III.02 I'm all right, but...

Entre Serena et moi-même, une relation assez spéciale avait pu naître et j'aimais vraiment ce qui se passait, car il ne m'arrivait que très rarement de me lier à ce point-là avec quelqu'un. Tous les deux, nous étions des amis, mais il y avait une certaine étincelle rendant notre lien spécial. À mes yeux, Serena n'était pas qu'une simple amie. Il y avait quelque chose d'assez inexplicable qui nous unissait. On se ressemblait sur de bien nombreux points, ce qui nous permettait de nous comprendre. C'était important ce degré de compréhension entre deux amis. Certains ne l'atteignaient parfois jamais, lors de toute une vie, alors que Serena et moi-même nous avions pu le faire quasi-instantanément, ce qui était magique dans un sens. J'avais beaucoup de chance d'avoir pu rencontrer Serena, complètement par hasard. Ce n'était pas tous les jours qu'une chose pareille arrivait.

- Si tu étais faite pour finir seule, l'univers ne t'aurait pas livré des amitiés sur un plateau non ? C'est bien la preuve que tu ne mérites pas la solitude...et moi non plus dans un sens.

Pourquoi affirmais-je une chose pareille sur ma personne ? Simplement parce que j'avais cru que j'allais finir ma vie seul, surtout lors de ma transformation en loup-garou. Par chance, l'avenir avait pu me prouver que je me trompais lourdement. De très importantes personnes avaient ainsi pu croiser ma route et intégrer mon cercle de confiance, d'amitié, ou bien d'amour. C'était la preuve qu'une destinée n'était pas forcément écrite par avance.

- Les forces suprêmes de l'univers ont pu nous réunir. Je trouve que c'est une chance...une chance que je ne regretterais certainement jamais.

Au fond, maintenant que nous étions unis tous les deux, il était hors de question de nous séparer. Ce serait absurde...et surtout illogique, car une relation pareille ne se trouvait pas à chaque coin de rue. Une personne qui tenait sincèrement à une autre était normalement attentive à son bien-être et devait en théorie tenter de l'assurer. C'était une normalité censée être présente partout. C'était pour cette raison que j'avais pris le temps de demander à Serena si elle parvenait à avoir un peu de temps pour elle, surtout avec les études assez prenantes qu'elles suivaient. Selon elle, elle avait la chance d'en disposer surtout à cause de l'insomnie dont elle était victime depuis toujours. Je n'aimais pas vraiment ce qu'elle disait...

- C'est assez triste ce que tu affirmes... lui dis-je. L'insomnie est un mal...et je trouve cela triste que tu dises disposer de suffisamment de temps grâce à ce mal désagréable dont tu souffres. Ce n'est pas parce que tu sers une noble cause en faisant des études de médecine que tu dois te perdre en chemin.

C'était mon avis personnel, un avis que je continuerais de défendre sans cesse. Un égarement chez une personne n'était jamais une bonne chose, encore plus lorsqu'il portait atteinte à son bien-être.

- Fais attention à toi Serena...d'accord ?

Il était important que Serena fasse attention à elle. Une personne était la mieux placée pour assurer le maintien de son propre bien-être.

Logan, il était bien, mais genre il était un ami parfait. Pas comme Lucy, c’était complètement différent en fait. Lucy, c’était un ami, c’était quelqu’un avec qui jouer, se chamailler, avec lui – ou contre lui- elle avait l’impression de pouvoir atteindre le bout du monde et de pouvoir accomplir n’importe quoi. Même si, pour le moment, n’importe quoi c’était de l’embêter plus que la fois précédente, mais… c’était de bonne guerre. Avec Logan, c’était plus… personnelle, plus discret. Elle avait l’impression de pouvoir lui confier son âme, aussi tourmenté soit-elle et il en prendrait soin comme d’un petit animal blessé. Elle n’osait rien dire à Lucy et pourtant, elle racontait tout à Logan, elle ne s’imaginait pourtant pas se chamailler avec Logan comme elle le faisait avec Lucy, c’était bizarrement fait la vie. Logan, c’était un peu comme la famille qu’elle n’avait jamais eu, mais ça… elle n’était pas vraiment prête à le dire à haute voix, c’était encore trop nouveau pour elle. Ils étaient amis et c’était ce qui comptait ici et maintenant, rien d’autre. Elle aimait parler de dessins avec lui et encore plus qu’il l’aide à faire le tri dans ses pensées, parfois positives, mais parfois sombres et en ce moment, ce n’était pas tout à fait l’un, ni tout à fait l’autre. Logan lui mentionnait que si elle était fait pour vivre seule, elle n’aurait pas eu deux amitiés comme ce qu’elle possédait maintenant. Donc, elle ne méritait pas la solitude et lui non plus. Il avait surement déjà eu les mêmes pensées qu’elle à un moment, il était tellement semblable. Pourtant, elle ne pouvait pas arrêter de se dire que la vie pouvait très bien lui avoir donné ses deux amitiés pour mieux lui arracher ensuite et ça, ça lui faisait peur puis… ça ne donnait pas envie de s’attacher, mais pourtant, elle le faisait quand même, petit à petit. Elle aurait été prête à tuer pour garder ses deux-là dans sa vie, mais elle savait que c’était ce genre de pensée qu’elle devait aussi retirer de son mode de fonctionnement. La vie, quel qu’elle soit… était importante. Au moins, la légitime défense ça allait toujours, mais on allait tenter de ne tuer personne si possible.

-J’espère, j’ai toujours peur que l’univers tente de me les enlever dès qu’il pourra pourtant.

Aussi bien être franche avec lui, elle n’était pas au même stade que lui, lui il aimait, mais puisque leur mode de penser était similaire, peut-être qu’il comprendrait la crainte de la gamine sans qu’elle n’ait d’autre mots à rajouter. Il parla ensuite que les forces suprêmes de l’univers les avait réunis et qu’il ne regrettait pas cette chance, elle ne put s’empêcher de lui sourire. Ils faisaient tous les deux dans le très spirituel aujourd’hui.

-Je ne regretterai pas non plus. J’aime beaucoup trop nos discussions pour cela.

Elle avait été plus proche avec Logan niveau… discussion si on veut, qu’avec sa mère en quatorze ans, c’était triste quand même. Son père, il n’existait pas, il était surement mort quelques parts, mais ça, ce n’était pas nouveau. La gamine n’était pas du genre à pleurer sur son sort. Depuis peu pourtant, la vie lui offrait Logan pour combler un certain vide émotif et ça, c’était agréable quand même. Il fallait juste le voir un peu plus souvent et elle se sentirait bien, vraiment. Elle continua de parler, lui expliquant pour ses insomnies sans toutefois lui en expliquer les causes, les images de son enfance, de sa mère morte sur le plancher… ses démons, les meurtres, la possession, le cœur qu’il avait mangé… tout ça, c’était trop, trop vite pour elle et c’était son sommeil qui écopait, elle s’en était habituée, elle ne s’en plaignait pas. Il n’aimait pas trop ce qu’elle disait et… ça la rassura. Genre, l’idée qu’il puisse s’inquiéter pour elle renforçait se sentiment d’être près de lui, c’était important pour elle. Il ne voulait pas qu’elle se perdre en cours de route, c’était gentil.

-Ne t’inquiète pas, pour l’insomnie, j’ai toujours été comme ça, j’ai appris à pallier le manque. Je n’ai pas beaucoup de temps pour moi, mais tant que je t’aurai toi, l’art et Lucy, je serai prête à déplacer des montagnes.

Elle lui offrit un sourire sincère, parce que c’était vrai. Elle ne c’était jamais senti aussi bien si on en oubliait Noël qui lui rappelait qu’elle serait toute seule, mais… Lucy aussi non? Alors, elle se pointerait chez lui qu’il le veule ou non, c’est tout. Ce n’était pas Noël qui allait l’arrêter, elle allait même lui faire un cadeau au chasseur, juste pour voir la tête qu’il allait faire. Elle n’était pas prête d’abandonner, même si elle avait toujours se petit côté suicidaire qui lui faisait risquer sa vie parfois. C’est là que Logan lui demanda de faire attention à elle, ce qui l’a fit sourire.

- Promit Logan, je vais faire de mon mieux.

En faisant cette promesse, elle ne doutait pas que ce serait chose difficile dans un avenir proche. Elle ne pensait pas non plus que des anges l’aideraient dans ce domaine. Elle ne pensait pas non plus que son don pour attirer le surnaturel allait lui nuire… mais elle lui promettait parce qu’elle ne voulait pas qu’il s’inquiète et qu’elle était heureuse que quelqu’un s’en inquiète en fait. C’était légèrement contradictoire non?

-Tu penses que tu peux me promettre de faire attention à toi aussi?

Parce que la vie de Logan aussi n’était pas de tout repos, ça, la gamine l’avait compris. Donc, aussi bien le mentionner au passage. Lui aussi devait faire attention. Il fallait qu’il prenne soin de lui et il avait un job encore plus chiant qu’elle. Parce qu’il devait s’occuper de lui, mais de Jessica par le fait même, l’amour, ça avait ses inconvénients quand même… Certains diraient que c’était un point positif, mais puisque l’amour était négatif pour Serena… aussi bien dire que non.

La réponse de Serena sonnait tellement juste que j'avais l'impression de me retrouver dans ses paroles. En même temps, j'étais sans cesse nourri par la même peur qu'elle, surtout à la vue de l'horreur qui avait noirci mon existence. Le fait de trouver un bonheur durable était quelque chose d'assez inespéré pour moi, tout comme cela devait être le cas pour Serena, mais on avait eu la chance de le trouver. C'était exactement ce dont on avait besoin. Au fond, qui rêverait de finir sa vie seule, sans aucune âme bienfaisante sur qui compter ? Ce n'était pas mon rêve...ce n'était que l'image triste d'un horrible cauchemar, rien de plus. Heureusement, je n'allais pas le vivre. Mon cœur n'allait jamais cesser de battre pour Jessica. Je l'aimais, tendrement, et je ne me voyais pas en train de l'abandonner et de me séparer d'elle. Une décision pareille me tuerait, car je n'avais jamais vécu un amour aussi fort avant de la rencontre. Jessica était mon âme sœur après tout. Il serait idiot de la laisser partir pour replonger dans la tristesse d'autrefois, fait qui à la longue aurait très bien pu me coûter la vie. J'espérais que Serena n'allait jamais perdre les amitiés -dont la mienne- qu'elle avait pu trouver et sur lesquelles elle pouvait à présent compter. À mon avis, cette dernière ne méritait absolument pas d'être seule. En même temps, personne ne le méritait.

- Tu sais...cette peur je la partage aussi. Je n'ai pas forcément vécu une vie bien joyeuse avant de faire la rencontre de Jessica, tomber amoureux d'elle...et la suite que tu connais, alors j'ai toujours peur de perdre tout cela, pour replonger dans l'horreur. Après tout...Jessica m'a sauvé la vie en entrant dans ma vie... admettais-je, avec sincérité, avant d'ajouter ceci : En tout cas, ne sois pas effrayée par l'idée de perdre mon amitié, car je suis certain du fait que cela n'arrivera pas.

En tant qu'ami, il était à mon sens normal de me soucier du bien-être de Serena. Le fait d'être atteint par de nombreuses insomnies n'avait rien de bien joyeux, car il s'agissait à mon avis d'un trouble fortement désagréable. Je n'avais pas vraiment envie qu'elle les laisse la dominer, en les voyant comme un avantage, alors que l'élément en soit ne l'était pas. C'était un trouble puissant l'insomnie, surtout quand c'était répétitif comme ce que Serena semblait me décrire dans ses paroles... Elle me disait de ne pas m'inquiéter pour elle, mais je ne pouvais réellement pas m'en empêcher. J'étais ainsi avec toutes les personnes importantes pour moi, sans aucune exception, en étant soucieux de leur bien-être et de leur bonheur. Je n'allais pas changer pour Serena. Ainsi, lorsqu'elle me dit qu'elle allait faire de son mieux pour prendre soin d'elle, je ne pouvais qu'apprécier ces paroles. J'espérais simplement qu'elle allait réellement le faire. C'était important.

Par contre, je me sentis comme pris au dépourvu lorsqu'elle me demanda si je pouvais lui promettre d'en faire de même pour ma personne. À la vue des événements bizarres que je semblais attirer, il était difficile de dire que j'allais faire attention à moi et surtout y parvenir.

- Je ferai attention...enfin je vais faire de mon mieux pour y arriver, surtout à la vue des circonstances, mais je vais m'en sortir.

Je me trouvais encore à l'étape de guérison de ma crise de panique à l'heure qu'il était, mais je devrais m'en sortir. Il suffisait d'y croire.

- Je voulais te remercier de m'avoir appelé Serena. J'avais besoin de ce genre de petit moment, histoire de me changer les idées.

Toutes les paroles échangés par Logan et Serena retrouvaient un certain écho dans le vécu de l’autre et c’était ça le plus beau, le plus réconforter aussi, donc ouais elle appréciait vraiment le moment. Elle appréciait tout autant cette espèce de sentiment de calme et de sécurité qui l’englobait quand elle était avec Logan, c’était agréable tout ça. Alors, elle se sentait en confiance dans cette relation, elle pouvait en dire plus, penser différemment. Elle pouvait se permettre d’arrêter de croire qu’on l’a trahirait, que ça ne valait pas la peine. Sa relation avec Logan, elle valait la peine qu’on l’entretienne un minimum. Comme celle avec Lucy, mais lui… c’était légèrement différent quand même, moins intime, moins de parole et… plus d’action, fallait l’avouer. Logan ne trouvait pas qu’elle méritait d’être seule, mais en même temps, elle ne cherchait pas complètement à briser son isolement. Elle n’en était pas encore là. Elle voulait juste… pour le moment, elle ne savait pas trop… avoir quelques amis, mais pas trop. Deux, c’était un excellent nombre, vraiment. Il expliqua donc qu’il partageait la même peur qu’elle. Qu’il n’avait pas forcément vécu une vie bien joyeuse avant Jessica, mais qu’après elle, tout c’était placé tranquillement dans sa vie. Il avait toujours eu peur de tout perdre, parce que Jessica l’avait en quelques sortent sauver et maintenant, il était heureux. Pourtant, sans le dire à haute voix, Serena ne pouvait pas s’en empêcher, il était tombé amoureux et c’était bien, mais là, tout de suite, on lui retire Jessica… il ferait quoi? C’est ça qu’elle ne voulait pas, elle ne voulait pas… donner la chance à la vie de lui retirer quoique ce soit… pas encore. Elle n’en pouvait plus de ça, elle avait mis fin au jeu en se gardant loin de tout, mais… elle n’avait plus envie d’être seule. Pourtant, la vie… elle était la même garce qu’avant. Au moins, Logan n’allait pas partir, peut-être pas mais… le regard de la gamine eux l’air triste, elle fixa sa tasse devant elle. Elle n’y pouvait rien… sa tasse, c’était un regard à soutenir beaucoup plus facile que Logan en ce moment hein.

-Je te crois, même si… la dernière personne qui m’a dit ça… est morte depuis.

En fait, c’était assez drastique dans la vie de Serena de ce côté, même quand elle ne le voulait pas. Tout commençait avec son père inexistant, ensuite… tous les beaux-pères presque potables qui s’évaporaient dans la nature. L’ami de son père qui s’évapore tout autant. Sa mère qui meurt, Percy qui meurt, Brittany qui s’évapore… Samantha, Meph… tout le monde écopait auprès d’elle, toujours. Alors non, elle ne pouvait pas le croire pleinement. Elle ne pouvait pas se dire que si lui pensait ne jamais la laisser tomber, la vie le tuerait peut-être pour ne pas lui donner raison et ça… ça lui laissait un sentiment de peine non négligeable, mais qu’elle n’assumerait jamais, parce qu’elle et la tristesse… ça faisait deux. Donc ouais, c’était comme ça la vie. Elle retourna son regard vers Logan, se força un sourire léger pour rajouter simplement :

-Mais je suppose que ça ne peut pas être comme ça à chaque fois.

Espérons… parce qu’elle ne supporterait pas que la vie s’acharne comme ça sur les gens qu’elle appréciait. Genre, qu’elle tape sur elle, ça allait, ça elle était habituée, mais pas sur les autres, ça c’était un non catégorique. En même temps, avec l’arrivé du surnaturelle dans sa vie… elle avait des protecteurs et ça avait un effet rassurant. Lucy, il ne pouvait pas mourir… Diana le protégeait. C’était vraiment rassurant ça en fait… Ensuite, il lui demanda de faire attention à elle et… elle n’était pas très douée dans ce domaine, mais ouais, elle allait tenter. Lucy la tuerait de mourir de toute façon. Pourtant, elle ne put s’empêcher de lui retourner sa question, parce que sa vie à lui aussi ce n’était pas la joie, ni tout à fait simple. Donc, elle voulait faire sur que c’était mutuel. Il promit de faire attention, du moins, il ferait de son mieux, parce avec les derniers trucs… rien n’était certains. Ils étaient dans la même situation, mais tout le monde était bien là-dedans.

-Alors ça va si on est deux à essayer.

C’est vrai, ils essayeraient tous les deux et c’était le plus important dans l’histoire. Vraiment. Parce que sinon, ils n’allaient peut-être pas s’en sortir. Finalement, il l’a remercia d’avoir appelé, qu’il avait besoin de ce genre de moment pour lui changer les idées, elle ne pu s’empêcher de lui répondre d’abord pas un sourire, puis :

Y a pas de quoi Logan, ce genre de moment, c’est bien pour moi aussi.

Son sourire s’étira un peu plus, elle avait pensé à un truc un peu con et avait rajouté par la suite :

-T’es un peu… ma normalité dans ce monde de fou.

Et par monde, elle parlait bien sûr de sa vie. Elle souleva sa tasse à deux mains et commença à la boire, elle était bien et la température de sa boisson chaude était parfaite, c’était bien fait la vie. Maintenant, il ne manquait rien à la gamine.

Lorsque j'aimais quelqu'un, qu'il s'agisse d'une relation amicale ou bien d'une relation amoureuse, il était tout simplement inconcevable pour moi de laisser tomber la personne à qui je tenais. C'était pour cette raison que j'avais osé affirmer à Serena que je n'allais pas l'abandonner, car j'étais intimement persuadé du fait que je n'allais jamais le faire. Au fond, pourquoi oserais-je prendre la fuite et m'éloigner de Serena alors que je me sentais bien avec elle ? Ce serait plutôt absurde venant de moi, alors que j'avais passé toute ma vie à chercher des relations positives telles que celle-là. Malheureusement, une parole peu joyeuse vint de la part de Serena à propos de l'abandon. Elle venait en effet de me dire que la dernière personne qui avait dit qu'elle n'allait jamais la laisser tomber était tout simplement morte... Ce qu'elle venait de me dire était réellement triste. Je ne pus alors m'empêcher de dire ce que tout le monde disait lors de ce genre de découverte.

- Désolé de l'apprendre...sincèrement...

Et je le pensais réellement...

Ce n'était jamais joyeux d'apprendre qu'une personne importante était décédée, et c'était forcément le cas pour Serena. J'aurais sincèrement aimé entendre autre chose...

- La lumière ne quitte jamais une existence éternellement...elle revient toujours dis-je, même si j'étais étonné au fond de moi de tenir ce genre de discours. Tout va s'arranger. Il suffit de continuer à y croire. C'est une sorte de leçon que j'essaye de ne jamais oublier, même si je subis parfois quelques épreuves...mais c'est la vie, malheureusement...

Quand Serena affirma que j'étais un peu sa "normalité dans ce monde de fou", je me retrouvais dans cette situation étrange où elle avait un peu dit ce que j'aurais du normalement dire. Je n'étais pas "normal", mais Serena n'était évidemment pas au courant de cela, mais quelque chose était certain en tout cas.

- J'aime l'image que je t'inspire.

En même temps pourquoi dirais-je le contraire ?

- Ça me fait du bien de savoir que je peux compter sur des personnes comme toi... dis-je avant d'ajouter ce détail : Au fond, c'est en me forgeant le genre de cercle de proches dont je dispose maintenant que j'ai pu avoir une sorte de seconde chance avec l'existence.

Ce que je venais de lui dire était extrêmement sincère, et je pensais chaque syllabe contenue dans ce discours, qui n'était évidemment pas l'ombre d'un mensonge quelconque.

C’était tout nouveau pour la gamine d’apprécier quelqu’un comme Logan, il fallait l’avouer. Ce n’était rien de… comment dire. C’était intime, mais dans le sens de personnel, dans le sens d’amitié très forte un peu trop rapidement, mais… c’était bien comme relation. Elle aimait pouvoir lui dire tout ce qu’elle éprouvait, chose qu’elle ne faisait avec personne, parce que bon… tout le monde s’en fichait de toute façon non? Pour Lucy, ce qui comptait, c’était qu’elle ne meurt pas, après ça, le reste n’était plus de son ressort. Dans le cas de Logan, il tentait d’augmenter le bien de la gamine, sa perception du monde. Il tentait qu’elle soit bien et ça, c’était nouveau et elle ne dirait pas non à ça, plus maintenant qu’elle connaissait. Elle avait laissé tomber que la dernière personne à avoir dit ça était morte, mais… ça allait hein, elle était habituée, la morte… c’était superflue, elle la gérait bien sauf quand c’était des gamins qui n’avaient pas eu le temps de vivre un minimum. Logan était désolé de l’entendre et ça s’entendait qu’il était sincère, alors la gamine lui fit un petit sourire, avec une pointe de tristesse dans les yeux.

-C’est pas grave, je fais avec, mais… ça pourrait ce comprendre que tu ne prennes pas le risque. La vie à tendance à... briser les gens autour de moi.

La liste des gens qu’elle appréciait et qui avait disparu ou qui était morte depuis son enfance était énorme quand on y repensait. Elle préférait ne pas trop faire le compte. Elle avait une toile à la maison pour s’en rappeler. C’était une façon de se délivrer de ce poids, de ce fardeau et de l’abandonner derrière elle. À chaque fois qu’il y avait une nouvelle disparition ou mort, elle l’inscrivait sur la toile de façon différente pour représenter la personne et la relation. Ce n’était peut-être pas sain, elle n’en savait rien, mais…elle n’était pas certaine de vouloir faire autrement. Logan mentionna quand même que la lumière ne quittait jamais une existence pour toujours, elle revenait et c’était le cas en ce moment, mais… pour combien de temps? C’était ça le plus terrifiant quand même. Entre Lucy qui risquait sa vie à tuer des créatures sanguinaires et Logan qui n’avait pas de chance… Il disait quand même que tout allait s’arranger, qu’il suffisait d’y croire, c’était une leçon que lui-même ne voulait pas oublier, même dans les épreuves qu’il subissait, c’était la vie, c’est tout.

-Mais tu sais… j’ai trouvé la lumière, elle est revenue, mais… j’ai toujours cette peur sourde au fond de l’estomac, j’ai peur que la vie revienne prendre son dû… et ça me terrifie.

C’était tellement sincère et ses cauchemars le prouvaient. De plus en plus, elle rêvait que Percy revenait, qu’il arrachait le cœur de Lou et qu’il voulait… bref. C’était terrible. Pas la peine de mentionner que l’idée de dormir était de plus en plus difficile et pénible, mais… ça allait. Elle avait dormi avec Lou par accident et elle avait dormi, elle serait bonne pour un moment non? Elle l’espérait. Elle tenta ensuite de lui expliquer comment elle percevait Logan quand tout ça, il était sa normalité, sa base de référence. Si elle avait ce lien fort, elle… comment dire. Elle osait aller explorer un peu plus loin, elle avait moins peur de se faire rejeter par le monde, parce que son point d’ancrage était stable. Logan servait un peu comme ce qu’était la famille pour un gamin, Logan était un peu son ami/famille de substitution. C’était surement trop tôt et trop vite pour ce genre de sentiment, mais… c’était quand même comme cela qu’elle traitait leur lien. C’était peut-être désespéré, mais… elle l’était au fond, du moins, un peu et il lui faisait tellement de bien à l’âme. Il aimait l’image qu’il lui inspirait. Tant mieux, parce qu’elle aussi. Sa réplique l’avait fait sourire. Ça lui faisait du bien de pouvoir compter sur des personnes comme Serena et c’était bien la première fois qu’on comptait sur elle. C’était grâce à son cercle de connaissance, de relation forte comme la leur qu’il s’en était sorti. Elle comptait bien faire pareil.

-J’espère arriver à faire pareil. J’ai déjà un cercle de deux personnes géniales, alors avec un peu de patience et de… confiance. Je vais peut-être arriver à me créer quelques choses de bien.

Ouais, elle avait mis l’accent sur la confiance, parce qu’il était là le problème de Serena. Elle n’avait confiance en personne, jamais. Alors ouais, c’était difficile, mais avec Logan et Lucy, elle y arriverait surement. Il le fallait non? Bon déjà, faudrait peut-être qu’elle se décide à comprendre son lien avec Lou, mais ça… c’était une autre histoire. Pour le moment, elle était avec Logan et c’était une conversation qui avait des échos très positifs sur sa personne.

Pour moi, il était assez triste d'apprendre que Serena, une personne à qui je tenais beaucoup, n'avait pas énormément de chance dans ses relations personnelles. Elle n'était pas quelqu'un qui méritait de finir sa vie toute seule, sans avoir quelqu'un sur qui elle pouvait compter. Autant de malheurs n'était à souhaiter pour personne...et j'en étais un exemple flagrant malgré moi. Il suffisait de voir à quel point la solitude m'avait empoisonné l'existence durant tout ce temps. Je n'avais pu voir une éclaircie illuminer ma vie que lorsque j'avais rencontré Jessica. Si j'avais pu retrouver la voie d'une vie meilleure, c'était uniquement grâce à elle, car je n'étais tout simplement pas grand-chose avant elle... Maintenant je me sentais mieux, avec une vie plus équilibrée. Parfois je souffrais, en vivant ces épreuves que personne ne souhaitait vivre, mais c'était bien mieux que cette vie que j'avais la plupart du temps vécue seule. Pourquoi ? Uniquement parce que je l'aimais elle. Jessica avait été la révélation déclenchant ma vie sociale en quelque sorte...

J'aurais préféré apprendre que Serena était heureuse et bien entourée dans son existence. C'était en tout cas ce que je souhaitais pour elle. Elle méritait le bonheur, comme tout le monde, alors j'espérais bien la voir le trouver un de ces jours. C'était important pour moi.

- Tu mérites d'être heureuse Serena et j'espère que rien ne brisera cela...je l'espère vraiment.

Selon mes propres paroles, la lumière ne quittait jamais une existence pour toujours car elle trouvait sans cesse le chemin du retour pour illuminer nos êtres. La lumière avait su trouver Serena, alors elle ne pouvait pas partir... J'étais persuadé que j'avais raison à ce sujet.

- Personne ne mérite d'être seul...enfermé dans la tristesse.

En même temps, la tristesse n'était à souhaiter pour personne. Rien n'égalait les bienfaits du bonheur et encore moins les bénéfices de l'amour. J'espérais simplement que Serena n'allait jamais perdre cela...jamais.

- Je garde espoir pour toi, pour que tu parviennes à conserver ce bonheur dans ta vie et même mieux, que tu en trouves davantage. Tu mérites réellement d'être heureuse Serena. lui dis-je avant d'ajouter ce détail par la suite : Sache en tout cas que tu pourras toujours compter sur ma présence dans ton cercle Serena. Je ne suis pas du genre à laisser tomber les personnes importantes.

J'étais convaincu du fait que Serena pouvait s'en sortir. Après il fallait que Serena le soit elle aussi pour que tout marche correctement pour elle, en tout cas c'était ainsi que je voyais les choses.

C’était compliqué pour Serena en ce moment, parce qu’elle voulait pouvoir parler de tout avec Logan, vraiment. Elle voulait pouvoir se confier et lui expliquer chaque branche de sa vie sans qu’il n’y ait de zone d’ombre, comme ça, il l’a comprendrait encore mieux et peut-être qu’à deux, ils arriveraient à la faire avancer un peu. Le problème, c’était que pour le moment, elle n’osait pas trop. À chaque nouvelle information donnée, ça faisait sincèrement de la peine à Logan, mais… il fallait pas! Ce n’était rien, elle était passée au travers et elle était devenue plus forte après cela, mais en même temps… elle ne pouvait pas lui ordonner de s’en ficher, ça n’aurait pas été juste, parce qu’elle faisait la même chose quand il lui donnait des détails plus sombre de son passé. Alors au final, il fallait simplement tout raconter, petit à petit et à la longue, il saurait, il comprendrait et il pourrait surement aider. En fait, aider c’était le but ultime de tout ça quand même. Ils étaient amis, mais ils étaient bien à s’entraider de la sorte. Ça et passer du bon temps quand même, on va s’entendre, Logan était surement la personne la plus agréable du monde à côtoyer. Il lui mentionna quand même qu’elle méritait d’être heureuse et qu’il espérait que rien ne vienne briser cela, il l’espérait vraiment. Elle lui fit un sourire en rajoutant :

-Je vais faire de mon mieux pour être heureuse Logan, au pire… va falloir me donner un cours en accéléré.

C’était vrai quand même, parfois elle avait besoin d’un petit coup de main pour savoir qu’elle réaction avoir, du genre… si un jour elle avait des sentiments pour quelqu’un, ce jour-là, elle prendrait ses jambes à son cou, alors lui faudrait peut-être lui expliquer que l’amour, ça ne tuait pas des bébés chatons, parce que pour le moment, l’amour et les démons… c’était dans le même panier, donc le mauvais. Vous voyez le genre? Il rajouta que personne ne méritait d’être seul ou enfermé dans sa tristesse et la gamine l’avait fait pendant longtemps ça, mais plus maintenant, elle n’avait pas l’impression d’avoir continué sur cette voie, elle n’en était pas complètement certaine, mais quand même.

-Ce n’est plus le cas maintenant, je t’ai toi et Lucy, alors ça va aller et en prime, toi non plus tu ne seras jamais seul. Tu as Jessica et tu n’arriveras pas à te débarrasser de moi, je suis coriace, alors tout devrait aller bien pour nous deux.

Ouais, la Serena plus positive recommençait à faire surface comme à chaque fois où elle discutait plus longuement avec Logan. C’était quelque chose de bien et d’agréable, elle n’avait rien à redire à ce sujet. Qui pouvait se plaindre de voir la vie plus positivement et plus sereinement quand même? Il gardait espoir qu’elle arrive à garder ce bonheur dans sa vie et même mieux, mais… Serena n’avait pas de famille et trouver mieux que des amis, c’était impossible non? Elle méritait d’être heureuse et elle pourrait toujours compter sur la présence de Logan, qu’il n’était pas du genre à laisser tomber les gens qu’il considérait important. Maintenant, le défi serait surement de rester importante à ses yeux. Elle lui souriait toujours, c’était une habitude avec lui.

-Merci, je vais m’en souvenir.

Elle ne pourrait pas l’oublier, ça c’était certain. Donc aussi bien lui mentionner non? Elle continuait de boire tranquillement son café, ne sachant pas trop vers quoi lancer la conversation, il avait déjà parlé de tellement de chose.

-Logan, tu penses que je pourrais être amoureuse de quelqu’un comme tu l’es de Jessica un jour?

Oui, la question était sorti comme ça, à brûle pourpoint et elle l’a regrettait déjà. Pourquoi? Elle n’en avait aucune idée, mais ça impliquait tellement trop de chose pour elle qu’elle n’était pas certaine de pouvoir être d’accord ou pas avec la future réponse de Logan.

Ma conviction profonde m'amenait à croire que chaque personne sur cette planète méritait de vivre heureuse, en profitant pleinement de la fameuse lumière dont j'avais parlée tout à l'heure. Ces pensées n'admettaient aucune exception et encore moins Serena. À mes yeux, elle méritait comme tout le monde de trouver quelque chose ou bien quelqu'un la rendant heureuse de façon durable. J'espérais tout simplement que rien n'allait briser cet état de fait et la ramener au point de départ, la fameuse cassure. Une injustice supplémentaire serait au fond plutôt horrible à constater. Serena était mon amie et je m'entendais plutôt bien avec elle. Il était après tout normal que je veuille la voir heureuse. En tout cas, Serena allait faire faire de son mieux pour être heureuse. J'espérais bien qu'elle allait le faire. Je n'étais certainement pas le parfait modèle d'existence équilibrée, mais j'étais un bon hôte d'espoir, même en vivant le pire, alors tout était possible non ? Après tout, j'avais survécu à bien des choses qui auraient pu me coûter la vie...

- Je suis persuadé que tu seras heureuse Serena. Tout le monde le mérite, et assurément toi aussi.

Serena adoptait un discours positif qui me faisait énormément de bien. Pour preuve, je souriais et l'illumination de mon visage n'avait rien d'un masque mensonger. Cette dernière était parfaitement sincère. En même temps, c'était plutôt logique, car je n'avais clairement aucune raison de mentir à Serena. Oser le faire serait contraire à toutes mes pensées la concernant, à la vue du fait que je ne cessais pas d'affirmer que je me sentais bien avec elle.

- Au fond, la première étape d'un bonheur durable est le fait de savoir que la solitude n'a aucune raison d'être, car on peut toujours compter sur quelqu'un. À mon sens, avoir conscience du fait qu'on ne sera jamais abandonné ne peut qu'être apaisant et à la vue du fait qu'on sera là l'un pour l'autre pour très longtemps, il ne sera jamais question d'abandon.

Il n'y avait probablement pas plus sincère que ce que je venais de dire. Je ne me voyais pas abandonner Serena et à priori il en était de même pour elle, alors tout allait bien non ? Il était essentiel de penser ainsi.

Par la suite, Serena me posa une question plutôt intéressante en me demandant si je pensais qu'elle allait pouvoir être amoureuse de quelqu'un, avec la même force que cet amour qui m'unissait à Jessica. Ma réponse à cette question était plus qu'évidente.

- Un ami m'a souvent dit que toute âme naissait forcément en compagnie d'une âme sœur, une leçon que j'ai pu aisément comprendre quand mon amour pour Jessica est devenu une évidence. dis-je avec le sourire, avant d'enchaîner sur ceci : Il y a forcément quelqu'un pour toi, une âme ne demandant qu'à t'offrir tout son amour. Je suis persuadé que ce sentiment si puissant t'habitera toi aussi Serena. Quand tu le vivras, crois-moi...tu seras sincèrement heureuse.

À chaque fois qu’elle parlait avec Logan de façon plus… personnelle, elle en ressortait toujours gagnante, mais c’était difficile. Comment expliquer cela, il y avait tout un phénomène qui s’appliquait, son ancienne elle, combattait régulièrement ce qu’elle voulait devenir. Donc, elle avait souvent les deux côtés de la médaille. Elle pouvait parfois être optimiste, enjouée et positive, mais d’autre fois… ses craintes revenaient aux galops et ça, elle n’aimait pas. Pourtant, ses craintes étaient justifiées, alors c’était normal tout ça, mais… elle aurait aimé pouvoir faire mieux. Pourtant, Logan était persuadé qu’elle serait heureuse, tout le monde le méritait et elle aussi. Elle savait qu’il avait raison, mais… comment dire.

-Je sais que je serai heureuse, je n’ai pas besoin de beaucoup pour être heureuse en fait, mais… j’ai peur de ne pas en demander assez à la vie.

C’était flou, elle ne savait pas trop comment l’expliquer, mais elle souriait, comme si c’était une blague légère au même titre qu’une vérité, ce qui était le cas. Elle savait qu’elle pouvait être heureuse, que juste avec son job, deux amis sincères, elle serait heureuse. Pourtant, elle se demandait quand même si elle se devait d’en demander un peu plus. De tenter de pousser sa propre réflexion plus loin. Comme de rencontrer l’amour, de l’accepter, comme d’avoir plus de connaissance, des trucs qui, pour le moment, était impossible dans son esprit, mais qui, pour le commun des mortels, étaient une demande légitime. C’était plus clair là? Parce qu’elle si perdait encore autant la gamine, mais ce n’était pas simple tout ça. Elle avait donc retrouvé son discours plus positif comme à chaque fois où elle discutait avec Logan et ça faisait un bien fou. Il l’aidait vraiment à garder le cap, à poser des objectifs clairs. Il lui expliquait que pour être heureuse, pour connaitre le bonheur, la solitude n’avait pas raison d’être. Il fallait donc briser la solitude qu’elle rencontrait. Il l’a rassura, mentionnant qu’il ne l’abandonnerait jamais, donc qu’elle pouvait avoir au moins cette valeur sûre.

-Je dois juste, m’en rappeler régulièrement. Ce n’est pas quelque chose que je me dis à tous les jours, mais… j’aime l’idée de ne pas être abandonner, c’est… nouveau, mais agréable.

Vrai, quand on est abandonné par son père à la naissance, avec une mère pitoyable à l’enfance et finalement, une mère morte à l’adolescence, c’était difficile de croire qu’on puisse tenir à nous. C’était difficile de croire qu’une personne sera là pour toujours. Pourtant, elle croyait Logan quand il le disait. Au final, est-ce si grave si elle profitait pleinement de sa présence maintenant et dans le pire des cas… elle aviserait s’il disparaissait, mais elle pouvait être pleinement heureuse maintenant grâce à ses relations. Elle allait s’assurer que rien de con n’arrive, elle allait faire de son mieux, mais… elle n’allait pas s’inquiéter. Elle le savait, si elle s’inquiétait, elle allait chercher à mettre de la distance entre elle et le monde et ça, elle ne voulait pas. Ensuite, elle osa lui poser une question que la chiffonnait depuis plus haut, depuis qu’elle c’était demander si elle en demandait assez à la vie. Peut-être qu’elle devait demander plus, se rendre plus… disponible, même si en fait, pour le moment, l’idée la terrorisait complètement. D’après Logan, on naissait en compagnie d’une âme sœur, chose qu’il était certain quand il avait rencontré Jessica. Il croyait qu’il y avait forcément quelqu’un, quelque part, pour elle. Il rajouta même que lorsqu’elle le vivrait, elle serait heureuse, mais… au final, être heureuse… elle l’était déjà. Quand elle voyait Lucy, passait du temps avec lui, même chose pour Logan, elle était heureuse avec eux, alors peut-être que l’amour… ce n’était pas pour elle… elle saurait bien en temps voulu, pour le moment, elle était bien. Elle lui fit un sourire.

-Je ne sais pas si j’ai un âme sœur quelque part dans le monde, mais… je pense pouvoir dire que je suis heureuse dans ma vie en ce moment. C’est un peu le bordel, je manque peut-être de temps et de sommeil, mais… je suis bien. Avec toi et Lucy, j’ai pas de crainte à avoir.

Vrai, elle n’allait pas être abandonné par Logan et… Lucy n’était pas du genre à abandonner, il était beaucoup trop têtu pour ça. Elle ne savait pas ce que la vie lui réserverait, mais le mieux…

-Je pense que le mieux pour le moment, c’est juste de suivre le courant, voir ce que je… suis prêtes à accepter de la vie. C’est pas mieux si je rencontre l’amour demain… et que je lui balance des claques parce que l’idée d’aimer me terrorise.

Parce que c’était vrai au final, l’idée d’aimer la terrorisait, elle n’y pouvait rien c’était comme ça, mais en même temps… qui pouvait lui en vouloir avec le passé qu’elle se trainait comme un boulet? Ce n’était pas plus mal de donner du temps au temps.

Le fait de percevoir tellement de fois cette sensation de me retrouver dans les paroles de Serena était réellement étrange, mais j'appréciais l'idée d'être envahi par elle à chaque fois que je revoyais la jeune femme. En vérité, grâce à elle, j'avais le sentiment puissant d'être "compris", que nous n'étions pas devenus amis simplement pour des points communs, mais que chacun parvenait à comprendre l'autre et à l'aider. C'était un sentiment plutôt agréable que je ne souhaitais pas perdre. En même temps, à la vue du fait que j'avais promis à Serena de ne jamais la laisser tomber, il était clair que j'allais toujours continuer d'être compris par une âme que j'appréciais, et d'offrir ce privilège en retour.

Pourquoi évoquais-je ce fameux sentiment d'être compris par quelqu'un ? Je le faisais pour la simple et bonne raison que je venais de me retrouver encore une fois dans une phrase de Serena. C'était curieux, mais les pensées qui la traversaient s'étaient souvent retrouvées dans mon esprit. Était-ce une coïncidence ou encore une preuve de nos ressemblances ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais j'aimais vraiment ce que je ressentais.

- Tu sais, j'ai souvent été envahi par les mêmes pensées que toi par le passé, et même encore quelques fois aujourd'hui, alors je peux aisément comprendre ce que tu veux dire. lui dis-je, avant d'ajouter les mots suivants, en guise d'exemple : Je n'ai pu sortir de l'enfer qu'était mon passé d'une seule façon en réalité. C'est en apprenant à penser autrement. Au fond, il aurait été triste d'abandonner surtout à la vue de ce que la vie a pu m'offrir par la suite. J'ai pu trouver l'amour, des amis sur qui je peux compter, un métier que j'aime, et encore il ne s'agit que d'exemples. Finalement, n'importe qui peut être heureux simplement en conservant la force d'y croire, alors si tu continues d'y croire cela va arriver et surtout durer...

C'était assez étrange de se servir de son propre modèle d'existence à titre d'exemple pour un bonheur qu'on croyait impossible à trouver, mais c'était au final assez véridique comme histoire mine de rien.

- Tout ça pour dire que ton bonheur durera si tu continues d'y croire. C'est une fine partie de l'existence, mais cela reste important mine de rien.

Par la suite, Serena me dévoila quelque chose d'assez important à garder en mémoire. En effet, elle m'avait avoué qu'elle était en quelque sorte terrorisée à l'idée d'aimer. Peut-être avait-elle peur de souffrir lors d'une relation amoureuse ? C'était fort probable, car c'était une peur qui pouvait atteindre tout le monde. Il était sans doute mieux de poser la question plutôt que de faire des suppositions absurdes et surtout fausses, mais j'avais peur d'être trop intrusif.

Ainsi, je fis le choix d'enchaîner sur un sujet un peu moins dérangeant, une question certes commune, mais après tout pourquoi pas ?

- Dis-moi, à quoi va ressembler le reste de ta journée quand tu quitteras cet endroit ?

La question était certes simple, mais je ne me mêlais pas de quelque chose qui ne me regardait pas en demandant cela. C'était tout simplement une question que n'importe qui poserait en réalité.

Elle aimait le fait de parler et de se sentir écouté, mais aussi comprise. Parce que, comment dire. Lucy il écoutait, il était doué dans ce domaine même s’il ne le disait pas, mais… elle n’avait pas l’impression qu’il puisse la comprendre. En même temps, ce n’était pas tout le monde qui puisse la comprendre, mais Logan y arrivait parfaitement. C’était un peu triste de se dire qu’ils avaient surement vécus une vie semblable pour se comprendre à ce point, mais au moins ils s’étaient trouvés et pouvait tenter de s’aider mutuellement. Elle ne souhaitait sa vie à personne, mais le fait qu’il existe, ça lui faisait du bien. C’était peut-être un peu égoïste comme pensé, mais elle n’avait jamais été tout à fait altruiste dans sa vie. Au moins, c’était agréable comme sentiment, alors elle n’allait rien en redire. Il expliqua qu’il était souvent envahi par les mêmes pensées qu’elle par le passé. Même parfois aujourd’hui, alors il l’a comprenait. Il avait réussi à se sortir de tout ça en apprenant à penser différemment. Il aurait été triste d’abandonner, surtout vu sa vie de maintenant et ça allait, Serena n’était pas du genre à abandonner, mais elle ne pensait pas trouver l’amour un jour, mais elle avait des amis et elle adorait déjà son métier, c’était bien comme vie. Finalement, il disait que n’importe qui pouvait être heureux, fallait juste y croire, que ça allait arriver et durer. Elle avala un peu de travers, ça… elle n’arrivait pas à le croire. Elle s’attendait toujours que la vie lui retire d’une main, ce qu’elle lui avait offert de l’autre. Elle n’y pouvait rien, c’était ce qui c’était passé depuis toujours, alors…

-Je… je peux tenter Logan, mais c’est difficile. Tu sais, toute ma vie, la vie m’a repris d’une main ce qu’elle me donnait de l’autre, mais… pas l’habitude de croire que les choses sont fait pour durer. J’ai du mal.

Elle pouvait s’assumer comme défectueuse devant Logan non? Ouais, elle allait se le permettre. Elle se sentait bien avec lui et elle n’allait pas se cacher. Il disait qu’il serait là pour toujours et elle voulait le croire, vraiment. Lui, elle pourrait le croire. Donner le même discours à Lucy et elle lui balançait le premier objet qui lui passait sous la main en le traitant de menteur, parce que lui, c’était un chasseur, il allait finir par mourir quand la gamine ne s’y attendrait pas. Ça c’était un fait avéré. Son job était trop dangereux pour qu’elle se dise qu’il serait là pour toujours. Elle l’aurait souhaité, mais… ce n’était pas le cas. Ça lui faisait de la peine en prime comme penser, ouais… les relations humaines, c’étaient chiants. Il expliquait que si elle croyait à son bonheur, il durerait. C’était ça l’existence. Il avait surement raison, elle lui fit un petit sourire sincère en disant.

-Je peux pas jurer d’y arriver tout le temps, mais… je ferai de mon mieux.

Elle était gentille la gamine. Elle était encore jeune, ça lui prendrait du temps avant d’arriver au niveau de Logan, mais avec un guide de la sorte, elle pourrait peut-être sans tirer sans trop de casse. C’était bien comme idée quand même, c’était rassurant du moins. Elle lui avait quand même expliqué que l’amour et elle, ça faisait trois. Qu’elle n’avait pas envie de le rencontrer maintenant, de peur de lui taper dessus jusqu’à ce que mort s’en suive. Elle le savait, elle ne faisait pas l’autruche. Les sentiments, ça lui faisait encore peur. La confiance, un début de confiance, c’était déjà difficile, alors si on impliquait plus, elle n’allait pas supporter, elle le savait. Elle ne c’était pas dit qu’il allait pousser plus loin, mais le changement de conversation lui fit du bien. Il lui demandait simplement ce qu’elle comptait faire après leur rencontre.

-Le reste de ma journée? Je sais pas trop. Je vais rentrer chez moi, j’ai une toile à finir ou dessiner. Peut-être regarder une série en révisant. J’ai un sujet de mémoire à trouver aussi. Sinon, somnoler, avec de la chance dormir avant de retourner travailler. En fait, mes semaines ressemble assez à ça en général, sauf le samedi. Là, je vais chez Lucy, on passe la journée ensemble et on recommence la semaine suivante. C’est routinier, mais agréable.

Elle lui souriait, c’était assez solitaire comme routine, mais… elle appréciait quand même tout cela, elle si était habitué. Elle savait ce qu’elle avait et ce qu’elle voulait. Elle ne pouvait pas tout avoir en même temps, ça c’était certain. Ses études prenaient beaucoup de temps, vraiment beaucoup, donc ouais, c’était comme ça.

-Et toi?

Parce que la gamine, elle adorait lui retourner les questions. C’était même son truc favori, comme ça, elle savait s’ils étaient vraiment différent ou pas.

Par le passé, la vie n'avait jamais réellement été tendre avec moi, me laissant subir un enchaînement de malheurs et de souffrances qui aurait pu à plusieurs reprises mettre un terme à mon existence. Pourtant, malgré toutes ces douleurs, j'étais parvenu à rester debout et à me battre pour continuer de vivre, un fait que je n'allais très certainement jamais regretter, à la vue du bonheur que j'avais pu trouver. En continuant d'exister, j'avais eu la chance de rencontrer l'amour de ma vie et à enfin trouver une sorte d'équilibre qui me convenait amplement. Je devais encore subir le poids de certaines épreuves, de temps en temps, mais mon cœur n'était pas aussi brisé au point de vouloir cesser de battre. C'était un flagrant progrès qui méritait d'être salué mine de rien, mais ce n'était pas le moment de s'y attarder.

Les paroles de Serena me rappelait en quelque sorte mes pensées du passé, car je tenais le même discours qu'elle à l'époque, en ne pensant qu'à ce que la vie m'enlevait et non à ce qu'elle me donnait. En même temps, elle ne me donnait vraiment pas grand-chose à l'époque.

- Je comprends ta façon de penser... dis-je à Serena, sans m'attarder sur les détails. Cela ne servait à rien de pousser le bouchon trop loin et de répéter des choses que j'avais déjà pu dire un peu plus tôt. En tout cas, j'espère que tout ira bien pour toi.

Après tout, pourquoi ça irait mal ? Ce serait dommage de perdre espoir en si bon chemin.

Par la suite, j'avais pris le temps de demander à Serena le programme du reste de sa journée, histoire de pouvoir savoir si rien de pesant n'allait occuper le temps de la jeune femme. Serena me répondit de la façon la plus simple du monde mais qui me faisait plutôt plaisir. Pour quelle raison ? Serena était sincère avec moi. Elle ne respirait pas le mensonge, et j'aimais cette idée. Cela m'aidait à me sentir bien avec elle.

Serena me retourna ensuite ma propre question, évidemment, mais cela ne me gênait pas du tout, bien au contraire. Je me mis alors à lui répondre, sans hésitation et sans gêne particulière.

- Oh tu sais...mes journées ne sont pas bien spéciales, surtout en ce moment, parce que je suis surtout davantage centré sur ma guérison que sur l'innovation dans l'occupation, alors je ne fais pas forcément grand-chose. Je n'ai pour ainsi dire pas encore trouvé la force de faire n'importe quoi. Je passe la plupart du temps à dessiner dans la journée...dessiner, dessiner et encore dessiner. Ce n'est pas extraordinaire hein ? lui dis-je, sans l'ombre d'aucun mensonge particulier, avant d'ajouter ces quelques détails. Quand je retrouverai la force de tout faire, peut-être m'éclaterais-je un peu plus, mais je ne m'en sens pas capable pour le moment.

Cela passerait très certainement...mais cela n'allait pas assez vite en vérité. J'étais assez impatient, c'était vrai, mais j'avais besoin d'un peu de lumière dans ma vie en ce moment.

La vie n’avait pas été tendre avec Logan, Serena s’en rendait bien compte à force de lui parler, mais ça les rapprochaient d’une façon qu’elle n’avait jamais vraiment ressenti avant. Elle avait l’impression qu’entre elle et Logan, il y avait cette notion de sincérité qui prônait, mais sans cette notion du « tait-toi moi plus » qu’elle avait vu si souvent en foyer. Genre, on ose parler un peu de nous, mais pour l’autre, sa vie c’est tellement pire, c’est tellement plus grave et faut tellement plus l’écouter et se taire. Au final, elle c’était juste renfermé plus jusqu’à ne plus rien dire à personne. Pourtant, maintenant, avec Logan, elle y arrivait bien. Bon d’accord, c’était un travail de moine, c’était petit à petit et de façon très… flou si on veut, mais quand même. Elle lui parlait et ses paroles semblaient faire un certaine écho chez Logan, c’était un peu triste, parce que les paroles de Serena, en ce moment, ce n’était pas le truc le plus positif du monde. En même temps, ce n’était pas de sa faute à elle si effectivement, la vie lui retirait beaucoup et commençait à peine à lui donner des trucs. C’était logique de se dire qu’elle comptait de lui enlever d’une façon comme d’une autre. Logan lui mentionna qu’il comprenait sa façon de penser et il espérait que tout irait bien pour elle. Elle aussi elle espérait, c’était quelque chose qu’elle voulait vraiment. Vivre avec des gens, vivre heureuse. Elle n’était pas encore au moins de souhaiter une vie familiale rempli, vous imaginez… elle, avec un gamin, avec de la chance… elle serait invisible comme son père ou nulle comme sa mère, alors non merci hein. Pourtant, vouloir avoir des amis, des gens présents pour elle, ça ouais, elle voulait ça, tout doucement.

-Je l’espère aussi.

Elle lui fit un sourire léger qui démontrait qu’elle l’espérait pour de vrai. Elle n’allait pas jurer, pas dire qu’elle serait certaine, mais elle espérait. Elle le voulait vraiment très fort, mais n’allait pas pousser le destin. En fait, si le destin pouvait oublier l’existence de la gamine et lui permettre de vivre une petite vie tranquille… c’était une excellente option. Il lui avait finalement demandé ce que ressemblerait sa journée après l’avoir quitté, elle lui répondit simplement. Sa vie n’était pas très passionnante, fallait l’avouer. Elle retourna quand même la question à Logan, voir s’ils étaient différents. Il répondit donc que sa journée n’était pas bien spéciale, mais ça, c’était elle qui allait juger. En ce moment, il était centré sur sa guérison, alors il n’innovait pas dans ses occupations. Il résuma donc sa journée par le dessin et au final, rajouta que quand il se sentirait bien, il s’amuserait peut-être un peu plus, mais d’ici là, le dessin allait faire le travail. Elle lui fit un sourire sincère en disant simplement :

-Moi je les aime bien tes journées et ça va, faut se dire qu’on a de la chance, on a le dessin pour nous aider. Certains n’ont pas la chance d’avoir ce genre d’activité thérapeutique.

Parce que bon, ils savaient tous les deux que le dessin, c’était exactement ça. Elle faisait diverses choses reliées à l’art et au sport pour se changer les idées. En fait, le sport était surement une différence avec Logan non? Parce qu’elle ne l’imaginait pas du tout faire des sports de combat et taper sur des gens. L’image était même impossible dans son esprit.

-Je nous ai trouvé une autre différence je pense. Après l’art, j’ai comme hobby le sport, la course, mais aussi les arts martiaux, j’aime bien me battre avec des gens. Je ne t’imagine pas du tout agressif comme moi au combat. En fait, j’aimerais bien être douce comme toi un jour. Aimer les gens et tout.

Vrai, il était calme et doux le Logan. Elle, elle était impétueuse et agressive, c’était quelques choses d’importants. C’était le genre de trait de caractère qui vous faisait réagir complètement différent dans la vie. Ce qui expliquait aussi que la gamine tenait tête à des démons aux périls de sa vie, mais qui, finalement… lui avait surement sauvé la vie à plusieurs reprises.

Afin qu'on ne s'attarde pas sur des sujets de conversation fortement désagréables, j'avais pris la décision de faire une déviation volontaire sur des questions plus communes, histoire d'amener un peu de simplicité dans nos discours. Le fait de questionner Serena à propos du programme de sa journée était une sorte de réflexe logique, l'idée la plus simple du monde en quelque sorte, mais elle n'était pas si mal en fin de compte. Cela nous permettait de parler d'autre chose un tantinet moins triste, même si le programme de ma journée n'était pas vraiment un sujet intéressant en échange du programme de celui de Serena. Je n'avais pas beaucoup d'occupations en ce moment, surtout à cause du fait que j'avais besoin de reconstruire ma vie, alors je n'avais pas grand-chose à dire d'intéressant sur mon train de vie actuel. Je dessinais...je ne faisais rien de spécial à part cela en ce moment.

Au sujet de mon discours, Serena n'avait pas tort sur un point. Certains n'avaient pas forcément la chance d'avoir une activité thérapeutique telle que le dessin l'était pour moi.

- Tu as sans doute raison...

En même temps, que pouvais-je dire d'autre ? Elle avait raison voilà tout. Il n'était pas nécessaire d'épiloguer là-dessus.

Par la suite, Serena avoua qu'elle avait réussi à trouver une autre différence entre nous, car elle possédait plusieurs hobbies en plus de l'art, ce qui n'était pas réellement mon cas. Le dessin me convenait et me faisait du bien. Évidemment, je savais cuisiner mais je ne pouvais considérer cela réellement comme un hobby, car je ne passais pas autant de temps en cuisine que devant mes œuvres. C'était juste quelque chose que je faisais pour faire plaisir à la femme que j'aimais.

À l'opposé de moi, Serena aimait le sport, notamment la course et les arts martiaux, alors son train de vie devait être bien plus intéressant que le mien.

- Tu ne dois pas t'ennuyer avec ce genre d'occupation. osais-je affirmer, à peu près certain de ce que j'avançais. Quelqu'un m'a dit une fois que l'atmosphère d'une vie décide des centres d'intérêt d'une personne, une affirmation qui s'est révélée juste avec moi. Comme je n'ai pas forcément été bien gâté par l'existence, pendant très longtemps, j'ai cherché une sorte de refuge et non un moyen d'évacuer une sorte de colère ou de frustration, alors c'est sans doute pour cela que je ne me suis pas mis aux arts martiaux comme toi et que j'ai préféré une occupation plus calme, du moins je le suppose.

C'était une supposition plutôt juste pourtant, car c'était exactement ce qui m'était arrivé, sans aucune pincée de mensonge.

- Tu sais, si tu m'avais rencontré dans les temps moins joyeux de mon existence, tu n'aurais certainement pas eu le même jugement sur moi, en me jugeant aussi doux et aimant comme tu le fais à l'heure actuelle... dis-je avant de corriger mon propre discours. Enfin, cessons de parler de chose négative si tu le veux bien.