III.04 Left Behind (ft Bobby Singer)
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III.04 Left Behind (ft Bobby Singer)

Sam 18 Juil - 3:04
Invité
Anonymous
Invité

Left Behind


Il s’était levé à l’aube ce jour là. Sa tante et lui partaient en voyage à travers l’état. Enfin, c’était ce qu’il avait dit à ses quelques amis qui lui avaient demandé ce qu’il allait faire durant ses vacances. Ce n’était pas tout à fait la vérité. Il partait bien oui, mais son voyage n’en était pas vraiment un. Il partait à la chasse. Une sorte d’affaire de famille dans laquelle sa tante l’avait fait baigner depuis qu’elle l’avait recueilli. D’après elle, il devait tout connaître de ce monde pour pouvoir s’en défendre, pour pouvoir y vivre justement. « Juger et protéger », tel était le crédo qu’elle s’était donné. Parfois, elle lui semblait être une sorte de surhomme, bien au dessus des basses préoccupations de ce monde dont ils foulaient la terre. A ses yeux, elle avait quelque chose de mystique.

Ils roulaient depuis plusieurs heures, parlant peu. Même plus jeune, Blood n’était pas de ceux qui pouvaient bavarder pendant des heures durant un voyage. Il préférait le calme et il était heureux qu’il en soit de même pour sa tante. Profitant chacun de la présence de l’autre dans un silence qui faisait régner les corps plutôt que les sons. Quand ils arrivèrent aux abords de la ville où la chasse aurait lieu, ils n’étaient plus tante et neveu, ils étaient collègues et chasseurs. Blood, malgré son âge parvenait à faire la différence, après tout il n’était plus un enfant sans être pourtant tout à fait un homme. D’après sa tante, il n’avait pas encore le cœur.

Ce n’était pas un travail complexe. Un simple exorcisme. Et c’était pour cela que sa tante avait consenti à ce qu’il vienne avec elle aussi loin de chez eux et de toute aide possible. Car Blood n’était pas encore prêt à ses yeux, il avait tardé à suivre ses enseignements, préférant se morfondre sur la perte de sa famille et à ses idées de vengeance qui ne verront jamais le jour, devancé par la mort elle-même.

Le plus compliqué fut de piéger le démon. Il s’était révélé plus malin que prévu et ils déployèrent plus d’efforts encore pour tenter de l’acculer afin qu’un exorcisme soit possible. Cela leur prit plusieurs heures, comprenant aussi l’identification et le repérage des lieux. Une maison de banlieue aux fausses allures de riches. Un endroit où les faux-semblants restent maîtres malgré toutes les batailles que l’ont tente contre cela. Et ils sont restés là un long moment, attendant le moment propice, comme des prédateurs tapis dans l’ombre alors que la proie qu’ils ont choisi pour leur servir de repas s’approche sans le savoir de son funeste destin. Après de longues tentatives infructueuses, ils étaient parvenus à enfermer le démon dans un piège dessiner au sol et dissimuler sous un tapis. Le coup classique, mais toujours aussi efficace ! L’incantation et la fumée disparurent ensemble, ainsi finirent leur travail.

Vite arrivés, vite repartis. Ils ne restèrent pas plus de temps que nécessaire dans cette ville et se mirent sur le retour le lendemain. Une nouvelle fois, le voyage se fit dans le silence le plus complet, ce qui n’était pas étrange en soit, mais Blood remarqua quelques petits changements dans la manière de conduire de sa tante. Un peu plus brutale, moins patiente. Mais il mit cela sur une contrariété quelconque due à la chasse qu’ils venaient de faire et qui ne s’était pas déroulée aussi bien que prévu. Mais, même une fois rentrés et avec les jours passants, cette impression ne quittait pas Blood pour autant. La première chose qui l’inquiéta réellement fut que sa tante interrompit son entrainement à partir du moment où ils étaient rentrés chez eux. Ensuite il remarqua les sautes d’humeur et les chuchotements quand elle était seule et sa surveillance à son égard, comme si elle s’attendait à ce qu’il commette la pire erreur de sa vie à chaque instant. Un soir il l’avait même surprise à vider les réserves d’eau bénite dans l’évier alors qu’il était simplement sorti de sa chambre pour aller se chercher un verre d’eau.

Il attendit alors qu’elle parte faire des commissions pour agir. Pour échapper à cette corvée il prétendit vouloir prendre de l’avance pour ses cours. Il attendit cinq minutes après que la voiture ait disparue au coin de la rue avant de se saisir du téléphone et du carnet d’adresse. Il repéra une page plus usée que les autres dans ce carnet d’un autre temps. Sur la page, un seul nom accompagné d’un numéro. Il le mémorisa, rangea le carnet à sa place exacte pour éviter d’éventuels ennuis pour avoir touché le petit journal téléphonique – il pouvait prétendre avoir reçu un appel d’un ami pour expliquer l’absence du combiné mais il ne pourrait pas justifier l’absence de ce carnet particulier. Il alla s’enfermer dans sa chambre, composa le numéro, priant pour que sa mémoire ne lui ait pas fait défaut et attendit, accompagné de cette tonalité qui semblait le narguer, lui faire croire que personne ne lui répondrait.

Spoiler:
Lun 20 Juil - 10:56
Invité
Anonymous
Invité

Une routine. Celle de se lever. Tôt le matin. Œuf-bacon. Et, répondre au téléphone. Répondre, au téléphone, toute la journée, la Sainte journée. Œuf-bacon déjà cramé.

Pas tant qu’ça une routine. Au téléphone, tout un tas de bordel de choses, bien différentes, et, en même temps, bien similaires, à la fois. A l’autre bout du fil, le terrain, et, parfois, l’appel du terrain. Pas tant qu’ça une routine. Au final.

Répondre, au téléphone, toute la journée, jusqu’en soirée, parfois même de nuit, c’était comme rouler et, s’arrêter, à des chasses, qui n’étaient pourtant pas, les siennes, au déjà peut-être bien trop, vieux chasseur Singer.

Bobby n’avait pas toujours chassé de la sorte. Il avait chassé un bon bout de temps avec Rufus. En voiture. En portes à portes. Parfois, des sourires, de bonnes barres, et des éclats de rires. Souvent, des silences, de mauvais moments, et des regards de soupirs. Rufus conduisait à l’époque. Il ne laissait pas Bobby conduire. Bobby était un trop faux calme. Plus jeune, nerveux même. Mais, en fait, c’était, il n’y avait pas si longtemps qu’ça. Bobby, des paysages défilés, il en avait vu beaucoup, peut-être bien trop. Et, un soir, il avait désigné du doigt, derrière la vitre, sur une route de campagne, un coucher de soleil bien plus rouge que d’habitude. Pas mal hein ? Avait-il dit, brisant le silence. Et, Rufus, avait regardé, sur cette route de campagne en ligne droite. Pas mal ouais. Avait-il répondu. Et, le silence était revenu. Mais, Rufus, avait alors, fini par relancer. Un problème ? Et, Bobby avait répondu. Non. J’avais juste oublié. A force. Il avait répondu.

A force. A force de vieillir. A force d’ouvrir les yeux. Et, de le fermer aussi. A force de ne plus avoir l’écran de l’innocence. Coupable. Bobby avait été jeté dans le monde surnaturel, avec violence, d’un seul coup, un peu, du jour au lendemain, au détour d’un verre, avec un autre chasseur, Rufus, qui lui avait dit, que sa femme, c’était peut-être bien, un démon. Il ne l’avait pas trop cru. Ça lui avait coupé l’envie de finir son whisky. Bobby, ouvre les yeux. Lui avait-il dit. Et, l’histoire c’était terminé, bien mal. Coupable.  

Mais, au final, elle s’était bien terminée, cette histoire, pour le vieux, qui avait pris de l’âge, qui n’avait plus cet écran de l’innocence, pour celui qui savait ouvrir les yeux, et voir au-delà de voir – de la simplicité évidente et complexe à la fois – que sa femme n’aurait jamais aimé survivre démon. Jamais. Le passé était heureux. A ne pas en douter.

On frappa à la porte chez Bobby ce jour là. Bobby ouvrit. Et, derrière la double porte, il vit des mecs en costard, qui montrèrent leurs cartes du FBI. Bobby leva les yeux au ciel. Déjà agacé. Il n’ouvrit pas la double porte transparente. Il croisa les bras. Un peu, du genre, ouais, causez toujours pour voir, et on verra si je vous ouvre. Bobby écouta ce qu’ils avaient à dire. Il resta au seuil. Et, le téléphone sonna – un des différents téléphones de la cuisine. Bobby, avec sa fameuse casquette, détourna le regard vers la cuisine, tout en restant à la porte. Le FBI voulait poser quelques questions sur un certain Rufus. Bobby détourna de nouveau le regard sur les agents du FBI. Il fronça un sourcil. Il dit qu’il ne savait pas où il était ce con. Mais, le con, il était affectif. Pour sûr !  

Non, il ne savait pas, et, si le FBI recherchait Rufus, ça craignait un peu, mais, Bobby savait, qu’il avait de la ressource le chasseur. Rufus, c’était son mentor, et, il y avait une petite règle, peut-être pas officielle, mais, entre eux en tous cas : le discipline, il ne cherchait pas à protéger son mentor. Parce que, souvent, le mentor, il finissait par se mettre dans de sales draps, il se mettait dans la merde, alors, autant ne pas casser l’élan du disciple. Mais, c’était des conneries. C’était des conneries de beuverie de whisky. Ils avaient fini par se mettre d’accord, que, tout de même, c’était l’aîné qui protégeait, au sens, de l’expérimenté, et non le cadet, au sens, du moins expérimenté – pas l’inverse.

Alors, Rufus, il faisait bien son bout de chemin. Et, Bobby n’allait pas lui mettre au derrière, des types du FBI. Bobby protégeait les chasseurs. Et, les chasseurs, c’était comme, pour lui, une famille avec un grand F, avec laquelle, au grand maximum, il ne prenait aucun risque, et, même si l’un d’entre eux faisait une connerie grosse comme une maison, il lui faisait la petite morale, certes, mais surtout, il finissait par le protéger quand même, pour sûr, au moins, en douce. Bref, le FBI pouvait bien aller se brosser. Seulement, ce con lâché par Bobby, prouvait que Bobby le connaissait, et, ça, ça faisait que, le FBI, ça les intéressait. Bien fait exprès de la part de Bobby : s’il pouvait faire perdre du temps à des chieurs qui cherchaient Rufus ! Bobby narguait presque là. Le FBI, ça, le savait aussi, habitué d’avoir affaire à Bobby. Acharnés, l’un des deux du FBI demanda, si Bobby était certain. Et, lui, Bobby, ce qu’il entendait surtout, c’était le téléphone. Alors, il balança de l’excuser, mais qu’il avait à faire, et que, non, et que, il allait prendre l’appel, et qu’ils avaient intérêt à foutre le camp de chez lui ! Et, il ferma, la porte au nez, des gars du FBI. Ils frappèrent de nouveau. Bobby s’en fichait.

Il répondit au téléphone. C’était la ligne pour les chasseurs. Ce que redoutait Bobby. Il y avait des chances que c’était une urgence. Plus urgent que de parler avec le FBI, ça, c’était plus que certain ! Il était rare que des téléphones sonnent en même temps chez Bobby. Si ça arrivait, la ligne des chasseurs restait toujours la ligne prioritaire. Et, Bobby en avait entendu une flopée, de chasseurs, au bar, ou, surtout, au téléphone. Parfois des familles. La famille Harper. La famille Crawfield. Par exemple. Car, il arrivait souvent, que les chasseurs, ce soient un peu comme les sorciers, que ce soient un truc de famille. Comme si, c’était difficile de partager ce truc, sans être de la même famille, sans avoir des liens forts – de sang. En quelque sorte.  

- Ouais ?

Dit-il chasseur un peu ours, mais, pas trop mal bien léché. Bobby guettait en même temps l’entrée. Il plissait les yeux. Mais, il resta, surtout à l’écoute, de ce qu’on allait lui dire, au combiné. Il s’en fichait du FBI... il avait une porte de derrière... !  

L’ours ne se présentait jamais au téléphone. Il se disait que, si on avait son numéro, de base, on savait alors qu’on l’appelait – qu’on savait, qu’on allait l’avoir au bout du fils, vu qu’on avait tapé son numéro. Logique un peu trop basique parfois...  

- Des problèmes ?

Relança-t-il, juste un peu plus doux que le vocable un peu plus dur, interloqué et à l’écoute. Pragmatique. Des problèmes, parce qu’on appelait toujours Bobby... pour des problèmes ! Bobby, qui, allait aux faits, et donc, aux problèmes, parce que, il lui arrivait bien souvent, de décrocher à des appels de dernières minutes – en pleine chasse.
Sam 25 Juil - 0:48
Invité
Anonymous
Invité


Tout autour de lui, la maison semblait devenir de plus en plus sombre. Le soir était installé mais il n’était pas tard pour autant. Mais il y avait cette impression dans l’air, ces nuages camouflant le ciel et masquant le soleil. Il avait la désagréable impression que la maison se faisait de plus en plus oppressante. Non… Ce n’était pas seulement la maison mais l’air tout entier, il avait l’impression de sentir sur sa peau la moindre particule de matière, qu’elles s’y agrippaient et tentaient de le rendre lourd et allaient même jusqu’à entraver sa respiration qui se faisait de plus en plus laborieuse. Il ne se sentait pas bien. Dans l’attente.

Et cette sonnerie qui semblait ne pas finir. Il restait vigilant, regardait autour de lui comme un animal apeuré, comme un bambin faisant une chose qu’il savait être mal mais qu’il ne pouvait pas s’empêcher de faire. Hélas, sans être un bambin il n’était pas encore un homme non plus.

Une voix se fit alors entendre. Elle le surprit tellement qu’il faillit en lâcher le combiné. Il réussit à réprimer la vague d’émotion qui le submergea en un frisson. Quelqu’un avait répondu, quelqu’un était au bout du fil. Pas de nom donné, pas de salutation non plus. Mais Blood s’en moquait, il savait qu’il avait composé le bon numéro et que la personne au bout du fil était celle à laquelle il voulait parler, que cet homme à la voix caverneuse était Bobby. Et quand il lui demanda s’il y avait des problèmes, sa langue se délia et un maigre filet de voix s’échappa d’entre ses lèvres, craignant de faire trop de bruit.

« Bobby, c’est Blood Crawfield. Il se passe des choses étranges à la maison. » Commença-t-il, toujours à l’affut du moindre mouvement. « C’est tante Donna, elle est étrange dernièrement. Elle ne m’entraine plus, elle a des sautes d’humeurs et elle marmonne dans son coin. Quand je lui demande ce qu’elle dit elle me répond qu’elle pense tout haut, mais ce n’est pas comme ça qu’elle fait. On n’a plus de sel ou d’eau bénite. »

Oui, Donna Olenworth se comportait étrangement depuis plusieurs jours déjà. Et Blood savait qu’il aurait du s’en inquiéter plus tôt, mais comment voir les troubles naître et prendre place dans la seule famille qu’il avait encore ? Ainsi était fait l’Homme, refusant de voir les vices et les mauvaises natures des êtres qui lui sont personnellement liés. Il n’avait pas vu immédiatement les changements de sa tante tout comme il n’avait pas tout de suite remarqué l’alcoolisme de sa propre mère.

Reconnaître les changements naissant chez elle était comme reconnaître sa propre incapacité à lire ses proches, et à n’être lié qu’à des personnes destinée à choir et à n’être rien de plus que des débris, des épaves, ces personnes dont on ne veut pas mais qui existent tout de même. Et pourtant ! Dieu sait qu’il avait espéré et prié dans le silence de sa chambre pour que sa tante soit épargnée. Mais la clémence n’est pas un langage connu de tous, et encore moins des créatures surnaturelles.

« Elle me fait peur parfois. » murmura-t-il après une courte pause.

Avouer cela, même à travers un téléphone rendait les choses plus concrètes. Oui, parfois sa tante agissait de façon si étrange, si peu habituelle que parfois il en restait figé de stupeur. C’étaient des détails, des choses minimes, comme un chien errant que l’on chasse du jardin alors qu’habituellement elle lui lance une tranche de jambon et rempli un bol d’eau pour lui. L’absence de sel dans la maison ou encore vider les réserves d’eau bénite dans l’évier. Ce n’était pas un ras le bol d’une chasseuse, car malgré sa dureté, elle aimait ce travail.

Et, soudainement, il reconnut le bruit du moteur de la voiture de sa tante.

« Il faut que vous veniez. Vite ! »

Il raccrocha, replaça le combiné sur son socle et courut s’enfermer dans sa chambre. Il étala quelques livres sur son bureau, saisit un vieux brouillon d’une dissertation quelconque qu’il avait fait en classe et laissé à l’abandon dans son sac de classe tout en repérant la matière et sorti le plus de livres possibles susceptibles de l’aider. Il tendit l’oreille, mais tout lui semblait assourdissant, comme s’il n’était plus capable de se concentrer suffisamment pour isoler un son en particulier. Il fallait que Bobby fasse vite.
Sam 25 Juil - 19:26
Invité
Anonymous
Invité

Bobby avait fini par décrocher au téléphone. A l’autre bout du fil, un chasseur se présenta, avec, une voix, bien basse. Bien trop basse...

C’était Blood Crawfield. Bobby l’écouta. Attentif. Blood lui confia, la voix aux aguets, que sa tante, Donna, Donna Olenworth, faisait des trucs étranges, du genre, elle avait l’humeur changeante, et, elle marmonnait, flirtant avec la folie, ou plutôt, avec l’irrationnel. Le surnaturel...

Et, Bobby, il comprit bien vite, qu’elle réduisait les stocks de sel et d’eau bénite, lorsque Blood lui confia, qu’ils en avaient plus. Elle s'en débarrassait.

Ça sentait mauvais. Il y avait, des symptômes, qui ne mentaient pas. Bobby les connaissait bien. Il les avait vécus. Sa femme les avait eus. Avec le recul, à ce que Rufus le mette au pied du mur, il les avait identifiés. Le diagnostic, alors, ne pouvait qu’être rapide. Malheureusement. A voir, si c’était, avec, le démoniaque, qu’elle flirtait. Le démon. Possession ? Sans nul doute. Elle lui faisait peur. Blood en avait peur. Il fallait, faire confiance à l’instinct humain. L’humain, même le plus vil, ne pouvait que se méfier d’un... probable démon. Parce que, être vil humain, n’était, à ne pas en douter, pas la même chose que, être vil démon. L’un avait une âme. Plus l’autre. Serrée, par l'Enfer. L’un avait des limites. Plus l’autre. Dans l'absolu. Les deux étaient flippants. Mais, l’un des deux, l’était encore plus que l’autre. Dans l'absolu. Une peur, face, non pas au naturel, mais bien, au surnaturel, à quelque chose de, contre nature. Blood avait murmuré sa peur. Cette peur. Bobby ne savait rarement quoi répondre à ce genre de chose. Réservé. Écouter, cela suffisait, parfois, mais, pas toujours. Bobby se lança. Fallait-il lui dire qu’il était possible que... ?

- Blood... écoute...

Commença-t-il. En passant les doigts sur le front. Un court instant. Il ne poussa qu'un peu la visière de la casquette. Mais, Bobby n’eut pas le temps de répondre vraiment. Blood l’interrompit. Sûrement, parce que quelque chose arriva soudain. Il appela à l’aide. Il lui demanda de venir vite. Au plus vite. Et, il raccrocha. Bobby eut un regard pour le téléphone. Il le reposa.

Et, ces foutus flics qui frappaient encore à la porte !
Balls !

Bobby se dirigea sur ses livres ouverts. Il tourna quelques pages. Faux calme. Alors. Nerveux. Pressé. Il suivit du doigt les lignes dans la marge. Il trouva la bonne page. Il grimaça. Et puis, au final, il déchira la page sur sa longueur.

Le barbu, à cette époque, ne connaissait pas encore par cœur les paroles latines, pour la pratique de l’exorcisme. L'exorcisme de démons. Car, à cette époque aussi, l'exorcisme des anges, il n'avait même pas idée, que la chose puisse exister. Il plia la page et l’enfila dans une poche. Il avait déjà con colt à la ceinture. Comme toujours. Bobby prit des craies, de l’eau bénite, des cartouches de sels et du sel, tout ça, dans les poches de sa veste de chasse. Il ne fallait pas faire suspect non plus. Ça ne servait à rien de se pointer avec un sac. Non. Pas assez discret.  

Il ouvrit son frigo avant de partir. Il sortit des bières. Trois.
Et, il prit ses clefs de voiture : un van blanc.

Une fois prêt, il passa donc par la porte de derrière. Il guetta le devant de sa maison, bien caché derrière sa maison, épiant, et, il vit, que la voiture des agents du FBI, était toujours là. Il se rendit jusqu’à son van, au milieu de sa casse-auto, en passant bien derrière tout son bordel. Il entra dans le van blanc. Il démarra. Et il se barra ! Laissant les flics à la porte d’entrée. Une fois dans la rue, devant chez lui, il s’arrêta après la manœuvre que de tourner pour sortir sur la rue. Et, au point mort, il fit, une marche arrière. Il fonça, de l'arrière de son van, dans l’avant de la voiture des agents du FBI. Avec, belle franchise. La vitre de Bobby ouverte. Les agents se pointèrent. Bobby leva la main. – Désolé ! J’ai confondu la marche avant et la marche arrière ! Désolé ! Il salua. Et partit. Les agents, soupirant, mais ayant l’habitude, de cette attitude innocente bien fausse de la part de Bobby, savaient très bien qu’il était inutile d’insister... surtout que Bobby avait l’air sur une affaire... Et, leur caisse défoncée, impossible de le suivre ! Ils repasseront. Peut-être !      

Bobby roula jusqu’à l’adresse de Donna Olenworth. Il arrivait que des chasseurs laissent leurs adresses de domicile à Bobby – ça, et, ce genre d’informations. C’était ce pourquoi entre autre que, le FBI l’enquiquinait : il avait des informations sur pas mal de chasseurs. Où ils étaient. Ce qu’ils faisaient. Sur quelles chasses. Si ça allait foutre le bordel. Parmi les humains qui ne savaient que dal. Etcétéra. Etcétéra. A l'époque, ce n'était pas encore la guerre ouverte. A l'époque, le FBI servait presque à quelque chose. Peut-être.

Le barbu se gara. Trottoir opposé de la maison. Il regarda la maison d’un air suspect. Il eut un temps court. Bobby prit les bières. Il sortit de son van. Il regarda à droite et à gauche avant de traverser. Pourquoi autant s’éloigner ? Et pourquoi pas. Il aimait bien prendre ses distances. Il traversa. Arrivé sur le trottoir d’en face – celui de la maison – il le remonta et, longea alors, la voiture de Donna qu’il reconnut. Il eut un bref regard sur l’intérieur. Et, il dévia le regard, vers la porte d’entrée. Donna était déjà rentrée. Semblerait-il. Il n’y avait, a priori, rien dans sa voiture. Bobby se rendait peu chez les chasseurs. Il faisait peu de visites de courtoisies. Il redoutait que, net d’entrée, cela fasse suspect alors, que de se pointer. Mais, il avait prévu un petit quelque chose. Et, Donna, était intelligente. Elle avait l’air d’avoir gardé son intelligence, quand bien même, peut-être possédée, puisque, elle avait eu ce réflexe que de se débarrasser de l’eau bénite et du sel. Alors, si elle l’était vraiment encore, intelligente, elle le laissera entrer, comme si de rien. Pour éviter, d’être suspectée. Enfin. Bobby pariait là-dessus... A voir si ça marcherait... !

Bobby frappa à la porte. Donna finirait bien par ouvrir. C’était à parier. Blood avait l’air de s’être isolé. Bobby, il n’avait pas pris les bières pour rien.  

- Salut Donna. Blood est là ?

Question innocente. Question, pour vérifier, qu’il était en sécurité. Bien que, en apparence, là-dessus, Bobby montra... les trois bières, deux glissées entre une main, et, une troisième, empoignée. Mais, c’était vraiment, parce que, il n'avait pas envie de galérer à tenir plus de deux bières enfilées entre les doigts. Il donnerait volontiers les bières à Donna sans les distinguer. Ça se savait, que Bobby était du genre, papa poule, le sans enfants. Alors...

- Il a l’âge hein ?

Bobby ne savait même pas. Quel âge avait Blood déjà ? Il était encore à l’école. Mais bon, Bobby, il n’avait qu’un diplôme de mécanique, alors, il ne comprenait rien aux différents niveaux de l’école. Lycée. Collège. Faculté ? Bobby connaissait mieux les différents niveaux : Ciel, Terre, Enfer. Ce n’était déjà pas si mal.

J’ai appris que vous aviez fait une belle chasse.

Entre chasseurs. Ça arrivait de boire un coup. Fêter une bonne chasse. Ça ferait suspect, de ne pas accepter ça, entre chasseurs... non ?

Fêter ça. Si seulement. Les bières, les trois, ne paraissaient pas entamées. Elles étaient pourtant trafiquées. Une astuce simple que Bobby maîtrisait. Car, bel et bien un mélange. Un mélange à eau bénite. Les trois bières. Trafiquées. Bobby n’avait pas trouvé plus... vite et rapide. Si l’eau bénite était inoffensive pour les humains... pour les démons... c’était une autre histoire. Bon, ça n’allait pas le tuer non plus, si démon il y avait, si possédée elle était, cela ne la tuera pas, juste une bonne et terrible souffrance, ça, c’était certain. Bobby, confiant, sûr de lui, et, pourtant, espérant encore, de pas devoir faire un exorcisme  pour cette fin de soirée, que, Blood, il s’était peut-être trompé, sur Donna. Mais... Bobby était prêt à le faire... cet exorcisme... s’il fallait bel et bien le faire... Il espérait que Blood se faisait des films. Et pourtant. Quelque chose lui disait que non. Qu’il avait ressenti trop de peur au téléphone.
Balls !

Mar 28 Juil - 2:14
Invité
Anonymous
Invité


Blood connaissait la maison de sa tante. Il avait eu tout le temps de l’explorer de fond en comble quand elle ne l’emmenait pas encore chasser. Il pouvait s’y repérer parfaitement dans la pénombre et surtout, il connaissait l’exact emplacement des planches de bois et des marches d’escaliers qui grinçait. Ce qui se révélait pratique pour descendre dans la cuisine en pleine nuit dans l’espoir de trouver un petit quelque chose à grignoter devenait quelque chose qui allait peut être lui venir en aide aujourd’hui. Il entendait Donna naviguer au rez de chaussée ; la cuisine, puis le salon et ensuite la cuisine de nouveau. Mais, même s’il parvenait à suivre les mouvements de sa tante grâce aux talons de ses chaussures claquant avec force sur le carrelage et le parquet, il ne savait pas quels gestes elle accomplissait, étant donné que les placards quand à eux restaient silencieux.

De longues minutes passèrent ainsi, le laissant dans l’attente de quelque chose qui ne venait pas. Le Salut ou le Châtiment. Mais aucun des deux ne semblaient vouloir se livrer à lui. Anxieux, il se rongea un ongle, premier d’une longue série. Et, sans qu’il ne s’y attende, on toqua à la porte. Le bruit du poing contre le bois dur résonna en lui jusque dans son estomac, y rendant plus concrète son angoisse. Étais-ce Bobby ? Étais-ce quelqu’un d’autre ? Un inconnu qui passera vite sa route ou un potentiel ennemi ?

Il frémit de soulagement quand il reconnu la voix de Bobby dans l’entrée. Il alla avec précaution et sans bruits en haut des escaliers afin d’entendre mieux ce qu’il se passait en bas. L’homme que le garçon avait appelé à l’aide salua sa tante avant de demander si lui était présent. Blood lui reprocha mentalement son manque de subtilité mais attendit tout de même un retournement, une pirouette qui pourrait expliquer cette question auprès de sa tante et son soulagement qui l’accompagna quand cette dernière vint fut incomparable. Car du haut des escaliers, couché sur le parquet, il avait un minuscule angle de vu sur les jambes des deux adultes discutant et il voyait Bobby tenter de rentrer, petit à petit dans cette maison. Des avancées minuscules mais signifiantes. Le vieux chasseur demande à sa tante s’il avait l’âge, mais Blood ne savait pas de quoi il s’agissait mais, comme il l’espéra, la conversation lui apporta les réponses à ses questions.

« Bobby ! » entendit-il Donna soupirer « Blood n’a pas l’âge de boire, il n’a que dix-huit ans ! Il n’a jamais bu encore, tu sais comment il est toujours sage et tranquille.»

Et cette réponse ne fit qu’accroître l’inquiétude de l’adolescent. Car il avait bu plusieurs fois, dans des soirées lycéennes dans lesquels il était allé avec le maigre espoir de s’intégrer, de se faire d’autres amis que des chasseurs, mais apparemment il ne semblait pas être fait pour cela non plus. Et, même en détestant l’alcool, il s’était obligé à boire, pour faire comme les autres, mais ce n’était arrivé que deux fois avant qu’il n’aille avouer cela à sa tante. Ils avaient ensuite longuement discuté. Elle lui encra dans le crâne qu’il n’était pas obligé de faire comme les autres, concept singulier pour un adolescent évoluant dans une marre où tous veulent ressembler à quelqu’un. Lui ne voulait ressembler à personne, et ce jour là il comprit qu’il le pouvait. Et Donna ne manquait jamais de lui rappeler cet épisode avec humour. C’était une des rares fois où il s’était livré à elle.

De ce que comprenait Blood, Bobby prétendait être là pour fêter le succès de leur chasse. Choix intelligent pour une infiltration. Sa tante le fit entrée, lui dit de poser les bières dans la cuisine, et alla appeler Blood – qui entre temps était retourné dans sa chambre - en bas des escaliers, lui criant que Bobby était ici et qu’il devait au moins lui dire bonjour avant de retourner à ses devoirs s’il en avait encore. Il descendit les marches bruyamment, comme pour bien marquer sa présence et apparut dans la cuisine. Il s’approcha de l’homme qui lui tendit la main afin de le saluer.

« Bonsoir Bobby. » dit-il en lui serrant la main. « Content de vous voir, ça faisait un moment qu’on ne vous avait pas vu dans le secteur. »

Donna lui demanda s’il avait fini ce qu’il avait à faire et lui hocha la tête tout en évitant le contact de sa main dans ses cheveux. D’ordinaire il tolérait tant bien que mal le peu de contact que sa tante s’autorisait à son sujet mais dernièrement il s’en sentait incapable. Heureusement, elle ne fit que sourire et soupira un « ces ados ! » à l’adresse de Bobby. Blood de son côté alla se chercher un soda dans le frigo et ramena le décapsuleur sur la table de la cuisine autour de laquelle ils s’étaient tous installés. Bobby décapsula deux bières et en tendit une à sa tante, lui demandant de raconter leur dernière chasse. De temps à autres, Bobby prenait une gorgée de sa boisson, écoutant les propos de Donna, qui, quand elle eut finit, prit également une gorgée de la sienne.

Et le hurlement qu’elle poussa sembla avoir été fait uniquement dans le but de tenter de déchirer le ciel en deux tant il fut horrible.
Dim 2 Aoû - 15:56
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C’était pratique. Les talons. Surtout, lorsque, c’était un démon qui en portait. Ça courait tout de suite moins vite. Bobby ne s’empêcha pas de voir ce petit détail a priori insignifiant qui, dans les faits, leur donnera peut-être un peu plus de temps, à Blood et lui. Juste un temps. Mais, c’était toujours bon à prendre. Toujours. Face à un démon, tout était bon à prendre, même un détail si insignifiant comme celui-là. Tout devenait, si important. Car, c’était bel et bien vrai... la tante de Blood... elle était bel et bien... possédée par un démon...  

Bobby avait réussi à entrer dans la maison. Si ce n’était pas vrai, au moins un petit peu, juste un petit peu, le délire sur les vampires, qu’il fallait bien une invitation pour entrer dans une maison... Eh bah, Bobby se disait, que ce n’était pas tant que ça des conneries, tout de suite ! C’était quand même mieux de venir pacifique dans l’antre de quelqu’un, possédés compris, malgré ses intentions... peut-être bien mauvaises. Bobby passa le seuil de la maison. Et, c’était un soulagement intérieur : dès qu’on entrait on était difficile à chasser. Mine de rien. Il avait réussi, une étape, celle de rentrer. Ouf !

Le vieux chasseur fut accueilli par la tante chasseuse. Blood, il avait 18 ans. 18 ans ? Ça paraissait si jeune à Bobby. Mais bien suffisant pour boire un coup ! Pourquoi n’avait-il pas l’âge de boire ?! Bobby avait commencé bien plus jeune. Toujours sage et tranquille... ? Le vieux ne connaissait pas beaucoup Blood, mais, c’était vrai, qu’il avait l’air réservé comme adolescent. Jeune adulte. Quand même ! On buvait à cet âge non ? Bon, après, sa tante était peut-être protectrice. Bobby se disait, que Donna paraissait presque lucide donc. Sans plus. Bobby n’avait pas trop de références en matière éducative. Après tout. Lui, à 15-16 ans, c’était bon quoi. On pouvait boire ! Il trouvait ça un peu bizarre mais sans plus.

Bobby posa les bières à la cuisine. Il n’eut qu’un regard pour vérifier que les fenêtres étaient bien fermées. Alors que, Donna appela Blood. Bobby allait pouvoir voir s’il allait bien. Le vieux chasseur faisait pourtant comme si de rien n’était. Le jeune arriva dans la cuisine en descendant de l’escalier non sans un bruit. Eh bien, pour un sage et, quoi déjà... tranquille... ? Bobby trouva cette arrivée bien marquée. Se voulait-elle significative alors ?

Bobby serra la main de Blood.

- Bonsoir Blood. Je suis content de te voir aussi.

Content de le voir en forme. Et, c’était un soulagement intérieur, bien plus fort que celui d’avoir passé le seuil de la porte. C'était bien vrai que Bobby ne passait peu. Bobby ne rebondit pas là-dessus. Blood, qui gérait, qu'on ne soupçonnerait pas d'un poil, qu'il venait d'appeler Bobby, il y avait juste peu de temps. Et, il se passa un truc un peu étrange : Blood évita un geste d’affection de la part de Donna. Bobby se contenta de rester témoin de la scène, à l’instar d’une tierce personne qui ne s’immisça pas dans une famille. Surtout pas. Et, l’âgé rendit un sourire à Donna, sur sa remarque sur les ados, comme acquiesçant. Bobby sentit la tension, mais, il faisait comme si de rien n’était, dans le sens de Donna : - 18 ans hein ?

Alors, Bobby répondit-il même, un regard pour le jeune Blood, qui se dirigea vers le frigo, et, l’ouvrit, ce frigo, pour y prendre un soda. Bobby, en lui, se disait, que c’était bien jeune, en effet, 18 ans, s’il devait assister à un exorcisme, de quelqu’un de sa famille.... Mais, il s’interrompit de cette pensée, qui se devait n’être que fugace. Il ne valait mieux pas s’y étendre. Même, si c’était cruel, parfois, il ne fallait juste, que, penser à rien, qu’à l’instant présent. C’était comme ça. Bobby avait cette force. Presque flippante. Blood retira son soda du frigo. Il ramena le décapsuleur aussi. Il posa ce dernier sur la table de la cuisine. Tout le monde s’y installa. Bobby décapsula deux bières. Blood ayant son soda. Bobby tendit une bière à Donna. Calme. Ensuite, Bobby s’assit, mais, il se laissa de quoi se relever à tout moment, en marge de la table. Le vieux chasseur, de toute façon, ne pouvait que s’assoir comme un vieux chasseur sur une chaise... caverneux et plus ou moins droit.  

Ça aurait pu être sympa. Ça aurait pu être qu’une petite discussion entre chasseurs. Ça ne serait pas le cas. Donna hurla. De souffrance, elle semblait être restée assise.

Bobby se leva. De suite. Il ne se fit pas prier. Ô grand jamais. Pas face à ça. Il garda sa bière à la main. En une main. Il embarqua Blood par le bout d’un vêtement vers l’épaule et le col. Par là. En l’autre main. Ce qu’il put attraper. Car, il n’eut qu’un regard envers Blood, et, garda surtout bien en vue Donna. En vue, ses faits et gestes. Bobby emmena Blood avec lui. Le tira avec poigne. Bonne poigne. Catégorique. Le tout, pour s’éloigner de la cuisine avec lui. Au plus vite. Jusqu’à son seuil. Bobby déversa le reste de sa bière, le mélange à l’eau bénite, en zigzags amples et larges, devant eux, en guise d’obstacle à Donna, afin qu’elle s’en retrouve arrosée, si elle s’avançait trop ; à son encontre alors, et, entre eux, entre le duo Bobby et Blood, et, la possédée Donna. Blood, que Bobby tenait en arrière. Le plus en arrière. Bobby recula de la sorte, obligeant Blood à reculer aussi, jusqu’au seuil de porte la cuisine. Bobby, ferme à l’œuvre, qu’importait, l’agressivité de la possédée, et, qu’importait, la réticence du jeune neveu. Là, Bobby et Blood, une fois arrivés au seuil de la porte de la cuisine, Bobby poussa Blood en arrière, vers l’autre pièce, sans se ménager, parce que, pas le temps d’y aller avec douceur ; et, Bobby, cassa la bière par terre, le reste d’eau bénite et de bière, à l’intérieur de la cuisine, qui percuta le carrelage, et vola en éclats de verres et de liquides. Bobby sortit ensuite de sa poche, une cartouche de sel qu’il vida, et, restant debout, versa le sel afin de former une ligne le long de l’entrée du seuil de la cuisine. Il ne fallait pas que le sel soit mouillé. Enfin, Bobby n’avait jamais fait l’expérience, mais, au cas où, il ne préférait pas.

Le but : piéger Donna dans la cuisine.

Et, puisque Bobby avait relâché Blood vers l’arrière. Bobby sortit son colt. C’était là, un réflexe froid. Il mit aussitôt en joug Donna. Par précaution. Si elle s’avançait trop, ou, si elle s’agitait trop, suspecte, à se montrer agressive, il n’hésiterait pas à tirer des balles de sels. Non. Il n’hésiterait pas. Pour la ralentir. Pour l’empêcher d’agir. Bobby ne prendrait aucun risque. Surtout que, il y avait Blood derrière. Surtout que, le démon avait la cuisine pour se défouler. Car, aucun piège à démons de tracé. Mine de rien alors, toute une pièce, et, pas des moindres : une cuisine ! C’était peut-être, l’une des pièces les plus dangereuses dans une maison. Bobby pourrait en vider un chargeur pour l’empêcher de prendre des trucs dangereux : un poids de sel pour chaque initiative suspecte. 6 coups maximum. Bobby avait de quoi recharger. Au pire. Mais bon, recharger, ça faisait perdre du temps, et le court d’un l’exorcisme... alors... il fallait tirer intelligemment... pour économiser les coups.

Il sortit, de son autre main, une page déchirée, un papier, de sa poche arrière, qu’il déplia, sur des paroles latines. Le but ? Réciter ces lignes pour l’exorcisme...

- Exorcizamus te, omnis immundus spiritus...

Omnis Satanica potestas, omnis incursios infernalis adversii.
Omnis congregatio et secta diabolica, ergo, draco maledicte ecclesiam tuam.
Secura tibi facias libertate servire, te roamus, audi nos.


Encore fallait-il savoir si cela allait porter ses fruits... car... les exorcismes ne donnaient parfois rien... aucune fumée et aucun humain sauvé... Ou... si on n’allait pas empêcher Bobby de parler et de bien prononcer... Bobby... entre un démon et un jeune chasseur... entre une tante et un neveu... surtout...
Dim 9 Aoû - 17:03
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Il sursauta quand ce cri terrible sortit du plus profond des entrailles de sa tante. Depuis deux ans qu’il partait en chasse avec elle, il s’était habitué à entendre les hurlements des démons victimes de l’eau bénite. Mais ce cri en particulier lui glaçait le sang. Il confirmait tout ce qu’il craignait et tout ce qu’il détestait également. Et la réalisation d’une telle chose n’était que plus dure. Comme une main gelée qui lui serrait le ventre jusqu’à le réduire en de minuscules morceaux de glace et dont le froid mordant se répandait ensuite petit à petit dans ses veines.

Il ne s’était pas trompé.

Sa tante était bien possédée.

Et il fallait agir.

C’était peut être ce qui se révèlerai être le plus dur. Agir, exorciser, et la perdre. Car cela faisait trop longtemps, lui semblait-il, pour pouvoir la sauver, pour que Donna s’en sorte indemne. Il avait laissé ses doutes de côté, privilégiant cet amour filial plutôt que son instinct premier qu’il avait refoulé jusqu’à ce que le doute ne soit plus permis. Et il allait en payer le prix. Il allait tout perdre une nouvelle fois, lui, assez grand pour se débrouiller dans ce monde mais pas encore assez âgé pour être considéré comme un adulte.

Il avait peur, pour la première fois depuis de nombreuses années. Il ne savait pas quoi faire. Il ne savait pas ce qu’il devait faire. Et, soudainement, Bobby l’agrippa au niveau du col d’une seule main et le traina hors de la cuisine, Blood se débattit un peu, n’ayant pas encore réalisé toute l’ampleur de la validation de ses craintes, mais l’homme parvint à l’extraire de la pièce centrale tout en versant sa bière couplée à de l’eau bénite sur le sol, tentant sans doute par là à ralentir la progression de Donna. La main disparut avant de revenir en une seule poussée qui le propulsa loin derrière Bobby.

Il resta un petit temps sans comprendre tout à fait, abasourdi. Il venait d’être dépossédé de sa place, de la prise en charge des évènements. Bobby avait pris la main, il l’avait voulu, c’était d’ailleurs pour cela qu’il l’avait appelé, pour avoir de l’aide, mais il ne s’attendait pas à ce que cela soit fait avec une telle violence.  Le coup qui le rejeta n’était pas douloureux en soit, mais parfois les gestes font plus de mal même s’ils sont donnés sans la moindre force. C’était sa tante qui était possédée ! C’était aussi à lui de gérer la chose !

Avec de l’aide peut-être mais il lui était important de prendre part à cela. D’agir, d’être maître de cet évènement dont il avait demandé l’accomplissement. Il voulait être là, il voulait être celui qui le ferait, il voulait lui dire adieu de cette façon. Comme une manière de lui rendre hommage, de lui montrer qu’il pouvait le faire et qu’il s’en sortirait. C’était peut-être égoïste, mais il désirait lui faire cet adieu. Mas Bobby Singer venait de le déposséder de ce droit.

La cuisine n’avait qu’une seule porte pour entrée et une seule fenêtre donnant sur l’extérieur. Fenêtre qui semblait avoir été oubliée de tous. Blood n’avait même pas pris la peine d’en saler le rebord.

Et Blood vit avec horreur Bobby sortir son arme à feu. Le jeune homme se doutait bien du genre de cartouches qui s’y trouvaient. Mais le sel et les balles pourraient blesser grièvement Donna alors qu’il préfèrerait récupérer sa tante indemne si cela était possible. C’était un souhait qui le rongeait quand bien même il savait pertinemment qu’il était trop tard, que le délai de conscience de la vraie Donna, coincée dans ce corps qui n’était plus le sien était dépassé. Bien qu’elle marche et respire encore, la vraie Donna était morte à l’intérieur.

Puis, comme une épée fendant un crâne en pleine bataille, Blood entendit Bobby dire les premiers mots de l’exorcisme. L’enveloppe charnelle à l’image de sa tante stoppa tous mouvements, ses yeux noirs fixaient Bobby et Blood et un air furieux se peignit progressivement sur ses traits. Le visage de Donna, jadis si paisible et d’une beauté calme, devint tordu par la haine. Ce n’était plus elle. C’est là que Blood le réalisa pleinement, qu’il comprit l’entièreté des enjeux de leur action et surtout qu’il ne pouvait plus espérer refaire surgir une personnalité disparue au fin fond de cette noirceur.

C’est alors qu’il remarqua la fenêtre et qu’il prit conscience de l’importance de cet oubli, des dégâts qu’il pourrait causer. Dans quelques secondes, le démon chercherait à s’enfuir et cette seule sortie était son salut. Aussi ne fallait-il pas qu’il le remarque. Ou qu’il ne puisse pas y accéder.

« Les jambes Bobby ! » Cria-t-il « Tirez dans les jambes ! »

Il ne pouvait pas se permettre d’en dire plus au risque d’offrir au démon une opportunité de s’échapper de leur piège bancal et qui ne tenait la route uniquement parce qu’ils avaient la possibilité d’attirer l’attention du démon sur eux et non pas sur un potentiel trou de souris dans lequel il pourrait s’engouffrer et disparaître.

Donna - ou ce qu’il en restait – porta toute son attention sur lui, tendit la main vers le jeune chasseur qui se retrouva propulsé sur le mur du fond. Secoué mais non blessé. Sa tête lui tournait, dû à la force de l’impact, mais il parvint tout de même à entrapercevoir le corps de Donna commencer à convulser, signe que le démon sortirait sous peu pour retourner de là où il venait.
Mar 11 Aoû - 21:10
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Bobby avait toujours été cash. Enfant, lorsque Bobby avait tiré sur son père... Il l’avait... fait. Il l'avait fait. Et, pourquoi lors de ce soir-là et pas un autre...? Sa mère. Il avait dit, qu’il allait s’occuper d’abord de sa mère, puis, ensuite, de lui. Eh bien non. Ça suffisait bien. Bobby lui avait dit d’arrêter. Avec, un fusil à la main. Il lui avait dit. Avant de tirer. Le fusil même pas en joug. Le père n’avait pas voulu. Bobby l’avait mis en joug. Et, il avait tiré. En pleine tête. "Non. Laisse-là." Avait-il dit Bobby.

On lui avait reproché. Ce geste.
Avait-il fait ce qu’il devait être fait... ?

Blood, c’était, déjà, un chasseur intelligent, déjà à ses 18 ans. Il avait repéré une possédée. Et même, sa tante. Alors que, on peinait à le remarquer chez des êtres chers. Bobby ne l’avait jamais perçu de Karen. Il lui avait fallu que Rufus lui dise. Et, même, s’il avait été jeté, dans le surnaturel, qu’à cet instant, et pas vraiment avant, il ne l’aurait pas vu. Il en était persuadé. Il ne l’aurait pas vu. Les possédés, Bobby, il devait les voir cash. Il attendait. Bobby, n'avait-il pas attendu, que le père décide de s’occuper d’une mère, et ensuite d’un fils, pour voir cash, et y réagir cash ? Et, réagir, en plein dans le mille. Peut-être trop.  

Alors, lorsque Blood lui dit, les jambes, les jambes Bobby, Bobby entendit, et, il baissa son canon, qui, il fallait bien le dire, n’était pas dirigé sur les jambes. Clair que non. Et, il plissa les yeux, parce que, il ne baissa le canon que parce que Blood venait de lui dire que de le faire. Il l'avait fait. Peut-être, parce que, il écouta Blood. Il écouta un chasseur. Peu importait l’âge. Il l'avait fait.

Sauf que, Donna tendit la main.
Et, sur Blood.

Bobby entendit le bruit. Le dos de Blood avait dû frapper un mur. Et, il n’en avait pas eu qu’un. De bruit. Alors. Bobby tira. Et, il tira en pleine tête.

Il avait redressé son canon. Il avait repris, d’une bonne poigne, son arme, pour la lever, car, en général, on tirait, en descendant une arme, et pas, en remontant une arme. Bien que, un colt restait assez léger. Il avait forcé sur son bras pour relever son colt. Parce que, le chasseur, avait la poigne pour. Bonne poigne. Poigne qui avait serré celle d’un neveu alors qu’il venait de... sa tante...

Bobby abaissa son colt.
Le long du corps. Parce que...
Il venait de tirer. Le canon fumait.

Elle avait convulsé. Elle avait ? Bobby avait-il fini de prononcer les paroles de l’exorcisme ? Il ne savait même plus. Tout s’était passé si vite. Trop vite.

Bobby abaissa son colt.
Aux balles de sels. Certes. Mais aux balles.

C’était calme. Peut-être bien. Trop calme. Calme horrible. Soudain. Bobby ne bougea pas. Le canon vers le parquet. Le canon baissé... pointé vers le parquet. C’était, parce que, il n’y avait plus personne à mettre en joug...  

Bobby. Il était maladroit. Avait-il fait ce qu’il devait être fait... ? Aucune idée. Et, il ne le savait pas encore à l’époque. Cette époque, où, un John Winchester, parcourait les routes pour faire la peau à un démon : celui qui avait tué sa femme. Parce que, la vengeance, ce n’était pas qu’un truc de démons. C'était aussi humain. Il ne le savait pas encore, Bobby, à cette époque, qu’il n’en avait aucune idée, s’il avait fait ce qu’il devait être fait, mais que, il avait déjà, cet espoir, cet espoir au moins, qu’ils aidaient des héros ou des héros en devenir.

Alors, il s’adossa au seuil, sur l’encadre du seuil, n’obstruant aucune vue, à ne plus en douter, sur ce qu’il venait de se passer. Et, il rangea son colt à sa ceinture. Il resta. La visière de la casquette... baissée...

Dévoilant, le corps sans vie de la tante de Blood...

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Sam 15 Aoû - 2:38
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Blood secoua la tête. Elle était douloureuse et se geste était sans doute une tentative inconsciente pour se remettre les idées en place suite au choc contre le mur. Il ne s’était pas attendu à cela. Quelque part, il avait été persuadé que Donna, même possédée, ne lui ferait pas de mal. Parce qu’ils étaient une famille et qu’elle l’aimait. Mais apparemment les sentiments humains étaient facilement écrasés face à la volonté d’un démon. Et le voilà, écrasé contre le mur à la manière d’une mouche que l’on chasse d’un revers de la main.

Il releva la tête et l’horreur le saisit.

Bobby ne l’avait pas écouté.

Le vieux chasseur n’avait pas prit sa remarque en considération !

Il était un chasseur lui aussi ! Son avis comptait ! Alors pourquoi s’était-il permis de passer outre ?

Blood ne comprenait pas.

Le jeune garçon avait conscience de la vitesse des évènements, mais tout lui avait parut si lent ! Comme si son cerveau tentait de lui montrer toutes les opportunités qu’il avait manqué et qui auraient permis de sauver Donna. Il aurait dû être moins bête et plus rapide à agir. Il aurait dû faire les choses lui-même au lieu d’appeler Bobby à l’aide.

Bobby qui venait de tuer de sang froid la seule famille qui lui restait.

Il ne réalisait pas encore toute la portée de cet acte. Toutes les conséquences qui allaient venir le saisir et se planter en lui comme les crocs d’un serpent déversant son venin dans son corps. Il se sentait anesthésié, comme sorti du monde. Et, alors qu’il regardait le corps de sa tante tomber sur le sol de la cuisine, qu’il voyait se répandre autour de sa tête une auréole sanguine, preuve qu’elle n’était plus un ange, que Bobby baissait enfin son arme – car il n’y avait plus de quoi tirer dans la maison, Blood sentit une immense colère grandir en lui.

Il était fou de rage.

Pas autant que la haine qu’il éprouvait contre sa génitrice, mais suffisamment pour obstruer son jugement sur la scène. Il ne savait pas que Bobby n’avait pas eu le choix, que ce geste n’était qu’une réaction. Non. Lui ne voyait que cet homme qui avait préférer tuer plutôt que de tenter de résoudre le problème d’une autre façon. Puis vint le comble de l’horreur et le comble de la fureur du jeune garçon. Bobby rangea son colt avec nonchalance et libéra la vue. Permettant ainsi à Blood de voir l’étendue des dégâts, et de voir le corps de cette femme qui l’avait recueillit et choyé.

Donna était morte.

Il ne la reverrait pas. Ils ne chasseraient plus ensemble, ils ne regarderont plus ces émissions débiles simplement pour les critiquer, ils ne riront plus des bêtises passées que Blood faisait quand il la testait encore, voulant voir jusqu’où il pouvait aller avant d’être à nouveau abandonné. Elle ne le complimenterait plus sur son travail scolaire, elle ne le réconforterait plus quand il subira des moqueries concernant son nom. Elle n’était plus là. Et c’était lui qui l’avait tué.

Blood se releva en silence, le regard furieux braqué sur Bobby.
Il avançait vers cet homme d’une démarche résolue, les poings serrés, et, une fois arrivée à hauteur, il s’élança, ayant pour but de frapper Bobby Singer.

Parce que Donna était morte.

Et que c'était de sa faute.

.
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Dim 16 Aoû - 17:06
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Bobby était resté.
Parce que, il le faut.
Il faut toujours rester.
Même si, on est chassé.

Quand, faut-il alors partir ?
Lorsque, quelqu’un vous le crie ?
Lorsque, quelqu’un vous le frappe ?
Quand, faut-il alors partir ?

Si seulement. Si seulement, il y avait une réponse simple à cette question. Surtout, pour celui, qui voulait, toujours aider, quitte à, toujours rester. Il l’avait déjà vu, pourtant, ce regard, entre la rage et la tristesse. "Qu’as-tu fais ?!" "Tu as brisé mon cœur, Bobby". Qu’on lui avait déjà crié.

Bobby sentit, car, c’était comme sentir plus qu’entendre, Blood revenir vers lui, et la rage avec, la furie même. Il entrevit ce regard colérique, non, bien plus, furieux regard. Blood serra ses poings et se lança vers Bobby. Il savait, qu’il avait envie de lever la main sur lui. Il le savait. Il le voyait. Blood venait de perdre sa tante et sa mentor... Il venait, de perdre tant. Et, quand bien même, il n’aurait plus s’agit que d’un démon, quand bien même, Bobby savait, que, depuis longtemps, depuis l’enfant, il s’était donné un droit que personne ne méritait jamais : celui de tirer pour protéger. Et, toujours, cela ne valait pas mieux qu’un Caïn, qu’importe celui qu’on tuait, qu’importe, si on tuait Caïn lui-même.

Alors,

Bobby, ne cherchait jamais le pardon à un tel acte. Alors, il ne cherchait pas, à s’expliquer. C’était, peut-être, une erreur de sa part. Il était comme ça. Et, toujours, il ne voulait pas qu’on devienne un Caïn. Bobby tenta donc de stopper Blood. Et, de quel droit ? C’était, cette histoire d’aîné, qui, peut-être, croyait avoir tous les droits pour protéger un cadet. Il prit son poignet, ses poignets, l’adolescent lui-même peut-être. Il tenta, peine perdue de le calmer, mais, de le contenir au moins, qu’il ne flirte pas avec le démon lui-même.

« Blood ! Ressaisis-toi ! »  

Quand, faut-il alors partir ? Peut-être, lorsque, on est certain, que, le Caïn qu’on est tous, est loin derrière, pour l’Abel qu’on est tous. Qu’il n’y a bien, plus aucun démon, ou, du moins, pas Blood... dans cette maison...

Et, Bobby cherchera à le tenir, que d’un bras, parce que, Bobby ne voulait pas que Blood touche au corps de Donna. Et, Bobby finira par sortir son téléphone portable abîmé et vieux-je. Et, il finira, par appeler ses contacts du FBI, des amis fédéraux, afin qu’ils s’occupent de ce que Blood n’avait pas à s’occuper...

« Ouais. C’est moi. Singer. Il faut que des amis fédéraux passent chez Donna Olenworth. Oui ! Maintenant ! Et, rends-moi un service s’te plait, reportez vos questions à la con pour plus tard ! »  

De la bouche de Bobby, cela voulait dire jamais. Mais, le FBI y croyait toujours un peu. Car, ces idjits, toujours, aimaient bien enquêter. Et, pour le coup, Bobby, ne voulait pas, faire endurer un interrogatoire à Blood, songeant encore, à sa protection. Et, si Bobby avait un van, même si blanc, c’était bien pour une réponse macabre : il lui arrivait de prendre lui-même des corps. Car, à l’arrière, c’était aussi, l’un des jobs de Bobby : nettoyer. Nettoyer, soit avec le FBI, soit avec le van. Mais, Donna méritait une sépulture officielle. Et, si Bobby aurait apporté son corps au FBI, les fédéraux auraient été lourds, à interroger, et blablabla. Là, ils auraient la scène. Ils comprendront. Et, Bobby se voyait mal faire le fossoyeur devant Blood...

« Blood, le FBI va passer s’occuper de tout. Si tu veux éviter qu’il te fasse chier, maintenant et à l’avenir, je te conseille de bien te planquer dans la maison et de garder le silence jusqu'à leur départ. »

Il relâcha Blood.

« Et, surtout, ne la touche pas. »

Blood s'en doutait, peut-être, qu'il ne fallait pas la toucher. Mais, Bobby n'avait pas le temps d'y mettre les formes. Et, n'avait pas tendance à le faire...

Car, même si on n’avait rien à se reprocher, on n’accusait jamais quelqu’un qui avait été tout simplement absent. Alors, c’était encore mieux que d’être absent qu’innocent. L'alibi parfait. Et, le cachotier Bobby, savait que, se planquer face au FBI, c'était assez efficace. Enfin, pour lui, ça l'avait assez bien réussi, jusqu'ici. Les fédéraux, et, surtout ceux-là, des amis de chasseurs, préoccupés d'abord, surtout par une scène... surnaturelle.  

« Pour le reste, tu sais où me trouver. Mais, là, ce n’est vraiment pas le moment. Ok ? »

Blood avait son numéro. Et, Bobby, ne changeait pas de numéro, quitte à râler bougre pour qu'on lui laisse la ligne et le numéro. C’était, connu aussi, parmi les chasseurs. Que, Bobby, il vivait dans une maison à Huntfield. Pour le reste, en cas de besoin, ou, en cas de vengeance. Bobby, ne précisa rien. Le barbu resta sur un regard ferme. Il n’avait pas le regard désolé. Il resta, intransigeant. Le vieux chasseur se devait de garder sang-froid.

Et... Et, il resta.

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Sam 22 Aoû - 23:52
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Cette rage en lui ne diminuait pas, elle grandissait même à mesure qu’il s’approchait du vieux chasseur. Il voulait le frapper, le marquer d’une peine semblable à la sienne. Egoïstement, il pensait que cela le soulagerai. Mais, même de cela, Bobby l’en priva. Il parvint à le stopper avec une telle facilité que Blood se demanda comment il était parvenu à combattre des démons et autres créatures si c’était pour se faire maîtriser par un vieillard ! Ses poignets prisonniers des mains teintées du sang de sa tante, il s’obligeait à lutter, à ne pas capituler face à lui. Bobby tentait de le calmer, lui demandant de se ressaisir, mais Blood lui hurlait qu’il le haïssait. Il craquait. Il avait tout perdu à nouveau.

Il aurait voulu se jeter sur le corps de sa tante, juste pour la secouer, tenter de la réveiller, de voir que tout ceci n’était qu’un cauchemar, une horrible farce, que Donna était toujours là, et qu’elle le serait encore pour des années. Mais encore une fois, Bobby le maîtrisa, comme insensible à son désespoir, l’éloignant de ce corps chéri qui reposait sur le sol. Il tentait de donner des coups de pieds, de poings, de mordre même, mais rien n’y faisait. La prise ne se desserrait pas.

Le plus vieux le retint d’un seul bras et saisit de son autre main son téléphone. Il passa quelques minutes au téléphone, demandant à quelques contacts de venir chez sa tante. Blood savait que c’était pour vider les lieux de toutes traces du surnaturel dans cette maison et classer l’affaire.

Blood s’affaissa. Tout allait disparaître, il n’y aurait plus aucune trace de Donna, de cette famille qu’elle lui avait offerte. Bobby lui expliqua que le F.B.I allait passer pour s’occuper de la maison, qu’il ferait mieux de se cacher quelque part jusqu’à leur départ. Il n’aurait rien à dire, rien à faire. Donna allait tout simplement disparaître dans les engrenages d’un système qu’il ne connaissait pas assez pour pouvoir lutter contre lui. Pour garder une trace.

Il le relâcha ensuite, lui recommanda de ne pas la toucher. Blood aurait voulu s’insurger, lui crier qu’il n’était pas stupide, mais il en était bien incapable. Devant lui, Donna reposait. Elle le fixait de ses yeux vides, comme un reproche silencieux. Une ultime réprimande. Il n’avait pas été à la hauteur. Il n’avait pas été assez bon pour la sauver, il n’avait pas été assez bon pour s’épargner cette perte, cette peine, cette souffrance. Ce calvaire.

Et Bobby lui proposait son aide, mais pas tout de suite. Mais quand alors ? C’était maintenant qu’il avait besoin d’aide ! C’était maintenant qu’il avait besoin de ne pas se sentir perdu, seul et abandonné. C’était maintenant qu’il avait besoin de lui. Malgré la mort de Donna. Mais même ce simple réconfort l’homme semblait vouloir le lui refuser. Il ne tint plus.

« Je vais vous éviter ce soucis. » commença-t-il acerbe, avant de progressivement se mettre à hurler « Je vais sortir de cette maison et ne plus jamais y mettre les pieds ! Car après tout, ce n’est qu’une maison ! Je n’avais ni famille ni vie dedans ! Que du matériel ! Mais merde !!! PUTAIN ! J’ai plus rien à foutre ici ! On me chasse de ma maison ! « Reste caché et tout ira pour le mieux » ? Je suis plus un gamin Bobby ! Je sais que ca n’ira pas ! »

Il se calma tout à coup. Réalisant la portée de ses paroles. Tombant à genou, le visage livide, tout en murmurant :

« Ca n’ira plus. Plus comme ça. »

Un souvenir, et un ultime regret.

Et du sang qui coulait sur sa joue.

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Lun 31 Aoû - 21:15
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Bobby sentit la haine de Blood. Il la sentit, et cette-fois ci, contre lui, le vieux barbu. Qui, tenta de canaliser la colère? Une colère, bien vivace et tenace, du jeune adolescent. Le vieux barbu encaissa. Il avait, la fureur d’un ado, à encaisser. Il n'avait que 18 ans. Il avait 18 ans. La jeunesse, à son avantage. Bobby s’acharna à garder la prise, malgré les morsures et les coups de Blood. Qu'il encaissa.

Bobby, était quelqu’un de réservé. Et, colère chassée, tristesse éveillée, pour Blood, Bobby ne savait que faire et que dire, face à ce désespoir. Le monde, il semblait comme s’effondrer pour l’adolescent. Bobby l’écouta. Il restait, toujours là, à l'écoute. Mais, cela suffisait-il ? Bobby ne se posait pas la question. Il restait, auprès de l’adolescent. Blood hurla, qu’il allait sortir d’ici, et ne jamais revenir d’ici. Car, il n'y avait guère plus... ni personne ni rien... Bobby, resta de silence, avec, cette gêne, dans le regard, celle de l’empathie, un peu maladroite. Il n'y avait plus que, une maison, à l’âme torturée ici, une famille, à l'âme torturée ici. Blood avoua alors, que ça n’ira pas. Il se calma. Mais, il avoua, que ça n’ira pas. Il s’agenouilla. Il murmura, que, ça n’ira pas. Bobby, ne savait plus, s’il pouvait, poser sa main sur l’épaule de Blood. Il ne la posa alors pas. Comment la poser ? Il était le chasseur et le tueur ici...

« Je, je suis désolé Blood. »

Dit-il sincère et sincèrement désolé. Suite à, un court silence. Bobby l’était. Il ne savait pas : devait-il le consoler ? Bobby, devait bien savoir quoi dire... ? Bobby, aurait pu lui parler, peut-être, de ces personnes, de ces bourreaux, des démons, et parfois, des humains, que ne ressentaient... juste... plus rien... du tout... Que, gifler, était aussi banal que de poser un plat sur une table pour eux. Si encore, il le posait ce plat, et ne le poussait pas de la table afin qu’il se brise. Et, que, ces personnes... ces personnes... il fallait s’en protéger... ? Mais, jusqu’où ? Où était, la limite ? Et, Bobby, en avait-il, juste, conscience ? Le mécanicien. Dans, l'instant présent. Bobby, aurait pu lui parler, peut-être, de cette bien-aimée, qu’il avait comme senti son âme pleurer et crier, en dehors de son corps, tant celle qu’il avait devant lui, n’aurait jamais voulu faire du mal comme elle le faisait pourtant. Et, que, par feeling, par instinct... Donna... lui avait paru... Elle lui avait paru trop agressive envers Blood, son propre neveu. Mais, Bobby, en avait-il, juste, conscience ? Il avait réagi protecteur pour réagir protecteur. Il avait beau avoir un p’tit vécu... Il ne savait pas quoi dire. Il ne savait pas quoi dire pour consoler Blood. Et : c’était Blood. Il était, question de Blood. Bobby ne racontait peu son propre vécu pour consoler le lourd vécu de ceux qu'il voulait pourtant consoler. Trop, réservé. Bobby ne savait pas alors, pas plus quoi dire davantage, malgré son propre vécu, face à la tristesse de Blood. Sincère, il était, désolé, désolé pour Donna et pour Blood. Il espérait, que ça aille mieux pour Blood. Assez, maladroit. Mais, Bobby sentait, que c'était un trop fou espoir pour l'exprimer. Il ne pouvait pas, contredire : « Ça ira. » Même pour, consoler Blood. La souffrance de Blood lui parut trop écorchée vive. Bobby était désolé pour la mort de Donna.

L’aîné chasseur s’était pourtant désamorcé. Ce n’était plus, le vieux chasseur, mais, l’humain Bobby : « Je suis désolé ». Qui, avait dit cela. Bobby l’était pour Blood. Bobby, sur la réserve, ni n'avouait aux autres ni ne se défendait non plus de sa culpabilité. Elle restait à l'intérieur. Elle, se tissait, et se cristallisait en une gêne, en une lassitude ou en une colère, chez Bobby. Mais, elle ne sortait pas. Elle ne se verbalisait pas. Bobby était désolé. Il était peiné pour Blood. Il l'était. Blood, auprès de sa tante, que Bobby... lui avait... retiré... avec violence.    

Et, au final, Bobby finit par sortir de la maison, en silence et de réserve, et rejoignit son van blanc, avec, ce réflexe, de guetter encore un peu. Mais, Blood, il n’était, pas un gamin. Il l'avait hurlé, et, Bobby le savait. Il n'était pas un gamin et il savait ce qu'il faisait. C’était quand même, pour vérifier, que ni Blood ni le FBI n'allaient se croiser. Ce : « Ça n’ira plus. Plus comme ça », resta comme déjà marqué en la mémoire de Bobby. Surtout le, « Plus comme ça. » Qui, résonnait, avec, une touche d'espoir. Une touche, de lumière. Singer se persuada d'y croire.

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