III.02 Au pied du mur

3/3 Ouija

Que faisais-je ici, non loin de ce lac, le regard fixé sur ces flots dont je ne comprenais pas le sens de leurs mouvements ? Cela n'avait en réalité aucune importance. Je venais ici assez souvent depuis que j'avais été recentré à Huntfield, en accord avec ces projets horribles d'apocalypse qui se dessinaient dans l'ombre. Pourquoi avais-je opté pour ce lac en particulier ? En vérité, je l'ignorais moi-même. Il s'agissait d'un choix qui s'était fait sur l'instant, comme une évidence, et je ne cherchais pas à le comprendre. Cet endroit était serein, d'une atmosphère bien différente que celle de la ville. En quelque sorte, le lac symbolisait une sorte d'isolement, une ambiance parfaite pour méditer, réfléchir, sans être importuné d'une quelconque façon. Peut-être était-ce pour ce symbole en particulier que j'avais choisi cet endroit comme une sorte de repère privilégié, et je croyais en cette supposition, qui offrait sans doute bien plus d'explications que la vérité elle-même. Bref, plutôt que de poursuivre ce genre de bazar dans lequel n'importe qui pouvait se perdre, autant tout résumer en disant que je venais ici pour l'apaisement inspiré de cet endroit, plutôt que de chercher de midi à quatorze heures une explication sur les décisions inconscientes capables de perdre n'importe qui.

J'étais non loin de ce lac depuis maintenant deux heures entières, enfermé dans ce calme, sans guerre, sans conflit, ni rien du tout. Pour une rare fois depuis des lustres, ce qui était d'ailleurs assez surprenant pour être honnête, tout allait bien et il n'y avait aucun problème d'aucune sorte. Cela n'arrivait pas souvent, surtout à la vue de ma nature et des raisons de ma présence à Huntfield. Il s'agissait certainement de la seule journée de ce genre dont j'allais pouvoir profiter, surtout à la vue de ce qui se dessinait dans l'ombre. N'importe qui prendrait cela pour une anomalie, une exception un peu trop étrange, mais moi j'aimais sentir que tout allait bien. Ce n'était que provisoire, mais c'était quand même appréciable, mine de rien.

Dans le silence, un appel se mit tout d'un coup à retentir dans mon esprit, sur la "radio des anges". Il s'agissait d'Anaëlle. Elle sentait que Diana n'était pas loin et souhaitait que je vienne la rejoindre. En deux temps trois mouvements, je disparaissais, afin de rejoindre Anaëlle dans ce bâtiment abandonné.

- Je suis là Anaëlle. lui dis-je, en m'approchant d'elle, avant de finalement sentir moi aussi la proximité de Diana... En effet, elle n'est pas loin...

Diana était à Huntfield en train de marcher sur le quai. Son quai favori depuis son arrivée. Elle était tranquille, là à fixer la glace sur les abords du lac. Personne ne la dérangeait et seul le silence régnait. Elle s’avança jusqu’à l’extrême bord de ce dernier et ne dit mot. Elle leva les yeux au ciel et admira la beauté qu’il offrait. Les doux flocons de neige qui tombaient et dont les nervures des flocons brillaient de milles feux.

- Quel doux spectacle, laissa-t-elle tomber avec amour à l’adresse seul du ciel.

L’ange écarta les bras et laissa la brise jouer dans sa robe. Elle portait une longue robe de satin rouge qui descendait jusqu’à ses chevilles complètement nues. Ses cheveux blonds lui tombaient jusque dans le milieu du dos et ondulait doucement dans la brise. Ainsi sereine, elle laissa libre cours à ses ailes de s’étirer. Ses ailes d’anges se déployèrent ainsi sans que personne ne les aperçoivent. Quand bien aurait-il pu, sous sa forme actuelle, ils n’étaient que de l’ombre. De loin, les humains n’auraient perçus qu’un vague flou à l’endroit où ses ailes immenses s’étaient déployés. Elle laissa le vent caresser ses plumes avec amour. Seul une création de Dieu ne pouvait qu’apprécier un tel cas de sérénité aussi profond. Pour une fois, Diana rayonnait autant que si elle aurait été au Paradis. Elle avait envie de s’élever et de quitter ce corps pour voleter vers les cieux, mais ce faisant, son vaisseau se mourrait aussitôt. Elle était enchaîné à lui. Ce corps n’était pas guérie de ses blessures humaines passées. Diana ne s’était jamais penché dessus, mais un jour, en temps et en heure, elle le guérirait complètement.

C’est alors qu’ainsi, autant perdu dans ce calme incroyable que la nature lui offrait, qu’elle laissa ses pensées rejoindre celles de ses frères et sœurs. Elle établie aussitôt le contact avec les siens, chose qu’elle avait ‘’coupé’’ depuis plusieurs mois. C’est ainsi que sa conscience effleura brièvement celle de Anaëlle et capta légèrement ses pensées. L’image d’un lieu lui apparu dans la tête aussitôt.

Diana ouvrit alors les yeux et toute sérénité quitta son être. Elle abaissa les bras et ses ailes se replièrent brusquement, perdant quelques plumes au passage à cause du choc soudain. Elle serra les poings de colère. Que faisait-elle encore dans le coin cette ange? Elle ignorait complètement si elle était vraiment dangereuse ou non, et c’est la raison pour laquelle Diana bannissait aussitôt cette dernière lorsqu’elle la voyait. Comme elle ne savait pas jusqu’à quel point elle pouvait être une menace, elle préférait l’écarter rapidement à chaque fois, rien que par prudence.

C’est pourquoi Diana ferma les yeux et se rendit aussitôt dans le bâtiment qu’elle avait aperçu dans le crâne de sa sœur. Elle arriva sur les lieux avant elle. Lorsque Anaëlle entra, Diana l’a sentie. Elle la laissa entrer sans bouger et apparut devant elle à une bonne quinzaine de mètres. Son épée angélique prit naturellement place dans sa main et elle déploya ses ailes. Ils étaient entre anges, pourquoi retenir ce qui était naturel? Ses ailes frémissaient de colère et un regard glaciale était de nouveau sur les traits de Diana. Le pire, était que l'ange n'avait même pas remarqué la présence pourtant évidente de Manakel. Elle était focalisée sur Anaëlle et la tension était visible.

Diana fixait avec haine Anaëlle. Cette dernière était armée et la fixait aussi. Toutes deux semblait attendre qui des deux allait en premier s'en prendre à l'autre. Si Diana aurait pu la foudroyer sur place, elle l'aurait fait. L'ange n'en avait pas appris beaucoup plus sur le cas d'Anaëlle, la seule chose qu'elle savait c'était : elle avait perdu la mémoire. 

Ça aurait pu être plus simple à arranger, mais Urakaba était passé avant tout le monde et avait visiblement instauré que des mensonges dans la tête de sa soeur et celle-ci les avait prit pour acquis. Avait-elle cherché à s'expliquer avec Castiel? Remarquez, il était aussi possible que lui, profondément choqué par le ''choix'' de sa soeur, avait très mal prit son revirement de camp et avait voulu la tuer. Oui, tout était possible. Surtout que Castiel était devenu bien bizarre avant de disparaitre. C'était un mal pour un bien au fond.

Diana ne remarqua pas sur l'instant Manakel tant elle était focusé sur sa soeur. Son arme bien en main, Diana se retenait tout juste de foncer sur elle. Ses ailes frémissaient de colère et ses plumes étaient bien droites. Elle aurait pu couper quelqu'un avec probablement si elle aurait été sous sa vraie forme. Diana était assez dangereuse en son genre. Uarakaba avait eu raison sur un point, comme ange de Lucifer, elle aurait été puissante. Elle était une combattante qui n'avait pas froid aux yeux.

C'est alors qu'Anaëlle la regarda bien en face avant de lui demander ce qu'elle voulait. Que lui voulait-elle? C'était déjè pas mal évident selon elle, mais elle s'abstint de lui en faire la remarque et passa à autre chose.

- Tu es un danger pour nous tous. Tu étais dans notre camp avant et maintenant tu es dans le leur. Si ça n'aurait pas été de ton amnésie, ça aurait été moins problématique. Tu représentes une menace Anaëlle. Personne ne sait quoi faire de toi, sauf moi. Je ne suis pas comme les autres. Je suis une guerrière. Les ennemis, je les élimine, les dangers j'en fait de même. Je pourrais en être désolé, mais je ne ressens rien vis à vis de toi. Nous ne nous connaissions pas en-haut, alors je m'en fiche pas mal que tu meures.

Diana s'avança, sa robe effleurant ses chevilles nues avec douceur. Elle portait malgré elle la couleur de la guerre : le rouge. C'est en s'avançant, l'épée bien visible dans sa main, qu'elle le vit enfin : Manakel. Diana s'arrêta comme si quelqu'un l'aurait soudainement giflée.

- Manakel? Qu'est-ce que tu fais avec elle?, lui demanda-t-elle sur un ton surpris et blessé. 

Diana eut soudainement peur. Aurait-elle à s'en prendre à son tendre frère favori en ce jour funeste? Aurait-elle vraiment besoin de franchir cette limite? Elle n'avait aucun sentiment hormis une haine pure envers Anaëlle, mais envers Manakel... ce n'était que tendresse et amour. Si elle avait à se battre contre lui, elle risquait de sombrer dans un abysse dont personne ne pourrait l'en sortir. 

- Comment peux-tu lui apporter ton soutien dans cette cause? Elle est l'ennemie mon frère. C'est une arme vicieuse qu'Urakaba utilise contre nous. C'est justement pour nous empêcher d'attaquer qu'il a utilisé une méthode aussi perfide contre nous. Manakel... va-t-en., dit Diana en regardant son frère avec de la peur dans ses yeux.

HRP : Moi et Manakel avons échangé d'ordre pour poster XD

Ce jour scellait le respect de cette promesse que j'avais faite à Anaëlle, lorsque je l'avais rencontrée au Québec, dans ce fameux salon de thé. Exactement comme je lui avais suggéré ce jour-là, Anaëlle avait fait appel à moi parce qu'elle avait senti la présence de Diana non loin d'elle, une sœur avec qui elle avait des rapports plutôt conflictuels depuis que leurs camps respectifs les opposaient. Ma place dans cette situation allait être celle du médiateur, l'ange qui allait tout faire pour calmer la haine qui déchirait la relation entre ses deux sœurs. Je détestais cette position, mais je devais à tout prix l'adopter, pour le bien de notre belle et grande famille.

À peine venais-je d'arriver auprès d'Anaëlle que mes sens détectaient clairement la présence de Diana. Le projet d'un énième conflit familial se dessinait, un conflit auquel j'allais malheureusement assister, en tant que médiateur. J'espérais simplement être capable d'apaiser toute cette haine présente entre mes deux sœurs, ou bien au minimum que mon initiative serve à quelque chose. J'allais certainement être fixé sur l'issue de mon projet encore plus vite que ce que je pensais, car Diana approchait déjà de nous deux.

Évidemment, à peine était-elle là que sa haine sortait déjà, crachant au passage pas mal de paroles plutôt méchantes à propos d'Anaëlle. Je détestais ce que j'entendais, car c'était l'image parfaite de ce que je ne voulais pas sentir chez mes sœurs. Ces conflits...ces éternels conflits ne devaient pas avoir de place dans notre famille. Malheureusement, c'était déjà le cas. Les conflits avaient pénétré nos rangs et déchiré des relations qu'on pensait au départ solides. Il fallait réparer les dégâts et c'était pour cette raison que je me trouvais là aujourd'hui. J'allais tenter d'apaiser les tensions, du mieux que je le pouvais.

Quand Diana remarqua enfin ma présence, la surprise la secoua mais elle semblait dans le même temps blessé de me voir avec Anaëlle. En même temps, elle ne ressentait que de la haine pour ma sœur, alors cette réaction était logique... J'étais à présent la cible de ses paroles, qui étaient noyées cette fois-ci dans autre chose. C'était une blessure...une peur.

Il était temps de m'expliquer.

- S'il te plait Diana...ça suffit. commençais-je tout en douceur, malgré l'intensité des émotions dégagées dans cette pièce. Si je suis présent ici aujourd'hui, ce n'est pas pour briser mes deux soeurs.

Je demeurais sincère et calme, ce qui était assez surprenant à la vue des circonstances. Pourtant, ma position n'avait rien de facile. Me mettre entre mes deux soeurs ne me plaisait pas, mais je devais pourtant le faire.

- Si je suis là, ce n'est pas pour avoir une opinion tranchée et condamner qui que ce soit pour aggraver un conflit visiblement déjà en place. Entre vous, il n'y a plus que de la haine, de l'incompréhension...et même des envies de meurtre à ce que j'ai entendu.

Peu après, j'ajoutais ceci :

- Je suis là pour assurer une certaine neutralité. Je ne veux pas vous laisser déchirées de la sorte... Mon but est simplement de vous aider, toutes les deux, car je n'ai pas envie de vous voir dans cet état plus longtemps. Je souhaite vous voir avoir une discussion normale, une discussion où deux êtres parlent et s'écoutent sans se chamailler ni quoi que ce soit. Il faut à tout prix que vous vous écoutiez...croyez-moi...

À ce moment précis, à quoi pensais-je ? Je pensais à Diana. Anaëlle était au courant de mon projet, alors je connaissais sa réaction, mais celle de Diana était imprévisible. Comment allait-elle réagir face à mon envie de chercher à tout arranger entre elles ? Je ne pouvais malheureusement pas le prévoir.

Diana fixait d'un regard blessée et plein d'incrudilité la présence de son frère adoré aux côtés de sa soeur Anaëlle. Une certaine jalousie réussit à lui percer le coeur et c'est pourquoi elle réagit violemment en l'accusant. Se défendant, il lui expliqua qu'il n'était là que pour faire preuve de neutralité. Visiblement, il était le seul à être neutre dans cette pièce et la situation ne lui plaisait pas. Il voulait qu'elle et l'autre se parle en faisant preuve de compréhension et de calme. Il savait qu'il y avait une grande animosité entre elles deux, et il voulait à tout prix éviter l'éclat d'une énième colère. Entretemps, Anaëlle lança que si le besoin s'en faisait sentir, si Diana l'attaquait, qu'elle se défendrait. C'était curieux cette espèce d'énergie qui se dégageait. D'un côté, il ressentait la méfiance et la colère d'Anaëlle, de l'autre l'espèce de calme caractéristique qui venait de Manakel, mais qui était lui-même sur ses gardes. C'était certain qu'il ne pouvait pas non plus être parfaitement calme. N'importe quel être inférieur qui se serait trouvé au même endroit en ce moment en plus d'eux trois, ce serait senti stressé sans trop savoir pourquoi, voir même effrayé. Des anges en colère, ce n'était pas beau à voir.

- Parle pour toi, lança-t-elle à Manakel, il n'est pas question que j'ouvre mon esprit à cette fille. Cette ange est impure! Je ne peux pas croire que tu veuilles la défendre. Elle met en péril notre cause, elle est irrécupérable! Cette amnésie, tu sais comment guérir ça toi? Urakaba lui a bourré le crâne de sornettes, au point qu'elle voit Castiel comme un ennemi. Castiel un ennemi! Elle est bien bonne! Si tu souhaites la défendre et l'aider... grand bien te fasse, mais tu ne trouveras pas un allié en moi., dit Diana en le regardant dans les yeux,  Nous aider à ce que nous nous écoutions? Il n'en est pas question.

Diana tourna son visage en colère vers sa soeur, et c'est alors que Anaëlle ajouta que seul la mort serait l'issu de cette joute entre elles deux, qu'il n'y avait rien à faire. Elle disait cela à Manakel comme si Diana n'était pas là. Elle ajouta qu'elle avait fait son choix, mais qu'elle ne voulait pas pour autant que les anges s'entre-tuent.

- Vas-y Manakel... laisse-toi embobiner par elle!, lança-t-elle avec colère, Je ne m'étais pas rendu compte que tu étais à ce point attachée à elle, mais je le vois maintenant. Tu bois ces paroles comme si elle était des nôtres. À la prochaine étape, tu comptes aller rejoindre nos ennemis?, ajouta-t-elle avec un sarcasme méchant.

Diana fixait les deux tour à tour. La discussion. C'était ce que voulait Manakel. Pourtant, toute discussion entre elle et Anaëlle était complètement impossible non? Chacune avait sa vision des choses et les deux visions ne collaient pas ensemble. Pouvait-elle vraiment se calmer et papotter tranquillement avec Anaëlle? Rien que cette brève vision l'enflamma. C'était impossible!

L'ange disparût alors sans faire de bruit, laissant les deux anges seuls. Diana réapparut sur le quai et fixa le lac. 

- Seigneur, donne-moi la force de le faire, marmonna-t-elle, Manakel pardonne-moi...

Diana réapparut alors derrière Anaëlle et lui planta sa lame entre les deux omoplates, espérant la tuer, mais bien évidemment, ce ne fût pas le cas.


HRP : (Anaëlle, ne te gêne pas pour blesser Diana... ou Manakel XD Je porte les coups, mais on peut me les renvoyer hein! Je n'ai aucune objection lol De plus, si vous voulez vraiment discuter avec mon ange, faudra la ligoter, l'entraver... ^^ Elle est un brin violente, mais le perso est ainsi depuis le début... Quand elle est comme ça faut la contraindre à écouter et la démunir de sa puissance d'attaque  )

Était-ce mal de souhaiter voir la paix revenir et baigner les membres de cette famille si vaste qu'était celle des anges ? À mon avis, cela ne pouvait pas être un projet néfaste. Après tout, les conflits qui secouaient notre famille étaient responsables de nos maux, mais également de notre incapacité à nous unir pour former un groupe soudé dans la défense d'une même cause. C'était pour tenter d'effacer ce "point faible" que je voulais essayer de réunir mes deux sœurs, pour qu'elles puissent enfin avoir une discussion normale et tenter d'avoir une toute autre relation que celle uniquement bercée par la haine. Ma volonté était noble mais pouvais-je sincèrement concrétiser ce souhait et le rendre réalité ? Je n'en étais malheureusement pas certain, mais je ne perdais rien à essayer de dédier mes forces à l'accomplissement de cette volonté. J'agissais pour le bien de ma famille, mais également pour cette bonne cause que je défendais sans interruption.

La tournure des événements actuelles ne me plaisait pas. Même si j'avais parfaitement conscience que mon souhait ne pouvait guère se réaliser en seulement quelques secondes, je ne m'étais pas attendu à autant de violence exprimée de la part de ma sœur. Diana détestait fermement Anaëlle, je le savais, mais m'attendais-je à la voir tenter de la tuer en ma présence ? Non... En même temps, qui aurait pu prévoir une chose pareille ? Diana était une bonne à retardement qui ne demandait qu'à exploser, et ma volonté d'amener un peu de paix l'avait davantage enragée que calmée, au point d'avoir fait apparaître cette pulsion meurtrière ciblée sur Anaëlle. Au départ, je ne souhaitais pas être violent, du moins pas sur le plan physique en tout cas, mais Diana ne me laissait pas le choix. Si je souhaitais éviter d'assister au meurtre d'une sœur, je devais la défendre, même si l'idée de faire du mal à Diana m’écœurait au plus haut point. Malheureusement, c'était la seule solution que j'avais à l'esprit. Je devais répondre à la violence physique de Diana par ma propre violence physique, même si ce n'était pas moi. Diana m'entraînait vers ce chemin que je haïssais au plus haut point.

J'utilisais ma télékinésie pour pouvoir retirer la lame plantée entre les deux omoplates d'Anaëlle pour la propulser au loin derrière moi, mais surtout loin de Diana. Par la suite, l'improvisation me conduit vers une colonne brisée et abandonnée sur le sol. Également par télékinésie, je me mis à la soulever, histoire d'assommer Diana et la neutraliser, sans pour autant la tuer. Ce n'était pas doux comme façon d'agir, mais Diana ne m'avait pas laissé le choix. Elle avait ouvert les hostilités, alors que moi je voulais y mettre un terme...

- Pardonne-moi ma sœur, mais tu ne m'as pas laissé le choix... dis-je avec sincérité, même si je savais que Diana n'allait pas entendre ces paroles.

Je me retournais vers Anaëlle, histoire de m'assurer qu'elle était encore entière, ce qui semblait être le cas, avant de lui dire ceci.

- Si tu as une idée pour pouvoir la contenir et éviter de la voir se jeter de nouveau sur toi dans le but de te tuer, je suis preneur...

Cela se voyait sur ma tête que je n'aimais pas le fait d'avoir du agir de la sorte et assommer ma sœur, même si je me consolais avec cette idée que j'avais pas d'autres choix que de la neutraliser pour éviter le carnage. Cette violence, ce n'était pas moi...mais celle que Diana avait exprimé n'avait rien à voir avec ce que je souhaitais voir entre mes deux sœurs. J'espérais juste que cette rage meurtrière allait être la seule fausse note de notre rencontre du jour, mais peut-être étais-je en train d'exprimer un autre souhait inaccessible.

Spoiler:

Diana était motivée par une foule de sentiments divergents lorsqu'elle décida en un tour de main que l'heure d'Anaëlle avait sonnée. Aucune place à la conversation, complètement fermée et butée, l'ange s'était rétractée sous la haine, la jalousie et une colère implacable. Elle n'avait alors qu'une solution en tête : éliminer sa soeur. 

Elle s'en voulait d'avoir de telles pensées aussi mauvaises à son encontre, mais Diana était à court de solutions. Pas que ça excusait son choix du moment, mais ça en expliquait au moins une bonne part de cette situation rocambolesque. 

Sous l'effet d'une profonde colère, elle s'est subtilisé aux deux anges qui lui faisaient face. Elle s'était repliée un court instant pour formuler quelques excuses à son frère, même si celui-ci ne pouvait bien sûr, pas l'entendre. Elle avait alors pris sa décision et s'était exécutée comme une créature sans âme et sans conscience. Elle s'était matérialisée lâchement derrière Anaëlle pour la poignarder mortellement. C'était peut-être le Destin lui-même qui s'interposât en cet instant, mais pour une obscure raison, la lame ne tua pas sa soeur et dévia vers le sternum au lieu de s'enfoncer sans merci dans la cage thoracique d'Anaëlle. Diana comprit alors son erreur, un temps trop tard. Elle venait de commettre un acte complètement lâche, attaquer dans le dos, et en plus, sa lame avait trouvée le moyen de la trahir pour la première fois en déviant de sa cible. Elle avait bien blessée l'ange, mais pas comme souhaitée.

Diana retira la lame dans l'espoir de pouvoir porter un autre coup, lorsque sa lame lui échappa des mains et la seconde suivante, un choc terrible la frappa derrière le crâne. Pour la troisième fois dans toute son existence, elle perdit conscience.

À son réveil, elle était ligotée comme une poutre, maintenue debout par un câble serrée très fort. Le câble avait été enroulée quelques fois autour de son corps, comme si les deux anges craignaient qu'elle ne puisse s'échapper. Peut-être était-ce le cas?

Diana était encore sonnée, mais pas complètement désorientée. Une vive douleur lui vrillait l'arrière du crâne, mais elle s'en ficha presque complètement. Elle se prodiguera des soins plus tard. L'ange tourna la tête vers son épée, qui était au sol bien plus loin. D'un mouvement de poignet subtile, elle tenta d'amener à elle son arme avec sa télékinésie, mais cela ne fonctionna pas. Un masque de contriariété remplaça son air sonné et en colère, elle daigna enfin poser ses yeux sur ses deux geôlier.

- Ah vraiment? Maintenant on en est rendu à sortir les runes. Franchement, c'est limite pathétique. On frôle le ridicule. Depuis quand qu'on s'affronte de cette manière? Ce n'est pas ce qu'Il nous a enseigné. C'est lâche!, cracha-t-elle avec colère.

Ses yeux passaient de l'un à l'autre, sans savoir lequel elle désirait le plus tuer en cet instant. Une rage sans nom bouillait au fond de son être et des envies de meurtre fleurissait à la surface. Elle avait déjà ressenti un truc semblable par le passé, lorsque Percy l'avait piégé dans un cercle d'huile sacré pour la torturer à mort. Elle s'était alors presque ôté la vie elle-même, et croyant sa mort il avait rompu le cercle. Cette rage qu'elle lui avait renvoyée alors à la figure était presque équivalente à celle-ci. Elle repensa alors à la joie malsaine qu'elle avait eue à torturer Calli, à la tuer sans relâche tout en la ramenant d'entre les morts pendant plusieurs heures. Elle avait jubilé pendant ces instants. 

Ce qu'elle ressentait en ce moment était puissant, et n'avait cure de quelle image elle devait donner en ce moment même. Elle tenta toutefois d'éviter le regard de Manakel, car même si elle essayait d'ignorer ce sentiment, elle avait honte.

- Si je comprends bien, vous m'avez ligoté pour trois raisons. Soit vous projetez de me torturer pour essayer de me donner une leçon avant de me laisser filer, soit vous allez me tuer avec ou sans torture, soit... vous voulez me parler., lâcha-t-elle en promenant de nouveau son regard haineux sur '' sa famille ''.

Le fait d'assister à ce geste unissant lâcheté et violence venant de ma sœur m'avait brisé, une peine qui pouvait aisément se lire sur mon visage. Je savais que Diana détestait fermement Anaëlle, mais cette haine qu'elle ressentait était bien plus puissante que ce que je pensais. J'avais parfaitement conscience du fait que je ne pouvais pas ramener la paix entre mes deux sœurs, surtout en seulement quelques secondes, mais je caressais quand même l'espoir d'apporter un peu de lumière dans cette relation trop sombre. À mon sens, ce n'était pas une mauvaise chose de vouloir effacer ces terribles conflits qui avaient tant déchiré ma famille. Malheureusement, ce souhait semblait être une envie inaccessible. Il suffisait de voir la réaction de Diana pour le comprendre. Mon projet était certes noble, mais le chemin pour le réussir allait encore être bien long. Allais-je malgré son geste abandonner mon souhait et ainsi quitter mes sœurs en les laissant se détester de cette manière ? Malgré ma cassure interne, j'allais quand même continuer de rester là, avec elle, sans m'enfuir et en mettant de côté ma peine. Mon envie était concrète et toujours présente dans mon crâne alors je n'allais pas me ranger derrière un abandon. Diana et Anaëlle étaient mes sœurs. Les voir en froid me faisait mal et j'avais envie de les aider. J'espérais juste les voir parvenir à m'écouter, autant l'une que l'autre. Anaëlle semblait ouverte à la discussion mais Diana ne l'était pas. C'était elle la source du côté compliqué de mon projet.

Après sa tentative de meurtre envers Anaëlle, j'étais parvenu à neutraliser Diana en l'assommant avec l'aide du premier truc croisé par mon regard. Anaëlle trouva par la suite une idée pour l'empêcher d'attaquer de nouveau en gravant des runes énochiennes sur un câble qui allait entraver Diana, ligotée contre une poutre. Elle n'y était pas allée de main morte pour l'attacher, mais elle n'avait pas d'autre choix que d'en arriver là.

À peine ma sœur venait-elle de se réveiller que sa rage explosait déjà, nous reprochant un acte jugé comme lâche à son encontre, alors que c'était quand même elle qui avait commencé. Cette situation était le reflet parfait d'une expression humaine que j'avais pu apprendre lors de mes missions : "c'est l'hôpital qui se fout de la charité". Elle nous faisait un reproche alors qu'elle était loin d'être irréprochable. Entre une neutralisation et une tentative de meurtre, elle avait aisément fait bien pire que ce que nous avions fait pour la neutraliser.

- Ça suffit Diana. lâchais-je à la suite de la rage de ma sœur, sans pour autant sortir la mienne, ce qui était certainement un immense miracle. Tu nous reproches d'avoir fait preuve de lâcheté envers toi en te neutralisant et en te ligotant de cette façon, ce qui est probablement le cas je te l'accorde, mais tu ne nous as pas laissé le choix, surtout après ce que tu as fait.

Comment faisais-je pour être aussi calme ? C'était très inhabituel d'être aussi calme après ce qui venait de se produire, mais sans doute étais-je bien trop "doux" pour me mettre en colère. Enfin, il ne fallait pas chercher à comprendre.

- Tu le dis toi-même Diana. Nous ne sommes pas censés nous affronter de cette manière. Nous tous, tous les anges, on forme une famille, un socle d'amour et d'écoute normalement voué à être solide. On peut avoir des prises de tête, comme tout le monde et les humains dans ce monde en sont une belle preuve, mais le meurtre, franchement... Tu t'es tout simplement volatilisée sans prévenir, pour te faufiler dans le dos de ta sœur et tenter de la tuer, et tu oses nous reprocher la lâcheté dont on a fait preuve ? Je n'ai fait que t'assommer, et Anaëlle t'attacher à cette poutre. Que je sache, on n'a pas tenté de te tuer...et je fais preuve crois-moi d'une retenue démesurée en ne me mettant pas en colère après ce que je viens de voir.

Je mis une légère pause dans mon discours, sans laisser le temps ni à l'une ni à l'autre de réagir. Si elles souhaitaient parler, elles n'allaient le faire que lorsque j'aurais terminé. Je ne voulais plus de violence, qu'elle soit verbale ou physique, tant que je ne m'étais pas expliqué.

- Je n'ai pas la prétention de vouloir effacer toute la haine qui vous sépare toutes les deux en l'espace de quelques secondes, car je sais très bien que c'est impossible, mais vous êtes mes sœurs, toutes les deux, et je ne peux pas fermer les yeux sur ce qui se passe entre vous. Je ne suis pas venu là pour assister à une énième bagarre et voir l'une ou l'autre de mes sœurs mourir à cause de cette querelle. Le meurtre ne doit pas avoir de place entre nous... Ce que je souhaite faire aujourd'hui c'est donner une chance à une autre façon de résoudre un conflit, une façon plus pacifiste et certainement plus constructive que la violence gratuite : une conversation à double sens.

Il était temps de conclure mon discours, afin de laisser mes sœurs réagir à ce que je venais de dire.

- S'il vous plait, essayez d'avoir une discussion toutes les deux et surtout d'apprendre à écouter ce que chacune a à dire car se ranger derrière le meurtre n'est pas la solution. Tous ces conflits ne peuvent pas durer indéfiniment...

J'espérais tout simplement que mon discours parvienne à trouver deux paires d'oreilles attentives. Si l'une des deux refusait de m'écouter et voulait continuer de briser cette non-violence que je voulais voir régner entre mes sœurs, autant dire que mon combat allait être perdu par avance...même si je tenterais quand même de me battre en tant qu'éternel optimiste.

Diana faisait face à Manakel et Anaëlle, ligotée comme un saucisson à une poutre et démunie de ses pouvoirs à ce qu'elle avait pu remarquer. Elle cherchait les signes des yeux d'ailleurs, les symboles enochiens responsables de son état, mais ne les vit nul part. À force de chercher, elle en convint que la réponse se trouvait tout près. Elle baissa les yeux et lorgna sur la corde. Ouais. Les voilà. 

Elle releva la tête, grinçant des dents. Elle leur lança que c'était lâche de leur part, que ce n'était pas la manière d'agir entre frères et soeurs, etc. Elle leur lança mille conneries à la figure, mais elle savait bien qu'elle n'avait pas à parler. Ce qu'elle décrivait de '' lâche '', était exactement l'attitude qu'elle-même avait eu plus tôt. Visiblement, Manakel pensait de même, car il lui renvoya à la figure sa propre lâcheté. Oui, elle était vraiment mal placé pour parler. Elle se retint de lui donner raison et garda un air stoïque et bravache. Elle leur montrait clairement qu'elle n'avait pas peur d'eux. Ne jamais montrer de faiblesse. Enfin, elle essayait. 

Ensuite, Manakel réitira son but à lui. Il était là en tant que pacifiste et ne désirait que le bien de tout le monde. Il ne voulait voir personne de réduit à cet état de combat perpétuel et de manque de confiance. Il faisait appel à un espace temps neutre, où tous pourrait parler pacifiquement et régler ce différent. Il ne voulait pas qu'ils se meutrissent entre frères et soeurs. En le regardant et en écoutant ses paroles, Diana vit que Manakel lui en voulait. Elle le savait, elle avait très mal agis en s'en prenant à Anaëlle encore une fois. Quand agirait-elle de la bonne manière? Elle était convaincu que l'éliminer était LE moyen salvateur, mais elle devait forcément faire erreur puisque son frère insistait tant.

Diana poussa un soupir et leva les yeux au ciel, les ferma et marmonna : '' Ok... ok. J'ai compris. Dites-moi ce que vous avez à dire alors. Puisque je suis attaché, on va dire que je suis neutre. ''

C'est alors qu'Anaëlle prit la parole. Ce qu'elle révéla, fit ouvrir en grand les yeux de l'ange et elle regarda sa soeur avec un air surpris et complètement perdu : '' Attends, quoi?! Non... Non! C'est impossible. Castiel il... il ne peut pas être derrière tout ça. Il m'avait dit lui-même qu'il était déçu de tes nouveaux choix et qu'il avait regretté d'avoir dû t'affronter pour se défendre. Ce n'est pas lui, tu mens! ''

Diana regarda Manakel avec un air affolé, : '' Dit-lui qu'elle fait fausse route! Castiel ne peut pas être derrière tout ça. Il ne m'aurait jamais menti. C'est impossible! ''

Depuis le tout début de mon existence angélique, je militais pour une sorte d'existence idéale où la violence serait remplacée par quelque chose de bien plus pacifiste, et surtout incapable de faire autant de mal que ces attaques physiques ou morales perpétrées par la simple influence de la haine. Dans les temps d'aujourd'hui, il y avait quelque chose que bon nombre de personnes, y compris les anges, ne parvenaient clairement plus à faire. En effet, n'importe qui n'arrivait plus à discuter normalement, et surtout à écouter ce que l'autre avait à dire. Sans écoute, la discussion n'avait rien de constructif et ne servait à rien, alors que moi je croyais justement aux pouvoirs d'une discussion constructive. Rien qu'en tentant de parler, pas mal de conflits avaient déjà l'occasion de se régler, sans aucune violence. Malheureusement, très peu de personnes parvenaient à ce genre d'issue, ce qui était bien triste à mon sens. J'aimerais pouvoir aider mes deux sœurs à enfin apprendre à s'écouter l'une et l'autre. À la vue du conflit qui les séparait toutes les deux, cet effort était devenu nécessaire, mais le fait de convaincre mes deux sœurs était un combat difficile à livrer. Anaëlle semblait être prête à agir à ma manière, mais cela n'était pas le cas de Diana. L'ange se laissait envahir par la haine qu'elle éprouvait pour Anaëlle au point de céder à une violence que je refusais de voir. Diana, cette sœur que je respectais, avait osé faire preuve d'une lâcheté horrible en tentant de tuer Anaëlle en se rangeant derrière son dos. Cette action m'avait visiblement bouleversé et cela pouvait aisément se détecter. Ce que Diana avait tenté de faire était horrible et inacceptable. Même si n'importe qui pouvait détester son frère ou sa sœur et avoir parfois envie de le tuer, le faisait-il malgré tout ? Le meurtre était la limite à ne pas franchir...et que je ne voulais voir dans chacune de mes sœurs. Je souhaitais recoller les morceaux entre elles, afin d'effacer ce conflit. J'étais un éternel optimiste, voyant de l'espoir partout, mais j'y croyais, pour cette histoire bien précise en tout cas. Anaëlle et Diana devaient tenter de se réconcilier, il le fallait...mais allaient-elles réussir ? Je l'ignorais...

Au terme de mon discours mettant en valeurs les bienfaits d'une discussion constructive, Diana accepta enfin d'écouter, même si je sentais bien dans sa voix que cela ne lui faisait pas franchement plaisir. En même temps, on ne pouvait pas vraiment dire que sa tentative de meurtre m'avait enthousiasmé aussi... J'en étais encore pas mal affecté mais je mettais cela sous silence, me préférant me concentrer sur mes deux sœurs plutôt que sur l'effet que son acte avait eu sur moi. Ce qui se passait à l'heure actuelle était bien plus important qu'un bobo émotionnel quelconque, surtout le mien. Par la suite, Anaëlle prit la parole, racontant à Diana le même récit auquel j'avais eu droit. La réaction de ma sœur fut alors explosive, un berceau de surprise. En même temps, Diana était dans le camp de Castiel, alors elle ne pouvait être que surprise en écoutant l'histoire d'Anaëlle, au point de croire que ma sœur mentait. Que pouvais-je à ce sujet ? Je ne pouvais pas dire qu'Anaëlle disait la vérité, ni même si elle mentait. Depuis mon arrivée à Huntfield, jamais je n'avais pu parler à Castiel, alors je ne disposais pas d'une quelconque pincée de vérité. Je ne me basais que sur des paroles, non sur des faits. La vérité était alors compliquée à cerner dans cette situation.

- Diana, depuis mon arrivée à Huntfield, je n'ai jamais pu parler à Castiel...alors je ne dispose pas de sa version de l'histoire...

Celui qui semblait disposer de la vérité n'était autre que ce fameux Urakaba dont Anaëlle parlait. Il avait su comme par hasard être présent pour Anaëlle pile poil au bon moment. Cela semblait être une coïncidence bien trop troublante. Trempait-il dans cette histoire ? Avait-il profité de l'amnésie de notre sœur pour l'amener dans son clan ? En était-il carrément responsable ? Tant de questions secouaient mon esprit pour l'heure. Urakaba était suspect à mes yeux...

- À mon sens, il y a une partie de l'histoire d'Anaëlle dont il faut obligatoirement tenir compte, et il s'agit des faits. Quelqu'un a visiblement effacer la mémoire de notre sœur, pour la rendre amnésique, perdue et par conséquent vulnérable. Les faits sont graves...sérieusement graves. Moi, là-dedans, il y a quelque chose que j'aimerais bien comprendre. Si Castiel est effectivement responsable de cette amnésie, quel serait son intérêt de voir Anaëlle dans cet état ? Un fait aussi grave implique forcément un objectif derrière, et c'est ce dernier qu'il faudrait cerner non ?

Dans mes interrogations, je ne donnais raison ni à Anaëlle ni à Diana. Je me posais des questions, un schéma forcément naturel pour un être qui ne sait pas trop qui était le responsable de l'amnésie de sa sœur.

- Anaëlle, j'aurais une question à te poser si tu veux bien, justement par rapport à ce qui s'est passé. Tu dis avoir découvert la responsabilité de Castiel grâce à tes recherches, mais aurais-tu par hasard des preuves affirmant cette vérité, des preuves que tu pourrais partager avec nous par exemple ? Urakaba t'a-t-il aidée dans ces recherches, ou bien t'a-t-il offert sa version de l'histoire sur laquelle tu as pu t'appuyer ?

Je posais pas mal de questions quand je me mettais à chercher la vérité tout en restant, c'était quelque chose que je ne pouvais pas vraiment empêcher. Je prenais tout à cœur...tout était important. C'était ainsi.

- Pardon pour cette avalanche de questions et d'investigations exprimée à voix haute...je devrais me contrôler parfois.

*même si j'ai le sentiment d'emprunter le bon chemin*