III.04 Retrouvailles
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III.04 Retrouvailles

Jeu 4 Juin - 17:59
Invité
Anonymous
Invité

D’après Asmodée, les températures estivales étaient une véritable aubaine pour le commerce. Elles incitaient d’avantage les gens à sortir pour boire un verre le soir et à consommer pour se rafraichir. Mais l’ambiance qui régnait en ville n’était pas non plus étrangère à cette déferlante de consommation. Depuis que le Mal était en ville et que la majorité de la population en était conscient, s’enivrer pour oublier était devenu une solution de facilité, faire la fête pour se vider l’esprit s’avérer une excellente thérapie à court terme. Par chance pour toutes ces âmes en peine, il existait un endroit dans lequel s’adonner à cet abandon volontaire l’espace d’une nuit : le Decadencia. Même s’il était de notoriété publique que ce night club était fréquenté aussi bien par des humains que des démons et autres créatures de la nuit, il était également admis par beaucoup que cet endroit restait l’une des dernières places neutre en ville, où les deux mondes cohabitaient sans qu’aucun débordement ne soit toléré par le propriétaire des lieux. Bien que ce genre de mœurs déplaisait à beaucoup parmi les deux camps, ce n’était pas la première fois dans l’histoire du déchu, que ce dernier ne respectait pas les dictats de la société, les foulant allégrement du pied avec une désinvolture qui lui était propre. D’autre part, le Decadencia restait un lieu qui assurait chaque soir d’y trouver ce que l’on désirait : musique et danse, ivresse, drogue et sexe. Sa réputation solidement ancrée dans la région, cet établissement affichait complet toute la semaine, la population locale étant tellement avide des délices qu’elle pouvait y trouver, ainsi que de la possibilité d’oublier l’existence déplorable qu’impliquait de vivre à Huntfield et ses abords.

Assis dans l’une des banquettes du club, le déchu observait ses clients consommer et s’amuser, gonflant un peu plus son chiffre d’affaire. Les bras écartés et reposant sur le dossier du sofa, il faisait pianoter ses doigts sur le revêtement de velours bleu nuit de ce dernier, impatient que l’ambiance de cette soirée atteigne des sommets. Pour une fois, le démon avait abandonné le costume trois pièces pour une tenue plus décontractée, constituée d’une chemise blanche et d’un jean, ne gardant qu’une paire de chaussures de cuir noir de son habituelle panoplie. Alors que le démon poursuivait son observation de l’activité du club, l’une de ses serveuses, sourire aux lèvres, vint spontanément lui déposer un verre de martini accompagné de son olive, sur la table basse située devant lui. C’était le genre d’attention qu’appréciait le déchu de la part de son personnel, une preuve indéniable du dévouement qu’il lui vouait.

Ce fut à ce moment qu’il reconnut l’une des clientes parmi la foule. Melody, une jeune femme qu’il avait croisée il y avait quelques temps à présent. Le sourire du démon s’aiguisa alors, se remémorant la nuit qu’ils avaient passée ensemble. Quelque peu perdue lors de cette rencontre, il avait été aisé pour l’Infortune d’Eve de se rapprocher de la jeune artiste, pour finalement la séduire. Le seul point d’ombre à ce tableau, c’était que Melody n’était déjà plus propriétaire de son âme au moment de cette rencontre, privant ainsi le déchu de la possibilité de s’en emparer. En dédommagement, Asmodée s’était donc simplement adonné à l’un de ses passes temps favoris : la perversion de la chair mortelle.

Mais la question qui à présent trottait dans l’esprit du démon était de savoir ce qui avait bien pu amener Melody à Huntfield. Or, il y avait un moyen très simple de le savoir : il suffisait de le lui demander.

« Melody … »

L’Incarnation du Péché de Luxure avait murmuré ces trois syllabes si bas que nul n’était en mesure de les entendre dans le club, ses paroles étant largement couvertes par la musique et les bruits environnant des conversations, à l’exception de l’intéressée elle-même. En effet, le déchu avait imprégné dans sa voix une part de son pouvoir tentateur, ciblant ainsi avec précision la propriétaire de ce prénom.
Ven 5 Juin - 0:11
Invité
Anonymous
Invité

L'idée de sortir n'était pas la meilleure qu'elle put avoir. Melody prenait doucement conscience de l'enfer dans lequel elle s'était perdue en arrivant à Huntfield. Pourquoi cette ville ? Elle ne savait guère, c'était simplement là que ses pas l'avaient guidé. Le destin peut-être. Mais un destin assez sadique, l'envoyant dans une ville peuplée de démons et autres fantaisies dont elle n'imaginait même pas l'existence à l'époque. Alors, se promenant dans les rues, elle regardait le ciel songeuse. La nuit était bien là, enveloppant la ville, l'embrassant de ses bras ténébreux. Il était imprudent de sa part d'être là, seule, vêtue d'une robe et d'une paire d'escarpins qui lui faisaient déjà mal aux pieds. Mais la solitude la rongeait de plus en plus, le manque la transcendait et elle ne pouvait tout simplement pas se laisser moisir au fond de son appartement. Peu lui importaient les regards, les commentaires des passants, ignorant les sifflements, elle s'enfonça dans une nouvelle rue. Le Decadencia. La comédienne en avait entendu parler au travail, club apparemment connu pour sa bonne ambiance mais surtout sa clientèle, venant des cieux comme de l'enfer ou même de la surface de la terre. C'était une mauvaise idée, mais qu'avait-elle à perdre ?

Elle se présenta face au vigile, ce dernier sembla l'analyser de haut en bas. Elle détourna le regard, ne supportant pas de se faire jauger de la sorte. Une belle jeune femme Melody, quand elle cachait ses cernes sous le fond de teint et qu'elle cernait son regard noisette de brun. Il la laissa entrer, sans surprise. Elle, elle se laissa aller dans la foule dès qu'elle pénétra les lieux. La musique, les lumières, cela fut agressif quelques minutes, le temps de s'habituer. Elle fut agréablement surprise de l'endroit, bien loin des bars dans lesquels elle trainait avant d'arrivée à Huntfield. Melody se glissa entre les gens pour atteindre le bar, après avoir fait le chemin à pied un remontant était de nécessité. Mais loin d'être comme les autres jeunes femmes présentent dans le club, la comédienne commanda un whisky sans glace. Goût qu'elle tenait de celui qu'elle avait du mal à appeler « beau-père ». Son palais avait initié un goût pour l'alcool assez jeune quand l'on sait que c'est le goût que l'on apprécie le plus tard. La serveuse fut assez surprise, son collègue quant à lui la gratifia d'un sourire admirateur. Une femme avec un verre de whisky à la main, en plus d'être rare c'est assez classe.

Alors qu'un homme qui l'avait observé depuis ses premiers pas au Decadencia l'accosta, l'esprit de Melody fut captivé par autre chose. N'écoutant pas les paroles du dragueur, elle fronça les sourcils persuadés d'avoir entendu quelque chose, quelqu'un prononçant son prénom d'une façon si enivrante qu'elle en fut assez perturbée. Son regard balaya la salle, elle était la seule à l'avoir entendu et il ne lui fallut pas longtemps pour savoir qui était l'auteur de cet appel. Ben. Même à une distance non négligeable elle reconnut l'homme dont elle avait partagé la couche durant son périple jusque Huntfield. Homme qui, lorsqu'il l'avait quitté au lendemain avait emporté quelque chose d'elle avec lui. Le vide béant qu'elle avait réussi à effacer le temps de la soirée refit surface. D'un pas lent, elle le rejoignit. Une certaine hésitation à mi-chemin la fit se stopper. Bonne comédienne elle effaça tout songe de son visage et lui sourit avant de reprendre sa route.

« Ben, quelle surprise ! » Lança-t-elle souriante.

Fausse joie alors qu'elle était troublée par le seul fait de le retrouver, d'être face à lui. Il était beau, envoûtant, assis tel un roi sur son sofa de velours, seulement accompagné de ce qu'elle devinait être un martini. Attiré tel un aimant, elle s'assit ni trop loin ni trop près de lui et posa son verre sur la table. Hésitant un instant, elle reprit la parole.

« Je veux dire, je ne m'attendais pas vraiment à te revoir un jour et encore moins ici. »
Ven 5 Juin - 15:07
Invité
Anonymous
Invité

Lorsque Melody, après avoir cherché quelques instants la source du murmure à travers la foule, croisa finalement le regard du déchu, ce dernier put percevoir sur le visage de la jeune femme toute la surprise et l’engouement de revoir cet homme. Une boisson à la main, Melody fendit alors la marée de clients en direction du démon d’une démarche posée. Pourtant, à quelques mètres de sa destination, la jeune femme s’arrêta, comme soudainement frappée par l’hésitation. Se ressaisissant, quelque chose changea sur son visage, son expression devenant soudainement beaucoup plus assurée, avant qu’elle ne reprenne sa route. Finalement, lorsqu’elle arriva à portée de voix du déchu, elle exprima toute sa surprise de le revoir dans un tel endroit, le sourire aux lèvres. Finalement, elle s’assit à côté de lui, avouant n’avoir jamais imaginé un seul instant le revoir un jour.

Cette réaction était totalement justifiée. Après tout, suite à leur première rencontre et la nuit qu’ils avaient passé ensemble, Asmodée n’avait jamais donné de nouvelle, ni même de moyen d’être recontacté. C’était la seule chose que l’on pouvait attendre d’un coup d’un soir. A la fin, chacun repartait dans ses pénates avec ce qu’il avait pu tirer de bénéfique de cette rencontre. Bien évidemment, pour le Mille et Une Fois Maudit, ce n’était pas le genre de conséquence qui le dérangeait. En revanche, pour ses partenaires, il n’était pas bien difficile d’imaginer la déception qu’ils devaient ressentir en réalisant que cette improbable rencontre faisait à présent partie du passé.

Pour un mortel, se retrouver une nouvelle fois sur le chemin du déchu devait être une expérience des plus perturbantes, un mélange d’espoir et de crainte, l’espoir de vivre une nouvelle fois cette exploration des sens, et la crainte de ressentir encore ce vide après le départ d’Asmodée.

« Le Destin reste quelque chose de bien surprenant », donna pour toute réponse le démon.

Sourire séducteur aux lèvres, le déchu n’avait pas quitté du regard la jeune femme depuis qu’elle s’était rapprochée de lui, plongeant ses iris vert-noisette dans les yeux de Melody. Effectivement, les chances pour que ces deux là se retrouvent de nouveau étaient bien rares. Pourtant, à présent, c’était chose faite, quoi que puissent en dire les probabilités. Pourtant, le déchu ne pouvait s’empêcher de se demander la raison qui avait bien pu conduire la jeune artiste à Huntfield. Etait-ce en rapport avec le pacte qu’elle avait passé, ou bien la raison était-elle toute autre ? Le plus simple pour être fixé était encore demander.

« Je ne te cacherai pas ma surprise à te retrouver également ici. Qu’est-ce qui a bien pu amener une jeune femme telle que toi à Huntfield ? Je doute que tu sois en mesure d’y trouver ce que tu cherches. »

Asmodée marqua alors une courte pose, le temps de balayer du regard les clients autour d’eux.

« Cette ville est devenue si … particulière. »
Sam 6 Juin - 0:36
Invité
Anonymous
Invité

Elle l'avait pensé comme tous les autres, quitter le lit au petit matin pour disparaître de sa vie. Départ plus difficile à encaisser que les autres. Ignorant qu'elle avait offert son corps à un démon, l'incarnation de la luxure elle-même, l'artiste pensait simplement qu'il lui avait juste davantage plus que ses quelques conquêtes précédentes. Il lui avait fait passer une nuit des plus exceptionnelle, délicieuse même. Des frissons parcoururent ses bras rien qu'en y repensant. Le regard du beau démon était difficilement supportable, mais elle tentait de le soutenir pour ne pas montrer la moindre faiblesse. S'il n'était pas resté la première fois, il ne resterait pas la suivante. Ses doigts tapotant son verre trahissaient sa nervosité. Elle n'était pas à l'aise, seule à ses côtés sur ce canapé trop grand pour deux personne. La pauvre n'avait pas la moindre idée de la personne face à laquelle elle se trouvait réellement, de la même façon qu'elle ne savait pas encore à ce moment-là que son âme ne lui appartenait plus. Le nectar alcoolisé glissa dans sa gorge et éveilla davantage ses sens. Peut-être que ça la détendrait davantage. Ben imposait une telle prestance, il avait ce regard perçant et ce sourire charmeur qui vous fait fondre en une demi-seconde.

Le destin n'était pas tendre avec Melody, fallait l'avoué il semblait presque jouer avec elle. S'il existait une quelconque entité le représentant présent à Huntfield elle aurait bien aimé le rencontrer pour savoir ou était le problème qu'il avait avec elle. Certains avaient surement des soucis plus graves qu'elle, mais elle était dans sa bulle, son monde hanté par le manque de la famille et la peur des journalistes. Ben la sortit de ses songes, partageant la curiosité de la comédienne quant à leurs retrouvailles. Ce qu'il dit la touche, de plein fouet, comme si il savait, alors elle fronça les sourcils. Ils avaient été intime physiquement seulement, elle n'avait pas souvenir de lui avoir vraiment parler d'elle.

« Je... Je ne sais pas à vrai dire. Ça c'est un peu fait tout seul. Au moment de notre rencontre j'étais un peu perdue, mon voyage m'a emmené jusqu'ici. Cette ville n'est pas particulière, elle est pire que ça, souvent je me demande pourquoi je ne suis pas encore reparti. » lui répondit-elle alors, vague quant à sa drôle de rencontre avec la femme qui au final l'avait mené ici.

Ignorante qu'elle était, stupide en plus. Quel humain un tant soit peu réfléchi resterait ici alors qu'il n'était pas sur de se balader dans les rues. Mais quelque chose la retenait dans cette ville, au fond elle savait qu'elle obtiendrait les réponses à ses questions ici. Elle balaya la salle du regard un instant, échappant au regard de l'incarnation, observant la clientèle frivole du club. Melody était intriguée par le fait que l'espace dans lequel ils se trouvaient ne sois occupé que par eux. Il pouvait accueillir au moins cinq à dix personnes, comme un espace VIP. Elle réalisa enfin qu'elle était surement en présence de quelqu'un d'important ici, un habitué peut-être.

« Mais toi, que fais-tu ici ? » Elle marqua une pause accompagnée d'une nouvelle gorgée de whisky. « Tu es du coin . Ça ne gêne pas que je sois ici . Je veux dire, ça a tout l'air d'être un coin VIP et je ne suis pas sure d'avoir encore ma place dans ce genre d'endroit... » Elle finit sa phrase d'un petit rire, comme pour détendre l'atmosphère.

Elle sentait certains regards se poser sur eux. Des yeux curieux, intrigués par le « couple » qu'ils formaient. Après tut qui était-elle pour trôner aux côtés du patron du bar ? Qui était-elle pour lui parler avec tant de légèreté ? Melody n'était personne et elle ne savait qu'il était quelqu'un, alors elle lui parlait comme si de rien n'était, cachant son mal aise derrière son talent de comédienne. Refoulant la folle envie qu'il la prenne dans ses bras à nouveau, qu'il caresse sa peau, la regarde dès ses yeux langoureux, comme il l'avait fait autrefois le temps d'une nuit. Quel sentiment étrange que cette obsession, que ce manque qu'il avait fait naître en elle. Il lui fallait un autre verre avant que sa tête n'explose de toutes ces étranges sensations qu'il faisait naître en elle. Ce n'était pas humain.
Sam 6 Juin - 18:53
Invité
Anonymous
Invité

Melody soutenait le regard du déchu autant que cela lui était possible, arborant un visage détendu. Pourtant, le tic nerveux de ses ongles cliquetants sur son verre trahissait une certaine nervosité. La jeune femme ne faisait pas exception à la règle. Rares étaient les mortels qui pouvaient se venter d’être insensibles à l’aura d’Asmodée, et cette jeune femme ayant déjà succombé à la Tentation par le passé, elle était une cible toute désignée. Ainsi, la première solution que trouva Melody pour tenter de dissiper son malaise fut de boire une gorgée de son whisky, dans l’espoir que l’alcool détendrait son esprit et l’aiderait à oublier l’excitation de ses sens. Malheureusement, c’était jouer le jeu du démon que de s’enivrer, rendant la psyché plus malléable et sensible aux atours du Gardiens des Secrets Honteux, amoindrissant la vigilance que prônait l’instinct de survie. Alors qu’elle commençait à partir dans ses pensées, la question du déchu l’extirpa soudainement de ses réflexions, la ramenant à la dure réalité. Prise de cours, elle peina quelques secondes à rassembler ses idées pour ensuite les exprimer.

Comme le déchu s’y était attendu, Melody était arrivée à Huntfield bien malgré elle, au détour de son voyage, et à présent qu’elle était ici, quelque chose semblait à retenir. Devant une telle explication, Asmodée haussa un sourcil, son intérêt soudainement mis en appétit. Cette ville n’avait rien d’ordinaire, et le hasard n’y avait pas sa place. Si cette jeune femme avait été menée jusqu’ici au gré de son aventure, alors, c’était pour une bonne raison, le fait qu’elle ne parvienne pas à en repartir avec facilité prouvant d’avantage que Mademoiselle Fair aurait tôt ou tard un rôle à jouer avant la Fin.

La jeune femme observa alors le club autour d’elle, ainsi que la clientèle du soir. Réalisant très certainement le confort et l’espace peu commun dont elle jouissait avec son interlocuteur dans ce genre d’endroit, elle tira rapidement quelques conclusions quant à la position que devait surement détenir Asmodée dans ce lieu. Afin d’en avoir le cœur net, elle demanda alors ce que Ben faisait ici, et chercha à s’assurer qu’elle ne le dérangeait pas par sa présence. Devant cette marque de délicatesse, le démon ne put retenir un petit rire d’affection.

« Pour tout te dire, je suis le propriétaire du Decadencia, commença Asmodée en se penchant légèrement vers la jeune femme. Et rassure-toi : nous ne sommes pas dans un carré VIP, et ta présence ne me dérange absolument pas. Seul un imbécile pourrait être dérangé par la présence d’une si jolie personne. »

Voyant que le malaise de Melody persistait malgré tout, cette dernière cherchant à trouver une certaine réassurance autour de son verre vide qu’elle tenait à deux mains, Asmodée fit commander une nouvelle boisson pour elle en faisant un signe de la main, sans pour autant quitter du regard son invitée. Dans les instants qui suivirent, un nouveau verre fut apporté à la jeune femme, déposé sur la table basse.

« Aucune inquiétude. Nous sommes amis après tout, lui dit-il d’un ton mielleux. Commande ce que tu souhaites, ce sera offert par la maison. Après tout, en venant ici, j’imagine que tu avais en tête de t’amuser … ce serait dommage que le Decadencia ne te comble pas. »

Se penchant d’avantage vers Melody, le déchu vint se placer joue à joue avec elle. A cette distance, les effluves surnaturelles que l’Avatar de la Luxure dégageait, ne manqueraient pas d’affecter l’odorat de la jeune femme, lui rappelant une odeurs si chère et appréciée. Dans un même temps, il plaça délicatement une main dans le dos de l’artiste.

« Ici, tous tes désirs peuvent être assouvis, lui murmura-t-il au creux de l’oreille. Pour cela, il te suffit simplement de demander. »

S’écartant de nouveau, Asmodée se calla dans le fond du sofa, ôtant par la même occasion sa main qu’il replaça sur le haut du dossier. Posant une nouvelle fois son regard dans les yeux de Melody, il lui adressa son éternel sourire libertin.

« Alors ? Une envie hédoniste particulière ? Un désir spirituel ou intellectuel précis ? », reprit-il de son timbre enjôleur.

Car dans l’antre d’Asmodée, rares étaient les questions qui restaient sans réponse et les problèmes qui ne trouvaient de solution … tout autant que les soifs qui demeuraient inassouvies.
Dim 7 Juin - 19:56
Invité
Anonymous
Invité

Il suivait le moindre de ses mouvements, mais elle ne s'en rendait pas compte. Il maitrisait parfaitement la situation et elle se trouvait tel un patin entre ses doigts agiles de manipulateurs. Comment en était-elle arrivée là ? Ha oui le destin. Il lui avait fait rencontrer cet étrange personnage, cet homme au regard de braise. Et Melody, faible qu'elle était face à cette créature, rentrait à corps perdue dans son jeu. Là face à ce qu'elle apprenait à étée le patron du club, qui la rassurant à propos de l'espace, se prêta à un jeu de séduction qu'elle connaissait pourtant bien. Ses Joux rougirent, lui il lui faisait de l'effet lorsque ce genre de paroles s'écoulait de sa bouche. Mais elle était tant hypnotisée par son regard qu'elle ne fit pas attention au verre plein qui remplaçait celui qu'elle avait vidé quelques minutes plus tôt. Elle en boit même une nouvelle gorgée, comme si jamais il n'avait été vide. On ne fait pas face à ce genre de situation, on la subit, sans pour autant en souffrir. Car le seul fait de se retrouver face à lui, en écartant la gêne, la faisait revivre. Le vide se combler de le voir s'intéresser à elle. Folle. Combien d’autres s'était perdue dans une autre dimension à cause de son charme tentateur ? La comédienne s'en fichait, il n'y avait qu'elle a ce moment même. Aucune autre femme ne captivait son attention. Elle pouvait se contentait du mot « ami » si elle était la seule qu'il regardait de cette façon. Ignorante.

« Des collègues m'en avaient parlé, je ne suis pas déçue. Merci beaucoup Ben, mais ne te sens pas obligé... » Sa politesse n'a aucune limite, ayant sans arrêt peur de gêner. «  Quoique je ne suis pas sure de faire un énorme trou dans tes bénéfices quand je vois le monde qu'il y a ! » Elle rigola doucement, mais s'étrangla vite en le voyant s'approcher.

Pourquoi faisait-il ça ? Souhaitait-il vraiment qu'elle lui saute dessus . Les mots qu'il prononça furent hachés à ses oreilles par cette délicate odeur qui chatouilla son nez, par cette proximité faisant battre son cœur. Melody n'avait été dans cet état qu'une seule fois auparavant, en sa présence. Ce n'était pas humain, mais l'artiste était bien trop perturbé pour s'en rendre compte. Elle regretta jusqu'à sa robe dos nue en sentant la chaleur de sa main sur son dos. Elle aurait pu fondre sur place tellement avait chaud, mais il était impossible pour elle de faire le moindre geste ou même de s'éventer. La frustration la réveilla alors qu'il s'écarta d'elle et le mot « désir » raisonna longuement dans sa tête embrumée. Elle resta muette quelques minutes de plus et manqua de finir son deuxième verre d'une traite. Non elle devait se reprendre, penser sainement, ne pas retomber dans les filets du démon. Espoir vain. Il pouvait faire ce qu'il voulait d'elle depuis qu'il avait croisé pour la première fois son regard.

« Je... J'en ai aucune idée. » Elle ne le regardait plus, fixant le liquide dans son verre. « Essaierais-tu de me saouler à fin d'en apprendre plus sur moi ? » C'est un regard suspicieux qu'elle lança alors sur lui, penchant légèrement la tête sur le côté à la manière d'un animal interloqué.

Vil moyen de détourner la conversation. Des désirs ? Melody n'était plus sure d'en avoir d'autres que de retrouver sa famille. Elle culpabilisait quand elle s'accordait du bon temps plutôt que de les rechercher activement. Terri. Elle n'avait même pas pris la décision d'aller la voir. La peur de l'abandon à nouveau. Et si sa véritable famille ne voulait pas d'elle . S'ils la rejetaient, serait-elle seule au monde jusqu'à la fin de ses jours ? Ses pensées étaient négativement obstruées, elle en oublier presque les sensations que lui avait procurées Ben quelques minutes plus tôt. Melody secoua la tête, évacuant ce mal qui l'a rongé.

« J'ai bien peur que le plus grand désir qui me tiraille me mène droit en enfer... » Elle n'avait pas idée de la justesse de ses paroles. « Mais cessons un peu de parler de moi, ça me met mal à l'aise... Enfin plus que je ne le suis déjà. » Avoua-t-elle sans raison, surprise même.

Sa descente eut raison du deuxième verre de whisky. Elle se sentait encore lucide et tentait de ne pas se laisser aller à ce sourire accroché au visage de son interlocuteur. Faisant preuve d'une fausse assurance, la comédienne se rapprocha légèrement et s'accouda au dossier.

« Dis-moi plutôt, quand t'a pris l'idée d'ouvrir un tel club ici ? Et tu ne t'inquiètes pas à l'idée qu'une altercation entre anges... et démon... » Ces mots ont du mal à sortir de sa bouche, ayant encore du mal à se faire à l'idée du paranormal. «... saccage ce si charmant endroit ? »

Elle n'a aucune idée de sa crédibilité... Surement proche du zéro. Elle sent encore son souffle chaud contre son oreille et des flash-back de leur première nuit lui revient. Discrètement elle entreprit alors des exercices de respiration qu'elle faisait avant de monter sur scène. C'était sa dernière solution avant de sombrer dans ce regard empreint de luxure.
Lun 8 Juin - 4:00
Invité
Anonymous
Invité

Face à l’attitude et aux paroles du déchu, le trouble de Melody se faisait croissant, tous ses sens saturés de désir. Chaque mot choisit par le démon avait pour objectif d’entretenir cette état chez la jeune femme, chaque contact, chaque mouvement de l’Avatar de la Luxure était méticuleusement exécuté pour plonger la mortelle dans cet état d’obsession. Un instant, elle soupçonna Ben de chercher à l’enivrer pour lui soutirer des informations. Devant ce soupçon, Asmodée laissa échapper un léger rire amusé.

« Dois-je en conclure que tu cherches à cacher quelque chose ?, demanda-t-il avant de boire une gorgée de son verre. Après tout, nous avons tous nos petits secrets. »

Melody sembla alors se plonger dans une forme de mélancolie, la peine venant assombrir les traits de son visage. Sans doute les paroles du démon avaient-elles fait ressurgir de pénibles souvenirs chez elle. Puis, avec une voix culpabilisée, elle déclara que son souhait le plus cher ne pourrait que la damner. Devant de tels propos, le sourire du déchu se figea. N’avait-elle donc pas conscience que c’était déjà chose faite ? Son étant marquée, lorsque l’échéance qui lui avait été accordée arriverait à son terme, alors la jeune femme serait expédiée en Enfer, que ses désirs soient assouvis ou non. Mais rapidement, l’artiste fit dévier la conversation, avouant être mal à l’aise de parler d’elle ainsi.

Comme pour se donner du courage, elle termina son deuxième verre, puis, se rapprocha légèrement du déchu. Visiblement, elle avait décidé qu’à présent, c’était au tour de Ben de parler de lui. Ainsi, elle lui demanda quand est-ce qu’il avait bien pu être motivé pour monter une telle entreprise, notamment à Huntfield, où un éventuel conflit entre créatures de différents partis pouvait éclater à tout moment et ruiner tout ce club. Amusé par la tactique de la jeune femme, le démon la laissa faire, l’observant avec une forme d’affection.

« J’ai ouvert ce club il y a un peu plus d’un an maintenant, expliqua-t-il. Le monde de la nuit était très peu développé à Huntfield à ce moment là. C’était une opportunité à ne pas rater. Tout le monde a besoin de s’amuser, qu’importe le prix. Il y avait là tout un business à saisir. »

A son tour, le démon s’approcha légèrement de son invitée, avant de poursuivre.

« Mais l’idée de travailler dans l’univers de nuit et de la fête remonte à très longtemps. En fait, je crois qu’étant plus jeune, j’aurai aimé pouvoir m’amuser dans un endroit comme celui-ci … mais mon père était du genre strict, si bien qu’il ne nous autorisait pas ce genre de distraction. »

Se calant de nouveau dans le fond du sofa, Asmodée réinséra une certaine distance entre Melody et lui, sans toutefois la quitter du regard.

« Quant au risque d’éventuels débordements … crois-moi. Personne ne s’y risquera ici, qu’il soit ange, démon ou tout autre. Ils ont tous besoin d’un endroit pour souffler … et c’est ce que je leur offre. Bafouer la neutralité de ce club, leur vaudrait avant toute chose le courroux de leurs semblables. »

L’autre raison qui rendait ce genre de désagréments peu probables, était surtout le fait que les anges n’étaient pas vraiment friands de ce club, ne s’y rendant qu’exceptionnellement. Trop intègres, il semblait bien que l’ambiance légère de Decadencia n’était pas à leur goût. Mais le déchu soupçonnait également chez eux une crainte de succomber à la corruption du maître des lieux.

« Mais … revenons-en à cette histoire de désir qui risque de te condamner à l’Enfer, renchérit le démon. Ce n’est pas une phrase que l’on balance à la légère ici … Alors, qu’est-ce qui pourrait être à ce point innommable pour mériter une telle sentence ? »

A présent accoudé au dossier du sofa, Asmodée reposa sa tête sur sa main, continuant de fixer avec intensité Melody, et de lui sourire.
Mar 9 Juin - 0:37
Invité
Anonymous
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Des secrets... à Huntfield personne ne savaient, à son plus grands bonheurs, qu'elle avait été une star naissante et que les paparazzis s'étaient fait un plaisir de la descendre quand elle avait annoncé sa pause. Melody acquiesça simplement de signe de tête et d'un petit sourire qui se voulait mystérieux. Elle se re concentra et écouta l'histoire du Decadencia. Elle voulait en savoir plus sur lui que son statut et son prénom...elle ne connaissait même pas son âge en y réfléchissant bien. Alors il lui parla de la naissance du club, de son envie de travailler dans ce monde depuis les interdictions de son père. Les jeunes appréciaient de sortir et prendre leur indépendance assez tôt. Melody n'avait pas été de ce genre, passant ses soirées au théâtre ou à s’entraîner... ou sagement à la maison avec des amis. Ses escapades nocturnes avaient commencé plus tard, vers ses 22 ans, avec des collègues ou amis.  

Il s'était rapproché d'elle tout en parlant. Sa méthode marchait-elle ? Il ne semblait pas vu qu'il prit de nouveau des distances après avoir fini sa première tirade. Il jouait avec elle, si habilement. Il était le meneur et elle se perdait dans le fond de ses yeux. Melody se sentit rassuré de ses paroles, malgré la curiosité qui l'avait poussé à venir dans cet endroit, elle se sentait inquiète entourée d'une panoplie de potentielle créature. Mais tout semblait se dérouler comme dans n'importe quel autre endroit, alors elle décida de croire en ses paroles et de se laisser aller.

« Félicitation, c'est une sacré affaire que tu a monté.» Lui au moins était allé jusqu'au bout.

Elle ne savait pas qu'il aurait mieux fallu partir, loin de ce club, de cette ville. Pourtant quelque chose la retenait, si elle quittait Huntfield, quelque chose lui manquerait, sa vie n'aboutirait pas. C'était dur, bien plus dur qu'elle ne l'aurait pensé, elle coulait de plus en plus profond sans jamais avoir l'impression de pouvoir s'en sortir. Elle se donnait l'apparence d'une jeune femme des plus classiques alors qu'elle avait du mal à sortir d'une pseudo dépression. Et comme si ça ne suffisait pas, Ben revenait à l'attaque sur ce fameux désir qui la consumait. La comédienne fronça les sourcils et prit l'Initiative de recommander un verre elle-même.

« Enfin, c'est une façon de parler tu vois ? » elle se stoppa et comprit enfin que sa tournure de phrase pouvait être très mal interprété vue le contexte dans lequel ils se trouvaient. « En enfer... Parce que ça me rend folle en fait. C'est sortie tout seul, j'ai du mal à me faire à l'idée qu'il y a vraiment un enfer et un paradis, tout ça... C'est tellement abstrait à mes yeux. » s'expliqua-t-elle.

Pour la première fois depuis son arrivée à Huntfield elle allait raconter la raison de sa présence. Encouragée par le troisième whisky, elle se mit dans une position plus confortable, croisant ses jambes et s'adossant au dossier. A vrai dire elle s'était tenu droite jusque-là et son dos commençait à la faire souffrir. Soufflant un grand coup elle entreprit alors de lui raconter le pourquoi du comment.

« Je vais te faire l'honneur d'être le premier au courant à Huntfield. » Elle rigola, avala une gorgée de whisky et reprit. « Je vivais à Redmund et j'ai développé une passion pour le théâtre. Tout allait bien dans les meilleurs des mondes, j'allais surement devenir célèbre. Mais j'ai décidé de faire une pause, la célébrité ne m'intéressait pas tant que ça tant que je pouvais pratiquer mon art favori. Ça n'a pas plu à ceux qui croyaient en moi et ils sont allés fouiller là ou même moi je n'avais jamais eu de doute. » Elle s'étrangla. C'était dur pour elle de tout lâcher comme ça.

Melody serra son verre entre ses mains. Le mensonge. Ça la rebutait, la dégoûter... Pourtant elle jouait aussi à ce jeu, mentant sur son passé, souriant pour ne pas montrer à quel point la blessure était profonde. Et il y avait Ben, aussi nocif pour elle que tout le reste. Elle se pinça l'arrête du nez et se décida enfin à continuer.

« Ils ont ressorti que mon talent était inspiré de la tristesse d'un père inexistant, pour te citer exactement. Ça n'a pas pris longtemps avant que ma mère ne m'explique que celui que j'avais appelé papa toute ma vie n'était pas mon père biologique. Ma vie s'est révélée être un mensonge. » L'artiste glissa ses doigts aux coins de ses yeux empêchant des gouttes salées de sans échappé. Bizarrement elle se sentait mieux d'en avoir parler. « Je cherche mon véritable père, ma véritable famille, mais j'ai peur d'être rejeté, ça m'obsède Ben. Ça m'obsède. »

Le whisky brula sa gorge à nouveau, elle fit de son mieux pour se reprendre, enfoncée dans le sofa. Cela pouvait paraître stupide comme histoire, mais elle avait rendu Melody fragile, elle avait détruit son assurance et sa conception du bonheur. Son regard se replongea dans celui de Ben, il ne l'avait pas lâcher une seconde tout comme elle l'avait fait lorsqu'il lui avait parler du club. Parler de la sorte lui avait fait retrouver une sorte de lucidité.

« Je ne devrais pas t'ennuyer avec mes tracas... Mais c'est bizarre... » Elle se mit en avant sur ses genoux, quittant le confort du dossier. « C'est comme si, même si ce n'est que la deuxième fois que l'on se voit, tu me mettais particulièrement en confiance et mal à l'aise à la fois. J'ai jamais parlé de ça à quelqu'un auparavant.» Sauf la femme avec qui elle avait passé un pacte à son insu.
Ven 12 Juin - 0:10
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Durant les explications du déchu, Melody sembla boire chacune de ses paroles, ce qui n’avait rien d’étonnant à dire vrai. Ainsi était le Représentant de la Concupiscence en ce monde, une créature forçant la subjugation dans un objectif des plus égoïstes : être apprécié et désiré par les autres. Conséquence d’un lointain passé qui avait laissé ses douloureuses cicatrices, cette attitude était une forme de revanche sur son Père, qui prenait pour cible l’humanité. Ainsi, Asmodée espérait nuire au Créateur au travers de ses derniers rejetons, les humains. Certains y voyaient là de la lâcheté. Mais pour le Démon du Péché de Luxure, c’était simplement un moyen comme un autre. Alors si en plus, cela offrait une occasion de s’amuser, il aurait été dommage de se priver.

Après avoir félicité le démon pour le travail qu’il avait accompli avec ce club, Melody s’expliqua sur ses propos au sujet de l’enfer qui lui serait propos cause de ses désirs les plus profonds. D’après, cette tournure de phrase était plutôt due à une habitude de langage, le fait qu’Enfer et Paradis soient des réalités lui étant encore difficile à appréhender et à intégrer. Pourtant, la jeune femme s’était sentie obligée de commander un troisième verre avant de répondre, comme pour trouver le courage ou l’inspiration de se dévoiler, ce qui sembla être efficace. Plus détendue, Melody s’installa plus confortablement sur le canapé avant de révéler la part d’ombre de son histoire.

Ainsi, la jeune femme était-elle promise à un avenir brillant … mais à un avenir bâtit sur un mensonge. Lorsque ce dernier éclata au grand jour, alors le rêve tourna au cauchemar. Ainsi, Melody avait dû tout abandonner, fuyant cette vie illusoire. A la recherche de son véritable père, dont elle ne savait rien, elle avait sillonné le pays, pour finalement arriver à Huntfield, avec la crainte d’être rejetée le jour où elle trouverait celui qu’elle cherchait.

Le rejet … en entendant cette angoisse de la part de son invitée, la gorge du démon se resserra. Ainsi, ces deux là avaient quelque chose en commun : la peur de ne pas être accepté par un père jusque là absent. Les dents serrées, Asmodée conserva le silence, se contentant simplement d’écouter Melody poursuivre son récit.

Soudain, la jeune femme sembla se ressaisir, forçant le déchu à faire de même. Elle s’excusa de son déballage sentimental et confessa trouver étrange de ressentir cette insaisissable confiance qu’elle éprouvait en présence d’un homme qu’elle n’avait finalement rencontré qu’à deux reprises.

« Aucun souci, répondit le déchu. Je comprends même plus que tu ne peux l’imaginer. L’absence d’un père est une expérience qu’aucun enfant ne devrait connaitre. »

A la mention de ce désagréable souvenir, Asmodée réagit en buvant une nouvelle gorgée de son verre, tel un reflexe dicté par son vaisseau. Puis, se forçant à regagner son sourire doucereux, il chassa ces inconfortables pensées.

« Ainsi donc, je te mets … mal à l’aise, dit-il avec amusement en reprenant les mots de Melody. Il n’y a pourtant aucune raison à cela. Après tout, d’une certaine manière, nous pouvons dire que nous sommes … intimes, non ? »

En même temps qu’il venait de poser cette question, Asmodée dégagea avec délicatesse une mèche de cheveux du visage de la jeune femme, effleurant au passage la joue de cette dernière. Il avait pour l’occasion plonger avec une nouvelle intensité son regard dans celui de Melody, tout en dévoilant une dentition immaculée et parfaitement alignée au travers d’un sourire séducteur.
Dim 14 Juin - 4:23
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Elle n'avait plus les mots pour décrire les choses. Elle essayait de sortir de sa peau pour se mettre dans celle d'un autre personnage, mais la comédienne ne s'était jamais retrouvé dans le rôle d'une demoiselle éperdument envoûté par... par qui que ce soit. Et chaque fois qu'elle reprenait, il lui faisait face avec ce sourire dont lui seul avait le secret, sans parler de ce regard qui l'a brulé littéralement de l'intérieur. Comment une simple mortelle pouvait seulement faire face à ça ? Melody avait eu les malheurs de croiser une seule fois sa route et s'en était fini d'elle. Viles créatures que sont les démons, elle n'était qu'une victime de plus de tant de maléfice. Ou était donc son ange gardien ? Nulle part, nulle protection pour elle. Seul le courroux d'un démon qui avait décidé de jouer avec elle. Il était bien meilleur qu'elle a la comédie, mais trop peu consciente, Melody ne pouvait pas l'en féliciter.

Il y a ce point qu'il rappela, un point commun entre eux. Si le père de Ben n'avait pas semblé être des plus plaisants, celui de la belle n'avait pas été présent. Peut-être cela avait touché le démon . Melody ne l'avait jamais vue aussi dérouté, le mot est un peu trop fort, que lorsqu'elle lui avait raconté son histoire. Et c'était comme s'il l'avait digéré d'une gorgée de martini. Elle se demanda s'il était parfait, en plus d'être doux, bon amant, délicat et gentleman, il était compréhensif. Il ne manquait plus à Ben de se montrer drôle et il deviendrait officiellement l'homme parfait. Il y avait anguille sous Roche, elle le savait, mais laissait cette idée dans un coin de sa tête, profitant de l'instant qu'elle partageait avec celui qui devenait peu à peu une obsession.

La conversation dévia nouveau, revenant vers le malaise de la comédienne. Il se rapprocha dangereusement, un peu trop, mais jamais assez. Ses mots déversèrent un flot de souvenirs, ancrés dans sa tête pour toujours. Elle voudrait que sa main ne fasse pas que l'effleurer, elle voudrait la retenir contre sa Joux pour en sentir la chaleur. Elle se noya une énième fois dans ses yeux, perdant les mots qu'elle voulait lui répondre. Que des pensées, souvenirs lui faisant monter le rouge aux joux. Comment oublier de si torrides moments ? Melody ne tiendrait pas longtemps face à lui, plus l'alcool se répandait dans ses veines et plus elle contemplait Ben, son esprit divaguait. La situation était proche de celle de leur première rencontre, à la différence qu'elle avait mis moins de temps avant de céder à sa charmante compagnie. Mais ne le contexte n'était plus le même, revoir un coup d'un soir n'était pas le genre de moment où l'on se serra joyeusement dans les bras pour des retrouvailles.

« Certes... Mais je t'ai pensé assez galant pour au moins partagé un petit déjeuner le lendemain... » Une moue s'afficha sur son visage, elle ne l'aurait pas retenue, un coup d'un soir le reste. Pourtant il y avait ce vide, normalement ça n'arrivait pas. « Mais je suppose qu'un homme, un patron, tel que toi doit souvent être occupé... » bien sûr, détourner une fois de plus la conversation...

Mais c'était un reproche, non dissimulé, de la déception que toute fille ressente en se levant dans un lit vide le matin. Lit précédemment occupé par les meilleurs des amants. Elle aurait aimé au petit matin partager un café, échanger quelques mots et tout bêtement le remercier. Melody porte ses mains à ses Joux, en plus d'être probablement roses, elles brûlaient. Comment éteindre ce feu qu'il avait allumé en elle ?

« Mais... essaierais-tu de me séduire encore ? » Cette question était franche au possible, elle leva le doigt vers la bouche dudit séducteur. « Avec ce sourire-là, ce sourire ravageur... » L'alcool amener avec ses premiers effets, la franchise. Elle était lucide, mais au point ou elle en était, elle n'avait plus rien à perdre. Bien plus là-bas elle rajouta, comme pour se parler elle-même. « Il semblerait que ça marche. »

Son regard se posa sur le verre. Elle se convainc d'arrêter de boire en se rendant compte que celui de Ben avait à peine diminué depuis le début de ces charmantes retrouvailles. Lui n'avait pas besoin de quoi que ce soit pour avoir cette confiance qui le caractérisait. Elle s'enfonça à nouveau dans le sofa, les yeux toujours ancrés dans ceux du démon. Voilà qu'elle marquait elle-même la distance, par peur de succomber trop vite, ou plus vite que prévu. Melody voulait lui montrer qu'elle pouvait résister, un au minimum, à ce qu'elle pensait être le simple sex apeal d'un homme, mais malheureusement pour elle, c'était l'incarnation de la luxure et ce n'était vain que de combattre l'attirance qu'elle avait pour lui.

« Qu'est-ce qui pousse un homme comme toi à s'intéresser, si je peux me permettre, à une femme comme moi ? » Elle ne s'était jamais trouvé particulière par rapport à d'autres, alors susciter l'attention d'un tel homme l'interrogé et lui permettait de penser à autre chose... Après tout il l'avait appelé quand il l'avait vue dans le bar, d'une façon étrange d'ailleurs, elle n'y avait pas même pas fait attention, surprise de le revoir. Il aurait pu la laisser, seul au bar... Il ne l'avait pas fait.
Sam 4 Juil - 2:11
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Le rapprochement qu’effectua Asmodée plongea une nouvelle fois la jeune artiste dans la confusion. Son regard, ses paroles … son contact, tout ceci éveillait en elle un désir de plus en plus difficile à réprimer. Les joues rosies, Melody tentait malgré tout de garder contenance, alors qu’en même temps, les effets désinhibants de l’alcool commençaient à faire leur œuvre. Un air boudeur sur le visage, la jeune femme avoua sa déception d’avoir trouvé son lit vide le matin qui avait suivi leur rencontre. Toutefois, elle concéda qu’une personne de l’envergure du déchu avait sans doute d’autres obligations que de satisfaire une jeune femme, n’oubliant pas de préciser qu’un coup d’un soir n’était en rien un gage d’avenir. Devant cette révélation, l’Avatar de la Luxure continua de sourire, amusé de cette dépendance qui était déjà née chez Melody, en seulement une soirée.

L’artiste posa alors un doigt sur les lèvres du démon, lui demandant s’il cherchait à la séduire une nouvelle fois, précisant qu’avec cette bouche là, c’était comme gagné d’avance. En effet, était-il nécessaire au déchu de faire le moindre effort pour faire succomber la jeune humaine sous son charme ? Le sort était presque déjà scellé, pas uniquement parce que l’Infortune d’Eve était une créature tentatrice, mais également, parce que Melody elle-même, aspirait très certainement au fond d’elle à se laisser séduire par le danger.

Jetant un regard rapide aux deux verres, Mademoiselle Fair, se calla alors dans le fond du sofa, comme pour marquer une volonté de ne pas tomber une nouvelle fois sous le charme de son interlocuteur. Asmodée apprécia intérieurement l’effort, aussi futile soit-il. Les personnes avec du caractère étaient toujours plus intéressantes à ce petit jeu que les créatures les plus dociles. Ici, il existait un challenge tout relatif, alors que dans d’autres conditions, le jeu était trop facile, sans intérêt … et peu excitant.

Du fond de la banquette, Melody demanda alors avec un air joueur, et légèrement enivré, qu’est-ce qui avait bien pu attirer Ben chez elle. C’était une question récurrente chez les cibles du Mille et Une Fois Maudit, ces dernières ne parvenant pas à comprendre comment un individu de sa trempe pouvait ne serait-ce que poser un regard sur elles. A ses côtés, la grande majorité des mortels semblaient soudainement frappés d’une forme de dévalorisation de leur estime de soi.

Avant de répondre, Asmodée termina son verre, laissant encore quelques secondes s’écouler avant de résoudre ce mystère.

« La véritable question devrait être, qu’est-ce qui devrait rendre ceci impossible ?, commença-t-il tout en souriant alors qu’il reposait son verre. En t’écoutant, j’ai l’impression que tu t’en sens indigne … mais au nom de quoi ? »

La voix du déchu était tel du velours, son ton se faisant de plus en plus intimiste. Avec un surprenant mélange de rapidité et de délicatesse, Asmodée se rapprocha de la jeune femme, glissant sur la banquette jusqu’à se retrouver juste à côté d’elle.

« C’est pourtant tout l’inverse, poursuivit-il alors qu’il déposait avec douceur une main sur l’un des genoux découverts de Melody tout en plongeant son regard dans le sien. Je vois en toi plus qu’un physique … je vois quelque chose de spécial. »

Sans ôter sa main, ni même quitter des yeux la jeune femme, Asmodée s’était penché avec minutie vers elle, jusqu’à ne laisser que quelques centimètres les séparer.

« Et si c’était à refaire … je n’aurai aucune hésitation, Melody. »

Spoiler:
Dim 12 Juil - 17:45
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La demoiselle se refusait de boire davantage et tenait à garder le peu de concentrations qu'il lui restait. Rien n'était facile ce soir-là, le contexte en lui-même était gênant et elle devait faire preuve de beaucoup de bonne volonté pour ne pas à nouveau se laisser séduire aussi vite. Mais tous les événements avaient usé l'humaine qui, confronté à l'attention que lui portait Ben, se sentait mieux. Pourtant Melody ne pouvait cesser de penser qu'il était bizarre qu'un homme bien dans sa vie, charmant et patron puisse s'intéresser à elle, simple et banale personne dont la plus grande qualité était seulement d'être bonne comédienne, talent qui disparaissait à la présence du démon. C'était donc une situation difficilement contrôlable pour l'artiste.

Melody fit tenter de lui exposer sa façon de voir les choses quand il lui répondit qu'il n'y avait pas de raison à ce qu'elle ne l'attire pas. Son regard balaya la foule ou elle put faire une longue liste de femmes qu'elle trouvait bien plus jolie et attirante qu'elle. Mais elle savait bien une chose, faire ce genre de remarque n'était qu'un appel aux compliments peu subtil. Elle ne souhaitait pas ça. Elle voulait comprendre. Ses yeux rencontrèrent de nouveau ceux de Ben car il se rapprocha d'elle. Il y avait de la surprise sur le visage de l'humaine, il fallait donc qu'elle s'éloigne pour que lui l'approche. Elle compara ce jeu à celui du chat et de la souris, sachant pertinemment qu'elle était condamnée à rester la souris jusque-là fin de ses jours. Incapable de répondre à ses questions, Melody se contenta de le regarder, muette et envoûtée. La main sur son genou la fit frissonner, comme si la chaleur transperçait son corps jusqu'à chacune de ses extrémités. Ce n'était pas normal. Peu importe c'était si agréable.

Elle se sentait vraiment spéciale quand il lui disait ça. Comme une chose précieuse qu'il chérissait comme personne ne l'avait jamais fait. Dans ses mots elle voyait l'illusion d'une tourmente de sentiments qui la prenaient aux tripes. Melody ne maîtrisait rien, même les mots sortaient avec difficultés, bien plus qu'à leur première rencontre.

« J'aimerais vraiment... savoir ce que c'est... » murmura-t-elle les yeux brillants « Je n'ai jamais rien vu de spécial en moi... » un appel, une plainte. Elle voulait qu'il lui montre ce qu'il trouvait de spécial en elle.

Le souffle chaud sur ses lèvres provoqua une nouvelle vague de frisson. Tel un aimant elle était attiré par ces lèvres tentatrices. Melody ne souhaitait que plaquaient les siennes contre, mais dans une dernière tentative elle se retint, n'entendant qu'un mot dans les paroles. Melody. De la même façon qu'il l'avait appelé un peu plus tôt. La proximité rendit l'attraction encore plus forte. Comme si la pièce se vidait autour d'eux. Elle ne voyait plus que lui. Il ne restait plus que quelques millimètres entre leurs lèvres quand elle reprit la parole.

« Personne... n'a jamais prononcé mon nom de... de cette façon... » un nouveau murmure coupé d'une respiration haletante. Son cœur battait plus vite que jamais, elle brûlait de l'intérieur et ce vide qu'elle ressentait était rempli d'une douce chaleur.

Elle est ne sut pas d'où lui vint la force de le faire, mais avec douceur et timidité elle posa finalement ses lèvres contre les siennes. Melody ne fit plus attention à tous ces gens qui les observaient peut-être, ni à la serveuse qui passait par là au cas où elle voudrait un énième verre. Ce baiser éteignit la flamme de la frustration d'être loin de lui depuis tout ce temps et ralluma l'étrange sentiment de dépendance qu'elle éprouvait pour Ben. Alors elle resta quelques secondes immobile, profitant de ce chaste baiser, de cette agréable sensation. C'est aussi d'elle-même qu'elle mit fin à cette proximité, reculant légèrement son visage.

« Je... Je crois que je ne peux vraiment pas te résister, Ben. » elle marqua une pause « Qu'importe ce qu'est cette chose qui te plaît chez moi... Tant qu'il y a quelque chose qui te plaît. »
Mer 15 Juil - 3:50
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Lorsque le déchu annonça qu’il voyait en Melody quelque chose de spécial, cette dernière ne put s’empêcher de demander de quoi il s’agissait. Pourtant, la soudaine proximité du démon, ainsi que son aura tentatrice ne laissèrent pas l’occasion  la demoiselle de s’attarder sur le sujet, tant elle fut submergée par son attirance pour lui. Son prénom, une nouvelle fois prononcé par Asmodée, avait eu l’effet d’envouter encore un peu plus l’humaine. Incapable de tenir d’avantage, Melody effaça les derniers centimètres la séparant de l’objet de son désir, embrassa avec un mélange de timidité et de révérence les lèvres du déchu. A son contact, le Mille et Une Fois Maudit sentit la jeune femme se détendre et se perdre dans le tourbillon de sensations qui venait soudainement de se déchainer dans son corps.

Lorsque Melody mit un terme à ce baiser, s’écartant de son interlocuteur, elle lui confessa ne pas être en mesure de lui résister.

Sur ses lèvres, le déchu pouvait encore sentir le gout qu’avait laissé Melody. Il s’agissait d’un délicat mélange de plusieurs saveurs, mais l’une d’entre elles se démarquait d’avantage par rapport aux autres. C’était un subtil équilibre d’amertume et de cendre, un gout bien caractéristique : celui de la damnation. Le démon s’en débarrassa en essuyant ses lèvres d’un délicat passage de langue. Toutefois, cette information au sujet de la jeune femme n’était une nouvelle pour Asmodée. Depuis leur première rencontre, il l’avait noté. Il pouvait le sentir rien qu’en posant les yeux sur cette mortelle : son âme était déjà marquée, promise à un démon lorsque leur du glas sonnerait. Qu’avait demandé Melody en échange ? L’Infortune d’Eve l’ignorait. Il ne voyait en cela qu’un beau gâchis, n’étant pas celui à qui cette âme était promise.

Puis soudain, ce détail non négligeable mit la puce à l’oreille du déchu. Melody semblait parfaitement avoir conscience que cette ville était l’épicentre de phénomènes surnaturels, le champ de bataille d’un conflit entre les anges et les démons. Pourtant, elle s’y était rendue, et ceci, malgré sa propre situation personnelle, celle d’une personne condamnée aux Enfers. N’était-ce pas tenter le diable que de s’exposer ainsi ? Pourquoi prenait-elle un tel risque ? Elle ne semblait pourtant pas du genre à chercher des sensations fortes en frôlant le danger. A moins que se sachant proche de la fin du délai qui lui avait été accordé, elle estimait ne plus rien risquer, les jeux étant déjà faits. La question brûlait les lèvres d’Asmodée, lui autrefois ange protecteur de la Connaissance, désirait aujourd’hui s’enivrer de savoirs.

« Dis-moi … tu sais qu’en venant ici, tu t’exposes à un danger que peu d’humains soupçonnent … et ceci malgré ton contrat, commença le Gardien des Plaisirs avec un timbre compatissant. N’est-ce pas un peu téméraire … à moins que ton échéance ne soit toute proche ? »

Le sourire du déchu s’était dissipé, laissant place à un air bien plus solennel. Même le ton de sa voix s’était fait plus posé et sérieux.

« Combien de temps te reste-t-il ? »
Lun 17 Aoû - 4:15
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Il n'avait en aucun cas pris les devants sur le baiser. Ce moment avait été court mais intense, surtout pour l'artiste. Le vide se recomblait, un simple baiser avait déclenché une véritable tornade qu'elle tentait de contenir au fond d'elle. Si elle ne l'avait pas contenue elle aurait sans problème pu lui sauter dessus sans le poser de questions. D'un côté aussi il n'avait pas joué de ses talents lors de cet échange, le maudit l'avait-il fait exprès ? Des questions que Melody ne se posait pas vraiment, encore abasourdis par cet échange. Elle se demandait vraiment ou elle avait trouvé la force de faire ça. Petite humaine frêle et naïve.

Une voix, sa voix, la sortie de ses nombreuses et floues pensées. Elle n'avait pas le ton employé plus tôt pour l'attirer jusqu'à ses lèvres. Ben avait repris sa voix habituelle, perturbant quelque peu la demoiselle. Melody finit par replonger son regard dans le sien. De quoi parlait-il ? Elle se le demandait. Enfin il y avait bien une partie de ses paroles qu'elle comprenait, mais le reste frappa sa curiosité. Contrat, échéance... Elle fronça les sourcils, se rapprochant inconsciemment de lui, lui offrant une moue comparable à celle de chiot qui découvre la vie.

« De quoi tu parles ? » demanda telle simplement avant qu'il ne reprenne la parole d'une façon qui la poussa à s'éloigner.

Ça devenait un peu effrayant, inquiétant même. Il parlait d'elle comme si elle allait mourir, comme une malade dont la fin est proche. Melody n'avait pas l'habitude de ce genre de chose, il n'y avait aucune raison pour qu'il lui parle ainsi. À moins qu'il n'en save plus qu'elle a son propos. Ce qui était en y réfléchissant encore plus effrayant. Elle n'aimait pas ça, en même temps qui aurait apprécié ce sentiment d'incompréhension ? La comédienne ne savait pas vraiment comment réagir, quoi dire, quoi lui répondre. Une échéance ? C'était morbide.

Elle n'aimait pas qu'il brise ce moment qui avait été si doux pour elle. Comme s'il avait balayé le tout d'un revers de main. Comme si ça n'avait eu aucun effet sur lui. Pourtant il l'avait cherché non . Melody était retourné, remué, peut-être un poil déçu. Elle avait aussi peur de ce changement de situation. Mais elle ne devait pas lui montrer, elle avait pris la décision de se montrer forte. Ce simple baiser, elle devrait s'en contenter.

« En faisant comme si ce que tu disais n'était pas vraiment bizarre, je répondrais que, effectivement cette ville craint. Pour ce qui est de la suite, il y a de fortes probabilités pour que je me perde dans l'alcool ou sois attaqué par un démon, ou alors je suis plus chanceuse et étant donné que je fais attention à moi et que j'ai une plutôt bonne santé, je pense avoir encore une bonne quarantaine d'années devant moi. » Elle avait choisi l'humour avec une pointe se répartit.

Comme elle l'avait déjà dit plus tôt, quelque chose la retenait ici. En partie sa véritable famille, puis il y avait une chose qu'elle ne savait décrire. Mais le pire dans tout ça c'est qu'il y avait aussi Ben. Melody ne pouvait décider de quitter les villes sachant qu'il y avait toutes ces conditions réunies. Elle n'avait pas de chance, il fallait l'admettre, rien ne semblait être positif dans sa vie... Rien ne tournait rond, dans sa tête non plus. Peut-être deviendrait-elle folle ou alcoolique... C'était bien partis pour. Elle décida même de commander un autre verre pour l'aider à digérer l'étrange tournure qu'avait prise leur conversation. Elle devait être bien triste à regarder, perdue, fixant le verre de whisky que la serveuse venait de lui amener.

« Et toi ? Pourquoi tu restes ici ? Ton l'air d'en savoir beaucoup plus que moi et pourtant tu es ici. » Pas une seule fois elle ne leva les yeux vers lui, elle s'en était même éloigné. Le plus stupide c'est que pas une seule fois non plus elle avait pensé qu'il aurait pu être un démon. La belle se sentait en sécurité malgré tout avec lui. « De quel contrat tu parlais ? »

Car malgré tous ses mots résonnaient encore dans sa tête, même si elle n'y avait rien compris, elle n'allait pas s'en contentait.

Spoiler:
Mar 1 Sep - 1:46
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Encore abasourdie sous l’effet de son baiser avec le Démon de la Luxure, Melody fronça pourtant des sourcils à la mention du contrat qu’elle avait passé. Pourtant, sa première phrase en disait long, tout autant que l’air d’incompréhension qui planait sur son visage. Visiblement, la jeune femme n’avait aucune idée de ce dont le déchu parlait. A cette notion, le regard d’Asmodée s’aiguisa imperceptiblement, se plissant légèrement sous l’effet d’une colère silencieuse. Serrant la mâchoire, ses tempes se gonflèrent légèrement, alors que l’absence de sourire se faisait de plus en plus lourde sur son visage.

Tandis qu’il continuait d’écouter la jeune mortelle, cette dernière préférant user de cynisme pour faire face à cette situation qu’elle ne comprenait pas, le Mille et Une Fois Maudit prenait connaissance de l’étendue des faits. Melody n’avait absolument pas conscience du pétrin dans lequel elle était. Elle n’avait pas la moindre idée du fait que son âme ne lui appartenait plus, et que d’ici un temps plus court que ce à quoi elle s’attendait, son heure viendrait. Le démon avec lequel elle avait passé son pacte, semblait avoir masqué les faits, omettant de lui signifier ce à quoi elle s’engageait, et par conséquent, la privant de toute possibilité de jouir pleinement de ce qu’elle avait obtenu en retour. C’était typiquement le genre d’attitude qu’Asmodée honnissait chez ses semblables.

Pour le Gardien des Plaisirs, les contrats se devaient d’être clairement établis, en toute connaissance de cause. C’était un gage de confiance indispensable pour que les mortels continuent de se tourner vers cette solution si extrême pour obtenir l’impossible. Si d’aventure cette confiance venait à disparaitre, alors plus personne ne prendrait le risque de mettre son âme dans la balance, incertain de recevoir en échange quelque chose qui vaille un tel sacrifice.

Or, dans le cas présent, Melody semblait ignorer l’accord qu’elle avait passé, et ainsi donc, n’avait pu profiter pleinement, et en toute connaissance de cause, des bienfaits d’une telle affaire. A cet instant, Asmodée désirait par-dessus tout connaître l’identité du bâtard qui avait osé agir de la sorte, afin de lui faire endurer une éternité de tourment pour le punir, après lui avoir arraché cette âme non méritée.

La jeune femme, sans doute démoralisée par ce qu’elle venait d’entendre, mais également de dire, se fit servir un autre verre. Circonspect, le démon la regarda agir ainsi. A quoi jouait-elle avec cette attitude à la limite de l’autodestruction ? Ce fut alors qu’elle lui demanda pourquoi lui, restait ici, malgré tout ce qu’il savait sur la ville.

« Les affaires … entre autre. »

Ce furent les seuls mots que le démon parvint à formuler, se concentrant pour ne pas laisser s’exprimer sa rage.

Puis, la jeune femme enchaina, revenant sur cette histoire de contrat, et cherchant à savoir ce que Ben entendait par là. Par où commencer ? La situation était délicate. Pourtant, Melody était certainement la meilleure source pour déterminer qui était à l’origine du contrat. Toutefois, le déchu préférait ne pas trop chambouler la mortelle, si bien qu’il opta pour une manière douce de présenter les choses.

« Est-ce que tu me fais confiance ? », lui demanda alors le démon.

Devant lui, il tendit une main, paume vers le ciel, prête à accueillir celle de la jeune femme, si toutefois, elle daignait s’en remettre à lui. Sur son visage de marbre, Asmodée affichait un sérieux presque sévère, tandis que dans son regard pétillait une étincelle tentatrice. De son autre main, le déchu écarta le verre que Melody venait de se faire servir.
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