V.03 - Le retour de l'ami disparu

L'agitation qui avait régné en ce lieu toute la journée n'était plus qu'un lointain souvenir. Les couloirs s'étaient vidés des visiteurs de la journée et les patients avaient presque tous regagnés leur chambre. Seul le personnel hospitalier qui était de garde pour la nuit conservait la pleine maitrise des lieux en circulant de temps à autres d'une aile à une autre, d'une chambre à une autre ou encore s'arrêtant dans le grand hall pour se servir un café. Les portes de l’ascenseur menant uniquement à l'étage inférieur s'entrouvrirent pour laisser apparaître une homme en blouse blanche. Le docteur Robbins, d'après le badge lisible sur sa tunique, était le médecin principal de garde pour la nuit. Il avança le long du couloir puis tourna au premier croisement en abandonnant à son triste sort l’ascenseur. Mais ce dernier n'allait pas rester bien longtemps seul. Une ombre se mouva de derrière un chariot de réanimation délaissé dans le couloir et s'engouffra avant que la cage ne se referme pour emporter son nouveau passager à l'étage de la morgue.

Dans les bas fonds de l'hôpital, le silence était bien plus dominant qu'à l'étage. Pas surprenant en sachant qu'il n'y avait que très peu de vivants qui s’affairaient à la morgue. Le docteur Bennet pouvait en témoigner. Car une fois encore il était le seul présent ce soir là, entrain de détailler le contenu de corps d'une personne qui avait, selon la police, était tuée par empoisonnement. Consciencieux et très concentré comme à son habitude, l'assistant médecin légiste n'avait aucune gêne et aucune crainte à travailler au cœur d'une pièce où plusieurs corps refroidis étaient dissimulés sous des draps blancs tout autour de lui. Seulement, son professionnalisme le rendait bien vulnérable et ce malgré lui.

En effet, notre mystérieux inconnu qui sillonnait l'hôpital en ces heures sombres, venait de s'immiscer dans la pièce sans le moindre bruit. Préférant ne pas interrompre pour le moment le travail minutieux qu'opérait le médecin, il déambula entre les cadavres jusqu'à se trouver un tabouret et s'y installer confortablement. Un rictus se dessina sur ses lèvres alors que son regard détaillait avec insistance le jeune médecin. Qui pouvait imaginer les idées perverses qui auraient pu circuler dans l'esprit d'un psychopathe ou d'un monstre à cet instant précis. Par chance pour Jason, l'individu n'était absolument pas l'un d'entre eux... bien au contraire. Un ami proche était sur le point de refaire surface dans sa vie après un an de disparition.

Je vois que tu es toujours aussi sauvage avec ces pauvres gens. J'espère que le jour où je serais à leur place tu t'y prendras mieux !

Le ton entièrement sarcastique, Paul Fiedler voulait interpeller son ami et créer la surprise. La présence du chasseur fut ainsi dévoilée au médecin qui ne semblait pas avoir changé d'après ses souvenirs. Conscient de la chance qu'il avait d'être en vie et heureux de revoir celui qu'il considérait comme l'un de ses meilleurs amis, Paul se redressa et alla enlacer Jason d'une manière fraternel. L'accolade terminée, il se recula légèrement et attendit son comparse prenne la parole. Il s'attendait certainement à devoir lui donner des explications sur sa disparition.

Malgré l’heure assez tardive, Jason était toujours en train de travailler dans la morgue. Ce dernier avait eu pas mal de travail ces derniers temps, devant remplacer des collègues. Ce n’était donc pas étonnant de le trouver ici concentré sur son patient alors que la plupart des autres employés étaient déjà partis. C’était donc le seul vivant parmi les nombreux morts. À son habitude, l’homme décrivait tout ce qu’il faisait à haute voix, enregistrant ce qu’il disait avec son téléphone. Cela rendait le processus d’écrire le rapport final bien plus simple. En effet, l’assistant médecin légiste pourra ensuite tout retranscrire à l’écrit sans rien oublier pour ensuite tout mettre en forme, faisant les liens nécessaires. Sa victime ayant supposé tué part du poison, il avait fait tous les relevés pour faires les nombreuses analyses qu’il voulait réaliser afin d’être sûr du résultat. Pour être sûr de ne rien rater, Bennet avait tout vérifié durant l’autopsie, faisant comme s’il ne connaissait pas encore la cause de la mort. Certes, cela faisait plus du travail, son médecin légiste responsable n’aurait sans doute pas fait un examen si poussé puisque la cause de la mort était déjà déterminée, mais on ne savait jamais.

Une fois l’autopsie terminée, le skinwalker arrêta son enregistrement. Il n’avait pas encore tous les résultats des analyses qu’il avait faits donc il faudra encore un peu attendre avant de pouvoir bien rédiger le rapport d’autopsie. De toute façon, avant de le faire Jason devait tout ranger. C’était ce qu’il allait faire quand une voix derrière lui se fit entendre. Le pauvre jeune homme fit un bon, manquant de peu de faire une crise cardiaque. Surpris et paniqué, il se retourna afin de faire face à celui qui venait de parler. C’état Paul ! Oui, Paul ! Le chasseur qui était devenu un de ses amis les plus proches avant de disparaitre un an, laissant l’employé de la morgue mort d’inquiétude. Il se doutait qu’il lui avait arrivé quelque chose, qu’il n’aurait pas coupé les ponts sans donner d’explication. L’homme lui faisait confiance, car après tout, l'amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum. Jason avait bien essayé de le chercher, mais sans aucun résultat ne connaissant presque pas le monde surnaturel à l’époque.

« Paul ?! Tu n’imagines pas à quel point je suis heureux de te revoir ! » S’exclama Bennet.

Les deux hommes firent ensuite une accolade, le skinwalker souriant. Ce dernier n’arrivait pas à croire que son ami était revenu après cette année d’absence. Était-il en train de rêver ? Faites que non ! Jason regarda encore quelques instants Fielder, ne savant pas quoi dire. Il avait tellement de choses à lui raconter et tellement de questions à lui poser.

« Où es-tu passé pendant un an ? J’étais mort d’inquiétude… mais je suis vraiment soulagé de voir que tu vas bien. »

Ce fut d’ailleurs à ce moment-là que le skinwalker remarqua que son ami avait déjà eu une bien meilleure mine. Avait-il été blessé ? En tout cas, il ne semblait pas en pleine forme. Jason prit une expression inquiète. Tout de suite, il imagina le pire comme à son habitude et comme il avait fait lorsque Paul avait arrêté de donner de signe de vie.

« Tout va bien ? Tu n’as pas très bonne mine… » S’inquiéta l’employé de la morgue.

Il est amusant de constater comment l'éloignement peut au final renforcer les liens. On croit souvent à tord que garder contact jour après jour est preuve d'une amitié à toute épreuve. Certes, dans de rares cas cela peut fonctionner. Mais Paul Fiedler pouvait à présent témoigner que l'absence permettait de prouver davantage l'importance donnée à une relation. Le concernant, il devait avouer que la possession lui avait imposé un saut temporel. Un saut durant lequel il n'avait aucunement eu l'impression qu'une année s'était écoulée malgré les bribes de souvenirs qui remontaient de temps à autre à son esprit. C'était plutôt au travers de la réaction de Jason que le chasseur comprit toute l'importance qu'il accordait à leur amitié.

Et moi donc !

Ces trois mots furent les seuls qui sortirent de la bouche de Paul avant qu'ils ne s'étreignent. La stupéfaction et la peur de l'un comme de l'autre laissèrent place à de l'excitation. C'était comme si notre ami venait de retrouver son petit frère après des mois d'absences. Car oui, sans vouloir se l'avouer, le chasseur avait trouvé en la personne du jeune assistant médecin un pilier de sa nouvelle vie. Et il en était encore plus conscient depuis qu'il était sorti du coma. Jason Bennet était devenu malgré lui un membre important de sa famille du surnaturel.

Oula si tu savais. J'ai tellement de chose à te raconter par rapport à ce qu'il m'est arrivé. Je... Je suis déjà content de voir que tu vas bien aussi.

En sortant cette confession, la mine du chasseur avait quelque peu changée. Hésitant entre inquiétude et soulagement. Il n'avait pas voulu envisager le pire mais l'idée lui avait tout de même traverser l'esprit. Ayant pris possession de son corps, Renaud le démon avait vu ses faiblesses en ayant connaissance des noms des personnes de confiance que le chasseur côtoyait. Pour le briser davantage et éliminer un maximum d'opposant, il aurait très bien pu profiter de son apparence pour leur faire du mal ou même les tuer. Par chance, ça n'avait pas été le cas pour Jason et Paul en était ravi. A cette pensée, le sourire le regagna mais son état n'était pas passé inaperçu aux yeux de son ami.

Pas très bonne mine. C'est ta façon de me dire que je vieillis mal c'est ça, essaya-t-il de dire pour plaisanter et faire s'évaporer l'angoisse qu'il sentait grandir chez Jason. Rassure toi je vais bien. Tout va bien. On va dire que c'était une mauvaise année pour moi et que quelque part il valait mieux qu'on ne se voit pas durant cette période.

Évitant de croiser le regard de son ami de peur de craquer et de lui en dire davantage, notre ami chasseur contourna la table de torture et observa le cadavre sur lequel le médecin venait de travailler. A y réfléchir, il se sentait comme ce défunt homme. Il gardait des secrets en son fort intérieur et si Jason cherchait à l'ouvrir il les découvrirait. Mais il était trop gentil, trop innocent. Paul n'avait aucunement l'envie de l'inquiéter plus que de raison. S'il insistait, il ne lui dirait donc que le strict minimum. En redressant la tête, il le vit toujours fixer sur lui. Toujours cette lueur d'inquiétude dans les yeux.

Je te dis que ça va, tenta-t-il une nouvelle fois de dire avec sourire en espérant ne pas devoir passer aux aveux. Et je m'excuse sincèrement de ne pas t'avoir donné de nouvelles avant aujourd'hui. C'était vraiment indépendant de ma volonté.

Jason était si heureux de revoir son ami. Il avait un sourire banane qu’il ne pouvait simplement pas contenir. On ne pouvait pas lui en vouloir, revoir un de ses amis les plus proches revenir après une longue absence d’un an, cela rendait fou de joie ! Malgré la confiance totale que l’assistant médecin légiste accordait au chasseur, il lui demanda quand même une explication, tout en exprimant l’inquiétude qu’il avait ressentie durant la longue année qu’il s’était écoulé depuis la dernière fois qu’ils s’étaient vus et son soulagement de le voir saint et sauf. C’était un vrai miracle compte tenu son occupation de chasseur. Ce dernier l’informa qu’apparemment lui aussi avait plein de choses à raconter. Bennet s’en doutait bien, ce n’était pas rien une année ! Le jeune homme fronça ensuite les sourcils en remarquant la mauvaise mine de son ami et s’inquiéta tout de suite. Il fait donc tout de suite part du souci qu’il se faisait à présent à Paul. Comme il avait toujours eu l’habitude de le faire, Fiedler plaisanta et, comme à chaque fois, le skinwalker ne put s’empêcher de sourire amusé. L’homme essaya ensuite de se montrer rassurant, mais le fait qu’il avait arrêté de le regarder, pour à la place se concentrer sur le patient de Jason, n’avait rien de rassurant.

« Bon, j’avoue que tu as beaucoup plus de rides qu’avant. Tu n’aurais pas voyagé dans le temps et eut besoin d’une bonne dizaine d’années avant de réussir à revenir à cette époque ? » Demanda le jeune homme en faisant mine de plisser les yeux.

Malgré sa blague, l’employé de la morgue se faisait du souci pour l’humain. Il avait bien vu qu’il ne semblait pas aller très bien et cela attristait le skinwalker de le voir ainsi. Mais bon, il était là, c’était déjà ça ! Ne sachant pas vraiment si l’assistant médecin légiste devrait ou pas lui demander si cela allait vraiment et essayer d’en savoir plus, il se contenta pour l’instant de l’observer, mais sans pouvoir cacher son air inquiet. Après tout, l’homme n’avait jamais été doué pour dissimuler ce qu’il ressentait, et cela encore moins à ses amis. Paul remarqua bien qu’il se faisait encore du souci. Il essaya encore une fois de le rassurer en accompagnant ses paroles d’un sourire qui ne semblait pas être sincère. Le chasseur s’excusa ensuite de ne pas avoir donné de signe de vie.

« Paul, je te fais totalement confiance, je me doute bien que tu n’as pas eu le choix de disparaître ainsi. Ce n’est pas de ta faute, tu n’as pas à t’excuser. » Lui répondit Jason avec un sourire compatissant.

Bennet observa ensuite encore Fielder, essayant de trouver dans sa tête les bons mots afin d’être le meilleur ami possible et surtout l’ami dont il avait besoin. C’était parfois difficile de trouver la bonne chose à dire, mais le skinwalker faisait de son mieux, car, l’homme devant lui, le méritait bien. Il finit par s’approcher de ce dernier, le regardant dans les yeux avant de dire :

« Je ne te forcerai jamais, ne t’inquiète pas, mais sache que si tu as besoin de parler de ce qui t’est arrivé durant ton absence, je suis là pour toi, d’accord ? Je t’écouterai sans porter aucun jugement et cela pour autant de temps que nécessaire. Je veux vraiment que tu saches que tu peux compter sur moi. »

Jason continua à le regarder tout en affichant un sourire qui se voulait chaleureux et rassurant, montrant bien que l’homme, s’il en avait besoin, pourra se confier sans aucune gêne à lui.

En imaginant ces retrouvailles, Paul n'avait pas du tout prévu que ses confessions soient aussi difficiles à faire à son ami. La confiance n'avait rien à voir là dedans. Et quelque part il trouvait son hésitation bête. Après tout il avait été la victime dans toute cette histoire. Au lieu de cela, il préférait préserver son ami... Enfin c'est ce dont il essayait de se convaincre. Car en faisant cela, il essayait plutôt de se préserver face à tout ce qui avait pu se passer. Si Jason n'était pas mort des mains de Renaud, en était-il de même pour tous les autres ? Et si un jour on apprenait que Paul avait tué de fidèles opposants qu'adviendrait-il ? Son ami légiste lui tournerait-il le dos ? Voilà ce qui trottait dans la tête du chasseur alors qu'il avait pris équilibre avec ses mains sur la table de travail.

De sa gentillesse incarnée, Mister Bennet tenta de le rassurer en lui prouvant une fois de plus son amitié. Un léger sourire de réconfort se figea sur les lèvres de Paul qui tenta de faire belle figure. Mais quelque chose sonnait faux dans ce qu'il venait d'entendre. Et cela ne venait pas de son ami qui brillait d'une aura de bonté apaisante. Non le problème venait de lui et de sa soit disant faute. Jusqu'à présent, il n'y avait pas songé. Après tout, c'était tellement plus simple de tout mettre sur le dos du démon qui avait pris possession de lui. Seulement, face à la pureté de Jason, Paul sentait le besoin de faire face à la vérité. Il porta instinctivement une main sur son front et sa vision se flouta pour le plonger dans un flash du passé.

Il se revit au volant d'une voiture. Il ne roulait pas. Dans ses mains, une photo de sa défunte femme et de son fils. C'était la date d'anniversaire de ce jour horrible où on les lui avait enlevé. Une goutte tomba sur sa main. Du sang ? Non juste de l'eau. Une autre trempa légèrement l'image. Il pleurait. Noyé par son chagrin, il jeta un regard devant lui. Il était garé face à un vieux pont abandonné haut d'une bonne trentaine de mètres. Il n'allait pas bien. Il hésitait. Allait-il... Peut-être. Et soudain une fumée noire fonça sur lui et ce fut le trou noir...

Le dernier discours de Jason l'extirpa de cette vision. Une vision qui n'avait qu'amplifier son côté mal à l'aise. Avait-il vraiment songé à se suicider ? Pas impossible. Mais il ne l'aurait sans doute pas fait. Seulement, le démon avait sûrement sentit sa détresse à cet instant précis et en avait profité pour le possédé au moment où il était le plus faible. Alors à la question était-ce de sa faute, le chasseur ne pouvait pas affirmer qu'il était blanc comme neige. Si du sang avait coulé pendant tout ce temps, il en avait aussi sur les mains. Ainsi, malgré tous les efforts de son ami, Paul eut du mal à garder le sourire.

Je sais. Et tu sais que tu peux aussi compter sur moi. C'est juste que...

Alors qu'il cherchait le moyen de se confesser, l'ancien professeur des écoles sentit sa gorge se serrait. L'émotion commençait à le gagner. Les images de sa femme, des meurtres qu'il avait peut-être commis ou encore l'éventuelle déception de son ami commençaient à prendre une emprise sur lui.

Que j'ai peur des répercussions que tout cela peut avoir. J'ai peur d'avoir fait du mal Jason, lâcha-t-il enfin alors que la faible lumière de la salle se refléta dans ses yeux légèrement luisant.

Jason se faisait vraiment du souci pour son ami. Il pouvait voir à quel point il n’allait pas bien, que quelque chose le hantait, mais qu’il ne semblait pas en vouloir en parler… Ne voulait pas ou ne pouvait pas ? Bennet n’en était pas sûr ce qui n’allait pas faciliter sa mission d’aider Paul. L’homme ne savait pas s’il devrait le pousser à lui expliquer la situation ou pas, ne sachant si c’était de ça que Fielder avait besoin et ayant peur de faire une bêtise. Alors, pendant que son ami semblait être perdu dans ses pensées, le skinwalker s’approcha du chasseur tout en le regardant dans les yeux. En faisant cela, il parla, essayant de trouver ce dont son ami si proche avait besoin d’entendre. Ainsi, il lui promit de ne pas le forcer, tout en l’informant qu’il était quand même là pour l’écouter s’il en avait besoin. L’assistant médecin légiste savait à quel point parler pouvait faire du bien parfois, comment cela pouvait enlever un poids horrible de ses épaules et comment cela pouvait libérer et aider. Bennet rassura aussi l’homme, au cas où que c’était de cela dont il avait peur, lui assurant qu’il ne porterait aucun jugement et l’écouterai durant autant de temps que nécessaire. Enfin, il lui rappela que Paul pouvait compter sur son ami… Enfin, ce dernier espérait que c’était bel et bien un rappel. Il se détesterait si un de ses amis n’avait pas le sentiment de pouvoir compter sur lui.

Ayant dit tout ce qu’il avait à dire, l’employé de la morgue attendit une réponse de son ami. Ce dernier commença en répondant qu’il savait qu’il pouvait compter sur le skinwalker. Il ajouta que ce dernier pouvait aussi compter sur lui, ce qui fit un peu sourire Jason. Puis, il commença une phrase, mais eut besoin de faire une pause. Le jeune homme voyant bien que Fiedler cherchait ses mots et que cela semblait être compliqué pour lui de parler de cela, il décida de le laisser prendre son temps sans rien dire, se contenant d’afficher un sourire qui se voulait encourageant. Il finit sa phrase et ce fut à ce moment-là que l’assistant médecin légiste remarqua que son ami commençait à avoir les yeux larmoyants. Toute cette histoire l’affectait vraiment pour qu’il soit dans un tel état… Aussi, ce qu’il venait de dire n’avait rien de rassurant. Il avait peur d’avoir fait du mal ? Qu’entendait-il par ça ? Que lui était-il arrivé durant cette longue année ?! Bennet regarda son ami avant de lui poser une main amicale sur l’épaule tout en le regardant avec un sourire rassurant afin de cacher son inquiétude.

« Je te promets, quoiqu’il te soit arrivé et quoique tu aies pu faire, je ne te jugerai pas. Donc, raconte-moi, à ta propre vitesse, ce qui s’est passé, d’accord ? » Répondit-il

Toujours les mains posées sur la table où reposait le cadavre préalablement autopsié par le légiste, Paul voyait bien qu'il ne maitrisait plus rien. Ses larmes se faisaient de plus en plus menaçantes. Sa respiration n'était plus celle d'une personne détendue. Et même ses mains commençaient à trembler face à la tension grandissante qui pesait en lui. Il avait beau lutter de toute ses forces, le combat semblait impossible face à son envie d'être le plus plus transparent avec son ami. Alors quand ce dernier lui apporta en plus une main réconfortante sur l'épaule pour l'aider à affronter ses peurs, la carapace qu'il avait tenté de maintenir jusque là se brisa en milles morceaux.

Il sentit le regard de Jason sur lui mais n'osa plus le regarder. Il ne voulait pas qu'il le voit dans cet état. Des gouttes ruisselaient le long de ses joues pour se fondre dans sa barbe de trois jours. Il avait imaginé ces retrouvailles festives et au lieu de cela il se rendait compte que la vie de celui qu'il considérait comme un petit frère comptait bien plus à ses yeux. Ses larmes étaient donc le fruit d'un soulagement mêlé à de la culpabilité. Il s'était promis de ne pas trop en dire à Jason pour ne pas l'inquiéter mais au final, la situation s'était retournée contre lui : ne rien dire ferait empirer les choses. Restant le visage caché, il tenta une première approche dans ses révélations.

J'aurais du être sur mes gardes ce jour là. Pourtant j'ai pris l'habitude de me battre contre eux. Mais... Mais les circonstances ont joué en ma défaveur et... Et il en a profité.

Tapant du poing sur la table, le chasseur n'avait trouvé que ce moyen pour expulser la colère qu'il ressentait vis à vis de ce démon. Bizarrement, le fait de commencer à s'ouvrir lui faisait du bien et ses larmes avaient cessé de couler. D'un revers de manche, il essuya ce qui restait visible sur son visage et même si ses yeux restaient marqués il se sentait à présent plus regardable. Poussé par le soutien sans faille de son ami et les bienfaits qu'il ressentait à parler, Paul décida donc de poursuivre ce qu'il disait.

Ce démon a pris possession de mon corps. Et je dois t'avouer que je n'ai en souvenir que peu de moment de cette dernière année Jason. J'ai... Je n'ai aucune idée de ce qu'il m'a fait faire et du mal qu'il a pu me faire commettre. Alors...

Le plus gros de son histoire venait d'être révélé à son ami. Certes il avait décidé de conserver pour le moment le secret de son envie de suicide, mais il avait enfin livré ce qu'il avait sur le cœur au médecin légiste. La pièce qui jusque là avait baigné dans un silence morbide avait gagné en cette soirée une ambiance bien étrange. Et ça n'était pas fini. Paul pensait en avoir terminé avec cette sensibilité difficilement gérable. Toutefois, quand il tourna la tête vers Jason il ne put s'empêcher de se mordre les lèvres avant de revoir sa vision se troubler de larmes.

Alors quand je t'ai vu là debout et en vie, tu ne peux pas savoir à quel point j'ai été rassuré de savoir qu'il ne s'en était pas pris à toi, confia-t-il la voix tiraillait par l'émotion.

Alors que Jason attendait patiemment que Paul commence à lui expliquer à son propre rythme ce qui s’était passé, ce dernier commença à pleurer. Cette vue fit immédiatement disparaître le sourire que le jeune homme avait fait afin d’essayer d’encourager le chasseur à se livrer à lui. L’assistant médecin légiste devait absolument comprendre ce qui torturait ainsi son ami et faire de son mieux pour s’en débarrasser, voulant retrouver le Paul souriant qu’il avait connu. La personne en question se remit à parler, mais afin de s’accuser. Accompagnant ses paroles, un coup fut donné à la table, ce qui fit légèrement sursauter Bennet, mais l’aida aussi à mieux cerner les sentiments du chasseur. C’était bien clair qu’il s’en voulait, qu’il était en colère contre lui-même. Mais pourquoi ? Qu’était le "eux" et le "il" ? De qui parlait-il ? Qui avait profité de lui ? Le skinwalker était toujours inquiet et ne pourrait savoir quoi répondre seulement lorsqu’il connaîtra toute l’histoire, pouvant ainsi mieux consoler son ami. Ce dernier sécha ses larmes puis continua son récit. La grande révélation fut faite. Fiedler avait été possédé par un démon. Attendez… Il pensait que c’était de sa faute ?! Malgré son envie de tout de suite lui montrer qu’il était la victime dans cette situation, qu’il n’étant responsable, ou donc coupable, d’absolument rien, Jason se retint et le laissa continuer de parler, ne voulant pas l’interrompre.

Ainsi, Paul lui avoua de ne pas avoir beaucoup de souvenirs de l’année qui s’était écoulée et aussi au passage ce qui le torturait tellement. Il avait peur de ce que le démon avait fait alors qu’il le possédait. D’après ce que le chasseur avait dit quelques instants au paravent, il semblerait aussi qu’il se sente responsable de ce que le démon aurait pu faire. Alors que Bennet attendait que son ami termine sa phrase, profitant au passage pour déjà formuler mentalement ce qu’il allait répondre, ayant besoin d’un peu de temps pour traiter toutes ces révélations, l’humain le regarda enfin, les larmes aux yeux. Il fit encore un aveu, exprimant son soulagement alors qu’on pouvait dans sa voix entendre l’émotion qu’il essayait de réprimer. Suite à cela, étant inconcevable pour l’homme de ne pas le faire, l’employé de la morgue fit le tour de la table qui les séparait et prit celui qu’il considérait comme part de sa famille dans les bras. Il forma ainsi une étreinte qui se voulait rassurante et encourageante, Bennent sentant que Paul avait besoin de ce genre de câlin. Puis, après quelques instants, le plus jeune des deux se recula et posa ses mains sur les épaules du chasseur et se mit à le regarder dans les yeux encore une fois tout en parlant :

« Alors Paul, je vais dire quelque chose de très important et tu vas le retenir. D’accord ? Comme tu le sais bien, je ne suis pas un professionnel quand cela vient au surnaturel, n’ayant que quelques connaissances hors de ce qui me concerne, mais je connais un truc ou deux sur les démons. Un de ces trucs est, lorsqu’un démon te possède, tu n’as plus le contrôle de ton corps, tu ne peux rien faire. Alors, dis-moi, si tu n’avais pas le contrôle sur ce qu’on te faisait faire, si tu ne pouvais rien faire pour arrêter le démon de faire ce qui lui chantait, comment est-ce de ta faute ce qu’il a pu faire ? C’est très simple : ce n’est pas de ta faute. Aussi, comme quoi tu aurais dû être sur tes gardes ce jour-là… Penses-tu que c’est possible de tout le temps l’être ? Par exemple, quand tu dors, tu n’es pas sur tes gardes et pourtant, il faut bien que tu dormes ! Le fait que le démon t’ait possédé n’est donc non plus pas de ta faute. » Démontra le skinwalker.

Il observa quelques instants son ami avant de reprendre :

« Et imagine que ce n’était pas à toi que tout cela est arrivé, mais à quelqu’un que tu aimes par exemple. Penserais-tu toujours que tout cela était de leur faute ? Probablement pas. Alors, pourquoi cela serait-ce différent juste parce que ce n’est pas à quelqu’un que tu aimes, ou même n’importe qui, à qui cela est arrivé, mais à toi ? »

Jason espérait vraiment qu’en présentant les choses ainsi, cela ferait que Paul arrêterait de s’en vouloir injustement. Il était bien trop dur envers lui-même.

A se voir dans cet état, Paul était entrain de se dire que son coma l'avait rendu encore plus sensible qu'avant. Il ne s'attendait vraiment pas à craquer aussi brutalement face à Jason. Seulement la vérité était là : il était rongé par la culpabilité et la simple idée qu'il ait pu faire du mal aux gens qu'il appréciait le faisait souffrir atrocement. Alors ces larmes se devaient bien d'être présentes sur son visage, à couler délicatement sur ses joues. Elles étaient le signe qu'il relâchait enfin la pression. Du moins en ce qui concernait son ami légiste.

Ce qui rassura encore plus le chasseur fut la réaction de Jason. Loin de douter, de lui tourner le dos ou de le juger, il sentit ses bras l'enlacer pour l'étreindre solidement et devenir tel un pilier pour sa fondation. Une vague de bien être s'empara de Paul qui ne put accueillir qu'avec gratitude ce geste de soutien sans faille de son ami. Il avait toujours su qu'il avait la chance de connaître ce personnage atypique mais à chaque fois il se laissait surprendre par sa bonté d'âme. Ses angoisses s'évaporant tout doucement, le duo put alors se refaire face d'une manière plus détendue et le plus jeune prit à son tour la parole pour un monologue destiné à convaincre.

La plaidoirie était belle et pleine de sens. Les arguments avancés méritaient que l'on s'y attarde car ils se basaient sur des faits réels collectés pendant de nombreuses années par les chasseurs du monde entier. Et à dire vrai, les mots choisis forçaient le chasseur à prendre du recul sur ce qui avait pu être commis. Toutefois, il gardait en tête un élément dont son ami n'avait pas connaissance pour le moment : Certes il n'était pas possible d'être tout le temps sur ses gardes pour un simple mortel, mais ce jour là, les circonstances étaient bien différentes et la faute pouvait en partie être attribuée à Paul. Comprenant toutefois où voulait en venir le légiste et n'ayant pas le courage de dévoiler son secret à qui que ce soit pour le moment, Mister Fiedler décida d'acquiescer de la tête et d'écouter le reste du discours de son ami.

J'ai l'impression que cette dernière année t'as apporté sagesse et confiance en soi, glissa amusé Paul en observant Jason bataillait ferme pour le sortir de sa tourmente.

Il posa une main amicale sur l'épaule de son ami en signe de remerciement. La tristesse n'était plus que légère trace sur son visage. Un apaisement semblait avoir gagné notre homme qui souriait de nouveau face à celui qu'il surnommait son petit frère.

Merci. Je comprends ce que tu veux dire. C'est juste qu'il n'est pas facile d'envisager que malgré moi, j'ai pu tuer des innocents. Imagine que leur famille réclame vengeance un jour ou l'autre. Comment devrais-je réagir ? Car même si je n'ai pas choisi de les tuer j'en reste le principal instrument. Ce sera ma parole face aux horreurs qu'ils ont pu vivre. Et je ne leur en voudrais pas de vouloir en retour ma mort. Et c'est justement cette idée qu'encore plus de sang pourrait couler à cause de ça qui me tourmente le plus.

Il n'y avait aucun doute : Paul était en proie à la culpabilité. Il ne cessait de ressasser ce qui avait été, ce qui était et ce qui pourrait advenir. Une torture de l'esprit malsaine qui pouvait conduire à sa perte en réalité. Par chance, il avait dans son entourage des amis comme Jason sur qui il pouvait compter. Après tout, ne dit-on pas que l'Amitié sans confiance, c'est une fleur sans parfum ? Alors pour lui, sa confiance serait sans faille même s'il avait la volonté de garder un petit jardin secret.

Lorsque Paul expliqua enfin ce qui s’était passé, laissé ainsi Jason l’aider, la réaction de ce dernier fut de prendre son ami dans ses bras, se doutant que le chasseur en avait besoin. Une fois l’étreinte ayant duré assez de temps, le jeune homme se recula, posa une main sur l’épaule du plus grand des deux tout en le regardant dans les yeux et parla. Ainsi, l’assistant médecin légiste fit son mieux pour faire comprendre à Fiedler que ce qui lui était arrivé n’était de sa faute. Afin de faire cela, il rassembla toutes ses connaissances sur les démons, qui étaient très limitées, repris ce dont s’accuser l’homme et essaya de lui faire mettre les choses en perspective en lui disant de mettre quelqu’un qu’il aimait à sa place. Bennet savait très bien comment on pouvait être injustement être dur avec soi-même, cela lui arrivait souvent, et il refuserait laisser celui qu’il considère être son grand-frère fait de même alors qu’il ne le méritait pas. Le skinwalker continua donc à regarder son ami dans les yeux, espérant avoir réussi à accomplir quelque chose avec ce qu’il venait de dire. Après tout, faire des mini-discours comme ça n’était pas sa spécialité… L’humain hocha la tête avant de faire une remarque qui fit sourire légèrement Jason, amusé, et lui fit faire son tic de se gratter l’arrière du crâne.

« Apparemment ! » Se contenta de répondre le jeune homme.

Fiedler posa à son tour sa main sur l’épaule de son ami et ce dernier remarqua qu’il semblait avoir meilleure mine, ce qui rassurait Jason. Il préférait le voir souriant qu’en train d’être trop dur avec lui-même. Le chasseur se remit à parler, avouant ses craintes. Cela serait en effet compliqué si des familles venaient en quête de vengeance… Bennet avait lui-même eu cette peur lorsqu’il devait tuer pour se nourrir… enfin différemment, puisqu’il tuait sous sa forme de chien et qu’il était coupable contrairement à Paul… Donc en fait, ce n’était pas du tout la même chose. Après avoir réfléchi quelques instants, l’employé de la morgue répondit enfin :

« Je ne sais pas vraiment quoi te répondre… À part que pour l’instant, tant que cela n’arrive pas, et cela n’arrivera sans doute pas, tu ne devrais essayer de ne pas trop y penser, ce n’est pas bon pour toi »

Il observa son ami, inquiet. Bennet savait qu’il allait avoir du mal à se sentir mieux, à se débarrasser de sa culpabilité. Cela allait être sans doute très dur. C’est pour ça qu’après l’avoir observé quelques instants, inquiet, le skinwalker dit à l’homme avec un sourire essayant de cacher son inquiétude :

« Aussi Paul, si tu as besoin de quelqu’un à qui parler alors que ça va encore pas très fort, je suis toujours là. Peu importe l’heure, que cela soit midi ou minuit, tu peux toujours me téléphoner ou m'envoyer un message. »

Spoiler:

Entre étreinte fraternel et discours de soutien, les deux amis n'en finissaient pas de chercher des réponses au problème qu'avait imposé le démon Renaud dans la vie du chasseur. Même s'il était loin d'avoir trouver l'apaisement complet, Paul savait que ces retrouvailles avaient eu un bel effet sur lui. Il avait su par su par avance qu'il sauterait de joie en retrouvant Jason. Mais jamais il n'aurait pensé que le savoir en vie le soulagerait autant. C'est cette idée qui au final l'avait remué le plus en cette soirée. Et c'était une excellente chose puisque son ami avait su lire en lui rapidement pour lui faire exprimer ce mal qui le rongeait de l'intérieur. Il restait beaucoup de chemin à parcourir pour aller de l'avant mais le fait d'en parler aller certainement accélérer les choses.

Le médecin légiste ne trouva pas de réponses aux derniers tourments que mentionna Paul. Et quelque part, il était difficile d'avoir des réponses sur un futur hypothétique. Pour cette raison, il conseilla de ne pas trop envisager les choses et de les laisser se dérouler telles qu'elles devraient l'être. Encore des paroles pleine de sagesse mais qui cette fois étaient assez difficiles à appliquer. En sachant ce qu'un démon pouvait occasionner comme horreur et en étant victime d'une perte de mémoire, les questions liées à tout cela s'enracinaient férocement dans l'esprit du torturé. Et dans ce rôle, Paul Fiedler était loin d'être à l'aise.

Dans un souffle mêlé d'un sourire de circonstances, Paul fit comprendre à son petit frère d'adoption qu'il voyait bien ce qu'il voulait dire et qu'il essayerait de travailler en ce sens. Toutefois, il était clair que la tâche ne serait pas simple. C'est sans doute en voyant l'hésitation gagner son ami qu'il ajouta aussitôt qu'il serait toujours là pour lui. Touché par ces mots, le visage de Paul s'illumina et il l'enlaça une dernière en lui frottant la tête affectueusement.

Qu'est-ce que je ferais sans toi ! S'exclama-t-il heureux de récupérer les repères de sa vie avant possession. Promis je vais essayer de penser comme ça et si j'ai le moindre problème je t'appellerai. J'ai même mieux : J'ai décidé de m'installer à Huntfield. Tu auras l'occasion de me surveiller de prêt !

Paul annonça la nouvelle dans un clin d'oeil, certains que la nouvelle ferait plaisir à Jason. Il n'était pas bête : la discussion de ce soir pousserait son ami à s'inquiéter davantage pour lui. Savoir qu'ils n'auraient plus un problème de distance pour se voir allait certainement le rassurer un minimum. Soudain, il donna une petite frappe amicale sur l'épaule de Jason et lui annonça.

Aller je ne vais pas t'embêter pas plus longtemps pour ce soir car je vois que tu as du travail. Son regard se tourna vers le corps du défunt qui était encore grand ouvert. J'avais juste hâte de te revoir et voilà qui est chose faite. Et puis maintenant que tu sais que je vais être dans les parages, on essaye de se voir dans les prochains jours.

Dans un dernier sourire, Paul s'éloigna de l'apprenti légiste et sortit de la grande pièce froide en quelques secondes. Une fois à l'abri des regards, il se passa une main sur le visage pour chasser les dernières traces d'émotion qui s'y trouvait et songea rapidement à ce qu'il venait de se passer. Jason était en vie ! Cette idée le comblait de bonheur. Les craintes que Renaud s'en soit pris à ses proches s'étaient un peu estompées.

PS : Y'a aucuns soucis mon ti Jason Au vu de l'avancée du sujet je me suis permis de partir sur une fin pour ma part de toute façon. ça nous permettra de partir sur une nouvelle ouverture dans un futur sujet dès que tu seras partant^^ . Merci tout plein pour celui ci en tout cas, j'ai vraiment apprécié la tournure qu'il a pris

Jason, qui avait fait de son mieux pour rassurer son ami, ne savait pas vraiment quoi répondre à la dernière peur de ce dernier. Il essaya de quand même rassurer Paul, lui disant d’essayer de ne pas trop s’inquiéter avec ça puisque cela n’arrivera sans doute pas, même s’il savait que c’était plus facile à dire qu’à faire. Puis, inquiet, légiste rappela au chasseur qu’il était là pour lui, peu importe l’heure. Cela sembla toucher le chasseur qui lui fit encore un câlin et le décoiffa un peu, étant une marqua d’affection, ce qui fit protester le jeune homme avec un « Eh » accompagné d’un sourire amusé. Fiedler reparla plaisantant avant d’annoncer une grande nouvelle.

« Tu serais toujours en train de chercher le coupable de l’affaire qui t’avait poussé à venir me voir et tu serais un pauvre petit chasseur sans ton loyal acolyte. » Répondit Bennet en riant. « C’est génial que tu emménages à Huntfield ! Tu ne peux pas imaginer à quel point ça me fait plaisir. »

Et aussi à quel point cela le rassurait de savoir que l’humain ne vivait pas trop loin, pouvant ainsi garder un œil sur son moral, chose qui l’inquiétait beaucoup. Puis, en annonçant qu’il allait partir, il lui donna un petit coup gentil sur l’épaule.

« Comme tu t’en doutes, maintenant que tu es de retour et que tu vis ici, il y a de grands risques que je commence à te harceler. Tu devrais commencer à remplir un ordre de restriction, comme ça il sera prêt en avance ! » Plaisanta l’employé de la morgue

Le skinwalker observa quelques instants son ami s’éloigner avant de se remettre au travail. Il était soulagé de voir que Paul était encore beau en bien vivant et qu’au moins physiquement il allait bien. C’était un vrai miracle. L’homme était aussi très content de pouvoir discuter avec lui après cette longue année d’absence et de savoir qu’il pourra le voir souvent. En revanche, l’assistant médecin légiste s’inquiétait toujours pour lui. Il s’inquiétait que cette histoire de possession semblât vraiment le ronger et qu’il fût si dur envers lui-même, pensant que tout était de sa faute et cette histoire assez floue avec cette histoire de comme quoi cela serait de sa faute qu’il s’était faite possédé parce qu’il avait eu un moment de faiblesse. Jason n’avait pas voulu insister sur cette dernière partie, préférant se concentrer sur la tâche de montrer à Paul que ce qu’avait commis le démon n’était pas de sa faute, mais il faudra peut-être tirer cette histoire au clair, inquiétant un peu le jeune homme, même si c’était peut-être rien du tout. C’est ainsi qu’il se promit de garder un œil sur son grand frère de cœur, lui permettre de se confier encore à lui s’il en avait de nouveau besoin et surtout profiter du fait qu’il soit encore en vie qui, vu qu’il s’était fait possédé par un démon, était sans doute un miracle.

Fin !

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V.03 - Le retour de l'ami disparu