III.05 - Could you...not kill me, please ?

Jeudi 14 Octobre 2010,

Il pleuvait. La pluie dégoutait sur son pelage pour dégringoler au sol en des clapotis assourdissant alors que ses pattes s’abattaient sur les flaques formées et éclaboussaient les environs. Il était hors d’haleine, malgré son endurance renforcée par sa nature. Son dernier cœur remontait au dimanche, le prochain serait pour le 31. Ce n’était pas suffisant, mais il s’efforçait de survivre ainsi, de minimiser les pertes…les prisons n’étaient pas une ressources infinies, non plus. Il s’efforçait de retrouver son chemin pour rentrer à la maison. Il était aveuglé par les gouttes d’eaux qui s’insinuaient devant ses prunelles bleues. Ses idées étaient embrouillées, il n’arrivait presque pas à se souvenir comment ni pourquoi il se trouvait là…à courir…à fuir sous cette forme, au lieu d’être à la boutique ou déjà rentrée...Quelle heure était-il ? Il avait perdu le fil. Avait-il perdu le contrôle ? Ordinairement, il s’en souvenait…Etait conscient du moindre fait et geste…là, tout était flou, comme derrière un nuage brumeux qui refusait de se dissiper et l’adrénaline qui alimentait son corps pour le pousser à aller toujours un peu plus vite sans qu’il ne sache pourquoi…ne l’aidait en rien.

Ça puait. Une odeur de mort, de cadavre en décomposition lui collait à la peau mêlé à celle du bitume qui heurtait ses pattes à chaque foulée. D’où est-ce que ça venait ? Des goules ? Etait-ce possible ? Vengeance de cette fois avec ce…Simon ? Il y avait eu un survivant, non ? Il n’arrivait plus à se souvenir de ça non plus. Il fouilla dans son esprit…sans rien réussir à atteindre. Et…d’autres odeurs se mêlaient, de loups…de buveurs de sang…autre chose qu’il ne connaissait pas, quelque chose de canins. Des images commençaient à submerger son esprit…Il avait perdu le contrôle, idiotement bêtement. Il dormait mal depuis deux jours, depuis le départ en voyage d’affaire du démon – Pur hasard ! - et…ça avait alerté le Clébard au fond de lui, le Clébard qui avait eu envie de le retrouver…d’aller le chercher, parce qu’il se sentait perdu sans. On ne lui avait pas dit d’attendre, on ne lui avait pas dit qu’il allait revenir, l’Humain le savait...pour le Chien, c’était moins évident. George avait tenté de chasser ses idées…ses pensées stupides de son esprit mais…en vain. Dog n’était pas stupide, pas complètement…Il avait quitté la boutique, avait couru jusqu’à la maison…Sauf qu’à peine rentrée, il s’était transformé…abandonnant ses affaires dans le salon, avant de filer à l’extérieur…claquant la porte de son corps. Il ne verrouillait pas, ne pensait pas à ça en revanche. George s’en inquiéterait plus tard…Lui, non.

On l’avait coincé…il était passé sur leur territoire. La pluie tombait depuis une quinzaine de minutes déjà. Une meute, un nid…une horde ? Aucune idée. Des créatures qui se mélangeaient pour mieux survivre. On l’avait attaqué, il s’était défendu…réflexe, instinct de survie. Il avait plaqué un loup au sol…il avait été rejeté…projeté…et ça avait pris fin. Le chef de meute, surement…y avait mis fin. Un vieux type, un vampire…surement âgé qui appelait les autres ses enfants. Il l’avait invité à se transformer…à les rejoindre, sauf qu’il ne voulait pas. Il avait déjà sa meute, lui. Très petite…très très petite. L’Humain en lui avait presqu’hurler qu’il ne faisait partie d’aucune meute et que ça ne risquait pas d’arriver ! Sauf que le vampire était devenu bien moins sympa en réalisant son refus. Il avait réussi à se sauver, évitant au mieux de se battre…il n’aurait pas fait le poids. On l’avait poursuivi…maintenant, ça ne semblait plus être le cas mais…il n’arrivait pas à s’arrêter de courir…il devait continuer jusqu’à ce savoir en sécurité…

Il manqua de trébucher, il n’avait pas vu la bordure du trottoir…il vit encore moins la voiture qui s’était rapproché trop vite…trop lourdement. Il ne réalisa qu’à peine le choc alors que son corps était douloureusement projeter plus loin sur la route. Il n’avait plus assez de force…il tombait dans une demi-inconscience. Et…peut-être aurait-il pu passer pour un chien errant, s’il n’avait pas eu ce pendentif en forme de trèfle, l’indiquant comme la propriété d’un certain Melchom, qu’il portait autour du cou…ce même pendentif qui risquait de peut-être lui attirer des problèmes selon la personne qui sortait de ce véhicule…si au moins elle en sortait.

La pluie sur le pare-brise. Les balais essuie-glaces bruyants. Qui, se balançaient d’un côté puis d’un autre, de vitesse moyenne à maximale, sur le pare-brise. Au gré, des intempéries. Bobby aurait dû les changer pour préparer cette saison. Les phares, qui tentaient de percer dans le temps grisâtre, à demi allumés à travers les gouttes, en feux de croisements, farouches à ne pas trop croiser non plus. Le van blanc, avec, son conducteur Bobby, revenait là, de la bibliothèque universitaire. Bobby, l’esprit ailleurs, à la conduite. Ces temps-ci, il était un peu ailleurs. Il s’inquiétait pour Sam. Il n’avait pas manqué la rentrée universitaire, pour sauter sur l’occasion, de la réouverture de sa bibliothèque. Il avait été, aux étagères de c’qu’on étiquetait parfois bien trop vite, sous l’appellation ésotérique. Il avait emprunté deux-trois bouquins en guise de passagers. Les livres trônaient en une pile dans la voiture sur le siège passager. On avait encore regardé en deux fois la carte étudiante du sénior...

Bobby ne s’était même pas aperçu de l’arrivée de l’automne. Le regard, sur les arbres, lui révéla bien que le temps galopait. Le temps passait. Bobby aurait pu rager face à ça, à travers, la vitre côté passager, qu’il avait toisé d’un regard, mais, au lieu de ça, il afficha un air assez attristé. Il soupira. Ça passait trop vite. Ça passait trop vite ou il estimait qu’il n’avançait pas assez par rapport au temps qui passait. L’esprit pas clair, il roulait en ville un peu plus au-d’ssus de 50. Il avoisinait les 60-70. Il fallait dire que, la police était de moins en moins active. Et, le surnaturel à Huntfield, de plus en plus actif. Bobby aurait pourtant dû rouler moins vite avec la généreuse pluie. Au lieu d’ça, il roulait plus vite...

Il avait presque, regagné sa maison. Bobby avait alors, ce réflexe, d’accélérer le pas, ou le moteur, pour rentrer chez lui. Le chauffage du van avait rendu l’âme. Il faisait meilleur chez lui. Bobby connaissait la route par cœur. Aussi bien, que certains livres relus et relus un paquet d’fois. Ça y aidait, encore moins à ralentir. Il restait dans les 60. Il passait dans les quartiers résidentiels. Il n’y avait plus qu’à quitter peu à peu le centre-ville de Huntfield, pour rejoindre sa maison, un peu excentrée des autres, en sortie de ville. La pluie ne s’arrêtait pas. Elle tombait depuis un certain p’tit temps. Elle avait eu le temps de bien mouiller les chaussées. Les pneus de Bobby, gorgés un peu d’eau. La vitesse, n’y aidant pas à l’y évacuer. Bobby, bien qu’il ne portait pas de lunettes, avait aussi, sa vue de vieux barbu, plongée dans les bouquins...

Il ne vit alors soudain, qu’au dernier moment, un chien quitter le trottoir, pour s’engager à traverser la route. Bobby freina dès qu’il le vit : plus tard qu’un jeune conducteur à la bonne vue et à l’esprit clair et vivace ! La descente en vitesse, ne démarra qu’à partir des 65, pour chuter et dégringoler trop vite, dans les 10 et les 0, sans compter, les vicieuses flaques d’eau sur la chaussée. Le van, trop vieux et pas high-tech. Bobby savait contrôler ce vieux tacot avec le temps mais ne pouvait en rien éviter un bel aquaplaning...

Il percuta le chien. Le chien se retrouva projeté plus loin avec l'impact. Le freinage, et surtout, le choc entre la voiture et l’animal, stoppa net le p’tit van blanc. Bobby s’arrêta. Les essuie-glaces dévoilaient entre les gouttes le chien qui n’avait pas l’air de se relever. Bobby, encore un peu sous le choc de la percussion, prit par un premier réflexe, alluma ses warning. Il roula au pas jusque sur le bord de la chaussée. Il s’arrêta. Il sortit du véhicule. Il pleuvait toujours. Bobby n’avait que sa casquette pour se protéger de la pluie. Il n’y avait pas trop de circulation. Bobby s’approcha du chien percuté dès qu'il le vérifia. Il s'approcha...

C'était un husky. Bobby n’en avait jamais vu vraiment beaucoup. Cette race de chien avait l’air assez peu répandue. On ne voyait pas partout ces chiens de grandes étendues. Bobby crut au chien errant. Il avait un p'tit air de chien-loup, surtout avec cette flotte et son pelage mouillé. Ça aurait pu. Le vieux chasseur qui décida de faire tout en même temps, sortit alors son téléphone portable dépassé pour ces années modernes, tout en s’accroupissant pour examiner le chien. Il observa qu’il avait l’air de respirer encore de son flanc. Même si, il vérifia, en prenant le risque de passer la main près de sa gueule et de sa truffe. Il ne posa pas trop non plus sa main. Elle ne s'éternisa pas. C’était de là, qu’il vit le collier du chien. Bobby, qui appelait le vétérinaire de la ville, afin de lui demander conseils et assistance, raccrocha dès qu’il prit le pendentif en forme de trèfle entre les doigts et qu’il put lire alors : Melchom.

Bobby rangea son téléphone portable. Il n'en revenait pas ! Il crut un moment lire : Malphas. Avec, la pluie. Un démon, qui faisait partie des priorités de Bobby, afin d’aider un peu Emmy. L’erreur d’association n’était pas si erronée qu’ça : Bobby avait déjà entendu ce nom parmi les chasseurs. Melchom, c’était un nom de démon...!

Le vieux chasseur fronça les sourcils. Cela changea la donne rapidement. Bobby se voyait emmener le chien chez le vétérinaire. Mais, là... ! Le barbu ne comprit pas pourquoi un démon avait eu la stupidité de foutre son nom sur la médaille... de son chien ?! Bobby s’interrogea : un chien ou ?! Au final, c’n’était pas si con qu’ça : Bobby hésitait sur quoi faire avec ce démoniaque prénom de Melchom sur le pendentif. Le chasseur avait son colt à la ceinture. Car, il l’avait toujours. Il l’avait laissé dans son van pour la bibliothèque. Mais, il l’avait vite remit à la ceinture. Il n’envisageait pourtant pas de s’en servir. Malgré, le nom du démon que portait le chien. Bobby n’était pas un fana de la règle de John Winchester : tire d’abord et pose jamais de questions. Ça avait été d’ailleurs, un des sujets de dispute entre les deux chasseurs. Bobby, qui n’était pas de toute jeunesse, prit alors, tout de même, dans ses bras, le husky, afin de l’embarquer dans son van. S’il n’avait pas la jeunesse, il avait un peu l’expérience, pour s’en tirer à prendre le chien. Bobby avait déjà eu un chien. Il se rendit jusqu’à son van blanc, garé non loin de cet accident, et ouvrit l’arrière, pour entreposer le chien. Il prit soin de le faire bien. L’ours parfois doux. Ça arrivait. Il referma les portes arrières du van sur le chien que Bobby regarda encore une fois le regard plissé. Un chien hein ?!

Bobby repassa conducteur. Il l’emmena chez lui. En sa, maison-bunker. Une fois arrivé, Bobby laissa bien volontiers les livres sur la place passagère. Il y avait plus urgent. Il ouvrit de nouveau les portes arrières du van. Il reprit le chien dans ses bras et l’emmena à l’abri dans la maison. Il s’arrangea à ouvrir la porte d’entrée comme il le pouvait. Il prit soin aussi, de fermer derrière lui. Il alla jusqu’au salon et déposa le chien sur le canapé. Bobby s'en fichait un peu qu'il mouillerait le canapé. C'était le cadet de ses soucis. Le chien avait l’air à demi-conscience. Bobby ne savait, s’il allait finir par se réveiller. Le salon avait une cuisine ouverte. Bobby s’absenta un peu pour aller chercher une couverture et une p’tite caisse de premiers soins dans un placard sous l’escalier menant à l’étage. Placard, qui était à peine à la sortie du seuil du salon. Bobby revint donc très vite au salon. Il posa la couverture sur le canapé près du chien. La caisse, quant à elle, il la déposa sur la table basse. Il était assez difficile de savoir ce qu’elle contenait, car il n’y avait pas la croix rouge dessus. Il ferma la porte du salon sans faire trop d’bruits. Les fenêtres étaient déjà fermées et les volets aussi. La lumière du salon et la cuisine étaient toutefois allumées. Il ne faisait pas lugubre non plus.

Le chasseur alla dans la cuisine et... il hésita... entre le verre ou le saladier... pour le remplir d’eau et donner de l’eau au chien... Ce qui était assez débile ! Mais, il hésita ! Alors, il ouvrit son frigo, et, sortit une bière ! La bière, lui évitait de trop s'poser d'questions. Il la décapsula avec un briquet et la déposa sur la table basse. Bobby ne fumait pas mais avait toujours du feu sur lui : des allumettes et un briquet. Puis, il attendit, que le chien se réveille... Bobby resta debout. Il s’appuya sur le mur pas loin. Pas loin, de sa bibliothèque de salon. Bobby avait son colt à la ceinture. Il avait, des balles de sels, mais, ça restait des balles, pincées de sel ou pas. Bobby resta silencieux. Il ne savait pas trop à qui... il avait affaire... un chien... d'un démon... hein ? Bien sûr... un chien...

La chaussée était glaciale, trempée…comme-ci il ne l’était déjà pas suffisamment. Pourtant, ses sensations…le froid, la dureté du bitume…lui semblaient bien lointaines à côté de la douleur qui se répercutait dans tout son corps…dans ses os, ses muscles. Il voulut ouvrir les yeux, n’y arriva qu’à moitié…assez pour apercevoir une silhouette fondre sur lui avant que ses paupières ne se referment d’elles-mêmes. Un homme, s’il en jugeait à l’odeur…Pas tout jeune, à en juger par les battements du cœur qu’il arrivait à vaguement percevoir avant que ses oreilles ne soient polluées par des bourdonnements…un bruit de fond sourd, comme s’il était capable d’entendre sa propre circulation affluer en lui. Il fut à peine conscient de la main qui l’examinait…assez néanmoins pour sentir la panique en lui, il ne voulait pas être emmené chez un vétérinaire ou quelque chose comme ça…Il voulait se relever, se remettre sur ses pattes et filer rapidement…rentrer chez lui. Sauf que…la seule chose qu’il fut capable de bouger sur sa patte arrière qui se replia un peu, tressauta légèrement sous la douleur. Il ne comprit qu’à peine qu’on s’intéressait à son collier, il avait presque oublié qu’il le portait. Sans qu’il ne puisse rien faire…il se sentit quitter le sol…pour être déposer sur quelque chose d’un peu plus confortable et là…il perdu complètement conscience…

Lorsqu’il reprit conscience…Il était au sec, non séché….mais à l’abri de la pluie. Il avait l’impression de s’enfoncer, d’être happé par quelque chose de mou…presque chaud, il lui fallut quelque instant pour réaliser qu’il s’agissait d’un…canapé. Canapé ? Son oreille tiqua, bougea…alors qu’il ouvrait soudainement les yeux…quelque peu affolé. Il était dans une maison, ou un appartement…Pour ce qu’il en savait, pas chez le vétérinaire en tout cas…Pourquoi ? Est-ce que l’homme avait déterminé qu’il n’était pas assez blessé pour cela ? Il cligna des yeux, bougea un peu la tête et là…il l’aperçu, le piège dessiné sur le plafond. Oh…non…non…non. Il senti la crainte lui tordre les tripes, lui enserrer la gorge…lui donner suffisamment d’adrénaline pour le faire rouler sur le ventre et se remettre ses pattes pour sauter sur le plancher…sauf qu’à peine le touchait-il que ses pattes se dérobaient sous lui, surtout la gauche postérieur…elle lui faisait un mal de chien, sous comme ses côtés. Il s’aplatit sur le sol, un peu violemment…se cognant le museau dans un léger jappement de douleur. Dans tout ça, il n’avait même pas remarqué la couverture posé près de lui ni la caisse de premier soin sur la table basse et encore moins la bouteille de bière…

Il n’avait qu’une idée en tête…partir, se sauver mais…son corps lui semblait lourd. Pourtant, il devrait déjà guérir, commencer à se remettre…son cœur presque mensuelle ne remontait à pas si loin de ça…God, il se sous-alimentait vraiment pour être aussi faible. Et…C’est là qu’il se rendit compte qu’il était observé, il tourna un peu sa tête vers le type…coucha les oreilles en une attitude un peu…apeuré ? Inquiète ?...Pas du tout rassuré, voilà. Avec un peu d’effort, il réussit même à reculer légèrement, échappant presque par réflexe une autre légère plainte de douleur. Il n’avait aucune idée s’il allait vers la sortie ou pas…

[HRP : George reprendra surement forme humaine à ma prochaine réponse Smile

]

Le chien avait fini par reprendre conscience. Il reprit connaissance. Il bougeait un peu sur le canapé. C'était rassurant. Bobby l'avait quand même renversé... Il commençait à culpabiliser un peu mine de rien...

Le chien leva soudain le museau vers le plafond. Bobby suivit du regard ce regard canin : celui-ci allait vers le piège à démon. Le vieux chasseur regarda l'animal de nouveau en plissant les yeux sur lui. Le chien sauta du canapé jusqu’au plancher. Bobby repéra alors, assez vite, que le chien boitait, en particulier, sur sa patte arrière, arrière gauche. Il tomba encore un peu plus au sol. Il tomba sous son propre poids et ses propres douleurs. Il se cogna. Il exprima douleur. Il finit par se ruer au sol. Il semblait souffrant et désorienté.

Le chien finit par remarquer la présence de Bobby : il vira le regard sur lui. Bobby n’avait pas bougé d’un pouce. Il avait laissé le chien se déplacer. Ça d’vait perturber pas mal de s’retrouver dans un lieu inconnu. Le vieux chasseur resta sur la méfiance. Il garda un œil sur le chien. Les oreilles de l’husky se couchèrent. Il recula et couina. Le chien avait l’air de chercher à s’enfuir. Malgré, ses blessures. La porte du salon étant fermée, Bobby ne s’alarma pas plus que ça. Le vieux chasseur se rendit jusqu’à la table basse avec un léger soupir et ouvrit la caisse de premier secours. Il ne savait pas vraiment s’il devait apporter des soins au chien. Méfiant encore, de s’dire qu’il n’avait pas affaire qu’à un chien. Et, d’ailleurs, devait-il prodiguer des soins au chien ou à l’humain ? Et, était-ce nécessaire, que d’en apporter des soins ? C’était la première fois que Bobby tombait sur ce genre de situation. A vrai dire. Et, si, humain, il y avait d’abord ? Ça s’confirmait un peu : le chien avait eu un regard sur le plafond et le dessin. On aurait dit que c’était même ça qui l’avait fait cavaler. Le vieux chasseur se rendit ensuite au canapé qui n’était juste qu’à côté et prit la couverture pour la balancer sur le chien. Mais, pas de manière si agressive qu’ça. Il la déposa presque sur lui en fin de compte : sur le chien.

- C’pour te sécher ça.

Bobby n’osa pas venir le sécher lui-même. Il resta sur la méfiance. Bobby se disait, avec simplicité, qu'un chien, ça mordait. Même avec, une patte gauche, boiteuse. Bobby ne voulait pas être tenté de lui tirer d’ssus s’il lui mordait un bras. Et, même si le chien avait l’air de s’être abaissé, ou plutôt ses oreilles, Bobby préférait ne prendre aucun risque. Et puis, Bobby était assez comme ça. Assez distant. Le vieux chasseur n’avait pas encore remarqué sa douleur aux côtes. Bobby, n'était pas capable d'observer ce genre de douleur.

En le salon, ça commençait, à sentir un peu le chien mouillé. Bobby s’éloigna un peu du chien en revenant à l'exact endroit où il s’était posé à la base. Il reprit la même distance. Il retourna s’appuyer sur son mur. Il croisa les bras. La porte du salon, n’était pas fermée à clef, mais celle de l’entrée de la maison, oui. Les fenêtres et les volets fermés... Il n’y avait qu’une issue... fermée à clef... Bon, Bobby n’avait pas la force d’un homme jeune. Mais, il avait son colt...

- T’es blessé t’sais. Tu d’vrais éviter d’bouger.

Lui conseilla-t-il. Bobby ne savait si ça servait à grande chose de parler... à un chien... tout’fois... Mais, c’était un chien qui appartenait à un démon... Alors... ! C’était à parier que... C’n’était pas n’importe quel chien... Quelque part...

Par réflexe, le chien avait essayé de s’éloigner un peu plus en voyant le…supposé chasseur se rapprocher de la table basse et donc…par extension de lui. Il en serra les mâchoires, pour essayer d’étouffer un énième gémissement de douleur. Néanmoins…il devait se rendre à l’évidence, il n’arrivait jamais à se sauver dans cet état…il ne guérissait pas assez vite…comme n’importe quelle autre Skinwalker s’alimentant normalement. Lui, il était faible…mais en général, ça lui allait…ce n’était pas lui qui comptait au final. N’empêche que…là, toute de suite…ça aurait été pratique, quoique…il aurait craint de se faire tirer dessus s’il avait essayé de fuir en courant…les chasseurs, c’étaient plutôt nerveux en ce genre de situation…généralement. Bon d’accord, celui-ci…pour le moment ne semblait pas vouloir le tuer, il ne comprenait pas bien pourquoi mais…ça n’allait peut-être pas durer. Surtout qu’il devait bien savoir à quoi il avait à faire…et cette idée se confirma lorsqu’il reçut une couverture sur lui et qu’il déclara que c’était pour qu’il se sèche. A part s’il s’agissait d’un gâteux qui parlait à un chien inconnu comme-ci il pouvait réellement le comprendre…il savait.

Il avait un peu tenté de l’éviter, ayant paniqué un peu…genre, il avait eu l’impression qu’il se faisait lancer un filé dessus mais…finalement, il essaya de calmer les battements de son cœur stupidement affolé. Il s’était déjà retrouvé chez des chasseurs mais…chaque fois on l’avait pris pour un véritable chien. Sauf que là, il s’était douté que ce n’était définitivement pas le cas…puisque la case vétérinaire avait été évitée. Il couina un peu, en bougeant la tête pour faire tomber le plaid seulement sur son dos…gardant ses yeux bleus fixés sur le vieux, n’étant pas encore prêt à…changer de forme, s’accrochant encore à l’espoir que peut-être…ça ne serait pas la peine. En s’étant un peu redressé, il voyait à présent le contenu de la boite…des trucs pour soigner, ça le rassura un peu…juste un petit peu, ça ne voulait rien dire finalement. Quant à l’inconnu, il était retourné à son emplacement initial…contre le mur, lui…il pencha un peu la tête…

Il était blessé ? Ouais….Il avait bien remarqué ça, juste que…bon, la situation n’était pas faite pour le rassurer et qu’il reste calme…même si au final, il n’avait pas le choix…il n’avait pas envie de se perforer un truc…ça finirait par le tuer, affaiblit comme il était…Skinwalker raté, va. Il hésitait sur la marche à suivre…ce serait surement plus simple de reprendre forme humaine mais d’un autre côté…l’anonymat…le fait que le chasseur ignorait à quoi il ressemblait lui semblait une idée tellement meilleure…cela dit, s’il ne le laissait pas sortir d’ici…se cacher ne servirait à rien, alors…

Finalement…il se transforma, et là…il réalisa…en sentant le pendentif tomber sur sa peau nu…il avait dû le lire et si la chose était supposé le protéger un peu contre les autres démons…ça avait dû aussi alerter le chasseur, oh non…il espérait qu’il ne l’avait pas lu mais…il avait du mal à y croire. Il était debout du coup, attrapant les pans de la couverture pour se couvrir et dissimuler sa nudité…il avait l’impression que ses os s’étaient plus ou moins replacé dans sa transformation…généralement, passer d’une forme à l’autre aidait…il avait encore mal mais…ouais…il allait mieux, il en était certain. Au pire…s’il sortait de là vivant, il rentrerait se reposer et tout se replacerait définitivement…

Et…fallait dire quelque chose ou ? Il ne savait pas trop…alors, tout ce qui sortit d’entre ses lèvres fut un « Euh… » …et rien…il pouvait demander à ne pas être tuer, signaler qu’il ne faisait de mal à personne mais…non, ça resta coincé en travers de sa gorge…Oh et…il s’agrippait au plaid comme-ci il s’était s’agit de sa propre vie et fixait plutôt le sol…tête baissée plutôt que de regarder en direction du type…

Le chien avait dégagé son tête et son regard du plaid. Il dressa la tête et la pencha aussi. Il avait l’air, assez réceptif, comme chien. M’enfin, Bobby savait par expérience, que les chiens étaient des animaux assez intelligents. Ça n’voulait pas forcément dire quelqu’chose. Le vieux chasseur l'observa sans rien dire. Il resta patient. Il arrivait à Bobby de l'être. Il y avait, encore une maigre hésitation. Ce chien n'aurait pu être qu'un chien... un husky...

Sauf que, il y avait ce nom sur la médaille en forme de trèfle : Melchom. Et, au final, ça s’confirmait bel et bien : Bobby avait renversé un skinwalker. Le husky prit forme humaine à la fois au fur et à mesure et tout d’un coup. Bobby, par réflexe, leva alors quelque peu et de plus en plus le regard, à mesure que le chien passa humain, à une hauteur assez différente. Le vieux barbu avait désormais affaire à un p’tit jeune brun. Celui-ci se cacha de sa nudité avec la couverture. Il baissa, aussi la tête. Il s’agrippa au plaid comme pas deux. Il avait l’air, par contre, de moins souffrir. Il s’était p’t’être régénéré. Bobby resta sur la réserve. Le skinwalker laissa exprimer sa voix à peine sur un « Euh ».

- Ouais... forcément...

Finit par dire alors Bobby, avec, simplicité, en constatant que, ouais, forcément, un skinwalker, passant de chien à humain, se retrouvait à poil... Bobby se voyait mal tout’fois s’absenter pour aller lui chercher des habits. Le chien, avait voulu s’enfuir. Bobby se disait qu’il pouvait réessayer. Même, voire davantage, passé humain. Et, le vieux barbu, avait deux-trois questions à lui poser... avant de risquer qu’il ne prenne la poudre d’escampette... ! Alors, face à la nudité du skinwalker, le chasseur ne se rendit qu’au chauffage du salon, près du mur où il était, afin de le hausser un peu en température. C’était, le début de l’automne, et, il avait un invité nu comme un ver.

- J’te filerai des fringues. P’t’être bien. Tu peux t’assoir sur l’canapé s'tu veux... Ça risque d’être long si tu n'causes pas beaucoup...

Bobby resta assez vague. Il ne comptait pas lui donner des fringues tout d’suite. Il y pensa. Mais, il resta sur la méfiance. Il fallait à Bobby, se rendre à l’étage, pour aller chercher des fringues. La couverture irait bien s’disait Bobby. Elle était chaude et longue. Il refusait de laisser le skinwalker... surtout dans le salon... sans surveillance... La nudité, Bobby s’disait, que c’était son alliée pour l'instant : elle lui inciterait p’t’être à rester. Au moins, un p’tit peu plus de temps. Tout d'même, il lui proposa le canapé. S'il le souhaitait.

- Alors, c’quoi ton nom ? C’pas Melchom hein ?

Bobby n’allait pas trop tourner en rond. Ce n’était pas le genre du chasseur. Il était un peu rentre-dedans. Il rentra là, dans le vif du sujet. Le barbu se disait que s’il avait affaire à un skinwalker... c’était qu’il n’était pas un démon... et que donc... il ne s’appelait pas Melchom...

Ouais…forcément. Quoi ? Qu’est-ce qui était si…évident ? George ne comprenait pas tellement la réaction du chasseur…de toute façon encore trop paniqué pour ce qui allait advenir de lui pour prendre le temps d’y réfléchir. Parce que, l’aurait-il fait…il se serait peut-être dit qu’il constatait juste que…ouais, il avait eu raison et avait bel et bien ramené un monstre chez lui…en revanche, il ne serait pas douté de la réflexion sur la nudité. Enfin…Il avait jeté une œillade vers le vieux. Il ne bougeait pas, n’avait strictement aucune idée de comment réagir ou…quoi. Il songeait encore à se sauver mais savait bien que ce serait peine perdu, surtout que ce mec était armé…il l’avait vu, alors…ce ne serait sans doute pas une bonne idée.

Du coup, il attendait…le chasseur allait bien finir par parler et…selon ce qu’il dirait, il aurait une idée de…s’il avait une chance de s’en sortir. Probablement en fait, sinon il serait sans doute déjà mort. Disons plutôt qu’il aurait une idée du comportement à adopter…même s’il n’avait jamais été un très bon comédien, il n’était pas l’Autre…et oh…comme il était heureux d’avoir mangé le dimanche passé, il s’accrochait à ce fait…à celui qu’il n’avait pas encore très faim et se persuader que quoiqu’il arrive…il garderait le contrôle. Toute façon…il se sentait assez stable, même si...le Chien avait pris les rênes quelques heures plus tôt, au moins était-il inoffensif lui. Finalement…le type parla, déclarant qu’il lui filerait des vêtements…peut-être. Peut-être quoi ? George n’aimait pas être nu, au moins avait-il cette couverture pour se protéger et…il appréciait la chaleur du feu qui venait d’être raviver, surtout après toute cette pluie qu’il s’était pris sur le poil…même si en changeant de forme, ça l’avait pas mal séché. Il pouvait s’asseoir ? Il considéra le canapé en hésitant un peu…se mordant la lèvre à la réflexion sur le fait que s’il ne causait pas…ça risquait d’être long mais…que devait-il dire ? Il n’en avait strictement aucune idée, en fait…

Ça lui prit quelques secondes, moins d’une minute pour finalement aller s’asseoir sur un faible « Merci » …Parce qu’il avait toujours été bien éduqué et que…il était comme ça, il avait toujours tendance à parler de manière assez formelle et…en plus de ça, malgré plus de deux ans aux États-Unis, il conservait encore une partie de son accent londonien. Une fois assit, il s’assura que le plaid était bien mis autour de lui et le dissimulait encore…et bien…complètement.

Par réflexe, ses doigts se crispèrent sur son pendentif à travers le tissu lorsque la question tomba…Plus de doute, il l’avait lu. Sur le coup, sa gorge se serra…la peur grimpa un peu plus. Cette inscription…elle n’avait jamais été faite pour que des chasseurs la lisent. Il déglutit…

_ Ce n’est pas Melchom, non…

Il en omettait de dire son propre nom, était-ce vraiment important ? Il espérait que non. A présent qu’Alix et Joanna étaient au courant de sa véritable nature…il préférait éviter qu’elles sachent en ce qui concernait le démon. Oh, il ignorait si cet homme les connaissait mais…le monde des chasseurs était petit et les nouvelles allaient vite. Il n’avait pas tant envie que ça de le donner. Peut-être qu’il pourrait en donner un faux ? Mais…il n’était pas sûr que ce soit une bonne idée.

Devait-il expliquer pourquoi il portait un tel collier ? Il espérait que non…C’était une histoire assez…longue et compliqué et…il n’était pas tellement sûr qu’un chasseur comprenne. Ou peut-être pourrait-il s’en sortir avec des demi-vérités ? Non. A bien y réfléchir…ça ne le ferait sans doute pas, il y aurait forcément une faille…Quoique. En tout cas, il aurait pu dire qu’il pouvait expliquer mais…il n’en fit rien…s’accrochant à l’espoir que peut-être il n’aurait pas à le faire. Ouais…C'était assez stupide.

Bobby avait toujours son colt à la ceinture. Il l’avait de base partout et tout l’temps. Jusqu’ici, cette sale manie de vieux parano, lui avait été assez bénéfique. Il ne le sortait tout’fois pas si souvent qu’ça. Le skinwalker alla s’assoir, après un court instant, et sur un remerciement. Il avait l’air d’avoir un bon parlé et un p’tit accent. Bobby ne capta pas bien d’où pouvait venir cet accent. Il était bien trop, le bon ricain qui parlait mal, avec un langage familier, et, assez direct dans ce parler. Il laissa le skinwalker s’installer à son aise sur le canapé avec le plaid. Celui-ci répondit qu’en effet, son nom n’était pas Melchom. Et...

Et... c’était tout... !

Bobby lâcha un léger soupir. Il était, parfois patient, ça lui arrivait, mais il n’était pas, si patient qu’ça : il était plus, beaucoup plus, souvent, voire, très souvent, impatient que patient... Même si, il pouvait comprendre que le skinwalker puisse être assez désorienté...

– Et... ?

Le barbu tenta de relancer. Il y avait, une insistance dans ce simple "Et", assez marquée. Mais, Bobby se disait que, cette relance n’allait p’t’être pas donner...

– Tu n’veux pas m’dire ton nom ? T’sais, si j’te demande ton nom, c’est parce que, c’est chiant pour parler, de n’pas l’connaître. Et puis, il n’doit pas y avoir 36 mille skinwalker, qui se transforment en husky, à Huntfield, d’toute façon, non ? Je m’appelle Bobby. Bobby Singer.

Le vieux chasseur s’disait qu’il allait faire le premier pas : donner son nom à lui. Il se disait que ce n’était pas trop risqué de donner son nom et de révéler son identité : la maison-bunker de Bobby était assez connue. Ça n’arrangeait d'ailleurs pas trop Bobby que sa maison-bunker soit de plus en plus connue au point de recevoir de la visite de la part de démons et en particulier la p’tite démone Isatys... mais... c’était l’cas... il semblerait... Il y avait aussi... peu de chasseurs de son âge... malheureusement... Bobby ayant trop connu le regret à chaque fois d’apprendre la mort d’un chasseur de sa génération, voire, des générations suivantes... Alors, un vieux barbu... chasseur... le skinwalker n’aurait pas trop à chercher pour obtenir un nom... s’il cherchait à le connaitre... ce qui n’était pas certain... au final... que... du coup... Bobby se disait : autant lui donner son nom. Il ne voyait pas un grand risque pris que de lui donner. Au pire, il s’attirait les foudres d’un certain Melchom donc...

– Melchom, c’est un nom de démon.

Bobby marqua une pause là-d’ssus. Il ne montra pourtant, aucun geste offensif. Il ne bougea pas d'un pouce. Le vieux chasseur attendait toujours de savoir de quoi il en retournait avant d’agir et de se décider à agir. Sauf, exception qui confirmait la règle, du genre : viser Sam ou Dean.

– J’t’ai sorti une bière si t’as soif.

Désigna Bobby, la bière, déjà décapsulée, sur la table basse. Il ne bougea toujours pas de là où il était tout'fois. Bobby se sentait bien contre son mur : loin du skinwalker. Il essayait là, un peu maladroit, car Bobby l’était, de n’pas trop effrayer le skinwalker. Mais, il allait vite revenir sur le sujet...

– Alors, ma question c’est, c’quoi ta relation, avec ce démon ? Pourquoi tu t’balades avec son nom autour du cou ?! Et, bordel, ça n’te dérangerai pas de regarder à droite et à gauche, avant de traverser la route ?! C’est si compliqué qu’ça ?! Même en... en husky ?!

Finit par lui dire Bobby, sur le ton moralisateur et avec sa mauvaise foi. Il s’approcha un peu du skinwalker, de quelques pas dans le salon, sans pour autant s’avancer trop vers lui. Juste de quelques pas, tout en gardant une certaine distance, mais en l’amoindrissant, histoire de pouvoir quand même... tenir une conversation... pas trop pénible... à cause d’une trop grande distance. Bobby avait les mains à la taille. La main alors, jamais loin de son colt. Mais, comme toujours. Il n’avait pas dans l’idée de tirer sur le skinwalker. A priori...

Et… ? George avait bien senti l’insistance dans ce simple petit mot mais…il ne savait pas quoi ajouter. Il n’avait jamais réfléchit à ce qu’il devrait dire s’il se retrouvait dans ce genre de situation et….maintenant qu’il y était, il était complètement désorienté. Sans parler que…il avait encore les idées pas très claires après le choc de l’accident et de son instabilité avant cela qui l’avait inconsciemment mené sur un territoire…ennemi. Il avait eu un tel coup d’adrénaline, qu’il devait encore s’en remettre…et se retrouver nu dans la demeure d’un chasseur n’aidait en rien à…relativiser. Même si ce dernier ne semblait pas lui vouloir de mal mais…n’était-ce pas juste le temps d’obtenir des réponses ? Il n’en savait trop rien, espérait que non. Au moins, il avait été assez correct pour lui filer une couverture pour couvrir sa nudité…c’était au moins ça de prit. Enfin, comme il ne réagissait pas tant que ça…En vrai, il cherchait ce qu’il pouvait bien dire…le vieux décida d’y aller plus directement.

George se mordit la lèvre inférieure, en effet…il n’était pas très fan quant au fait de lui dire son nom toutefois…il marquait un point, un Skinwalker se transformant en Husky…ça ne devait pas tant courir les rues du coin alors, ouais…ce ne serait probablement pas tant difficile à le retrouver, surtout à présent que…un peu trop de monde à son goût connaissait sa véritable nature et sa race. Bobby Singer ? Ce nom sonnait une très vague clochette au fond de son esprit…sans plus. Malgré tout…ça lui prit une seconde ou deux avant qu’il ne se racle la gorge sur un « C’est George… » Juste George, son nom de famille n’avait vraiment aucune importance.

Il n’avait vraiment pas l’air apte à parler beaucoup mais…il en était encore à réfléchir. En fait, il préférait attendre des questions claires et précises…Plutôt que de se lancer dans des explications confuses. Surtout que…bon, il ne savait pas à quel point il allait pouvoir parler…qu’il allait vouloir aussi. Parce que…tout ça, c’était un peu compliqué en fait. Un « Je sais… » d’une voix plus…vague lui échappa, quand ce Bobby mentionna que Melchom était un nom de démon, à quoi bon mentir sur ce sujet ? Toute façon, il ne l’aurait probablement pas cru. Quant à la bière, il jeta un œil dessus…là tout de suite, il avait un peu la gorge enrouée…quelque part, il aurait probablement du boire pour s’aider mais…il avait l’impression que ça ne passerait pas, il n’était pas suffisamment en confiance… « Non, merci… »

Il replaça le plaid. Il dû avoir…quelques instants de répit avant que…finalement, le chasseur ne lance ses interrogations. On y était. Il allait devoir répondre…vérité ou non, il allait devoir trouver quelque chose à dire. Il essayait d’y réfléchir…Quelque part, la vérité lui semblait la meilleure solution. En fait, plus que la réaction de…Bobby, il craignait celle de Melchom si jamais il apprenait à quel point il avait osé parler, du coup…faudrait sans doute…réduire un peu les faits. Même si…il n’était pas tant sûr d’y arriver. Du coup, il sauta un peu sur…les reproches qui lui étaient adressés sur sa façon de…traverser…

_ Je n’ai pas vu la route. Je…J’essayais de fuir…une meute, si on peut appeler ça comme ça. Dans les quartiers Est, il y a un groupe de diverses créatures qui s’organise, des vampires…goules, loup-garou…et autres choses que je ne connais pas, mais ça a une odeur de canidé…J’ai refusé de les rejoindre, alors… - Il se pinça un peu les lèvres, ils n’avaient pas très pris son refus. Et puis comme ça…il leur mettait peut-être un chasseur au cul, c’était toujours ça de pris. Quant à ce qu’il ne connaissait pas, il s’agissait de Kitsune.

Il marqua un arrêt, en le voyant approcher. Il se crispa un peu de façon imperceptible, il n’aimait pas cette main trop près de son arme…mais essaya de ne pas le montrer…même s’il était déjà suffisamment tendu depuis le départ, mais bon. Et donc…il ne pouvait plus repousser l’échéance plus longtemps…il devait au moins commencer à répondre en ce qui concernait Mel’ … « Pour le démon…Il, c’est compliqué…un peu. » …et…et il cherchait ses mots, encore.

Le skinwalker donna son nom : George. George confirma dans le non-dit, l'origine d'un autre nom, Melchom, une origine... démoniaque...

Bobby put observer que le skinwalker ne se sentait pas à son aise avec son plaid. Au-delà de la nudité, il avait l’air hésitant, à aborder les sujets proposés. Il fallait dire que les sujets étaient assez... surnaturels... C’était aussi peut-être, l'ambiance de chasse, qui régnait dans la maison de Bobby... et avec Bobby lui-même... George avait l’air de dire la vérité jusqu’à preuve du contraire – mais il avait l’air de vraiment dire la vérité. Il expliqua qu’il n’avait pas fait attention à la route dans sa tentative de fuir une meute. Il indiqua qu’il y avait quelque chose dans les quartiers Est de Huntfield, des créatures qui s’y organisaient. Il y avait les "classiques", et puis, une odeur de canidé...

- Une odeur de canidé ?

Acquiesça Bobby sur une pointe interrogative. Le vieux chasseur paraissait interpellé qu'un skinwalker mentionne une odeur qu'il n'avait pas pu lui-même identifier et de surcroit une odeur de canidé. Bobby soupira un peu : George venait de dire qu’il avait refusé de les rejoindre et en avait comme qui dirait payé le prix. Le vieux barbu ne pouvait pas rester de marbre face à cette histoire. Il garda pour autant son empathie en lui pour l’heure. Le skinwalker paraissait stressé à s’en mordre les lèvres par intermittences.

- Bon, j’vais pas t’emmerder avec ça, mais si t’as plus d’infos, j’suis preneur.

Quelque part, Bobby dévoila là, un peu de son empathie. Il pouvait comprendre qu’on n’ait pas envie de parler de ce genre de trucs, alors qu’on venait juste de s’en échapper... pour autant... si George avait davantage d’infos sur la question... Bobby s'disait qu'ça pourrait être utile... Bobby s’disait que s’il y avait bel et bien une meute 'à chasser", et p’t’être un "gros truc", il fallait recueillir le plus d’infos possibles... sur cette bizarrerie... même...

- Même si tu t'souviens de détails qui t’paraissent anodins. Tout est bon à prendre.

Précisa l'vieux chasseur. C’pendant, il restait une priorité de taille, qu’il ne fallait pas perdre de vue... C’était quoi c’foutu collier avec le nom d'un démon Melchom ?! George s’enfermait dans le demi-silence : « il », « compliqué », « un peu »... Bobby laissa le skinwalker s’exprimer... mais... il ne s’exprima pas davantage...

- Il te maltraite ou pas ?

Demanda assez cash Bobby, qui interpréta à sa manière le « il » et le « compliqué ». Il ne fallait pas s’y attendre moins d’un gosse qui avait été élevé dans une famille... avec un père... qui avait eu la main lourde... Le vieux barbu ne faisait jamais dans la dentelle... Toutefois, les paroles, bien que directes, n’étaient pas agressives. Il y avait, un ton de sévérité, mais pas d’agressivité.

- Il t’a foutu un collier avec son nom. C’pas toi qui a décidé de porter son nom, si ? Pourquoi diable il a fait ça ?

Interrogea-t-il basique, à cheval sur les faits. Il aurait bien insisté encore sur un ton moralisateur : un nom de démon en plus ! Mais, il ne le fit pas. Bobby resta toujours debout. Pour autant, il posa les avant-bras sur le haut d’un fauteuil, restant derrière celui-ci donc, fauteuil non loin du canapé et donc de George. Il quitta presque ainsi son colt à la ceinture, mais il y avait peu à faire pour le rejoindre. Bobby décida après tout de rester quand même debout et de ne pas encore s’assoir.

Spoiler:

Comme il se l’était attendu, le chasseur s’était intéressé au sujet de la meute…s’interrogeant d’abord sur l’odeur de canidé sur laquelle le Skinwalker était incapable de mettre un nom. Il allait profiter de cette…intérêt soudain pour retarder encore un peu, le plus qu’il le pourrait…le sujet qui semblait réellement intéresser ce Bobby : Pourquoi est-ce qu’il portait un collier avec le nom d’un démon dessus…Quel était sa relation avec lui ? …Ouais, tant et aussi longtemps qu’il pourrait éviter ce bout de la discussion il le ferait…même s’il savait qu’il ne pourrait pas le faire éternellement. Du coup, il avait hoché doucement la tête…

_ Oui. Ce n’était pas des Skinwalkers…et autres choses que les loups-garous que j’ai senti mais je ne sais pas de quoi il s’agissait, je n’en ai jamais rencontré avant…

Parce que…en presque trois ans à connaitre le surnaturel, on ne pouvait pas avoir tout croisé encore…surtout lorsqu’on n’était pas chasseur et l’activité d’informateur qu’il avait exercé un temps…ne l’avait jamais conduit à découvrir l’existence des Kitsune. Il s’était mordu la lèvre inférieure et le chasseur assurait qu’il n’allait pas l’emmerder avec ça…mais que s’il avait des informations supplémentaires…il était preneur. Malheureusement, George ne savait rien de plus…ce qui ne l’empêchait pas de fouiller dans sa mémoire, peut-être qu’il trouvait quelque chose…un petit détail qu’il aurait repéré lors de son…altercation avec la…meute. Surtout que le moindre détail semblaient intéresser ce Bobby…George resta un moment silencieux donc…réfléchissant, parce qu’il avait très envie de faire tomber cette organisation de monstres…c’était mal d’une et ensuite…ses membres avaient essayé de le tuer rien que pour un refus…

_ Le chef était un Vampire, qui semblait assez…âgé. Il appelait les autres Ses enfants. Je ne sais rien de plus sinon, je ne les avais jamais vu avant tout à l’heure et…ils me sont tombés dessus parce que je suis passé sur leur territoire…sans le savoir. Le Vampire m’a proposé de les rejoindre…il est devenu bien moins gentil lorsque j’ai refusé…

Vraiment, ce n’était pas grand-chose…après, un vampire qui organisait une meute de diverses créatures et appelait ses membres ses enfants il ne devait pas y en avoir trente-six mille. Et…là. Il ne pouvait plus éviter le sujet qu’il fuyait depuis le début…le démon. Il avait commencé à répondre…à moitié, déclarant que…c’était…compliqué, semblant chercher ses mots pour la suite sans réussir à les trouver. George pencha un peu la tête, ouvrant les yeux un peu plus grands d’étonnement…s’il le maltraitait ? Il était réellement surprit par la question…il ne s’y était pas attendu un seul instant…Il cligna… « Non, pas du tout… » ….il n’allait pas mentionner que ça avait été le cas à une époque, il n’allait pas parler de l’époque de la cage…c’était…de l’ordre du passé maintenant, ça ne faisait même pas un an mais ça lui semblait si….loin.

Encore une fois, il replaça le plaid…même s’il n’y avait pas vraiment besoin, il se sentait vraiment mal à l’aise à être nu en dessous. Par réflexe, il baissa son regard sur son pendentif…qu’il ne pouvait voir puisqu’il était caché sous la couverture, lorsque le chasseur en parla à nouveau. Il se frotta l’arrière de la tête, la raison était assez…compliqué, aussi…il allait devoir l’expliquer, du mieux qu’il pouvait sans non plus…trop en dire…

_ C’est…d’un commun accord.

Il se doutait que ça ne suffirait pas comme réponse…alors…jouant un peu nerveusement avec ses doigts, les trouvant bien plus intéressant…il enchaina…

_ Je ne sais pas…il y a quelques mois, il m’ait tombé dessus avec l’idée que…Je lui appartienne. Je ne voulais pas…alors, après plusieurs semaines à me séquestrer chez lui, il m’a relâché. – Ce n’était qu’une demi vérité, avant d’être simplement retenu dans la maison, il l’avait été dans une cage…il avait obligé de tuer un type pour se nourrir, il s’était sauvé plusieurs mois à Chicago et lorsqu’il l’avait retrouvé…il l’avait ramené de force mais…ce n’était pas vraiment la peine de rentrer dans les détails… - Sauf que quelques temps après, une démone qui pensait que…je m’étais sauvé, s’est mis en tête de me rendre, pensant que je m’étais sauvé. Elle n’a pas voulu me croire quand je lui ai dit qu’il m’avait laissé et…elle m’a ramené chez elle de force, elle m’a…traité comme un chien, elle était dingue et…quand elle a réussi à joindre…l’autre démon, qu’il est venu et qu’il a précisé que je n’avais pas menti elle…elle s’est mis en tête de me garder alors…euh…à choisir j’ai demandé à…Melchom – God, ce que c’était étrange de dire son nom, il ne le faisait jamais – de…retourner chez lui, parce qu’elle ne m’aurait jamais laissé autrement, et…le collier n’est là que pour que les autres démons me fichent la paix, ça…ça ne fonctionnera pas toujours mais certains démons semblent le connaitre assez pour savoir que…vaut mieux me laisser…

Bon en vérité…il n’avait encore jamais eu à tester l’efficacité du collier, mais…il supposait que ça serait comme ça, s’il avait bien compris. Mel’ semblait….avoir pas mal de relations un peu partout alors…oui. Et…le chasseur s’était rapproché, derrière le dossier d’un fauteuil. Il se sentait encore moins à l’aise après ses explications….parce qu’il aurait peut-être dû choisir de se défendre un peu plus mais…compte tenu ce qui avait suivi sa tentative d’exorcisme de la démone…il n’avait pas souhaité reprendre de risque.

[HRP : ...Désolé pour la réponse rapide xD > III.05 - Could you...not kill me, please ? 1275229722

]

George en apprit un peu plus à Bobby sur le mystère du quartier Est de Huntfield. L’odeur de canidé ne correspondait ni aux skinwalkers ni aux loups-garous bien que George l’avait attribué à du canidé. Il n’avait jamais senti cette odeur par le passé. Bobby ne connaissait pas l’expérience du skinwalker en la matière mais... ce n’était pas trop hardi de se dire que ce n’était pas vraiment... bon signe... il était possible d’en déduire qu’il avait eu affaire à du monstre... peu commun...

Le skinwalker chercha en sa mémoire. Le vieux chasseur ne l’interrompit pas. George évoqua le chef. Au détriment d’avoir identifié le monstre à l’odeur canidé il se souvint s’être retrouvé face à un chef vampire assez âgé. Le skinwalker précisa qu’il appelait les autres « ses enfants ». Bobby y plissa les yeux. Ce vampire ne ressemblait pas au vampire classique à nids de vampires mais rassemblait semblerait-il les créatures y compris donc des skinwalkers. George était passé sur leur territoire et ce chef lui avait proposé de le rejoindre... chose qu’il avait refusée... et expliquant alors sa mise en chasse... jusqu’à se prendre le van blanc de Bobby. Le vieux chasseur aurait pu mieux freiner aussi... mais bon...

Bobby passa main dans sa barbe. Eh bien ! Il y avait donc un vampire un peu spécial qui s’était autoproclamé chef des créatures et qui s’était mis dans la tête de les rassembler ?! Balls, comme si on avait b’soin d’ça tiens ! George lui avait au moins appris sa localisation : le quartier Est. Il y avait de fortes chances qu’une meute reste plus ou moins au même endroit. Bobby pourrait peut-être en parler à Emmy qui en saura davantage sur la question. En même temps, c’était la seule skinwalker que Bobby connaissait vraiment... jusqu’à... présent et maintenant...

- Forcément... Bobby acquiesça-t-il sur le fait que le chef avait été tout de suite moins sympa face au refus de George... Je comprends mieux....

Bobby, sur sa réserve légendaire, ne prononça que ces mots mais sur une empathie et donc assez doux malgré tout. Il y avait une sorte de compassion - assez fréquente chez le vieux. George venait de lui donner une piste sur un groupe de monstres dont il fallait semblerait-il se débarrasser...

En somme, Bobby comprenait mieux la situation : George était dans de sales draps avant de ses prendre son van blanc. Il comprenait mieux mais ça n’évacuait pas une autre discussion cruciale : la relation de George avec le démon Melchom à élucider. George paraissait intrigué par la proposition de Bobby : le démon ne le maltraitait pas. On aurait dit qu’il aurait pu ajouter : « Pourquoi il le ferait ? »

George se couvrit encore un peu du plaid. Bobby se disait qu’il faudrait tout de même penser à lui donner de quoi se vêtir... Il n’allait pas le laisser nu comme un ça... Le vieux chasseur voulait d’abord en savoir un petit peu plus...

Le skinwalker lui répondit : ils étaient d’accord entre créature et démon. George avait l’air même de dire par là d’égal à égal. Bobby n’y croyait pas trop... de la part d’un démon... mais il laissa le skinwalker poursuivre... Bobby plissa le regard...

Le démon avait décidé que George lui appartenait il y avait de ça quelques mois déjà. Bien sûr, et Bobby trouva ça plus que bien normal, George refusa. Alors, le démon le séquestra chez lui. Bobby passa la main sur le bas du visage... Et il disait qu’il ne le maltraitait pas hein ?! Bobby continua à écouter l’histoire de George. Le démon avait ensuite fini par le relâcher. Bah tiens ! Ce n’était pas fini...

Il y avait aussi une démone. Elle avait ramené George au démon. Enfin, avant, elle l’avait pris chez elle et l’avait traité comme un vulgaire chien – l’animal. Bobby froissa les sourcils afin de se concentrer à bien comprendre la suite : George avait eu le choix alors entre... la peste et le choléra... mais Melchom... forcément... apparaissait comme la panacée... Enfin, en même temps, et George le précisa, il n’avait l’air d’avoir eu plus le choix que ça...l’une ou l’autre... quitte à choisir...

Aussi, le démon lui remit un collier afin de marquer « sa propriété » et que les autres démons ne touchent pas à sa « propriété ». Ça avait l’air de plus ou moins fonctionner. Melchom devait avoir une certaine aura parmi les démons. Même si, Bobby s’en foutait un peu : un démon restait un démon... à expédier en Enfer... !

Melchom paraissait presque alors comme un bienfaiteur dans l’histoire. Ce qui, était assez louche. Bobby ne s’étonnerait pas qu’il ait manipulé pour arranger la situation et faire de lui ni une peste ni une choléra mais bien une panacée.

Le vieux chasseur lâcha un léger soupir – presque consterné. Il avait l’impression d’entendre que George était prisonnier de la situation... plus qu’autre chose...

- T’es sérieux ?! T’es sûr que c’est d’un commun accord votre relation ? J’ai pas l’impression...

Il y avait un brin de révolte dans la voix de Bobby assez ours... comme il l’était assez souvent... en bon vieux barbu grincheux ! Il se redressa un peu du fauteuil sur lequel il s’était appuyé dans l’écoute attentive de l’histoire de George...

- Ecoute, j’sais pas mais, réfléchis un peu deux s’condes, t’es à sa merci plus qu’autre chose ! Ça te plait comme vie ça, de lui appartenir ?

Bobby, sur un air un peu révolté, passa la main sur le front et l’autre se plaça sur la taille sur le moment, avant de revenir à la discussion et à la charge...

- Et puis, ça t’protège p’t’être bien des démons c’te collier, mais pas des chasseurs. Et encore ! Ton démon n’a pas qu’des ennemis chez les chasseurs hein ? Si c’est en plus pour te coltiner un tyran... T’as vraiment donné ton accord ? Bobby croisa les bras. –On peut t’aider t’sais.

Impensable ! John Winchester devait se retourner dans sa tombe. Et, lorsque Bobby sentait que John Winchester devait se retourner dans sa tombe il savait qu’il devait tout de même faire attention. Il avait été et restait l’un de ses plus grands amis même s’ils s’étaient bien souvent engueulés. Bobby l’avait tout de même écouté de temps en temps. C’est un monstre du con ! – John lui aurait p’t’être bien balancé. Bobby avait connu des créatures à la fois bien et mal et donc attendait toujours de savoir avec les créatures. Les skinwalkers en particulier. Bobby avait connu Tom qui avait recueilli Emmy et avait revu Emmy qui était devenue chasseuse... Bobby, à choisir entre un démon et une créature si la situation se présentait n’hésiterait jamais : le démon. Ou alors, fallait vraiment que la créature fasse chier et bien chier et plus que le démon. Quelque part, alors même qu’il était méfiant de base de ce que pouvait dire un archange – Gabriel – il agissait au final en accord avec cet élan proposé en guerre contre Lucifer : faire copain-copain avec les créatures. Ouais, bon, Bobby faisait bien ce qu’il voulait, même sans ce Lucifer et sans l’avis des autres ! Ça faisait un bail qu’il avait dépassé la majorité. Désolé les anges... Désolé John... Et puis, George venait de lui donner peut-être le véritable panier de cibles à viser en matière de monstres... et le skinwalker avait l'air quand même dans de sales draps à l'entendre... Il restait... quand même... p't'être un truc assez important à éclaircir avec le skinwalker...

- Dis-moi... Tu n’bouffes pas de l’humain au moins.... ?

Demanda le vieux avec une méfiance de barbu... donc assez insistante du regard...

….Suite à ses explications, concernant la meute…plus ou moins hétéroclite, le chasseur avait simplement répondu qu’il comprenait mieux. Une bonne chose de faites et puis comme ça, s’il avait pu aider…avec le peu d’information qu’il avait donné, à conduire à l’élimination d’une menace…il en était bien content. Honnêtement, s’il avait pu…il se serait bien barré suite à cela…sauf que non, le vieux tenait à savoir qui était ce Melchom et surtout qu’elle…relation il entretenait avec lui. Eh merde…Bon, quant au fait de savoir s’il le maltraitait ou non, il avait répondu que non. Du moins bon, plus maintenant. George préférait laisser…au passé les…premiers mois où il avait connu le démon, l’époque de la cage plus particulièrement.

Replaçant mieux le plaid sur sa personne par la suite, il avait fait de son mieux pour expliquer sa…situation et le pourquoi du comment il s’était retrouvé à porter un pendentif avec une telle inscription. Omettant donc parfois quelques détails, donc…parlant de séquestration sans mentionner qu’il s’était sauvé et qu’aux bout de trois mois même pas environs…le démon était venu le rechercher, tuant même un témoin sous ses yeux. Ses…moment-là, comme dit, il préférait les oublier…il n’aimait pas en parler alors…il allait au plus simple, à l’essentiel…le reste n’était pas forcément nécessaire pour comprendre. Bon…il était conscient de l’absurdité de la situation…qu’elle pouvait sembler inconvenante mais…suite à tout ce qu’il avait vécu elle était à ce jour, depuis sa morsure, la mieux. Alors…bon, oui. Il savait bien qu’un démon…ce n’était pas bien comme fréquentation mais…il avait appris et fini par accepter celui-ci ou plus exactement à…réussir de mieux en mieux à se mettre ses œillères et à oublier…la plupart du temps ce qu’il était. Il savait que c’était mal, mais…

Le chasseur semblait…consterné, George s’était légèrement redressé en l’entendant soupirer. Il se pinçait les lèvres entre elles, en écoutant la…réaction. S’il était sérieux ? Hm…oui. S’il était sûr que c’était d’un commun accord ? Il se mordit la lèvre inférieure. Bon…il avait eu le choix sans l’avoir, il était vrai que…à ce moment-là il avait donné son accord par…dépit. Cette…Eris l’avait tellement…traumatisé que l’idée d’une…semi-protection, d’un petit truc pouvant éventuellement le protéger…contre la possibilité d’une situation similaire…l’avait à l’époque rassuré et lui avait semblé…pas si mal. Alors…sans réellement répondre, il n’avait que doucement hoché la tête.

Il n’était pas très à l’aise avec la réaction de ce Bobby, sans doute parce que quelque part…il savait qu’il n’avait pas tort. Ça oui, il n’était pas stupide non plus. Si ça lui plaisait comme vie ?...Euh…il fronça un sourcil, surpris. Non, non ! Il avait mal compris… « Je ne lui appartiens pas vraiment, c’est juste une sorte de…sécurité » Une mimique de son visage semblait démontrer qu’il avait eu un doute sur ce qu’il venait de dire mais…non, c’était bien ça, non ? Tout était…de la comédie. Complètement. Ouais, c’était mieux de se persuader ainsi et puis…« Ce…n’est pas si mal. Il ne m’enferme plus comme avant de me relâcher, je peux aller et venir comme je veux. Il ne m’oblige à rien du tout, si ce n’est que le prévenir si je rentre plus tard que prévu. Et… » …il s’était tût, hésitant à continuer…ne sachant pas trop s’il devait parler de ça.

Et tout qu’il était à ses réflexions, le chasseur avait enchainé alors…il s’était un peu raccroché à ça, oubliant ce qu’il avait hésité à dire précédemment. « Je le sais bien et…je le cache en général surtout que l’inscription est à l’arrière…Et…J’ai pu choisir la forme du pendentif, alors…Je ne le montre pas si ce n’est pas…nécessaire et si jamais je tombe sur un démon qui ne l’aime pas eh bien…tant pis » …Ouais, dans le fond…il ne donnait pas tant d’importance à sa vie, sans son instabilité mentale et le démon par la suite, il y a longtemps de cela qu’il serait au purgatoire… « M’aider ?...Je ne sais pas. Il n’est pas si mal là et…et je l’ai vu en colère à l’époque où il me séquestrait et…Je ne tiens pas à l’y revoir…Je sais bien qu’un démon c’est…mal, je le sais…mais…mais…»

Encore une fois…la même hésitation. Encore une fois, il réajuste la couverture sur son corps. Encore une fois, il a baissé son regard sur ses mains qui se crispent sur cette dernière… « Et puis, même si vous pouviez le renvoyer en Enfer…Si je le voulais, Il…a cet autre démon, dont il est très proche et…qui connait un rituel pour le ramener…alors… » ça ne servirait à rien. Et là…LA question. La question qui justement…allait sans doute l’obliger à parler de ce dont il venait d’hésiter de mentionner…en fait, il hésitait encore…ça lui faisait un peu peur, beaucoup. Il se mordit à nouveau la lèvre inférieure, passant sa langue dessus, en un geste nerveux. Est-ce qu’il mangeait de l’humain, hein ? Il inspira…il allait devoir trouver les mots juste. Il aurait pu simplement mentir mais…il était trop nerveux pour ça, toute façon… « Je. Vous…me laissez terminer ? » … Parce qu’il voulait être sûr de pouvoir terminer ses explications…au moins ça…

_ J’ai été mordu en Janvier 2008. Je…ne voulais pas accepter ce que j’étais devenu, même maintenant…et…et je ne voulais tuer personne alors…Je me forçais à ne pas manger mais…mais la faim devenait toujours plus forte et…et à ne pas nourrir…Je…je perdais complètement le contrôle. Je…J’essayais de…de viser des personnes sans famille ou…pas très net, comme…comme ce type qui en avait poignardé un autre dans une ruelle mais…Je n’aimais pas ça, je ne voulais pas…tuer. J’ai…essayé les cadavres à la morgue mais…ça n’a jamais été suffisant et…et je perdais le contrôle aussi au bout d’un moment…

Il marqua un instant de silence…stressé, son cœur battant à toute rompre. Le chasseur allait le tuer et le démon allait obliger un humain à vendre son âme pour le ramener…il ne voulait pas ça, vraiment pas… « Mais le démon…il…m’aide. Vraiment. Ça fait…un an que…Je n’ai blessé personne. Il…il me donne un cœur toute les trois semaines, c’est…c’est le maximum que j’arrive à tenir sans manger, normalement…Je devrais en prendre au moins un tous les cinq jours. Bon…Je suis moins…résistant que la plupart des autres Skinwalker, je…guéris moins vite mais…et…et on s’est mis d’accord, il ne tue pas d’innocent…il s’en prend à des condamnés à mort dans les prisons…des tueurs…des violeurs…ce…genre de crimes. Je n’aime toujours pas tant l’idée mais…mais c’est mieux que des personnes qui n’ont rien fait, non ?... » …

Hein, si ? C’était mieux, quand même. Et…il essayait de se calmer un peu, parce que maintenant…il stressait vraiment…il avait peur aussi, pas tant de mourir (et pas parce qu’il avait une possibilité d’être ramené à la vie…à choisir, il aurait préféré que non) mais…parce qu’il craignait d’être traité de monstre. Il n’aimait pas ça, même si…d’un côté ce n’était pas faux, il n’avait jamais demandé à l’être…il ne voulait pas l’être….

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III.05 - Could you...not kill me, please ?