III.03 - Don't worry Puppy, I know your owner (Feat George & Melchom) ♥

Vendredi 5 mars 2010
20h

Traumatiser George pour que Melchom paraisse mieux à ses côtés, paraisse plus gentil, plus affable, plus attentionné, plus doux, ça, Eris pouvait le faire et en prime, elle pouvait le faire avec plaisiiiiiir. Peut-être un peu trop de plaisir. Même qu'elle allait devoir se contrôler pour ne pas que le tout dégénère. George pas de S était le toutou de Melchom, il ne fallait pas trop l'abîmer. Il fallait en prendre soin, le nourrir, le cajoler. Le dresser. Bien le dresser. Le dresser à avoir peur des autres démons. Le dresser à les craindre. Sauf pour Melchom. George devait aimer être auprès de son maître et redouter les autres. Eris était capable de faire ça. Elle était très douée, savait se montrer très persuasive, très convaincante. Melchom pouvait avoir confiance en elle, elle serait excellente à ce jeu.

Les instructions étaient donc très claires. Pour procéder au dressage, Eris devait kidnapper George. Pour les besoins de la cause, Melchom avait volontairement libéré son chien. Eris allait jouer celle qui l'ignorait, qui croyait que le gentil toutou s'était tout simplement évadé. Elle allait donc le ramener chez elle pour ensuite contacter Melchom... et bien entendu ne pas être capable de le rejoindre. Ainsi elle pourrait procéder au dressage pendant quelques heures jusqu'à ce que son confrère des enfers vienne reprendre possession de son bien.

Il était environ 20h lorsque la démone se pointa plus ou moins loin de la boutique de livres de George. Elle l'avait surveillé depuis quelques jours, connaissait très bien le trajet qu'il empruntait pour rentrer chez lui. Par conséquent elle savait qu'au détour d'une ruelle elle pouvait le coincer sans que personne ne s'en aperçoive. Elle l'attendait donc un peu plus loin afin d'éviter qu'il puisse la repérer, avait néanmoins laissé sa voiture tout près de où elle comptait l'accoster afin de l'y faire grimper pour l'amener chez elle. Quand elle entendit ses pas, elle se téléportant dans l'ombre et n'eut qu'à faire un seul pas pour pouvoir le heurter de plein fouet. Il s'en fallu de peu pour que le nez se touche et se cogne ensemble. Faussement hébétée, elle lâcha un fort "PUPPY! Est-ce que c'est toi...? " À ce moment il eut l'air un peu perdu, regarda tout autour de lui, se demandant assurément si c'était bien à lui qu'elle s'adressait, se pointant même idiotement du doigt, signe qu'il était on ne peut plus confus. Puis elle l'empoigna par une oreille pour le forcer à se mettre à genoux sur le sol.

- Vilain, vilain Puppy! Mais qu'est-ce que tu fais là? Tu t'es sauvé n'est-ce pas? Attends que j'appelle Melchom! Oh, qu'il ne sera pas content!

Comme elle s'y attendait, il tenta de démentir ses dires mais elle le coupa sec. Elle empoigna son téléphone cellulaire sans lâcher le skin, usa même de sa télékinésie pour le forcer à rester à genoux sur le trottoir puisqu'il tentait de lutter contre elle, tentait de retirer la main qu'elle maintenait pincée à son oreille. Voyant qu'elle ne parvenait pas à joindre Melchom elle lui ordonna de se relever, l'empoigna par le biceps et l'attira vers sa voiture dans laquelle elle fouilla le coffre à gant pour prendre une longue laisse d'argent et un collier à chien en cuir brun qu'elle lui enfila sans plus tarder, prenant bien soin de serrer l'attache à son cou avec une certaine force et surtout beaucoup, beaucoup de rapidité. Nul besoin de mentionner que le skin ne vit rien venir. Imméditement après, par contre, il ne perdit pas de temps à se débattre mais aussi à protester qu'elle faisait erreur, qu'il ne s'était pas échappé, que Melchom lui avait redonné sa liberté, qu'elle devait se calmer... QUOI??? SE CALMER? et qu'il devait rentrer chez lui.

- MÉCHANT CHIEN! Méchant Puppy!!!!!

Apparemment, il n'avait pas apprécié être mis en laisse. Sans plus tarder, Eris usa de sa télékinésie pour soulever une partie de ses vêtements et lui balança trois très violents coups de laisse en argent directement sur la hanche. Le métal brula la peau dans de jolis "pchhhh" odorants et très sonores. La démone eut un sourire carnassier, visiblement très satisfaite de sa petite punition.

- Maintenant, tu grimpes dans la voiture.

Ses yeux tournèrent au noir. Son sourire s'était complètement effacé. Ne subsistait, sur son visage, qu'une expression horriblement sévère qui ne laissait place à aucune protestation. D'ailleurs, elle n'attendit même pas qu'il obéisse. Elle le poussa durement sur le siège côté passager avant de refermer la porte grâce à sa télékinésie puis se téléporta aussitôt derrière le volant pour mettre le véhicule en marche et filer vers sa nouvelle demeure.

Vendredi 5 mars 2010,

Oh mon Dieu ! Mon doux Eugène par sa Sainte-Flèche, il était libre ! Et ce depuis…deux semaines ! Enfin, ça ferait deux à partir du lendemain, détail. Restait qu’il avait encore du mal à réaliser et que parfois, il buguait…du genre, il figeait sur place et dans sa tête ça se déclenchait un peu comme un lancer de confettis et des banderoles « TU ES LIBRE » se déroulait aux quatre coins de son cerveau, oui c’est carré ! Il ressentait alors un soulagement tellement agréable et…se remettait en état de fonctionnement. Il s’en surprenait même à sourire parfois et…il n’était pas du genre très souriant depuis qu’il avait quitté Londres. Il avait repris un rythme de vie normale et ses petites habitudes…il avait retrouvé son appartement, c’était longuement attardé sur les photos qu’il n’avait pas pu contempler depuis des mois…depuis Octobre en fait et…avait repris le travail et le contrôle de sa boutique dans laquelle il se trouvait d’ailleurs actuellement…

Oh. On ne mentionnera pas le sujet qui fâche…Les quelques joues de pertes de contrôles et les deux ou trois cœurs dévorer en…guise de sécurité, s’il se souvenait bien de ses pensées à ce moment-là. Pensées qu’il savait fausses, ce fait s’était produit uniquement parce que sa part d’Ombre aimait se gaver pour le faire souffrir et tenter de le….tuer en lui-même. Bref.

Il était environs 20h, ses deux employés étaient déjà partis depuis un moment et lui s’occupait des derniers détails pour quitter la boutique dans le meilleur état possible. Tant en apparence qu’au niveau de la gestion. Finalement, il se décida à quitter les lieux, après avoir tiré les rideaux de fers et c’était tranquillement mis en route vers son chez lui, à pieds…parce qu’il aimait beaucoup marcher. Par habitude, il emprunta une ruelle qui le mènerait plus rapidement…Il aimait marcher mais arriver chez soi rapidement c’était bien aussi. Il n’avait rien senti d’étrange alors…il s’était lancé sans trop se méfier…Il avait fait ce chemin tellement de fois…

Sauf que là, le destin allait encore s’acharner contre lui et il ne le ferait pas sans encombre, très loin de là. Il était presque arrivé de l’autre côté lorsqu’il se fit bousculer. Quoi comment ? D’où est-ce qu’elle sort…cette odeur ! Du souffre ! Un démon ! Oh non, il recula d’un pas en commençant à baragouiner des excuses mais il se figea, l’air perdu lorsqu’elle l’appela….Puppy ? Chiot ? Elle ne pouvait pas parler de lui ! Il regarde autour de lui, cherchant un vrai chien…n’importe quoi qui indiquerait qu’elle ne s’adressait pas à lui et…devant l’absence d’autre être vivant il se pointa timidement et un peu idiotement du doigt…il avait commencé à formuler un moi ? mais n’eut pas le temps de le prononcer qu’il se faisait empoigner l’oreille et mettre à genoux de force…OKAY ! C’était quoi ce délire ?!!!

Hébété, sur le coup il ne bougea pas. Elle était complètement dingue c’est ça ? Encore une autre ? Il comprit lorsqu’il entendit le nom de…Melchom. Sauvé ? Non non ! Elle n’y était pas ! Il tenta de se dégager de sa prise pour se relever alors qu’il tentait de lui expliquer le….plus calmement possible ? Ce qui n’était pas vraiment simple quand on se retrouvait dans pareille position et puis elle lui faisait mal un peu quand même, son oreille là, elle ne lui avait rien fait !

_ Quoi ? Non, non vous n’y êtes pas ! Il m’a relâché…vraiment ! Alors faut me lâcher et me laisser tranquille, tout ça… - Elle s’était emparé d’un téléphone – Ce n’est pas la peine de l’appeler, c’est vrai !

Pourquoi est-ce qu’elle s’entêtait ? C’était quoi leur problème à tous ses démons ? En plus, il détestait leur force mentale là ! Elle le forçait à garder les genoux au sol et c’était franchement humiliant et fatiguant….alors il essayait surtout de lui faire lâcher prise sur son organe auditif. Il l’a vit ranger l’appareil sans avoir parlé dedans….elle n’avait pas réussi à le joindre ? Elle allait le laisser quand même hein ? Il ne se fit pas prier pour se redresser mais…n’aimait franchement pas se faire entrainer comme ça vers une voiture, il tenta de résister, de se défaire…de s’enfuir, de la convaincre même par la parole mais rien n’y fit et il se retrouva soudainement avec….un collier et une laisse. Hein ? Non non non !!!!! Elle ne pouvait pas lui fiche la paix ?! Elle ne pigeait pas quoi dans le fait que l’autre l’avait relâché, hein ?!!! Elle était bête ou quoi ?! Il se débattit à nouveau, tira sur le collier, tenta de le détacher…continua de protester qu’elle faisait erreur et surtout il lui balança de se calmer ! Genre vraiment…Il sursauta en l’entendant hurler. Mais elle n’était pas bien ?! Pour la première fois, il cria aussi….Parce que ouais, avant il ne criait pas…

_ JE NE SUIS PAS UN CHIEN

Et peut-être qu’il n’aurait pas dû parce que soudain, il sentit comme du froid sur sa hanche gauche et….un trop plein de douleur….bien cinglante la douleur, à tel point qu’il en échappa un cri de douleur et tenta de reculer, d’échapper aux coups ou de stopper la laisse avec ses mains mais ce n’était vraiment pas pratique. Il aurait dû se transformer, se sauver…mais elle était tellement dingue qu’elle aurait été capable de le rattraper et de le porter jusqu’à cette voiture et puis…merde, il en avait marre de perdre des fringues, en plus il y avait son portefeuilles et son propre téléphone, alors merde ! Il arriva à glisser un « Arrêtez ça ! » à la fois énerver un peut-être un peu suppliant, parce que putain ça faisait mal et…et ouais…

Monter dans la voiture ?! Non ! Il tenta encore de reculer, se sauver…malgré la laisse mais il se fit pousser à l’intérieur, enfermé et…même pas le temps de tester la poignée qu’elle se retrouvait côté conducteur et démarrait à tout blinde. Mais mais….est-ce qu’il pouvait tenter un exorcisme ? Euh…Vu la vitesse, il allait peut-être éviter, sur le moment, il n’était pas trop d’humeur suicidaire….Ouais, il ne l’était jamais au bon moment. Seigneur, elle l’emmenait où ? Bon respire, calme…essaie de ne pas entrer en contact avec l’argent de la chaine aussi et d’oublier la douleur qu’à suscité les quelques coups donnés. Peut-être en essayant de lui expliquer plus calmement ? Il pouvait toujours tenter…Pour le moment, il n’avait pas mieux…

_ C’est vrai. Pourquoi vous ne me croyez pas ? Il m’a dit que je pouvais partir…Je ne me suis pas sauvé. Pas que l’envie n’y était pas mais…J’avais bien compris que c’était parfaitement inutile alors…Vraiment, il m’a laissé filer…alors….faut me libérer…au pire, s’il vous dit que c’est faux quand vous arriverez à l’avoir, vous avez l’air de savoir où me trouver…

Il avait tenté de parler calmement, même si la panique s’entendait dans sa voix. Mais c’était vrai non ? Si le démon lui confirmait qu’il s’était sauvé…elle n’aurait qu’à venir le chercher. C’était beaucoup mieux que de le kidnapper non ? Visiblement elle n’avait pas l’air de vouloir entendre raison…Puisqu’environs une demi-heure plus tard, durant laquelle il avait par moment continué à tenter de la convaincre en perdant de plus en plus espoir, il s’était donc retrouvé devant une assez grande maison perdue au beau milieu de la forêt pas loin des montagnes. Merde…On pouvait trouver des démons jusque dans la nature…Chier, quand même.

Il y avait un sacré moment qu'Eris ne s'était pas autant amusée avec un animal de compagnie, la dernière fois ayant été lors de cette agréable balade avec Wolfy au parc. Bon le loup avait été vilain, il n'avait pas voulu faire caca devant elle alors qu'elle attendait patiemment avec sa pelle à merde et un petit sac mais au moins il avait accepté de se dégourdir les pattes pour aller jouer dans le gros module de jeu avec elle. Eris avait plutôt bien accepté ce petit écart de sa part. Aujourd'hui toutefois, elle n'était pas d'humeur à accepter des écarts de conduite. Puppy avait donc intérêt à bien se tenir s'il ne voulait pas souffrir. Malheureusement pour lui, c'était mal partit. Eris n'était en sa compagnie que depuis deux ou trois minutes et déjà elle avait dû le fouetter avec la laisse pour lui signifier de se calmer. Qui plus est, il continuait de s'obstiner avec elle pour la contredire à propos de sa fuite. Oh mais elle savait très bien qu'il n'avait pas fuit! Melchom le lui avait dit mais George lui, l'ignorait... et il continuerait de l'ignorer pour toujours... et Eris s'appliquerait à lui entrer dans la tête qu'il avait désobéit, évidemment, puisqu'elle n'avait pas réussi (hem) à rejoindre Melchom... alors pauvre de George, il allait devoir la suivre jusque chez elle en attendant hein!

- Tu vas devoir apprendre à obéir Puppy parce que là, franchement, tu es à deux doigts de me tomber sur les nerfs!

Elle le vrilla du regard, sévère. Est-ce qu'il avait la moindre idée de ce qui l'attendait s'il n'obéissait pas? Visiblement, non. En tout cas, elle allait se faire un malin plaisir de le lui montrer s'il recommençait à se débattre et protester comme il l'avait fait une fois le collier installé à son cou. En attendant, elle l'avait fait grimper de force dans sa voiture et avait mis les gaz pour l'empêcher de s'échapper. À noter qu'elle n'avait pas lâché la laisse et qu'elle l'avait gardée plus ou moins serrée dans sa main pour l'obliger à rester près d'elle. À noter également qu'elle avait difficilement toléré tout son blabla argumentatif à propos de sa non évasion. En fait, elle l'avait écouté sans rien dire jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus et qu'elle se décide à lui fermer le clapet par télékinésie. Il y avait des putains de limites à endurer pareil chouinage. S'il continuait, il allait la mettre de mauvaise humeur!

- Puppy il va falloir que tu apprennes à te l'ouvrir quand on t'en donne la permission, autrement ça va te valoir des conséquences... tu sais, comme on fait avec les enfants...

Elle se tourna vers lui, la mine toujours aussi sévère.

- Évidemment je ne parle pas de te faire asseoir sur la première marche de l'escalier pour t'obliger à réfléchir à tes mauvaises actions. Je pensais plutôt à une punition assez douloureuse...

Sa main tenant la laisse se déposa doucement sur la tête de George et lentement, sans la lâcher, caressa ses cheveux pour ensuite les empoigner solidement afin d'avoir une bonne prise pour mieux lui fracasser la tête contre la fenêtre côté passager. Au passage, la laisse d'argent avait frôlé son épaule et avait fait tout autant sur sa tête, le brûlant douloureusement avant que son crâne percute la vitre.

- Et ça ce n'est qu'une introduction évidemment... Une introduction à une introduction si on veut...

Elle le relâcha. Ils étaient enfin arrivés au domicile de la démone après plus d'une demi-heure de voiture.

- Viens mon chien!

Eris ouvrit sa porte côté conducteur et sortit de la voiture, obligeant George à utiliser la même sortie qu'elle. Pour ce faire, elle ne se gêna pas de tirer sur la laisser pour lui montrer le chemin. Une fois sortit elle l'obligea à se mettre à quatre pattes, ce qu'il refusa poliment de faire. À croire qu'il était dur de la feuille. Peut-être était-ce un défaut de sa race. Certains chiens avaient le chic pour avoir des maladies génétiques bizarres... Les Puppys de son genre avaient sans doute un soucis de conduit auditif, allez savoir...

- Mais tu n'as rien compris!

Elle tira sur la laisse pour le forcer à se mettre à genoux puis le frappa violemment au ventre d'un puissant coup de pied. Ainsi, il allait se plier en deux et serait apte à se mettre à quatre pattes comme elle le souhaitait. Par politesse -et parce qu'elle en avait bêtement envie- elle lui laissa deux minutes pour se remettre du choc puis, une fois fait, tira sur la laisse pour l'entrainer à sa suite, s'assurant bien évidemment qu'il marchait comme elle le lui avait demandé. La distance à couvrir n'était pas très longue; à peine dix mètres soit une trentaine de pieds ou environ vingt enjambées humaines.

Une fois à l'intérieur de la maison elle lui désigna l'endroit où il allait crécher d'ici à ce que son maître vienne le récupérer, à savoir une très petite cage d'argent qui ne permettait pas de se relever entièrement et qui permettait encore moins de faire des aller-retour. En gros, on pouvait dire qu'elle mesurait environ deux mètres de profondeur, que le devant où se situait la porte d'entrée en mesurait environ un mètre et demi, tout comme la hauteur. Il y avait à peine de quoi bouger. En fait, pour être plus précis il manquait environ un bon trente centimètres, soit à peu près la longueur d'une règle d'école pour étudiants pour qu'il puisse tenir debout sans que sa tête touche le sommet de la cage alors si l'envie lui prenait, il allait devoir se voûter pour éviter de toucher aux barreaux d'argent au-dessus de sa tête. La porte était déjà ouverte, prête à y accueillir Puppy.

- Entre!

Ce qu'il refusa de faire, acte qui confirma que sa race avait définitivement un soucis d'audition. Ou d'intelligence. Il avait cet air effrayé qui masquait complètement son visage. Il tenta même de quoi??????? De se barrer? Seigneur! Il avait des envies suicidaires ce chien! Le voilà qui était debout sur ses pieds à tenter de se sauver!

- Tu n'as vraiment, vraiment rien compris!!

En colère, très en colère elle lui fit un tour de laisse autour du cou, un peu à la manière d'un cowboy qui se sert d'un lasso, tira fortement pour que l'argent lui brûle bien la peau et qu'il tombe à la renverse puis en profita pour le frapper plusieurs fois au niveau des côtes avant de l'empoigner par le collier de sa main gauche et par la ceinture de sa main droite. George était sur le dos, il fut balancé tête première dans la cage et la porte fut rapidement refermée par télékinésie dès que ses jambes eurent terminé de passer l'entrée. Le tout fut verrouillé par un lourd cadenas qui mit fin à toute tentative d'évasion de la part du skin. De toute manière, la cage était en argent. Que pouvait-il faire? Rien. Rien du tout. Son corps avait percuté les barreaux et la laisse continuait de l'étrangler. Il fumait de partout, tentait de retirer le tour de chaine autour de son cou avant de trop cramer et c'était sans compter le choc provoqué par l'arrivée de son corps contre le fond de la cage...

- Bravo Puppy! Tu as réussi à me mettre très en colère!

Elle fulminait faussement, faisant les cent pas devant la porte de la cage, sa main gauche frottant sa bouche comme pour s'empêcher de dire tout haut ce qu'elle songeait tout bas. Oh qu'elle allait s'amuser! Oh que Puppy allait regretter son maitre, d'ici vingt-quatre heures... ou avant!

C’était quoi leur problème à tous ? Ils ne pouvaient pas lui foutre la paix ? Il n’avait pas assez souffert comme ça ? Fallait qu’en plus, alors qu’il avait retrouvé au moins sa liberté…un autre démon, une démone plus exactement, vienne faire chier son monde en refusant de l’écouter alors qu’il s’évertuait à expliquer qu’il ne s’était pas sauvé ? Elle était conne ou quoi à pas comprendre ? Si quelqu’un était bouché ici c’était elle et pas lui. Qu’il apprenne à obéir ? Pourquoi il ferait ça ? Il ne lui devait rien du tout ! Qu’elle lui fiche la paix, bordel de Dieu ! Pardon. George n’était pas un grand combattant donc…il ne faisait pas grand-chose pour sortir de cette voiture, en même temps elle roulait à vive allure alors tenter un exorcisme aurait franchement été suicidaire. Un jour il se déciderait sur le fait d’avoir envie de mourir et là il n’hésiterait plus….c’est vrai que ça aurait été une putain de bonne d’occasion d’en finir mais…quelque chose au fond de lui le retenait. Fallait juste trouver moyen de tuer ce quelque chose et ça irait bien. Bref. Il avait quand même tenté de calmement lui expliquer la situation le long du chemin…il était pas mal stressé en plus, elle l’emmenait où comme ça ? En plus de ça, il était extrêmement mal à l’aise de devoir se tenir aussi près et par moment il avait tenté de gentiment mettre un peu de distance en essayant de tenir un peu plus droit…ce qui avait été pas mal un échec. Jusqu’à que cette immonde chose puante ne l’oblige à se taire en usant de sa force mentale. George fut d’abord surprit avant de comprendre ce qu’il se passait et il lança un regard un tantinet outré à la démone genre…on pouvait clairement lire un T’aurais pu me dire de me taire plutôt que de faire ça, grognasse …bien sûr, il ne l’aurait jamais dit en ces termes puisqu’il était quasiment incapable d’être vulgaire ou familier avec de quasi inconnu ou ouais…mais il était parfois bien moins poli dans sa tête. Il avait lâché un faible soupire silencieux. Ce fut là…néanmoins qui la reconnu. Pendant une seconde ses yeux s’ouvrirent grand et…il paniqua un peu plus. Oh merde ! C’était la démone qui était venu à la réunion de cette démone, Lilith à laquelle il avait été forcé de se rendre à cause du…Monstre. Il inspira de l’air profondément…et…pria pour qu’elle ne le reconnaisse pas.

Il fronça les sourcils lorsqu’elle lui balança qu’il fallait qu’il apprenne à parler quand on lui en donnait la permission parce qu’autrement il y aurait des conséquences. Euh….Il parlait bien quand et comme il voulait ! Il était un être libre et c’était d’autant plus vrai depuis le vingt février alors elle allait calmer sa joie la folle dingue. Il n’aima pas qu’elle se tourna vers lui. Déjà, parce que. Et ensuite….elle conduisait là, non ? En plus à une allure assez conséquente ! Elle pensait à regarder la route cette folle ? George se redressa au mieux, vivement et par réflexe et jeta des coups significatifs entre la démone et la route…il était parfaitement prêt à lui prendre le volant si ça partait en vrille. Dans sa panique soudaine, il entendit parler de punition douloureuse mais…ce ne fut que lorsqu’il sentit une brûlure sur une partie de son crane qu’il réalisa. Il tenta alors de s’éloigner pour échapper au contact mais elle lui empoigna les cheveux. Il voulut crier mais il ne pouvait pas à cause de la télékinésie qui agissait encore. Il tenta de résister lorsqu’il sentit sa tête partir vers la vitre mais en vain. Il cligna des yeux, complètement sonné. Ça faisait mal. Très mal. Il se frotta la tête. Lâchant une plainte presque silencieuse de douleur et fut surprit de constater qu’il pouvait à nouveau parler. Il serra la mâchoire, prenant sur lui…tentant de reprendre au mieux ses esprits, il vérifia s’il ne saignait pas. Heureusement, ce n’était pas le cas. Il lâcha juste un « Désolé… » qui semblait sincère parce qu’il y avait des réflexes qu’on prenait quand on tombait sur des fous furieux comme ça.

Il avait à peine eu le temps de se remettre que cette folle lui disait de venir en l’appelant chien. Ce que ça l’énervait ! Mais pour le moment c’était…supportable. Ce qui l’était moins était de devoir passer par la même porte qu’elle et de se faire tirer par une laisse qui vous étranglait à moitié. Il n’était pas un clébard ! Encore moins sous cette forme ! Il n’avait pas l’épaisseur de peau nécessaire pour supporter pareil traitement. Il ronchonna peut-être un peu…pas trop fort. Il était hors du véhicule. Il faisait nuit et assez frais, au moins il était couvert d’un manteau. C’était bon, elle avait fini son cirque ? Non. Elle venait de lui dire de se mettre à quatre pattes. George écarquilla les yeux et pencha la tête…Il avait bien compris ? Euh…Il refusa poliment, recula peut-être d’un pas incertain en disant ça. Il ne se mettrait pas à quatre pattes ! Il eut à peine le temps de l’entendre dire qu’il n’avait rien compris…ah si, il avait parfaitement compris ! Qu’il se retrouva tirer si habilement qu’il s’en retrouva sur les genoux. Il allait se redresser rapidement lorsqu’il reçut un coup dans le ventre qui l’obligea à se plier pour le tenir. Humfr ! Fallait qu’il trouve un moyen de se barrer de là, rapidement ! Il tenta de récupérer son souffle, ça faisait un mal de chien…il en avait même toussé et alors qu’il allait se redresser il se sentit tirer de sorte qu’il fut obligé de suivre le mouvement…à quatre pattes. Oh, il ne suivit pas tant sagement…il tenta à plusieurs reprise de se relever mais n’y arriva pas puisque cette dingue le tirait et le tenait de plus en plus serrer. Mais putain son pantalon aussi ! Il les payait ses fringues, merde !

Ils furent finalement à l’intérieur, il resta à genoux…par mesure de sécurité mais se frotta les mains pour en chasser la saleté au mieux. Il n’avait pas encore porté attention à son environnement et ce fut lorsqu’il dit d’entré qu’il regarda mieux pour comprendre de….UNE CAGE ! Non ! Il n’allait pas rentrer là-dedans ! Il en était hors de question ! George n’aimait vraiment pas les cages. Surtout aussi petite que celle-ci ! Il se releva rapidement, essaya de se barrer vers la porte mais….une douleur lui vrilla la gorge soudainement et l’étrangla. Il essaya de s’en défaire, se tortilla mais elle le tira si vivement qu’il tomba sur le dos et dû accuser plusieurs coups dans les côtes. Putain ! Il se mordit la lèvre inférieure pour ne pas lui donner la satisfaction de crier. Il essaya de rouler pour se redresser mais elle tenait toujours la laisse et le moindre mouvement le faisait s’étrangler en plus de brûler un peu plus sa peau. Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? Il n’avait rien fait de mal ! C’était quoi encore une fois leur putain de problème à tous ? Il en avait franchement marre. Soudain, il se sentit soulevé, propulsé et s’assomma à moitié contre les barreaux. Il lui fallut quelques…longues secondes avant de reprendre ses esprits.

Là, il s’anima. Se redressa sur son séant tout en déroulant la laisse de son cou en un geste frénétique et tremblotant. Il la laissa pendre, ne pensant pas encore à la détacher et se remis sur pieds et…se cogna. C’était trop petit. Il se relaissa retomba, et se brûla sur un barreau alors qu’il allait tester la porte même s’il n’y croyait pas vraiment. Il n’était pas bien calme. Pourquoi de l’argent ?!!! Là il s’énerva…Il n’aimait vraiment pas les cages, ça le faisait paniquer et la panique le rendait plutôt….irrationnel…

_ SORTEZ MOI DE LA ! – Il donna un violent coup de pied contre les barreaux de ce qui servait de…à ouvrir et fermer l’endroit – C’EST QUOI VOTRE PROBLEME ?!!!! Et qu’est-ce que vous avez tous à avoir une cage en argent ?! C’est une mode ?!

Il ne se calmait pas, donnant des coups de plus en plus violents contre les barreaux. Il respirait rapidement…irrégulièrement tellement il était…terrorisé à l’idée de se trouver dans cette cage. Peut-être était-ce dans sa tête main il avait vraiment l’impression d’étouffer et ça pouvait s’entendre à sa respiration qui devenait quelque peu sifflante. En plus, il ne pouvait même pas tenter de la renvoyer à la fausse comme ça, il aurait du mal à sortir sinon. Il faisait un boucan pas possible et….il serait peut-être apte à se calmer…si elle le laissait sortir de là ! Oh. Il aurait pu arrêter…demander quand elle comptait rappeler l’autre démon pour qu’il lui dise une bonne fois pour toute qu’il ne s’était pas sauvé ou…aucune idée de quoi d’autre, mais non. Il n’était vraiment pas en état de se calmer. Oh, il ne criait pas tant, bien qu’il dû plusieurs fois lui redire de le laisser sortir mais…il continuait à frapper de plus en plus fort et…ouais…il avait l’air presqu’à deux doigts de tourner de l’œil tellement il ne supportait plus d’être dans une cage…

Tandis qu'elle faisait les cent pas devant la cage de son prisonnier, la démone se remémorait les derniers instants passés avec lui dans la voiture. Bien qu'elle avait apprécié son petit "désolé" lâché après qu'elle lui ait frappé la tête contre la fenêtre de sa voiture elle n'avait pas relevé, laissant le skin sans doute encore plus perturbé qu'il ne l'était déjà. Montrer des marques de sympathie n'était pas sa tasse de thé mais elle savait reconnaitre qu'il devenait parfois nécessaire de le faire, juste pour troubler les victimes. Sans doute que si George récidivait, elle lui accorderait un joli petit sourire de reconnaissance. Après tout, elle était là pour son bien! Elle mettait tout son coeur et toute son âme à bien le dresser pour en faire un bon Puppy de compagnie. Et puis s'il venait qu'à se montrer trop familier elle le punirait. Elle était là pour ça, pour lui rappeler quoi faire et ne pas faire. Melchom serait fier d'elle, elle en était certaine. Il allait sans aucun doute la remercier pour ce beau boulot qu'elle abattait pour lui. Ah, qu'elle était gentille, lorsqu'elle le voulait!

Eris circulait donc autour de la cage, bras croisés, le regard noir. Pour l'heure, Puppy l'avait considérablement déçue. Elle se donnait la peine de le traiter comme un chien -ce qu'il était n'est-ce pas- et en guise de remerciement il ronchonnait, pas content d'être envoyé dans une magnifique cage en argent. Qui plus est, il avait trouvé le moyen de refuser de lui obéir lorsqu'elle lui avait demandé de se rendre dans la maison en marchant à quatre pattes. Pire, il avait tenté de s'enfuir en apercevant la belle cage brillante qu'elle lui avait préparé. Comment pouvait-on ne pas vouloir entrer dans un endroit aussi splendide et onéreux? C'était à n'y rien comprendre! En agissant ainsi, Puppy avait insulté Eris. Ce n'était pas pour rien qu'elle avait dû le tabasser pour le forcer à y entrer.

Maintenant qu'il avait reprit ses esprits, George s'était redressé dans sa cage. En tremblotant, il se dépêchait de retirer la laisse d'argent qui lui brûlait la gorge. Trop énervé qu'il était, il se cognait dans la cage, se blessait davantage à chaque fois que son corps touchait les barreaux. À un moment donné Eris se mit à rire, amusée du spectacle. Sacré Puppy, quel clown! Toutefois son sourire ne dura pas puisque tout à coup, le skin se mit à hurler de colère. Oh oh oh... Oh non, non, non. Non! On ne s'adressait pas à Eris de cette manière, surtout lorsqu'elle avait la généreuse bonté de vous offrir un palais d'argent comme crèche pour la nuit. Très en colère, la démone déverrouilla le cadenas, pénétra dans la cage, attrapa le skin par la crinière et lui frappa violemment le crâne contre les barreaux de la cage.

- ON RESTE POLI PUPPY!

Mais il ne l'avait même pas entendue. Le pauvre George venait d'être durement assommé. Eris le laissa retomber mollement, pris le temps de le placer de sorte à ce qu'il ne soit pas brûlé par les barreaux, lui fit une douce caresse au visage puis lui murmura de bien se reposer puisque la soirée allait être chargée en émotions. Sa main se déposa sur le coeur du skin, étudia les battements effrénés de son coeur paniqué qui continuait de pomper à toute vitesse malgré le fait que George soit inconscient. Ensuite, après quelques secondes d'observation elle quitta la cage, la verrouilla de nouveau puis prit place au comptoir pour siroter un verre d'alcool sans cesser de fixer le skin. Patiemment, elle attendit qu'il se réveille. Pauvre Puppy, il s'était tellement énervé qu'elle avait bien cru qu'il allait tomber dans les vaps... Au final ça s'était produit... sauf que c'était elle qui l'avait volontairement précipité dans le noir... George n'avait pas eu le temps de s'évanouir de peur.

Eris en était à son deuxième verre lorsque son invité s'éveilla enfin. Quand son regard se planta dans le sien, environ cinq secondes après son réveil, elle vit qu'il était carrément terrifié et paniqué. La démone se leva de son tabouret et se dirigea vers lui, l'air concernée. Elle humait l'air avec insistance, comme si quelque chose clochait.

- Puppy, as-tu fait sur toi? Ça pue...

Elle le vrilla du regard tandis qu'elle ouvrait la cage pour s'approcher de lui. La laisse pendait toujours de son collier, solidement fixée à lui. Eris la prit dans ses mains et tira doucement dessus pour inciter George à la suivre à l'extérieur de la cage, ce qu'il fit non sans un regard de crainte.

- Viens, on va aller te laver.

Dit sur un ton non négociable, évidemment. Comme il se mettait à protester, à offrir d'y aller seul, de vouloir évidemment se doucher chez lui Eris émit un "non!" très sec puis le guida jusqu'à la baignoire. Sur place, elle lui ordonna d'y entrer sans se dévêtir puis sans attendre ouvrit l'eau à la température la plus froide pour le doucher un peu trop brutalement. Au premier signe de protestation elle le tint immobile grâce à sa télékinésie, grommelant à quel point il la décevait. En même temps elle lui savonna les cheveux et le visage, là où se trouvait un peu de sang dû au choc de sa tête contre la cage, le fit disparaitre avec une étrange douceur puis glissa sa main sous ses vêtements pour nettoyer son torse et son dos. Ensuite elle le rinça abondamment puis le libéra de son emprise. Le pauvre George était tout dégoulinant et sans doute glacé. Satisfaite, Eris lui fit un joli sourire.

- Maintenant tu sens vraiment bon! Viens mon chien!

Elle l'obligea à sortir du bain puis lui épongea les cheveux, de bonne humeur. Ensuite elle déposa une lourde serviette de bain sur ses épaules afin qu'il puisse se sécher et se réchauffer un tout petit peu.

Il était en état de panique. Ni plus ni moins. Sa … J’ai oublié ce que je voulais écrire. Ah si ! Sa respiration s’affolait de plus en plus au fur et à mesure qu’il donnait des coups de pieds chaque fois plus violents contre les barreaux. Il s’énervait verbalement aussi, se demandant pourquoi elle avait une cage en argent. Sérieusement, c’était une mode ou quoi ?! Il était tellement affolé par le fait d’être enfermé, qu’il ne réalisa pas tout de suite que la démone était entrée dedans, et lorsque ce fut le cas…c’était trop tard. Il essaya bien d’esquisser un mouvement pour se dégager de sa prise mais…rapidement ce fut le trou noir…le néant total. Ô doux sommeil forcé…C’était probablement le mieux qui pouvait lui arriver pour l’instant. Et non, il n’avait pas entendu les paroles qu’elle avait beuglées. Fort heureusement pour lui, il ne fut et ne sera jamais conscient de la main qui lui caressa le visage ni étudia ses battements de cœur. Il aurait été capable d’en vomir de dégout.

Lorsqu’il s’éveilla, trop vite…beaucoup trop vite. Quelque part, il aurait bien aimé rester plonger dans l’inconscience jusqu’à ce que ce cauchemar se termine. Il était perdu, se frottait la tête, y trouvait du sang qu’il frotta entre ses doigts. Où était-il déjà ? Etait-il de retour chez…non. Ce n’était pas ça. Il chercha du regard, trouva celui de la démone et là…il réalisa enfin son environnement, la cage…aussitôt l’affolement et la peur se réveillèrent dans ses prunelles. Dans…un quart de seconde il allait à nouveau paniquer et s’agiter salement …déjà, il se sentait étouffer et il n’aimait pas ça. Et pourquoi elle s’approchait de la cage ?! Va-t’en saleté ! Il bloqua sa respiration, elle puait, lorsqu’elle fut prêt. Pardon ? Les paroles du résidu des Enfers le consternèrent vraiment qu’il en oublia sa claustrophobie cagière (si je veux d’abord) durant un instant… « Non mais ça ne va pas non ?! » Elle le prenait pour quoi, sérieusement ? Et surtout, elle s’était sentie ? Si ça puait ici, c’était de sa faute à elle ! Pas la sienne. Qu’est-ce qu’elle faisait encore ? Méfiant, il recula lorsqu’elle ouvrit la cage. Parce que bon, si c’était encore pour l’assommer…Quoique…ce n’était pas si mal en soi d’être inconscient mais quand même. Il sentit son pouls s’accélérer lorsqu’elle s’emparer de la laisse qui pendait toujours à son cou. Il n’aimait pas ça mais lorsqu’elle tira doucement dessus pour l’inviter vers la sortie…il préférait suivre le mouvement parce que…être hors de la cage c’était mieux que d’être dedans. Il sorti donc, lançant un regard tout de même craintif vers l’autre folle parce qu’elle était plutôt du genre violente…ça, il l’avait bien remarqué. Au final, elle voulait aller le laver…Euh, quoi ?...

_ Pardon ? Non merci. Je peux faire ça tout seul et surtout chez moi, plus tard.

Il se prit un non ! un peu trop…sec. Il préféra se taire. Pour le moment. Il essayait aussi de se tenir le plus éloigné possible d’elle. Devant la baignoire, elle lui ordonna d’y entrer. Euh…non ? Il fit un pas en arrière mais elle le tira…poussa si brusquement qu’il en tomba dedans. Il était donc sur son séant, il essaya de se redresser mais à ce moment-là, il se prit un jet d’eau glacé sur le corps ce qui eut pour effet de lui faire pousser une exclamation de surprise et de….enfin tu vois ! C’était geler ! Il en reperdit l’équilibre, essayant de se protéger avec sa main et lorsqu’il tenta à nouveau de se lever…il ne pouvait pas. Autant, il pouvait bouger ses bras autant le reste de son corps était…bloqué…. « C’est froid ! Arrêtez ça ! » Il tentait de repousser le pommeau de douche avec ses mains « Foutez moi la paix ! » Elle tentait de le noyer sous une tonne de mousse maintenant et il n’aimait pas du tout l’espèce de….douceur avec lequel elle osa le…nettoyer ni encore moins glisser sa main sous ses vêtements « NE ME TOUCHEZ PAS ! » Il repoussa violemment une des mains, tant pis pour la suite. Il détestait être incapable de bouger. Il détestait les démons ! Et plus ça allait, plus il tremblait de froid en plus, en claquait des dents. Un peu plus et il frôlait l’hypothermie. Elle coupa l’eau juste à temps…

Il la fusilla du regard, grelotant tandis qu’elle le traitait encore de chien et lui disait de venir. D’accord, il vint…mais parce qu’il avait très envie de sortir de cette fichu baignoire. « Je ne suis pas votre chien » Il en avait marre vraiment. En plus il avait l’impression de peser une tonne…à cause de ses habits trempées et plus particulièrement de son manteau qu’il n’avait même pas eu le temps de retirer. Il n’était peut-être pas trop mal pour la pluie mais pas pour un raz de marée glacé comme il venait de subir. Et ne parlons pas de ses chaussures. « Ça va mettre une éternité à sécher…. » Ses paroles n’était pas particulièrement adressé à la démone, il s’était plutôt laissé aller à penser à voix haute. Oh et…il était tellement occupé à trembler de froid qu’il n’avait même pas bronché lorsqu’elle lui avait épongé les cheveux et lorsqu’une serviette fut déposer sur ses épaules, il s’en enveloppa du mieux qu’il pouvait en continuant de claquer des dents.

_ Vous comptez me faire quoi maintenant ? – Autant le savoir, hein…Pour être préparé. D’ailleurs, il se brûla sur la chaine en voulant mieux placer la serviette qui ne le réchauffait pas tant que ça – Vous ne pouvez pas enlever ça ? Au moins la laisse ?...S’il vous plait ?...

Urgh, ça lui écorchait la bouche quand même mais…il savait que c’était mieux d’être le plus…poli possible. N’empêche que, il allait devoir trouver un moyen de rester hors de cette cage et surtout…de partir d’ici et vite. Fallait juste…Juste qu’il se réchauffe avant d'essayer de faire quoique ce soit…

Comment qualifier cette belle et douce séance de trempage qu'Eris avait patiemment donnée à George? Bah déjà, douce et belle n'étaient pas tout à fait les qualificatifs appropriés... du moins du point de vu du skin car pour la démone ça avait été un vrai charme! Savamment elle avait savonné la créature, lui avait nettoyé le dos et le torse avec efficacité, avait malaxé sa chevelure pour la rendre parfumée et brillante en se servant de shampoing et d'eau glacée. Qu'avait-elle obtenu en guise de remerciement? Des protestations, des grognements, des gesticulations vaines qui n'avaient menées à rien. Eris était plus forte que George, point à la ligne. Il avait beau chigner, jamais elle n'allait plier et pire ça serait pour lui. Bref, en résumé, cette séance avait été... mitigée.

George sortit du bain, Eris lui avait gentiment déposé une belle grosse serviette pour l'éponger et le sécher tandis que son invité grommelait encore, de mauvaise humeur. Cette impolitesse gênait beaucoup la démone. Parce qu'elle avait une entente avec Melchom, elle se retint de punir le skin comme elle aurait eu envie de le faire. Elle se contenta donc d'être passablement aimable avec lui, le força à retirer son manteau afin d'alléger le poids des vêtements trempés qu'il devait endurer, le jeta négligemment dans la baignoire pour éviter qu'il ne coule sur son beau plancher -quoi, elle l'aimait, sa toute première maison, quand même!- grogna quand George chiala à propos de ses chaussures mouillées, continua de le frictionner efficacement pour enlever le plus d'eau possible à ses vêtements. Que comptait-elle faire avec lui maintenant? Oh elle le savait déjà! Puppy avait beaucoup de colère à l'intérieur de son coeur, il fallait l'en exorciser. Eris avait une bonne idée de ce qu'allait être la prochaine étape pour lui. Ils allaient peinturer ensemble!

- Puppy...

Elle s'empara d'une autre serviette -plus petite celle-là- pour terminer de lui essuyer le visage, le derrière des oreilles et ses cheveux.

- Je remarque qu'il y a énormément de rage en dedans de toi. Je pense qu'il faut l'extérioriser. Je te propose une belle séance de peinture sur toile. J'ai tout ce qu'il faut.

Ce qu'elle était attentionnée, quand-même!

- Et non, je ne retire pas la laisse. Tu n'as qu'à faire attention de ne pas y toucher.

Sur ces mots elle tira légèrement dessus pour entrainer son prisonnier à la cuisine où elle cueillit un gros pot remplit de liquide rouge, pot qu'elle brassa vigoureusement afin de bien en mélanger son contenu et ce, sans jamais lâcher la laisse qu'elle tenait tout de même assez serrée dans sa main. Il n'y avait pas beaucoup de lousse dans la chaine. À peine soixante centimètres.

- Viens.

Elle l'entraina ensuite au salon où se trouvait un chevalet et une toile blanche. Sur la petite table juste à côté on pouvait voir un pot remplit de pinceaux de toutes les formes et grosseurs ainsi qu'une guenille blanche immaculée. Grâce à sa télékinésie elle en ouvrit le couvercle puis déposa doucement le pot sur la table. Immédiatement une forte odeur de fer s'en dégagea, annonçant la réelle provenance de la dite peinture. Il s'agissait de sang humain où baignaient quelques caillots reluisants. George avait l'air horrifié.

- J'ai toujours aimé ce rouge. Il tache mais il s'étend tellement bien!

Fixant le skin avec intensité, elle lui planta un pinceau dans la main puis approcha le pot de "peinture" vers lui.

- Vas-y Puppy, peint ta rage! Exprime-toi! C'est une thérapie que je t'offre. Montre-moi tes talents, fait s'exprimer l'artiste qui vit en toi!

Qu'est-ce qu'elle reçu en guise de remerciement? Un George si surprit qu'en voulant se reculer son pied se prit dans la table ce qui projeta le pot de peinture et les pinceaux sur le sol. Comment la démone réagit? Mal! Ses yeux virés au noir elle tira méchamment sur la laisse pour entraîner le skin dans sa cage, l'y poussa avec toute la force qu'elle possédait afin qu'il se cogne avec violence dans les barreaux. Elle en échappa même la laisse qu'elle laissa négligemment pendre au cou du skin.

- Tu me déçois tellement!

Elle secoua la tête de gauche à droite, faussement peinée. À l'intérieur, elle était juste morte de rire. À l'extérieur, on voyait une tristesse sincère qui ne trompait pas, comme si la démone vivait un deuil énorme.

- Mais qu'est-ce que je vais faire de toi hein?

Ses poings fermés se déposèrent sur ses hanches tandis qu'elle restait plantée debout devant la porte ouverte de la cage, balançant entre l'idée de le laisser croupir là puisqu'il avait visiblement en horreur d'être ainsi enfermé, puis celle de lui sauter dessus pour le frapper jusqu'à ce que les ténèbres l'emportent.

George n’avait pas envie de retirer son manteau, il n’avait pas envie de quitter le moindre vêtement qu’il devrait ensuite récupérer lors de sa fuite prochaine. Oh mon Dieu ! Son téléphone…son portefeuille…ils devaient être trempés, non ? Abimés, peut-être même pour ce premier…Compte tenu du nombre de chocs qu’il avait dû accuser depuis sa rencontre avec la démone. Entre deux claquements de dents…il avait cependant démontré aucune résistance et l’avait laissé lui retirer son vêtement…Il était trop…gelé, amorphe, perdu dans ses propres pensées pour résister à ça de toute façon…ce n’était pas si pire…ça lui faisait un poids en moins. Il alla, une fois débarrassé, tâtonner sa poche….mais c’était difficile de juger de l’état de ses biens ainsi. Il allait vivre dans l’ombre jusqu’à ce qu’il parte…il n’oserait jamais vérifier ça devant elle. Mince, quoi…Il avait autre chose à penser que de remplacer son téléphone si jamais besoin était. En plus…Il n’aimait pas trop qu’elle ne réponde pas à sa première question. Qu’allait-elle lui faire ? For the love of God…Ne pouvait-elle donc pas cesser de le frictionner ? Au moins…elle avait dû être contente…il s’était laissé faire…tout pensif qu’il était et inspirant profondément, se crispant parfois parce que…malgré tout…il ne supportait pas ça. Il tourna son regard sur elle lorsqu’elle l’appela, comme à son habitude, puppy. Cela aussi, il n’aima pas ça. Il eut un mouvement de recul, ses pieds ne bougeant pas mais son buste penchant vers l’arrière…très légèrement lorsqu’elle voulut lui essuyer le visage et le derrière des oreilles. Il détestait vraiment ça, être traité comme un…gamin…un chien…c’était un peu du pareil au même sur le coup. Si ses yeux avaient pu tuer…elle serait déjà morte…

Enormément de rage en lui ? La faute à qui ? Autrement de ça, il allait très bien hein ! Il avait besoin de rien extériorisé du tout. De la peinture ?...Cela lui semblait…bien trop normal pour être réel. Où était le piège ? Il fronça légèrement les sourcils, penchant un peu la tête tout en essayant de sonder la démone. Il n’allait rien dire…Il allait attendre de découvrir ce qui n’allait pas dans sa proposition. En revanche, il soupira en ce qui concernait la laisse… « Pourquoi ?.. . » aux dernières nouvelles, même un vrai chien avait le droit de ne plus être en laisse une fois entre quatre murs…

Forcé, il se laissa tirer….entrainer....vers la cuisine. Il ne disait toujours rien, l’observait avec attention et essayait parfois de discrètement mettre de la distance entre eux mais…elle tenait un peu trop bien cette fichue laisse qu’elle avait refusé de lui retirer. Encore une fois, il la suivi jusqu’au salon devant un chevalet et une toile blanche. Hm…ça avait toujours été là, ça ? Il n’avait pas trop fait attention à son environnement encore…du moins, pas à tout. Aussitôt qu’elle ouvrit le pot, une odeur lui submergea les narines à lui en faire tourner la tête. Il plaqua sa paume droite contre son nez et chercha à s’éloigner…ce qu’il ne put pas vraiment faire à cause de la chaine qu’elle tenait toujours. Les yeux grands ouverts….écarquillés…il ne cessait de fixer le contenu du pot sans vraiment écouter ce qu’elle disait. Il était…bien trop choqué pour cela. Qui ? Qui avait-elle tué pour ça ? Combien ? Il n’aurait pas étonné qu’elle en possède plusieurs. Elle parlait ? Il n’était plus très sûr….il avait l’impression que la tête lui tournait. Que fichait-il avec un pinceau dans la main ? Il regarda celui-ci comme-ci c’était la première qu’il voyait un tel outil. Il cligne des yeux en relevant son regard vers la démone et….non…non….non… « NON ! C’est du sang ! » il voulut s’éloigner…reculer mais s’accrocha à la table basse où reposait la peinture et en renversa le pot qui répandit son contenu sur le sol. Il en échappa une espèce de cri de dégoût, comme lorsqu’on se rend compte que son fromage est pleins d’asticots et qu’on l’échappe avec des spasmes incontrôlés. Oh…Oh. Il n’aima pas du tout voir les yeux de la démone tourner au noir…C’était mauvais signe, ça. Il chercha à prendre encore plus de distance mais ça ne servait à rien. Elle l’entraina de force vers…la cage. Non ! Pas là. Il tenta de résister mais…de par sa nature démoniaque elle était plus forte alors…il se retrouva de nouveau derrière les barreaux…et surtout contre…le choc alla jusqu’à l’étourdir quelque peu, il se frotta la tête en essayant de retrouver ses esprits. Son pouls avaient considérablement accéléré…

Il la décevait ? Il s’en fichait complètement ! Cela dit…Il voulait éclaircir un point… « Je ne voulais pas renverser, c’était un accident » …Vrai, maintenant ça empestait dix plus le sang et ça lui rappelait l’horreur qu’elle avait dû commettre pour l’avoir. Oh God. Ce qu’elle allait faire de lui ? Rien du tout ? Elle allait le libérer et lui fiche la paix ? Parlant de ça… « Vous comptez le rappeler quand ? » Parce qu’il en avait marre…

Et surtout…Il sentait la panique lui tordre de nouveau les tripes. Le…poids des barreaux commençaient à se faire sentir et le sang qui lui tournait la tête ne l’aidait en rien. Il…recommença à s’agiter, à donner des coups contre ce qui servait de porte dans l’espoir de la faire céder…il allait même jusqu’à lui hurler de lui ouvrir et lorsqu’elle se retrouva trop près de lui, en cage aussi…il ne fit que s’énerver encore plus. Il sentit la douleur à l’arrière de son crâne et…

Ça faisait mal mais…il était réveillé. Assez pour se relever et s’emparer des clefs…réciter des morceaux d’exorcisme pour la paralyser sur place et réussir à sortir….il allait devoir faire vite….il allait devoir se transformer et choper son pantalon dans sa gueule pour s’enfuir. Il allait faire ça…continuant encore à réciter les mots latins….Peut-être devait-il finir avant ? Sauf qu’il n’en eut pas le temps…Soudain…un voile se leva de devant ses yeux et…il était allongé. Il avait été assommé et rêvé tout ce qui venait de se passer. Ce n’était pas froid comme le sol de la cage…c’était plus douillet et confortable et quelque chose lui caressait agréablement les cheveux. Il cligna des yeux…bougea un peu en essayant de comprendre où se trouvait. Et là…il comprit. Son cœur rata un battement….s’arrêta et s’affola. Il chassa la main dans ses cheveux d’un mouvement de bras tout en essayant de se redresser mais elle le maintenant fermement sur ses genoux. Non ! Il garda sa main plaqué sur sa tête pour empêcher toute caresses…il essaya de se laisser glisser au sol pour fuir…en vain. Il ne pouvait pas rester comme ça…C’était au-dessus de ses forces…il allait mourir ! Et…parlant de mourir….il en devint quelque peu suicidaire…Puisqu’il commença à réciter les premiers mots d’un exorcisme et profita de la confusion pour se redressa rapidement. Il retira même la laisse cette fois mais supportant la douleur, la glissa dans sa poche de pantalon, celle sans rien…pour qu’elle ne la récupère pas facilement si jamais…et en faisant tout cela…il continuait à réciter les mots latin….pour de vrai cette fois—ci….

Résistant était le mot le plus approprié pour qualifier George le skinwalker. Bougon également. Oui, George était un bougon résistant. Deux très belles qualités qu'Eris adorait. Pourquoi? Parce qu'elles lui donnaient de parfaites raisons pour agir! De parfaites raisons pour punir, semoncer, tabasser, taper, frapper, blesser. Moralement et physiquement, évidemment, sachant que les blessures psychologiques sont tout aussi pénibles que celles qui sont physiques. Surtout que bien dosées, ces souffrances donnaient toujours d'excellents résultats. Toutefois, sur Puppy c'était légèrement différent puisqu'il ne réagissait pas toujours comme Eris le souhaitait. Alors elle perdait patience ce qui entrainait inévitablement le skin dans une spirale noire, signe évident qu'il avait tourné de l'oeil et plongé dans l'inconscience. C'est qu'il était doué pour la faire soupirer de découragement et comme elle n'était pas toujours armée d'une divine patience, Eris répliquait en frappant. Un peu trop fort, parfois...

- La laisse tu la gardes parce que tu es un vilain chien. Tant que tu ne te comporteras pas poliment avec moi tu la conservera. Ce n'est pas compliqué, dès que je propose un truc tu te mets à chigner comme un gros bébé. Ça ne va pas, ça! Apprends donc à apprécier mes bons soins. Je te les donne avec tellement de générosité en plus!

Non mais qui prendrait le soin de les pousser jusqu'à un genre de thérapie par la peinture? Pas grand monde mais Eris elle, l'avait fait. Pour le bien de Puppy et qu'est-ce que ça avait donné? Un gros gâchis! Non seulement il avait semblé dédaigneux à la vue du contenu du pot de peinture mais en plus il avait osé se prendre le pied dans la table pour tout renverser! Et que dire de son regard vis à vis du joli pinceau qu'elle lui avait mis entre les mains? À croire qu'il n'en avait jamais vu un de sa vie! Et ce refus! Ce refus catégorique de participer à l'atelier! Une pure insulte pour la démone! Rien de moins! La conséquence fut rapide et douloureuse. En un rien de temps elle l'envoya valser contre les barreaux de sa cage sans aucun ménagement. Étourdit, le skin se frotta le crâne. De sa place, Eris pouvait très bien percevoir les battements effrénés de son coeur devenu fou. Oh qu'il avait peur, là, tout de suite! Et oh! qu'il n'aimait pas cette situation dans laquelle il était coincé! C'était là qu'il s'excusait? Et qu'il osait, OSAIT lui redemander de contacter Melchom? Sacré petit impoli! Eris ne répondit même pas, trop offusquée qu'elle était. Elle n'avait qu'une seule chose en tête, le frapper jusqu'à ce qu'il tombe dans les pommes. Pour l'instant elle se contenait, le regardait se débattre dans sa cage, enrageait de le voir se rebeller avec autant de force. Elle allait perdre le contrôle, elle le savait! Mais il fallait qu'elle se contienne, pour Melchom. Mais c'était dur, putain que c'était dur! Putain qu'elle avait envie de se servir de son sang pour remplir ce pot qu'il avait si outrageusement renversé!

- Mais qu'est-ce que tu veux, GEORGE...?

C'était la première fois qu'elle l'appelait par son véritable prénom.

- Tu veux que je me serve de toi pour remplir ce pot que tu as renversé? Parce que je peux le faire, tu sais. Et ça risque d'être fort douloureux en plus!

Elle avait pointé le dégât, ses yeux tournés au noir. Ensuite elle inspira profondément, les poings fermés. Puis ce fut plus fort qu'elle. Elle le frappa. Elle frappa très, très fort. Un coup, un seul, mais un bon coup. George s'écroula sur le sol, assommé. Tout doucement, Eris s'assit sur le sol, dans la cage avec lui. Entre ses mains se trouvait la laisse qu'elle tenait avec légèreté. Un demi sourire marquait son visage, un sourire si doux qu'on pouvait aisément croire que la démone planait sur un joli petit nuage. Enfin, après un certain temps elle glissa ses mains sous le corps inanimé du skin -sans lâcher la laisse- puis le souleva délicatement pour ensuite le transporter au salon, là où se trouvait le plus confortable des canapés. Elle y prit place, prenant soin d'étendre le corps de son Puppy sur les coussins et sa tête sur ses cuisses. Ainsi elle pouvait lui caresser lentement les cheveux pour favoriser un réveil tout en douceur.

- Chuuutt... ça va aller, je suis là pour toi mon chien...

Mais il n'entendait rien puisqu'il était toujours inconscient. Eris continua de le caresser doucement pour favoriser un réveil douillet. Cela se fit, au tout début. George se mit à remuer tranquillement, encore endormi. Puis il ouvrit les yeux. Et la réalité le rattrapa. Ce ne fut pas très difficile à discerner; il suffisait de se concentrer sur les battements de son coeur pour découvrir chaque étape qu'il traversait. Ainsi ses battements passèrent rapidement de lents à nuls... puis à cent à l'heure. Wow! Quel bel exploit, bravo! Eris faillit taper des mains tant elle apprécia la mélodie sauf que même si elle avait voulu le faire elle n'aurait pu car le skin se mit à chasser sa main pour l'empêcher de le caresser. Pire, il osa tenter de se relever, ce qui ne put se produire puisque la démone le força à demeurer sur place. Sa main plaquée contre sa tête, George vivait un moment fort désagréable. Cela le poussa d'ailleurs à commettre une énorme connerie; il se mit à réciter un exorcisme dans le but de neutraliser la démone.

Confuse, Eris paralysa mais elle ne perdit pas une seconde de plus et, grâce à sa télékinésie, repoussa le skin contre le mur afin qu'il se taise. Ce dernier, qui avait tout juste eu le temps de détacher la laisse et la ranger dans l'une de ses poches se retrouva si durement plaqué que le souffle lui manqua ce qui le fit se taire. En un bond Eris fut sur lui, agrippant chacune de ses mains pour les tirer avec violence vers le bas. On entendit ensuite un bruit bizarre signifiant que ses deux épaules venaient de se disloquer. Profitant de la douleur soudaine que vivait George, la démone fit venir à elle une guenille souillée de sang séché qui avait jadis servit à essuyer ses pinceaux. Avec sa main elle la lui enfonça avec force dans la bouche puis le força la garder ses lèvres pincées en usant de sa télékinésie. L'agrippant par le collier elle le força à la suivre à la cuisine où elle récupéra une belle roulette de ruban adhésif réputé pour bien coller. Elle s'en servit pour bâillonner le skin et ce, sans jamais prendre la peine de retirer la boule de tissus qu'il avait de coincé dans la bouche. Elle colla la bande de ruban sur ses lèvres et ses joues puis fit pivoter son invité pour enrubanner ses poignets derrière son dos... même si ses épaules étaient déboitées. Enfin, en se servant toujours de sa télékinésie puisque visiblement c'était ainsi qu'il fallait fonctionner avec lui elle le força à reculer dans la cage pour s'y asseoir. Une fois la porte refermée elle le fixa de ses yeux noir, très en colère.

- Encore des déceptions... Quelle tristesse...

Levant les mains vers son prisonnier, même si c'était inutile lorsque venait le temps d'utiliser ses pouvoirs -c'était plus pour faire peur qu'autre chose- Eris fit se tordre les barreaux de la cage de George. Lentement, ils commencèrent à se courber vers le skin, réduisant petit à petit l'espace disponible à l'intérieur de sa prison. Mentionnons qu'à ce moment, elle gardait toujours le skin sous l'emprise de sa télékinésie juste pour le faire paniquer encore plus. Ne pas pouvoir bouger ni crier devait être assez désagréable. Ajoutez à cela des dizaines de barreaux qui se courbent tout autour de vous (sauf ceux derrière votre dos) dans un grincement horripilant et vous avez de quoi étouffer de terreur. En gros, depuis que George était assis dans la cage tous les barreaux situés à sa gauche, à sa droite et face à lui s'étaient rapprochés de son corps au point de presque s'y mouler. Le skin n'avait plus aucune possibilité de remuer. Il était obligé de rester assis, les jambes étendues devant lui.

- J'espère que tu n'es pas claustrophobe...

Elle s'approcha de lui et s'abaissa à son niveau pour le fixer de ses yeux noir comme les ténèbres.

- Respire... je ne vais pas te tuer voyons...

Et sur ce, elle relâcha enfin son emprise sur lui.

…George avait observé la démone, osé ancrer son regard dans le sien, pour la détailler…comme-ci il s’agissait d’un Alien arrivé tout droit d’une autre planète. On pouvait lire une certaine colère dans ses propres yeux…un agacement certain…pour sûr. Il avait serré des dents et inspiré profondément lorsqu’encore une fois elle l’avait traité de chien…et de vilain en plus. Il n’était pas un chien ! Mais il était fatigué….fatigué de se répéter alors qu’on ne prenait même pas la peine de l’écouter. Alors…Il n’avait rien dit, se contentant d’un soupir presque silencieux avant de se laisser tirer en direction de la cuisine. De quoi se plaignait la démone ? Il était à peu près sage là…hormis le fait qu’il tentait de mettre un maximum de distance entre lui et elle…mais était-ce si mal s’il avait tant besoin d’espace vital ? Non. Etait-ce de sa faute si cette dingue lui proposait de peindre avec du sang ? Il aurait peut-être fait un effort et essayer de jouer le jeu avec de la vraie peinture mais là…ce n’était pas possible ! Rien que l’odeur lui donnait la nausée, il avait envie de vomir. Sans oublié à ça…l’état de choc dans lequel il se trouvait. Tant de sang…Non. Ce n’était pas de sa faute à lui, s’il n’était pas un monstre. S’il refusait de perdre son humanité à pareille horreur. Alors oui…Il avait refusé, regarder le pinceau dans sa main comme-ci il n’en avait jamais vu et il l’avait échappé tout en reculant…mais il n’avait pas fait exprès d’accrocher cette fichue table et d’en renverser le pot qui se trouvait dessus. Franchement, ça avait été la dernière de ses intentions…maintenant l’odeur était encore plus forte, plus violente…plus insoutenable. A aucun moment…ça n’avait mérité de se faire aussi violemment renvoyer dans la cage…Oh non. Il s’était frotté sa tête endolori, essayant de retrouver ses esprits alors que son cœur battait à toute rompre. Il avait cru bon préciser qu’il n’avait pas voulu renverser…elle n’avait rien répondu…et elle avait encore moins répondu à sa question quant à savoir quand elle comptait rappeler…Melchom. Pourquoi ? Ce n’était qu’une simple question !

La panique, doublé à l’odeur qui lui tournait la tête, l’avaient de nouveau fait s’agiter…cogner contre les barreaux. Il voulait sortir…Pourtant, il se calma un instant lorsqu’il entendit son prénom…Il écarquilla les yeux. Est-ce qu’elle était comme l’autre démon ? Est-ce que c’était mauvais signe genre vraiment…si elle prononçait son nom ? Il n’en savait rien…et ça n’aidait en rien son affolement. En plus, il n’aimait pas les menaces qu’elle lui faisait. Vraiment pas. Il aimait encore moins constater que les yeux de la démone avaient tourné au noir. Il a peine le temps d’articuler un « Je veux qu’on me laisse tranquille » ….et cette folle…elle l’avait assommée.

…Il avait repris conscience. Au départ…ça avait été étrangement agréable avant qu’il ne réalise où il se trouvait. Son cœur, à nouveau, avait augmenté le rythme de ses battements après en avoir raté quelques un. Il essaya de chasser la main qui lui caressait les cheveux et de se relever. Il sentit une certaine panique l’envahir encore une fois lorsqu’elle le força à rester coucher en appuyant sur sa tête. Non…non…non ! Ce fut là…Qu’il signa presque son arrêt de mort ou pire…Il commença à prononcer un exorcisme. Assez pour se relever et retirer la laisse qu’il fourra dans sa propre poche, tant pis pour les brûlures. Pourtant, elle réussit à trouver assez de force pour l’envoyer valser contre un mur…ce qui eut pour effet de le faire cesser quelques secondes. Il allait reprendre, continuer mais…elle s’était vivement jeté sur lui, il n’eut pas le temps de l’éviter ou de faire quoique ce soit qu’une douleur vive et violente le submergea…Il cria. Elle venait de lui arracher les bras ! Ah non…Juste de les disloquer…ça faisait horriblement mal pareil ! La douleur était telle qu’il failli tourner de l’œil…sans doute pour ça qu’il se laissa si facilement manipulé…attacher et bâillonner. Il sentit la nausée l’envahir en percevant le goût de sang sécher…il eut même comme un spasme de renvoie qu’il retint malgré tout. Il essayait de tenir sa langue le plus loin possible du tissu mais…ça lui donnait tout autant envie de vomir. Par réflexe, il avait tenté de porter sa main pour l’arracher mais…il ne pouvait pas, ça n’avait fait que lui arracher une plainte douloureuse parce qu’il venait d’empirer celle qu’il ressentit au niveau de ses épaules. Il en avait presque des larmes aux yeux tant la douleur était vive, et il avait l’impression qu’un marteau lui martelait la tête. Il se rendit à peine compte qu’elle le tirait par le collier et le renvoyait dans la cage…Il tenta tout de même de se relever lorsqu’il réalisa qu’il y était assis et…paniqua encore un peu plus lorsqu’il comprit qu’il ne pouvait pas bouger. Il essayait tout de même de forcer…de se débattre…malgré la douleur et tout ça…en vain. Et le pire était à venir….Il manqua un arrêt cardiaque lorsqu’il se rendit compte que les barreaux commençait à se tordre vers lui…dans un grincement horrible…Elle allait le broyer avec ? Ou quoi ? Il avait du mal à respirer tant sa respiration s’accélérait. Il essayait de faire son possible pour ne pas toucher les barreaux de ses mains derrière lui, il y arrivait assez bien…compte tenu de la position de ses bras habillés qui faisaient rempart.

Il fixait du coin de l’œil les barreaux…avait peur de s’y brûler, un simple faux mouvement et s’était le cas. Il dévia son regard horrifié sur elle. Il eut à nouveau un haut le cœur à cause du sang sur son bâillon…Claustrophobe ? Il n’en savait rien. Mais il ne supportait pas d’être en cage, ni de souffrir…ça non. Pas le tuer ? Il aurait préféré ! Il sentit l’emprise mentale se relâcher…bougea très peu la tête pour le constater. Il n’osait pas faire plus…Son cœur (encore lui) allait lâcher d’un moment à l’autre…et la douleur…Il avait si mal. Il aurait dû guérir rapidement de ce genre de blessure…si seulement il prenait la peine de mieux se nourrir, mais il en était incapable. Ce fut sans doute pour cela qu’il sombra encore une fois dans les ténèbres…

…Et comme t’es pas là, je dis qu’il reste évanoui plusieurs heures….surement parce qu’il sombre à nouveau les rares moments où il reprend conscience…et qu’il reprendra ses esprits réellement vers les…13h le lendemain….et que ses bras se seront quelques peu guérit…pas totalement. Genre, ils auront commencé à se replacer…se remboiter d’eux-mêmes et seront légèrement moins douloureux…Il n’arriverait tout de même pas encore à bouger parce que la guérison serait lente….trop lente pour ce qu’il est. Genre, ça peut titiller Eris…Parce que ça fait un moment que George aurait dû s’être réparé correctement.

Tu décideras s’il s’est cramé sur les barreaux ou si tu lui as foutu un coussin comme t’avais parlé l’autre fois…Ah, apparemment t'es là finalement. Donc ça avait été le cas. George reprit donc ses esprits, redressant doucement la tête complètement perdu...tout en lançant un regard intrigué vers l'oreiller qui menaçait de glisser à tout moment puis finalement il dirigea celui-ci vers la démone ou tout du moins...la cherchait-il du regard. Oh et...le goût du sang lui donnait encore envie de vomir...Il émit un son, comme-ci il allait parlé mais...le chiffon et le scotch l'en empêchèrent...

Le cri qu'il avait poussé lorsqu'elle lui avait simultanément disloqué les deux épaules avait été d'une jouissance plutôt excessive pour Eris. Elle en avait même échappé un genre de rire guttural très bas et très démonstratif du plaisir qu'elle ressentait à ce moment-là. Du côté de George, le choc avait été si violent qu'il avait blêmit sur le coup, immédiatement après avoir hurlé. Ensuite, il n'avait put faire autrement que de se laisser manipuler par la démone, sans doute emporté dans un tourbillon de douleur si intense qu'elle lui gelait l'esprit et le corps. Il fallait également préciser qu'elle n'y était pas allée de main morte en usant généreusement de sa télékinésie pour le maitriser. Cet exorcisme qu'il avait tenté sur elle était inacceptable. Eris ne l'avait pas digéré.

Pour le punir elle l'avait bâillonné, ligoté puis enfermé. Enfin, elle avait fait exprès de faire crochir les barreaux de la cage à l'aide de sa force mentale juste pour coincer encore plus le skin et le faire paniquer. Il lui avait semblé claustrophobe, c'était un bon moyen de le punir en le coinçant dans sa cage d'argent sans possibilité de remuer. Le plus drôle était qu'il tentait tout de même de se débattre. Pauvre George, il ne pouvait être dans pire situation! À chaque fois qu'il bougeait il risquait de se brûler sur les barreaux d'argent. C'était très amusant! Surtout quand il plongeait son regard horrifié dans le sien, noir comme de l'encre. Malheureusement pour Eris, cela ne dura pas. À bout de souffle et trop souffrant, George perdit conscience. En soupirant, la démone se releva, quelque peu déçue. Son jouet était hors service. Pour Melchom et non pas pour George, elle se déplaça au salon, empoigna un petit coussin décoratif doux et soyeux puis revint auprès du skin pour le glisser entre les barreaux afin de déposer sa tête dessus. Elle ne voulait pas que l'argent des barreaux lui brûle le visage. En temps normal elle aurait laissé sa victime cuire comme un petit four mais là il s'agissait du chien de son confrère, elle devait en prendre soin un tout petit peu quand même!

Au cours des premières minutes d'inconscience de George, Eris demeura à son chevet. Elle s'attendait à ce qu'il émerge de son sommeil artificiel assez rapidement or il n'en fut rien. Songeuse, la démone poursuivit son observation, s'apercevant également que le skin ne guérissait pas aussi vite qu'elle le croyait. Ce n'était pas censé récupérer rapidement ces petites bêtes-là? Visiblement, non. Quelque chose clochait, elle en était certaine.

À quelques reprises le skin reprit conscience pour aussitôt replonger dans le noir. Maintenant quelque peu éloignée de lui, assise au salon avec un verre de scotch à la main, Eris le surveillait du coin de l'oeil, sirotant le précieux liquide tout en peignant une toile représentant le skin emprisonné dans sa cage, bâillonné et terrifié. Le tout était exécuté à l'aide de sang nouveau qu'elle avait savamment récupéré lors d'une des absences de George tandis qu'il visitait les ténèbres de son esprit. Dans la maison, le silence régnait. On n'entendait que les coups de pinceau sur la toile et la respiration lente et régulière du skin inconscient.

Enfin, vers treize heures trente George reprit définitivement conscience, cherchant Eris des yeux. Cette dernière s'approcha doucement de lui, s'abaissa à son niveau, fronça les sourcils en constatant que ses bras ne semblaient pas s'être entièrement remis du choc provoqué par la dislocation des épaules. La démone se mordit la lèvre inférieure, usa de sa force mentale pour redonner aux barreau leur position d'origine. Ensuite elle tendit le bras entre deux d'entre eux pour libérer le skin de son bâillon. Elle décolla avec violence le scotch qu'il avait sur les lèvres et le laissa recracher le chiffon qu'il avait dans la bouche.

- Qu'est-ce que tu dis, Puppy? Je n'ai rien compris. Articule quand tu jappes!

Elle ne lui laissa pas le temps de réagir, enchaîna immédiatement avec une question qui la turlupinait beaucoup, quoiqu'elle n'en montre rien du tout.

- Pourquoi tu ne guéris pas vite? Les créatures de ton genre guérissent plus rapidement que ça d'habitude...

D'un ton mal assuré, il lui fit comme réponse qu'il n'en savait rien. Grommelant, Eris lui ordonna de se lever puis ouvrit la porte de la cage pour qu'il en sorte. George s'extirpa de la cage en grimaçant occasionnellement de douleurs selon les mouvements qu'il avait à accomplir. Son coeur battait fort, très fort. Eris plissa les lèvres, inquiète. Quelque chose d'anormal se produisait et elle ignorait de quoi il s'agissait.

- Viens Puppy...

Pour la toute première fois depuis que George était chez elle, Eris avait parlé en utilisant une voix douce et compatissante. Ce n'était pas qu'elle s'en faisait pour le chien, enfin si, un peu... mais c'était surtout qu'elle avait promis de ne pas trop endommager le skin. Par conséquent elle devait respecter sa parole et y aller un peu plus mollo avec la créature pour ne pas décevoir Melchom.

Tranquillement elle le fit avancer jusqu'à la cuisine en le tirant par son collier, là où se trouvaient le scotch qu'elle avait utilisé pour le bâillonner. Elle fouilla un tiroir, en sortit une paire de ciseaux qu'elle enfila pour couper les liens de George et libérer ses bras. Bien entendu elle aurait pu se servir de sa simple force physique pour les détruire mais elle n'en avait pas eu envie, cherchant sans doute de quoi occuper ses mains tandis que son esprit réfléchissait à cette mystérieuse situation qui empêchait la créature de guérir correctement. Ensuite, une fois George libre de liens elle manipula délicatement son bras droit afin de trouver le bobo puis, sans prévenir, fit un geste brusque afin de ramener les os au bon endroit. Comme ça. D'un seul coup. Et évidemment, George hurla.

- Rhoo mais tais-toi espèce de petite nature...

Malgré les gémissements du skin, elle vérifia que le tout fonctionnait correctement en bougeant le bras de George de haut en bas. Ça semblait bon. Avant de récidiver avec l'autre bras elle retourna près de son chevalet, referma le pot de sang qu'elle avait ouvert alors que son invité était dans les vaps puis s'empara de son verre de scotch afin d'en boire une longue gorgée. Enfin, elle revint auprès du skin qui n'avait pas bougé d'un cheveux, à sa très grande surprise.

- Prêt pour l'autre?

Comme on peut s'en douter elle n'attendit pas sa réponse, déposa son verre d'alcool sur l'îlot puis agrippa rapidement le bras invalide du skin pour le remboîter avec tout autant de violence que la première fois, c'est-à-dire d'un seul coup et sans prévenir... et comme on peut également s'en douter, George hurla une seconde fois. Enfin, pour tester si tout fonctionnait correctement elle l’entraîna aussitôt dans un genre de valse effrénée durant laquelle George lui demanda, d'une voix faible et mal assurée de cesser puisqu'il avait mal.

- Ça va, ça va! On dirait bien que Melchom est tombé sur un chien défectueux!

Il lui demanda ensuite s'il pouvait s'asseoir au salon en attendant que Melchom arrive. Après une brève hésitation Eris accepta et lui désigna le canapé près du foyer. Pendant que George s'y rendait elle récupéra à nouveau son verre de scotch puis se dirigea vers la table basse située près du canapé. La démone y prit place en s'y asseyant face à George. Elle était si près de lui que leurs genoux se touchaient presque. Sans cesser de le fixer elle ne dit mot, laissant les minutes s'égrainer avec une lourdeur plus que palpable. Elle ne faisait que ça, le regarder, encore et encore. Puis, soudainement elle s'empara de son téléphone et fit semblant d'appeler Melchom, composant volontairement un faux numéro. La sonnerie se fit entendre sans jamais que personne ne décroche. Résignée, Eris raccrocha.

- Pas de réponse. Tu es coincé avec moi, Puppy.

Elle lorgna vers l'heure. L'horloge murale indiquait 14h15. Eris replaça son téléphone dans sa poche en soupirant. Puis elle replongea son regard dans celui de George, sans parler. Enfin, après cinq ou six minutes elle lui demanda s'il avait faim mais n'attendit pas qu'il réponde et enchaîna avec un :

- Je reviens.

Elle se téléporta à la cuisine, ouvrit une boite de Cesar et la vida dans une assiette, y planta une fourchette puis l'apporta à George. Évidemment, impoli comme il osa lui demander si elle comptait lui faire mal en supposant qu'il refusait de manger mais la démone ne s'emporta pas. Elle lui adressa même un sourire compatissant.

- Hum... Non, je ne vais pas être offusquée. Tu sembles fatigué. Repose-toi Puppy. Je veille sur toi.

Et sur ce, elle le vrilla du regard, l'obligeant à ne rien faire. Ce qu'il fit. Pendant plus d'une heure. Une heure pendant laquelle il dut se passer un millier de choses dans sa tête et pendant laquelle Eris s'évertua à tout frotter pour faire disparaitre le sang renversé un peu plus tôt lorsqu'elle avait voulu faire de la peinture avec George. À 15h15 Eris se leva d'un bond, les yeux brillants. Son visage s'anima soudainement à l'arrivée d'une très belle idée.

- Je sais ce qui te ferai plaisir Puppy! Tu vas voir tu vas être trop trop content mais pour cela, tu dois retourner dans ta cage.

Et sur ce elle le poussa expressément dans sa cage d'argent puis referma la porte en prenant bien soin de la verrouiller malgré les nombreuses protestations de George. Elle ne fut de retour que quinze minutes plus tard avec, sur son épaule, le corps mou mais encore en vie d'une femme dans la trentaine, indiscutablement inconsciente. Elle le déposa lourdement sur le plancher du salon après avoir poussé la table basse du bout du pied.

- On oublie la bouffe à chien mon beau. Ce qu'il te faut, c'est un beau gros coeur tout chaud fraîchement retiré d'un corps.

Elle ne lui dit pas où elle avait récupéré la femme, cependant. La pauvre fille qui avait eu le malheur de s'aventurer dans les bois, à quelques kilomètres de la demeure d'Eris, venait de rencontrer son destin, à savoir servir de nourriture pour une créature dont elle ignorait incontestablement l'existence...

En flottant presque tant elle était transportée de joie vu l'idée géniale qu'elle venait d'avoir, Eris fit sortir George de sa cage afin qu'il puisse assister à la mort de la fille et qu'il puisse manger librement par la suite. Ainsi, une fois sortit de sa prison elle l'obligea à aller s'asseoir sur le canapé et à regarder ce qu'elle s'apprêtait à faire avec sa jeune victime.

Le coussin avait finalement glissé, lorsque les barreaux avaient été un tantinet replacé correctement, c’était sans importance. La démone s’était dirigée vers lui et comme par réflexe son cœur s’était emballé, son cerveau criait danger mais tout ce qu’elle fit fut de lui arracher violemment le scotch qui le bâillonnait. Hmfr ! Sur le coup ça faisait mal mais au moins il put cracher le tissu au goût infâme et acre. Il eut un réflexe sans doute stupide mais il tira plusieurs la langue tout en se la frottant contre le palais, les dents et la lèvre supérieur pour en chasser la saveur sanglante qui y persistait. Avoir eu ses mains libres et en bon état, il l’aurait simplement frotté avec, mais là il ne pouvait pas. Bref, en somme…il grimaçait bizarrement. Surement que ça devait même être drôle pour Eris. Et…Elle lui avait parlé non ? George la regarda avec un air surprit et…confus parce que le coup il avait totalement oublié s’il avait eu quelque chose à dire ou s’il avait simplement cherché à attirer son attention. Toutefois, il n’avait pas eu le temps de répondre puisqu’elle avait enchainé sur une question à laquelle il connaissait parfaitement la réponse mais….Il ne souhaitait pas en parler alors…avec hésitation il répondit juste « Je ne sais pas… » …il espérait que ça passerait. Après quoi, elle lui ordonna de se lever tout en ouvrant la porte. Pour le moment…souffrant encore et ne craignant qu’elle n’empire son cas…il préférait s’exécuta sagement surtout que bon…sortir de la cage ce n’était pas si mal. Il grimaça de douleur par moment, puisque le mouvement lui faisait forcément balancer plus ou moins les épaules ou quelque chose du genre et ça ne faisait pas du bien, loin de là. Au passage, il n’était pas sûr d’aimer la voix douce et compatissante….chez les démons ce n’était pas forcément une bonne chose. Encore une fois, il suivit sagement lorsqu’elle le tira par le collier jusqu’à la cuisine même s’il n’aimait pas qu’elle fasse ça. Il n’aimait pas la savoir si près de lui…il n’aimait pas qu’elle le traite comme un véritable clébard…il avait bien envie de lui dire mais préférait se taire.

Il l’observa fouiller dans un tiroir et s’inquiéta de la voir sortir un ciseau, mais relâcha la pression d’un soupir lorsqu’il ne fit que couper ses liens qui lui entravaient les bras. Il se mordit la lèvre inférieure, ses bras retombant naturellement dans une posture plus naturelle tout en étant endommagés…ça faisait mal. Il stressa, bien sûr, lorsqu’elle lui manipula le bras droit et ce même si elle s’y prenait délicatement…du moins jusqu’à ce qu’il ne ressente une douleur vive et n’entende un craquement…par réflexe, il échappa un cri. Il fronça les sourcils lorsqu’elle le traita de petite nature…c’était facile pour elle, hein ! Sans trop savoir pourquoi il osa lui sortir un « Vous aussi vous crier si on vous lance du sel ou de l’eau bénite….mais merci » …Parce que bon, elle lui avait replacé le bras mais…il n’avait pas tort quand même en ce qui concernait le premier point. Surtout par surprise comme ça…Parce que on, si on y était préparé…on pouvait se retenir. Bref…Il restait sage, quand même. La regarda tout de même avec inquiétude lorsqu’elle s’approcha du chevalet mais…soupira de soulagement lorsqu’elle ne fit qu’en refermer le pot. Il n’avait même pas bougé lorsqu’elle revint…à quoi bon ? Il avait encore un bras non-valide et puis bon…S’il était prêt pour l’autre ? Euh…même pas le temps de répondra qu’elle lui fit le même coup qu’avec le premier pour lui remboiter avec violence. Comme du coup, il ne s’y était pas assez attendu…il cria encore une fois et ses genoux vacillèrent même quelque peu. Bordel !

Et là…il se passa quelque chose de trop étrange pour lui. La démone l’entraina dans quelque pas de danse, une valse un peu trop effrénée. Il s’emmêla même un peu les pieds, pas qu’il ne savait pas danser mais…il était perdu là et en plus…elle lui faisait mal. Mal assuré…il tenta un…

_ Vous…pouvez arrêter, ça me fait encore mal… - Il en s’attendait pas trop à ce qu’elle le fasse et ouvrit un peu des yeux ronds lorsqu’elle se stoppa. Il plissa un peu le nez à sa réflexion… - Je le suis, il le sait…Sans doute pour ça qu’il m’a laissé partir. – Ouais…Il le savait qu’il était défectueux et sur le coup il ne voyait pas l’intérêt de s’en cacher…il avait un peu dit ça sur un ton résigné tout en baissant les yeux avant de…après avoir difficile déglutit demander toujours si mal assuré – Je…pourrai m’asseoir dans un coin en attendant….vous savez ? S’il vous plait…

Ouais, il aurait pu dire Melchom mais….il ne fallait pas chercher à suivre. Et…il avait nerveusement joué avec ses mains en attendant la réponse. Elle accepta…et encore une fois il fut surprit et…tout en la remerciant alla s’installé sur le canapé qu’elle lui avait désigné. Il se colla à l’extrême droite (ou gauche pour Eris) et posa ses mains liées entre elles sur ses cuisses…fermement décidé à ne plus avoir à bouger de là tant qu’il ne pourrait pas partir d’ici…d’ailleurs…il commençait à réfléchir à une solution si jamais Melchom ne se ramenait jamais. Il se tassa contre le dossier, espérant mettre le plus de distance et éviter que leurs genoux ne se touchent lorsqu’elle prit place sur la table basse en face de lui. Pourquoi est-ce qu’elle le regardait ? Il n’aimait pas ça. Il alla même se tirailler l’oreille et se frotter la nuque…signe qu’il était on peut plus nerveux. Il sursauta même lorsqu’elle s’empara soudainement de son téléphone. Il pencha un peu la tête en entendant une sonnerie…et lui lança un regard lorsqu’elle lui balança qu’il était coincé avec elle puisqu’il n’y avait pas de réponse. Super. Sens tout le sarcasme qui passe en ce simple mot. Parlant de mot…il ne répondit rien.

Il évitait le regard de la démone et lorsqu’elle lui demanda s’il avait fait…il n’eut pas le temps de lui répondre que non, qu’elle lui signala qu’elle revenait. Mais ? Non ! Pourtant il fut presque soulagé de voir qu’elle ne lui ramenait de la pâté pour chien. Parce qu’il comptait manger ça mais…ça aurait pu être pire. Il ne se doutait pas que dans plus d’une heure environs…ça serait effectivement pire. Il hésita et….regardant l’assiette… « Vous…me faites mal si je ne mange pas ? » Parce que bon…ça ne lui donnait pas tant envie. Elle lui affirma que non, qu’il lui semblait fatigué et qu’il devait se reposer. Il aimait moins qu’elle veille sur lui mais….il ne bougea pas. Restant dans le canapé…à penser…au fur et à mesure que les minutes s’égrenaient. Il détestait réellement cette situation mais pour le moment c’était un peu plus supportable. Pourtant…vers les 15h15…il n’aimait pas trop ce qui arriva. Elle disait savoir ce qui lui ferait plaisir et…il n’aimait pas ça. Il ne le sentait pas du tout. En plus…il devait retourner dans la cage. Euh non ? Il essaya bien de la faire changer d’avis d’un « Je n’ai besoin de rien…vraiment. Ce n’est pas la peine de me renvoyer dans la cage… » mais elle refusa de l’écouter et il se retrouva enfermer. Et la démone avait disparu. Il détestait ça. Il essayait de ne pas paniquer…de ne pas s’affoler mais le temps filait et il….était toujours derrière des barreaux.

Elle réapparu, il ne savait pas trop au bout de combien de temps mais surtout…elle avait quelqu’un sur l’épaule, une femme et….il écarquilla les yeux d’horreur en entendant ce qu’elle disait. Quoi ? Non ! Non non non ! Il secoua la tête. Il ne voulait pas. Il n’avait pas encore articulé un son lorsqu’elle le sorti de la cage…trop choqué encore et…ce n’est que lorsqu’elle lui ordonna de s’asseoir sur le canapé qu’il…

_ Non. Laissez-là partir ! Je…je n’ai pas faim. Je ne mange pas de cœur. S’il vous plait je…non – Mais la démone ne l’écoutait qu’à peine et attachait la pauvre femme. Et…dans sa grande idée, il tenta de l’empêcher mais elle le repoussa violemment, suffisamment pour le faire tomber. Il se redressa rapidement et s’approcha de nouveau. Il n’osait pas trop attaquer la démone alors…il persistait à la supplier…En vain. Il avait peur et perdait tous ses moyens. Il ne voulait pas que quelqu’un meurt à cause de lui.

Au bout du compte…elle tourna un regard noir vers lui, alors que la pauvre femme était suspendu par les poignets qui eux même était lié dans son dos. Donc, le regard noir….la démone lui ordonna de s’asseoir tout en usant de sa télékinésie. Malgré tout…il continuait à essayer de la faire changer d’avis mais si c’était complètement peine perdu. Il sursauta lorsqu’elle arracha les vêtements de la pauvre femme et…détourna la tête même. Mais le pire était à venir puisqu’elle s’empara d’un couteau et commença à entailler la pauvre humaine alors qu’elle reprenait conscience. Forcément celle-ci hurla…cria…paniqua…supplia. George quant à lui, s’était replié dans le fond du canapé, les pieds dessus et ses genoux ramené contre lui et se bouchait les oreilles des bras. Il ne voulait pas voir ça…il ne voulait pas entendre. Mais…il entendait quand même…il sentait et quelque chose le poussait à jeter des coups d’œil. Pourquoi est-ce qu’elle faisait ça ? Pourquoi est-ce qu’elle ne tuait pas juste la jeune femme et….Il ne regardait de nouveau plus. Des images se superposaient dans son esprit. Jenny…Il voyait Jenny, sa femme, qui se faisait écraser le cœur par ce fantôme. Il ne voulait pas voir la démone faire ça…il ne voulait pas voir la démone tuer Jenny. Ni lui faire du mal…

C’est sans doute pour ça…Qu’il perdit tout discernement. La démone avait commencé à s’en prendre à un sein de la pauvre humaine lorsqu’il…sans réfléchir ni vraiment avoir complètement conscience de ce qu’il faisait…il se transforma et se jeta sur la pauvre victime. Le choc fut si violement que ça la fit tomber au sol et…il lui arracha à moitié la gorge tout en continuant à mordre pour l’étouffer rapidement. Elle était morte. Et là…dans son esprit, il commençait à réagir mais…pourtant…ne voulait pas qu’elle soit morte pour rien…il se laissa guider par son instinct et lui déchiqueta la poitrine pour lui bouffer le cœur. Ce n’est qu’après-ça…qu’il réagit réellement…Il couina…coucha les oreilles en arrière. Lança un regard affolé à la fois au cadavre et à la démone à qui il montra les crocs quelques secondes en grondant avant de couiner encore…et se reculer jusqu’à percuté l’une des petites tables à côté du canapé et à s’y couché…en tremblant…les oreilles toujours aussi basses et la queue entre les pattes….

Il était complètement traumatisé parce qu’il venait de faire. C’était la première fois qu’il tuait une innocente en étant lui-même et…il commençait à craindre la réaction de la démone…Et…il avait du sang sur le museau, le poitrail et un peu sur les pattes avant….il n’aimait pas ça….

Il n'y avait aucun doute à cela, Puppy avait de la répartie. Même en situation difficile, il osait répliquer, sachant tout à fait qu'il risquait de se mériter une gifle, une claque ou toute autre punition dont seule Eris avait le secret. Si parfois elle réagissait, en d'autres occasions elle ne se contentait que d'esquisser un sourire, les yeux brillants. Exactement comme lorsque le chien avait rétorqué que les démons criaient également lorsque aspergés de sel ou d'eau bénite. Vrai. C'était douloureux. Enfin bref, la démone avait sourit puis hoché la tête en guise d'acceptation du remerciement que George lui avait ensuite balancé lorsqu'elle avait replacé l'un de ses bras.

Évidemment il avait continué de grogner quand elle l'avait amené danser. À croire qu'il n'était bon qu'à se plaindre, lui! Lasse, elle l'avait envoyé s'asseoir au salon lorsqu'il le lui avait demandé. Elle avait même -faussement- tenté de recontacter Melchom, s'était réjouie de la bouille déçue du skinwalker lorsqu'elle avait raccroché sans avoir été capable de rejoindre le démon. Gentille, elle était allée jusqu'à lui offrir de la pâté pour chien, pâtée qu'il avait poliment refusée mais Eris ne s'en était pas offusquée. Elle avait tout simplement offert à George de se reposer. Comme elle était gentille! Le temps s'écoula lentement suite à cela, jusqu'à ce qu'Eris ait une idée de génie qui nécessitait que le skin retourne dans sa cage. Comme elle s'y attendait, il protesta mais comme il devait s'y attendre, elle ne démordit pas de son idée et l'enferma derrière les barreaux jusqu'à son retour, quinze minutes plus tard.

Le corps déposé sur le plancher du salon et George à nouveau libre et sagement assis sur le canapé, se plaignant déjà du cadeau qu'Eris s'apprêtait à lui offrir -ce qu'il était chiant quand il le voulait, lui!- la démone ne l'écouta point et se mis à ligoter la femme à l'aide de cordes qu'elle noua autour de ses poignets, poignets qu'elle avait pris soin de déplacer derrière son dos, une fois le corps retourné sur le ventre.

- Je ne la laisserai pas partir, GEORGE. Je suis allée la pêcher pour TOI. Parce que j'ai le soucis de T'ENTRETENIR pour que tu ailles MIEUX. Bien-sûr que tu vas manger son coeur, voyons! Comment peux-tu croire le contraire? C'est que tu me connais bien mal, mon petit crapaud de toutes les couleurs!

C'est là qu'il tenta d'empêcher la démone de terminer sa besogne... et c'est là qu'elle le repoussa avec une certaine violence, les yeux noirs, le propulsant sur le derrière, sur le sol.

- NON PUPPY! VILAIN CHIEN!

George se redressa rapidement pour revenir près de la jeune victime qui commençait à montrer des signes de réveil puisqu'elle gémissait faiblement en plus d'avoir les paupières qui remuaient spasmodiquement. Cette fois-ci, le skin ne tenta rien mais il persista à continuer de supplier sa geôlière de stopper ses projets. Ses yeux toujours virés au noir, Eris ne l'écouta pas et jucha la femme au plafond en la suspendant par ses poignets ligotés. C'était à peine si ses pieds touchaient le sol. En se servant de sa télékinésie, Eris força George à s'asseoir sur le canapé tandis que ce dernier continuait sans relâche d'invoquer la démone à cesser ses activités, ce qu'elle ne fit pas, évidemment.

Dans un mouvement brusque et violent, Eris arracha les vêtements de la femme pour la mettre à nu devant le skin qui sursauta, étonné de son geste. Elle dévoila ainsi un corps parfait, musclé, sculpté et découpé comme toutes les femmes rêvent d'en posséder un. Une poitrine généreuse, de belles hanches, un joli ventre plat, de belles cuisses et une peau très douce et légèrement bronzée.

- Regarde Puppy. Regarde comme elle est belle. Ne détourne pas la tête, putain! REGARDE CE QUE JE FAIS MERDE!

Elle s'empara d'un couteau arrivé par télékinésie et se mit à en faire glisser la lame sur le corps nu de la femme en débutant par les épaules et ce, au moment même ou cette dernière reprenait lentement et définitivement conscience. Comme on pouvait s'y attendre, elle se mit à hurler de terreur et de douleurs ce qui enhardit Eris qui poursuivit son petit manège en glissant la lame plus bas de sorte à dessiner de grandes lignes sanglantes sur tout le corps de la femme. La plaie était longue et profonde, laissait s'échapper beaucoup de sang qui roulait sur ses cuisses et dégouttait sur le plancher. Épouvantée, la joggeuse hurlait, suppliait, pleurait sa peine et sa douleur, demandait grâce, demandait à ce que ce manège cesse et qu'on lui laisse la vie sauve mais plus elle criait, plus Eris s'amusait à enfoncer la lame dans sa chair et continuait de zigzaguer sur son corps en large mouvement gracieux tel un peintre se jette sur une toile à grands coups de pinceaux. Le sang giclait par moment, éclaboussait le sol et la table basse que la démone avait pourtant pris soin de repousser, ainsi que la moquette décorative du salon.

- N'est-ce pas qu'elle est belle, hein George?

Mais le skin ne regardait pas. Il s'était roulé en boule sur le canapé, ses mains plaquées sur ses oreilles. Parfois, cependant, il lorgnait vers la démone et la fille, une lueur étrange dans ses yeux. Ce fut lorsqu'Eris s'empara d'un sein pour commencer à le trancher comme un vulgaire melon que George bondit de son siège et se rua sur elle, soudainement devenu chien. L'élan qu'il prit émerveilla la démone qui se mit à sautiller sur place tout en tapant des mains et en l'encourageant à continuer.

- Wiiii wiii wiiii vas-y Puppy vas-yyyyy tu peuxxxx!!!

La jeune femme fut jetée sur le sol et rapidement égorgée par une paire de mâchoires acérées qui se planta dans sa chair comme un couteau dans du beurre. À peine quelques secondes suffirent pour la tuer, et quelques unes encore pour que sa poitrine se retrouve complètement ravagée par les crocs et qu'enfin, son coeur soit exposé au grand jour. À la fin, le skin s'en empara et le dévora entièrement avant d'aller couiner dans un coin, les oreilles basses, le regard brisé. Un grondement surgit, grondement qui fut aussitôt avalé par un autre couinement tandis que le chien reculait de peur jusqu'à se buter à un meuble du salon. Sur le plancher, la femme gisait dans une marre de sang spectaculaire. On n'entendait plus un bruit, plus un son autre que le coeur affolé du chien tapis dans son coin.

- C'est bien Puppy, tu as été extraordinaire. Tu as fait ce qu'il fallait! Attends je reviens.

Quelle heure était-il, au juste? En consultant l'horloge murale du salon, Eris lu 16h. C'était pas mal du tout. Elle téléphonerait à Melchom vers les 17h, une fois que tout ce bordel sanglant serait ramassé. Ensuite il pourrait récupérer George.

- Laisse-moi te nettoyer un tout petit peu. Allons, je ne te ferai pas mal promis!

Armée d'une serviette humide, la démone nettoya délicatement le museau et les pattes avant du chien qui s'était légèrement redressé, ses oreilles toujours rabaissées par derrière. Ensuite elle attrapa ses vêtements demeurés intacts et les lui brandit doucement sous les yeux.

- Puppy, tu dois m'aider à tout nettoyer avant que Melchom arrive. Je me charge de la carcasse mais toi tu es de corvée de serpillière.

Elle se leva pour se diriger vers un placard où se trouvait une serpillière et un seau qu'elle se chargea de remplir d'eau chaude et de savon. Ramenant l'attirail vers le chien elle fit le pied de grue, ses poignets déposés sur ses hanches.

- Allez, transforme-toi.

Ensuite elle se déplaça au salon, ramassa le corps de la fille pour aller le jeter à l'extérieur. Elle le ramasserait plus tard, quand Melchom et George seraient partis. Enfin elle revint à l'intérieur, espérant trouver George habillé et attelé à la tâche.

George…avait tant bien que mal essayé de faire changer d’avis à la démone. En vain. Il lui avait peut-être répliqué qu’il ne lui avait absolument rien demandé quand elle lui avait rétorqué avoir été la pécher pour lui. Et…ouais…une chose en entrainant une autre, il s’était d’abord retrouvé sur le canapé…à éviter le plus possible de regarder vers la démone malgré le fait qu’elle lui…ordonnait de regarder. Son cœur battait à toute rompre…il avait peur et…des images lui venaient en tête et se superposaient à d’autres. Images tellement…insoutenables en plus qu’elles étaient doublées aux cris de la jeune femme qu’il finit par…sans réfléchir…dans l’idée seulement d’abréger ses souvenant….se transformer et l’attaquer pour la tuer rapidement….

Il n’avait qu’à peine perçut les…encouragement de la démone, lorsqu’il avait bondit en se transformant pour achever sans vraiment y réfléchir la pauvre jeune femme. Ce qui n’était pas plus mal…ça aurait sans doute eu effet de le couper dans son élan s’il s’était rendu compte à quel point ça l’avait rendu heureuse. Et…pour se dire qu’il n’avait pas tué…gratuitement…il s’était forcé, ou laissé guidé par l’instinct, et avait dévoré le cœur de l’innocente avant de…couiner, reculer…montrer ses crocs à la démone en grondant quelque peu avant de couiner à nouveau tout en percutant une des petites tables à côté du canapé et de se coucher là…les oreilles basses et la queue entre les pattes…le regard rivé dans le vide…complètement choqué parce ce qui venait d’arriver. En revanche…il attendit très bien les…félicitations qui vinrent ensuite. Il bougea une oreille, comme attiré par le son de la voix…avant de la baisser à nouveau. Il trembla un peu et se roula un peu plus en boule. Il n’aimait pas ce qu’il entendait. Il n’avait pas…été extraordinaire….il n’avait pas fait ce qu’il fallait ! Il aurait dû aider cette femme avant qu’elle ne soit trop blesser et…il était un monstre. Il méritait de mourir, ni plus ni moins. Il avait encore lâché un couinement…il culpabilisait et…il l’entendit s’éloigner après un Je reviens. Où allait-elle ? Et…en fait…il s’en fichait.

Il l’entendit à nouveau…elle lui parlait gentiment mais…il se méfiait. Il s’était redressé à demi, sur le qui-vive…à moitié assis et à moitié couché encore….il la regarda…jeta un coup d’œil à la serviette humide. Il n’aimait pas avoir du sang sur lui et….elle avait l’air sincère pour le coup. Il se redressa un peu plus et se laissa faire…restant quand même méfiant et…quelque peu stressé. Bien sûr…il évitait au possible de regard vers le cadavre. Et…alors qu’elle terminait de le débarbouiller il…lui donna un petit coup de langue affectueux sur la main avant d’ouvrir grand les yeux et de se tapir sur le sol comme-ci il avait fait une bêtise. Pourquoi avait-il fait ça ? Genre….il avait perdu le contrôle pendant un dixième de seconde et ça avait été le Chien avec un grand C ? Ouais…on allait dire que c’était ça ! Il fut surprit de la voir brandir ses vêtements devant ses yeux et…se redressa de nouveau lentement…

Il pencha la tête. Pas qu’il n’aimait pas l’idée de reprendre forme humaine mais…il aimait moins l’idée qu’elle le voit nu. Il n’était pas à l’aise avec ça, lui. Et…l’aider ? Pourquoi ? Ce n’était pas de sa faute si c’était dégueulassé de sang maintenant ! Enfin un peu mais…elle l’avait poussé. D’un autre côté….l’odeur du sang était entêtante et lui tournait tête alors…le faire disparaitre n’était pas plus mal. Au moins….il avait juste à passer la serpillère…pas à s’occuper de la pauvre randonneuse ou du moins…de ce qu’il en restait. Mais…il allait attendre que la démone s’éclipse pour se transformer et se rhabiller. Alors…il l’observa sortir le seau, le remplir d’eau chaude et de savon et le ramener près de lui. Il pencha la tête lorsqu’elle lui dit de se transformer…jeta un coup d’œil à ses vêtements devant lui et…se leva « Wouh… » …ouais, ce n’était pas très clair mais….il voulait juste qu’elle parte parce qu’il était pudique, là ! Il stressait quand même qu’elle ne s’énerve mais…elle alla ramasser le corps et disparue. ENFIN !

Il se transforma alors et se rhabilla très rapidement…Parce qu’il savait qu’elle pouvait revenir très vite. Il hésita et…finalement s’approcha du seau et…la tête un peu ailleurs, s’empara du manche de la serpillère qu’il trempa dans l’eau et essora dans le truc exprès avant de…commencer à nettoyer. Il n’aimait pas ça…il avait l’impression de l’étaler plus qu’autre chose et de….faire disparaitre les traces d’un crime horrible dont il était le coupable. Oh mais…c’était tout à fait ça. Oh…vraiment, il n’aimait pas ça. Il entendit la démone revenir mais…n’y prêta pas attention…il essayait de laisser son esprit glisser ailleurs tandis que son corps s’activait à l’horrible tâche qu’elle lui avait refilé. Il ne s’aperçut qu’après-coup qu’elle avait pris le tapis et l’avait emmené. Il en cligna des yeux, surprit…était-il à ce point distrait ? Au moins….ça ne le rendait pas moins efficace. Il détestait toujours autant ça mais…il n’avait pas envie qu’elle ne lui fasse plus de mal. Au moins, maintenant que ses bras étaient en bons états…il pouvait frotter correctement. Sauf qu’au bout d’un moment…l’eau fut trop sale pour continuer à l’utiliser alors…il la chercha du regard, elle était là…prêt de la porte en arche…à l’observer. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Pourquoi ce n’était pas elle qui nettoyait maintenant que le corps le tapis n’étaient plus là ? Elle faisait exprès ? Sans doute. Il soupira silencieusement….

_ Je peux changer l’eau où ?

Il avait parlé à demi voix...sans vraiment la regarder. Il cligna des yeux, étonné…il venait de se rendre compte qu’il y avait de la musique. Depuis quand ? Etait-elle sérieuse ? Saleté de démone ! Démone qui avait dû lui dire qu’elle s’en occupait et…il avait sagement attendu. A un moment, il avait laissé la serpillère de côté, pour s’emparer de la serviette humide resté disons….le meuble sur lequel il s’était cogné, et s’en servit pour nettoyer le sang de sur la table basse et….il le laissa dans un coin de celle-ci, parce qu’il ne savait pas trop quoi en faire. Bref…ça lui prit le temps nécessaire pour faire partir le sang du sol et…pendant tout le long…il avait été dans la lune et…si la démone lui avait parlé…il n’avait pas vraiment entendu.

Lorsqu’il eut terminé, il s’attendait à devoir ranger mais…elle s’en occupa alors…il recula sagement contre le mur entre la porte d’entrée et la table qui l’avait agressée un peu plus tôt et s’y laissa glisser pour s’asseoir au sol, ramenant ses genoux à lui. Il espérait juste qu’à présent…elle allait le laisser tranquille. Parce qu’il était encore complètement traumatisé parce qu’il venait de faire et…l’obliger à nettoyer ensuite…n’avait pas aidé…

Comme dit précédemment, Puppy pouvait avoir très mauvais caractère mais parfois il était capable de provoquer autre chose que la colère chez la démone... comme cette scène extrêmement attendrissante qui se déroula lorsque Eris eut la gentillesse -oui, oui!- de s'approcher tout doucement du chien pour commencer à nettoyer son museau souillé ainsi que ses pattes avant. Au début il avait eu un mouvement de recul mais ensuite il s'était laissé dorloter, osant même lécher la main de sa geôlière tout à fait charmée. Rhooo que c'était intéressant un Puppy! Eris sourit, satisfaite. Elle aimait voir George dans cette position de soumission, aimait le voir prendre l'initiative de la remercier ainsi.

- Ça c'est très gentil, merci. Mais non n'ait pas peur chuuuutt..

Le chien s'était braqué, sans doute par crainte d'avoir commis une bourde mais la démone s'était empressée de le rassurer. Il avait été tout mignon, elle n'allait quand même pas le punir pour ça!

- Ça va aller...

Elle lui avait tendu ses vêtements pour qu'il reprenne forme humaine et les enfile. Il y avait une besogne de nettoyage à faire avant que Melchom n'arrive. En attendant qu'il se bouge, elle avait préparé un seau et une serpillière, les avait approchés du chien puis avait sortit le corps massacré de la randonneuse pour le jeter dehors derrière la maison avec l'intention de s'en occuper plus tard, après le départ du skin. Quand elle était rentrée, elle avait trouvé George en train de nettoyer le sang sur le plancher, visiblement lunatique et sans aucun doute assez traumatisé. En silence, elle s'était emparé du tapis pour lui réserver le même traitement qu'au cadavre de la fille, c'est-à-dire qu'elle l'avait jeté dehors pour s'en débarrasser de façon temporaire. Elle n'allait pas se décarcasser à le laver hein! C'était bien plus facile d'en acheter un autre.

À son retour elle s'arrêta près de la porte d'arche qui séparait le salon de la salle à manger, mit de la musique, croisa les bras et observa le skin à la tâche. Il travaillait bien, sans rechigner, sans se plaindre, sans se lamenter. Bien! C'était bien! Eris était contente. Elle se chargea même de changer l'eau du seau lorsque George lui demanda où aller pour le faire et ce, même s'il avait OSÉ soupirer. Elle vida donc l'eau rouge dans l'évier, en fit couler de la nouvelle qu'elle zesta d'un bon coup de savon liquide. Des bulles parfumées apparurent et une agréable odeur se mit à flotter dans l'air. Encore une dizaine de coups de serpillière et le plancher serait comme neuf! En fait, tout le salon allait être reluisant car notre ami George s'évertuait à nettoyer le meuble à l'aide de la petite serviette qui avait servit à lui laver le museau et les pattes.

- Bien, très bien.

Eris fredonnait, satisfaite. Quand la besogne fut terminée elle s'occupa de tout ranger. Elle avait de belles idées en tête pour passer le reste du temps avant que Melchom n'arrive. Tiens, il était quelle heure? Elle lorgna vers l'horloge. 17h... Elle lâcha un coup de fil au démon qui décrocha enfin. Après un petit résumé des événements passés, elle raccrocha.

- Il arrivera quand il le pourra. C'est la réponse qu'il m'a faite.

Elle fixait George, affalé sur le sol près de la porte d'entrée. Elle s'approcha de lui, la laisse à la main.

- Non Puppy, on ne se repose pas! Allez, debout! Je veux t'enseigner à faire des petits tours avant que ton maitre n'arrive.

Sans lui laisser le temps de répliquer elle attacha la laisse à son collier et tira dessus pour le forcer à se relever. Ensuite, elle lui ordonna de faire le beau, de se rouler par terre et même de faire le mort! À chaque fois que George refusait d'obéir elle lui balançait un violent coup de pied dans les côtes.

- Rhaaa quelle peste tu es quand tu le veux!

Il était 17h40 lorsque Melchom apparut soudainement dans le salon. Eris était à demander à George de donner la patte. Ce dernier était à moitié à genoux, comme prêt à se relever, encore une fois dans un geste de protestation qui exaspérait considérablement la démone. Combien de fois est-ce qu'elle avait dû le rouer de coups pour qu'il obéisse? Des dizaines, au moins! Enfin bon, elle avait fait ce qu'elle avait pu. George était une tête dure mais elle restait certaine qu'elle avait fait du bon boulot. Définitivement, Puppy allait avoir peur des autres démons, à présent...

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III.03 - Don't worry Puppy, I know your owner (Feat George & Melchom) ♥