas de son nom de famille et tant pis pour le reste vraiment! Puis si elle tâchait sa robe cocktail, tant pis aussi, cette robe ne manquerait à personne surtout pas celui qui lui enlevait normalement à une vitesse lumière. Hop une nouvelle gorgée, le verre était déjà terminé, le plan était simple à chaque fois que ses pensées dériveraient vers lui elle allait boire. Enfin pas l’étranger, vous aurez compris, on parlait de celui dont on ne doit pas prononcer le nom. Un soupire d’exaspération fit son apparition, vraiment ce n’était pas contre le pauvre beau goss qui était d’une gentillesse extrême, mais contre elle-même. Ça il n’en savait rien malheureusement, alors Elena tapait simplement du pied en voyant son second verre à sec. Elle se présentait en bonne et due forme, il en faisait de même avec des bonnes manières, tiens c’était très agréable ça un homme avec des bonnes manières. « C’est agréable, je n’aurais plus à t’appeler étranger pour ce soir, Michael. C’est jolie comme prénom, il te va très bien je dois dire, enfin j’aurais été surprise si tu m’aurais sortie un Robert. Pas que je sois raciste envers les robert, c’est juste que enfin tu comprend? » Encore sa grande gueule habituelle qui revenait, il n’avait même pas le temps d’apprendre son nom au complet qu’elle montrait toutes ses couleurs. Ce n’était pas étonnant quand on connaissait Elena, elle n’était pas du genre à faire attendre quelqu’un longtemps avant de se montrer, enfin après elle n’avait pas l’intelligence requis pour laisser un mystère planer. Non avec elle c’était rouge ou bleu, hum vert ou jaune…non c’est pas ça. Blanc ou noir! Oui, rien n’était gris dans sa vie, tu la prenais comme elle était ou tu la rejetais en voyant toute l’énergie qu’elle avait à revendre. Vraiment cette fille c’était une pile électrique, elle n’a pas besoin de connaitre ton nom et tes intentions qu’elle te dévoile la combinaison de son coffre fort avec une confiance aveugle. Pour en revenir à Robert le camionneur, Elena n’était pas raciste des prénoms, juste qu’elle préjugeait beaucoup du à son éducation louche avec sa mère superficielle. Voilà qui la satisfaisait, non parce que son nouvel ami Michael lui proposait alcool à volonté, ça c’était ses soirées favorite. « Super! Non vraiment, je n’abuserai pas, au pire à la fin de la soirée penche toi dans mon porte-monnaie j’ai de quoi faire une tournée si jamais j’abuse. Vraiment, j’insiste, ce n’est pas l’argent qui manque! Quand on travaille dans un pub avec les gars ivre et qu’on est une fille l’argent coule de source. »

Et elle parlait, encore et encore, pas étonnant. Elle ne se gênait pas pour aussitôt lever sa main comme une étudiante en classe afin d’attirer l’attention d’un des serveurs qui s’approchait rapidement. « Deux vodquila, un plateau de shot téquila, quatre lagon bleu, deux whisky ‘votre meilleur’ et ramène la bouteille de vodka ainsi que la téquila. Et des tranches de lime en supplément s’il vous plait! » dit-elle d’un seul coup avec un sourire énorme aux lèvres. Le serveur clignait des yeux incertain, lançait un regard rapide à l’ami de la rouquine comme s’il cherchait à entendre ‘’ Oui, elle est sérieuse’’, mais il repartait direction le bar aussi vite. On ne faisait pas attendre une cliente qui avait très soif longtemps. « Si je peux te tenir compagnie? Cela me fera tellement plaisir, on se tiendra tout les deux compagnies enfaite, ouais comme ça on ne sera pas seuls! » continuait-elle cette fois très heureuse. Peut-être était-elle en amour avec le mot ‘’ c’est ma tournée’’. Elena se tournait un peu les pouces, non pas sans essayer d’animer la soirée, oui parce que elle venait de prendre un tournant sec ce soir. Passer d’une dépression à faire semblant d’être heureuse, voilà qui ne lui était pas étranger.

« Hey bah sympathique ce mec! Enfin, je ne peux pas lui en vouloir, moi c’est le contraire. Je ne lui en veux pas à mort, loin de là, enfin si tout dépend. Parfois je lui en veux tellement, mais d’autres fois je me dis qu’il aurait eu droit à une explication. Enfin c’est une longue histoire, la tienne aussi est longue? » dit-elle alors qu’enfin le serveur revenait avec rien de moins que six plateau rempli d’alcool. Il déposait le tout sur la table, ainsi que les mélanges téquila-vodka que la rouquine préférait. Elle ne se gênait pas pour se prendre immédiatement quelques verres. Vraiment, cette soirée allait finir à la débauche en vitesse éclair. « Ô, garçon… » Elle relevait la main encore surprenant de voir qu’elle gardait ses esprits. Mais l’alcool ne faisait pas effet si rapidement, non il faudrait attendre un peu, après vous allez rire. « Pendant que vous y êtes, ramené du rhum noir. Je ne connais pas les préférences de mon ami. Ô...la bouteille han!» Le serveur repartait aussitôt, non sans tourner les yeux en l’air et Elena redonnait son attention au beau Michael. Oui parce que il était beau, mais gay, enfin il avait un ex donc pour elle il était gay. Faut voir le côté positif, elle aurait enfin son ami homosexuel tant désiré depuis des années avec lequel elle pourrait juger le physique de ses futurs potentiels amoureux. Ça s’annonçait comme une très belle relation!

« Donc, tu veux oublié, il est si beau que ça? Le mien aussi était quelque chose…jusqu’à ce qu’il se révèle un parfait psychopathe! » Hop un autre verre dans le corps. La soirée débutait.