III 04: Il va y avoir du sport
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III 04: Il va y avoir du sport

Ven 5 Juin - 0:51
Invité
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Invité

Après sa journée de travail, Simon sirotait toujours une petite bière seul, dans le bar le "Bursaron's Life" où il était maintenant un habitué. Il restait là quelques heures, à se désaltérer et à décompresser de sa journée. Il décompressait non pas parce que son boulot était épuisant, mais plutôt parce qu'il détestait ce qu'il faisait: passer le balai, préparer les sandwichs des étudiants, nettoyer les toilettes, etc. Bref, être le pion de service. Mais c'est grâce à ce boulot qu'il arrivait à payer son loyer. Oui, il résidait pour le moment dans une chambre de motel miteux dans le centre-ville d'Huntfield. Enfin bref, il sirotait toujours ses petites bières sans être bien entend saoul. Il restait là, à écouter les conversations des autres, à regarder le temps passer, et à faire des nouvelles rencontres.

Le soleil commence à se coucher, laissant place à l'obscurité. Cette journée était fort ensoleillée, et il y avait eu un gros pic de chaleur. Simon quitta le bar pour aller dans sa chambre de motel miteux, "The Boatcrip's". Il n'aimait plus marcher seul dans les rues d'Huntfield. Oui, les démons de Lucifer ainsi que des monstres avides de viande fraiche rodaient de partout. De plus, une rumeur courait que le grand Lucifer, le diable en personne, était revenu sur terre. Malgré ce pic de chaleur, sa chambre était fraiche, non pas grâce à l'air climatisé (car il n'y en avait tout simplement pas), mais parce que sa façade était dirigée vers le Nord. En hiver, ce n'était pas un avantage sérieux, mais en été, il n'allait pas se plaindre.

Il alluma la télévision, et regarda la première émission, ou plutôt un documentaire qui lui est tombé dessus parlant sur l'écosystème de désert du Sahara. "Tcheu, y vont v'nir nous embêter jusque l'télé avec leur chaleur. J'ai d'nouveau chaud rien qu'à r'garder ça" pensait-il. Il tourne la tête afin de regarder l'heure. 22h. "Il est temps que j'aille pioncer! D'main j'me lève tôt, j'ai une journée d'boulot qui m'attend". Simon alla à la salle de bain se brosser les dents, tout en laissant la télé allumée afin d'avoir un bruit de fond. Quand tout à coup, tout s'éteignit d'un coup: la télé ainsi que l'éclairage de cette salle de bain. Il souleva et abaissa plusieurs fois l'interrupteur, mais sans succès. Sa chambre était sombre, mais pas totalement noire car Simon n'avait pas encore fermé les rideaux de ses fenêtres. Il pensa tout d'abord que c'était tout simplement une panne de courant. Mais il changera vite d'avis lorsqu'il vit que tous les autres bâtiments ainsi que l'éclairage public étaient encore éclairés. "Mert', ya que nous qui sommes sans lumière?" Et tout d'un coup, quelqu'un se mit à crier. Ce cri ne venait pas du même étage, il était plus éloigné. "Oh nan, des démons! Oh nan nan nan nan nan!". Simon commença à paniquer, à tourner en rond pendant deux ou trois secondes. "J'vais faire quoi moi? J'fais quoi?". Quand tout à coup, il pensa à son cours d'entrainement individuel avec un grand chasseur, Blood Crawfield. "Ah ouais juste, j'ai d'l'eau bénite moi!". Simon prit son sac, ainsi que son flacon d'eau bénite et avec un élan de courage, ouvrit la porte de sa chambre accédant vers le couloir en pensant affronter des démons. "J'vais vous faire la peau connerie d'démons!" dit-il en hurlant dans le couloir.
Ven 5 Juin - 18:40
Invité
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Invité

III 04: Il va y avoir du sport Iii_0413

Mardi 15 juin 2010

Ithuriel ferma la porte du micro-onde en lâchant un soupir bien senti. Elle programma la minuterie sur une minute et vingt secondes et laissa ses pensées s’égarer un moment tandis qu’elle ne quittait pas des yeux le plateau et la tasse tournant sur eux-mêmes à l’intérieur de l’appareil. Elle sursauta quand l’alarme retentit pour lui annoncer que sa boisson était chaude. Deux cuillères à soupe de chocolat en poudre plus tard et la jeune femme traversait la chambre pour venir se mettre derrière les stores de sa chambre de motel. Il faisait nuit à l’extérieur et quand bien même la vue n’avait rien de spectaculaire en soi, Ithuriel demeura pensive à contempler le parking et la cime des arbres du parc se trouvant de l’autre côté de la rue. C’est à ce moment-là que le courant sauta et plongea la pièce dans la pénombre.

Ithuriel sursauta et fit volte-face pour balayer l’unique pièce de la chambre de motel. Elle posa les yeux sur le réveil et constata que celui-ci n’affichait plus l’heure. Elle tendit une main vers l’entrée et tenta d’actionner l’interrupteur se trouvant à portée mais rien ne se produisit. Elle eut beau recommencer une seconde fois, les ténèbres demeurèrent maîtresses des lieux. Une panne de courant.

Se retournant pour faire face à la fenêtre, Ithuriel remarqua que les lumières du parking pour leur part fonctionnaient encore. Néanmoins, aucune lumière n’était visible dans quelque chambre que ce soit du motel. Il s’agissait donc d’une panne de courant locale. Probablement une histoire de disjoncteur ou quelque chose dans le genre. Ithuriel n’était pas vraiment la mieux placée pour répondre aux questions de ce genre. Mais elle ne se faisait pas de souci. Ce n’était pas la première fois que ça arrivait. Et cela n’avait rien d’étonnant compte tenu du prix qu’elle payait pour cette chambre minable. Du moment qu’elle ne faisait pas de mauvaise rencontre sous la couette avec une blatte ou un cafard, elle prenait sur elle. Son confort matériel n’était pas sa principale priorité. Peut-être même l’absence de confort était-il une manière pour elle de tenter d’absoudre ses péchés. Qui aurait pu le dire ?

Ithuriel porta sa tasse chaude à ses lèvres et sirota un instant la boisson. Elle regretta presque aussitôt. À peine le sucre eut-il pénétré son système qu’elle sentit une vague de chaleur s’insinuer lentement en elle. Elle baissa les yeux sur sa tasse sur laquelle se reflétait la faible lumière filtrant entre les lames du store tiré. Quelle idée de boire une boisson chaude en plein milieu d’un pic de canicule. Elle avait souffert de la chaleur durant la plus grande partie de la journée et voilà que maintenant que le temps s’était quelque peu adouci, elle se mettait à siroter une boisson chaude. La faute à la faiblesse qu’elle avait développée pour le sucre depuis son retour sur Terre. Le genre de douceurs dont elle ne pouvait plus vraiment se passer désormais et qui avaient le don de calmer ces rares moments où elle finissait par céder à l’angoisse au beau milieu de la nuit.

Mécaniquement, Ithuriel porta de nouveau la tasse à ses lèvres et laissa le sucre imprégner lentement mais sûrement son système. Et tandis qu’elle recommençait à avoir chaud, elle repensa à ce qu’avait été sa vie moins d’un an auparavant. Les anges n’étaient pas sensibles aux écarts de température. Ils ne ressentaient aucunement les effets du froid ou ceux de la canicule. Et maintenant elle sentait ses vêtements lui coller à la peau comme des amants pressants ne pouvant accepter un « non » comme réponse. Sentant une goutte de sueur perler à la base de ses cheveux et couler lentement le long de sa nuque, Ithuriel releva le menton et fit craquer sa nuque. Cruel dilemme. Résister à la tentation du sucre ou s’épargner l’inconfort de ces températures caniculaires ?

Avant que la jeune femme ait pu se résoudre à faire un choix, un cri résonna dans la nuit et retint son attention. Lorgnant entre les lames du store, Ithuriel balaya le parking du regard sans parvenir à poser les yeux sur la source du cri. Une voix de femme. C’est tout ce dont elle était certaine. Et compte tenu de la situation plus que tendue à laquelle était soumise Huntfield, il s’agissait très certainement d’une innocente en danger de mort. Ni une ni deux, Ithuriel abandonna sa tasse sur la console se trouvant à côté de la porte d’entrée et se retrouva une fraction de seconde plus tard sur le pallier de sa chambre. La dague qu’elle gardait toujours à portée de main trouva toute seule le chemin jusqu’à sa paume. Et le poids de l’arme était d’un réel réconfort. Mais cela n’était rien en comparaison de ce qu’elle aurait éprouvé s’il s’était agi de son ancienne lame céleste. L’arme qu’elle avait égarée dans sa Chute.

Mais Ithuriel n’eut pas l’occasion de laisser ces vieux souvenirs la submerger complètement. La porte de la chambre voisine s’ouvrit brusquement quand la jeune femme passa devant et elle leva son arme en adoptant une posture défensive. Réaction on ne peut plus normale face à un homme surgissant de sa chambre sans prévenir tout en hurlant comme un possédé. Le nouveau venu s’immobilisa à quelques centimètres seulement de la pointe de la dague mortelle d’Ithuriel. Celle-ci l’observa un court instant en silence. Cet homme représentait-il une menace ? Était-il dangereux ?

Un nouveau cri résonna à l’étage inférieur du motel. Ithuriel échangea un regard avec le mortel et lui souffla à voix basse :

— Retournez dans votre chambre, enfermez-vous et n’ouvrez à personne.

Ithuriel lui passa sous le nez en prenant la direction de la cage d’escalier qui lui permettrait d’accéder au rez-de-chaussée. Ce n’est qu’une fois parvenue à l’étage inférieur qu’elle se rendit compte qu’elle avait été suivie. Son voisin de chambre n’avait pas écouté ses recommandations et avait bravé la nuit et ses secrets pour tenter quoi exactement ? De jouer les héros ?

— Qu’est-ce que vous faites ? Retournez dans votre chambre. Vous n’êtes pas en sécurité ici.

Elle disait vrai. Elle ignorait de quoi il s’agissait exactement. Au début elle avait cru à une banale panne de courant comme elle en avait connu d’autres durant tout le mois écoulé. Mais ce cri. Il ne fallait pas perdre de vue qu’ils étaient à Huntfield. La ville était tombée aux mains des démons qui n’hésitaient pas à faire des descentes en ville de temps à autre afin de rappeler à la population qui détenait les rênes du pouvoir ici. Peut-être s’agissait-il d’un de ces raids nocturnes. Peut-être la menace était-elle on ne peut plus sérieuse. Aussi Ithuriel se montra-t-elle plus insistante encore.

— Allez ! Remontez dans votre chambre.

C’est alors qu’un nouveau cri résonna dans le silence de la nuit. Entre le parking brillement éclairé et les ombres menaçantes baignant toutes les chambres du motel, un frisson d’angoisse descendit le long de l’échine d’Ithuriel. Son poing se resserra autour de sa dague et elle s’élança vers la source du cri.
Lun 8 Juin - 20:17
Invité
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En sortant de sa chambre comme un demeuré, Simon s'arrêta devant une femme. Heureusement pour lui, il s'était arrêté au bon moment car son ventre n'était qu'à quelques centimètres du couteau qu'elle tenait sur sa main droite. Pensant qu'il était menacé, il recula de quelques pas, ouvrit son flacon d'eau bénite. "Souffre saleté de démon, souuuffre!" dit-il en hurlant tout en aspergeant cette femme. Ne voyant que rien ne se passait, Simon s'excusa. "J'suis vraiment désolé m'dame, j'pensais qu'vous étiez un démon! Vous savez s'qu'il se passe?".

Soudain, cri retentit de nouveau. Simon regarda cette femme, ainsi que son couteau qu'elle maintenait fort, si fort que le bout de ses doigts était blanc. Son cœur battait la chamade, il était très stressé. Malgré qu'elle demanda à Simon de retourner dans sa chambre, ce dernier la suivit. "C'est nin avec un couteau qu'elle va tuer un démon, j'vais la protéger" pensait-il. Oui, il était persuadé que des démons attaquaient ce motel. Il la suivit donc jusque l'étage inférieur, mais elle lui demanda de nouveau de retourner dans sa chambre. Elle se retourna, et continua son bout de chemin. Le couloir du niveau inférieur était très sombre. Simon ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. "Elle est complèt'ment dingue! On n'voit rien!" pensait-il. "J'arrive, attendez!". Simon remonta en vitesse, rentra dans sa chambre, prit une petite lampe de poche, et descendit de nouveau. Malheureusement, elle n'était plus là. Il alluma sa lampe de poche, et avança.

Heureusement pour elle, Simon la retrouva facilement. En effet, il n'avait pas trainé pour remonter dans sa chambre, prendre cette torche et à redescendre. Elle était seulement au bout du couloir, prête à descendre dans les escaliers pour accéder au rez-de-chaussée. Sa posture était très nette, très discrète, comme ci qu'elle marchait sur les pointes de pieds pour ne faire aucun bruit. Il s'avança vers elle, mais cette dernière sursauta. Oui, Simon a facilement le pas lourd et manque bien souvent de discrétion. Elle se retourna, et lui demanda de nouveau de retourner dans sa chambre car d'après elle, il serait en danger. Simon prit une inspiration, et haussa le ton. "Vous êtes chiantes de me d'mander ça! Vous êtes nin ma mère nan? En plus, c'est vous qui êtes en danger! Vous allez rin faire avec vot' couteau! Savez pas s'qui s'passe dehors. Les démons existent! Et on peut les t'nir seul'ment avec d'l'eau bénite. Alors suivez-moi maint'nant, ou retournez dans vot' chambre pour vous mettre en sécurité. Faites s'que vous voulez, mais moi je descends".

Simon avança dans les escaliers, qui l'éclairèrent avec sa lampe de poche. "Hum… J'pense que j'ai été méchant, ça m'ressemble pas…" pensait-il. En effet, Simon était très nerveux. Son humeur jouait beaucoup sur l'interaction qu'il a avec les gens. Il se retourna, et chercha après cette femme. "Hum… J'suis désolé, mais c'est parce que j'suis nerveux. Venez on va voir…". Simon fut coupé par un troisième cri, une femme hurlant à la mort. Cette fois-ci, la source de ce cri était tout près du motel, ou plus particulièrement sur le parking qui était en face du motel. Simon descendit en vitesse les escaliers, ouvrit la porte d'entrée et alla sur le parking. Il regarda à gauche, à droite. Rien. Il y avait quelques voitures garées sur ce parking, mais aucune trace d'une femme en danger. Simon cria: "il y a quelqu'un?". Mais personne ne répondit.
Ven 12 Juin - 13:23
Invité
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Invité

Ithuriel n’avait rien d’une débutante en matière de chasse aux démons. Elle était une combattante, un soldat de Dieu. Lutter contre les engeances des ténèbres était sa seule raison d’être. C’était sa mission et elle avait toujours excellé dans son domaine de prédilection. Quand bien même elle se condamnait elle-même pour ses échecs répétés face au Déchu, la vérité était que face à un Archange, aucun ange n’était de taille – pas même un Séraphin comme elle. En toute logique, le combat était perdu d’avance et qu’importe son courage et sa vaillance, jamais elle n’aurait pu empêcher son grand frère de profaner le Jardin si telle était sa volonté. Il était plus puissant qu’elle. Plus dangereux aussi. Mais cela ne l’avait pas empêchée pour autant de le tenir en respect suffisamment longtemps pour le contraindre à prendre la fuite. Aussi un vulgaire démon ne représentait-il aucune menace pour elle. Du moins cette assertion aurait-elle été vraie quelques mois auparavant. Aujourd’hui, ce n’était plus tellement le cas.

Le visage trempé et les cheveux dégoulinants d’eau bénite, Ithuriel avait fusillé son voisin de palier du regard lorsque celui-ci avait cru bon de l’asperger en lui enjoignant avec éloquence de souffrir « saleté de démon » – pour reprendre ses termes à lui. Certes, il avait agi avec rapidité et efficacité. En pareille situation, quand la menace était sérieuse, mieux valait prévenir que guérir et dans ces moments-là, une petite douche d’eau bénite ne faisait pas de mal – du moins si on n’avait rien à se reprocher et si on ne jouait pas dans le mauvais camp. C’était le cas d’Ithuriel. L’eau bénite ne lui fit rien. Elle était innocente et n’était aucunement de mèche avec les démons attaquant le motel.

S’étant rendu compte de son erreur et tentant en vain de lui présenter ses excuses, le voisin de palier d’Ithuriel en profita pour chercher à en savoir plus sur la situation. Mais quand elle s’était mis en tête de lui avouer qu’elle n’en savait pas plus que lui à l’heure actuelle, un cri lui avait coupé l’herbe sous le pied et la jeune femme avait sèchement ordonné à son interlocuteur de retourner dans sa chambre. Mais en plus d’être un néophyte, le mortel était du genre têtu. Et sans tenir compte des recommandations d’Ithuriel, il l’avait suivie dans l’escalier. Quand elle se montra plus insistante à lui répéter de retourner se mettre à l’abri en haut, l’Humain prit une grande inspiration et haussa le ton en vidant d’un coup son sac. Selon lui, elle n’était pas non plus en sécurité. Il doutait qu’elle puisse se défendre contre un démon avec le petit couteau qu’elle brandissait. Il enchaîna en expliquant que les démons existaient et que le seul moyen de les tenir en respect, c’était avec de l’eau bénite. Aussi était-il le mieux placé pour prendre les commandes et que c’était à elle de suivre ou bien de retourner dans sa chambre. Dans un cas comme dans l’autre, il était bien décidé à descendre voir de quoi il retournait exactement. Qui donc avait crié ?

La réaction première d’Ithuriel fut de raffermir sa prise sur son arme au point que ses doigts devinrent tout blanc. Les anges n’avaient hélas rien de modèles de vertu. Et l’orgueil était sûrement de loin leur principal défaut. Il s’en fallut de peu pour que la jeune femme attrape l’Humain par la peau du cou et lui fasse une démonstration de ses aptitudes martiales. Les armes blanches étaient ses armes de prédilection. Que l’Humain mette donc en doute ses capacités et elle lui ferait ravaler son venin en lui prouvant à quel point il avait tort. Mais le fait qu’il n’était pas entièrement dans le faux : quand bien même elle était douée avec sa dague ou avec une épée, à présent qu’elle était devenue humaine elle aussi, elle n’était plus de taille à affronter un démon en combat singulier – et encore moins un groupe de démons s’il s’agissait effectivement d’un raid organisé. Passer ses nerfs sur un Humain arrogant et profane en matière de surnaturel ne ferait pas non plus avancer les choses. Elle aurait besoin d’aide.

Aussi la jeune femme garda-t-elle le silence une fois que son voisin de palier eut achevé sa tirade et se fut mis en tête de prendre les devants. Elle avait serré la mâchoire et ravalé la colère qui avait manqué la pousser à plaquer cet homme contre un mur pour lui remettre les idées en place. Peut-être était-ce ce dont elle avait le plus de mal à gérer : les émotions humaines. Colère, tristesse, auto-apitoiement et culpabilité. Le regret aussi. Mais le fait est qu’elle n’eut guère l’occasion de réfléchir plus avant à tout cela étant donné que son interlocuteur s’immobilisa quelques mètres plus loin avant de se retourner vers elle. Il tenait à lui présenter ses excuses. Il était nerveux. Et rien de plus normal. Il avait tout l’air d’un profane néophyte. Mais il ne manquait pas de courage pour oser inviter la jeune femme à aller enquêter plus avant. À moins que ce ne soit un élan de stupidité. Parfois les deux se ressemblaient fort étrangement. Mais le cri que poussa de nouveau la mystérieuse femme obligea Ithuriel à se concentrer sur l’instant présent et sur la menace latente planant sur le motel.

Sans attendre la moindre réaction de la part de sa compagne, Simon se précipita dans les escaliers en suivant la source du cri. Ithuriel retint de justesse un juron bien et se rua à son tour dans les marches pour tâcher de le rattraper avant qu’il ne mette inutilement sa vie en péril. Mais le temps qu’elle sorte sur le parking et le rejoigne, le profane s’était mis à demander en criant s’il y avait quelqu’un dans les parages. Ithuriel jeta son bras en avant et saisit Simon par l’épaule en le retournant avec dureté. Elle plaqua sa main gauche sur sa bouche et le fusilla du regard sans un mot après l’avoir tiré dans un coin sombre et plaqué sans ménagement contre le mur à côté de la porte d’entrée.

— Chut ! Vous risquez d’attirer leur attention. C’est ce que vous cherchez ou quoi ?

Tendant l’oreille, Ithuriel retint sa respiration un instant. Aucun bruit de course. Rien. Personne n’avait décidé de répondre à l’appel de Simon. Aussi Ithuriel reporta-t-elle son attention sur lui en disant :

— Vous voulez nous faire tuer ? (Elle secoua la tête en soupirant et en relâchant Simon.) S’il s’agit bien de démons, alors nous ne sommes pas de taille à les affronter face à face. Nous devons la jouer fine et les prendre par surprise. (Ithuriel balaya du regard le parking brillamment éclairé. La femme qui venait de crier ne devait pas se trouver bien loin.) Suivez-moi. Et ne faites surtout aucun bruit.

Ithuriel arracha des mains de Simon sa lampe torche et ouvrit la marche en silence en rasant les murs comme une ombre. Un nouveau cri déchira le silence de la nuit. Cela venait de droit devant. Quelques dizaines de mètres tout au plus. Ithuriel fit signe à son compagnon de demeurer sur ses gardes et elle avança en tenant sa dague brandie devant elle.

Au coin du bâtiment, l’ange déchu découvrit une porte entrebâillée devant elle. Un rai de lumière s’en échappait et dessinait une cicatrice jaune au milieu d’un carré d’ombres. Ithuriel échangea un nouveau regard avec Simon avant de pousser d’un coup la porte. Ce qu’elle découvrit alors la laissa pantoise et sans voix : la femme en danger dont les cris avaient résonné jusqu’à leurs chambres à Simon et à elle se tenait debout sur une vieille chaise rouillée à l’équilibre précaire. Elle brandissait dans ses mains un vieux balai dont elle se servait comme d’une arme pour attaquer les rats recroquevillés dans le coin le plus sombre de la pièce. Les rongeurs piaillaient avec indignation en tournant leurs regards rouges en direction du disjoncteur et des étincelles qui s’en échappaient là où les fils avaient été grignotés et mis à nu. Ceci avait au moins le mérite d’expliquer cela...

— De toute évidence, votre eau bénite ne vous servira à rien, lança Ithuriel par-dessus son épaule en percevant la présence de Simon à ses côtés. Mieux vaudrait tenter votre chance avec du fromage.

Un sourire se dessina sur ses lèvres et elle soupira de soulagement en lui rendant sa lampe torche. Plus de peur que de mal en somme. Aucune menace à l’horizon. Une banale panne de courant. Voilà donc la cause de toute cette agitation nocturne. Des rats et une panne de courant. Ithuriel se détendit.
Sam 20 Juin - 14:52
Invité
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Invité

Simon venait de crier au milieu du parking afin de savoir qui était en danger quand soudain, cette femme lui prit son épaule fermement, et mit sa main sur sa bouche. Elle lui passa un sermon comme quoi il mettrait sa propre vie en danger, ainsi que celle de cette femme. Quoi de plus stupide diriez-vous? Mais Simon s'est métamorphosé depuis quelques mois. Avant, il serait resté dans sa chambre afin d'attendre la lueur du jour tout en restant le plus discret possible afin de faire le moins de bruit. Maintenant, il se soucie de la vie des autres. Malgré qu'il n'ait pas beaucoup d'expérience et qu'il reste bien entendu un novice dans la chasse aux monstres ainsi que pour sa propre défense, il sait comment neutraliser les monstres et les démons. Il veut donc se rendre utile en sauvant la vie des autres, tout en espérant qu'un jour, quelqu'un lui rendrait la pareille.
 
Suite à ce sermon très sec, Simon ne dit rien. De toute façon, il n'avait pas envie de dire quelque chose, car cette femme était très énervée. Il craignait de se prendre une grosse claque dans la figure. Oui, elle avait retourné Simon d'une poigne incroyable. De plus, elle se mordait les lèvres tout en le regardant. Ithuriel arracha la lampe de poche de la main de Simon et lui demanda de la suivre. Simon ne broncha pas d'un poil, et resta derrière elle jusqu'à ce qu'ils arrivèrent tout près d'une porte suspecte entrebâillée. Ils étaient devant la porte, se regardèrent et après un signe de tête, ils rentraient tous les deux en même temps. Il y avait une femme debout sur une chaise, avec quelques rats à terre. Le disjoncteur était rongé par ces bestioles, et quelques étincelles en sortaient. Un ouf de soulagement sortit des poumons de Simon. Oui, il était un poil stressé. "Ouep… J'pense que si j'mets d'l'eau bénite ce n'sra pas grâce à ça qu'il s'ra réparé! Au moins on sait qu'c'est pas des monstres! Plus de peur que d'mal"! fit-il en ironisant la chose. Il frottait ses mains sur son coup, suite à son stress et sa tension qui avait baissé d'un coup. Après qu'Ithuriell chassa les rats, tous les trois sortirent du bâtiment. "Bon bah… Moi j'vais r'tourner dans ma chambre, j'vais m'reposer. C'est fatiguant d'être stressé comme ça hein? T'n'été pas stressé toi? Et aufait' c'est quoi ton nom? Moi c'est Simon, sans rancune hein?" fit-il en tendant la main vers la femme pour une poignée de main.
 

Simon se dirigea vers son motel, passa la porte d'entrée, cogna contre quelque chose à terre et tomba à cause de l'obscurité. "De tcheu!" fit-il par réflexe. Il regarda sur quoi il avait trébuché. Il y avait un homme, ensanglanté ne bougeant plus. Simon se releva par réflexe, fit quelques pas en arrière tout en le regardant. Ses vêtements étaient pleins de sang. "On mon Dieu!" pensait-il. Son stress était revenu, et Simon était plein d'adrénaline. Oui, il n'avait jamais vu de corps d'un être humain. Du moins, la goule qui avait tué il y a deux mois ne comptait pas à ses yeux. Il fixa l'homme pendant quelques secondes, et entendit un bruit. Ce bruit était loin, mais fit sursauter Simon. Par réflexe, il se planqua dans une petite pièce juste à côté de la réception. Il n'eut le temps d'écouter d'où venait le bruit suite à ce stress, ni de savoir quel était le genre de ce bruit. Était-ce quelqu'un marchant à l'étage? Était-ce une porte qui venait de claquer? Était-ce tout simplement le bruit du bois craquant sous les différences de température? Au bout de pièce, il y avait une porte. Simon avança quand même malgré qu'il ne voyait quasiment rien à cause de cette obscurité. Cela donnait à la une petite cuisine, sûrement une salle à manger. Il y avait un simple couteau à steak sur la table. Il se jeta sur celui-ci, et resta ensuite sur ses gardes. Il sortit également son eau bénite, et pria très fort pour qu'Ithuriel ne l'ait pas suivi, et qu'elle ne se fasse pas attaquer.
Dim 21 Juin - 17:58
Invité
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Invité

Des rats. La découverte eut le mérite de prendre Ithuriel au dépourvu et de lui arracher un sourire. Elle s’était attendue au pire en entendant résonner dans les ténèbres du motel le cri terrifié de la gérante. Elle avait craint que des démons n’aient pris possession des lieux et tenté de s’en prendre à de parfaits innocents. Huntfield n’était pas fameuse pour ses couchers de soleil ou ses chutes d’eau romantiques. C’est bien la concentration disproportionnée de créatures surnaturelles et le nombre élevé d’activités démoniaques qui faisaient la réputation de cette petite ville du Kansas. Ithuriel était bien au fait de tout cela et c’est bien la raison pour laquelle elle espérait de tout cœur ne pas avoir à s’attarder ici encore longtemps. Elle avait hâte de faire ses valises et quitter cet endroit. Elle avait fort à faire. Et s’attarder à Huntfield n’arrangeait en rien ses affaires personnelles.

Ayant lancé une petite pique humoristique à son compagnon d’aventure, le sourire d’Ithuriel s’élargit un peu plus lorsque ce dernier admit volontiers que verser un peu d’eau bénite sur le disjoncteur ne servirait sûrement pas à grand-chose. Elle avait mis plusieurs mois avant de comprendre enfin que les mortels ressentaient très souvent le besoin de rire. Et elle avait fini par reconnaître que l’humour était effectivement un moyen comme un autre de détendre l’atmosphère lorsque celle-ci était un peu trop tendue. Et justement, c’était le cas actuellement. D’une part, la gérante demeurait debout au sommet de sa chaise en tremblant de peur face aux rats ; d’autre part, Ithuriel et son acolyte soupiraient tous deux de soulagement en découvrant que la menace n’était pas aussi terrible qu’ils l’avaient craint. Le voisin de chambre d’Ithuriel disait vrai : plus de peur que de mal. Heureusement…

Ithuriel fit un pas vers le disjoncteur qui continuait de faire pleuvoir des étincelles dans le coin le plus au fond de la pièce. Elle prit soin de ne pas toucher les câbles mis à nu et chassa les rats qui quittèrent le débarras en poussant de petits cris indignés. De toute évidence, elle les chassait de leur domicile. Il n’y avait qu’à humer ce doux parfum de renfermé, agrémenté de subtils touches délicates d’effluves d’urine et de relent d’excréments frais pour n’en pas doutait un seul instant. Cet endroit ne devait pas souvent voir la lumière du jour et encore moins être régulièrement ventilé. Ithuriel n’aurait pas été très étonnée d’apprendre que si la gérante se trouvait là, c’était uniquement à cause du problème avec le disjoncteur et que sinon, elle n’aurait jamais pris la peine de revenir mettre les pieds ici. Soit… C’était son problème à elle et non celui d’Ithuriel. Les rats reviendraient sans nul doute d’ici quelques jours – voire d’ici quelques heures. Libre à elle alors d’en faire ce qu’elle désirait.

Faisant signe à la gérante du motel que tout était en ordre et que la menace était écartée, Ithuriel lui offrit sa main pour l’aider à descendre de la chaise bancale. La vieille femme tremblait toujours ; mais elle remercia tout de même Ithuriel et Simon d’une voix chevrotante en remontant ses lunettes et en passant une main dans ses cheveux bruns grisonnants. Simon choisit cet instant précis pour décider de prendre congé. Le stress ressenti ces dix dernières minutes l’avaient vidé de toute énergie. Ithuriel aussi se sentait à présent un peu exténuée. Réaction on ne peut plus normale qui survenait après un fort pic d’adrénaline. Mais elle avait connu pire. Il lui suffit de secouer la tête pour faire disparaître un tant soit peu les effets délétères du sursaut hormonal. Elle répondit ensuite à Simon lorsque ce dernier se présenta formellement :

— Enchantée, Simon. (Elle lui serra la main.) Moi c’est Lilian. Et oui, sans rancune. J’aurais sans aucun doute agi exactement de la même manière si les rôles avaient été inversés. (Et n’est-ce pas ce qu’elle avait fait ? Pointer une arme sur lui en le voyant surgir brusquement devant elle ?) Disons que tout est bien qui finit bien. Rentrez bien.

Ithuriel observa un moment son voisin de chambre tandis que ce dernier prenait de la distance. Peut-être était-ce à cause de la réputation de cette ville que ses habitants réagissaient tous ainsi. D’abord la jeune fille du restaurant : Saeko. Et maintenant, lui. Les humains étaient décidément bien plus braves et audacieux que partout ailleurs. Foncer tête baissée vers le danger sans craindre un seul instant les répercussions de ses actes ; ou même craindre la menace diabolique à laquelle ils seraient forcément confrontés à un moment ou à un autre. Peu de personnes en ce monde pouvaient se vanter d’être aussi courageux ou… stupides ? Difficile à dire. Les deux se ressemblaient énormément. Mais cela ne voulait pas dire pour autant qu’elle ne respectait pas cette prise de risque inconsidéré.

— Et comment vais-je réparer ça, moi, maintenant ? soupira la gérante en fixant son attention sur les câbles du disjoncteur qui crépitait toujours comme un feu d’artifice miniature.

Ithuriel hocha la tête et répondit :

— Aucune idée. Mais cela attendra sûrement demain. Il est trop tard maintenant pour faire appel à un électricien. Nous ferions mieux de rentrer et de retourner dans nos chambres.

Les mots étaient sortis de sa bouche tout naturellement. Ithuriel ne s’en rendit pas compte alors, mais c’est son instinct qui lui avait soufflé ces paroles prophétiques. Mais c’est en toute innocence qu’elle passa un bras autour des épaules de la vieille femme et l’entraîna à sa suite vers la réception du motel. Une fois certaine que la gérante du motel ne ferait pas d’autre mauvaise rencontre avec une famille de rongeurs désireux de s’en prendre à l’installation électrique, elle pourrait retourner dans sa chambre. La chaleur était accablante et elle n’avait envie que d’une chose : prendre une bonne douche froide et se mettre au lit.

Mais les choses ne se passèrent pas comme prévu. Quand Ithuriel fut sur le point de souhaiter bonne nuit à sa logeuse et de prendre congé, son attention fut retenue par le miroir devant lequel elle s’était à moitié tournée. Au premier regard, elle aurait pu se demander si celui-ci n’avait pas un problème. Il y avait deux formes distinctes qui se reflétaient sur le verre polie : la sienne, bien nette, et celle de la femme se trouvant à ses côtés, déformée et monstrueuse. Ithuriel tourna la tête vers la gérante tout en portant la main à sa taille, mais la vieille femme se montra plus alerte qu’elle. Elle frappa la première et la déchue vola à travers la pièce. Ithuriel lâcha un gémissement de douleur en s’écrasant contre un mur et s’affala au sol avec la tête qui tourne. Elle lutta contre la soudaine envie qui la saisit de fermer les yeux et de se laisser aller à faire une petite sieste. Mais la tentation était forte. Elle devait pourtant rester consciente. Elle devait se remettre debout et se battre. Il en allait de sa survie.

*Debout, Ithuriel !* s’exhorta-t-elle. *Debout ! Bats-toi !*

— On m’avait promis un délicieux repas, souffla alors la vieille femme en approchant lentement de la déchue étendue au sol, sonnée. Quelque chose me dit en te regardant que je ne vais pas être déçue.
— Qu’est-ce que tu fais ?! s’exclama une voix masculine en surgissant dans la pièce.
— Ça ne se voit pas ? rétorqua la gérante du motel. J’ai un petit creux.
— Non ! la mit en garde le nouveau venu. Ça devra attendre. Nous ne sommes pas venus pour ça. C’est lui que nous voulons. Nous n’avons pas le temps de nous occuper des autres. Dépêchons-nous.
— Mais elle était avec lui. Peut-être que…
— Non ! C’est moi qui commande ici et j’ai dit non. (La vieille femme garda le silence.) Retrouvons celui qui a tué nos frères et rentrons à la maison.

Ithuriel entendit des bruits de pas s’éloignant de la réception. Ou alors il s’agissait juste de l’écho des battements sourds de son cœur résonnant dans sa tête ? Elle n’aurait su le dire avec certitude. La seule chose dont elle était sûre, c’est que Simon était en danger de mort. C’est sans aucun doute à lui que la vieille femme avait fait référence. Mais pourquoi ? Que lui voulaient-ils, au juste ? Une seule façon de le savoir : retrouver Simon avant qu’eux ne le retrouvent.

— Debout ! s’ordonna Ithuriel en serrant les dents et en refaisant tant bien que mal surface. Debout !
Mar 23 Juin - 0:09
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Simon était toujours caché dans cette petite cuisine, accroupi derrière un meuble dans l'obscurité en scrutant la porte devant lui. Ainsi, il pouvait anticiper si quelqu'un entrait, et il pouvait observer tous les mouvements dans le hall. Il y en avait, mais Simon n'arrivait pas distinguer les visages ni les personnes à cause de cette obscurité suite à la panne de courant. Il ne bougea pas d'un poil et essaya de contrôler sa respiration afin de rester le plus discret possible. Tout d'un coup, il entendit de nouveau un bruit, un gros "boum" comme une personne qui a été projetée contre un mur. Il resta figé encore une trentaine de secondes. Il entendit plusieurs personnes parler, mais n'entendait pas ce qu'ils se disaient car tout d'abord, leur conversation était basse et ensuite, il pouvait entendre son cœur battre dans sa tête tellement que Simon était plein d'adrénaline. Ensuite, le bois de l'escalier craqua, comme ci quelqu'un monta à l'étage. Il n'y avait plus aucun bruit dans le hall.

Simon se leva, marcha sur la pointe des pieds, sortit de la cuisine, de la pièce derrière la réception et alla dans le hall. Il passa la tête le plus discrètement possible afin de regarder s'il n'y avait plus personne. Il jeta tout d'abord un coup d'œil vers l'escalier, ensuite autour de lui. C'est à ce moment-là qu'il a vu que sa nouvelle amie était allongée dans le hall. Il s'approcha, s'accroupit juste à côté d'elle. "Pssss! Hé! Réponds!" fit-il en lui secouant un peu l'épaule. Elle avait les yeux ouverts, mais Simon avait conscience qu'elle était encore dans les vapes. Oui, ce gros bruit sourd était impressionnant, elle avait dû être projetée contre le mur avec une grande violence. Afin de l'aider à reprendre conscience, il prit sa fiole, et versa le reste de son eau bénite sur son visage. Il la souleva ensuite avec ses deux bras, et l'emmena dans la cuisine où était caché Simon. Il la déposa délicatement, prit la lampe de poche, mit son couteau dans sa poche et ferma la porte afin qu'elle soit à l'abri.

Simon réfléchit pendant quelques secondes à cette situation. Que faire? Monter à l'étage afin de suivre les individus? Fuir le bâtiment? Crier dans l'immeuble afin de le faire évacuer? Ceci pouvait être une bonne solution, mais les alarmes incendies ne fonctionnaient plus suite à cette panne de courant. Il décida donc de prendre son courage à deux mains, et de monter le plus discrètement possible afin de retrouver les deux individus afin d'élucider qui étaient-ils. Il monta à l'étage sans faire craquer les escaliers. Il y avait de nouveau un silence incroyable. Arrivé à l'étage, il passa sa tête en vitesse afin de voir s'il y avait quelqu'un. Malheureusement, ce couloir était de nouveau très sombre, et ne voyait pas le fond. Il alluma sa lampe de poche, mais il n'y avait personne. Sa chambre était à quelques portes de lui. Il s'avança, et lorsqu'il mit la main sur la poignée de la porte de sa chambre, il entendit une porte claquer derrière lui. Deux individus sortirent de la chambre d'en face. Il éclaira par réflexe les personnes avec sa lampe de poche. C'était un homme et une femme. Simon s'approcha d'eux, et parla juste à leur oreille. "Chuut! Ecoutez moi bien! N'faites nin d'bruit et sortez d'ici! Ya des monstres ou des démons ici! Sortez vite!" leur a-t-il dit en chuchotant.

Simon comprit trop tard que les monstres ou les démons en question étaient devant lui lorsqu'ils avaient un sourire diabolique. Il recula de quelques pas, lâcha sa lampe de poche et courut le plus vite possible pour descendre au rez-de-chaussée afin de s'enfuir du motel.
Jeu 25 Juin - 16:29
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Ithuriel eut beau se faire violence pour reprendre le plein contrôle de son corps, le fait est qu’elle était encore sous le contrecoup du choc à la tête. Elle avait toutes les peines du monde à garder son esprit focalisé sur une seule et même idée. Elle était même tout bonnement incapable de se focaliser sur ne serait-ce qu’une seule idée. Elle avait le sentiment d’avoir la tête vide. Comme si on avait bourré son crâne avec du coton. Les bruits étaient assourdis dans ses oreilles et sa tête cognait au rythme effréné des battements chaotiques de son cœur au bord de l’implosion. Elle ne se sentait pas vraiment.

— Debout ! continua-t-elle de s’exhorter en vain. (Quand elle tenta de se redresser en s’appuyant sur ses mains, ses avant-bras ne supportèrent pas son propre poids et un vertige lui fit tourner de l’œil et retomber lourdement au sol.) Allez… Debout !

Mais rien à faire. Sa tête tournait de trop pour l’instant. Elle avait besoin de quelques instants pour se remettre du choc et retrouver ses esprits. Mais justement, Simon, lui, n’avait pas quelques instants à vivre. Il était en danger de mort. Les goules en avaient après lui. Les goules ? Ithuriel avait maintenant la certitude qu’il s’agissait effectivement de goules. L’image déformée dans le miroir et le fait qu’on ait tenté de faire d’elle un en-cas étaient une piste solide selon elle. Et si en plus on ajoutait à présent cette petite odeur persistante de mort qui planait dans le hall de la réception, on pouvait dire que le compte était bon. Mais pourquoi des goules en auraient-elles après un mortel en particulier ? Ithuriel n’aurait su le dire. Le seul moyen d’obtenir des réponses à ces questions était encore de se remettre debout et de retrouver Simon avant qu’il ne soit trop tard.

Sonnée, Ithuriel ne perçut qu’au dernier moment l’approche discrète du jeune homme. Elle n’en prit véritablement conscience que lorsque celui-ci versa sur son visage le peu d’eau bénite que contenait encore la fiole en verre dont il s’était d’ores et déjà servi sur elle précédemment. La déchue se pétrifia en serrant de nouveau sa dague et en la brandissant vers la gorge de Simon. Comment son arme avait-elle retrouvé le chemin de sa main toute seule ? Impossible à dire. Ithuriel aurait pourtant juré l’avoir perdue durant son vol plané. À moins qu’elle s’y soit accrochée de toutes ses forces comme à une bouée de sauvetage. Ou bien elle avait tellement l’esprit embrumé qu’elle ne s’était même pas rendu compte qu’elle avait tendu le bras et récupéré instinctivement le seul objet en ce monde à même d’assurer sa sécurité. Cela ne l’aurait pas étonné. Elle était et resterait à jamais un soldat. Et les soldats comptaient plus sur leurs armes que sur toute autre chose. Elles les mettaient en confiance et les rassuraient. Ce dont Ithuriel avait grandement besoin là maintenant compte tenu de sa situation précaire.

Simon n’eut cependant rien à craindre de la menace de l’arme. À peine Ithuriel eut-elle levé la dague que son bras retombait déjà. Elle n’avait pas la force de brandir son arme. Le mouvement l’avait vidée d’un coup de toutes ses forces et elle tourna une nouvelle fois de l’œil. Et Simon eut beau lui secouer l’épaule et tenter de la ramener à elle, Ithuriel demeura à moitié inconsciente de ce qui se passait. La tentation de fermer les yeux et de sombrer dans l’inconscience était trop tentante. Elle savait qu’elle devait y résister mais à quoi bon lutter ? Pourquoi ne pas se laisser glisser dans cette étreinte douce et chaleureuse de l’oubli pendant quelques minutes ou quelques heures ? Quel mal y aurait-il ? Aucun… Peut-être même lui serait-ce salutaire…

*Réveille-toi !* s’ordonna mentalement Ithuriel en rouvrant brusquement les yeux.

Il faisait nuit tout autour d’elle et les ténèbres étaient étouffantes. Il lui fallut quelques secondes pour réaliser qu’elle se trouvait dans une cuisine. Les stores étaient tirés devant d’étroites fenêtres et c’est tout juste si le clair de lune parvenait à filtrer entre les lames couvertes de graisse et de poussière. Ce ne fut pas cependant ce qui retint l’attention d’Ithuriel. Comment était-elle arrivée là ? Elle n’avait pas souvenir d’avoir jamais mis les pieds ici. Ses derniers souvenirs la replaçaient dans le hall de réception, où elle avait fait un vol plané avant de s’écraser contre un mur solide. Elle n’avait quand même pas pu ramper jusqu’ici sans s’en rendre compte. C’était impossible. Alors comment… ?

Et la lumière se fit brusquement dans son esprit lorsque les pièces du puzzle se mirent en place toutes les seules. Simon ! Simon s’était porté à son secours et c’est lui qui l’avait conduite de la réception aux cuisines en pensant qu’elle serait plus en sécurité ici. Mais où était-il ? Ithuriel était seule désormais.

Le souvenir du mortel donna un coup de fouet à la déchue qui recouvra brusquement tous ses esprits. Simon était en danger et il avait besoin qu’on se porte à son secours. Les jambes d’Ithuriel refusèrent tout d’abord de supporter le poids de son corps meurtri, mais la jeune femme se fit violence et tout en se tenant au plan de travail de l’îlot central de la cuisine, elle se remit debout et finit par recouvrer son équilibre. En avançant vers la porte dont elle discernait vaguement les contours dans la pénombre, le pied de la déchue glissa sur un objet métallique gisant au sol : sa dague. Ithuriel se pencha en avant et ramassa son arme avant de resserrer les doigts dessus.

On eut dit qu’une énergie mystique passait de l’arme au bras de la jeune femme. Ce n’était cependant que le fruit de son imagination. Mais le contact froid et familier de l’arme dans la paume de sa main la rassura et lui redonna confiance. Ithuriel était un soldat. Cette dague était son arme, le prolongement de son corps et de son esprit. C’était une part d’elle-même et maintenant qu’elle la brandissait devant elle de nouveau, elle se sentait pleinement entière. L’heure était à présent venue de retrouver Simon.

Ithuriel quitta la cuisine et avança prudemment dans le corridor s’ouvrant devant elle. Elle tituba tout au début, mais recouvra rapidement l’ensemble de ses facultés motrices. Sa tête la lançait toujours un peu, mais la douleur était désormais supportable. Elle ne souffrait plus de nausées et n’éprouvait plus du tout le besoin de fermer les yeux. L’adrénaline affluait à présent dans son organisme en oblitérant les effets délétères de son traumatisme crânien. Des goules avaient pris d’assaut le motel. Elles étaient en chasse. Elles en avaient après Simon et ne feraient pas de quartier si elles croisaient la route de clients innocents. Elle-même avait survécu de justesse grâce à l’intervention de ce mystérieux chef de meute qui avait rappelé sa compagne. Le genre de coup de chance qui ne se produisait qu’une fois dans une vie. Mieux valait demeurer sur ses gardes et être préparé au pire.

Ithuriel trébucha sur une forme sombre gisant au sol. Le couloir était plongé dans des ténèbres qu’elle avait toutes les peines du monde à percer même si sa vue s’était finalement acclimatée à l’absence de lumière. En s’accroupissant à la hauteur de cet obstacle surgi de nulle part, la jeune femme découvrit le corps sans vie d’un homme. Sa respiration se coupa, mais c’est la seule réaction que la découverte de ce corps mutilé et ensanglanté arracha à la déchue. Elle avait déjà vu pire au cours de sa très longue existence. Une dépouille de mortel n’était rien en comparaison des horreurs auxquelles elle avait eu à faire face. Même l’odeur métallique du sang la laissa totalement de marbre. Et la seule pensée qui lui traversa l’esprit fut la suivante :

*Ce n’est pas Simon. Cela veut dire que les goules ne l’ont pas encore trouvé. Et qu’elles sont prêtes à tout pour mettre la main sur lui. Je dois le retrouver avant elles. Mais où est-il ?*

Comme en réponse à sa question, un bruit sourd résonna dans le corridor désert et silencieux. Ithuriel tendit l’oreille et ses muscles se contractèrent. Elle était préparée à sa battre. Mais elle n’aurait pas à le faire dans l’immédiat : le bruit qu’elle avait entendu venait de l’étage du dessus. De même que les bruits de course qui firent trembler le plafond au-dessus de sa tête.

— Simon ! s’exclama Ithuriel à mi-voix en se redressant et en s’élançant dans la direction dans laquelle les bruits de course étaient partis.

Au loin se dessina l’entrée de la cage d’escalier et une silhouette apparut en haut des marches avant de se précipiter vers le rez-de-chaussée où elle espérait trouver le salut. Derrière cette silhouette, un monstre aux dents retroussées qui s’engagea à son tour dans l’escalier avant d’être imité par un autre individu aux traits déformés par la soif de sang et la volonté de commettre un meurtre. Ithuriel força l’allure et surgit soudain devant Simon avant de passer un bras dans le dos du mortel pour le pousser contre un mur et empêcher ainsi la goule qui venait de bondir en avant de lui tomber dessus. Celle-ci s’écrasa au sol dans un bruit sourd et la dague d’Ithuriel trouva aisément son chemin entre ses yeux écarquillés de surprise pour lui déchiqueter le cerveau d’un mouvement sec. Sans perdre une seconde, la jeune femme arracha l’arme enfoncée jusqu’à la garde dans la tête du premier ennemi pour trancher l’air derrière et atteindre dans le même mouvement l’autre créature tentant de la prendre en fourbe par derrière. Elle lui trancha la gorge et l’homme tomba au sol en gémissant de douleur et tentant en vain de retenir le sang qui affluait abondamment de la plaie. Son regard se vida et il tomba sur le flanc avant que sa tête ne roule sur le côté. La dague d’Ithuriel était mortellement aiguisée. Mieux valait ne pas trop s’en approcher : cette goule venait de l’apprendre à ses dépens…

— Simon ? appela Ithuriel en se retournant vers son voisin de chambre. Vous allez bien ? (Il avait l’air blanc comme un linge. Mais peut-être n’était-ce que le fruit de son imagination et le fait que seuls les rayons du clair de lune filtrant à travers les étroites fenêtres du corridor éclairaient cette horrible scène tout droit sortie d’un film d’horreur de seconde zone.) Il va falloir m’expliquer ce qui se passe, fit-elle en cherchant le regard de son compagnon. Ces monstres ont l’air d’en avoir après vous. Pourquoi ? Que vous veulent-ils ? Pourquoi vous ?

Un bruit au bout du corridor empêcha Ithuriel d’avoir un début d’explication. Simon fut coupé au beau milieu de sa première phrase par une silhouette de femme surgissant d’une pièce tout en brandissant un doigt mauvais dans leur direction.

— Là ! cria-t-elle en donnant l’alerte sans plus attendre. Ils sont là. Attrapez-les !

Trois autres silhouettes déboulèrent derrière la femme dont la voix rauque était familière à Ithuriel : il s’agissait de la propriétaire du motel. Celle qui avait voulu faire d’elle son en-cas. Elle se précipita vers eux secondée par ses acolytes aux traits déformés par la haine. Ithuriel ne perdit pas une seconde en vaines réflexions. Elle saisit Simon par le poignet et tira en lui ordonnant sèchement :

— Venez ! Suivez-moi ! Il ne faut pas traîner ici. Vite !

Elle entraîna Simon à sa suite dans les escaliers en direction de l’étage du dessus. Monter ne semblait pas la meilleure des solutions quand on voulait fuir un danger immédiat, mais le fait est qu’ils n’avaient pas le choix. Le seul autre chemin possible était actuellement barré par trois horribles monstres avides de se repaître de leurs restes. Pour Ithuriel, le choix était vite fait.
Lun 6 Juil - 1:01
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Simon courut le plus vite possible grâce à son adrénaline. Il n'a pas cherché à comprendre quoi que ce soit, à ouvrir un dialogue ou à les attaquer en premier afin de prendre le contrôle de la situation. Oui, le couple avait tous les deux les dents retroussés et étaient assoiffé de sang. Il descendit les escaliers, et arriva au premier étage. Il passa devant Lilian, et avant qu'il ait eu le temps de dire de s'enfuir, de descendre au rez-de-chaussée, cette dernière le poussa juste au moment où le premier monstre allait lui sauter dessus. Simon se retourna par réflexe afin que ce soit son dos et non pas son visage qui allaient taper contre le mur. Il vit donc son amie détruire ses deux monstres à l'aide de sa dague. Le premier monstre gisait au sol avec un trou dans sa boite crânienne, et le second avait la gorge coupée, hurlant d'agonie et s'écroulant ensuite à terre. Cette femme n'était pas un commun des mortelles. Oui, elle maniait armes d'un art très noble et n'était sûrement pas à son premier coup d'essai. De plus, avoir de si beau réflexe de combat et tuer un monstre n'était pas à la portée de tout le monde.

Suite à cette marre de sang, et au bruit d'agonie de la goule, Simon n'était pas dans son assiette. Sans son amie et son geste divin, il serait en train de se faire dévorer vivant, et de souffrir comme un martyr. Jamais il ne saurait comment la remercier. "Euh… Je pense que oui ça va mais… Euh je ne sais pas" Simon était en état de choc. Il ne savait pas argumenter ou faire une simple phrase. Heureusement, son amie l'aida à se concentrer en le sollicitant fort du regard, et en lui posant les bonnes questions, notamment lorsqu'il lui dit le mot "goule". Son esprit et son attention revinrent d'un coup. Ce mot était déjà familier pour Simon. "Ce sont des goules, tu es sûre?" Lilian hocha la tête de façon positive. "J'ai déjà chassé de la goule il y a un mois et demi plus ou moins, avec un ami. On a poursuivi une meute, et on les a quasiment tous tué sauf une qui a survécu en s'échappant…" Bien entendu, la goule femelle était la gérante du motel. "C'est facile de les tuer, un gros coup dans la tête afin de leur exploser leur boite crânienne" dit-il ensuite à Lilian. Quand soudain, une voix se fit entendre. Trois goules, dont la gérante pointa du doigt les deux amis et foncèrent ensuite vers ces derniers. Sans plus attendre, Lilian prit le bras de Simon, et coururent au second étage. Les deux amis avaient cinq ou six secondes d'avance sur les monstres. Simon suivait Lilian, et entrèrent tous les deux dans la chambre de son amie. Lilian claqua la porte, et resta appuyé contre elle afin de les empêcher de rentrer. "Tiens la porte, je vais pousser le lit contre la porte" dit-il afin de consolider la porte. Lorsqu'il tirait le lit, les trois monstres tapaient et poussaient contre la porte, mais Simon plaça le lit et le mit d'une façon que le coin du lit était appuyé contre un bord décoratif du mur afin que le lit ne bouge pas et qu'il soit bien coincé.

Simon recula doucement de la porte tout en la fixant. "Maintenant on fait quoi? Y sont trois et nous deux, et j'en ai d'jà tué avant, j'sais m'défendre. T'as un couteau et mi aussi. Ya moyen d'les tuer en face à face" dit-il. Il continua à essayer de pousser la porte, mais en vain. Ils crièrent et firent énormément de bruit en voulant ouvrir cette porte. Mais le lit était vraiment bien coincé, leur effort était en vain. Soudain, plus un bruit. La clinche de la porte ne bougeait plus, et les goules avaient arrêté de crier. Simon regarda Lilian, et contrôla sa respiration afin de faire le moins de bruit parasite pour entendre le moindre bruit dans le couloir. Lorsque tout d'un coup, un gros coup de hache tapa contre cette porte, qui la traversa. Cette hache venait sûrement prévue en cas d'incendie, elles étaient souvent placées à côté des extincteurs. La hache fit quelques trous dans la porte. Encore quelques coups et les monstres pourraient rentrer. Le combat allait commencer, Simon serrait fort son couteau.
Mar 14 Juil - 18:44
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Simon venait de révéler à Ithuriel avoir d’ores et déjà rencontré des goules par le passé. À l’entendre, lui et un de ses amis avaient tous deux pourchassé l’une de leur meute et exterminé tous ses membres à l’exception d’une seule survivante. Était-ce la raison pour laquelle les créatures ayant investi le motel étaient à sa recherche ? La survivante ayant assisté impuissante à la décimation de sa meute était-elle derrière tout ça ? N’était-ce donc qu’une question de vengeance ? Avait-elle envoyé ces monstres en reconnaissance pour espionner et retrouver la trace de Simon ?

Ithuriel n’eut guère le temps de creuser la question plus avant. Un cri à l’autre bout du couloir l’avertit que les renforts des deux goules qu’elle venait d’abattre avaient retrouvé leur trace. La gérante de ce motel miteux et deux autres acolytes. La fraction de seconde pendant laquelle son regard s’attarda sur eux confirma à Ithuriel que l’homme qui s’était interposé quand elle avait manqué servir d’en-cas à la femme n’était pas avec eux. Compte de la façon dont la femelle s’était pliée à ses exigences malgré sa faim dévorante, nul doute que cet homme était le leader du groupe. Avait-il un lien quelconque avec la femme dont Simon venait à l’instant de faire allusion ? Peu importe. Ithuriel avait d’ores et déjà fait volte-face et entraîné Simon à sa suite dans les escaliers en direction de l’étage du dessus.

Une fois parvenue au palier du haut, Ithuriel poursuivit sa route en traînant Simon derrière elle. Moins d’une minute après, les Goules émergèrent de la cage d’escalier et reprirent la course-poursuite dans le couloir plongé dans la pénombre. Ithuriel s’efforçait de réfléchir à toute vitesse. S’en prendre à ses poursuivants de front n’était pas la solution. Autant elle avait eu l’effet de surprise jouant en sa faveur face aux deux autres, autant là elle était dépassée par le nombre d’adversaires. Et comme elle ignorait de quoi était capable Simon en dehors d’asperger continuellement tout le monde avec de l’eau bénite, elle ne pouvait guère mettre sur pied une stratégie le mettant également en scène. Il lui fallait trouver autre chose. Et vite…

— C’est inutile de fuir devant nous, cria la vieille femme dans leur dos. Vous êtes condamnés quoi qu’il arrive. Rendez-vous tout de suite et vous aurez droit à une mort rapide. Surtout toi ma belle. L’autre, on lui réserve un tout autre sort.

Ithuriel ne ralentit pas l’allure. Le corridor déboucha sur un coude. En tournant au coin, la déchue jura en découvrant que l’autre extrémité du couloir était barrée par un mur et une fenêtre scellée. C’était une impasse. Et les bruits de pas précipités qui se rapprochaient inéluctablement. Les goules seraient sur eux dans quelques secondes à peine. Ils ne pouvaient pas rester ici. Ils se feraient massacrer en un rien de temps. Aussi Ithuriel se jeta-t-elle sur la porte la plus proche qui céda sans résister et elle poussa Simon dans la chambre déserte avant de refermer le battant sur eux. Dans le même mouvement, elle tourna le verrou qui cliqueta en condamnant l’accès à la pièce. Mais Ithuriel n’était pas dupe. Cela ne ferait pas long feu face à l’assaut déterminé d’une meute de goules. Ils allaient devoir trouver mieux.

C’est à ce moment-là que Simon lui ordonna de tenir la porte pendant qu’il décollait le lit du mur pour venir le mettre en travers de la porte. Ithuriel hocha la tête et s’arc-bouta contre la porte en attendant que Simon se soit occupé du lit. Le battant trembla contre les assauts furieux des créatures enragées. Mais Ithuriel tint bon. De même que le verrou.

— Plus vite ! s’exclama Ithuriel en sentant une secousse plus violente menacer avoir raison du pauvre battant en bois. C’est bon…

Elle soupira de soulagement en se reculant doucement de la porte en même temps que Simon. Certes, il y avait mieux qu’un lit comme système de défense. Mais compte tenu de la situation, c’est le mieux que Simon avait pu trouver et il faudrait bien que cela fasse l’affaire. Et le fait que cela semblait plutôt bien parti pour : les goules avaient beau s’acharner sur le battant en bois, ce dernier refusait de céder vu la manière dont Simon l’avait bloqué avec la tête du lit. Le mortel venait de leur offrir un bref répit. Mais pour combien de temps au juste ? Ithuriel aurait été incapable de répondre à cette question.

Et justement, c’est ce que lui demanda Simon d’une voix fébrile. Et maintenant ? Selon lui, ils étaient trois contre deux. Il lui soutenait avoir déjà tué avant aujourd’hui et être par conséquent en mesure de se défendre. Comme elle, il était équipé d’un couteau. Le coin des lèvres d’Ithuriel s’agita légèrement tandis que la jeune femme baissait les yeux sur le « couteau » qu’elle tenait dans sa main. La lame de Simon était peut-être aiguisée, mais ce n’est sûrement pas avec son couteau de cuisine qu’il réussirait à trancher la tête d’une goule en un seul coup net et précis. Néanmoins, ce n’est pas sur ce point que la jeune femme le contredit quand elle prit la parole.

— Quatre, souffla-t-elle entre deux inspirations profondes. Quatre. (Elle détourna les yeux de la porte une demi-seconde pour croiser le regard de Simon.) Ils ne sont pas trois mais quatre. La femme et trois autres individus non identifiés. Et au moins une cinquième goule se trouve quelque part dans le motel. Un homme qui doit sûrement être leur leader ou qui détient en tout cas l’autorité pour l’instant. Cette femme a tenté de s’en prendre à moi et il s’est interposé pour la remettre à sa place en disant que je n’étais pas la cible prioritaire. Peut-être qu’en parvenant à tuer cet homme…

Ithuriel fut interrompue au milieu de sa phrase par le profond silence régnant soudain de l’autre côté de la porte. Perplexe, la déchue échangea un regard surpris avec Simon avant de faire un pas prudent vers l’entrée de la chambre. On aurait dit que les goules s’en étaient allées. Plus personne ne tentait de défoncer la porte. C’était soudain trop calme. Beaucoup trop silencieux selon Ithuriel.

Et c’est là que le premier coup de hache heurta la porte en arrachant des morceaux de bois. La déchue recula d’un bond en retournant auprès de Simon. Ces goules semblaient plus malignes que celles que la jeune femme avait été amenée à croiser voilà de cela bien des années. Deux autres coups bien placés et déjà l’ennemi put jeter un coup d’œil dans la pièce en lâchant :

— Inutile de lutter contre le destin, mes doux agneaux. (La voix de la gérante du motel.) Ma belle, toi tu feras un en-cas de roi ; contre à l’autre lourdaud… elle se chargera de lui en personne. Vous n’avez nulle part où aller et êtes pris au piège. Alors à quoi bon rendre les choses plus difficiles quand on sait pertinemment que le résultat sera le même que vous tentiez de vous défendre ou non. Rendez-vous et peut-être votre mort sera-t-elle moins lente et moins douloureuse que prévue.

La vieille femme offrit un sourire à travers le trou dans la porte avant de brandir de nouveau sa hache pour l’abattre sur ce qui restait de la porte. Encore quelques coups bien placés et le battant finirait par céder avec ou sans le lit pour en barrer l’accès. Mais ce n’est pas tant ce qui retint l’attention d’Ithuriel. Et pour cause : où étaient les autres goules ? Ithuriel n’avait aperçu que le visage ridé de la gérante du motel à travers le trou dans la porte. Et peut-être aussi une vague silhouette sur sa droite. Mais c’est tout. De toute évidence, deux des quatre goules s’étaient esquivées. Du moins son instinct en était-il convaincu. Mais pour quelle raison ? Prévenir le leader ou bien… tenter une autre approche ?

Alors que cette question se forma dans son esprit, Ithuriel se glaça d’effroi. En pénétrant dans la pièce, elle avait rapidement balayé l’ameublement et la disposition des lieux afin d’en tirer parti pour mettre sur pied une défense effective. Une chambre avec un lit et une commode près de l’entrée ; et dans la pièce attenante, une salle-de-bain équipée d’une douche et d’un lavabo crasseux. Mais ce qui glaçait à présent d’effroi la déchue, ce n’était pas tant le lit ou la cabine de douche, mais la fenêtre de la pièce principale sur laquelle ses yeux s’étaient posés un instant sans s’y attarder plus d’une demi-seconde. Et c’est justement à travers cette fenêtre que s’engouffrèrent les deux goules restantes quand le verre vola en éclats en arrachant un hoquet de stupeur à Ithuriel.

La jeune femme se couvrit le visage avec les mains afin d’éviter que les débris de verre ne lui entaillent la peau. Et la seconde suivante, elle se retrouva étendue par terre contre le mur du fond. Sa tête était douloureuse et son esprit confus. Une goule avait dû se jeter sur elle et la projeter contre le mur une fois entrée dans la chambre. Mais elle n’en gardait aucun souvenir et n’était pas sûre que ce soit ce qui s’était réellement passé. Mais cela semblait être le plus logique étant donné que la goule en question se tenait juste au-dessus d’elle en salivant à l’idée de planter ses crocs dans sa chair tendre et délicate.

— Non ! s’exclama la gérante depuis le couloir en jetant un œil dans la pièce. Elle est à moi !

Mais l’autre goule ne tint pas compte de son intervention. De toute évidence, la vieille femme n’était rien de plus que de la chair à canon et ne détenait aucune autorité sur les autres. Mais la diversion fut suffisante pour permettre à Ithuriel de recouvrer ses esprits. Elle leva son arme pour frapper mais son adversaire se montra plus rapide. Il bloqua son bras et le tordit jusqu’à ce que la douleur fasse lâcher prise à Ithuriel. La dague rebondit sur le sol bétonné couvert de linoléum avec un bruit sourd et mat. Et la seconde d’après, la main de la goule se refermait sur la gorge d’Ithuriel avant de la contraindre à se redresser et de la plaquer contre le mur sans ménagement.

La déchue serra les dents en sentant la douleur se répandre le long de son échine. Mais la prise autour de son cou était trop puissante. Elle ne pouvait rien faire et était réduite à l’impuissance. Ses pieds et ses jambes s’agitaient dans le vide à une bonne dizaine de centimètres au-dessus du sol. Et elle avait beau ruer de coups son adversaire, celui-ci tenait bon. Lentement, il pencha la tête sur le côté et ouvrit la bouche en grand en dévoilant une rangée de crocs gâtés ne sentant pas la rose. Et tandis qu’Ithuriel se débattait de plus belle pour se libérer de son étreinte, il approcha la bouche de la peau immaculée de la jeune femme en vue de goûter la marchandise.
Dim 2 Aoû - 23:17
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Simon avait tort depuis le début. En effet, il n'y avait pas trois goules, mais cinq, ce qui changeait beaucoup la situation. En effet, maîtriser une goule seule est déjà difficile. Alors en maîtriser cinq à deux personnes – Simon ou Lilian devait en maîtriser 3 à lui ou elle seul – cela devenait une mission impossible. Alors, il n'y avait plus qu'une solution: fuir. Malheureusement, ils étaient au deuxième étage, et fuir par la fenêtre était impossible. De plus, les coups de hache dans la porte étaient très conséquents. Oui, plus que quelques coups, et la porte allaient se briser en morceau, afin que les goules rentrent dans la chambre afin de les dévorer vivant. Simon maintenait son couteau de cuisine minable fermement, et était prêt à tout pour se défendre quand soudain, deux goules arrivèrent en traversant la fenêtre de la salle de bain. La première sauta directement sur Lilian pendant que la seconde plaqua Simon contre le mur de la chambre. La jeune femme était également maintenue sur le mur d'en face, et malgré ses débattements, rien ne fait. Elle était bien maintenue. La goule approcha ses dents contre son cou. La cheffe de meute étant encore à l'extérieur, toujours en défonçant la porte avec la hache, lui ordonna de ne pas la toucher soi-disant qu'elle était à elle. Rien n'y fait, il continua à approcher ses dents contre son cou.

Simon était également bien maintenu contre ce mur, et il était obligé d'observer cette scène. L'adrénaline commençait à se faire ressentir. "Naaaan!" hurla-t-il, et une force surhumaine l'aida à se libérer. Oui, la goule maintenant Simon n'arrivait plus à le maîtriser. Simon la repoussa, et la projeta sur le côté. Il fit ensuite quelques pas, et sauta de justesse sur la goule maintenant Lilian, juste avant qu'il la morde. Il prit sa tête, et la cogna de toutes ses forces contre le mur, qui laissait une grosse trainée de sang sur cette tapisserie blanche. Un bruit d'agonie et de douleur se fit entendre, mais rien n'y fait. Simon continua à cogner la tête quatre ou cinq fois avant que plus aucun bruit ne sortit de sa bouche. Elle s'écoula à terre. Son crâne était explosé. La deuxième goule arriva dans son dos, et tira Simon en arrière tellement violemment qu'il tomba à terre à plat ventre. Heureusement pour lui, il tomba juste à côté du couteau de Lilian, qui l'avait lâché il n'y a même pas une minute. Il le saisit, et au moment où la goule allait lui sauter dessus, il se retourna et planta le couteau tout d'abord dans la gorge de la goule, et ensuite dans la tempe de celle-ci. Il poussa la goule sans vie sur le côté, et se releva, plein de sang sur lui.

Simon regarda Lilian. "Tu vas bien?" Il regarda ensuite ses vêtements pleins de sang. "Il s'est passé quoi…? Enfin, je sais ce qu'il s'est passé, mais j'ai fait ça comment?". Oui, tout avait passé si vite. Cela ne lui ressemblait pas d'avoir des réflexes et des mouvements de combat si précis. Peut-être que derrière son image immature, tête en l'air avec deux mains gauches, il avait un instinct protecteur. Soudain, la gérante recommença à se faire entendre. "Aaaaah! Tuez-lez!" fit-elle. Oui, elle était encore plus en colère car c'est la deuxième fois qu'elle voit ses frères se faire détruire un par un. Une goule l'accompagnant donna un dernier coup de hache dans la porte, qui la brisa en quatre. Les trois dernières goules rentrèrent dans la chambre. La gérante chargea sur Lilian tandis que les deux autres chargèrent sur Simon. "Tiens" fit-il en rendant le couteau à sa propriétaire, juste avant de charger sur les deux goules sous le coup de l'adrénaline. Il se débâta de n'importe quelle façon, en claqua un contre un mur, se fit pousser contre un autre mur, donna un uppercut, recevant des coups. Il espérait faire diversion en servant de punching-ball, le temps que Lilian tue la propriétaire avant de venir l'aider à se débarrasser des deux autres.

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De mon côté, je pense avoir fini. Si ça ne te dérange pas, je te laisse clôturer. Je te fais confiance de ne pas m'abandonner avec ces deux goules :3 C'était génial de faire un rp' avec toi, bien vite le prochain
III 04: Il va y avoir du sport 1275229722
Mar 4 Aoû - 17:45
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Ithuriel n’était pas particulièrement dans la meilleure des situations qui soit. Plaquée contre un mur de la chambre, elle vit la gueule garnie de crocs acérés de la goule affamée se rapprocher lentement mais sûrement de sa gorge exposée. Elle sentait d’ores et déjà son haleine viciée et pouvait voir du coin de l’œil un filet de bave coulant le long du menton de la créature maléfique. Ithuriel se débattait comme une possédée, mais rien à faire : son adversaire la maintenait toujours clouée contre ce maudit mur. Il n’était plus question que de quelques secondes avant qu’elle ne devienne son en-cas.

C’est là que résonna un cri puissant. Ithuriel perçut non loin des bruits de lutte et soudain, la pression exercée sur son corps par la goule se dissipa et elle fut de nouveau libre de ses mouvements. La déchue glissa au sol en se massant la tête. Celle-ci avait pris un sacré coup quand la créature l’avait placardée de toutes ses forces contre ce satané mur assez costaud. Elle mit quelques secondes à recouvrer toutes ses facultés mentales. Juste à temps pour découvrir Simon en train d’empaler sur sa dague à elle une autre de ces monstrueuses abominations. Celle qui s’en était prise à elle gisait d’ores et déjà à terre, à quelques centimètres de là, la boîte crânienne explosée et le cerveau en bouilli. Était-ce Simon qui avait fait ça ? Un novice non initié ? Ithuriel n’en revenait pas.

La jeune femme fut tirée de sa stupeur par Simon lui demandant si elle allait bien. Elle continua de se masser la tête tout en se redressant en titubant. Une fois debout, il lui fallut quelques secondes de plus pour assurer son équilibre et très vite, la sensation de vertige se dissipa et Ithuriel parvint à demeurer parfaitement debout sur ses deux jambes. Elle répondit alors à Simon :

— Ça va, pour le moment. (Elle désigna le corps sans vie à ses pieds.) Merci pour ça. Ce n’est pas passé loin. Deux de moins. Plus que trois. (Mais Simon ne l’écoutait pas. Il regardait, ahuri, ses vêtements et venait seulement de se rendre compte qu’il était complètement recouvert de sang. Ithuriel perçut un éclat d’incompréhension et de la peur dans les yeux révulsés de son allié.) Eh ! Vous m’avez sauvé la vie, souffla-t-elle en désignant de nouveau le corps à ses pieds. Vous avez tué deux de ces monstres et les avez empêchés de s’en prendre à moi. Mais ce n’est pas terminé. Il en reste encore trois. Il faut…

Mais l’heure n’était pas à la discussion. De l’autre côté de la porte presque entièrement défoncée, la gérante du motel poussa un cri rageur en ordonnant à son acolyte restant de les tuer une bonne fois pour toutes. Un dernier coup de hache fut porté et le battant en bois céda en libérant le passage aux deux dernières goules. Hélas, ce ne sont pas deux silhouettes qui franchirent l’encadrement de la porte mais bien trois. Le mystérieux leader était à présent avec eux. Ithuriel et Simon se retrouvaient encore en position de faiblesse : à deux contre trois. Et tandis que les trois nouveaux venus étaient au meilleur de leur forme, Ithuriel et Simon, eux, commençaient à accuser le coup. La déchue ignorait combien de temps encore elle pourrait tenir debout. Entre le vol plané dans le hall de la réception et le coup reçu à la tête quelques instants plus tôt ici même, elle commençait à avoir sa dose pour la journée.

— Préparez-vous, elles arrivent, eut-elle tout juste le temps de crier à l’attention de Simon avant que la gérante ne se précipite la première dans la chambre pour se jeter sur elle. (Les deux autres goules se tournèrent vers Simon. N’étaient-elles pas là pour lui à l’origine ? Ithuriel ignorait toujours pourquoi.)

— Une chance que ce crétin ait eu son compte, souffla la gérante en désignant du menton son acolyte décédé sans pour autant quitter des yeux la déchue. Je ne te veux que pour moi. C’est ton odeur. Elle est particulière. Je n’ai jamais rien senti de tel auparavant. Je suis certaine que tu seras aussi bonne en bouche que ce que laisse présager ce doux parfum. Laisse-toi faire et ce ne sera pas long. N’est-ce pas préférable à une mort lente et douloureuse ? Allez, viens et ne te débat pas. Ou du moins, pas trop.

La gérante ouvrit grand la gueule et fit un pas de plus vers Ithuriel, tout crocs dehors. Simon interpella alors Ithuriel en lui lançant son arme. Le poids familier de la lame dans la main de la déchue la galvanisa et eut sur elle le même effet qu’une décharge d’adrénaline. La fatigue qu’elle ressentait se dissipa et seuls demeurèrent l’instinct de survie et une volonté inébranlable d’en finir une bonne fois pour toutes avec ces monstrueuses abominations allant contre la nature même de la Création.

La gérante bondit sur Ithuriel, mais la déchue s’esquiva au dernier moment. La goule heurta le mur en sifflant comme un chat sauvage. Elle fit volte-face et tenta de frapper Ithuriel au visage, mais la jeune femme passa sous son bras avec la grâce et l’agilité d’une panthère. Et dans le même mouvement, elle porta un premier coup à son adversaire, lui entaillant le flanc. La gérante du motel siffla de nouveau ; de douleur cette fois. Mais elle n’avait pas dit son dernier mot et tenta une nouvelle approche.

Ithuriel bloqua son bras et retint sa respiration tandis que l’haleine fétide de la goule venait lui titiller les narines. Et retournant le bras de son adversaire dans son dos, elle la projeta contre le mur non loin de l’endroit où Simon avait éclaté le crâne d’une autre abomination. Le temps que la goule se retourne, Ithuriel fit tourner son arme dans sa main et se tint prête à esquiver une fois de plus son ennemie. La goule chargea sans prendre le temps de réfléchir tant elle était aveuglée par la rage. Ithuriel passa une nouvelle fois sous son bras et faisant immédiatement volte-face, lui entailla profondément les jarrets. Les tendons tranchés net, la gérante s’effondra en gémissant. Ithuriel retourna son arme dans sa main et ne perdit pas une seconde de plus avant d’achever la créature d’un mouvement sec et puissant.

La déchue se tournait déjà en direction de Simon et de ses deux adversaires quand la tête de la gérante toucha enfin le sol et roula loin du reste de son corps. Le mortel était mal en point. Les deux dernières goules le ruaient de coups et il les encaissait sans pouvoir porter de contre-attaque. Il ne tiendrait plus très longtemps. Ithuriel ne devait donc pas perdre de temps. Et profitant que les deux abominations n’avaient d’yeux que pour Simon, elle se glissa dans le dos de la créature la plus proche et sa dague à la lame tranchante comme un rasoir n’eut aucun mal à se frayer un chemin jusqu’à son cortex cérébral. Un dernier mouvement rotatif et le cerveau de la créature fut réduit pour de bon en bouillie. Il était mort avant que son corps ne se fut effondré au sol. Il n’en restait désormais plus qu’un.

Mais avant qu’Ithuriel ait eu le temps de porter le coup de grâce au leader de la bande, celui-ci porta à Simon un dernier coup puissant et se tourna ensuite vers la déchue en bloquant sa lame au vol. Avec un sourire de vainqueur sur le visage, il tordit le poignet de la jeune femme jusqu’à lui arracher un cri de douleur et la projeta ensuite au loin quand elle fut débarrassée de son arme.

— Je n’ai rien contre toi, femme, dit-il alors sur un ton menaçant. C’est pour lui que je suis venu. Laisse-le-moi et tu pourras avoir la vie sauve. C’est un marché équitable, non ? Une vie pour une vie. Qu’en penses-tu ? (Ithuriel observa la goule et posa ensuite les yeux sur Simon. Il avait l’air d’avoir la tête qui tournait. Elle reporta finalement son attention sur le monstre et hocha la tête en silence.) Bien. Je vois que tu es une jeune fille raisonnable. (Il se tourna de nouveau vers Simon.) Maintenant, à nous deux. Ça, c’est pour ce que tu as fait à mon ancienne meute. (Il frappa Simon une première fois.) Et ça, c’est pour ma bien-aimée que tu as tuée. (Il le frappa une seconde fois.) Et ça…

Il n’eut pas le temps d’achever sa phrase. Discrètement, Ithuriel s’était redressée et avait bondi sur lui en le précipitant au sol. L’homme s’étant trouvé non loin de l’entrée de la chambre, ils se retrouvèrent dans le corridor désert. La goule fut la première à se remettre debout et il se saisit d’Ithuriel à la gorge avant de la soulever à quelques centimètres au-dessus du sol à la seule force de son bras droit.

— De toute évidence, je me suis trompé à ton sujet. En fait, tu n’es qu’une idiote. Tu aurais pu avoir la vie sauve, mais non… tu as préféré porter secours à un homme d’ores et déjà condamné. (Il marqua une pause.) Soit, tu as fait ton choix. Tu seras donc la première. Ensuite, je réglerai mes comptes avec l’autre lourdaud qui ne perd rien pour attendre.

La projetant au loin, le chef des goules envoya Ithuriel cogner contre le battant de la chambre voisine. La porte tint bon mais trembla dangereusement sous le choc. Ithuriel gisait sur le seuil, sa tête tournait et elle voyait des étoiles. Quand elle sentit la main de son adversaire sur le point de se refermer une nouvelle fois sur sa gorge, elle se débattit. En vain. La créature la remit debout et la projeta sur le mur d’en face. Mais cette fois, la déchue parvint à conserver son équilibre et à rester debout. Et appuyée contre le mur elle se tint prête à recevoir son adversaire.

La créature dévoila les crocs et chargea. Ithuriel attendit le dernier moment pour s’esquiver et faisant volte-face, elle saisit la tête de l’abomination et la fracassa contre le mur en se servant de son propre élan contre elle. Sonnée, le monstre perdit un peu de sa vigueur et Ithuriel n’eut aucun mal à l’envoyer valdinguer contre la porte avec laquelle elle avait fait ami-ami quelques instants auparavant. Cette fois, le battant céda et s’ouvrit. Et l’abomination se retrouva étendue au sol en travers du seuil, étourdie.

Ithuriel ne s’accorda pas une seule seconde de réflexion. Elle n’avait pas son arme sous la main. Celle-ci était demeurée dans l’autre chambre. Elle allait donc devoir improviser et c’est ce qu’elle fit. Passant sur le corps de la goule recouvrant lentement mais sûrement ses esprits, elle pénétra dans la chambre et se retourna vers le monstre étendu à ses pieds.

— C’est terminé, souffla-t-elle simplement à l’attention de l’abomination en se saisissant du battant de la porte et en le refermant d’un coup sec.

Ithuriel frappa une fois. Puis deux. Puis trois. Et ce n’est que lorsque le corps du chef de la meute eut complètement cessé de remuer qu’elle s’arrêta. La goule était méconnaissable. Sa tête avait tellement été réduite en bouillie que c’est comme si elle avait été décapitée. Seul un traumatisme crânien ou la décapitation pure et simple pouvait tuer une goule ? Alors celle-ci avait eu définitivement son compte. C’était terminé. La menace était écartée et Ithuriel soupira de soulagement.

— Simon ! s’exclama-t-elle alors en repensant à son voisin de chambre.

Revenant précipitamment sur ses pas, la déchue retrouva le non initié étendu sur le sol. Il était en vie et respirait. C’était bon signe. Il ne mit guère longtemps à recouvrer ses esprits et quand il questionna Ithuriel, celle lui répondit :

— C’est terminé. Elles sont toutes mortes. Il n’y a plus rien à craindre. (Elle se tut le temps de s’asseoir à côté de l’humain et lâcha ensuite un soupir en se passant une main sur le visage.) Mais une chose est sûre : demain, à la première heure, je rends les clés et je me cherche une autre chambre.

Elle tourna la tête vers Simon et ils échangèrent un sourire complice. Ils étaient sains et saufs. C’est tout ce qui comptait. Ils auraient tout le temps plus tard de régler les derniers détails. Comme par exemple expliquer pourquoi ces créatures s’en étaient prises à Simon ? Que lui voulaient-elles ? Des réponses qui devraient attendre. Pour le moment, la déchue et Simon savouraient le fait d’avoir survécu à cette terrible épreuve. Le reste était secondaire…

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