IV. 05 - 911 bonsoir !

Kathleen avait décidé de sortir un peu. C’était que boulot dodo ça lui allait bien deux minutes, mais fallait pas non plus abusé ! Surtout qu’à Londres elle avait toujours eu l’habitude de sortir avec ses amis. Ses amis… Ils lui manquaient, c’était un peu normal. Oh, elle restait en contact avec eux via internet mais ce n’était pas pareille. Parfois, elle se demandait si elle avait pris la bonne décision en quittant tout du jour au lendemain…

Pour se changer les idées, la belle était donc partie au cinéma. Elle aimait le théâtre aussi, mais la pièce qui passait ne la tentait pas du tout. Elle avait pris le parti de voir une comédie romantique, c’était une grande romantique notre petit britannique. Pour le coup, le film avait été pas mal, fallait dire que la présence de Bradley Cooper était pour beaucoup !

Elle sortait donc de sa séance de ciné, il était un peu tard mais qu’importe. Elle n’avait pas encore mangé, mais elle mangerait chez elle, un petit casse-croute avant d’aller se coucher. C’est donc détendu qu’elle marchait jusqu’ à sa voiture, perdue dans ses pensées. Elle grignotait les derniers pop-corn qu’elle s’était acheté pour la séance. Elle aimerait bien faire partie de ses films parfois… En tant que romantique elle rêvait de rencontrer son prince charmant qui changerait sa vie.. Surtout que ces derniers temps, elle avait l’impression d’être aimé de personne. Sa mère n’était plus et elle avait l’impression d’avoir tout perdu.

Mais alors qu’elle continuait à marcher et qu’elle arrivait enfin à sa voiture, elle crut déceler quelque chose d’étrange. Elle fronça les sourcils et s’avança un peu vers cette ombre. Elle n’était pas du genre peureuse, simplement parce qu’elle ne voyait pas le danger. Cette ombre se révéla humaine, une femme vu la corpulence.

« Vous allez bien mademoiselle ? » demanda-t-elle simplement en posant sa boite de pop-corn sur le devant de sa voiture. C’est alors qu’elle remarqua un liquide sur le sol et comprit qu’il s’agissait de sang. Le sien ne fit qu’un tour et qu’elle se précipita vers la jeune femme.

« Vous êtes blessé ? Vous avez besoin d’aide ? » la questionna-t-elle, prête à appeler le samu.

Parfois on aimerait que les choses se passent autrement, mieux, sans encombre et sans dégâts. C'est le cas pour la jeune femme en cette soirée, Joanna voulait profité de la hausse des température avec ce printemps pour faire une ronde, il n'y avait pas tellement de danger en ville, mais il pouvait arriver qu'une ou deux créatures traînent ses pieds dans les environs à la recherche de proie. Armé de son fidèle pistolet, dans ses poches deux types de balles : des balles de sels et d'autres en argents, soigneusement ranger dans des chargeurs, juste au cas où.

C'est près du cinéma de Huntfield qu'elle entendit une femme demandait de l'aide. Le chargeur remplit et placer dans le pistolet, elle enleva le cran de sécurité pour tirer à tout moment. S'engageant dans la petite ruelle, elle réussit enfin à apercevoir un homme empoignant une jeune femme.

« Lâche là ! »

Sans ménagement, elle se rapprocha au plus près, le doigt menaçant sur la gâchette. L'homme semblant ivre leva les mains et laissa la victime fuir les lieux, il eut un petit rire.

« On f'sait que s’amuser m'dame ! »

Joanna le jaugea, quelques choses lui disaient de ne pas croire ses yeux, il semblait un peu trop jouer la comédie. Puis les masques tombèrent assez vite, il flasha ses yeux rouges et en un claquement de doigt il s'évapora dans les airs. C'était tout ? Mais non, il réapparut derrière elle et en un rien de temps la désarma et lui mit ses bras derrières le dos, il s'approcha de son oreille.

« Alors ma belle, il ne faut pas traîner seule dans les rues la nuit voyons, on ne rencontre pas des gens bien. Il tenta de lui mordiller l'oreille, mais elle réussit à tendre son cou et bouger la tête assez pour éviter ça. Je t'ai jamais dit que j'aimais les blondes ? Il émit un sifflement. Eh les gars, j'en tiens une ! Une vrai chasseresse...ou plutôt une qui se pense chasseresse. »

Okay, elle est dans la merde. Entre les mains de démons et sans son arme, elle aurait du mal à trouver une échappatoire. Deux autres hommes s'avancèrent vers elle, un sourire sadique dessiné sur le visage. L'un tenait un chalumeau et l'autre un poignard. Seulement, celui au chalumeau semblait avoir oublier le briquet et se fit traiter d'idiot par les autres. Joanna gigotait dans tout les sens, tentant d'échapper au démon des croisements.

« Alors, on veut pas faire un petit pacte ? Je te sors d'une mort imminente et en échange, j'ai ton âme dans 10 ans...
-Autrement dit une arnaque...
-C'est ce que je proposais à l'autre demoiselle, mais tu es intervenu avant la signature du pacte, il faut bien que j'ai mon quota.
-Tu peux toujours rêver. »

La langue du démon claqua sur son palet, visiblement ennuyer. Il demanda cependant à son acolyte de ne pas mettre fin aux jours de la jeune femme, juste de quoi envoyer un message aux chasseurs. Une main sur sa bouche pour minimiser ses cris de douleurs, sa chemise fut grande ouverte et sur son ventre on grava quelques lettres LUCIFER. Il prit du recul pour admirer son œuvre, puis comme indécis il porta l'index à sa bouche, comme prit d'un nouvel élan artistique il s'avança et coupa net, plus ou moins profondément le poignet droit de la jeune femme. A la fois paniquée et groggy, on décide de la placer à un endroit visible tout de même et en lui restituant son arme.

« A bientôt ma belle. »

Puis ils s'évaporent dans la nature. Super. Il n'y avait plus qu'à prier pour qu'un film se termine bientôt, car son téléphone n'a plus de batterie. D'une main, elle tenta de refermer au plus sa chemise et elle comprima sa blessure principale, avec un peu de chance on ne la prendra pas pour une junkie ou une suicidaire. Elle eut quelques instants de blackout, une voix la réveilla, elle se sentit légèrement fiévreuse, mais pas encore sur le point de passer l'arme à gauche et ses forces ne l'avaient pas quitter. Tentant de se redresser lorsqu'on lui demande si elle a besoin d'aide.

« Oui...l'hôpital serait bien je crois...Elle jeta un œil sur la jeune femme qui s'approchait rapidement d'elle. Deux connards de première... »

Kathleen aurait pu entendre le boucan qui avait eu lieu plus loin alors qu’elle sortait du cinéma, mais il n’en fut rien. Elle s’était dirigée vers sa voiture, ne sachant pas ce qu’il se tramait dans l’ombre. C’était que de toute façon, elle ne voyait pas trop le mal autour d’elle… Comme si elle avait développé une protection anti-malheur… De toute façon, même face à la difficulté, elle gardait le sourire.

C’est donc en rentrant tranquillement qu’elle remarqua une ombre près d’une voiture. Elle fronça les sourcils et s’avança prudemment. Une jeune femme un peu plus loin, se trouvait au sol. Elle s’était dirigée, craintive. C’était qu’on pouvait rencontrer toute type de personne ! Surtout que venant de Londres elle savait qu’il fallait se méfier des apparences. Mais dès qu’elle vit les marques de sang près d’elle, elle arrêta de réfléchir et se précipita vers la jeune femme pour lui porter assistance.

Son petit cerveau se mit alors à réfléchir à toute vitesse. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Elle analysa la situation rapidement de son regard d’expert. Sa petite cervelle de génie comprit rapidement que la femme avait été agressé et blessée au niveau du ventre. Elle prit son portable et téléphona alors au SAMU. Au moins la jeune femme réagissait à ses questions et parlait correctement. Elle posa ses deux doigts au niveau de la gorge de la jeune femme pour prendre son pouls. Il s’emballait légèrement, mais c’était normal vu qu’elle semblait sous le choc de son agression. Quelqu’un décrocha alors à l’autre bout du fils.

« Bonsoir, euh.. je suis dans la rue près du cinéma » elle chercha du regard le nom de cette fichu rue. « Rue Washington. Une femme âgée de 20 à 30 ans, a été victime d’une agression, elle saigne abondamment à l’abdomen. Elle est consciente et respire correctement.» annonçait-elle. L’homme au bout du fil réagit rapidement et lui donna quelques conseils que la jeune femme savait déjà. Il fallait cette femme garde conscience.

Elle posait son regard clair sur la jeune femme. La pauvre avait dû souffrir. Les secours lui confirmèrent qu’il arrivait. Comme d’habitude, il allait falloir attendre un peu de temps avant leur arrivée.

« Les secours arrivent ne vous inquiétez pas. Ca va aller je suis médecin. » ajouta-t-elle pour la rassurer avec un petit sourire. « Vous me laissez regarder votre blessure pour voir si elle est profonde ? » demanda-t-elle gentiment. Il fallait qu’elle la fasse parler alors qu’elle observait la blessure.

« Alors dites-moi… Comment vous appelez vous ? »

La jeune femme lui répondit. KAth nota alors son prénom et se décida de l’appeler par ce dernier. Cela créait une relation de confiance en général. Elle observait alors la blessure. Certaines entailles étaient plus profondes que d’autres. Elle allait avoir besoin de quelques points de suture.

« Je vais vous appuyer sur les plaies pour évitiez que vous perdiez trop de sang d’accord Joanna ? Surtout vous restez avec moi d’accord ? » demanda-t-elle. Du coup, pour qu’elle garde conscience, elle commença à lui poser des questions, tout ce qui lui venait à l'esprit.

« Et vous aimez quel genre de film Joanna ? Vous êtes allez voir le dernier James Bond ? » demandait-elle en appuyant sur la blessure et en plongeant son regard dans le sien.

#cc0000

Joanna était légèrement confuse suite à cette agression, déjà par la rapidité et aussi la stupidité des types. Elle serait debout en un rien de temps lorsqu’elle appellerait Astarielle, mais voilà qu’elle n’y pensa pas, à appeler l’ange. C’est qu’elle perdait du sang autant au niveau de son abdomen que par son poignet qu’elle tentait de comprimer du mieux qu’elle put, elle ne pouvait pas abandonner la partie maintenant, pas alors qu’elle allait se marier avec l’homme qu’elle aimait, face à deux rigolos, rare dernier supporter de Lucifer, pensant réellement que la jeune femme garderait ses cicatrices à vie.

La jeune femme qui lui portait secours ne sembla absolument pas effrayée par la vue du sang et sembla même effectuer des gestes dignes de secouriste ou de personne regardant un peu trop les séries télévisés sur le quotidien des équipes médicales…et quelques drames personnels mit entre deux consultations ou urgences. Quoi qu’il en soit, Joanna était plutôt soulagée de tomber sur quelqu’un qui semblait savoir quoi faire. Elle l’entendit parler avec quelqu’un, c’est qu’elle venait de fermer les yeux quelques secondes, mais en l’entendant, elle les rouvrit pourvoir la nouvelle personne penché sur elle… mais il n’y avait personne d’autre, aucun être humain supplémentaire, juste un téléphone portable, la jeune femme devait appeler les secours. Lorsqu’elle précisa sa blessure à l’abdomen, elle souleva avec quelques difficultés son bras droit, montrant ainsi le sang y coulant de son poignet. La blondinette ajouta se détails dans son analyse au centre de secours.

Consciente, elle l’était si on voulait, car elle avait l’impression d’être entouré de coton, mais elle répondait encore aux questions qu’on lui posait sans soucis et sans répondre à côté non plus. C’était déjà ça. En raccrochant, elle assura à la blessée que les secours étaient en route et qu’elle n’avait pas à s’en faire, ajoutant pour la même occasion qu’elle était médecin. Joanna eut envie de rire, mais elle se contentant d’avoir un léger sourire fiévreux, des gouttes commençant à perler sur son front, signe que son corps tentait de se défendre, mais qu’elle se battait elle-même pour rester éveillée.

« Dans mon malheur…j’ai quand même de la chance. »

Il y avait combien de chance pour se retrouver avec un médecin alors que l’on en avait besoin d’un, justement ? Certes, elle se serait bien passée de ça. Elle lui demanda si elle pouvait voir les blessures, c’est qu’elle était douce, mais Jo doutait que la blessure sur son ventre était si profonde que ça, certes ça saignait pas mal, mais il y avait plusieurs lettres gravées, c’était surtout son poignet qui l’inquiété.

« Je pense que c’est le poignet le plus grave… et je m’appelle Joanna. »

Elle avait cette irrésistible envie de dormir, elle ne devait pas y céder malgré cette impression que ses paupières pesaient une tonnes, il fallait résister et au pire des cas ce mettre une claque pour rester. Elle hocha positivement la tête en l’entendant dire qu’elle se devait d’appuyer sur les blessures, mais surtout qu’elle devait rester éveillé. Puis comme pour faire en sorte qu’elle reste bien éveillé, elle lui demanda quel genre de film elle aimait et à dire vrai, elle ne savait pas trop.

« Je n’ai pas vraiment de genre préférée, je regarde que de temps en temps la télé… et vous ? »

Inutile de dire qu’elle n’avait pas vu le dernier James Bond, elle ne savait même pas le dernier acteur jouant le rôle de l’espion, ni même qui était le nouveau méchant de ce dernier opus.

Kathleen pensait pouvoir passer une soirée un peu plus tranquille. Surtout qu’elle adorait aller au cinéma. Bon, elle aurait apprécié y aller en bonne compagnie, mais elle ne connaissait pas assez de personne qui serait capable d’aller voir avec elle une comédie romantique ! Seulement, ce n’était pas sans compter sur le hasard !

Du coup, voilà que vers 23h, elle était auprès d’une belle jeune femme qui s’était faite agressée. En théorie, elle allait s’en sortir. Elle avait tout de même eu de la chance que la médecin la retrouve. Surtout qu’elle allait ainsi pouvoir lui faire les premiers secours et lui évitait de perdre connaissance. Kathleen n’avait jamais compris comment un être humain pouvait faire mal à un autre humain… C’était un mystère pour elle.

Quoiqu’il en soit, elle avait appelé les secours et se sentait à présent responsable de la jeune femme. Il fallait qu’elle l’aide à aller mieux et aussi qu’elle porte plainte contre ses agresseurs ! C’était qu’un crime ne devait jamais rester impuni. La doc se présenta comme médecin, la jeune femme lui dit alors qu’elle avait de la chance dans votre malheur.

« Oui on peut dire ça comme ça. » ajouta la jeune femme avec un beau sourire rassurant.

Elle demanda ensuite à voir son abdomen. Avec le peu de luminosité ce n’était pas très facile de voir d’où venait ce sang. Elle souleva alors le teeshirt délicatement pour voir un peu sa blessure. Ces blessures-là ne semblaient pas si profondes, même si c’était impressionnant avec ces lettres du diable gravé sur son abdomen. La jeune femme qui s’appelait Joanna lui fit remarqué que c’était son poignet qui l’inquiétait davantage. Kathleen le prit délicatement et remarqua en effet une entaille important qui saignait beaucoup.

« En effet, ne vous inquiétez pas, on va arrêter le saignement, mais il faut que vous restiez éveillée jusqu’à ce que les secours arrivent d’accord ? »

Elle prenait alors son écharpe et le bras de la jeune femme tout en lui parlant pour tenter de la garder éveillée. Sa première idée fut de parler de films, pas sa faute si elle venait du cinéma ! Elle enveloppa alors l’avant bras de la jeune femme et le serra pour diminuer le saignement. Ca devait faire mal, mais c’était mieux ainsi.

« Désolée… Je vous ai fait un garrot pour limiter le saignement d’accord ? » Lâcha-t-elle.

« J’adore les comédies romantiques ! » ajouta-t-elle pour continuer la discussion. « Dites-moi Joanna, quel est votre groupe sanguin ? » demanda-t-elle. Elle attendit d’obtenir sa réponse pour ensuite lui demander.

« Que s’est-il passé Joanna ? » la questionna-t-elle alors.

Kathleen remarqua alors la bague qui était au doigt de la jeune femme alors qu’elle écoutait le début de son histoire. Par contre, elle remarqua que Joanna commençait à tourner de l’œil. C’était mauvais signe.

« Hé Jo restez avec moi ! Je vois que vous avez une bague ?! Qui est l’heureux élu ? » demanda-t-elle. C’était qu’en général, parler de ses proches redonnaient de la force au personne…

Il est vrai qu'elle aurait préféré juste ne pas tomber sur cette bande de démon, tout bonnement, elle ne se serait pas retrouvée ici sur un parking appuyé contre un immeuble qu'elle ne reconnaissait pas à se vider de son sang. Malgré les lampadaires, ce ne devait être évident pour la jeune femme de voir tout à fait tout ce qu'elle avait et notamment l'inscription sur son ventre. Oh elle avait bien vu que ça saignait, mais elle n'avait pas vu que ces blessures formaient des lettres et quelques choses disaient à la chasseresse qu'elle n'était pas comme les autres, cette médecin et à présent sauveuse de Joanna. Un léger sourire de la part de la jeune inconnue et la blondinette tenta de le mimer aussi. Elle se sentait un peu plus fiévreuse et ses paupières devenaient un peu trop lourde pour elle, mais elle ne pouvait succomber à l'appelle du repos sous peine que celui-ci ne devienne éternel.

Rassurez-vous, elle était encore loin de la mort, elle serait encore en vie pour ce faire malmener par ce monde surnaturelle pendant encore bien des années. Elle laissa donc la médecin s'occuper d'elle et de voir au plus prêt ses blessures à l'abdomen. C'est que par soucis de pudeur elle avait tout de même refermé les pans de son chemisier sur son corps, peu désireuse de laisser le loisir aux autres de voir son soutien-gorge, même si en cet instant c'était bien le dernier de ses soucis, que l'on voit ses sous-vêtements. Hochant la tête, autant pour lui signifier qu'elle pouvait regarder ça de plus prêt, mais aussi lorsqu'elle lui demanda de rester éveillée jusqu'à l'arriver des secours. Elle sentit une pression au niveau de son bras, sans grande surprise elle venait d'avoir un garrot afin que le flux sanguin ce calme et que son poignet ne cesse de saigner abondamment. Ce n'était pas agréable, la sensation aussi d'avoir des fourmis lui parcourant le bras et être dans l'impossibilité de se servir de sa main pour l'instant. Elle salua l'initiative de la jeune femme pour la faire parler, c'est qu'elle était un peu dans les vapes et ne savait pas vraiment mener la conversation en ce moment même, lui posant des questions toutes simples sur le cinéma, si elle n'avait pas de genre favoris, elle questionna Kathleen et elle sourit à la réponse, les comédies romantiques.

C'est ce qu'elle regardait généralement en compagnie d'Astarielle, c'est qu'elle commençait à comprendre le principe de ce genre de film et posait de moins en moins de questions lors des visionnages ce qui était signe qu'elle apprenait un peu plus sur la vie humaine. Puis elle leva de nouveau les yeux lorsqu'elle lui demanda son groupe sanguin...elle chercha l'espace d'un instant avant de répondre.

« B négatif »

ça, elle en était sûre, elle devait avoir une carte datant de son enfance à la suite de plusieurs tests, elle devait probablement traîner dans un tiroir. Puis elle lui demanda ce qui s'était passé, devait-elle dire la vérité ou mentir ? En temps normal, elle n'aurait pas hésité, mais cette fois-ci... était-ce son accent qui ne sonnait pas tout à fait américain ? Mais tant pis... elle était finalement trop ailleurs pour réfléchir à un autre récit.

« Des démons qui m'ont prit à partie...ils agressaient quelqu'un, j'ai voulu aider... »

Puis sa voix se fait basse, sa tête part légèrement sur le côté comme si elle s'endormait, mais l'injonction de la jeune femme la fit se ressaisir. Puis elle demanda qui lui avait offert la bague qu'elle pouvait voir, se raclant la gorge, Joanna tenta de se redonner de la contenance, de se secouer.

« Dean...Winchester. On se marie dans un mois. »

Elle eut envie de rajouter « si tout va bien » mais elle avait un peu peur de leur porter la poisse, c'est qu'on ne sait jamais dans leur métier. Tout d'un coup, elle vit le visage de sa mère, les yeux noirs qu'elle lui avait fait le jour où les deux chasseurs c'était rencontré. À chaque fois que Dean passait au bar, Ellen s'arrangeait pour les séparer, allant parfois jusqu'à poser une chaise de bar entre eux pour s'y asseoir.

« Si ma mère était là... elle ferait une crise cardiaque. »

Faisant plutôt référence au mariage qu'à son agression, Joanna eut un léger rire avant de déglutir et de soupirer, elle n'allait pas étaler sa vie privée à une inconnue. Puis finalement, elle se demandait si à force, elle n'aurait pas approuvé, en les voyant heureux comme ils étaient. Certes, elle aurait toujours eu quelques réticences et réflexion, mais Dean n'était pas celui qui la mettait délibérément en danger, en général il était celui qui la faisait revenir sur terre et l'aider à se sortir de ses mauvais pas. Qu'elle soit amie ou fiancée, qu'importe, elle était dans la vie des deux frères et étaient par conséquent en danger d'emblée.

Parfois, Kathleen remerciait vraiment le ciel d’avoir choisi la voix de la médecine. Bon, clairement, on l’avait mis sur la voix lorsqu’elle-même avait vu la mort de prés. C’était à cause de cet accident qu’elle avait voulu faire médecine. Heureusement, ça lui permettait de savoir quoi faire dans ce genre de situation où d’autres auraient pu paniquer. C’était des gestes sûrs et précis qu’elle faisait, sachant pertinemment comment faire pour faire en sorte que l’état de la jeune femme n’empire. Elle préférait d’ailleurs largement les blessures physiques que les maladies… Les maladies étaient plus difficiles à soigner, parfois incurable, elle le savait que trop bien à ses dépends.

Du coup, la doctoresse s’affaira et se décida à faire un garrot sur le bras qui saignait abondamment de la jeune femme qui répondait au nom de Joanna. Elle lui demandait d’ailleurs si elle se souvenait de son groupe sanguin. La jeune femme lui répondit rapidement, signe qu’elle était encore bien consciente et que le manque de sang n’avait pas encore atteint ses facultés mentales. L’objectif du doc était à présent simple, attendre l’ambulance pour leur donner ses directives et surtout, faire en sorte que la victime reste éveillée.

La blondinette chercha alors du regard quelque chose qui pourrait bien faire parler Joanna. C’était que poser autant de questions à une inconnue et trouvait un sujet de conversation qui la maintiendrait éveillée n’était pas un exercice facile. Heureusement, que la belle anglaise était observatrice et avait plus d’un tour dans son sac. Elle demanda d’abord ce qu’il s’était passé… Comme ça elle pourrait dire aux policiers qui viendraient la voir ce qu’elle avait compris… Elle tilta sur le mot démon et ce dit que c’était sûrement une façon de parler… les démons ça n’existait pas, bien que certains humains y ressemblaient que de trop près.

Elle sentit alors sa patiente tournée de l’œil et trouva un autre sujet de discussion qui saurait sûrement la maintenir consciente. Elle avait remarqué l’alliance à son annulaire gauche, signe d’un mariage à venir. Elle la questionna donc ainsi et la jeune femme sembla faire un effort pour revenir avec elle.

« Un mois ! Vous devez être stressée ? Tous les préparations sont finis ou il y a encore quelques trucs à peaufiner ? » demanda-t-elle, une fois encore histoire de parler.

C’est alors qu’elle adressa un mot en plus au sujet de sa mère. L’utilisation lui faisait se demander si elle était encore en vie… C’est peut-être parce qu’elle était elle-même orpheline qu’elle prit partie de dire que sa mère n’était malheureusement plus là. Rester à savoir si elle parlait du mariage ou de l’agression. C’était certain qu’une mère serait inquiète pour l’agression… mais pour le mariage, c’était plus original.

« Votre mère ne s’entendait pas avec votre conjoint ? » demanda-t-elle avec un petit sourire de coin. C’est alors que des sirènes résonnèrent, les secours n’étaient plus très loin.

Elle attendait alors la réponse à ses questions et le SAMU arrivait déjà. Kath se redressa et leur faire des signes pour qu’ils les trouvent plus rapidement. A peine étaient-ils arrivés que Kath leur donna ses informations, les plaies, ce qu’elle avait prodigué comme soin d’urgence et son groupe sanguin… Devait-elle l’accompagner dans l’ambiance ? Elle hésita… Elle n’était pas de service, mais elle voulait s’assurer que la jeune femme serait bien soignée. Sa décision était prise ! Alors qu’ils la transportaient dans l’ambulance, KAth était à ses côtés.

« Allez Joanna ! Encore un petit effort et vous pourrez vous reposer ! Après tout vous devez être parfaite pour le jour J ! » lâcha-t-elle amicalement pour lui donner encore quelques forces.

Joanna serait tiré d'affaire, oh oui, Astarielle risquait de lui tomber dessus en lui demandant pourquoi elle ne l'a pas appelé, mais à dire vrai, la jeune femme n'y a pas vraiment pensé sur le moment. Bien entendus, elle aurait certainement tenté de l'appelé si après juste quelques minutes personne ne l'aurait aperçu, histoire qu'elle reste en vie un minimum. En attendant là voilà entre les mains expertes de Kathleen et elles attendaient ensemble l'ambulance alors que le garrot sur son bras fut posé. Ce n'était vraiment pas confortable et elle comprenait pourquoi les médecins réduisaient à présent son utilisation. Ça fait un mal de chien, ça donnait des fourmis dans la main.

Afin d'évité de s'endormir, la jeune femme décida de faire parler la blesser, le sujet était tout trouvé, elle avait une bague à la main gauche, celui signifiant qu'elle était fiancée, mais pas encore mariée. Quoi de mieux que de parler du futur mari et de l’événement à venir ! Si la future mariée n'était pas des plus loquaces, c'est que la fièvre qui commençait à monter n'aider pas, elle donna tout de même quelques informations, notamment que la fête serait dans un mois et que sa mère ne serait pas vraiment des plus heureuse de l'apprendre. Même si au fond, elle serait heureuse de voir sa fille aussi épanouie.

« ça va... on m'a aidé. Dit elle avec un faible sourire. Une amie semblait bien emballée par l'organisation. »

Son sourire fut tout aussi faible, mais teinté en plus d'une mélancolie. Ellen s'entendait bien avec Dean, avec Sam aussi, même si elle ne l'a jamais dit à haute voix, la jeune femme était persuadé qu'elle les adorait, mais ils représentaient ce danger de la chasse et de tous les problèmes qui en découlent. La mère pensait que sa fille s'y lancerait à cause d'eux, pour ce rapprocher de Dean, mais en vérité c'était pour continuer là où son père en était resté. Mais oui, le rapprochement avec l'aîné des Winchester était assez visible, Joanna avait un petit faible pour lui depuis leur rencontre et ses sentiments n'ont fait qu’accroître avec les années.

« Ils n'étaient pas toujours sur la même longueur d'ondes. Elle fit une pause, lutant pour garder ses yeux ouverts. Elle l'aimait bien, mais pas à tourner autour de moi. Elle pensait qu'il m'attirerait des ennuis, mais je suis assez grande pour le faire toute seule. »

Puis le bruit rassurant des sirènes. Ensuite la jeune femme fut un peu plus passive, elle voulait tenter de se lever, mais n'arriva pas à se décoller d'un seul centimètre et se contenta d'écouter. On la manipulait, elle pouvait le sentir et elle n'y opposa aucune résistance car elle savait très bien qu'elle serait entre de bonnes mains. Puis contre tout attente, Kathleen fut à ses côtés dans l'ambulance. On colla à la jeune femme un masque à oxygène sur la bouche et le nez, mais elle hocha la tête tout de même en guise de réponse. Le voyage fut rapide et une fois à l'hôpital, elle fut rapidement prise en charge et endormie. Le jeu était de faire baisser la température et ensuite d'opérer sur son poignet, pour être certains que cette fièvre ne cachait pas une infection soudaine. Les blessures sur son ventre n'étaient pas si profondes et n'eurent le droit qu'à un nettoyage et un pansement, pour le poignet c'était des points de sutures. Un médecin vint à la rencontre de Kathleen pour lui apporter les bonnes nouvelles, pour l'instant, Joanna avait besoin de se reposer au moins cette nuit avant de pouvoir parler à la police et rentrer chez elle si tout était en ordre pour elle.

FIN ♥

Faire parler quelqu’un que l’on ne connait pas a toujours été un exercice difficile. Mais Kathleen était douée avec les gens… Une fois qu’elle commençait à avoir quelques informations, elle réussissait à poser les bonnes questions pour avoir des réponses. C’était aussi peut-être pour cela qu’elle avait pu devenir une doc douée. On apprenait rapidement à lui faire confiance, à raison.

La doctoresse avait dû prendre quelques décisions. Les garrots n’étaient pas ce qu’elle préférait, mais comme la jeune femme serait bientôt amené à l’hôpital où on pourrait lui enlever en toute sécurité. Quoiqu’il en soit, la britannique apprit donc que Joanna allait se marier ! Se marier, c’était un rêve de gosse pour la doctoresse ! Elle s’imaginait déjà les fleurs, les demoiselles d’honneur et leurs robes ! Bref, le paradis sur Terre ! Aussi lui demanda-t-elle si ce n’était pas trop stressant avec le mariage qui approchait.

« Une amie dévouée alors. Et bien ! J’espère que je serai invitée en tout cas pour vous avoir sauver la vie ! » plaisanta-t-elle pour tenter de détendre l’atmosphère et de réussir à faire oublier à la jeune femme sa douleur.

La médecin comprit alors que la mère de la mariée n’était pas des plus heureuses de voir cette union. Peut-être que l’heureux élu était un petit voyou qui mènerait Joanna à sa perte… Enfin, Kathleen savait combien les mères pouvaient être protectrices avec leur enfant… Ses petits amis devaient le plus souvent passer un véritable interrogatoire avant de pouvoir sortir avec elle.

« Apparemment vous êtes en effet très douée pour ça ! Mais vous savez ce qu’on dit, les héros sont ceux qui s’attirent le plus d’ennuis en général. » ajouta-t-elle avec un sourire complice. Oui, pour elle, Joanna avait l’étoffe d’une héroïne puisqu’elle avait voulu aidé quelqu’un et qu’elle avait mis sa vie en danger pour un inconnu.

L’ambulance arriva enfin pour le plus grand plaisir de Kathleen. La doctoresse donna quelques indications, demandant à ce qu’on prépare du sang du groupe sanguin de la jeune femme. Le personnel du SAMU était efficace. Kathleen s’était attachée à cette jeune femme et voulait à tout prix que son mariage ait lieu. Elle l’accompagna jusqu’à l’hôpital ou elle aida ses collègues à soigner la jeune femme en donnant quelques indications. Le médecin qui s’occupait alors de la jeune femme vint à sa rencontre, la rassurant. Kath lui spécifia qu’il fallait appeler le fiancé de la jeune femme avant de lui souhaiter bon courage pour sa garde.

La blondinette soupira de soulagement. Elle allait pouvoir rentrer chez elle… Elle hala un taxi et put retrouver sa voiture direction : Son lit moelleux. Demain, elle irait peut-être rendre visite à la jeune femme si elle avait du temps.

Fin !
Merci ♥

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