IV.06 - Sometimes, you need to start over

Ting…

Petit tintement, légère mélodie d’une clochette dans le lointain de ton esprit. Sur l’instant, tu n’y portes aucune attention, trop obnubilé par tes propres pensés…ses plans que tu montes et démontes chaque jour dans ta tête, cherchant le meilleur moyen de retrouver et mettre la main sur Seheiah afin de lui faire regretter de s’en être pris à Wynn. Afin de, soyons clair, le tuer…définitivement. Ton épée angélique se tiendra prête le moment venu et…tu le sais, tu ne le rateras pas. Pour le moment, tu patauges et tu es d’autant plus énervé à l’idée que, tu le sais, tu vas devoir réapparaitre aux yeux de tes frères et sœurs, écouter les conversations sur Radio Anges ne suffit pas et…tu commences à le réaliser, ne suffira jamais pour mener à bien ton…besoin de vengeance, pour…mettre en sécurité l’homme que tu aimes tant. Ça te désole, ça t’énerve, ça te révolte…encore plus lorsque, d’après ce que tu peux entendre, tu réalises qu’ils n’ont pas changé, que ça a peut-être même empiré : Ils se battent encore et toujours pour rien, au lieu de prendre le temps de discuter, d’échanger posément et civilement ! Non vraiment, tu préférais vraiment lorsque tu pouvais vivre ta vie loin d’eux, heureux, amoureux, effacé, oublié.

Qu’est-ce qu’ils vont dire, d’ailleurs ? Est-ce qu’ils te pensent mort ? Probablement.

Ting Ting TING

Comme-ci l’on venait de t’appeler au loin, tu redresses la tête, crispé. Là, tu réagis au quart de tour et d’un coup d’ailes te téléporte à l’endroit où le signale te mène. L’une de tes protégées est en danger et tu espères pouvoir arriver à temps, tu ne te pardonnerais jamais s’il s’avérait que tu arrives trop tard. Soudain, tu es dans une ruelle, sombre mais l’obscurité ne te gène en aucun cas. Il est, tu le sais pour avoir regardé une pendule peu de temps auparavant, dans les environs de vingt-trois heures. Ton regard, presque instantanément, se pose sur Kathleen et surtout…le monstre qui est en train de la vider de son sang. Il ne t’a pas remarqué. Un quart de dixième de seconde, il ne te faut pas plus pour franchir la distance d’une nouvelle téléportation et poser ta main sur le crane du vampire. Dès que le contact est établi, une lumière blanche jaillie de ta main pour comme une électrocution, agiter la sangsue d’un violent spasme juste avant que son corps ne s’écroule, les yeux complètement brûlées. Rapide, doté de bon réflexe, tu rattrapes ta protégée qui manque de tomber de ne plus être soutenu par le vampire. Gentiment, tu l’éloignes de quelques pas du…corps sans vie. Tu en profites pour la soigner, effacer la moindre blessure que le monstre aurait pu laisser, la quantité de sang dans le corps de la blonde est, également, à nouveau comme elle se doit de l’être.

Soucieux et après t’être assuré qu’elle tenait sur ses pieds, tu lui adresses un sourire presque mal assuré, presque honteux de ne pas être arrivé plus tôt… « Ça va ? » Physiquement, tu sais bien que oui, tu viens de t’en assurer mais…dans la tête ? Elle vient probablement de vivre un certain choc, tu préfères être certain que de ce côté-là, elle ne va pas trop mal non plus.

Tu continues à l’observer alors qu’elle cligne des yeux à ton interrogation, ton regard inquiet, la survole entièrement et semble la sonder dans les moindres détails. Rien d’inquiétant ni de terrifiant là-dedans, tu ne cherches qu’à t’assurer, te rassurer de son état même si tu sais que physiquement elle va bien, puisque tu viens de t’en assurer mais…on est jamais trop prudent, hein ? Tes prunelles d’un bleu profond s’ancrent par la suite dans les siennes, y plonge, au moment où une lueur de peur s’allume dans celle de Kathleen et qu’elle se met à s’éloigner de toi. Mince ! Tu te mords la lèvre inférieure, tu n’aimes pas l’idée de l’avoir effrayé…

Tu soupires, doucement, silencieusement à ses propres questions. Tu essaies de la calmer, lui faire comprendre qu’il n’y a plus de danger en parlant d’un ton que tu veux doux et…tu l’espères apaisant « Je m’appelle Haziel… » Tu ne sais pas encore, s’il serait mieux que tu lui révèles ce que tu es. Depuis que tu es ici, à Huntfield, il t’a semblé que beaucoup de monde était au courant de tout ce qui touchait au surnaturel, est-ce le cas de ta protégée ? A première vue et compte tenu de sa réaction face à la situation, ça ne semble pas être le cas mais….peut-être te trompes-tu ?

Malgré tout, avant de dire quoique ce soit, tu attends qu’elle ait…terminée, puisqu’elle vient à nouveau de rompre le léger silence qui venait de s’installer…

Et c’est quoi ça !?!
…Ton attention se tourne, l’espace d’un dixième de seconde, vers le cadavre. Là, et malgré des millénaires à vivre comme un humain, tu retrouves un réflexe très Ange fraichement débarqué sur terre et lâche un léger « Ben…C’est un vampire, mort. Il allait te tuer… » parce que oui, l’évidence te faisait parfois avoir des réflexes qui se résultaient en des remarques du genre. Tout de même, c’était évident, non ? Elle venait quand même de se faire mordre et à moitié vider de son sang, un moment…il ne fallait pas être sorti de Saint-Cyr pour comprendre. Certes oui, un humain un peu déranger aurait pu, un humain qui se serait taillé les dents mais…il était rare, très rare, qu’un humain aime réellement le goût du sang à ce point-là. Généralement, le dégout venait bien avant…

Imbécile ! Tu sens la panique qui monte en elle, tu la perçois et tu n’aimes encore moins ça. Elle semble, soudain, céder à l’hystérie à une sorte de crise de panique. Lui dire que c’est un cauchemar ? Mais…ce n’est pas le cas ! Tu approches d’un pas, tentant un « Eh, calme toi, c’est… » mais tu es soudain obligé de reculer, parce que dans sa panique, tu manques de te prendre un coup qui certes ne t’aurait qu’à peine chatouillé mais…tout de même.

Encore une fois, tu soupires. Elle n’est pas prête, définitivement pas. Pas comme ça, du moins. Rapide, tu te rapproches à nouveau d’elle, en effleurant sa tempe de deux de tes doigts de la main droite alors que de ton bras gauche tu la rattrapes pour qu’elle ne s’écroule pas sur le sol. Là, ça aura au moins le mérite de te laisser réfléchir, trouver une solution. Tu pourrais lui effacer la mémoire mais…étrangement, tu n’as aucune envie de t’effacer de ses souvenirs.

Bon ! Tu dois trouver un scénario qui tienne la route et…comme ça aurait été plus simple sans tout ce sang sur ses vêtements, ce vampire ne pouvait-il pas manger proprement ?! Soudain, ça germe dans ton esprit, ça te semble tenir la route alors…doucement tu l’allonges sur le sol, pour poser tes mains de chaque côtés de sa tête et réécrire les évènements. Tu n’aimes pas particulièrement ça mais…parfois, il le vaut mieux…

Kathleen remonte la ruelle lorsqu’elle se fait retenir le bras par un inconnu qui la projette, sans ménagement contre le mur. Il pointe un couteau contre elle, ses mains sont déjà tâchées de sang, de beaucoup trop de sang. Il est agité, semble dingue alors qu’il ricane, posant sa main libre sur l’épaule de la jeune femme, la tâchant à son tour du sang d’une victime inconnue. Des menaces sont proférées alors que la pointe s’approche de la gorge.

Dans son agitation et son corps cachant la vue à la jeune femme, tous les deux sont surpris par l’apparition de l’ange qui tente de désarmer l’homme. Dans l’altercation, l’agresseur est blessé et c’est assez pour le mettre en fuite malgré qu’il arrive à récupérer le couteau juste avant. Haziel semble hésiter, vouloir aller à sa poursuite et soudain, le noir…Kathleen s’évanouit….

Là…l’agression vécue reste…traumatisante mais…au moins est-elle normale. Tu te dis que, cependant, il te faudra récupérer ce T-shirt, pour que l’idée d’analyser le sang ne lui vienne pas à l’esprit. Tu te redresses, tu as encore quelques instants avant qu’elle ne se réveille alors tu en profites pour, rapidement, très rapidement, en moins d’une seconde à peine, te téléporter avec le corps du vampire, ailleurs loin et revenir…

Tu t’avances vers elle, t’accroupi et lui tapote doucement l’épaule « Eh ? » …prononcé dans un chuchotement…

Doucement, tu viens de lui tapoter l’épaule tout en ponctuant la démarche d’un léger murmure pour essayer de la réveiller. Tu espères qu’à son éveil, elle sera plus calme. Malgré le choc de ce qui vient de lui arriver, tu as pris soin de modifier quelque peu ses souvenirs pour qu’ils soient légèrement plus…supportables pour un esprit aussi logique que le sien…et même si tu sais qu’un jour, si les choses continuent à empirer, elle devra voir la vérité en face et…l’accepter. Mais pas tout de suite, pour le moment…si elle est mieux sans cette connaissance…tu ne vas pas lui retirer. Bien au contraire…tu préfères préserver au mieux l’esprit des humains, de tes protégés, de toutes cette…horreur tant et autant que cela pouvait s’avérer possible.

Kathleen se réveille soudain, trop soudainement et se relève peut-être même trop vite. Tu recules légèrement pour lui laisser de la place  mais…tu es reste à bonne distance pour la rattraper si jamais elle est sujette à un étourdissement. Même si elle reste assise, on ne sait jamais ! Au moins, ne t’inquiètes-tu pas pour sa mémoire, son esprit…tu es certain de tes capacités quant à la modification des souvenirs…tu y es même très doué, tu ne t’y risquerais pas autrement…

Elle te remercie, c’est bon signe…elle est effectivement plus calme. Tu souris doucement, l’air un peu gêné tout en te mordillant la lèvre inférieure… « Ce…ce n’est rien, enfin…Je ne pouvais pas laisser une chose pareille se passer sous mes yeux… » …Ce n’est même pas un mensonge…tu n’aimes pas que l’on blesse les autres, surtout des humains innocents, et plus particulièrement ceux dont tu t’occupes même si…tu ne fais pas réellement de différence, en vérité. Elle se relève et tu l’aides, prenant soin de t’assurer qu’elle va réellement bien…normalement oui, tu as tout fait pour mais…sait-on jamais. Oui tu es plutôt du genre inquiet, comme ange…

Encore une fois, elle te remercie et tu te contentes de lui sourire à nouveau, vraiment…ce n’est pas la peine de te remercier autant. Tu ne peux t’empêcher d’être un peu…amusé lorsqu’elle se présente, retenant un Oui, je sais… qui aurait probablement pas un bon effet… « Et moi Haziel, enchanté » tout en lui tendant la main pour la lui serrer fermement mais doucement…

_ C’est pas une mauvaise idée. J’avoue qu’avec votre évanouissement, l’idée de ne m’a pas du tout traversé l’esprit alors que, ça aurait dû ! Vous l’avez suffisamment vu pour donner son signalement ? Si je peux aider…Ou si vous préférez que je passe l’appel…

Parce que mine de rien, elle doit encore être toute tourneboulée par ce qui vient de lui arriver alors…

Oh. Tu sais toi, que le type est mort et hors d’état de nuire mais…ça, tu ne peux pas lui dire…

Courageux ? Tu ne peux t'empêcher de te sentir légèrement mal à cette...remarque, ce compliment. Comme-ci tu ne le méritais pas, comme-ci tu n'étais qu'une...fraude parce que pouvait-on réellement parler de courage dans ton cas ? Jamais, non jamais un vampire n'aurait eu la moindre chance contre un ange, surtout un ange qui arrivait par derrière lui en s'aidant de sa capacité à se dématérialisé et se rematérialisé d'un endroit à l'autre. Un touché et...il était mort, rien de plus, c'était aussi rapide et simple que cela. Mais ça...ça elle l'ignore, puisque tu as pris soin de réécrire ses souvenirs, la scène qui venait de se dérouler afin que son esprit trop rationnel pour pareil vérité ne sombre pas dans la folie. Pourtant, même si tu sais que cela avait été nécessaire, tu n'aimes pas...mentir, tu n'aimes pas t'attribuer des mérites qui ne sont pas les tiens...

Même si oui, dans tous les cas...tu l'as réellement sauvé...

Alors, ton visage affiche un air gêné tandis que tes lèvres se pincent et se contorsionnent en un genre de rictus tout aussi peu assuré avant que tu ne trouves ce qu'il y a, à ton sens, de mieux à répliquer " Je n'ai pas vraiment réfléchit... " mais n'est-ce pas là même, la définition du courage pour certains ? Agir avant d'avoir eu le temps de mesurer tout le danger et d'ainsi se retrouver paralyser ? Peut-être.

Finalement, peu de temps après l'avoir aidé à se relever et vous être chacun présenté l'un à l'autre, même si...là, tu n'avais rien appris de nouveau, elle avait énoncé un fait évident...il fallait appeler la police, parce qu'elle restait persuadé que l'homme s'était sauvé. Alors, tu joues le jeu, montre ton accord et lui demande même si elle serait capable de le décrire et si...parce qu'elle semble encore chamboulée, si elle ne préfèrerait pas que tu t'en occupes...

Un instant tu es...surpris, surpris qu'elle s'excuse de ne pas se souvenir correctement de son agresseur, ça alors ! Mais ?! " Il n'y a pas à vous excusez, ce n'est pas votre faute ! " Et comme elle vient de confirmer vouloir que tu t'occupes du signalement... " Je vais le faire, ça ne me dérange pas du tout, si je vous le propose...et je pense avoir eu le temps de l'apercevoir un peu longtemps que vous.. ." et sur ce, tu fouilles dans tes poches à la recherche de ton téléphone...

Ou plutôt...celui de Wynn. Celui que tu utilisais avant, tu l'as cédé à ton ancien véhicule...ça avait été plus simple ainsi. Tu bloques un instant en voyant le fond d'écran, une photo de vous deux, lui et toi dans le corps de...Ihsan. Cette image, tu avais, au départ, hésité à la changer mais...non, elle te motivait encore plus à chaque fois que tu devais utiliser l'appareil, tout autant que de te voir dans le miroir, moins que de sentir la présence de son esprit quelque part là, dans son propre corps...

Bref.

Tu reportes ton attention sur ta protégée qui s'inquiète, tu tentes de trouver quelque chose pour la rassurer..."Peut-être...peut-être qu'elle s'en est sortie... " mais, ta voix ne semble pas convaincue, du tout...et ce même si tu sais qu'il n'y a jamais eu d'autre victime, du moins...pas comme elle l'imagine...et probablement pas ce soir...

L'instant suivant, tu passes l'appel, faisant de ton mieux pour décrire le vampire, tu ne donnes pas ton identité, ni celle de Kathleen, songeant que c'est mieux ainsi...pour qu'elle puisse garder sa tranquilité et ne pas être harcelé de questions par les flics par après...

Tu  raccroches, range ton téléphone et lui assures que les forces de l'ordre son sur le coup. Elle ignore comment te remercier ? Tu plonges ton regard océan dans le sien..." Vraiment, ce n'est pas la peine. Par contre...Ce serait peut-être mieux que je vous raccompagne jusque devant chez vous ? Ça me rassurerait de savoir que vous arrivez à bon port saine et sauve, surtout que...vous me semblez encore secouée par ce qui vient d'arriver.. ."

Tu ne t'inquiètes pas trop de son refus puisqu'importe son choix...tu as toujours un œil sur elle, enfin...plus ou moins, tu n'es pas le genre d'ange à t'immiscer dans l'intimité de tes protégés...

Tu faisais de ton mieux pour rassurer ta protégée, tout en gardant en tête que tu ne dois pas trahir le fait que tout ça ne c’était pas exactement passé comme elle s’en souvenait, que tu n’es pas ce que tu sembles être. Alors, lorsqu’elle s’était inquiété du sort de la précédente victime, tu n’avais rien trouvé de mieux à faire que de suggérer, d’un ton pas très convaincue, que peut-être celle-ci s’en était tiré puisque tu ne peux pas dire que ce soir…il n’y avait pas eu d’autres victimes de ce monstre, les autres jours oui…mais pas ce soir. Tout comme tu ne peux pas lui dire, lui rappeler, que tu l’avais tué, mis hors d’état de nuire. Non ça, elle doit l’ignorer !

Tu te contentes d’un léger soupire et d’un « Je suppose que seul les articles de journaux nous fixerons à l’avenir… » Et à moins d’un hasard, tu sais qu’aucun d’eux ne parlera d’un homme ou d’une femme assassiner à l’aide d’un poignard, dans les prochains jours, dans les environs.

Le coup de téléphone s’était bien passé et…tu avais réussi à garder l’identité de Kathleen anonyme, ainsi que la tienne. Ce qui, à ton sens, t’avais semblé préférable. Tu avais rangé ton téléphone tout en lui assurant que les policiers étaient sur l’affaire avant de, et après lui avoir assuré que ce n’était pas la peine de le remercier plus que cela, lui proposer de la raccompagner chez elle. Cela t’avais semblé la bonne chose à faire et ce même-ci…en cas de refus, tu aurais tout de même gardé un œil sur elle sans qu’elle ne le sache. Après tout, tu restes son ange gardien, qu’elle s’en souvienne ou non.

Tu souris, quand elle accepte, comme rassuré tout en ponctuant sa remarque d’un « Vous non plus, vous n’êtes pas du coin ? » Même si elle est installée ici depuis bien plus longtemps que toi, elle comprendra très certainement la question. Avant de commencer à avancer, la guidant gentiment hors de la ruelle « Tah ! Vous ne profitez de rien du tout, c’est moi qui propose. » Et comme elle t’indique la direction de son chez elle, tu suis l’indication tout en, encore une fois, la rassurant du mieux que tu peux « Non, du tout. J’étais sur le retour »

Même si en vérité, tu n’avais été sur le retour de rien du tout, puisque tu n’avais fait que te téléporter dès l’instant où tu avais porté attention aux tintements dans ton esprit.

Parfois, il est difficile de faire semblant de tout ignorer de tes protégés, de mener à bien une conversation sans faire la moindre gaffe. Bien sûr, tu as des années…des siècles et mêmes des millénaires d’expériences mais parfois…il y a des soirs comme celui-ci ou cela te semble un peu plus ardu, où…tu le sais et le sens, tu n’es pas à l’abri d’une gaffe…d’une remarque malencontreuse qui te trahirait. Pas que tu ne pourrais pas tout arranger, tu viens déjà de le faire mais…ce n’est pas non plus recommandé de jouer ainsi, aussi souvent, avec la mémoire des humains et ce même-ci tu maitrises parfaitement ce domaine. Enfin, là…tu avais donc tenté un brin de conversation en laissant aller une fausse curiosité puisque…comme précisé, tu connaissais déjà plus ou moins la réponse…

Et tu souris, lorsqu’elle te répond. Ton regard s’illumine d’une légère lueur, comme amusé par le hasard qui…tu le sais, n’en est pas un « Une compatriote ! Enfin, j’ai vécu à Manchester personnellement. » Tu avais également vécu à Londres, lors de ta longue vie mais…les dernières années avaient été dans la ville mentionnée, alors ! « Je me disais bien, que vous n’aviez pas l’accent américain » …Réflexion qui, si tu avais été un type normal, aurait pu être vraie.

Elle te remercie encore et s’inquiète de trop en demander, tu la rassures, lui assures que c’est toi qui proposes et que tu n’avais rien de prévu avant de te mettre en route vers la direction indiqué. Au départ, le silence est maitre, il se fait peut-être un peu pesant et…c’est probablement pour cela que Kathleen décide de le briser. A la question, tu hésites un peu…inventé ou…ta baser sur des faits réels ? Sur toi ou sur…Wynn dont tu habites à présent le corps ? Tu optes pour la seconde option… « J’étais ambulancier mais j’hésite à profiter de mon déménagement pour me…réorienter. Et vous ? » Presque amusant comme, tu le sais, vos emplois sont…d’une certaine manière, dans le même secteur. Le destin ? Non. Mais ça pourrait y ressembler.

La conversation allant, vous arrivez devant chez elle et…encore une fois, elle insiste. Tu lèves les yeux au ciel, comme exaspéré mais…en même temps presqu’amusé… « Bon ! Si vous insistez, va pour un thé plutôt qu’un café. » Pas tu n’aimes pas le café mais…eh le thé gagne ta préférence ! Et là, tu rajoutes, sur le ton de la plaisanterie « Je suppose que je dois vous laissez un moyen de me joindre ? Je vous imagine très bien me traquer dans toute la ville pour me retrouver et me remercier de gré ou de force, autrement… » Ouais, tu sais être taquin et espère qu’elle comprend la plaisanterie. Il te semble ? Ouais.

Tu attends confirmation et…une fois que tu l’obtiens, tu lui cèdes ton numéro avant de, après t’être assurée qu’elle avait bien franchit le seuil de ta porte, t’éloigner pour…plus loin, à l’abri des regards, te téléporter.