III.04 - We are all living in a dream, but life ain’t what it seems
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III.04 - We are all living in a dream, but life ain’t what it seems

Mer 1 Juil - 23:04
Invité
Anonymous
Invité


Certaines choses échappent à notre compréhension, c’est évident. Certaines choses à notre propos également. Certaines choses nous attirent naturellement, tandis que d’autres personnes y sont complètement indifférentes et on ne peut que tenter de deviner pourquoi ils nous font autant d’effets. Parfois, on se dit que c’est relié à un évènement passé particulièrement marquant et d’autres fois, on ne peut que supposer, parfois inventer une raison tellement ce désir nous semble inexplicable, presque surnaturel. Amélie avait l’impression qu’elle était particulièrement confrontée à ce sentiment depuis son accident, ignorant totalement qu’elle l’était depuis bien plus longtemps.

Le silence régnant aux alentours pouvait être au choix effrayant ou apaisant. La voute céleste semblait plus lumineuse que ne l’avait été la plupart des journées d’hiver et plus douce que celles de printemps. Le paysage était magnifique et même si ce genre de tableau avait toujours émerveillé la brunette, quelque chose clochait. Comme s’il y avait une évidente erreur sous ses yeux mais qu’elle n’arrivait pas à l’identifié. Comme si quelque chose manquait. Et ce sentiment la suivait en permanence, s’évanouissant quand elle s’endormait, en même temps que sa conscience. Mais il revenait à chaque fois que la belle était éveillée, sans qu’elle ne puisse le supprimer totalement. Elle ne pouvait qu’ignorer cette chose qui semblait contrôler un poids sur sa poitrine, cette impression que même dans les moments de bonheur les plus simples, elle était à un bal masqué. Si au début, ce sentiment ne l’avait pas dérangé car semblait passager, elle ne rêvait plus que d’arracher ce qui couvrait son vrai visage sans y arriver, ni sans savoir ce qu’il y avait dessous.

Le bruit léger de ses chaussures ouvertes italiennes à talons hauts sur l’herbe humide était la seule chose qui semblait la relier à la réalité, car ce qui la poussait à avancer ne semblait pas l’être, insensé.

Ses pas la menèrent à un terrain plutôt vaste et proche de son université. Le terrain de football. Il était désert et aussi apaisant qu’il pourrait être. Amélie s’arrêta. Elle l’observa et se remémora quelques scènes qui s’étaient déroulés à cet endroit. Des matchs, certaines fois où elle s’était baladée de nuit, comme maintenant, d’autres où elle avait ri avec des amis. Mais aucun de ses souvenirs ne justifiaient le sentiment qui semblait vouloir l’envahir.

Elle soupira longuement. Rien. Ce voile dérangeant était toujours là, comme une brume omniprésente dans son esprit. Il lui semblait se souvenir d’une période de sa vie où les couleurs semblaient plus claires, plus éclatantes, où tout était plus vrai, plus intense. Mais cette période, elle ne pouvait la situer ni dans le temps, ni dans l’espace. Douter de sa véracité était donc logique, mais ce sentiment, chassé par la raison, ne se laissait pas enterré bien longtemps. Mais parfois, elle avait l’impression que ce voile était plus puissant, si puissant qu’il en deviendrait physique, son existence était presque une évidence. Et en ces moments, Amélie se sentait un peu mieux, rassurée. S’il existait, cela voudrait dire qu’elle pouvait le lever et atteindre ce qu’elle cherchait. Ou du moins savoir ce qu'elle cherchait.

La jeune femme marcha jusqu’aux gradins et posa sa main sur les supports de bois, les effleurant en rejoignant les sièges. Après quelques pas dans la première rangée, elle s’arrêtait et s’essayait. Ensuite, son corps frêle tomba de façon calculé, s’étalant à l’horizontal sur plusieurs places. Couchée là, une jambe pliée, le talon entre deux sièges et l’autre droite, son bras sous sa tête pour rendre sa position confortable et l’autre sur son ventre, elle regardait les étoiles. Habillée d'un pantalon trois-quart moulant noir et d'un haut bleu nuit léger avec un décolleté, elle supportait aisément la chaleur ambiante en ce mois de juillet, bien qu'elle regrettait que le vent ne souffle pas sur sa peau chaude.

Elle aimait ces moments, elle se sentait presque bien. Où elle ne pensait à rien. Ils avaient la particularité d’être réels et Amélie avait désespérément besoin de ça à ce moment. Quelques minutes plus tard, elle apprécia le sentiment que lui procurait son état ; entre l’éveil et le sommeil, elle se sentait bien, libre, sur le point d’être délivrée de chaines qu’elle n’avait pas conscience de porter.
Jeu 2 Juil - 0:47
Invité
Anonymous
Invité

Le liquide descendait dans sa gorge, la brûlant au passage. Mais, il la ressentit à peine, comme s’il était immunisé. Il n’en était pas à son premier verre de la soirée, ça non! La lumière, aussi faible soit-elle, lui agressait les yeux. Il les plissait afin de mieux la supporter. La tête penchée, il fixait son verre qui était vide à présent. Il n’entendait les rires, les cris de joie ni même la musique qui jouait. Un groupe se présentait sur la scène du bar où il se trouvait. Il posa trois de ses doigts sur le verre de vitre court et épais, puis il le leva. Un sourire séducteur sur les lèvres, il regarda la barmaid, désigna ce qu’il tenait dans ses mains et lui demanda un autre verre. Elle s’approcha de lui avec ce petit air adorable qui voulait dire : « t’es craquant, mais t’as assez bu pour aujourd’hui. » Liam ne put s’empêcher d’insister même s’il savait que c’était vrai au fond. Elle finit par céder, spécifiant qu’il s’agissait de son dernier.

Le rhum ambré le fit légèrement grimacé. C’était plus une habitude qu’autre chose. L’alcool ne l’aidait guère. Il n’arrivait pas à se l’enlever de la tête. Ses pensées ne cessaient de se raccrocher à ses souvenirs avec une jolie brunette. Qu’il ferme les yeux ou pas, qu’il soit avec des amis ou pas, elle était toujours dans son esprit. Il pouvait pratiquement la sentir à ses côtés. Il imaginait ses moindres réactions, ses moindres paroles. Et rien ne pouvait le distraire de cette imagine imaginaire qui l’accompagnait constamment. Il n'avait ni besoin de boire, ni besoin de drogues, ni besoin de sensations fortes pour la voir. Il avait seulement besoin qu’elle lui manque. Ce qui était le cas à chaque seconde de la journée.

Le brunet se leva, trébuchant pratiquement. Il avait beaucoup trop bu. La barmaid se pencha sur le bord, lui demandant s’il allait bien. Il se redressa, s’appuya sur le bar à son tour et approcha sa bouche de son oreille pour finalement lui dire qu’il allait bien. La jeune femme ria doucement. Il prit son blouson et paya sa note, laissant un gros pourboire à la demoiselle. Celle-ci lui donna son numéro de téléphone. Il lui fit un sourire et le rangea dans la poche arrière de son jean, sachant très bien qu’il ne l’utilisera aucunement. D’un pas quelque peu chancelant, il se dirigea vers la sortie. L’air frais de la nuit le remit sur pied en un rien de temps, chassant la brume qui engourdissait ses pensées et ses sens. Son regard fut attiré par la lune. Celle-ci n’était qu’au quart de son cycle. Sans réellement savoir pourquoi, il repensa aux mots que la tante d’Amélie lui avait dit quand il avait appris qu’on lui avait effacé la mémoire. Il n’était pas assez bien pour sa nièce. En fait, ce n’était pas lui qui n’était pas assez bien pour elle, c’était le loup en lui. Une colère silencieuse monta lentement en lui. Il n’avait qu’une envie : arracher le cœur encore frais de la tante pour le manger pendant une nuit de pleine lune.

Il secoua la tête pour chasser cette pensée. Ce n’était pas très gentil de sa part. Même s’il n’avait pas tellement envie de l’être en ce moment. Ils avaient enfin touché au bonheur qu’aussitôt on leur enlevait. Mais, au fond de lui, il avait toujours eu cette voix qui lui disait qu’il n’était pas fait pour elle. Qu’il représentait un danger constant pour elle. Il avait toujours peur que le loup-garou trouve une façon de lui prendre sa vie. Et ce, même s’il s’était transformé maintes fois devant elle sans qu’aucun accident ne lui arrive. Enfin, pratiquement. Il avait tout de même faillit la manger la toute première fois. Bref, il comprenait l’inquiétude de la tante d’Amélie, mais ça faisait mal de l’entendre de la bouche d’une personne extérieur. Et encore plus d’apprendre qu’on l’avait complètement effacé de sa mémoire. Elle n’avait aucune idée de qui il était, de ce qu’ils avaient été, de combien elle avait compté pour lui. La seule chose de positif était que la brunette pouvait reprendre une vie normale. Elle était hors de danger ainsi.

Sans même s’en apercevoir ses pas l’avaient mené jusqu’au petit appartement de la jeune femme. Il leva les yeux vers la porte d’entrée. Ses souvenirs lui revinrent avec une violence qui lui coupa la respiration. Des images d’un petit déjeuner très sucré lui revinrent en tête. D’une Amélie endormie, épuisée après avoir passé une nuit blanche dehors à s’enfuir de lui. Des images du parc dans lequel il s’était réveillé à ses côtés s’imposèrent à lui. Il ferma les yeux fortement, espérant que ses souvenirs allaient partir dans un coin de sa mémoire et y rester. Il se força à avancer. S’il restait une minute de plus, il y avait une chance que tout lui revienne encore une fois en mémoire. Ce qu’il ne souhaitait aucunement. Ses pieds le conduisirent au terrain de football, là où il a l’habitude de s’entraîner. Liam monta dans les gradins les plus proches. Il n’y avait personne à part lui-même. Il leva les yeux vers le ciel, il contemplait les étoiles, se remémorant différents souvenirs. Ses yeux se fermèrent pendant quelques secondes, puis s’ouvrirent. La pensée qu’il était toujours dehors et qu’il devait rentrer lui traversa l’esprit, mais ses membres étaient alourdis par le sommeil. Son corps ne voulait plus marcher. Il s’allongea sur les gradins et, au bout de quelques minutes, ses paupières se refermèrent à nouveau. Un instant plus tard, il ronflait à en faire trembler les gradins.

Il se réveilla, le soleil brillait par la fenêtre. Il était allongé sur le côté dans son lit, un drap blanc sur son torse nu. Son bras était refermé sur un corps pressé contre le sien. Son visage était enfoui dans une chevelure chocolatée. Liam n’osa bouger de peur de la réveiller. Doucement, il la resserra un peu plus contre lui. Ses doigts parcoururent le long du bras de la jeune femme, le caressant du même coup. Elle ne remua pas une seconde. Sa main se posa sur le ventre de la brunette et remonta doucement, lentement. Le doux tissu du pyjama suivait la main du jeune homme, découvrant peu à peu la peau de l’endormie. Soudainement, ses doigts s’arrêtèrent. Quelque chose d’humide, chaud et épais dégoulinait de la poitrine de la demoiselle. Tremblant légèrement, il leva la main, frottant ses doigts ensemble. Effrayé, il les regarda. Son pouls s’accéléra, alors qu’il ne cessait de répéter : « non, non, non, non, non! » Il se redressa et le corps inerte d’Amélie roula sur le dos, révélant un trou béant où il aurait dû y avoir son cœur. Il n’arrivait à détacher ses yeux du cadavre, son visage exprimant l’horreur à sa plus simple expression. Il aurait voulu crier, mais aucun ne sortit. Il replia les doigts de son autre main. Quelque chose de caoutchouteux y était logé. Il baissa les yeux vers l’objet en question. Un truc rouge, sanguinolent. Horrifié, il comprit qu’il s’agissait du cœur d’Amélie. Au moment où il allait le lâcher, celle-ci ouvrit les yeux et se redressa.



- Tu vois ce que tu m’as fait, Liam? C’est exactement pour ça que ma tante voulait me protéger de toi.

- Amélie…, commença-t-il d’une petite voix.


Elle retomba sur les draps ensanglantés, inerte. Liam resta là, encore sous le choc. Sa main s’ouvrit légèrement, laissant tomber le cœur sur le lit à côté de lui. Il n’arrivait à détacher ses yeux d’elle. Il restait silencieux, attendant qu’elle se relève. Plus le temps passait, plus elle paraissait morte. Bientôt, il fit noir. Il n’avait toujours pas bougé, son visage baignant de larmes silencieuses. Qu’est-ce qu’il avait fait?
Jeu 2 Juil - 2:30
Invité
Anonymous
Invité

L'état d’Amélie pouvait être séparé en plusieurs niveaux. D’abord, s’abandonnant aux bras de Morphée, elle passa par ce stade, celui du sommeil léger qu’elle expérimentait parfois en cours après des nuits d’insomnies. Un insecte se posant innocemment sur son visage l’aurait réveillé à ce moment. Ensuite, des rêves courts et dont le scénario loufoque perturberait n’importe qui. Banal. C’est ensuite, quelques instants plus tard, que ça devint plus intéressant. Loin dans l’inconscient d’Amélie, une partie d’elle-même était enfermée. Une partie importante, celle qui détenait les réponses à ses tourments et celle qui se souvenait des émotions et sentiments les plus intenses qu’elle n’avait jamais ressentis. La partie qui avait découvert l’existence du surnaturel. La partie qui était devenue une chasseresse. La partie qui était tombée amoureuse.  C’est cette partie qu’elle libéra, quand son sommeil fut plus profond qu’il aurait pu être, quand elle plongea si loin qu’elle ne pourrait probablement pas se rappeler jusqu’aux sensations éprouvées dans ses rêves quand elle rejoindrait la surface, quand elle rouvrirait les yeux.

Ses yeux s’ouvrirent lentement, mais le décor avait changé. L’océan d’étoiles sous lequel elle s’était abandonné avait disparu. Il lui avait semblé avoir été attiré comme un aimant vers un autre endroit, d’une manière qu’elle ne pourrait décrire.

Elle était dans une chambre, aveuglée par la lumière qui diffusait l’éclat de l’aube dans la pièce. Chambre qu’elle reconnut directement grâce au mur auquel elle faisait face… C’était celle de Liam. [/b]Liam[/b]. Cette pensée éveilla une douleur pénible dans sa poitrine. Il lui manquait terriblement et même avant d’en chercher la raison logique, elle le chercha instinctivement, lui. La brunette tourna des talons et découvrit le lit de ce dernier. Ils étaient deux. Lui et elle.

Liam enlaçait son corps encore endormi. Amélie, celle debout, fronça légèrement les sourcils d’incompréhension, penchant légèrement la tête pour tenter d’apercevoir une explication dans la scène qui se déroulait sous ses yeux. Ce tableau lui rappela les jours où elle s’était réveillée à ses côtés. Son souffle fut coupé. Pourquoi avait-elle le sentiment que ça faisait partie d’un passé révolu ? Pourquoi avait-elle l’impression que le sentiment de bonheur jamais égalé qu’elle avait ressenti en se réveillant dans ses bras appartenait à une autre vie ?

Elle ne pouvait rien dire. L’ancienne chasseresse n’était qu’une spectatrice, un fantôme regardant une scène qui lui remémorait des souvenirs qui lui échapperaient à son réveil, peu importe la force avec laquelle elle s’y accrocherait. La douleur qu’elle ressenti à cette pensée fut à nouveau éprouvante, elle eut l’impression que sa poitrine était devenu trop petite pour son cœur battant toujours plus fort, comme pour protester devant cette injustice.

Le spectacle qui se déroulait sous ses yeux perdit soudain cet aspect heureux et apaisant à cause de l’apparition d’un élément nouveau : Du sang. Haussant les sourcils, entrouvrant la bouche de surprise et d’effroi, incapable de bouger, elle voulut se précipiter vers Liam. Effrayé, il répéta le seul mot qui semblait lui venir à l’esprit, comme si ça allait inverser le cours du temps et réparer ce qui manifestement, ne pouvait l’être.

Amélie fit un pas, le seul pas qu’elle put faire. Elle put alors voir le trou béant dans la poitrine de sa représentante, et l’organe manquant à la poupée inerte dans la main du jeune homme. Elle faillit pousser un cri de frayeur, mais aucun son ne franchit ses lèvres rosées.

Terrifiée par la scène qui se déroulait sous ses yeux, ceux-ci quittèrent pour la première fois le jeune homme pour réaliser que la poupée s’était animée. Mais elle ne reconnut ni son regard, ni sa voix qui, amère et venimeuse, l’accusa avant de disparaitre, pour de bon, cette fois. Le corps retomba quand Liam, coupable, prononça le nom de sa propriétaire d’une voix douce.

« Oh mon… »

Les lèvres d’Amélie bougèrent, mais encore une fois, aucun son ne sortit. N’y faisant pas attention, elle se concentra sur le loup-garou qui avait contre son gré orchestré ce spectacle effrayant. Il ne quittait pas le corps du regard, laissant juste tomber son cœur qui roula sur deux centimètres, imprégnant les draps blancs d’une quantité impressionnante de liquide vermeil.

« Liam… »

Tenta-t-elle de chuchoter d’une voix douce pour attirer son attention. Que voulait-elle dire ? Les paroles que lui inspirait ce dont elle avait été témoin étaient nombreuses mais pouvaient toutes se résumer à son désir de le libérer du poids qu’il semblait s’être obligé à porter. Mais à nouveau, quand ses lèvres s’ouvrirent, aucun son ne sortit.

« Liam ! »

Amélie réessaya, en vain. C’est là qu’elle réalisa la situation dans laquelle ils se trouvaient. Elle baissa les yeux sur son corps frêle et sa robe en satin bleue pâle et vit la lumière le traverser. Elle n’était pas vraiment là. Et ce n’était pas la première fois. Déjà auparavant, depuis son amnésie, elle l’avait rejoint mais sans pouvoir se manifester. Et chaque fois, au réveil, il ne lui restait pas un semblant de souvenir.

Désespérée, elle retenta de prononcer le nom de Liam. Plus fort. Plus chagrinée. Ça aussi, elle devait l’avoir déjà fait, n’est-ce pas ?

Elle fit le tour du lit, passant de son côté, n’accordant pas d’attention à son cadavre sur l’autre partie du lit, ou sur son cœur qui s’était presque incrusté dans le tissu. Encore une fois, elle prononça son nom, comme une supplication, en s’asseyant. Plusieurs tentatives plus tard, plus calmes puis plus effrénées,  elle abandonna, en rage. Se levant rapidement, elle aurait jeté une armoire à terre si elle avait ne serait-ce qu’un petit contrôle sur ce qui l’entourait.

Mais non. Elle était dans un rêve, et pas le sien. Repoussant nerveusement de ses deux mains ses cheveux en arrière, elle se dirigea vers la porte, sans pour autant vouloir sortir. Les larmes emplissaient ses yeux, menaçant de les inonder bientôt. Ses mains glissèrent plus bas jusqu’à cacher son visage. Les laissant retomber, elle se retourna vers Liam. A qui cachait-elle son chagrin, de toute manière ?

La jeune brunette inspira profondément et ravala sa frustration, observant Liam. Elle se remémora les jours qui avaient précédés son amnésie. Ses sentiments l’étouffèrent. Ca la tuait de le voir comme ça, terrassé par la tristesse et la culpabilité. Et elle était là, à ses côtés, murmurant son nom comme un fantôme.

Amélie s’avança lentement vers lui et se rassit, plus calmement, devant lui. Le soleil commença à décliner, mais elle ne pouvait voir que les larmes de la personne qu’elle aimait couler le long de ses joues et le fait d’être incapable de les sécher brisaient son cœur. Celui qui était dans sa poitrine, l’autre était encore sur les draps.

Sa rage, superficielle, s’était envolée. N’était restée que la tristesse qui découlait de la situation. Ses yeux se baissèrent, laissant enfin couler les larmes qui s’y étaient cachées trop longtemps.

«  Je suis tellement désolée, Liam… »

Murmura-t-elle d’une voix brisée et pleine de culpabilité pour elle-même. Mais elle était la seule à pouvoir entendre ses paroles. La chasseresse déglutit difficilement. Incapable de regarder plus longtemps le visage du brunet, elle resta sur ses mains qui touchaient les draps immaculés. La sensation était vague, les formes floues… Un rêve.
Le regard de la brunette se posa sur cœur qui gisait à quelques centimètres, pensive. Un rêve. C’était un rêve. Ce cœur dégoutant n’était pas réel, juste une manifestation de la douleur de Liam. Et soudain, l’image de celui-ci vibra.

Sa respiration se coupa et elle releva la tête. Ses réflexions et son calme étaient-ils plus efficaces que ses cris de désespoir et son cœur battant la chamade ? Progressivement, le rêve sembla s’intensifier. Tout fut plus détaillé. Elle put sentir la qualité de l’étoffe sous ses doigts, reconnaitre l’odeur d’une nuit de printemps et malheureusement, voir plus précisément l’organe arraché.

Elle était là. Vraiment là.

Surprise, elle se releva presque, brusquement. Au bord du lit, les mains toujours sur le matelas, elle s’arrêta. Cette impression de translucidité disparut rapidement. Amélie observa sa main qui désormais, ne laissait plus passer le peu de lumière qui émanait de la lune et des lampadaires, dehors. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la brunette.

« Liam ? »

Tenta-t-elle de demander tendrement. Mais sa voix ne fit à nouveau pas plus de bruit que légère brise qui s’était infiltré par la fenêtre mal fermée. Elle s’approcha de la table de chevet et entreprit de faire bouger la lampe, animée par la même volonté que le gars, dans Ghost. Mais en plus de la bouger du doigt, elle l’attrapa, la leva et finit par la faire disparaitre au moment de la reposer, ce qui la surprit et l’émerveilla en même temps. La bouche bée, elle se retourna alors vivement vers Liam et se retint de lui sauter dessus.

Elle ne voyait que son cou, une très petite partie de son visage et sa main ensanglantée, mais avoir vu ses larmes suffit à faire monter une boule qui semblait d’acier jusqu’à sa gorge. Elle tenta de se calmer et se dit que signaler sa présence de manière douce et prudente serait surement la meilleure chose à faire, dans cette situation.

« Liam !! »

Raté. Elle se précipita devant lui et s’assied devant lui si rapidement qu’elle rebondit légèrement et sourit à Liam. Oui, elle avait été aussi douce qu’un coup de tonnerre. Mais elle ne le toucha pas directement de peur de le traverser.

Très vite, elle agrippa le cou du brunet comme pour le forcer à la regarder et à vérifier son regard, comme on le faisait avec des personnes dans un état critique afin de s'assurer qu'ils étaient toujours parmi les vivants.

« Liam ! »

Elle l'interpellait pour le faire sortir de sa léthargie le plus vite possible. Un sourire triste apparu sur ses lèvres, un peu forcé, pour le motiver à revenir sur Terre.

« Je t’ai manqué tant que ça ? »

Chuchota-t-elle sur son ton triste, tentant de chasser sa peine, souriant de plus belle. Une de ses mains glissa jusqu’à sa nuque doucement, finissant par continuer de caresser la partie la plus proche de son visage, refusant de tout son être de rompre ce seul contact physique. Elle ne l’avait pas embrassé de peur de sa réaction, vu ce qu’il venait d’endurer. Et s’il la prenait pour une autre illusion sadique ? Car oui, la salope sans cœur – dans tous les sens du terme – allongée à ses côtés, avait été sadique. Et de quels propos de sa tante avait-elle parlé ? Peu importait pour l’instant.

La jeune femme tenta de se rapprocher un peu plus, avant que son genou n’entre en contact avec l’organe – beurk, beurk, beurk et beurk. Amélie s’arrêta alors, baissant brièvement les yeux vers cet objet humide et désormais froid en éloignant sa jambe avant de replonger dans le regard océan de l’homme qu’elle aimait. Ce qu’il lui avait manqué…

Mais ce n'était pas comme ça qu'elle voulait le retrouver. Pas avec un corps mort avec son visage qui ensanglantait le lit dans lequel il était pétrifié. Amélie, pleine de culpabilité, baissa les yeux. Elle avait l'impression d'avoir passé une éternité sans lui et malgré que son corps était présent, son esprit lui échappait. La pensée qu'il devait probablement ressentir ça quand il lui parlait maintenant qu'elle ne se souvenait plus de lui la traversa comme une centaine de lames dans sa poitrine.
Non, maintenant ils pouvaient se retrouver. Maintenant ils pouvaient être tous les deux là, pleinement. Mais pas comme ça.

« Liam... »

Ses mains rejoignirent les joues humides du brunet et la jeune femme se rapprocha doucement, son visage n'étant plus qu'à quelques centimètres du sien. Tentant de capter son regard, elle murmura avec espoir qu'il revienne à elle.

« Ferme les yeux... »

Chuchota-t-elle, pleine de tendresse avec des larmes qui lui montaient aux yeux. Non, elle n'allait pas le transpercer avec une épée comme Buffy l'a fait. Elle voulait juste laisser son instinct changer la donne.

A nouveau, dans une douce caresse, les mains d'Amélie effleurèrent le visage de Liam, son cou, ses épaules et s'arretèrent à ses bras. Les yeux humides, dont un laissa une larme s'échapper, elle repassa le décor en revu. Se mordant doucement les lèvres pour retenir ses sanglots, la jeune chasseresse se mit à froncer doucement les sourcils en réfléchissant à une alternative. Ils étaient dans un rêve, non ? Et elle était passée d'un état fantomatique à un état solide, ils pouvaient peut-être changer davantage.

Ses yeux se fermèrent à leurs tours et les couleurs se mélangèrent dans sa tête. Petit à petit, les objets fondaient dans ces nuances de couleurs qui finirent par s'estomper, tout comme la sensation du tissu du lit sur sa beau et de la peau chaude de Liam.

Amélie rouvrit les yeux en relevant instinctivement la tête. Des arbres. Et entre le feuillage de ceux-ci, elle pouvait apercevoir la voute céleste qu'elle venait d'imaginer, magnifique, lumineuse et envoutante. La lueur de la lune, pleine - mais ce n'était qu'un décor imaginé sans le moindre pouvoir - illuminait les environs presque comme un soleil de fin d'après-midi. Devant elle, quelques arbres et la fin de la forêt qui se prolongeait derrière elle. Exactement comme dans son imagination. Un sourire se dessina sur ses lèvres tandis qu'elle vit le terrain de foot après ces quelques conifères, et le brunet de dos sur un banc, tout près, vers sa droite. Une brise caressa son épiderme et souleva légèrement ses cheveux tandis qu'elle entreprit de le rejoindre rapidement.

Certes, dans son imagination elle n'avait pas pensé au confort et se retrouva avec des hauts-talons à éviter des branches, mais au moins, elle avait une jolie robe de satin ceintrée, bleu royal, légère, qui lui arrivait mi-cuisses, soutenue par sa poitrine discrètement mise en valeur, et dont les deux bretelles faites de pli bougeaient inutilement en haut de ses bras. Oui, bon, elle avait vu cette robe en vitrine une fois et elle voulait être jolie, en fait.

Arrivée à deux ou trois mètres de Liam, la jeune femme s'arrêta, soudainement nerveuse. Etait-il de nouveau lui-même ? Sinon, la déception pourrait la terrasser sur place et la faire éclater en sanglots, tant il lui avait manqué. L'espoir de le revoir aurait été trop cruel. Si oui, elle était tout simplement en proie à trop d'émotions pour tous les décrire. La simple idée qu'il pouvait être là, devant elle, la faisait rougir, brûlant sa peau et provoquant une décharge électrique dans son ventre qui se répandit dans tout son être, augmentant considérablement son rythme cardiaque. Cette attente insoutenable était - il fallait l'avouer - une torture absolument délicieuse. Mais sa limite fut vite atteinte, elle sera dans ses poings le tissu de sa robe, brièvement, qu'elle relâcha vite de peur de chiffonner. Chiffonner un rêve.

« Liam... »

Un autre murmure dont le ton dépassait à peine celui de la brise de la nuit. Son souffle s'arrêta dans l'attente - et l'espoir - d'une réaction. L'entendrait-il ? Etait-il lui même ? Était-ce le commencement de son cauchemar ou un moment de répit ?
Lun 20 Juil - 17:24
Invité
Anonymous
Invité

Vous connaissez les montagnes russes? Le sentiment de hâte qui vous envahit quand vous vous asseyez sur l’un des sièges et que la machine démarre. En premier, l’engin avance doucement, en ligne droite. Puis, vient la première montagne et une enivrante sensation d’excitation se fraie un chemin à travers votre corps. Ensuite, vient la première descente. C’est alors qu’on sait que plus rien ne sera doux et tranquille. Et, à travers une dose d’adrénaline et une sensation délicieusement intense, on se retrouve la tête à l’envers, continuant une course folle qui ne veut s’arrêter. On crie de terreur à chaque tournant un peu trop brusque, ayant peur de perdre pied et d’en mourir sur le champ. Vous savez que vous avez perdu le contrôle et, bien que c’est terriblement séduisant pour certains, ça reste terrifiant pour les autres. Et, finalement, le wagon ralentit pour s’arrêter devant le quai qui indique que vous devez quitter ce banc qui vous a apporté autant de sensations fortes.  Aussitôt, tout ce que vous souhaitez est d’y retourner. Enfin, la plupart d’entre vous…

C’était exactement ce que Liam avait vécu. Sa relation avec Amélie avait comporté son lot de sensation intense et d’émotions fortes. Au début, ça n’avait été que l’envie de la revoir, la hâte de la revoir. Puis, ses sentiments pour la brunette n’avait cessé de grandir jusqu’à atteindre le sommet. Et, sans s’en apercevoir, il avait perdu le contrôle, se retrouvant la tête à l’envers parfois, dévalant une pente à toute vitesse une autre fois. Ça l’avait souvent laissé sans voix, hors d’haleine. Combien de fois son cœur avait-il manqué un battement avant de recommencer sa course folle? Il n’en savait rien. Mais, à chaque moment, il n’avait pu qu’éprouver une peur immense à l’idée qu’il n’y ait plus de railles sur lesquelles avancer. Il avait tant redouté le moment où il devra quitter le manège. C’était inévitable, il le savait trop bien. Et maintenant que c’était arrivé, il n’éprouvait qu’un immense vide ainsi qu’une envie irrépressible de retourner faire la queue pour y monter à nouveau.

C’est en espérant pouvoir faire taire cette que le jeune homme s’était dirigé vers le bar ce soir. Il avait bu jusqu’à plus soif. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de ressentir quoique ce soit. Jusqu’à ce qu’il ne soit plus capable de marcher droit. L’air frais de la nuit l’avait ramené sur Terre. Sans réellement savoir pourquoi, il se ramassa au terrain de football de son école. Ce qui semblait logique. Il ne voulait rentré chez lui et affronté le silence qui l’attendait. Et il ne s’était jamais senti aussi bien qu’ici. Le football faisait partie de sa vie depuis… pratiquement toujours. C’était ici qu’il venait quand il avait besoin d’échapper à la réalité quelques heures. Sous le regard des étoiles, il s’endormit, allongé sur l’une des estrades. Et comme toutes les nuits depuis qu’elle l’avait oublié, il rêva d’elle. Les mots de la tante d’Amélie en tête, ils lui revinrent d’une façon brutale. Son pire cauchemar se réalisa sous ses yeux. Le corps d’Amélie était étendu à ses côtés. Son cœur arraché de sa cage thoracique reposait dans l’une des mains de Liam. Son cauchemar continua quand elle l’accusa de lui avoir fait ça. Et, comme pour le punir un peu plus, il resta là, pleurant silencieusement devant le cadavre de sa bien-aimée qui ne s’animait plus à présent.

La nuit était tombée et il n’avait toujours pas bougé, se demandant sans cesse ce qu’il avait fait. Ses larmes ne voulaient s’arrêter de couler. Il lui semblait impossible de bouger un seul muscle sans qu’une douleur aiguë le cloue sur place. Il ne pouvait détourner le regard. C’était la punition qu’il avait choisie. Pourquoi s’infligeait-il ça? Il n’y avait aucune raison apparente. Il ne l’avait pas réellement tuée. Elle était heureuse maintenant. Plus de chasse aux fantômes, ni aux démons. Plus de monstres qui tentent de la manger. Elle pouvait vivre librement sans avoir peur de ce qui se cache dans le noir. Elle était enfin en sécurité. C’était tout ce qu’il avait toujours voulu. Alors, pourquoi? Parce que, pendant toutes ses années, il l’avait mise en danger consciemment. Il avait besoin de se le rappeler. Autrement, il trouverait un moyen de retourner dans sa vie. Non, il devait rester loin d’elle. Il le fallait.

Les minutes s’écoulaient avec la lenteur d’un escargot se traînant sur le sable chaud du désert. Quelque chose attira son attention. Le cœur de la belle se déplaça tout seul pour finalement… vibrer? Oui! Il vibrait! Mais, qu’est-ce qu’il lui prenait? Il bougea lentement son bras endolori vers l’objet en question. À quelques centimètres à peine, il s’arrêta, hésitant. Qu’arriverait-il s’il le touchait? Il ne le saura jamais s’il n’essayait pas, non? De son indexe, il effleura la peau de l’organe encore rougeâtre de sang. Et il sursauta. Une voix avait prononcé son prénom. Ce n’était qu’un murmure qui lui était paru comme une question. Mais, le plus important était qu’il s’agissait de sa voix. Il se tourna vers le cadavre, espérant presque, mais celui-ci ne bougeait pas. Il s’approcha d’elle prudemment et se pencha sur son visage. Toujours rien. Il retourna à sa place, n’ayant point vu la lampe qui flottait à quelques pas de lui – ouais, il est aveugle…

Une nouvelle fois, son nom se fit entendre, le faisant sursauter. C’était plus fort, plus clair, cette fois. Liam releva la tête vers le corps inerte encore une fois. La seconde suivante, il sentit quelqu’un s’asseoir devant lui. Il retourna vivement la tête pour découvrir une Amélie souriante. Estomaqué, il ne put dire quoi que ce soit, la dévisageant. Puis, ses yeux azures passèrent de son visage au reste de son corps. Il remarqua sa tenue légère, mais plus important encore : il était entier. Elle lui agrippa le cou pour la forcer à la regarder. À son contact, il se sentit revivre. Mais, il n’arrivait toujours pas à croire qu’elle était là, qu’il pouvait la toucher. Comme pour s’en assurer, il déposa ses mains au creux de ses coudes et il les fit glisser jusqu’à les siennes. Et de son pouce, il caressa affectueusement les doigts de la brunette. Puis, il ferma les yeux, riant doucement et poussant un soupire de contentement.


- Amélie? parvint-il à demander, rouvrant les yeux, une étincelle de joie brillant dans ses yeux. C’est toi?

Il ne savait pas s’il rêvait ou si elle était vraiment là, mais, si c’était un rêve, il ne voulait pas se réveiller. Elle lui demanda si elle lui avait manquée tant que ça. Son ton était triste et il sut à quoi elle faisait allusion. Automatiquement, il jeta un regard au cadavre avant de revenir à ses yeux chocolat.

- Longue histoire, lui dit-il, évasif. Qu’est-ce que tu fais ici? Je… Je ne comprends pas. Est-ce vraiment toi ou n’est-ce qu’un rêve?

Le brunet frissonna de plaisir en sentant une des mains de la brunette se rendre jusqu’à sa nuque. Ça lui avait tellement manqué! La sienne suivit le mouvement jusqu’au poignet de la demoiselle qu’il massa tendrement sans en détacher sa main. Les doigts de son autre main allèrent dans le sens contraire, rejoignant bientôt l’épaule de la demoiselle. Toutefois, il n’alla se nicher dans le cou de cette dernière. Il préféra continuer sa course jusqu’à la hanche de celle-ci. Il la sentit tenter de se rapprocher, mais elle s’arrêta en plein mouvement. Son regard suivit le sien pour découvrir le cœur qui se collait à sa jambe. Un frisson d’horreur le saisit, se rappelant de la scène à laquelle il avait assisté juste avant. Détachant sa main du poignet de la jeune femme, il donna un coup à l’organe qui commençait à manquer de sang du revers de la main, l’envoyant sur le sol, hors de vue. Ses yeux retournèrent aux siens. Pendant ce bref moment, quelque chose s’y était brisée. L’étincelle de joie qui y avait brillé quelques secondes plus tôt s’était faite remplacé par un éclair de tristesse. Il la vit baisser les yeux et sa main attrapa son menton, le releva doucement.

- Ce n’est pas ta faute, Amélie. Rien de tout ça n’est ta faute, lui dit-il d’un ton qu’il voulait rassurant. Je t’assure.

Ce qui était vrai. C’était la faute de sa tante qui avait demandé à un ange de lui effacer la mémoire. Les mots de la tante lui revinrent en mémoire avec une telle violence qu’il en perdit le souffle pendant une seconde. Pendant l’espace d’une seconde, il eut envie de dire qu’elle devait partir, ne plus se revoir pour son propre bien. La bouche entrouverte, il croisa son regard… et les mots ne purent sortir. Elle avait mis ses mains sur ses joues toujours trempées des larmes qu’il avait versées plus tôt. Ce fut assez pour lui faire perdre la carte, lui faire oublier ce qu’il était sur le point de dire. Appréciant le contact, il ferma les yeux au moment où elle le lui demanda. Il ne pouvait s’empêcher de caresser chaque centimètre de son corps qui tombait sous ses doigts.

Les yeux toujours fermés, le brunet sentit un changement. Comme si la pièce tournoyait soudainement. Lentement d’abord, puis plus rapidement pour finalement s’arrêter. Maintenant, l’air était différent ainsi que la luminosité. Une odeur familière venait lui chatouiller les narines. Le gazon fraîchement coupé d’un jour d’avant match. Il était toujours assis, mais ce n’était plus le doux tissu de son drap qu’il sentait sous ses doigts mais bien la froideur d’une structure en métal. Il n’avait nul besoin d’ouvrir les yeux pour savoir où il était. Les gradins du terrain de football de l’université. Un sourire léger étira ses lèvres. Cet endroit avait toujours été un refuge, un endroit où il pouvait oublier ses problèmes. Cependant, il manquait quelque chose, quelqu’un, de vital à ce tableau qui se peignait derrière ses paupières closes. Amélie. Où était-elle?

Son regard se porta sur le terrain complètement vide à cette heure-ci, la cherchant. Il n’y avait aucun signe d’elle. N’était-elle qu’une illusion? La seule échappatoire que son esprit tourmenté avait trouvée pour panser ses blessures? Il ne voulait le croire, mais il devait se rendre à l’évidence : elle n’était pas ici. L’instant suivant, il referma les yeux, cherchant à retrouver cette vision. Peu importe qu’elle y contienne sa peur la plus grande. Tout ce qu’il voulait était de sentir à nouveau les lèvres de la brunette collées aux siennes. La sentir à nouveau dans ses bras. Entendre le son de sa voix qui murmure son prénom. À cette pensée, il l’entendit. Le cœur battant à tout rompre, ses yeux bleus s’ouvrirent pour balayer le terrain qui s’étendait devant lui. Personne. L’avait-il simplement imaginé? Non, il était certain que non. Il se remémora ce qu’il venait d’entendre. Le jeune homme se leva et descendit des gradins. C’était derrière lui.


- Amélie? murmura-t-il à son tour, se retournant lentement.

Son cœur s’arrêta pendant une fraction de seconde en reconnaissant la silhouette qui se tenait devant lui à quelques mètres de lui. Liam couru vers elle, escaladant le grillage de la clôture qui séparait le terrain du reste. Et, à quelques pas d’elle, il s’arrêta. Il la dévora du regard pendant quelques minutes. Elle portait une jolie robe d’un bleu royal qui lui allait comme un gant. Ses yeux la détaillèrent des pieds à la tête. Ils eurent du mal à se détacher de sa poitrine joliment mise en valeur. Quoi? C’est un homme, bon! Puis, il fut vite arrivé à ses lèvres, son nez pour finir envoutés par ses yeux chocolatés. Il avança d’un pas. Et d’un autre. Jusqu’à arriver à la demoiselle. Ses mains s’enroulèrent autour de sa taille. Il l’attira à lui et nicha sa tête dans son cou.

- J’ai cru que tu m’avais encore une fois quitté, lui dit-il dans un souffle.

Jusqu’à maintenant, il avait toujours l’une de ses mains ensanglantée par le cœur de la fausse Amélie. Toujours vêtu que d’un simple pantalon de nuit. Les yeux fermés, il se concentra suffisamment pour faire disparaitre les dernières traces du liquide rougeâtre. La seconde suivante, il portait une chemise blanche dont les trois premiers boutons étaient défaits sous un veston bleu marin. Le tout porté avec un jean bleu foncé. Il releva les yeux sans jamais mettre fin à l’étreinte, prenant le temps de regarder autour de lui cette fois. Il y avait des arbres ici et là. Un océan d’étoiles étincelait dans le ciel. Finalement, il l’aperçut. La lune le regardait, semblant se moquer de lui. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Elle n’avait aucun pouvoir dans ce monde, il le savait. Tout ça n’était qu’un rêve. Un rêve et non un cauchemar. Pour la première fois depuis des lustres, il lui trouva une certaine beauté. Il ferma les yeux et embrassa doucement l’épaule de la jolie demoiselle pour monter jusqu’au cou, puis la joue avant de déposer un baiser sur ses lèvres. Sa main droite laissa le creux de sa taille pour aller prendre sa main.

- Viens, lui chuchota-t-il à l’oreille.

Il l’entraîna un peu plus loin, là où les arbres étaient plus dégagés. Sur l’étendu d’herbe verdâtre, il y avait une grande couverture à carreaux, un panier de pique-nique et un télescope… Bah quoi? Ça peut toujours servir… Liam l’attira vers la couverture et s’y assit, laissant une place pour la jeune femme. Et, le ciel s’anima. Des étoiles filantes partirent dans tous les sens, offrant leur plus beau spectacle.


- Regarde le ciel, fit-il en le pointant du doigt.

Le brunet fouilla dans le panier et y trouva une bouteille de champagne. La préférée d’Amélie. Avec deux flûtes à champagne. Exactement comme il l’avait imaginé.


- T’en veux?

Il voulait en profiter autant qu’il le pouvait. Même s’il savait que le retour à la réalité sera brutal. C’était toujours mieux que rien…
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