III. 03 Démonologie? Ésotérisme? Pardon!

Eleonora étaient en quête d’apprentissage. Oui, la jeune femme a désormais conscience qu’il y a bel et bien un monde surnaturel et ce monde l’attire. Elle veut en connaitre plus sur les créatures possible qui peuvent errer sur cette terre. Tout cela l’intrigue beaucoup, et c’est pourquoi elle a multiplié dans les derniers temps les diverses rencontres dans divers lieux en quête de savoir.

Elle a eu de la chance. Elle a eu diverses informations utiles, mais vraiment pas complète. Il y a juste cette barmaid et chasseuse, Joe Harvelle, qui s’est fait un plaisir de lui briser ses rêves. Fini la possible rencontre d’Edward ou de Jacob! Maintenant, elle ne rêve plus d’eux… Non, elle les voit carrément en cauchemar. Elle s’imagine des trucs assez gores et au réveil, elle est limite en panique. Pourtant, elle garde soif de curiosité. Ce serait exaltant de voir un vrai loup-garou pour de vrai non? Peut-être que la chasseuse a exagéré et qu’ils ne sont pas si méchants que ça finalement? Pour les vampires toutefois, la description de la bouche de requin l’a convaincue qu’elle ne voulait rien avoir affaire avec eux. Il y a des limites quand même.

Eleonora décida de prendre son après-midi. De toute manière, elle n’avait aucun client. Tant pis! Elle voulait se renseigner sur les démons cette fois. Peut-être que ça existait ça aussi? Elle se rendit donc à une boutique d’ésotérisme qui se trouvait à l’ouest de la ville.

L’intérieur était banal, mais bourré d’objets curieux, de plantes, de poudres, donnant à l’endroit une odeur particulière. La tenancière de la boutique était occupée avec des clients, ce qui donna à  la jeune femme le temps d’explorer les étagères. À force de recherche, elle monta au deuxième étage. Là, il y avait une autre gamme de collection de livres et d’objets. Livres des ombres, athamés, etc. Elle trouva finalement un livre parlant de la démonologie. Souriant de sa trouvaille, elle se saisie du livre et descendit au premier étage pour le payer.

En se précipitant vers la sortie, elle ne vit pas l’homme qui marchait sur le trottoir et elle le heurta alors de plein fouet. Son livre tomba au sol par la même occasion, manqua de peu une flaque d’eau.

- Zut pardon!, dit-elle en lançant un regard d’excuses vers l’inconnu.

Quatorze...ils avaient été quatorze à m'appeler en l'espace de deux heures. Certaines personnes avaient réclamé mon aide pour une urgence vitale, mais ils avaient été nombreux à avoir simplement eu besoin de mes conseils, pour des questions plutôt étranges parfois. Histoire de ne pas entrer dans les détails, je pouvais résumer les deux dernières heures comme extrêmement intenses pour moi, mais tout s'était plutôt bien terminé, autant pour moi que pour les quatorze appels. À présent se déroulait une chose plutôt plaisante pour moi. Tout n'était que silence, à l'intérieur de mon esprit, car aucun appel ne me parvenait et aucun mauvais pressentiment ne me torturait. Tout allait mieux...et cela me soulageait énormément. C'était plutôt reposant de savoir que le danger s'était écarté durant un petit moment. Les forces innocentes étaient sous protection et ce bouclier parvenait à tenir le coup pour l'instant. Malgré ce reposant silence, j'allais tout de même rester disponible, car tout était malheureusement possible. Le pire pouvait frapper à notre porte à tout moment...

Pour le moment, me voici à l'extérieur du domicile de mon hôte, en train tout bêtement de marcher en compagnie d'Ayanna, qui semblait réellement apprécier cette promenade, tout comme moi d'ailleurs. Cette occupation était d'une simplicité enfantine, mais elle me faisait du bien. Je ne faisais rien d'extraordinaire, car je ne faisais que marcher, mais c'était bien... Petit à petit, notre chemin venait de s'étendre jusqu'à l'ouest de la ville, un petit quartier où se trouvait notamment une boutique d'ésotérisme, un genre de commerce en rapport avec le surnaturel. J'allais me contenter de continuer ma route, mais cela n'allait très certainement pas se passer comme prévu. Au moment de passer devant la boutique, ma route vint heurter celle d'une jeune femme qui sortait précipitamment de l'établissement. Ne regardant pas où elle allait, l'inconnue venait de me percuter, laissant tomber accidentellement son livre sur le sol, qui venait heureusement de manquer une flaque d'eau.

L'inconnue se confondit en excuses autant oralement qu'au fond de son regard. Ce qui s'était passé n'était pas grave.

- Ce n'est pas grave. Vous savez, cela arrive à tout le monde de ne pas faire attention.

Je m'abaissais, afin de récupérer le livre de l'inconnue, me rendant compte qu'il s'agissait d'un livre sur la démonologie. Voilà un centre d'intérêt qui devrait devenir une cause commune à la vue de ce qui se passait dans cette ville.

- Tenez. lui dis-je, en lui redonnant le livre, sans aborder le sujet présent en couverture. Vous avez de la chance, il n'est pas mouillé.

Ayanna s'approcha de la jeune femme, réclamant des caresses. Cette inconnue semblait plaire à ma compagne à quatre pattes.

- On dirait qu'elle vous a déjà adoptée. dis-je avec le sourire

Eleonora se répandait en excuse alors qu’elle se penchait pour ramasser son fichu bouquin. L’inconnu lui indiqua que ce n’était pas grave et la devança pour ramasser le livre. Il lui tendit ensuite en lui disant qu’elle avait de la chance qu’il ne soit pas trempé.

- Oui, une chance qu’il ne le soit pas. Il est tout neuf. Il n’y a pas beaucoup de doublon des exemplaires dans cette boutique et ils sont assez cher disons.

La jeune femme le prit entre ses bras et le plaqua sur sa poitrine pour en cacher la couverture. Elle n’avait pas honte de ses nouvelles lectures, juste qu’elle savait que ce n’était pas tout le monde qui était très ouvert à ces petites curiosités. La plupart prenait les personnes pour des dingues, les autres se contentaient de lever les yeux au ciel.

C’est alors qu’un chien se frotta contre elle, en réclame de caresse. Eleonora baissa les yeux avec surprise sur l’animal à ses pieds. Elle ne l’avait pas remarqué avec cette histoire. L’inconnu lui fit alors remarquer que le chien venait de l’adopter.

Tout émerveillé, Eleonora tendit une main vers le chien et le caressa sur la tête. Elle afficha un sourire.

- Il est vraiment sympa ce toutou. Il s’appelle comment?, demanda-t-elle, Au fait, je m’appelles Eleonora Swan, et vous?

La jeune femme profita de l’occasion pour se présenter. Elle rencontrait tous les jours des personnes nouvelles et cela lui plaisait grandement d’avoir un grand cercle social. Elle ne recherchait pas l’attention, mais elle aimait connaitre les personnes. Elle était vraiment social, toujours prête à faire la conversation avec n’importe qui. Pour un tant soit peu que l’inconnu ait l’air réglo bien sure.

Eleonora fit attention de garder contre elle son livre et continua de caresser l’animal avec douceur. Le chien avait un poil soyeux et il était très gentil. Il recelait un bon tempérament.

- J’imagine que vous allez me recommander de faire attention à l’avenir non? Ne plus foncer aussi vite hors d’une boutique, dit-elle dans l’espoir de relancer un peu la conversation. Votre chien est de quelle race au fait?

Eleonora était devant cet inconnu dans lequel elle avait foncé dedans par accident. Comme quoi dans la vie, il y avait pas mal de hasard. Elle se présenta à lui pendant qu'elle caressait son chien. La bête à quatre pattes semblait pas mal l'apprécier, ce qui était une première. Elle avait toujours eu plus de chance avec les chats qu'avec les chiens. Le mode de vie n'était pas en cause non. Seulement, elle n'avait jamais grandi avec les chiens et donc, elle agissait légèrement gauchement avec eux. Ne sachant pas toujours comment se comporter.

- Ravie de vous rencontrer Samuel. Vraiment désolé de vous être rentré dedans comme ça. Je pense jamais que la porte de la boutique donne sur le trottoir. Les architectes du bâtiment auraient dû penser à ce détail selon moi.

Samuel présenta son chien comme étant Ayanna. Un nom plutôt original et peu commun. Elle se contenta de caresser la tête de la chienne doucement et de dire : '' Jolie nom. ''

Le gentilhomme lui conseilla de faire attention à l'avenir et Eleonora convint que c'était une bonne idée. La jeune femme n'était pas une tête en l'air, mais quand elle venait dans cette boutique, son attention devenait rapidement divisé.

Samuel lui apprit alors que Ayanna était une labrador et il complimenta le doux caractère de l'animal au passage. Eleonora acquiesça de nouveau. Elle avait entendu que du bien des chiens de cette race. Très peu chien de garde, mais un animal très familial. Très pratique pour une jeune famille avec de jeunes enfants.

Soudain, Samuel lui posa une question qui ramena son attention. Venait-elle souvent dans cette boutique? Le jeune homme avoua qu'il ne fréquentait pas ce genre d'endroits pour sa part. Eleonora le fixa, sachant que les gens portaient rapidement un jugement sur ceux qui croient à tout ce qui touche l'ésotérisme.

- Je viens assez régulièrement depuis plusieurs semaines. Ce n'est pas le genre d'endroits qui intéresse tout le monde par contre. Ça dépend du niveau de croyance de chacun et de ce que nous sommes capable d'accepter. Croyez-vous à ce genre de choses? La religion, le surnaturel, l'au-delà?

Sincèrement, m'attendais-je à rencontrer cette jeune femme en ce jour si ordinaire ? Assurément que non, mais le hasard m'avait pourtant mené jusqu'à Eleonora, sans doute pour une raison particulière même si je ne l'avais pour l'heure pas encore comprise. En tant qu'ange, mes sens étaient en éveil, car il était évidemment possible que cette jeune femme devienne à l'avenir ma protégée, en tout cas c'était ce que je supposais au départ. C'était pour cette raison que je restais avec elle, engageant une discussion ordinaire et très humaine, car il me serait sans doute possible de comprendre ce qui m'avait mené jusqu'à Eleonora grâce à cela. Heureusement pour moi que j'étais loin d'être nul lorsqu'il s'agissait d'être sociable.

Eleonora s'excusait, évidemment, de m'être rentré dedans de la sorte, mais c'était loin d'être important. Il arrivait à tout le monde de faire des erreurs et puis celle-ci n'était qu'accidentelle, alors rien de grave n'était arrivé. C'était ce qui comptait à mon sens.

- Ce n'était qu'un accident. Cela arrive à tout le monde. dis-je avec le sourire, en étant évidemment persuadé d'avoir raison.

Pour engager une discussion saine, j'avais osé poser une question assez simple en demandant à la jeune femme si elle fréquentait souvent cette boutique. C'était une petite curiosité pour "éviter" de l'interroger sur la lecture qu'elle me cachait depuis tout à l'heure. C'était une façon comme une autre d'apprendre à connaître Eleonora, une manière assez humaine.

- Je suis une personne assez ouverte sur tout cela, à un point qui me surprend d'ailleurs, mais je n'ai encore jamais osé franchir le pas m'amenant à entrer dans ce genre de boutique.

Quelque chose me surprenait dans le discours d'Eleonora. Elle parlait d'une histoire de croyance ciblant la religion, le surnaturel ou même l'au-delà, mais la jeune femme avait dit qu'elle ne fréquentait cet endroit assez régulièrement que depuis plusieurs semaines.

- Si vous croyez en tout cela, qu'est-ce qui fait que vous ne venez ici à cadence régulière depuis plusieurs semaines ? Êtes-vous à la recherche de quelque chose ?

Sans réellement le rechercher, je venais de revenir sur le sujet de la lecture d'Eleonora. Allait-elle accepter de m'en parler alors qu'elle ne me connaissait qu'à peine ? Je ne pouvais pas prédire sa réaction.

Samuel accepta les excuses d’Eleonora. Elle l’avait percutée, mais il n’y avait pas mort d’hommes non plus. Il déclara que ce n’était pas grave et la jeune femme convint qu’elle ferait plus attention à l’avenir. Point. Ils n’allaient pas étirer inutilement les excuses non?

C’est alors qu’il lui demanda si elle venait souvent ici. La jeune femme prit des gants pour répondre. Chez plusieurs, ça pouvait occasionner un débat dont elle n’avait pas envie de prendre partie. Ce n’était pas le genre d’endroits qui étaient bien vu des gens en général. Autant faire attention aux propos échangés. Elle lui avoua venir souvent depuis quelques temps et elle lui demanda s’il croyait au surnaturel et ce genre de choses.

Samuel lui répondit que oui, il était très ouvert sur la question. Toutefois, comme plusieurs, il n’avait jamais osé franchir le pas de la porte. Eleonora lui sourit. Comme plusieurs, il faisait marche arrière au lieu d’oser.

- Vous n’auriez pas dû refuser de franchir ce type de porte. C’est pourtant si… éclairant sur le monde qui nous entoure. Je vais peut-être avoir l’air folle, mais je crois que nous ne sommes pas ‘’seuls’’. Vous voyez? Il y a des créatures avec nous dont on ne soupçonnerais même pas l’existence. J’en suis plus que convaincu. Seuls nos rêves les plus fous peuvent nous donner ces réponses. Que répondriez vous si on vous apprenait que les démons ne sont pas que le fruit de quelques fous ayant rédigés La Bible? Qu’ils existent? Que les anges aussi par la même occasion?

Eleonora testait l’inconnu qu’elle avait sous les yeux. Elle commençait tout juste à vraiment les yeux sur ce monde. Peut-être que ce bel inconnu avait le cœur assez grand pour ouvrir son esprit à ces nouvelles possibilités d’existence?

C’est alors que Samuel lui retourna la faveur en lui renvoyant quelques questions. Pourquoi y allait-elle de façon régulière? Recherchait-elle quelque chose en particulier?

- Oui, je recherche quelque chose. Je recherche la vérité sur notre monde. On vit dans le mensonge et personne ne nous a mis au courant, sauf les auteurs de ces livres.

Le fait d'agir comme un humain en la présence d'un autre pouvait s'avérer extrêmement délicat, surtout en cas d'erreur. Cette dernière, même maigre, aurait tout simplement le pouvoir de foutre en l'air toute une conversation, entraînant ainsi une méfiance, une dispute, ou tout simplement une suspicion mettant en danger mon identité angélique. Il fallait alors la jouer fine et éviter de s'aventurer dans des chemins trop compliqués, surtout si on ne souhaitait pas dévoiler à l'humain, dans ce cas-ci humaine, qu'un ange se trouvait devant elle. Ainsi était résumée la situation actuelle entre Eleonora et moi, alors que l'humaine ne me connaissait que sous le nom de Samuel. Je cherchais à rester humain devant elle, alors que ce n'était pas ce que j'étais, et un humain était forcément nourri de toutes sortes de questions par rapport au surnaturel envahissant la ville de Huntfield. Cela semblait être le cas d'Eleonora, qui fréquentait ce genre de commerce afin d'en apprendre plus sur le monde qui l'entourait, notamment sur ces créatures qui semblaient y appartenir. Son discours semblait rempli d'une curiosité assez positive d'ailleurs, pour être parfaitement honnête.

J'ignorais simplement ce que j'allais bien pouvoir dire pour préserver ma couverture d'humain.

- Je ne vous perçois pas comme une folle croyez-moi. dis-je, avant d'enchaîner sur la suite de mon discours. Sincèrement, je trouve que le fait de croire en l'existence d'autre chose que l'humanité est très intéressant au contraire. La vie paraît moins monotone lorsqu'on se croit moins "seuls", alors pourquoi pas ? Je suis ouvert à la croyance, mais encore plus à la découverte, car je trouve que tout paraît bien plus concret quand on observe de nos propres yeux l'existence d'une chose à laquelle on croyait. Sinon, si nous ne sommes pas témoin de l'existence, la croyance laisse place au rêve et se révèle toute aussi intéressante.

Peu après, je me repris.

- Désolé, je m'embrouille pas mal là non ? dis-je un peu gêné.

Au sujet de ses recherches, ma réponse ne fut pas bien exceptionnelle, mais elle restait en accord avec mon discours précédent.

- Je trouve réellement intéressant le fait que vous cherchiez la vérité dans ses livres. Je n'ai jamais pris le temps de le faire, mais votre démarche est réellement intéressante. Désolé de ne pas trouver d'autres mots, mais je crois que "intéressant" est parfait dans ce cas précis.

En me rangeant derrière cette facette gênée et incapable de trouver les bons mots, je pensais que j'étais en train de me préserver face à elle. J'espérais simplement que cela puisse durer assez longtemps.

Eleonora était limite en train de compter sa vie au bel inconnu. Qui aurait cru qu'une simple porte ouvert dans une personne aurait pu la mener à une telle discussion sur la vie qui les entoure? Qui aurait pu croire que deux parfaits inconnus engageraient une conversation sur les mensonges dans lesquels ils vivent? C'était un bien drôle de hasard que deux êtres inconnus s'engagent dans de profondes réflexions sur l'univers.

La jeune femme lui expliqua son point de vu. Ils n'étaient pas seuls. La façon dont elle parlait, n'importe qui d'autres aurait vu une cinglée essayant de convaincre une autre personne que les OVNIS existent. Mais non. Ce n'était pas ça du tout.

Étonnamment, Samuel réagit plus que biens à ses déclarations. Il lui expliqua que c'était très intéressant et que ça donnait de la couleur à la vie. Il lui expliqua ceci d'une manière un peu philosophique avant de s'excuser avec gêne de ne pas être très clair.

- Ne vous inquiétez pas. Je comprends bien ce que vous dites. J'arrive à vous suivre et je suis plutôt contente de voir que je ne suis pas la seule à penser ainsi.


Il déclara qu'il trouvait cela intéressant qu'elle fasse ses recherches ainsi dans les livres pour trouver la réponse. C'était certain, la jeune femme passait des heures à cela. À croire qu'elle n'avait rien d'autres à faire de ses journées. Pourtant, c'était une jeune femme bien occupée au contraire. C'est juste qu'elle éprouvait un sentiment particulier face à tout cela.

- Oui, c'est intéressant, mais c'est surtout la fascination. C'est limite obsédant. J'en découvre de plus en plus chaque jour, au point que j'en deviens érudite. Je suis une artiste, mais j'ai mis ma passion de côté pour être plus en mesure de me consacrer à mes lectures. Vous savez, j'ai aussi découvert des trucs sur la magie. Pas la magie version Harry Potter là... la vrai magie. Celle dont on accusait les sorcières de Salem, les druides à l'époque celtique. J'ai trouvé un bon filon je crois. Mes découvertes m'emmènent loin et si vous sauriez... Je crois que je vais m'y mettre. Essayer quelques trucs. Je crois que c'est sécuritaire. Qu'en pensez-vous?

Il était étrange pour un ange de chercher à passer pour l'humain qu'il n'était pas, mais je pensais en cet instant bien précis qu'il était plus approprié d'agir ainsi devant Eleonora, déjà parce qu'il n'était pas nécessaire pour l'instant qu'elle apprenne ce que j'étais, mais aussi parce que je sentais par avance comme cela risquait de se terminer si jamais je lui avouais toute la vérité. Je pensais en effet que la jeune femme allait tout simplement se changer en une obsédée de l'interrogatoire comme l'avait été Serena lorsqu'elle avait compris que j'étais un ange. C'était pour éviter cette issue que j'avais décidé de me comporter comme un humain pour l'instant. La jeune femme apprendrait la vérité à mon sujet que plus tard, que lorsque cela serait nécessaire.

La curiosité de la jeune femme était en tout cas assez surprenante et son point de vue sur la question du surnaturel était intéressant. Eleonora semblait fascinée par tout ce qu'elle découvrait au point de s'y consacrer corps et âmes. Ses efforts semblaient sincères et pourraient même lui être utiles à l'avenir. Personne ne pouvait en être persuadé, mais moi je le supposais, surtout dans les temps qui couraient, car il était toujours utile de s'armer de toutes les connaissances disponibles dans chaque recoin, alors j'avais le sentiment profond qu'Eleonora agissait de la meilleure des façons. Son geste avait pour source une belle curiosité pour le monde qui l'entourait, mais je savais bien que cela allait être une bonne chose pour elle, surtout si ses découvertes lui plaisaient.

- Si ces découvertes vous passionnent, je ne peux que vous encourager dans cette voie. Qui sait, plus vous irez loin dans vos recherches et plus ce sentiment sécuritaire que cela vous inspire sera intense non ? C'est toujours bon d'en savoir le plus possible, peu importe le domaine en vérité. Ces paroles pourraient très bien être véridiques pour n'importe quoi.

Ce n'était pas si facile que cela de se comporter comme l'humain que je n'étais pas, mais j'osais croire que je ne m'en sortais pas si mal à la vue des réactions d'Eleonora, et puis Ayanna semblait plutôt apprécier la compagnie de la jeune femme. Je n'avais peut-être pas tort en disant que la chienne de mon hôte avait adopté Eleonora. Elle était d'un naturel bon, mais cela semblait s'être renforcé avec la jeune femme qu'on avait rencontrée. Il suffisait de voir comment elle était collée à elle

- Elle a vraiment l'air de beaucoup vous apprécier. dis-je, en la regardant alors qu'elle était collée à elle, mais aussi heureuse. C'était bon de voir Ayanna dans cet état.

Spoiler:

Eleonora venait de déballer une simple vérité. Elle était réellement fascinée par le surnaturel et ses découvertes sur le sujet l'encourageait à continuer dans cette voie. Pourquoi s'arrêter maintenant? Par peur? Plusieurs auraient déjà reculés, se disant que ce n'était pas bien, contre la religion ou toute autre conneries du genre. Mais pas elle. Elle, elle était limite athée pour commencer. De plus, elle était curieuse de nature. Mais pas que. Elle était aussi très ouverte d'esprit et dans son métier, elle devait s'ouvrir aux possibilités et voir avec positif les trucs différents de l'habituel du commun des ordinaires.

La jeune femme déballa sans filtre ou presque qu'elle avait fait des découvertes si intéressantes, que l'idée de continuer ses recherches l'intéressaient. Elle avoua aussi avoir trouvé des sortilèges, des potions, bref des trucs à essayer et qu'elle pensait que selon elle, c'était une bonne idée. Elle demanda toutefois l'avis de cet inconnu sur la question. Elle ignorait pourquoi, mais elle sentait qu'elle pouvait faire confiance à cet homme.

Il lui répondit alors naturellement que faire des recherches et de si belles découvertes étaient une belle opportunité. De plus, il l'encouragea à continuer dans cette voie de recherches et de continuer à apprendre sur le sujet. Eleonora lui sourit avec une joie profonde. Elle ne devait pas faire erreur. Sa conscience pouvait être tranquille, ce qu'elle faisait n'était pas forcément mal comme elle l'avait d'abord craint. Elle hocha la tête avec assentiment, décidant par la même occasion de changer un peu de sujet.

L'homme lui fit alors remarquer que sa chienne semblait s'être prise d'une profonde affection pour elle. Eleonora baissa les yeux et caressa de nouveau la tête de la chienne qui se frottait à ses jambes comme un chaton voulant de l'affection.

- Oui, elle semble vraiment m'aimer. Je n'ai pas de chien, j'ai toujours eu peur qu'ils ne m'aiment pas, mais cette petite ici va finir par me faire changer d'avis si ça continue. En tout cas, moi je vais devoir y aller. J'ai quelques petites expériences à faire avant d'aller me coucher et quelques lectures à terminer. J'espère pouvoir vous recroiser à un moment donné. C'était très intéressant de vous parler. Bonne fin de journée! Et ... à cette belle cocotte aussi, termina-t-elle en caressant avec affection la chienne.

Eleonora s'éloigna alors avec son livre dans une main et fit un aurevoir de l'autre à cet homme qui avait su lui ouvrir les yeux sur une autre panoplie de possibilités.

\\FIN\\