VI.06 - Sweet Agony [feat. Abi]

Pour une chasse, Dean devait se rendre à un peu plus de deux cent kilomètres d'Huntfield. Ce n'était pas si loin, mais il ne rentrerait pas tant qu'il n'aura pas éliminer la créature qu'il était venu chasser. C'était d'après ce qu'il avait déterminé en lisant différant article un esprit. Avant de partir, il avait embrassé sa petite Delilah sur le front que sa mère tenait dans ses bras. Il a de la chance que Joanna accepte qu'il chasse toujours, en même temps, elle sait qu'elle ne pourra jamais l'obliger à arrêter. La jeune femme a pris la décision d'arrêter et il ne lui en veut pas, c'est son droit et avec la petite c'est surement plus sage. Vous savez, quand il part chasser, à présent il pense au fait qu'il ne pourrait ne pas revenir et rendre sa femme veuve et sa fille orpheline. Mais ça ne sert à rien de trop penser à ça. Que ce soit lui, ou bien sa femme, ils connaissent les risquent. Dean est un chasseur expérimenté et il fait attention. Enfin... ceci ne lui a pas empêché de mourir une fois de la main d'un démon. A croire que mourir une fois ne lui a pas servit de leçon et ne l'a pas pour autant traumatisé plus que ça. Que ferait le Winchester s'il n'était pas chasseur ? Sa vie a toujours été voué à ça, avoir une vie normale, ça serait... étrange, n'est-ce pas !

Le jeune homme était à bord de sa voiture, il pensait encore à sa femme et à la petite, mais il devait se concentrer. Alors, il mit une vieille cassette, c'était du Guns n' Roses. Au volant de sa fidèle Impala, il chantait les paroles endiablés d'un titre. L'ainé des Winchester est un bon conducteur, mais comment prévoir qu'un animal va soudainement surgir sur la route ? Au premier abord, il n'eut pas le temps de reconnaitre la forme de la bête, il vit juste une masse qui traversait soudainement. Les deux mains sur le volant, il sauta sur la pédale de freins en espérant que ça serait suffisant pour éviter la bête. Malgré l'arrêt brutal, il lui sembla qu'un choc s'était fait entendre. Merde ! La surprise le fit attendre quelques secondes dans la voiture, le temps de comprendre et de se remettre de ses émotions. Finalement, il ouvrit sa portière pour aller vers l'avant de la voiture en craignant le pire. Là, sur le sol, était étendu un chien. Merde ! Mais qu'est-ce qu'il faisait là cette idiot. Tuer les animaux, ce n'est pas le délire de Dean. Peut-être qu'il pourrait chasser le sanglier et le cerf, ça reste une pratique souvent nécessaire pour éviter qu'ils ne se multiplient de trop. Sauf que là, un chien, ça lui fait mal au coeur. Le jeune homme se baissa pour examiner la bête, passant ses doigts dans sa fourrure, sa "poitrine" avait l'air de se soulever et il respirait encore. "Hey, reste avec moi, meurt pas !" implore t-il en soulevant l'animal pour le poser sur la banquette arrière. Le chien qui était en fait une femelle n'avait aucune blessure externe. Il espérait que ce n'était pas trop grave. Par chance, la ville n'était plus très loin, mais c'était dimanche et le seul vétérinaire du coin était fermé. Super !

Dean alla louer sa chambre et porta la bête à l'intérieur pour la déposer sur le lit. Que pouvait-il faire ? Pas grand chose hélas. "Bouge pas, je vais voir si je peux trouver quelque chose pour t'aider." Avant de quitter la chambre, il déposa un bol avec de l'eau. Il questionna quelque passant pour savoir s'il y avait un vétérinaire de garde, mais tous répondirent par la négative. Super... Néanmoins, il trouva des croquettes et acheta de quoi manger pour lui. Sur le chemin du retour, il donna un coup de fil à Soran, c'est un chirurgien, il pourra peut-être aider le chasseur pour soigner l'animal. Ce dernier indiqua que le corps humain et le corps d'un chien était totalement différent et que sans le voir pour l'examiner lui même, il aurait du mal à l'aider. Mais il pouvait le rappeler une fois qu'il sera de retour dans la chambre ça sera bien plus pratique. Les deux hommes ont donc décidé de faire comme ça. Dès qu'il sera de retour, il examinera l'animal avec Soran au bout du fil.

Le chasseur était sur le chemin du retour, il était assez déçu de ne pas avoir trouvé un vétérinaire pour l'aider, mais au moins il a eu Soran et il pourra lui téléphoner de nouveau pour voir l'état du chien. De retour à la chambre, il déposa ce qu'il avait acheté sur la petite table du coin cuisine et se retourna pour voir le lit et ainsi vérifier l'état de l'animal. Sauf que la bête n'était plus là, le lit était totalement vide. Interloqué, il regarda partout, il s'était peut être couché ailleurs signe que tout va bien. Et il était sur qu'il n'avait aucun moyen de partir car les fenêtres et la porte était fermée. Puis, il remarqua que la porte de la salle de bain était fermée. Est-ce qu'elle était ouverte quand il est arrivé ? Il croit bien, mais ce n'est pas le genre de détail qu'il a tendance à retenir en général.

Contre toute attente, la porte de la salle d'eau s'ouvrit et une femme complétement nue, enfin entouré d'une serviette fit son apparition. Dean n'était surement pas prêt à ce qui allait se passer. Même dans ses rêves les plus fous, il n'aurait jamais imaginé ça. La femme devant lui n'était pas une inconnue, ces traits, il pourrait les reconnaitre entre plusieurs femmes sans hésitation. Sauf que c'était impossible, la personne en question avait disparu depuis bien trop longtemps déjà, alors ça ne pouvait pas être réel. Pourtant, sa voix parvint à ses oreilles, elle prononçait son nom, telle une surprise de sa part avec un mélange d'étonnement. C'était exactement le même timbre de voix que dans ses souvenirs, doux, ni trop grave, ni trop aiguë. Ses yeux la fixèrent, écarquillaient pas le choc et la surprise de cette rencontre totalement improbable. Comment est-ce possible ? Son cœur semblait s'être arrêté et ses poumons ne voulaient plus encaisser d'air. Oui, il se retenait de respirer, comme si le temps venait de se suspendre, d'être mis sur pause pour lui faire comprendre l'impact de cette rencontre. Le temps sembla s'étirer encore et encore sans jamais s'écouler, stoppé à jamais sur ce choc. Abigaëlle. Autrefois, elle était l'une des femmes qu'il avait le plus aimé au monde. C'est peut-être même avec elle qu'il se voyait vivre quelque chose de durable, un peu comme avec Joanna. Sauf que son amour avait disparu du jour au lendemain, sans prévenir, sans jamais donner de nouvelles. La jeune femme s'était tout simplement volatilisé. Étant elle aussi chasseuse, il avait pensé au pire et avait conclu qu'elle était surement morte. Mais il se trompait... Sinon elle ne pourrait pas se tenir devant lui ? A moins qu'elle ne soit qu'un esprit, qu'elle soit là pour lui demander de l'aide pour atteindre sa nouvelle vie au paradis. "A...ab...abi...c'est impossible...je...je comprends pas..." Comment pourrait-il comprendre. Depuis quatre ans, il n'a pas eu de nouvelles. Elle n'est qu'un souvenir du passé à la fois doux et douloureux. La revoir, ça fait remonter tout un tas de choses. Ses yeux étaient devenus brillant de larmes, chose qu'il ne pouvait pas contrôler à cause de l'émotion que lui procurait ce moment. Pourquoi est-ce qu'elle est là ? Il en oubliait l'animal qu'il avait percuté. "Ça peut pas être toi... T'as disparu, je t'ai pensé morte !" murmure t-il comme si une réponse divine allait lui être révéler pour lui expliquer toute cette folle histoire. Incapable de bouger, il resta là ou il était, non loin du lit, tanguant légèrement.

Ça pour ne pas être morte, il ne pouvait que le constater en la voyant là, juste devant lui. C'était quoi ce délire ? Il avait beau réfléchir, il ne parvenait pas à comprendre, ni même à trouver une explication logique pour qu'elle ait disparu pendant quatre longues années sans jamais penser le contacter. Après tout, le jeune homme était loin d'être un vulgaire étranger, elle et lui avait eu une relation des plus importantes et intimes et pour une raison qu'il ignore, elle avait disparu sans rien dire. Peut-être qu'elle a une bonne raison et ça vaudrait mieux pour elle. Mais même avec ça, elle aurait simplement pu lui téléphoner ou envoyer une lettre si elle n'avait pas la forte de lui parler de vive voir à travers le combiné. Car être dans l'ignorance, c'était terrible. C'est simple... il suffisait qu'elle dise qu'elle parte pour toujours et qu'elle ne voulait plus le voir, plus jamais. Ça aurait été difficile, mais il aurait fait une croix sur le passé. Alors que là, pendant longtemps il s'était posé des questions, se demandant la raison de sa disparition jusqu'à la croire mort et parfois regarder les journaux pour voir si une jeune femme n'avait pas été retrouvé. Le chasseur s'était même dit qu'il voulait la venger, mais n'ayant pas le moindre indice, c'était une vengeance qui ne pouvait pas se réaliser. Tout ça pour quoi... toute cette inquiétude, toute cette tristesse pour constater qu'elle est bel et bien vivante. Sincèrement, il ne sait pas s'il doit être content, déçu, triste ou même en colère. Pour l'heure, seul le choc de cette révélation est réel.

Abigaëlle s'approcha et il eut un léger mouvement de recul avant qu'elle ne touche sa joue. Est-ce vraiment elle ? A présent, il n'était plus sûr de rien. Il avait envie de se réveiller, de croire que ce n'était qu'un rêve. Pourtant ce rêve était la réalité. Lui expliquer... Tout lui expliquer, oui elle lui devait bien ça. Alors, même si elle ne savait pas par où commencer son récit, il fallait quelle trouve un point de départ. Ce fut assez bref, mais direct. Tout comme lui, elle avait renversé un chien et avait voulu l'aider, sauf que la bête s'était retournée contre elle pour la mordre. En soit, ce n'est pas grand chose, mais le chien en question n'était pas vraiment un simple ami de l'homme. Nan, s'était une créature, un skinwalker. Il fallait du temps à Dean pour essayer de comprendre, d'analyser la situation et les explications. Ce n'est pas qu'il est idiot, mais l'état de choc est présent tout comme le déni. Un chien, un accident... Le chasseur pensa à l'animal qu'il avait renversé et ramené, mais la bête n'était plus là et à la place ce trouvant son ex-petite amie. Tout était en train de s'éclairer, de s'éclaircir et il comprenait. Le chien, s'était elle. L'animal qu'il avait renversé n'était autre qu'Abi. Avec sa nouvelle vie, elle avait préféré fuir, peur de faire du mal aux gens... à Dean.

Le silence se fit entendre pendant plusieurs secondes, il était lourd, tellement lourd qu'il semblait vouloir aplatir Dean au sol. Au départ, le Winchester était dans le déni, refusant de croire que la demoiselle était devant lui, maintenant, c'est de la colère qu'il ressentait. Celle qu'elle soit partie sans rien dire, qu'elle n'ait pas eu assez confiance en lui pour avoir de l'aide et ça l'énervait grandement. Un pas en arrière pour mettre de la distance, une sorte de protection, un mur invisible qui pourrait le protéger. Non, il n'a pas peur de la demoiselle, mais c'est cette situation, cette vérité, toutes ses années où il s'est sentit impuissant de ne pas pouvoir aider la jeune femme, tout ça lui revenait à la figure et s'était horriblement douloureux. "T'avais pas le droit ! T'avais pas le droit de partir comme ça sans rien dire. T'es injuste et cruelle. Est-ce que tu sais à quel point je me suis inquiété ? Du jour au lendemain, tu as disparu sans laisser la moindre trace, le moindre mot rien. Je t'ai cru morte, j'ai pensé au pire, j'ai passé des journées entière à fouiller les journaux la peur au ventre de voir ton nom dans la rubrique nécrologique !" La colère le faisait parler vite et fort. Tout ça le dépassait clairement, il ne savait plus d'où donner de la tête. "Tu aurais pu envoyer un message, dire que ça allait, même sans dire la vérité. Je... Tu me fais donc si peu confiance ?" lui demande t-il avec une telle tristesse. Il se sentait si inutile. Elle avait fuis plutôt que de lui dire la vérité plus tôt. Ça lui faisait tellement mal de savoir ça. "Je pensais qu'on était ami ! Mais j'ai dû me tromper on dirait !" dit-il avec une certaine rage dans la voix. En ce moment, il avait envie de fuir, de s'arrêter à un bar et de boire de l'alcool jusqu'à tomber dans un profond coma.

L'incompréhension et la colère était au rendez-vous chez Dean. Tout ça était bouleversant, revoir son amie qu'il avait cru morte après tant d'année, ça fait un choc. Pour lui s'était tout simplement impassable de n'avoir rien dit, d'être resté caché en mode silence radio, sans jamais le prévenir qu'elle était toujours vivante. Elle expliquait pourquoi, qu'elle était devenue une skinwalker et qu'elle avait tout simplement eu peur de ce qu'elle était devenue. Sauf que ce n'était pas une raison suffisante d'après lui. Après tout, il n'était pas n'importe qui, alors le fait qu'elle disparaisse sans jamais rien lui dire, c'était un sévère manque de confiance. Pourtant, elle disait que c'était le contraire, désolé de lui apprendre, mais ça ressemble totalement au contraire. Elle aurait du croire qu'il pouvait l'aider, qu'il la soutiendrait plutôt que de fuir de la sorte pendant quatre longues années qui à présent ressemble à une éternité. Le jeune homme était triste, tellement triste.

Abigaëlle continua son histoire, comme quoi elle avait voulu venir le voir, mais n'en avait pas eu la force. Pfff... c'était tellement rageant à entendre. Mais d'après ce qu'elle dit, elle n'est surement pas passé lors des premières années de sa disparition. Car il n'était ni marié et encore moins père à l'époque. Et Delilah à vu le jour il y a un peu plus d'un an. Alors c'est sur que si elle a attendu plus de trois ans pour se bouger les fesses et revenir, il a eu le temps de refaire sa vie. Malgré tout l'amour qu'il avait pour elle, elle avait disparu sans laisser aucune trace, aucune information, rien du tout. Personne n'avait entendu parler de la chasseuse, s'était comme si elle n'avait jamais existé du jour au lendemain. Alors, il était censé faire quoi ? Attendre ? Avoir de l'espoir qu'un jour, même cinquante ans plus tard elle refasse surface subitement ? Personne ne fait pas. Ceci avait déjà été assez douloureux de ne plus avoir de nouvelles et de devoir surmonter son chagrin. Heureusement pour lui, Joanna avait été là, elle l'avait aidé, soutenu et redonné le sourire et l'espoir qu'il pouvait toujours aimer quelqu'un. Qu'est-ce qu'elle a fait Abi ? Elle a tout simplement laissé mourir cet amour. Si seulement elle aurait donné de nouvelles... Mais elle ne l'a pas fait et à présent elle ne peut que s'en prendre à elle même. C'est son erreur, pas celle du chasseur. Si les places auraient été inversées, les choses se seraient surement passé de la même manière. "Tu me parles de choses qui sont récentes dans ma vie Abi ! T'aurais pu revenir bien avant. Quatre ans ! Quatre ans se sont écoulés ! Tu crois pas que tu aurais pu donner signe de vie ? Tu t'attendais à quoi franchement ? Je te croyais morte. J'ai essayé un nombre incalculable de fois de te téléphoner sans jamais avoir de réponse. J'ai cherché partout et j'ai dû me résigner au fait que tu étais morte. tu t'attendais à quoi ? Que quatre ans après je sois toujours là à t'attendre ?" lui demande t-il comme si elle pouvait avoir une réponse savante à ça. "Bien sûr que j'ai refais ma vie. Je suis passé à autre chose parce que je ne pouvais pas me morfondre dans le passé. Tu devrais être capable de comprendre ça. Tu m'as laissé tombé... T'as juste laissé passé ta chance sur ce coup là." Dean n'était pas méchant dans ses paroles, mais si elles peuvent avoir un écho qui résonne de cette manière. Il était simplement réaliste et démontrait les faits. "Tu sais pertinemment que j'aurais tout fait pour t'aider si j'aurais su ce que tu étais. Je ne te cache pas que ça me déçois beaucoup que tu ne m'aies pas fait confiance."

Le Winchester fit quelques pas et alla vers la table de la kitchenette pour s'asseoir sur l'une des chaises. Se poser lui semblait important pour réfléchir et finir d'encaisser tout ça. Il resta silencieux un moment, cherchant peut être à ce que le silence lui donne des réponses ou lui dise simplement comment agir. Mais rien ne se passa. Aucune solution miracle ne tomba dans ses mains, aucune illumination pour régler le problème. Car il n'y a tout simplement rien à faire. Le passé est le passé. Même s'il ressent encore de l'affection et une certaine forme d'amour pour Abi, aujourd'hui celle qu'il aime de tout son cœur, c'est Joanna. Pour rien au monde, il ne changerait sa vie avec elle. C'est une femme merveilleuse et elle lui a donné le plus beau cadeau qu'il aurait pu espérer une magnifique petite fille qu'il aime de tout son cœur. Oui, peut-être qu'il aurait pu avoir tout ça avec Abigaëlle, mais ce n'est plus possible. Dans une autre vie, peut être qu'elle et lui finiront ensemble et heureux. Mais le destin ne les a pas réuni en ce sens là. Il leva son regard sur elle, pour l'observer, elle avait toujours sa serviette autour d'elle. C'est vrai qu'elle ne doit pas avoir de vêtement pour s'habiller vu qu'elle était en animal quand il l'a percuté. Alors, il se leva pour ouvrir son sac qui fait office de valise. Il en sortit un T-shirt et un jean surement bien trop grand, mais c'est le mieux qu'il pouvait proposer pour le moment. "Tu vas pas rester en serviette, va mettre ça. Demain matin, on ira t'acheter des vêtements." Ne disant rien de plus, il posa les vêtements sur le lit et retourna s’asseoir.

Le chasseur était horriblement dure avec elle. Mais tout ceci était en parti à cause du choc de la revoir. Depuis les années qui étaient passées, il avait pensé qu'elle était morte. Sincèrement, il n'y avait aucune raison pour qu'elle ne donne pas la moindre nouvelle. Les journaux, il les avait scruté pendant des semaines, des mois même, sans voir le nom de son ex-petite amie écrit sur la page nécrologie. Rien... le néant, le silence radio, un véritable fantôme. Alors, la voir devant lui, vivante et n'avoir eut aucune nouvelle d'elle ça à un coté blessant. Dean était son ami et il aurait espéré avoir des nouvelles, un coup de fil ou même une lettre, un simple petit mot pour lui dire de ne pas s'inquiéter. Mais elle ne l'a jamais fait. Alors certes, elle a son excuse d'avoir été transformé en Skinwalker, mais ça ne justifie rien. Abi a gardé sa mémoire, elle ne l'a pas perdu, ça ne lui coutait rien d'envoyer une lettre ou quelque chose dans ce genre là. Bien sûr, il y avait le risque qu'il la cherche, mais elle est maligne et il sait qu'elle aurait posté ça d'une manière à ce qu'il ne puisse pas la retrouver si jamais c'était son souhait.

L'éviter, ne pas prendre contact, c'était d'après elle un moyen de le protéger. Il sait que la transformation en skinwalker n'est pas forcément facile et que se contrôler prend du temps. Elle avait donc peur de lui faire du mal, mais il reste un chasseur. Ils auraient trouvé ensemble des solutions, plutôt qu'elle reste seule. S'il fallait l'enfermer, l'enchaine pour qu'elle se contrôle au début, même si ça ne lui aurait pas fait plaisir, il l'aurait fais. "Merde, tu comprends pas que j'aurais pu t'aider ? On aurait trouvé des solutions, plutôt que tu vives ça seule. Je comprends pas Abi. Tu me connais, tu sais que je ne t'aurais pas laissé tomber. C'est toi qui a pris cette décision !" Que peut-il dire de plus ? Lui n'était que la victime dans tous ça. Elle était partie sans rien dire, lui ignorant tout de sa vie actuelle.

Histoire d'avoir un temps mort, car s'énerver se servait à rien, il lui donna des vêtements, ça sera toujours mieux que de la voir entouré d'une simple serviette. C'était des vêtements du chasseur, mais il n'avait vraiment rien d'autre à lui proposer. En général, quand il part seul, il ne prend pas les habits de Joanna avec lui, ça serait louche. Le temps qu'elle se change, lui laissa le temps de réfléchir. Le jeune homme laissait la colère retomber. De toute manière, il était obligé d'accepter tout ça. Rien ne pourra changer le passé et ce qu'elle a fait. Alors, il doit se contenter d'être heureux de voir qu'elle est vivante et de retour.

Abigaëlle sortit de la salle de bain avec les vêtements de Dean, ils étaient clairement trop grand pour elle, mais malgré tout une femme dans des vêtements trop grand d'homme, ça à toujours un petit côté sexy. Souvent, Joanna lui pique ses t-shirt pour se trimbaler en culotte en dessous le soir, c'est toujours mignon à voir. La jeune femme proposa de partir, de quitter la ville voir même le pays s'il préférait. A quoi bon faire ça ? Elle compte le fuir toute sa vie ? "Et pourquoi tu ferais une chose pareille ? Tu comptes me fuir encore ? A peine retrouvé, tu veux partir loin ?" Dean ne lui demandera jamais de partir. Abi reste son amie et si elle se sent bien à Huntfield et dans ce pays, elle n'a aucune raison de fuir, ça serait stupide. Ça fait déjà quatre ans qu'elle le fait, il serait peut-être temps qu'elle arrête, non ? "Je te demanderais jamais de partir. Pas maintenant que je sais que tu es vivante !" Hésitant un instant, il s'approche d'elle, se stoppa juste devant la demoiselle. "Tu m'as manqué !" murmure t-il avant de la prendre dans ses bras. Finalement, elle était vivante et c'est bien tout ce qui compte.

La colère, il ne pouvait pas la nier. Elle devait sortir, sinon ça restera coincé en lui et un jour ça pourrait exploser plus violemment qu'un volcan et faire bien plus de mal que maintenant. Au moins, il s'exprimait et même si ce n'était pas sympa à entendre, si c'était "horrible", il y avait une part de vérité, c'est ce qu'il ressentait. Et au fur et à mesure qu'il avait tout dis et qu'il prenait le temps d'accepter la situation et surtout la vérité, le chasseur se calmait. C'était long, mais vous imaginez la situation retrouver quelqu'un que vous croyez mort, quelqu'un à qui vous teniez de plus... Ça fait un choc. Ce n'est pas comme si elle était amnésique et qu'elle n'avait plus aucun souvenir. Elle était pleinement consciente de son passé, de toute sa vie mais était partie sans donner de nouvelle. Il n'était donc pas très content, mais rien ne pourra changer le passé. Tout ce qu'il peut faire, c'est ce calmer et être heureux de la revoir, en vie. D'ailleurs, elle aurait pu mourir dans cet accident.

Dean indiqua qu'elle lui avait manqué et la pris dans ses bras, ça faisait une éternité. L'avoir ici, c'était rassurant et il n'ose pas imaginer ce que ça a dû être de vivre seule durant toutes ses années, surtout en étant devenu ce qu'elle est à présent. Cela n'a pas dû être facile. Quoi que la vie de chasseur ne l'est pas plus pour Dean et que les démons et compagnies sont toujours aussi dangereux. D'ailleurs, la dernière attaque n'a pas aidé. Quand il la relâcha, elle montra ses côtes, là ou elle allait avoir un sacré hématome, il était vraiment désolé. "Je suis désolé, tu es sortie de nulle part tellement rapidement que je n'ai pas pu réagir." Personne n'aurait pu réagir mieux, entre la vitesse et le moment et l'endroit ou elle est apparu, c'était un accident inévitable. Et encore, il avait sauté sur le freins pour l'écraser, la vitesse était amoindri mais pas assez pour éviter l'accident. "Je peux t'emmener à l’hôpital si tu veux. Tu as peut être plus de mal qu'on le pense... ?" propose t-il. Sous forme humaine, ça sera plus facile de trouver quelqu'un pour la soigner. Mais c'est a elle de voir, quoi qu'il en soit, ça rassurerait Dean qu'elle voit un médecin.

Sans perdre le Nord, elle demanda à Dean ce qu'il faisait dans le coin, si c'était une chasse ou autre. Cela ne pouvait être que pour une chasse. "Tu l'as deviné, pour une chasse. Un esprit frappeur qui sème la terreur dans la ville voisine. Je viens pour m'en occuper, enfin je verrais ça demain." Ce soir, il était tard et il n'avait pas trop l'esprit à aller chasser quoi que ce soit, alors ça attendra. "Tu vas me raconter ce qui t'es arrivée ?" demande t-il à la jeune femme, car il avait besoin de savoir.

Visiblement, la blessure de la jeune femme n'était pas si grave et vu ce qu'elle est aujourd'hui, elle devrait guérir assez vite. Quelque part sa nouvelle condition lui donne quelques avantages, même si dans le fond, elle aurait peut être préféré rester une simple humaine. Abi assure à Dean que l’hôpital n'est vraiment pas nécessaire. Peut-être, mais lui ça l'aurait vraiment rassuré qu'elle voit un docteur, dommage qu'ils soient loin d'Huntfield, sinon, il aurait demandé à Soran de venir pour qu'il puisse l'examiner. Tien... peut-être qu'il peut téléphoner de nouveau au docteur pour qu'il puisse parler directement à la demoiselle et s'assurer qu'elle n'a pas de dommage plus grave, le genre de chose qu'elle ne pourrait pas voir par exemple. "Okay, pas d’hôpital. Mais tu veux bien parler à mon ami Soran ? Il est docteur et il a l'habitude des chasseurs. Je veux juste que tu lui parles, si jamais un truc va pas, je suis certain qu'il pourra la déceler." C'était juste histoire d'être tranquillisé et rassuré. Car il n'a pas envie qu'au milieu de la nuit la jeune femme se sente mal car elle a une hémorragie interne ou pire encore.

Concernant la chasse, elle voulait l'accompagner, il ne voyait aucun inconvénient à ça. Au moins, il pourra l'avoir sur les yeux et être sûr qu'elle va bien. De plus, ça fera penser au bon vieux temps quand ils chassaient ensemble. "D'accord, mais je te demanderais de ne pas prendre de risque. Tu es blessée, alors pas la peine d'en faire trop." C'était une sorte d'ordre, il faudra qu'elle se ménage et si elle refuse et bien il la renverra tout simplement et il finira sa chasse seul, comme c'était prévu de manière initiale.

Ce point étant éclaircie, il demanda à la demoiselle de lui raconter ce qu'il s'était passé par rapport à sa transformation. C'est un chien qu'elle avait renversé, comme il l'avait fais avec elle, qui l'avait mordu. Hélas, la morsure l'avait donc fait devenir une skin également. Bien qu'elle n'entra pas dans les détails, elle indiqua que tout ne s'était pas super bien passé au début. Il sait que les skinwalker doivent manger des cœurs humains, il imagine donc qu'elle a dû s'en prendre à des innocents et si c'est arrivé, elle doit toujours s'en vouloir, chose qu'il peut comprendre. Elle n'était pas venue le voir car elle avait peur de l'attaquer, sincèrement, elle aurait dû venir, il aurait pu l'aider, il en est sûr. De ce qu'elle racontait, une fille skin l'avait aidé. Il se demande qui ça peut bien être. A présent, elle survit en éliminant des criminels. Il voit le genre, il espère juste qu'elle est bien renseigné sur qui elle chasse. "Qui est cette fille qui t'a aidé ? Tu as eu de la chance qu'elle te trouve." Si personne ne l'avait aidé, que se serait-il passé ? Aurait-il dû un jour chasser son vieil amour ? Ceci aurait surement été terrible. "Comment tu procèdes pour les types que tu chasses ?" Cette question était pour la rassurer, mais aussi pour s'intéresser. C'était peut être des gars sortie de taule, des connards qui battent leur femme, des violeurs... Il y a tellement de possibilité, dehors il y a des tas de criminelles en liberté. "Je suis désolé, vraiment de tout ce qu'il t'es arrivée. Mais je veux que tu saches, que je serais toujours là pour toi, quoi qu'il arrive !" Le Winchester tient beaucoup à la demoiselle, elle a été importante dans sa vie et l'a beaucoup aidé à un moment ou il n'était plus vraiment libre d'être lui même. S'il a réussi à survivre à sa possession, c'est bien en partie grâce à elle. Jamais il ne pourra l'oublier et elle a toujours une place importante dans son cœur.

Après leur discussion, il donnera un coup de téléphone à Soran pour qu'il puisse discuter avec la demoiselle voir si elle n'avait rien de plus grave. C'est moins bien qu'une vraie consultation en face à face, mais c'est mieux que rien, quoi qu'il arrive. Et puis ça le rassurerait surtout qu'il connait le Docteur et qu'il fait qu'on peut lui faire confiance sans problème.

La personne ayant aidé Abi n'était autre que Emmy, il ne la connait pas super bien, mais il sait que c'est l'amie de Soran, que le monde est petit. Ceci le fit donc sourire, c'est une fille bien et il ne doute pas qu'elle a été d'une aide précieuse. "Emmy... Emmy Stinger ? C'est justement une de Soran, le docteur que je veux que tu appelles. Il habite chez elle depuis qu'il n'est plus possédé par Astaroth. Parce que oui, après moi, le démon a prit possession de lui pendant un temps. A cause de ça, il a tout perdu et Emmy était une de ses amis d'enfance je crois. Du coup, elle l'a accueillit." Le Winchester n'avait pas la moindre idée que les deux jeunes gens étaient en couple. Il faut dire qu'ils sont plutôt discret et qu'il ne voit pas Soran tout le temps. C'est un homme très occupé, entre la chasse et les personnes qu'il doit soigner, il ne doit pas avoir beaucoup de temps pour lui.

En tant que Skin, Abi doit se nourrir de cœur humain. Ainsi, elle chasse des criminel pour se faire, le genre ultra méchant qui mérite de mourir. Franchement, il ne portera aucun jugement négatif sur ça. S'il y a bien une chose horrible en ce monde, ce sont les humains qui s'attaquent aux autres. Il est presque certain qu'elle ne choisit que les pires, comment les tueurs en série ou les psychopathe. Tout le monde peut faire des erreurs, donc elle ne peut pas aller tuer le premier venu parce que dans un coup de folie à cause d'une dépression il a tué son patron. Ça reste condamnable, mais c'est à la justice de s'en occuper. "Je vois... Tu es une sorte de "Dexter" mais version fille, créature et sans le coté tueur en série." Ce genre de chasse revient un peu au même que chasser des esprits et compagnie. Elle doit s'informer, chercher dans les journaux, parler à des témoins ou des victimes pour obtenir le plus d'indice possible et trouver le coupable. Il ne sait pas trop encore si elle déteste ce qu'elle est devenue et si elle a honte de tuer. Ce ne doit pas être facile à accepter, mais elle n'a pas le choix et si elle arrive à ne tuer que des gens coupables, alors elle ne mérite pas de mourir.

Dean indiqua à la jeune femme qu'elle n'avait pas à le fuir. Si elle voulait rester dans le coin, elle le pouvait, ils sont amis après tout ! Même si ce ne doit pas être facile de voir la personne qu'on aime avec une autre, il le sait. Mais c'est ce qu'il a de mieux à lui offrir. Même si quelque part, il a toujours des sentiments pour elle, des sentiments qui ne le quitteront jamais. Son cœur appartient aujourd'hui à Joanna et il lui restera fidèle, même si ça peut sembler impensable pour cet ancien coureur de jupon. Abi proposa qu'il "fête" leur retrouvailles. Il veut bien, mais elle n'avait pas la tenue complète pour sortir et niveau chaussure, il n'aura hélas rien à lui prêter. "Je peux toujours commander à manger et aller acheter des bières au drugs store de la rue d'à coté et on peut fêter ça ici. Sinon, tu vas devoir marcher pieds nues, car je n'ai pas de chaussure pour toi et même si j'en avais... elle ne serait pas à ta taille." Ceci ne le dérange pas de rester ici. Il suffit de mettre un peu de musique et de la bière à volonté avec un bon pack, ça devrait le faire, mieux encore s'il commande des pizzas et qu'il prend des chips là ou il ira acheter les bières. Ça peut-être une soirée sympa, mais il peut également comprendre qu'elle n'ait pas envie de rester là et qu'elle préfère une ambiance extérieur pour se vider la tête. C'est à elle de choisir. Mais avant, il composa le numéro de Soran, le temps qu'elle prenne une décision. "C'est une longue histoire, mais je te passe la blessée histoire que tu lui parles pour voir si c'est ok. Je te remercie Soran." Puis il donna son téléphone à la demoiselle, s'était ça ou pas de soirée bière !