VIII.04 - Promenons nous dans les bois (feat. Charlie & Alexis)

10 Février 2018

La clinique était enfin ouverte depuis à peu près mi-décembre. La vie de Soran avait donc changé, il passait plus de temps là bas, que sur les routes à chasser. Malgré tout, en dehors de ses heures de travail, il pouvait encore trouver le temps d'attaquer les monstres les plus dangereux, mais ça restait moins fréquent qu'avant. A la clinique, il voyait plus d'humain que de créatures, disons qu'il faut toujours le temps que les créatures qui n'ont rien à se reprocher puissent croire que la clinique ne leur fera pas de mal.

Dans tout ce tas de patients, il avait reçu le jour même un homme dans un état grave. Multiples blessures sur le corps, des sortes de griffures, très profondes, dont une ayant grandement ouvert son ventre. Une partie de ses entrailles avaient failli se faire la mal façon "Dog Soldier". Son état été critique, beaucoup de sang de perdu et un organe vital touchée. Les prochaines heures seront décisives. C'était un automobiliste qui l'avait trouvé sur le bord de la route inconscient, un peu plus loin en dehors de Huntfield. Dans le coma, il n'avait aucun moyen de savoir ce qui était à l'origine de son état. Quoi qu'il en soit, il ne s'était pas fait ça tout seul. D'ailleurs, ça pouvait être un animal voir une créature. Les animaux, ça pourrait être un ours, mais il doutait qu'il aurait pu fuir si facilement, ça pourrait être un loup, mais ils attaquent rarement l'homme, un puma peut-être... Pour avoir été lui même victime de l'attaque d'un puma quand il était enfant, il savait pouvait être grave. Au chevet du patient pour prendre les constantes de ce dernier et voir son état, l'homme ouvrit les yeux, sortant du coma. Dans un premier temps surprit, Soran ne tarda pas à appeler de l'aide et parler à l'homme pour essayer de savoir s'il l'entendait. Malgré son réveil, il semblait dans un état de choc, le regard paniqué, légèrement dans le vide, tremblant et bégayant. On dirait qu'il avait peur, affreusement peur. Ce fut difficile à comprendre, mais il crut comprendre un truc du genre "monstre" plusieurs fois dans les paroles évasives de la victime avant qu'un arrêt cardiaque lui fasse retrouver le silence. L'équipe s'attela à tout faire pour le sauver, mais ce fut vain, les blessures étaient hélas trop sévères.

Cette histoire avait un lien avec le surnaturel, c'était sûr et ceci ne pouvait pas rester impuni. Reprenant le dossier et les infos de la personne l'ayant trouvé, il savait dans quel coin c'était. Mais y aller seul serait dangereux. Qui pourrait-il appeler ? Dean ? Non, il lui semblait qu'il avait sa petite en ce moment. Il pensa à une ou deux personnes avant de repenser à Charlie. Pourquoi pas, elle avait été d'une grande aide contre les vampires. Ainsi, il prit son portable pour lui téléphoner, hélas il tomba sur le répondeur. Il laissa donc un message. "Bonjour Charlie, c'est Soran. Je vais partir à la chasse à... à vrai dire je ne sais pas quoi. La clinique à reçu un patient blessé, coups et griffures profonde. Hélas, il n'a pas survécu mais d'après les dernières paroles de ce dernier, ça serait une monstre. Je pense qu'on a une créature dangereuse, un peu en dehors de la ville. Si ça te tentes de te joindre à moi ? Je partirais que dans quelques heures, je n'ai pas fini mon service encore. Tu me tiens au courant !" Il raccrocha, il doit finir sa journée, de toute manière, il a ses affaires dans sa voiture, il est donc déjà prêt !

@Charlie Braun

Lexi, ma besta pour meilleure amie, on a enchaîné trois chasses toutes les deux depuis la course poursuite au crâne enflammé le jour du rassemblement des Harley à Huntfield et on forme un bon duo de chasseuses. C’est avec une joie modérée que je vois la ville se recouvrir de neige parce que si c’est très joli à la campagne, ça l’est moins dans un environnement urbain mais à ma grande surprise, tout demeure d’un beau blanc immaculé qui confirme quelque part le coté surnaturel de cette région. Je songe alors à ce qu’on aille voir Mary, ce qui me donnerait l’occasion de présenter ma besta à ma maman de cœur et à Mimi, sa fille et ma petite sœur de cœur, puis on pourrait faire un beau bonhomme de neige et une bataille de boules de neige mais je le proposerai à Lexi et Mary plus tard vu que Soran m’envoie alors un message.

"Le devoir nous appelle !"

Je dis ça à la chasseuse qui a visiblement besoin de boire du café pour repartir combattre le Mal.

"Un ami chasseur a besoin d’aide, je vais te le présenter comme ça. On va le rejoindre à … Sa clinique."

Je termine évidemment ma phrase en mode pas contente mais je vais prendre sur moi, l’enfer du devoir tout ça. On monte donc dans mon beau camion et j’envoie un message à Soran lui disant que j’arrive avec une amie chasseuse et s’il est partant pour qu’on chasse à trois et il répond ok aussi apr écrit, alors direction la clinique de Soran après avoir affronté les aléas de la circulation. Halala, un demi mètre de neige et c’est la panique ! Le coté pratique, c’est que Lexi a pu aller acheter trois litres de café bien chaud pendant que j’étais bloqué dans une rue. Une rue en vingt minutes !

"Toi, tu as besoin d'un max de café."

Allez ? Bah oui, trois litres ! Même s’il y en a sûrement une part pour Soran, ça fait toujours un litre par chasseur. Etant donné que le reste du trajet est tout aussi embouteillé, on arrive à la clinique alors que Soran vérifie visiblement son matos dans la malle de sa caisse garée sur le parking de l’établissement médical. Du coup on n’a pas besoin d’y entrer, comment que c’est vraiment pas dommage !

"Salut ! Quoi de neuf, docteur ?"

Il ne me manque que la carotte à grignoter. Puis je lui fais un câlin des familles qu'on appelle aussi une accolade.

"Lexi, je te présente Soran, chasseur et toubib. Soran, je te présente Lexi, la plus badass des chasseuses, mon modèle depuis mes quatorze ans."

Les présentations faites, je lui montre mon camion, un modèle Ford F-350 retapé par Bobby et aussi mon cadeau pour la noel et tellement beau le cadeau que j’ai aussi dit à mon papa de cœur qu’il englobe aussi le prochain noel et mes deux anniversaires à venir.

Spoiler:

"Tu embarques avec nous ? Il y a trois places assises devant, on a toute la place pour embarquer ton matos et Lexi a pris assez de café pour tenir un siège, puis tu pourrais nous détailler cette chasse. Tu as vu les griffures ? Ca pourrait être un loup-garou, un wendigo, le Yéti ?"

Ben quoi ?

Je regarde Charlie qui admire la neige, j'aime bien la neige sauf quand ça se transforme en tas de bouillasse hyper glissante ou tellement aplatie par les passages qu'elle devient ni plus ni moins qu'une épaisse couche de verglas, dans ces cas là, j'emmène toujours des crampons au cas où. Donc oui j'aime la neige, quand elle vient de tomber et qu'on peut encore marcher dedans en s'enfonçant sans forcément se casser la gueule. La jeune chasseuse avait l'air un peu songeuse, je me demande ce qu'elle a en tête, pour ma part j'avais une folle envie de m'étaler dans la poudreuse et … faire un ange dans la neige.

Par contre je me sens pas en forme olympique, Charlie doit carburer à la boisson énergétique ou elle bouffe des Duracell je sais pas, mais après le dieu païen puis trois autres chasses d'affilé en à peine quatre jours, disons que si on avait une barre d'énergie au dessus de la tête comme dans un jeu vidéo, la sienne serait environ encore à plus des trois-quart pleine, moi un peu sous la moitié. Ceci dit, je n'ai pas parlé à Charlie de la destruction de la boîte à laquelle j'ai participé trois jours avant le rassemblement Harley. C'était loin d'être reposant aussi.

Au moment où je pense ça la jeune chasseuse reçois un message et m'annonce que le devoir nous appelle. Je devais avoir un air un peu affaissée alors je me redresse.

"Alors c'est reparti mon kiki !"

Dis-je sans autre commentaire avant de grimper dans le camion de Charlie qu'elle m'a dit avoir eu à Noël, il s'était pas foutu d'elle ce Bobby, elle est classe sa caisse. Nous nous dirigeons donc vers la clinique en question en avançant encore moins vite qu'une limace asthmatique.

"Bordel mais bougez ! Vous savez c'est quoi des pneus neige ?"

Je crie pas mais pas loin, ceci dit coincées dans les embouteillages, j'avais le temps de regarder le décor défiler … pas vite. Oh mais que vois-je !

"Ca-fé. Avance pas trop vite je reviens."

Je rigole parce que ça risque pas, qu'elle avance trop vite et je quitte le véhicule en courant, je glisse mais me rattrape par une grande maîtrise du moulinage de bras pour me maintenir debout. Ok, pas courir. J'entre dans la boutique de café et ressors quelques minutes plus tard avec trois thermos remplis a ras bord du liquide noir et chaud. Charlie avait avancé de quelques mètres, je rejoins le camion et remonte dedans posant deux des récipients pleins à coté sur le siège, j'en garde un pour remplir le gobelet qui va avec en faisant attention de pas renverser, pas envie de saloper la bagnole toute neuve de Charlie, je souffle un peu en prend une grande gorgée.

"Ouais un max et ça fait du bien."

Nous finissons tout de même par arriver à destination. Charlie me présente son ami Soran et me présente également à lui. C'est flatteur qu'elle dise que je suis son modèle.

"Salut, enchantée, toubib hein ? Ça doit être utile sur le terrain. Moi je suis mécano, ça l'est un peu moins."

Je souriais en disant ça, il a l'air sympa ce Soran. Pour le moment je n'avance rien quant à la bestiole qu'on allait chercher, j'attends un peu plus de détails. Par contre s'il monte avec nous …

"Si on monte les trois devant et si ça dérange pas, je préfère la place côté fenêtre."

C'est pas pour être chiante, c'est que j'aime pas être au milieu. Je me sens coincée et ça me stress.

Sa journée se finit un peu plus tard, il était dans l'obligation de la finir, surtout qu'il avait des patients à voir avant. Même si chasser était important, la vie des personnes présentes dans la clinique l'était plus. Et puis, pour le moment, personne ne pouvait savoir si d'autres blessés se trouvaient à l'endroit ou la victime avait été trouvé. Et si jamais il y en avait... si leurs états étaient similaire à celui du presque rescapé, Soran était presque certain qu'ils devaient tous avoir rendu l'âme. Les blessures de la personne décédée étaient très grave, vu la quantité de sang perdue et un organe vitale touchée, c'était quasi la mort assurée. Donc ce n'était pas un sauvetage, mais une chasse qu'il prévoyait. Si survivant il y a, tant mieux !

Histoire de ne pas y aller, il avait prévenu Charlie qui pourrait être de taille, qu'importe la chose qu'ils affronteront. Il aurait pu se dire, non, elle est jeune, elle va risquer sa vie. Sauf qu'il ne la considère pas comme une gamine, elle avait fait ses preuves durant la chasse aux vampires. Et puis, qu'on le veuille où non, c'est un ex militaire et il ne faut pas oublier qu'on peut s'engager très jeune. Assez rapidement, elle lui avait répondu qu'elle était ok et qu'elle venait même avec une amie à elle. Plus on est de fou, plus on rit ! En vrai, être trois ce n'était pas déconnant, surtout qu'il ignorait ce qui se cachait dans la forêt.

Sa journée terminée, il se changea puis alla checker son matériel dans le coffre de son véhicule. Tout était dans un sac de sport bien costaud, armes diverses aussi bien à feu que blanche, même un pieu en bois, de l'eau bénite... bref le festival du parfait chasseur. Voilà qu'un énorme Pick-up bien imposant fit son arrivée sur le parking, au volant, son amie chasseuse. Une fois qu'elle prit place, elle sortit pour le saluer et ne tarda pas à le présenter à la nouvelle chasseuse, Alexis. "Salut Lexi, heureux de faire ta rencontre. C'est toi qui a initié Charlie à la chasse ?" demande t'il. C'est vrai qu'il ne savait pas comment la plus jeune en était venue à risquer sa vie pour chasser des créatures dangereuse. "Un mécano c'est toujours utile, tu peux en croire mon expérience !" Médecin, mécano ou autre, chaque métier avait son utilité, il ne fallait pas se sentir moins important face à un métier comme médecin. Disons que leurs boulots sont situationnels. Si quelqu'un est blessé, Soran pourra agir, si le véhicule tombe en panne, ça sera à Lexi de montrer ses talents.

Assez bavardé, il était temps d'y aller. Pour ça, inutile d'y aller à trente six voitures. C'est donc à bord du pick-up de la demoiselle que le trio ira sur les lieux de la chasse. Sans problème, Soran se mit au milieu pour laisser la placer côté fenêtre à Lexi. Ça lui importait peu le choix de la place. Bref, en avant Guingamp ! Une fois sur la route, il commença à expliquer ce qu'il savait, soit pas grand chose hélas. "J'ai très peu d'informations. En début de journée, un automobiliste à trouvé un homme blessé sur le bord de la route. Multiple blessures, type griffure, profonde entaille. Niveau abdomen, c'était si profond que les organes internes étaient à la limite de s'étaler sur le sol. État de choc, hélas, il n'a pas été bavard. Tout ce que j'ai obtenu de lui avant qu'il ne meurt, c'est le mot "monstre". Vu son état, c'était pas une attaque humaine. Les armes blanches peuvent faire de lourd dégâts, mais je sais reconnaitre ce genre de blessure. Là, on est soit sur l'attaque d'un animal plutôt imposant, cougar voir ours, mais c'est pas la saison pour les ours, ils hibernent. Du coup, autre supposition, une créature. Je ne peux pas affirmer ce que c'est, loup garou, wendigo, autre chose... On part clairement à l'aveugle. Ce qui est sûr, c'est qu'un truc traine dans ces bois. On peut essayer de chercher le temps qu'on arrive sur les lieux s'il n'y a pas eu des disparitions dans le coin." Il avait fait une synthèse assez précise, pour que les filles puissent se faire une idée de la situation. Au cas où, dans son téléphone, il avait même des photos des blessures. Certes, ce n'était pas joli à voir, plutôt du type "vomitif", mais un chasseur ne peut pas être malade pour si peu. A force, ils peuvent aussi avoir une idée de quel genre de créature à pu faire quoi en voyant les blessures. Pour la suite, internet pouvait les aider à trouver des cas de disparitions où pourquoi pas la découverte récente ou ancienne de cadavre dans les parages.

@Charlie Braun & @Alexis Richter

Ainsi, je présente Lexi à Soran qui lui demande si c’est elle qui m’a initiée à la chasse, ce qui me fait sourire mais mon amie ayant dix ans de plus que moi, c’est une question somme toute assez légitime. Comme la question est adressée à Lexi, je la laisse y répondre soit au premier degré, soit avec une touche d’humour propre à la chasseuse. A mon regard alors malicieux, ça se voit que ça ne me dérangerait pas ! Je demanderais à Soran quelle raison l’a amenée à chasser mais je redoute "de remuer le couteau dans la plaie" genre si c’est après la mort d’un ou d’une proche. Cette pensée me fait sûrement moins "pétiller le regard" pendant quelques instants mais comme on dit, chasser le naturel pétillant et il revient au galop mais pas façon "galop de licorne" parce que je suis pétillante, pas loufdingue, fusion de loufoque et dingue, ouais !

"On pourrait avoir besoin de vos compétences en mécanique et de toubib et je pourrais pirater une caméra de surveillance, s’il y en avait où on va, comment que ce serait aussi utile. En route, mauvaise troupe !"

Le matos de Soran installé dans la malle et le chasseur assis entre nous deux, et pas l’inverse, nous sortons de Huntfield après avoir encore un peu souffert du trafic encombré pendant que Sora nous fait un petit topo et je hausse les épaules quand il a fini.

"Bah, on débute souvent une chasse avec très peu d’infos comme dans celle-ci. Bonne idée, vérifions."

Ce disant, j’actionne un bouton et le panneau de bord devant Soran dévoile un scanner de la police, le genre pas légal mais avec l’armement qu’on se trimballe, on aurait du mal à expliquer une chasse au daim. Chemin faisant, on apprend la disparition très récente d’un couple de campeurs dans les bois. La police privilégie une dispute entre les amoureux et qu’ils seraient partis en laissant tout leur matos en plan. Une grosse dispute … A priori la police préfère rester au chaud au poste.

"En intervenant maintenant, on a une chance de les sauver. Je vais me boire une tasse de café, tiens. Vous avez vu, il y a même de quoi ranger les mugs."

Dis-je en buvant une gorgée de café avec ma tasse "ratelrock" des vidéo youtube qu'elles sont trop bien ces vidéos sur les films "Hellraiser", "massacre à la tronçonneuse" et la license "Silent hill".

Spoiler:

Le paysage enneigé défile devant nous et on roule sans surprise largement mieux après avoir quitté Huntfield. Alors je proposerais bien d’écouter quelque chose à la radio et par "quelque chose" j’entends davantage une chanson qu’une polémique sur le sexe des anges, encore que ce serait marrant pour des chasseurs s’entendre ça mais si personnellement j’aime bien écouter "la symphonie" du moteur, je laisse le choix à mes coéquipiers de mettre ou pas de la musique.

Soran m'a immédiatement tutoyée, ça m'arrange. Il me demande si c'est moi qui ai appris la chasse à Charlie, franchement j'aurais bien voulu, mais c'est pas moi non. Pour ça, il aurait fallu que je passe sur le corps de ses parents et j'ai pas encore de rouleau compresseur.

"Je lui ai peut-être appris quelques trucs, mais non, je lui ai juste fait confiance quand d'autres la sous estimaient."

Les autres étant ses parents oui. J'aurais pu répondre que si c'était le cas, elle serait bien plus douée, mais la vantardise c'est pas mon truc, de plus manquerait plus que le chasseur me prenne au sérieux et se dise que je suis sacrément prétentieuse. Je réserve mon côté blagueuse à ceux qui me connaissent un minimum pour savoir quand je rigole ou pas, depuis peu.

"En fait, espérons qu'on en ai pas trop besoin, de nos différents talents."

Je souris en disant ça. Une chasse sans blessé, sans truc qui tombe en rade et sans technologie à pirater pour avancer. Ouais, je rêve un peu éveillée, au moins une chose des trois va sûrement arriver, faut pas se leurrer. Puis Soran décide de monter dans le pick-up de Charlie en acceptant la place du milieu, je le remercie d'un signe de tête et grimpe à mon tour quand l'homme est bien installé.

En route le chasseur nous explique plus en détail ce qu'il a vu sur la victime. Il a raison, ça pue la bestiole à plein nez. Laquelle, on ne pourra commencer à le savoir que sur place en trouvant d'autres indices. Pour le moment ça peut être n'importe quoi de griffu.

Charlie nous montre un scanner planqué derrière le tableau de bord. Pratique. J'en ai un aussi dans la caravane, vu que sur une moto c'est compliqué et que mon pick-up je ne l'utilise que rarement pour les long trajets. Ce qu'on peut entendre en écoutant les flics m'afflige mais passons.

"Ce serait bien oui, qu'on arrive à temps. Charlie ? Ta tasse a des fesses."

Je me doute qu'elle est au courant, mais … une tasse à fesses. J'en veux une.

Le reste du trajet est assez silencieux, je me demande si on était encore loin en observant le décor défiler.

"De la musique ?"

C'est pas que j'aime pas le silence, mais en voiture j'aime écouter de la musique. J'allume la radio en faisant attention de ne pas coller un coup de coude à Soran, l'appareil diffuse alors une chanson que j'adore en plus c'est le début, un petit classique des années quatre-vingts.

Chanson:

Me voilà en train de chantonner du Bon Jovi avant de me souvenir que je n'étais pas toute seule dans la voiture. Je me racle la gorge.

"Désolée, c'est juste que cette chanson me file la patate …"

OOOOOH, OH, livin on a prayer ! Allez avec moi !

Lexi n'était donc pas celle qui avait tout apprit à Charlie. Bon, au moins, à présent il le sait. Un jour, peut-être qu'il lui demandera comment elle en est venue à chasser. C'est qu'elle encore jeune, donc il se demande si ça vient de sa famille, un peu comme pour les Winchester, ou si pour X ou Y raison, elle avait découvert le surnaturel et c'était donc lancée corps et âme la dedans. Lui, c'était le coup du hasard, sans Astaroth, il n'aurait surement pas débuté la chasse, bien qu'avant de connaitre le démon, il avait connu Ariel, un ange. A l'époque, il ignorait qu'en plus des anges, il y avait un tas de créatures obscures qui peuplaient ce monde. Mais ça c'est une autre histoire. "Il y aura toujours des gens pour nous sous-estimer. Ceux qui font ça, ont souvent tort !" C'était encore plus vrai avec Charlie, pour l'avoir vu à l’œuvre, il sait qu'elle est loin d'être une débutante comme on pourrait le croire. Elle a la niaque comme on dit.

Ici tout le monde avait des compétences différentes, la médecine pour le vétéran de l'armée (en plus de son expérience du combat), la mécanique pour Lexi et visiblement l'informatique pour Charlie. Hélas, il doutait qu'un ordinateur ou une alarme soit à pirater lors de cette chasse en pleine forêt. Mais comme dit par l'amie de Charlie, ça serait bien qu'ils n'aient pas à utiliser leurs compétences, comme ça, cela voudra dire que tout ce passe bien et surement plus facilement que prévu. Soran acquiesce, une chose est sur, lui n'a pas envie de mettre ses talents en œuvre, sinon ça voudrait dire que l'un d'eux ou un possible survivant serait blessé.

Durant le début du trajet, il fait un résumé sur la situation, du moins le peu qu'il sait. Pas de cible précise, juste la possible présence d'un monstre plutôt féroce et ayant des griffes. Ce qui laisse du choix. La conductrice montre son tableau de bord pour essayer de trouver des informations. Ça ne parle que d'un couple disparu après soit disant une grosse dispute. Plutôt léger comme conclusion, la police n'avait vraiment pas creusé plus loin et ne pas avoir retrouvé ce couple n'avait pas l'air de les déranger. "S'ils ont été blessé comme mon patient, aucune chance qu'ils soient encore vivants. Croisons les doigts pour qu'ils aient une bonne étoile !" Ce n'était pas du pessimisme mais du réalisme. Son patient était mort en quelques heures, si le couple est dans la forêt et blessé depuis plusieurs jours, ils sont déjà à l'état de cadavre et n'oublions pas le froid et la neige. La nuit les températures sont négatives dans le coin, l’hypothermie, ça ne pardonne pas. Du coup, il s'inquiète de ce qu'ils vont trouver. Cependant, il ne perd pas espoir, car tout peut arriver dans ce monde.

Soran ne prend pas de café, du moins pas tout de suite, il en avait déjà bu plusieurs tout au long de la journée et ça risquait de faire un peu trop. Plus tard peut-être.

Le reste du trajet se passa calmement, Lexi mit la radio, une bonne idée histoire de passer le temps de manière agréable et avec de la bonne musique. Elle avait fait un très bon choix en s'arrêtant sur du Bon Jovi, un classique indémodable et qui continuera de traverser les âges, c'était certain. Rien à voir avec les musiques d'aujourd'hui, si facilement oubliable... Le fait qu'elle chante ne le dérangeait pas, en tout cas, elle était assez juste, elle devait être redoutable au karaoké.

Soran stoppa Charlie sur la route, d'après les informations de la personne qui avait emmené le blessé, c'était dans ce coin-ci qu'il l'avait ramassé, c'était donc leur point de départ. "D'après mon GPS, la victime a été trouvé dans ce coin là. Il n'a pas neigé, il perdait beaucoup sang, on devrait avec un peu de chance trouver les traces sur la neige. On descend là et on commence ?" Il n'était pas en train de donner des ordres, mais plus d'inviter à débuter tout ça. De toute manière, pour débuter les recherches, il n'y avait pas d'autres moyens. S'ils peuvent remonter la piste du blessé, il y a des chances pour qu'ils trouvent de nouveaux indices. Pour débuter, ils peuvent même se séparer, vu que les recherches vont se concentrer sur la neige au bord de la route. Une fois les traces de sang trouvées, le trio pourra se réunir pour les suivre. Il attendit que Lexi descende pour sortir à son tour et débuter les recherche. Pas besoin d'arme pour le moment, le long de la route ça risquerait d'attirer l'attention et puis, il doute que la créature soit juste là, à attendre au bord. Ce type de créature ayant plus tendance à sévir au coeur des bois.

@Charlie Braun & @Alexis Richter

Je souris quand Lexi me prend en quelque sorte sous son aile, c’est que la chasseuse connait mes vieux puis je lui avais dit comment j’avais assuré la succession familiale en combattant le mal parce que mes frères se sont tous désistés et elle n’a pas du oublier !

"Clair, tu peux parler au présent mais si la valeur n’attend pas le nombre d’années, c’est bien d’apprendre de ses aînés."

Soran a raison mais être sous-estimée par l’ennemi, c’est tactiquement pas mal, par contre c’est pas une bonne idée si c’est les coéquipiers qui sous-estiment parce que ça signifie mal exploiter les ressources du groupe. Puis Lexi a raison aussi pour nos talents mais il faut être réaliste. Globalement, il vaut mieux toujours prévoir le pire. La fameuse loi de Murphy. Puis ouais, ça serait bien de sauver ces lapinoux peut-être en péril et certainement en péril avec la loi de Murphy et ma tasse a des fesses.

"Ma tasse a des fesses et elle fait la gueule. Je t’en ferai une ou pour vous deux si vous avez envie de boire dans une tasse à fesses qui fait la gueule."

Dis-je avec un sourire en coin puis Soran évoque le sort des randonneurs potentiellement blessés par un monstre ou plusieurs monstres, on ne sait pas combien qu’il où plutôt combien ils sont s’il ne sévit pas en solitaire.

"Le ou les monstres peuvent aussi les avoir capturés sans les blesser pour les stocker et les manger plus tard du coup."

Il vaut mieux garder la tête froide même en parlant de choses horribles, surtout en parlant de choses horribles comme l’idée d’un monstre gardant de l’humain pour quand il a un petit creux. Je garde donc la tête froide avant de me dandiner quand la chasseuse passe de la musique mais en me dandinant modérément parce que comme on pourrait le dire, se dandiner ou conduire, il faut choisir, puis j’évite de me dandiner en buvant du café sinon j’en mettrais partout, du café.

"Cool, Bon Jovi."

C’est clair que ça file la patate puis on arrive et le chasseur nous propose de commencer les recherches.

"Ouais et on ne se perd pas de vue."

Je gare le camion entre plusieurs gros sapins pour qu’il soit moins visible de la route puis je descends de la caisse et je suis contente d’être bien couverte parce que le temps est frisquet. Bah, c’est l’hiver et s’il ne neige plus, ça recouvre tout à perte de vue. Pas étonnant qu’il fasse froid. J’endosse mon sac à dos qui contient de quoi largement de quoi tenir tête à plusieurs monstres et de quoi tenir deux semaines dans les bois, duvet compris, sachant que si j’ai un dos solide et une très bonne endurance, je ne pourrais pas me trimballer le bardas d’un soldat, ce qui serait d’ailleurs ridicule. Je prends le matos parce que ce n’est pas certain qu’on retourne à la caisse.

La chasse commence.

Je ne vois pas de trace de passage là où je commence à chercher et je regarde du coté de Lexi et Soran, histoire de ne pas les perdre de vue et comme ça ne donne rien de mon coté, j’en profite pour faire le point sur les relais de chasseurs présents dans le secteur et sur d’autres abris susceptibles de nous accueillir la nuit parce que la chasse peut durer quelques jours. Ceci fait, je vire mon fond d’écran au cas où Lexi me redemande mon téléphone pour telle ou telle raison. Or ça a du se voir que j’étais parfois plongée dans une contemplation perplexe de ce fond d’écran. Puis ça me distrairait et ce n’est pas le moment. En tout cas, l’air est pur ici, sans pollution quoi et mon souffle est visible sous forme d’une sorte de vapeur d’eau sans qu’il y ait de phénomène surnaturel, puis j’entends gazouiller quelques oiseaux, ce qui signifie qu’il n’y a pas de monstre dans le coin, ou qu’il n’y en a plus.

"Et comment que j'en veux une !"

Avais-je répondu à la jeune chasseuse à propos de sa tasse.

Soran dit à Charlie d'arrêter le véhicule quand son GPS l'informe que nous étions au bon endroit pour débuter nos recherches. Une fois le camion garé, je descends et vais immédiatement récupérer à mon tour mon sac qui traînait sur la banquette arrière, j'y range la thermo de café au milieu du foutoir qui y régnait. J'ai bien fait de ne pas mettre mon éternel blouson en cuir pour préférer une parka kaki avec une capuche à fourrure. C'est qu'il fait pas chaud. Ceci dit j'ai toujours préféré le froid au chaud, pour une raison assez simple, non deux raisons, d'abord j'aime pouvoir respirer et ensuite quand on a chaud on a beau se foutre limite à poil, on a toujours chaud, alors qu'avec le froid, à moins de taper dans les -20°C ben on peut se couvrir pour se réchauffer.

Nous voilà donc à la recherche de traces de sang à suivre. Nous nous séparons sans trop nous éloigner et Soran n'étant pas très loin et Charlie à quelques pas derrière, j'avais les deux dans mon champ de vision. Et pendant que je peux voir charlie trifouiller son téléphone je demande à Soran tout en examinant attentivement la neige :

"C'est pas trop dur de s'occuper d'une clinique en même temps que d'être chasseur ? Je veux dire, ça doit être chronophage, non ?"

Moi mes "patients" ne risquent pas de m'en vouloir s'ils poireautent un jour de plus ou de moins dans l'atelier du garage et même avec une grosse fuite d'huile ils ne risquent pas d'y passer. Donc oui si un jour je dois choisir entre une chasse et une réparation, je peux me permettre de choisir la chasse.

"En tout cas deux attaques en si peu de temps, ça m'étonnerait que ce soit un ou même plusieurs lycans."

De plus c'est pas la période de la pleine lune et même si certains loup-garous savent contrôler leur transformation, non, je le sens pas que ce soit un lycan. Au moment où je me dis ça, j'aperçois une tache rougeâtre non loin de moi, puis une autre à quelques pas de là.

"J'ai quelque chose ici, ça a l'air de venir de cette direction."

Dis-je en indiquant le nord, le gus pissait le sang, ces traces ne sont pas très grosses, on devrait en trouver de plus grosses en avançant.

Arrivé sur les lieux, le trio n'avait plus qu'à chercher les traces de sang qui devraient être visible dans la neige. Ceci devrait être assez facile à trouver. Le manteau blanc immaculé était partout autour d'eux, du rouge ça se voit forcément sur du blanc. Ça sera plus simple que de chercher dans une forêt sur la terre et les feuillages comme en été par exemple. Cependant, ils ont quand même pas mal de terrain, Soran n'a aucune idée de l'endroit exacte où l'automobiliste avait trouvé le pauvre homme. Ça peut-être sur une centaine de mètres où plus, donc ça impose un peu de recherche. Après avoir prit de l'équipement, ils débutèrent chacun à un endroit comme une battue. Ceci pouvait être un peu frustrant de ne pas trouver tout de suite, mais ça faisait aussi parti du boulot, cherche, enquêter, patauger puis trouver ! Par moment, il trouvait des empruntes, ça ressemblaient à celle d'un cerf qui était passé par là, ce qui n'avait rien d'étonnant en pleine forêt.

Alors qu'il cherchait, Alexis lui posa une question qui était justifiée. Voir un docteur qui en plus est le créateur d'une clinique chasser, ce n'était pas très commun et elle était en droit de se demander comment il pouvait gérer tout ça. Pour le moment, il y arrivait et il chassait assez peu. "La clinique est récente, alors on est pas encore submergé, j'arrive à me dégager du temps pour la chasse. Après, je ne chasse pas beaucoup non plus. Mais sur ce coup là, ça me semblait trop important et dangereux pour ne pas y aller." Le fait qu'il soit le directeur à ses avantages aussi, il peut se libérer plus facilement et de toute manière à la clinique tout le monde sait pour le surnaturel, c'est donc plus facile de demander à un collègue de prendre sa place en sachant qu'il part risquer sa vie pour tuer une créature qui pourrait ramener de nouveau blessé.

Alexis indiqua avoir trouvé les premières traces, c'était donc le départ de leur traque. Il la rejoignit, il n'était pas très loin l'un de l'autre et attendirent que Charlie fasse de même. "On a plus qu'à suivre tout ça. Plus on va s'enfoncer dans le forêt plus ça risque de devenir dangereux, soyez prudente." C'est Soran qui prit la tête, pas spécialement pour jouer les leader, mais il faut bien une première ligne, non ? Il est plus grand, plus costaud qu'elle, il peut potentiellement résister assez de temps pour permettre aux filles de se mettre en position et attaquer ou de fuir si c'est trop dangereux.

La victime avait l'air d'avoir saigné sur une longue distance, pas étonnant qu'il ait perdu tant de sang. Ceci les mena plus loin et là, il y avait encore plus de sang, mais aussi des restes d'affaires, des sacs ayant été éventré et le contenu répandu un peu partout par terre. Ceci devait être le lieu de l'attaque. Par contre, il n'y avait pas de corps, juste du sang, des lambeaux de chair, mais rien de plus. "Je crois qu'on vient de trouver le lieu de l'attaque. On doit être à quoi... un peu moins de trois kilomètres de le route. On sait que la victime n'était pas tout seul, il y a quatre sacs à dos." Donc il y a potentiellement trois survivants ou morts dans le coin. Dans la neige, il y avait des empruntes un peu partout, trois dans des directions différentes. "Durant l'attaque, avec la panique, ils ont du fuir de manière désordonnée. Maintenant reste à savoir si la chose qui a attaqué été seule ou pas !" Se séparer ne sera pas une bonne idée, ils vont devoir faire un choix et suivre une piste !

@Charlie Braun & @Alexis Richter

(Désolé de ce retard abominable >< Comme d'hab FA ne m'envoie pas les notif des sujets où il y a plusieurs personnes TT)

La réflexion de Lexi sur la tasse à fesses me fait rire.

"Et vla, je suis amoureuse !"

A la façon dont je sors ça en mimant les bisous vers la chasseuse, ça saute aux oreilles et aux yeux que je blague et mes rires redoublent. Ouais, je suis bon public !

"Je t’en offrirai une après la chasse !"

Sur place, on cherche une piste et la chasseuse pose une question à Soran qu’elle ne me serait pas venue à l’esprit la question alors qu’elle est appropriée et même de circonstance. Genre, chasser ou être toubib il faut choisir ? Pas tout à fait ça mais pas loin, d’autant qu’il peut donc soigner et chasser en chassant moins du coup. C’est là que Lexi trouve une piste et j’observe des traces sur les arbres, des traces de griffure qui me parlent en quelque sorte.

"T’as raison, perso ça me fait plutôt penser à du wendigo, c’est du lourd. Chouette dit le hibou."

Je le pense, ça fait varier les plaisir. C’est là que Soran nous enjoint à la prudence et même si ça semble évident, c’est toujours mieux de le dire que de regretter de ne pas l’avoir dit par la suite. Puis je ne dois pas m’emballer non plus ! On avance donc lentement mais sûrement dans ce paysage magnifique avant qu’on arrive dans un endroit nettement moins charmant qui réunit des restes d’affaires et ce qui m’apparaît ensuite comme les vestiges d’un campement et avant qu’on décide de la marche à suivre, j’inspecte soigneusement les lieux et surtout les traces de pas dans la neige.

"Je ne suis pas sure, ça ressemble plutôt à des activités de campeurs, aller chercher le bois dans cette direction, de la flotte par là, et vers les buissons, la petite et la grosse commission."

C’est que je suis plus à l’aise dans ce milieu qu’en ville et je ne pense pas me tromper, d’autant que mon regard tombe ensuite sur deux sillons dans la neige là ou devait se trouver la tente des campeurs et plus précisément à l’arrière de l’endroit où elle devait se trouver.

"Je crois que deux des campeurs ont été assommés et traînés mais il en manque deux et les sillons seraient plus profonds s’ils en avaient trainés deux par sillon."

Il y a quelque chose qui m’échappe pour le moment en tout cas mais ça sautera peut-être aux yeux de Lexi ou de Soran mais une chose est sure, c’est qu’il y a au moins deux monstres et probablement deux wendigos !

M'en fiche je vais avoir une tasse qui fait la même tronche que moi en me levant. Mais revenons à la chasse.

Soran m'explique qu'il ne chasse pas très souvent et que sa clinique vient d'ouvrir, donc ils ne sont pas vraiment débordés. En fait j'étais déjà passée devant cette clinique, j'ai reconnu l'endroit quand nous sommes passées le chercher. J'y avais fait un passage éclair, puisque c'est là que Jeliel avait déposé les blessés après la destruction de la boîte démoniaque, mais évidemment à ce moment là j'ignorais que c'était un chasseur qui la dirigeait. Ce qui s'avère être une bonne nouvelle parce qu'au moins on a pas besoin de lui raconter de bobard quand il faut expliquer telle ou telle blessure.

"Je comprends. En tout cas je sais où j'irai en cas de besoin, même si j'espère que ce ne sera pas trop souvent."

Je souris en disant ça. Ouais je vais pas non plus faire moins gaffe parce je sais que je peux me faire soigner par un collègue qui s'y connaît en bestioles.

Nous suivions donc la piste que j'avais repéré. Charlie remarque des griffures sur quelques arbres, elle non plus ne pense pas qu'on ait affaire à des loup-garous mais plutôt a un ou deux wendigos.

"J'y ai pensé aussi, c'est bien possible oui. Si c'est bien des wendigos, ça va pas être de la tarte."

Soran pris les devant en nous conseillant d'être prudentes.

"Prudence, c'est mon troisième prénom."

Oui normalement on dit deuxième pas troisième, mais en deuxième j'ai déjà "discrétion" que j'avoue porter assez mal. Je suivais donc Charlie qui suivait Soran, observant les alentours et écoutant le moindre bruit inhabituel. Hors le seul bruit inhabituel c'est qu'il n'y en avait pas, de bruit, même pas les piafs. Nous marchons jusqu'à atteindre une zone jonchée d'affaires de randonneurs. Charlie pense que c'était un campement. Tout comme elle j'inspecte la zone. Je me serais bien passé des détails comme la petite et la grosse commission mais la jeune chasseuse a raison, ce n'est pas juste une zone de passage mais bien un campement. Elle a également raison pour les sillons, il manque deux personnes.

Le problème quand on inspecte un périmètre c'est qu'on a tendance à oublier une direction. On regarde le sol, les murs quand il y en a, les arbres dans nôtre cas mais on pense rarement à regarder en l'air. Je lève donc les yeux vers les arbres et je peux y voir un truc jaune et un autre bleu à quelques branches plus loin.

"Là haut."

Dis-je à Soran et Charlie. En y regardant mieux, on peut voir du sang sur ce qui se trouve être des sacs de couchage. J'attrape mon couteau de chasse et je grimpe de quatre ou cinq mètre à l'arbre pour dégager les deux sacs. On dirait deux burritos suspendus.

"Gaffe en dessous !"

Les deux corps tombent au sol en s'enfonçant dans la neige en un bruit sourd. Les sacs de couchages étaient déchiquetés par endroits, la créature n'avait pas du aimer l'emballage mais ça ne l'avait pas gêné d'en bouffer quelques morceaux pour atteindre les corps à l’intérieur qui étaient passablement dans un sale état. Le sang avait collé les plumes du rembourrage des sacs sur les plaies qu'on pouvait voir sous des déchirures.

"Emballés comme ça, ils n'avaient aucune chance de réussir à bouger pour tenter de s'enfuir."

Tout ce qu'ils ont pu faire c'était regarder leur agresseur faire en hurlant.

Les premières théories tombaient après avoir vu des griffures sur le tronc d'un arbre : des wendigos. C'était plausible, surtout en pleine forêt comme ça, c'était leur lieu de prédilection, rarement vu dans les villes. Après tout, ceux qui deviennent "cannibale" ont tendance à devenir ce type de créature et quand est-ce qu'on se met à bouffer de la chaire humaine ? Quand on se retrouve perdu au milieu de nulle part, donc la forêt est un endroit tout indiqué. Pour les personnes non avisées, il est facile de s'y perdre. A présent reste à savoir s'il y en a qu'un seul ou plusieurs... "Espérons qu'on ait pas une armée de wendigo !" Ce sont des créatures très pénible. Tuable, mais très sournoise, qui peuvent rester tapis dans l'ombre et attendre le bon moment pour attaquer. De plus, aucune pitié de leur part, elles n'ont plus d'humanité, elles font partis des créatures à tuer sans avoir de remord.

Le campement fut rapidement trouvé par la suite, le genre dévasté et vide de toute âme qui vive. Ceci ne laissait rien présager de bon pour d'éventuel survivant. Survivant ou pas, la chasse devra continuer car ces créatures ne pouvaient pas continuer de se balader dans la forêt et de tuer. Les filles et lui étaient à la recherche d'un indice pour suivre la bonne direction. Mais comme Charlie l'avait souligné, les traces semblaient trop classique et à y voir de plus prêt, ce n'était pas des traces qui faisant penser à quelqu'un qui fuit en courant. Fausse piste du coup ! Il y avait cependant des marques qui pouvaient indiquer sur le sol que des personnes avaient été trainé. Alexis remarqua dans les arbres quelque chose. Des masses suspendus. Des cadavres ? Elle se la joua "Tarzan" en grimpant pour faire descendre ou plutôt tomber les victimes. Plutôt agile, il retenait donc qu'elle n'avait pas peur du vide et que grimper n'était pas un problème pour elle. Les cadavres saucissonnés dans leur duvet se retrouvèrent sur le plancher des vaches. Triste fin pour eux. Soran s'approcha pour vérifier, ils étaient morts depuis plusieurs heures. "La mort doit remonter à peu près au même moment ou notre première victime a été trouvé sur la route. C'est habituel pour un wendigo de mettre sa nourriture dans un arbre ? Je croyais qu'ils avaient tendance à garder leur nourriture vivante jusqu'à les manger ?" demande t'il n'étant pas le meilleur expert quand il s'agit de ces choses là. Pour le moment, ça faisait très "Predator". "Si eux sont morts, ceux qui ont été emmené sont peut-être vivants. Soit on suit les sillons... soit on se planque et on attend de voir si un wendigo vient récupérer les cadavres ?" propose t'il. Après tout, ça reste de la nourriture pour eux, la chair est fraiche, ça reste largement mangeable, de plus il doute que les créatures soient regardantes sur la qualité de la viande... Soran préférait avoir l'avis des filles des fois que l'une d'elles puisse avoir un meilleur plan.

@Charlie Braun & @Alexis Richter

Je me signe quand Lexi dit qu’elle espère ne pas avoir à faire appel trop souvent aux services proposés par la clinique de Soran parce que je préfèrerais ne pas avoir du tout à en avoir besoin. Déjà se faire blesser, c’est pas terrible mais en plus devoir affronter toutes ces personnes en blouse blouse armées de piquouses ! Du coup non seulement je me signe mais je retire un gant le temps de toucher du bois et ce n’est pas dur en forêt, il suffit de tendre la main et de toucher un arbre, dont acte !

"Ouais, d’abord !"

Lexi me fait sourire en évoquant "son troisième prénom".

"J’aurais plutôt dit "tête brûlée" mais moins que le monstre qu’on a refroidi le jour du rassemblement des Harley à Huntfield !"

Et je me marre en faisant un clin d’œil complice à la chasseuse qui repère alors deux corps emballés dans les arbres et moi je suis épatée par son regard d’aigle qui semble tout voir et plus encore !

"Y a pas à dire, t’es douée !"

Puis à Soran.

"Y a pas à dire, l’est douée !"

Je dis ça parce qu’elle est douée. Ceci dit, les corps sont ramenés fissa sur le plancher des vaches et je me désole de voir ces morts tués d’une façon tellement injuste alors qu’ils auraient pu en temps normal se manger un arbre à cent à l’heure avec deux grammes d’alcool dans le sang. Je ne chiale pas parce que c’est la vie qu’est cruelle et que ça ne fera pas rendre la justice pour eux, puis je me suis entraînée depuis des années à être une dure à cuire devant mon miroir et je ne vais pas flancher devant mon modèle badass de chasseuse même si je suis humaine ouais. Donc ça m’attriste mais j’intériorise et j’extérioriserai en défonçant les monstres qui ont causé ce carnage. Puis je secoue la tête en signe de dénégation quand Soran exprime son espoir qu’il n’y ait pas une armée de wendigo.

"Ils ne peuvent pas être trop nombreux, d’abord parce qu’il n’y a pas assez de nourriture et qu’ils finiraient par s’entre-dévorer, puis de par leur nature individualiste forcenée, ils ne supportent pas d’être trop en nombre. "

C’est que nous les humains, on est plutôt "des animaux sociaux" l’air de rien alors que les wendigo, il en faut pour qu’ils se supportent et ça ne dure en principe pas bien longtemps. Puis je souris en entendant les doutes exprimés par Soran.

"Tout ma vie, j’ai entendu un paquet de récits sur les monstres et si les chasseurs aiment exagérer leurs exploits même quand ils sont sobres, c’est vrai qu’il ressort des constantes pour les wendigo si on a bien affaire à eux mais comme pour nous, ils peuvent aussi avec leur petit caractère, leurs habitudes. Ceux-là peuvent avoir soit l’habitude d’agir ainsi, soit trop la dalle pour attendre. Après le "sur place ou à emporter", il y a le "sur place et à emporter" dans le cas présent."

Soran nous propose alors de suivre la piste des sillons ou de rester sur place et de tendre une embuscade aux monstres. Je lui fais signe alors d’écouter, ainsi qu’à Lexi. Ecouter quoi ? C’est justement ça que je leur fais remarquer.

"Vous entendez ? Rien hein. Ils sont là, planqués. Un ou deux, pas plus, à évaluer leurs chances."

Ce disant, je montre mon shotgun mais sans viser Lexi ou Soran. Mesure de sécurité élémentaire. Quant aux sapins, ils ne m’en voudront pas mais ceux qui sont planqués, c’est une autre affaire !

"Venez les cocos, j’ai aussi de quoi vous faire cramer la couenne dans mon sac à dos !"

Un mouvement sur la gauche, des branches basses qui remuent fortement puis plus rien. J’avise mes partenaires de chasse et on contourne l’arbre mais il n’y a plus rien, ils se sont sauvés ventre à terre et moi j’explique mon geste avec mon air très sérieux.

"S’ils avaient attaqué, on les aurait certes tué mais on aurait perdu tout espoir de retrouver les autres campeurs en vie, sans compter d'éventuels autres qui se seraient peut-être enfuis avant de sévir dans une autre région. Ils vont chercher à nous piéger alors je suis d’accord pour qu’on suive les sillons et qu’on soit sur nos gardes et prêts à utiliser nos armes à tout moment mais ouais, pas le doigt trop sur la gâchette non plus parce qu’on pourrait aussi croiser d’autres campeurs et m’est avis qu’on en croisera d’ici peu."

Charlie, comme des décennies de théorie d’expérience, de la chasse genre accompagnée sur plus de dix ans et une véritable expérience sur le terrain de deux ans. Me trompe-je ? Me trompe-je pas ? Suspense.

@Alexis Richter & @Soran G. Kenway

Je rigole lorsque Charlie évoque le rassemblement Harley. Ouais c'était quelque chose cette chasse au dieu païen à base de course poursuite à moto. Et ouais tête brûlée peut largement être un de mes nombreux prénoms, mais je sais reconnaître les moments où je peux me le permettre et ceux où je ne peux pas, donc ça ne contredit pas "prudence". Je crois. Peut-être ?

Soran et Charlie avait l'air étonnés que je grimpe si facilement à un arbre.

"Quand j'étais petite, je grimpais aux poteaux électriques pour faire taire les garçons qui ne m'en estimait pas capable. J'étais fière une fois en haut. Jusqu'au jour où j'ai compris qu'en fait ils ne me provoquaient que quand j'étais en short assez large … petits cons. Ceci dit ça m'entraînait !"

Mes prouesses de grimpette ils s'en foutaient pas mal ces crétins, ils mataient ma culotte. Petits cons bis.

Charlie me complimente. Douée, je sais pas, mais observatrice oui, disons que j'ai appris à faire gaffe aux détails, visibles ou manquants lorsque ma mère me formait. On a tendance à n'essayer de ne rien rater lors d'une enquête quand on s'imagine que la vie de nôtre mère dépend de nos conclusions ! Et puis la jeune rousse elle aussi est douée d'ailleurs puisque c'est elle qui a remarqué que deux corps manquaient.

"Comme Charlie l'a dit, ça a son petit caractère un wendigo. À mon avis si ces deux là ont fini coincés dans un arbre c'est juste à cause de leur sac de couchage. La créature à du être frustrée de ne pas pouvoir se nourrir sur eux sans bouffer l'emballage et les aurait balancé comme on balance un mauvais burger. S'ils reviennent ce sera pas pour eux, mais pour nous, on est sûrement plus appétissants. Mais pour le coup ça donne un espoir pour les deux autres victimes qu'ils ont effectivement du amener dans leur réserve."

La jeune chasseuse nous fait remarquer le manque de bruit, ce même manque de bruit que j'ai déjà noté sans en parler, la forêt ça vit, de jour comme de nuit, là rien et ça ne trompe pas ils sont dans le coin. Les doutes ben y en a plus, ce sont bien des wendigos. Combien, je sais pas, mais comme Charlie attrape son shotgun, pour ma part je m'équipe de mon Colt 1911, dans lequel j'enfile un chargeur que je récupère dans le fond de mon sac. S'ils s'amènent j'ai une surprise pour eux, une surprise nommée phosphore blanc. De bonnes vieilles balles incendiaires quoi.

Les créatures sont proches c'est certain quand Charlie se met à les provoquer les faisant se barrer plutôt que de nous attaquer. Elle nous explique pourquoi avoir agit de cette façon.

"Elle a raison, si on devait trouver leur planque seuls sans leur aide malgré eux … on risque de perdre du temps. Je suis moi aussi d'avis de suivre les traces en faisant attention."

Pour ma part c'est sûr j'ai aucun droit de tirer sur autre chose que ces enfoirés cannibales, c'est que ça pique un peu, les munitions incendiaires … Je redouble donc de concentration lorsque nous nous mettons à suivre les sillons.

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