III.04. Hate and… cooperate ?! [Feat. Crowley]

Une liste noire. Bobby avait une liste noire. Qui n’en avait pas ? Et, en tête de liste, c’était Crowley. Bon, il y avait peut-être Lucifer au-dessus, ou, disons, quelque part sur cette liste, mais, il y avait quand même et d’abord, Crowley.

Crowley avait eu l’audace de toucher à Dean. On ne touchait pas aux fils adoptif de Bobby. Point final. Alors, pour l’heure, Crowley était bel et bien le premier sur la liste. C’était aussi simple que ça. Cette simplicité, à l’image de Bobby, elle faisait dire que, Crowley était responsable de la possession de Dean. Il n’y avait pas à en douter, jusqu’à preuve du contraire, et, il en faudrait une de putain de preuve, pour l’obtus vieux bien barbu.

Bobby pensait alors, qu’il était grand temps d’en découdre avec le démon. Crowley, le démon des croisements, ou, disons, des carrefours, à la croisée des chemins, ou, pour ne pas dire, le démon qui te menait sur les mauvais chemins... se disait Bobby. Il avait lu tout un tas de choses sur le démon, et, tout ce qui était, de près ou de loin, rattaché au démon. Bientôt, il en connaissait même, presque trop, tant il ne pouvait déjà pas trop le voir en peinture ! Bobby avait mené son enquête. Il avait passé du temps à la bibliothèque de l’Université. Le chasseur n’ayant pas tous les ouvrages sur le surnaturel, et, d’ailleurs, ce n’était pas plus mal, c’était même mieux ainsi, que les ouvrages soient, toujours, accessibles, au plus grand nombre possible de chasseurs. Il y avait, ces récits, de quelques personnes qui, désirant faire un vœu et le voir s’exaucer, prenaient un coffre, et y plaçaient des affaires personnelles, pour l’enterrer à un carrefour, et, de là, apparaissait le démon, des croisements, Crowley. Bobby n’avait pas l’intention de faire un vœu, si ce n’était, "Je veux que Crowley meure. Et, si possible, en s’excusant, et en suppliant pardon, pardon Dean." Ou, encore, "Je veux que Crowley me dise où son ses petits os, ses petits os et son petit prénom, son véritable prénom, que je les déterre et que je les crame, ses os, avec, un allume barbecue, que je me fasse griller des saucisses après, pour fêter ça, avec une bonne bière." Bref, Bobby haïssait Crowley. Mais, bien sûr, ce genre de vœux, ce n’était sûrement pas ce qu’on devait souhaiter au démon...  

Bobby avait aussi conscience, même s’il ne connaissait pas non plus le "camp ennemi", il ne restait qu’un chasseur, que, bien sûr, Crowley, il n’était pas n’importe quel démon. Il savait que c’était un haut placé, avec, l’intuition alors, qu’il y avait une sorte de hiérarchie chez les démons, où, Crowley, n’était pas trop mal placé, sur l’échelle des Enfers. A l’image des Anges qui avaient leurs Archanges, bah, les Démons, en fin de compte, c’était un peu la même chose, ils avaient leurs... Bref ! Bobby ne savait pas trop quoi, mais, Crowley, ce n’était pas un petit...  

Il fallait donc préparer au mieux sa venue.

Oui, car, Bobby, il comptait bel et bien, l’invoquer. Tant qu’à faire. Pourquoi s’enquiquiner à poursuivre un démon, lorsqu’on pouvait l’invoquer, et, le faire venir, l’appeler ? Bobby n’avait jamais été un très bon coureur, alors, il n’allait pas courir derrière Crowley. Il allait essayer de le faire venir à lui. Ce sera plus simple. Et, Bobby aimait la simplicité – simplicité qui avait quand même réclamé des heures de recherches. Mais, Bobby avait réussi à trouver un autre rituel, qui permettait de faire venir le démon, non pas pour faire un vœu, mais pour le faire venir, le convoquer. Oui, c’était plus simple de faire ainsi, comme passer une sorte de coup de téléphone, bien que, le rituel, pas évident à réaliser. Alors, au final, cette simplicité devenait complexité. Il fallait d’abord réunir les ingrédients. Bobby mémorisa le sceau à réaliser. Les bougies, il devait déjà avoir ça quelque part, mais, il manquait, le contenu du bol, qui réclamait des ingrédients bien particuliers, au-delà du sang de celui qui invoquait Crowley. Il fallait brûler le contenu du bol avec une incantation latine à réciter, que Bobby imprima en son esprit. Ce qui était pratique, pour Crowley, à la différence des autres démons, était que l’incantation latine était assez courte, en fin de compte. Et, ça, ça plaisait bien à Bobby. Le plus difficile, c’était vraiment les ingrédients, car, ils n’étaient pas répertoriés. Il avait fallu faire d’autres recherches, croiser les informations, tout ce qui était disponible sur le démon, et, aussi, Bobby fit quelques recherches dans sa bibliothèque personnelle. Il n’était pas plus mal qu’il en soit ainsi, car, si un démon était si facile que cela à invoquer, ce serait une pagaille sans nom... !

Alors, les ingrédients resteront secrets.

Bobby prit un bol, un simple bol de céréales, couleur unie, et, ces ingrédients secrets, le tout, dans sa cuisine même, puisque ça ressemblait au final, à de la cuisine. Il prépara avec soin le bol et son contenu : les ingrédients. Il écrasa ce qu’il y avait à écraser et découpa en morceaux ce qu’il y avait à découper en morceaux, que ce soit, végétal ou animal. Il avait fallu faire sécher certains ingrédients, ce qui, déporta encore le rituel de quelques jours. Il fallait être patient... ! Bobby l’était. Les ingrédients enfin prêts, il restait à préparer l’accueil du démon. Et, Bobby râlait déjà à se dire, que, vraiment, Crowley n’en méritait pas autant... ! Mais bon.

Où invoquer un démon ? Aucun chasseur n’aurait idée de l’inviter chez lui. D’ailleurs, Bobby serait le premier à dire de ne pas invoquer un démon chez soi. Cela allait de soi. Stupide idée ! Aucun chasseur n’aurait donc, cette stupide idée. Aucun chasseur, sauf, Bobby... ?

Il poussa sa table basse de salon. Il fallait bien de la place pour que débarque ce démon. Il ferma les portes, sauf la cuisine, ouverte par nature, qu’il ne pouvait donc pas fermer, mais ferma les volets, et, d’ailleurs, tous les volets. Il avait vidé la cuisine dans un gros sac poubelle qu’il avait mis dans le garage. Il n’y avait plus aucun objet. Bobby, parano. Et, il en avait fait de même avec le salon, livres de la bibliothèque compris. Il avait même dégagé la télévision. La lumière était allumée. Il installa sur la table basse, le bol, rempli des ingrédients. Il réalisa le sceau à la craie blanche. Il s’y appliqua. Il ajouta les bougies sur ce sceau, et, les alluma, avec une allumette. Et... il ne restait plus que le sang et l’incantation... Bobby ne paraissait pas stressé. Il avait sang-froid. Il hésita pourtant un instant – difficile de savoir pourquoi.

Bobby ne connaissait pas meilleur endroit que chez lui. C’était l’endroit idéal. Un vrai piège à démons. Chez Bobby, il y avait, après tout, en permanence, le sceau de Salomon, au plafond du salon, pour les exorcismes. Non. Il n’y avait pas à en douter. C’était l’endroit idéal. L’endroit où, il avait toutes ses armes à disposition. L’endroit qu’il connaissait par cœur. Et, qu’il était, le seul, à connaître par cœur. L’endroit que personne ne connaissait. Sauf peut-être Dean et Sam. Qui savait, après tout, que c’était chez lui, à part, ses fils adoptifs ? Bon, ça ne ressemblait pas non plus à un truc abandonné. L’endroit où, il avait mis du sel, dans la cuisine d’abord, vers la porte donnant au vestibule de l’entrée ensuite, vers la fenêtre du salon aussi, et même enfin, la bibliothèque, si jamais un jour, un démon pouvait traverser les murs, tout cela, afin que le démon ne puisse pas se faire la malle, fermant, tous les chemins, le carrefour, à ce cher Crowley. En fait, le salon était encadré d’une ligne de sel, bel et bien fermée. L’endroit où, il avait de l’eau bénite. L’endroit où, il avait un fusil de chasse à cartouches de sel, sur la table basse d’ailleurs, en complément de son colt à la ceinture, toujours, à la ceinture. C’était bien d’avoir certaines choses en double. Les armes surtout. L’endroit où, sur le sol, il pouvait dessiner, mais n’avait pas dessiné, des pièges à démon. Il y en avait déjà un, sur le plafond du salon donc. Cela suffisait. Trop en mettre c’était les dévoiler. Bien sûr, Crowley n’était pas n’importe qui, et, Bobby s’attendait à que plus la moitié des choses qu’il avait pris le temps d’installer, ne servent à rien, purement et simplement. Mais bon, savait-on jamais, car, le piège à démon, c’était le truc qui marchait bien, si le démon ne le voyait pas. Et, peut-être qu’un démon avait ses jours sans... ! Bobby avait eu raison d’hésiter : il avait oublié de sortir l’eau bénite. Il en sortit du tiroir du bureau d’appoint : une flasque de whisky. Il enfila ça dans sa poche. Habillé, le Bobby, comme d’habitude, et, bien sûr, avec une casquette. Il mit aussi, des bougies, dans les parages, et les alluma, au cas où, qu’on fasse mumuse avec sa lumière...

Il était prêt, lui, pour son rendez-vous. C’était l’heure.

Bobby revint, air déterminé, à la table basse. Table basse, installée donc, près de la fenêtre, le sceau de Salomon, en déporté sur le plafond, juste devant le chasseur, et, il l’espérait, juste devant Crowley aussi, c’est-à-dire, entre eux. Une barrière, qui, ne sera pas vraiment de trop, pour les mettre à distance. Bobby dressa sa main au-dessus du bol à ingrédients. Et, il se fit enfin au couteau, un simple couteau de cuisine à lame lisse, une blessure. Il se coupa. Il saigna. Il ferma poing et serra pour que le sang s’y verse bien dans le bol. Il prit un linge déchiré de la table basse, afin de se faire un pansement rapide, noua et serra, aidé des dents, et, il sortit une cartouche d’un petit tas de cartouches, pour y sortir du sel. Il en versa sur le couteau de cuisine, histoire qu’il soit là pour quelque chose, et, le laissa pour l’heure. Enfin, il prit une boite d’allumettes, sortit une allumette, qu’il enflamma, puis jeta dans le bol.

Et, il dit,  

Et ad congregandom, Eos coram me.

La voix forte et ferme, n’hésitant pas d’un brin, du genre, sur le même ton qu’un, "ramène tes fesses". Et puis, il prit son fusil, qu’il chargea, en joug, le couteau, qu’il reprit, plaqué sur le fusil, la lame, non vers lui, et, surtout, il resta derrière la table basse. Bobby attendit. Derrière lui, les stores, fermés, pas de volets ici, la fenêtre, fermée, et, devant lui, le salon, avec le canapé, ainsi que ses deux pauvres coussins, la bibliothèque vide en face, et, tout au fond, la cuisine. Mais, surtout, au-dessus de lui donc, un peu en décalé, un piège à démon de dessiné au plafond, car, savait-on jamais, qu’on voudrait l’approcher. Bref, il avait essayé, du mieux qu’il avait pu, de bien l’accueillir, comme il se devait, ce cher grand démon Crowley. Enfin bon, il n’était pas question de tirer à vue non plus... ! Bobby resterait silencieux et ne tirerait pas.

*C’est ton anniversaire, Crowley. Joyeux anniversaire. *

Se disait Bobby, pour s’encourager, parce que, il fallait avouer, il avait une pointe de stress en lui, et, alors, pour rester concentrer... afin de ne surtout pas tirer encore... colérique ! Bien sûr, en plus de ça, Bobby n’avait prévenu personne, de ce qu’il s’apprêtait à faire là, même pas Dean ou Sam, dérogeant ainsi à la règle de base : toujours prévenir, car, toujours, savait-on jamais. Mais, on lui aurait dit, certainement, qu’il allait faire la plus grosse connerie de sa foutue vie de chasseur... ! Ce qui aurait, bien sûr, été vrai.  

Il ne restait plus qu’à espérer que le rituel allait marcher... Où invoquer un démon ? Bobby se disait, peut-être bien, dans une chambre d’un hôpital psychiatrique...
 
 

A quoi bon mettre en joug Crowley ? Lui tirer dessus ? La chose soulagerait Bobby. Vraiment ? La chose ne rimerait à rien. Surtout ça. Bobby le savait bien. Les paroles latines : il ne voulait pas les prononcer. Pourquoi ? Savait-on... jamais... ? Lui tirer dessus ? Et, vider son chargeur ? Ça ne servirait à rien. Ca le soulagerait. Bobby n’avait rien d’un Saint. Ou, alors, il ne se savait pas Saint. Ca le soulagerait ? En fait non. Même pas. Il n’y avait plus personne à protéger de Crowley. Et, Bobby ne se comptait pas vraiment dans l’histoire. Il n’y avait aucune raison de tirer. Il n’y avait aucun motif à le faire. Au final.  

S’il n’avait pas fait tout ceci, à prendre le temps de l’invoquer, pour le renvoyer en Enfer ? Bobby plissa les yeux. Suspectant Crowley. Car, Bobby le savait : les démons répondaient toujours présents à manipuler. Et pourquoi pas, que le renvoyer là-bas ? En bas. Là. Ici. Et maintenant. C’était son job au chasseur. Après tout. Il était bien là pour renvoyer les démons en Enfer, et, avec qu’un aller sans retour, pour le niveau des plus inférieurs du monde et des mondes. S’il avait besoin de réponses ? Oui. Toujours. La bibliothèque le prouvait. Elle n’était vide que pour Crowley. Mais, sinon, elle était bel et bien remplie. On n’avait jamais assez de réponses. Surtout pour les autres. Crowley marquait un point. Et alors, Bobby s’attendait à en avoir, des réponses de sa part, toujours, en joug, Crowley. Mais, le démon ne lui en donna pas du tout. Enfin, il lui donna une autre réponse. Il changea de sujet. Il sortit son joker d’une poignée de cartes imaginaire : Lucifer lui-même.

Et, avec le sourire. Il s’avançait même. Sûr de lui. Bien que piégé. Pourquoi ? Il avait de quoi ? Justifiant cette assurance ? Ou, c’était du bluff ? S’il ne pouvait pas se passer de lui ?! Bien sûr que oui. Le chasseur aurait voulu dire. Bobby, qui avait attendu, une réponse sur son bordel, qu’il avait foutu, Crowley, le mal qu’il avait fait, à Dean et Sam. Et qui se retrouvait là, avec une autre réponse sur les bras. Mais, peut-être bien, plus intéressante, à en vomir, mais bel et bien, plus actuelle. Il fallait être stupide de l’ignorer. Alors, il eut un temps, où le chasseur, n’aurait presque pas écouté la suite. Car, plus ça allait, plus Bobby descendait en Enfer. Bobby se sentait, s’être presque, piégé lui-même, à avoir invoqué Crowley. Ou, c’était Crowley, qui le piégeait là. C’était un hameçon, un, assez bon hameçon, il fallait le dire, lancé par Crowley. Mais, le pire, c’était un hameçon, qui se présentait comme un hameçon. Pas caché pour deux sous. Si cela captait l’attention de Bobby ? Bobby était derrière un fusil. Ça l’arrangeait bien. Il était sur la réserve. Sur la défensive. A l’intérieur : il cogitait. Bien sûr qu’il mordait. Une bonne carte jouée. Il garda sang-froid.  

Bobby s’était emmuré dans le silence jusqu’ici. Un silence qui se voulait protecteur. Il aurait aimé être sourd. Sauf que, difficile de se boucher les oreilles, difficile aussi, de scotcher la bouche de Crowley, alors que Bobby venait de lui poser une question. Ce serait stupide. Il aurait pu tirer alors. Mais, tirer sur lui, n’y changerait rien, il enchaînerait à parler de nouveau. Sûrement. Il ne pouvait qu’écouter. Bobby, qui cogitait ailleurs, entendit pourtant bien, que Crowley, conclut, qu’ils n’étaient pas ennemis. Bonne chose qu’il n’avait pas dit non plus qu’ils étaient amis. Là, il aurait tiré. Peut-être. Pour le raisonner le démon. Mais. Dommage. Il avait de la raison. Boire ensemble ?! Et puis quoi encore ! Bobby suivit le regard de Crowley, qu’un moment après le regard de Crowley. Il vit la bouteille de whisky. Bobby, regarda de nouveau Crowley. Toujours, il l’avait en joug. Crowley, il lui dit, princier, qu’en fait non, il ne boirait pas avec lui, avec ce whisky, qui trainait là, et qui, avait l’air infect. Qu’il lui dise, s’il voulait mourir, à boire ça ? Parce que, il trouverait mieux que ça, oh, Bobby lui faisait confiance là-dessus, pour qu’il en vienne à mourir plus vite... ?  

Bobby était déjà mort depuis des années – depuis son premier démon. Il s’en foutait bien de sa vie. Et, assez âgé, confiant pour la génération de chasseurs à venir, malgré toutes les conneries qu’ils pourraient faire, il s’en fichait pas mal de mourir demain. Quoi que. Après Lucifer. Lucifer d’abord. Bobby n’était pas suicidaire. Non. Pas vraiment. Il avait deux fils. Il avait, des chasseurs, et donc, une famille. Même s’il était distant avec. Solitaire. Mais, pas suicidaire. Sa vie, elle tenait surtout pour les autres. Pour qu’il y ait toujours quelqu’un au téléphone. Juste au cas où. Même si, on ne l’appelait pas. Ça rassurait. On pouvait toujours l’appeler. Rien que ça, en fait, ça suffisait. On pouvait toujours l’appeler. Pas forcé de le faire. Mais voilà. On pouvait. Alors, il fallait bien que Bobby reste. Mais, peut-être que ça valait le coup, de se mettre sur le répondeur, en ligne occupée, pour choper Lucifer, et refermer ces portes à la con. Il y avait trop de démons. Pire qu’avant. Il fallait revenir à des années plus calmes. Comme avant. Et, il fallait le dire, avant, il n’y avait pas un vieux con qui répondait au téléphone... ! Il fallait bien un jour, de toute façon, que les chasseurs fassent sans une ligne disponible 24h/24.

Bobby tenait toujours le fusil. En joug, toujours, Crowley. Il eut un temps.

Et, au final, Bobby baissa le canon de fusil. Il le baissa à ne pas en douter : il ne menaçait plus personne ce fusil. Crowley, ainsi libéré de la prise en joug. Bobby prit même le fusil bien en main. Il y retira le couteau plaqué dessus. Il le posa, ce couteau de cuisine à la lame salée, sur la table d’invocation. Bobby posa, de même, et enfin, sur cette même table basse de salon, le fusil. Il le fit calme. Posé. Bobby se désarma. Il ne sourit pas du tout. Vraiment pas. Bobby avait une volonté de fer. Il lui restait et lui resterait, toujours, de quoi répliquer. Toujours. Alors, il n’eut pas le courage pour un sourire, mais, puisque Crowley avait parlé de whisky... Bobby sortit d’abord son colt de la ceinture. Il le posa sur la table d’invocation. Colt qu’il ne retirait pourtant jamais de sa ceinture. Et, il sortit une flasque de whisky de sa poche, qu’il posa aussi, sur la table. Il descella enfin sa voix.

- C’est que. Je garde la meilleure cuvée sur moi.

Dit-il en posant la flasque. Le dos de la flasque tapant un peu le bois. Presque noir. Dans un regain de volonté. Bobby en retira le bouchon. Il jeta le bouchon sur la table. En légère cloche. La flasque ne contenait pas, pour sûr non, du whisky. Pas vraiment. Le préciser à Crowley ? Non. Il prit la bouteille de whisky que Crowley avait regardé.

Et... Et il partit vers la cuisine.

Il passa sur le côté de Crowley, sans même le regarder, parce que, Bobby ne voulait pas lui accorder cette attention. Et, assez loin de lui, suffisamment, dépassant le canapé et le reste, pour aller... se chercher un verre dans la cuisine. Crowley n’allait pas aller bien loin dans son piège ! Bobby, lui, il pouvait bouger. Libre. Et, pourtant, piégé à la fois.  

Bobby sortit un verre du placard. Il se servit un verre de whisky de la bouteille qu’il venait de prendre. Il but. Il ouvrit le frigo. Très calme. En fait, Bobby, il cogitait.

Mettons, qu’il enverrait, maintenant, Crowley en Enfer, à cet instant précis, alors que Lucifer régnait sur les démons. En Enfer. Sur Terre. Les portes grandes ouvertes. Alors que, Bobby, il avait, en face de lui, dans cet Enfer sur Terre, un de ses opposants, un de ses plus, puissants opposants. Parce que, Crowley, en démon des croisements, c’était le boss d’autres démons, pour peu que les récits sur ces démons à la croisée des chemins, étaient multiples, et ne concernaient sûrement pas qu’un seul et unique démon. C’était à parier, sans trop de risques. Il avait aussi, peut-être, pour sûr, une certaine influence, peut-être pas frontale, mais, souterraine, parce que, Bobby en avait fait le constat à ce sujet : ce démon était un véritable manipulateur. Pas trop de blabla – juste ce qu’il fallait. Il était fort à ne pas en douter. Bobby savait qu’il s’était bien démerdé pour manipuler Sam. Et, Bobby, il connaissait très bien Sam, son fils adoptif, un... véritable... bon manipulateur. Ça ne se voyait pas comme ça. Mais, Sam l’était. Et, il se pourrait bien que, même la rusée Ruby galérait un peu, là où Crowley avait sorti ses cartes bien gentiment : hop là du Dean ! Il fallait bien le dire. C’était des faits. Ça ne servait presque plus à rien de relancer Crowley sur Sam et Dean... A quoi bon ? Du passé. Si le démon avait été jusqu'à ses fils adoptifs... il pouvait très bien... aller assez loin.

Bobby sortit des glaçons. Il mit ça dans le verre. Bobby ne prenait jamais de glaçons avec son whisky. Bobby ne faisait jamais rien gratis. Il se resservit là, donc, un verre de whisky. Il ne but qu’un peu. L’esprit rincé. Non, il fallait bien le dire, se débarrasser de Crowley, ce n’était vraiment pas, mais vraiment pas, une bonne idée. C’était perdre une bonne carte. Il ferma le frigo. Calme. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui lui en manquait que de la fermer plus colérique. Mais, ça ne servait à rien. Pauvre porte de frigo. Elle n’avait rien fait. Ce n’était pas celle des Enfers. Bobby revint dans le salon avec son verre de whisky à la main. Toujours, il ne regarda pas Crowley. Pas un regard.

- J’t’en propose pas hein. Puisque mon whisky. C’est de la merde.

Bobby. En passant. Et n’y mettant pas les formes. Comme toujours. Il avait bien compris qu’on lui disait que son whisky n’avait pas l’air terrible. Lui, il le trouvait bien. Et même, désormais, encore mieux, depuis que Crowley venait de le déprécier. Le chasseur s’adossa sur la table d’invocation, toujours, assez loin du démon. Et, toujours, assez près, de ses armes. Surtout, de la flasque de whisky. Une de ses mains n’était vraiment pas très loin, à se poser là sur la table, comme ça, à faire croire que le vieux s’y appuyait, l’autre main elle, tenant son verre de whisky. Non. C’était bien voulu. Il ne fallait pas en douter. Bobby ne se serait pas amusé à défaire le bouchon pour rien.

- Mettons que ça m’intéresse. Tu proposes quoi ? Déjà un projet ?

Il n’avait pas dit qu’il marchait encore. Juste : il voulait savoir. Bobby s’amusa à tourner le fond de son whisky dans son verre. Il regarda la robe ambrée. Il ne le faisait pas en général : que de jouer avec son verre. Là, il avait envie. Parce que, en plus, il y avait des glaçons, alors, ça faisait son petit bruit. Le petit chant des glaçons qui fondaient et claquaient contre le verre – un petit chant qui narguait. Bobby le faisait, jouait avec son verre, sans aucun raffinement, juste parce, il y avait Crowley, en face de lui.  

- Et comment je peux avoir la certitude que tu voudras l’éliminer jusqu’à son élimination ? Tu peux changer d’avis en cours de route. Enfin, l’éliminer...

Bobby eut un petit sourire. Il trouvait la chose bien ambitieuse. Éliminer. C’était là une bien forte promesse. Bobby pensait. Éliminer un Ange de Dieu. Carrément. Mais, Bobby était du genre, pas très ambitieux, alors, pourquoi pas ! Bobby, plus pragmatique, allait quand même le faire savoir, qu’il y croyait moyen – à une pure et simple élimination. Même si ce serait bien.  

- ...ou le piéger. Parce que, il faut être réaliste non ? Peut-on vraiment l’éliminer déjà ? Ce n’est pas l’Ange du coin. J’suis pas certain qu’un cocktail molotov suffise.

Avec de l’huile le cocktail. Si Crowley pouvait avoir des informations sur le comment éliminer Lucifer... concrètement... ça pouvait toujours être bon à prendre...

Le discours qui paraissait innocent ne l’était pas vraiment. Mais, en général, ça ne se voyait pas trop, de la part Bobby, cette pêche anodine des informations par-dessous. Pire, qu’en fait, il s’en foutait peut-être bien des réponses. Mais, ne le montrait pas. Qu’il testait. Surtout. Car, après tout, s’ils devaient en arriver à coopérer, il n’y avait aucune raison à ne pas se partager des informations... et en faire de la rétention... Bobby ne se retiendrait pas que de déjà le tester. Net d’entrée. De tester la motivation de Crowley. Le démon aurait pu sortir du Lucifer juste pour éviter de se faire renvoyer en Enfer. Après tout.    

- Ça reste l’Ange soit disant préféré de Dieu le machin. Un Archange. A la base. Etcetera. Etcetera. Avec tout ce que ce petit détail assez contraignant implique...

Pour ne pas dire chiant. Bobby d’une logique terre à terre et remettant les choses à terre. Il ne croyait pas à de la poudre aux yeux non plus. Il lui fallait du factuel à se mettre sous la dent. Il n’allait pas faire une lecture de la Bible à Crowley. Non. Quoi que. Il pourrait, juste pour lui casser les oreilles. Mais non. Peut-être du latin. Plus tard. Il lui disait comme là, qu’il avait bien conscience du statut de Lucifer, et qu’on lui annonce, aussi ambitieux, prétendre vouloir et pouvoir donc, l’éliminer, bien que c'était intéressant, méritait peut-être, un peu plus d’arguments... un peu plus solides... des explications au moins. Bobby, ayant décidé, d'écouter, attentif, ce que Crowley en aurait à en dire.  

Se montrer, presque, démotivé. Presque défaitiste. Presque sceptique. Bobby l’était. Après tout. Pas convaincu. Tout ça, face à un maître de la persuasion. Oser l’être encore. Remettre en question et en discussion. Tout ça, pour tester sa motivation. Sa soi-disant bonne volonté au démon. Qui maîtrisait bien trop la rhétorique pour ne pas creuser. A voir si cela allait donner quelque chose. Ce n’était pas comme si, en plus, le temps avait de l’importance. Puisque, Crowley restait piégé. Piégé, à ne se déplacer que dans un cercle. Quand bien même avec assurance. Piégé, pour autant de temps que Bobby voudrait bien. Enfin. Tant que le dessin du plafond restait bien tracé de ses traits. A priori oui.

Bobby finit par boire une gorgée. Elle était amère. Ce Lucifer, c’était vraiment un gros poisson. Parce que lui, il effaçait tous les niveaux. Avec lui, il n’y avait plus de Ciel, plus de Terre, plus d’Enfer. Sur Terre. Il n’y avait qu’un unique monde apocalyptique. Un désordre pas possible. Où, un Ange régnait chez les Démons. Où, Un Ange régnait chez les Humains. Où, un Ange régnait chez les Anges. Le préféré de Tous. Et, c’était bien chiant ! Bobby, vieux con, mais vieux, donc, il avait le droit, pourrait même dire, c’était mieux avant ! C’était ordonné. Amère aussi, cette gorgée discrète, parce que, il interrogeait Crowley, comme s’il interrogeait un... genre de... de... d’égal à égal : avec estime pour ce qu’allait répondre... Crowley... ? Il n’allait pas vomir non plus. Ça pouvait être encore pire. Toujours ! C’était mieux que Lucifer par exemple. Du reste. Lucifer, qui revenait d’ailleurs, en tête de liste. Sur la liste noire de Bobby. Il avait bien prévu de faire du ménage en passant... mais... peut-être que certaines poussières étaient bonnes à garder. Tout compte fait. Elle faisait moins tousser. Ça méritait bien une gorgée de whisky. Tout ça.  

HRP/Justification(s) RP (pour le Colt):

Avoir invoqué Crowley... C’était comme...
Avoir fait un appel de Roi au Tarot. Un Roi, qui, bien sûr, à la fin de la partie, Bobby renierait. Mais, pour l’heure, un appel de Roi, lors de la partie en cours.  

Sauf que, forcément, le partenaire, il ne montrait jamais ses cartes. Bobby respectait la chose. Cela faisait partie du jeu. Et, à vrai dire, même si on déciderait de se montrer ses cartes, il fallait bien le dire, ça ne servait pas tant qu’ça. On perdait du temps. Et, pire, on anticipait des coups, en fin de compte, imposables sur la table de jeu. Il valait mieux observer ce qui était joué par ses adversaires. Mais, il fallait bien quand même poser des cartes sur la table... pour que... le partenaire sache quoi jouer pendant le tour... non ?!  

Bobby posa plutôt son verre de whisky sur la table de l’invocation. Dire qu’il avait invoqué Crowley.... pour l’entendre dire qu’il ne dévoilait pas ses petits secrets au premier rendez-vous... Le dos du verre toqua un peu sur le bois avec le coup sec du chasseur. Bobby avait presque envie de le libérer pour l’invoquer une deuxième fois, puis, une troisième fois, si nécessaire, jusqu’à ce que ça fasse un deuxième rendez-vous dans l’esprit de Crowley. C’était basique. Bobby avait ce genre de sens de l’humour simpliste. C’était peut-être même une torture pour un démon. Mais, Bobby n’avait ni envie de rigoler ni de torturer.  

Et, en fait, quelque part, Bobby appréciait ce que disait Crowley. Car, ça voulait dire, qu’il en avait un, de jeu : il avait dit qu’il ne dévoilait pas ses secrets, et ce, avec conviction, alors, ça voulait donc dire, qu’il en avait des secrets. Il avait un jeu. Il avait été trop franc pour qu’il en soit autrement. Et, à vrai dire, si ça pouvait paraître stupide, ça suffisait presque à entendre. Et, ça prouvait aussi, qu’il n’était pas du genre à trop abaisser ses cartes atour de la table, y compris sous la menace. Ce n’était pas si mal. Bobby y resta sceptique. Il croisa même les bras. Pourtant, ce n’était vraiment mais vraiment pas si mal. La suite était même, assez positive. Au moins, Crowley était honnête. Entre guillemets. Disons qu’il avouait ne pas savoir comment tuer Lucifer. Ce n’était pas si anodin : il aurait pu mentir. Et ce, juste à cause de l’ego. Quelques pistes. Bobby y plissa les yeux.  Quelques pistes suffisaient bien. Ça restait intéressant à creuser. C’était mieux que rien. C’était à croire, que, Crowley était sincère. Ça sonnait faux mais... quelque part... ça sonnait juste.  

Le démon se montrait motivé, au point de même tenter de redonner le sourire au chasseur. Allons bon. C’était de l’ironie bien sûr... Ça se voyait à des kilomètres ! Mais bon, c’était presque attendrissant. Mine de rien. Ca restait surtout ironique. Et, Crowley lui proposa d’ailleurs, de se suicider bien gentiment, mais, avant, de le libérer, et, au pire, tiens, pas au mieux, bizarre, de le tuer. Crowley lui avait dit de sourire un peu. Lui, Bobby, il s’était curé un de ses ongles avec l’ongle du pouce. Pourtant, il n’était pas vraiment sale. Il souriait s’il voulait ! D’abord. Bobby restait quelqu’un qui avait son petit esprit de contradiction. Il recroisa les bras et regarda Crowley. Lui, Crowley le regarda soudain avec un sourire, et ce, bien dans les yeux, toujours, avec une certaine assurance. Ça tombait bien. Qu’il avait de l’assurance. Car, Bobby avait quelque chose à lui répondre cash. Au risque de lui plaire ou de lui déplaire d’ailleurs. Bobby n’en avait aucune idée. Mais, a priori, lorsqu’on annonçait qu’on avait le 21 à son partenaire de Tarot... il était au Ciel... ! Le chasseur avait tenu le regard du démon sans problème et sans sourciller. Bobby gardait assurance lui aussi. Qui était, tout compte fait, le plus rentre-dedans des deux ? Bobby était, depuis gamin, celui qui brisait ce qu’il touchait. C’était presque, à l’origine, une maladresse, son manque de finesse. Alors... Ça allait fuser...

- De le faire à ma place ? De te suicider avec le six coups ?

Bobby répondit. Il y marqua un silence. Il y plissa les yeux. Bobby venait de détourner les mots de Crowley. C’était parce que, le fait que Crowley puisse se suicider avec le colt qui trônait sur la table d’invocation, pour le coup, il y en avait qu’une forte probabilité que la chose ne se fasse pas, que parce que Crowley ne semblait pas suicidaire. Bobby avait le Colt, de Samuel Colt, et même, réparé, par Ruby. Sauf que, Bobby, cachotier, le vrai Colt, il l’avait enveloppé dans un tissu, et l’avait mis dans une boîte, sous le canapé du salon, le salon, où se tenaient à l’instant Crowley et Bobby. Bobby, il aimait bien doubler certains trucs. Les armes en faisaient partis. Le bluff valait alors le coup. Bobby portait un colt. Qui savait à quoi ressemblait le Colt ? Peut-être Crowley. Mais, la nouvelle que l’arme était de retour, en tous cas, il n’y avait que Bobby et Ruby qui le savaient. Bobby avait toujours les bras croisés. C’était un beau partage d’information déguisé. En somme. Mais trop flou.

Il délia ses bras et lâcha un soupir. Le soupir : une tentative infructueuse de s’adoucir.
- Excuse-moi Crowley. Je ne savais pas qu’on avait le temps... Bobby leva les yeux au plafond sur le piège de Crowley. Il regarda de nouveau Crowley. Il lui lança un sourire presque malin et trop suspect alors...
...pour étaler ça sur plusieurs rendez-vous.
Et, Bobby embraya sur du sérieux. - Pas beaucoup de rendez-vous, c’est mieux pourtant. Ça reste désagréable, et, surtout, remarquable, un rendez-vous, non ?

Loin l’idée d’imposer quelque chose à Crowley un jour. Bobby se doutait bien que c’était peine perdue. Mais, en revanche, près l’idée d’imposer une distance avec Crowley toujours. Si jamais, plusieurs rendez-vous il devait y avoir... le méfiant avait quelque chose à en redire à ce sujet : pas 36 non plus. Et, Bobby, s’il avait une volonté de fer, avait aussi un défaitisme de cuivre : en ces temps on ne restait que peu en vie. Et, même s’il appréciait recevoir de la visite, Bobby aimait bien aussi... ne pas se faire remarquer ! Bobby décida de parler un peu. Parce que, voilà, c’était amusant, de noyer le poisson. Mais pas que.

- T’imagine si mon téléphone se met à sonner ? J’y répondrai hein. Enfin, avant, je te poserai un joli scotch de bricolage sur la bouche.
Parce que, tu vois, je reçois pas mal d’appels ici, c’est mon truc de chasseur, et, j’y réponds et y répondrai toujours. C’est mon petit passe-temps. Creuser. Enfin. Avec un pistolet chargé. Limite, on s’inquiète lorsque je ne réponds pas. Et, aussi, parce que, je n’ai que du scotch de bricolage à te proposer pour te clouer le bec. Désolé.

Bobby n’avait pas besoin de sortir pour chasser. C’était un chasseur sédentaire. Alors... il pouvait rester dans sa maison... lui et ceux qui s’y piégeaient... très longtemps !

- C’est dommage. Ça me peine beaucoup Crowley. Ça me tentait bien. Car, tu vois, moi aussi, j’ai quelques pistes... Mais, maintenant que j’y pense... Pourquoi perdre mon temps à creuser avec toi... ? Alors que j’ai discuté avec Ruby, il y a quelques semaines... ? Et qui, elle, m’a déjà rendu un service... ? Pourquoi toi et pas Ruby ?

Bobby ne s’arrangerait pas avec deux démons à la fois. Il ne trouvait la chose juste pas faisable. Cette innocence de Bobby. Qui sortait si naturelle. A son âge, elle résonnait comme celle d’un vieux, et donc, comme celle d’un gosse, l’un comme l’autre si proche de la non-vie, un gosse qu’il n’était pourtant plus, mais, son âme cachait peut-être encore celui de l’enfant. Un enfant, qui avait quand même tué son propre père cela dit... Mais, il avait eu ses raisons.

Bobby se doutait bien que Crowley le tuerait. Cela dit, il ne se doutait qu’il irait jusqu’à prendre une arme. Il n’aurait pas imaginé Crowley tenir une arme. Bobby ne savait pas pourquoi. Mais, désormais, il l‘imaginait bien. Et, au final, c’était convainquant. Ça faisait presque flipper. D’ailleurs. Il tâcherait alors, de s’en rappeler volontiers. Il en monterait presque un peu plus dans l’estime de Bobby. Eh bien, peut-être bien que Crowley n’était pas si mal. Ça le tuerait de l'avouer, mais Bobby l’apprécierait presque. Bobby pouvait y songer, que de creuser avec Ruby plutôt que Crowley. En vérité, ce n’était pas ce qu’il voulait, puisque Ruby avait trop d’emprise sur Sam, et que cela était trop suspect. Crowley, lui, avait rendu un service donnant-donnant à Sam, alors, certes, il l’avait doublé, mais, il n’avait pas cherché à avoir une emprise sur lui... Ça plaisait mieux à Bobby. Comme façon de faire. Bobby préférait Crowley. Mais bon. Si, Ruby était une fiable opposante de Lucifer, on ne faisait pas toujours des choix par préférences... Et, Bobby avait le sens du sacrifice...

Là-dessus, Bobby allait surenchérir : il prit le colt de la table d’invocation.

Bobby n’avait toujours pas été plus clair et précis pour autant. Pas dans le verbe. Il n’allait pas livrer une information à Crowley comme une fleur. Ça devait être donnant-donnant. Pourtant, il la livrait presque là sur un plateau d’argent. Mais, comme il ne disait rien de manière claire...! Crowley, il ne lui avait fait que miroiter des informations... donc... Bobby allait volontiers... faire pareil ! Toutefois, il fallait bien qu’il y ait quelques pas. Bobby le savait.

Et, après tout, pourquoi Crowley continuerait-il à coopérer avec Bobby une fois relâché ? Il fallait que Bobby soit intéressant... un minimum... non ?! Crowley avait dévoilé peu de choses mais assez pour faire valoir une motivation qui paraissait assez concluante. Bobby était, lui, en position, entre guillemets, de force, enfin, pour l’instant, parce que... sinon... pas vraiment... avec cette option de le renvoyer en Enfer. Le démon. Bobby, alors, en ce sens, se devait de faire le premier pas... peut-être bien... il n’avait a priori rien à perdre en tous cas à le faire : il pouvait toujours renvoyer Crowley en Enfer n’importe quand, juste parce qu’il en savait trop...

Bobby sourit à Crowley. Il voulait un sourire ? Bobby lui en donna un. Il lui donna en retard par contre. Bobby aussi avait ses petits secrets. Puisque, le Colt, il ne l’avait pas encore sorti. Il ne l’avait pas encore déclaré de manière officielle. Et, ses balles, elles n’avaient pas encore fusées. Le Colt de Samuel Colt. Que Ruby avait réparé. Il ouvrit le chargeur du faux colt, pour vérifier autant que montrer qu’il était chargé à Crowley. Et, bizarre, il manquait une balle. Il ferma le chargeur. C’était l’intérêt d’un colt : décider le nombre de ses coups et des sorties de ses balles. Il ne fallait qu’un bon barillet qui tournait bien.

C’était Crowley qui avait évoqué l’arme sur la table de l’invocation. Bobby ne faisait que rebondir sur ce qu’avait dit Crowley. Au pire. Il remit le colt à sa ceinture, puisque, pour Bobby, la fin de ce premier rendez-vous s’annonçait... Le chasseur, avec calme, et presque, once de sagesse soudaine. Enfin qu’un voile. Il était certain que Bobby ne se servirait jamais du Colt et d’un faux Colt. On ne sortait pas un atout comme ça. Bobby se redressa un peu. Bien droit. Limite, un peu plus près de Crowley, mais, toujours assez éloigné. Pour sûr.

- Mais bon... Je vais attendre mon deuxième rendez-vous. Je comprends que tu ais besoin de temps, pendant que, la terre continue de tourner, Dit-il, en faisant signe des index, et, amorçant une marche de départ, prends donc tout ton temps Crowley. Tu sais quoi. Je vais même te laisser fixer le jour et l’heure. Comme tu es si pris par ton business...

Si Bobby lui faisait une scène ? Eh bah peut-être bien oui ! Parce que Bobby avait envie de le secouer comme un prunier Crowley. Bobby aimait bien agir et réagir.
Balls !
- Je vais me faire à manger. Je t’apporte des biscottes allégées en sel et du beurre doux en attendant peut-être ? Proposa-t-il entre la colère et l’ironie.

Bobby croisa les bras et regarda Crowley. Il attendait. Bobby, Presque, fusillant du regard, ronchon, anticipant presque qu’il allait s’énerver. Il ne se rendit pas à la cuisine. Bobby ne comptait pas du tout le libérer : Bobby avait de quoi rester plusieurs jours chez lui... Le barbu, toujours, à cheval sur le sang-froid et le sang-chaud. Toujours, à deux doigts de balancer par terre tout ce qui trônait sur un bureau ou un table d’invocation... Aussi doux qu’une grenade pas dégoupillée...

En cette soirée bien obscure, Bobby avait invoqué Crowley, l’avait menacé de le réexpédier en Enfer, et, au final, avait fini par parlementer avec lui. Et, parlementait toujours avec lui... à bel et bien... coopérer... Il y aura donc bien un moment où, il allait finir par le relâcher de ce piège, dans lequel Crowley était... Mais... pas encore... la suite n’allait pas encore y aider...  

Bobby n’avait aucun état d’âme à ce que Crowley se retrouve piégé dans un petit cercle : des lignes de sels, même si, il y en avait tout le long de la pièce de ce salon, ne suffisaient pas. Le piège, c’était bien mieux. Ça neutralisait les pouvoirs et tout le reste. Bobby ne pouvait pas prendre le risque que le démon se téléporte dès qu’il n’aurait pu l’envie de parler... ou... bien pire...  

Alors, il ne répondit pas sur le fait que Crowley souligna qu'il était enfermé dans un bien petit cercle. Et, la conversation se fermant sur le sujet, faisant que. Bobby se contenta de détourner le regard. Toujours, les bras croisés. Et, il haussa un peu les épaules. Puis, son regard revint à Crowley. Ça, l’espace restreint, Bobby ne pouvait rien y faire. Ce n’était pas lui qui avait inventé le dessin de ce symbole. Et, agrandir le motif... mouais... ça ne lui venait pas à l’esprit d’innover à ce sujet... Alors, Bobby avait haussé les épaules avec simplicité et presque innocence...  

Crowley applaudit. Bobby fronça les sourcils. Il ne le sentait pas de bon augure. Il ne savait pourquoi. Juste, par instinct. Et, pourtant, Crowley allait lui répondre sur Ruby, et, lui donner au final, tout un tas d’informations sur la démone. Bobby écouta Crowley avec attention. Par expérience, il savait qu’il fallait recouper les informations, et que, c'était là, que la version de Crowley, mais, il se disait que, la source, enfin, Crowley, avait l’air... fiable... Même si, c'était dur à reconnaitre pour le chasseur... Il fallait bien pour Bobby le reconnaître...

Donc, Ruby était rancunière. Bon à savoir. Surtout pour Bobby... Crowley avait été le bourreau de Ruby en Enfer. Et, par la suite, elle avait enfermé Crowley. Elle était donc, du genre à se servir des mêmes armes que les chasseurs s’il le fallait. La rumeur disait que Ruby s’était fait passer pour un chasseur auprès des chasseurs... C'était alors, assez crédible. Crowley avait l'air, une nouvelle fois... sincère... Même si, encore une fois, c'était dur à reconnaître pour le chasseur... Bobby ne manqua pas de retenir que Ruby était... il semblerait... une sorte de sorcière. Et, ça, de ce que Bobby en savait un peu jusque-là, mais, les connaissances, elles étaient, toujours plus ou moins précises, et donc, toujours plus ou moins floues, c’était quelque chose d’un peu inédit à entendre sur les démons... S’il aurait entendu cette information de quelqu’un d’autre... Bobby aurait pu déduire que Ruby était plus puissante, par rapport, à Crowley lui-même, par exemple, en raison qu’elle avait la particularité de la sorcellerie. Mais, Crowley venait de lui certifier le contraire. Ce qui, restait flippant, mais, surtout, malgré les prouesses de Ruby, faisait que, Ruby n’était pas trop en haut de l’échelle... il semblerait. Pourquoi ?! C’était intriguant. Et, ces notions en sorcellerie, avaient-elle un lien avec... le Colt ?! Bobby y réfléchirait. Il enquêterait plus tard à ce sujet. Les plus experts de la sorcellerie restaient les sorciers et les sorcières... Au final, la force des choses faisaient que, la règle du plus fort faisait que, les deux démons étaient alliés. Oh, donc, Bobby, n’avait pas trop de soucis à se faire alors...?! Puisque, Crowley évoqua l’alliance entre eux, sauf si trahison...

Trahison hein...?!

Le vieux barbu resta silencieux. Il cogita un peu. Pour changer... Mais, alors qu’il passa sa main sur la barbe, toujours, les bras pliés, mais, un bras ayant quitté sa pose, pour que d’une main, ce geste se fasse, Crowley précisa que Ruby avait le béguin pour elle. A cette précision, déclarée avec assurance, Bobby roula le regard à la place d’un soupir qu’il aurait pu lâcher face à cette... nouvelle. Bobby se demandait si Crowley était du genre à surévaluer sa puissance... mais... bizarrement... il ne remit pas en question le fait que Crowley puisse être plus puissant que Ruby... malgré que Crowley montra une, certaine estime de lui-même. Et, la colère intérieure de Bobby se désamorça un peu, quelque peu, en descente, là-dessus, tout compte fait.

Et, Bobby reprit paroles.
- Mh mh.
Acquiesça-t-il sans trop de convictions.

- Tu crois ? Relança-t-il. J’dirai qu’elle a le béguin pour Sam Winchester moi. T’es au courant ? Ça fait partie d’un de vos petits projets de vous mettre Sam dans la poche ? Tu remets ça, mais, avec Ruby cette fois ?

Bobby faisait allusion au fait que Crowley avait déjà tenté de manipuler Sam et avait d’ailleurs réussi. Il pouvait très bien remettre ça avec Ruby. Ça pourrait bien faire sens quelque part. Pourtant, Bobby se contenta d’interroger. Au pire, Bobby donnait une information à Crowley. Bobby questionna, avec un ton colérique, sur la fin de ses paroles, car, l’affaire concernait son fils adoptif Sam ! Et, alors, Bobby ne pouvait pas libérer encore Crowley, pour l'instant. Pas sans savoir, au moins, si Crowley avait pour projet de faire du mal à Sam. Bobby ne pouvait que se crisper un peu, il y avait, un doute qui s'installait. C'était, peut-être, une digression, un hors sujet, par rapport à l’objectif initial entre Crowley et Bobby : Lucifer. Mais, pour Bobby, Sam était plus important que Lucifer, et, Bobby, en général, ne ratait pas une occasion d’obtenir une information qui pourrait s’avérer utile, même si, elle ne le paraissait pas trop au départ. Tout était utile pour les chasseurs. Bobby, c’était forcé, par instinct de chasseur, ne pouvait que penser à une complicité entre deux démons pour manipuler un chasseur. Et, Crowley, venait de dire qu'avec Ruby, il y avait alliance, même si, cette alliance avait l’air... assez... démoniaque... Tout ça, ça ne restait, au final, que des questions de la part de Bobby. Mais, on pouvait y sentir une accusation, qui ne pouvait que s'affirmer... menant Bobby sur une défensive un peu colérique.
    
Que, Crowley et Ruby se connaissent, c’était, peut-être bien, très dangereux, de manière générale, et, aussi, pour Bobby, et... d’autant plus que... les deux démons avaient l’air de bien se connaître... Bobby... garda... sang-froid...! Il n’avait pas le droit de faillir. Et, il n’était pas question, de rendre humain, ni Crowley, ni Ruby : si Bobby avait tué un bourreau, il n’avait été qu’humain, et, pour Bobby, tous les démons n’étaient guère que des bourreaux. Alors, aucun n'était à sauver plus qu'un autre. Si les démons étaient bourreaux entre eux... Bobby ne s’en souciait pas vraiment... C’était leurs affaires entre démons. Et, Bobby se disait... qu’il valait mieux... rester éloigné des relations que pouvaient entretenir entre eux les démons... ou... juste... pourquoi pas... garder l’information en mémoire... Au cas où. Bobby, quant à lui, il avait encore le temps pour chercher une assurance vie... Enfin... Peut-être...!

Bobby était resté sur la défensive. Il lui arrivait souvent de montrer une forte méfiance pour ne pas dire une forte paranoïa. Elle avait même, tendance à se dévoiler excessive. Il y avait bien longtemps qu’il n’ouvrait plus les cadeaux : persuadé qu’il en ouvrira un piégé dans l'lot.

Crowley rectifia : la déduction, trop hâtive elle avait été, de la part de Bobby. Bobby resta sur la défensive encore un instant et à l’écoute toujours. Crowley ne savait rien au final sur ce qui se tramait entre Ruby et... et... Sammy ?! Bobby lui lança un petit air noir. Il n’apprécia pas trop que le démon l’appelle avec familiarité "Sammy". Il laissa passer pour autant : Ruby devait elle aussi l'appeler comme ça... Mais, il ne cacha pas son air grognon, qui accompagna bien ses bras croisés. Il laissa le démon poursuivre : Crowley insista, il n’y avait aucune raison de s’en prendre à Sammy pour lui. Bobby resta lèvres scellées à contrecœur sur la familiarité. Il ne se braqua pas : il y avait plus sérieux. Il fronça les sourcils : Crowley ne s’en prendrait pas à lui pour la simple et bonne raison qu’il était utile dans les évènements à venir. Bobby trouvait la chose... un peu... obscure... Il se contenta d’une relance toute simple.

- Utile...

Entre le "c’est-à-dire" et le constat. Il aurait bien demandé, ce que le démon voulait dire par là, mais, Bobby imaginait, qu’il parlait de ses aptitudes de chasseurs. Même si, le vieux, avait toujours la paranoïa de se dire, qu’un démon pensait un humain utile que dans le cadre d'un plan concocté. Bobby passa ses doigts sur ses paupières et l’arrête de son nez, pour, au final, la remettre là où elle était : dans les bras croisés. Il eut un léger soupir. Il en fallait bien un : le risque de se perdre entre le sens et non-sens était toujours là. Il se disait : d’accord, d’accord. Il était prêt à croire Crowley là-dessus. Mais, la gorge serrée, il n’allait pas le dire. Aussi bien, il pourra toujours vérifier les dires du démon plus tard. Crowley avait bien dit depuis le départ qu’il était contre Lucifer, et, Sam, luttait lui aussi contre Lucifer. Ruby, était donc bien, en solo, sur cette affaire, ou, du moins ne faisais pas équipe avec Crowley...

Crowley négocia donc à juste titre sa libération. Le sujet, il revint sur le tapis. Et, Bobby se disait que, le sujet, il ne devait pas trop revenir : il pouvait bien sentir que le démon avait une patience assez relative au peu de mètres carrés du cercle du piège à démon. A ce que Crowley lui dise qu’il l’aimait bien... Bobby... y resta... sur la défensive... parce que... de la part du démon... il ne savait pas vraiment comment le prendre... que par la méfiance. Mais : il ne tenterait au moins de ne pas le tuer. Jusqu’ici, Crowley avait été sincère. Pourquoi, ne le serait-il plus ? Parce que, c’était un démon. C'était, la base du truc. Il lui proposa même en échange, de lui montrer ce qu’il entendait par bon whisky. C’est-à-dire, quelque chose alors, de pacifique en somme. Presque bougon et vexé, Bobby aurait pu en grommeler, sur le whisky. Il ne roulait pas sur l’or, alors, s’il buvait du mauvais whisky, c’était que, il ne pouvait pas non plus s’offrir mieux. L’ours avait cet élan de mauvaise foi en lui qu’il n’exprima pourtant pas. Ça n’avait pas trop d’importance. Pas, autant que tout le reste.  

- Ah vraiment ?!

Un démon, qui avait été sincère. Un démon, qui allait lui apprendre, ce qu’était un bon whisky, et ne pas le faire souffrir, enfin, ne pas le tuer surtout, après sa libération ?! Humf ! Bobby en doutait un peu. Il resta, sceptique. C’était presque, ça sentait presque, la menace aussi : le libérer, et ce, avant qu'il ne change trop d'avis ! Mais, en même temps, Bobby n’allait pas s’en plaindre...    

- Merci bien Crowley. Ça m’touche.

Dit-il presque sans trop de conviction. Il resta, méfiant, n’y croyant pas trop. Pas, plus que cela. Mais, même s’il ne le dira pas, Bobby aussi, il aimait presque bien Crowley : il lui avait refilé des infos ! Que, le vieux, quand bien même, perdra son temps à vérifier. Mais, c’était comme ça, avec Bobby. Et, cela n’empêchait pas, de se fonder sur ce que lui avait donné Crowley, afin de creuser. Bobby, au final, montrait, peu de reconnaissance, surtout, vis-à-vis d'un démon. Il était presque ingrat à y regarder.    

Il était temps de libérer Crowley. Car, à trop tirer sur la corde, ça pourrait mal finir et dégénérer. Bobby ne pouvait que rebondir sur cette ouverture. Il y en avait eu déjà quelques-unes. Il devait, ne pas y en avoir trop. Bobby n'osera se montrer trop gourmand. Il ne savait pas si Crowley était quelqu’un de patient. Sam avait l’air éloigné des projets de Crowley, en tout cas, du moins, Crowley ne pourrait que, quelque part, au mieux, l’aider, pour la lutte contre Lucifer, semblerait-il, ou, du moins, au pire, le laisser tranquille et assez tranquille...  

Bobby avait donc décidé de libérer Crowley. Il resta silencieux pour autant. Il se rendit à la table d’invocation. Il reprit sa flasque de whisky à eau bénite sans son bouchon. Il prit le fusil : fusil qu’il posa sur le canapé avec soin pour ne pas risquer de faire partir un coup. Il prit ensuite le couteau : pour libérer Crowley. Mais, avant, il alla poser la flasque dans la cuisine. Cuisine, ouverte sur le salon. Et, il sortit une cartouche de sel, d’une poche, pour faire une ligne entre le seuil des deux pièces, seuil existant, par l'intermédiaire du comptoir-bar. Il passa un pied sur une autre ligne de sel, non loin de là, pour dégager le sel et la voie, sur la sortie du salon : si Crowley voulait sortir à pieds... Bobby lui ouvrit donc le chemin... Sortie de salon, donnant sur le couloir-hall, donnant sur l’escalier de l’étage, donnant sur une porte vers un garage, et une autre porte, vers l’entrée de la maison, au bout du couloir-hall. A l’étage, rien de bien extraordinaire : des chambres pour Sam et Dean. Qui, étaient, souvent, inoccupées. Bobby revint dans le salon, et, prit le temps qu’il fallait, à faire une ligne de sel tout autour du canapé. Afin de, le rendre inaccessible. Et, enfin, il repartit, vers le bureau du salon, d'où il prit une chaise, d’une main et d’un bras donc, l’autre main, prise encore par le couteau, et, s’approcha du piège ainsi, tout en y restant à l’extérieur. Bobby eut un regard au plafond afin de mesurer un peu la distance. Il plaça la chaise et la relâcha donc. Bobby, avec le couteau dans une main, sortit dans l’autre, son colt de la ceinture. Par, précaution.

- Si tu fais quoi qu’ce soit avec cette putain d’chaise, j’te jure que j’te loge une balle dans la tête !

Insista Bobby. Il fera tout pour. Une balle, de sel, mais, de sel quand même. Bobby, qui, au final, n’avait même pas tiré sur Crowley jusqu'ici. Bobby, aigri, aigri et parano. Ce piège n’avait jamais été esquinté jusqu’à présent. C’était une première. Et, c’était à espérer : une dernière ! Cela incitait un peu à ne pas trop craquer que de faire un piège au plafond. C’était bien plus embêtant à esquinter. Bobby, avait, peu envie de le faire. Bobby ne pouvait que poser les pieds de la chaise, un peu dans la superficie du piège de Crowley, le dossier alors, entre le démon et le chasseur. Le chasseur, monta sur la chaise, pour accéder à la hauteur de plafond. Il veilla, à rester hors de portée, à la limite du piège. Et, il ne manqua pas de dresser le canon de son colt sur Crowley. Bobby lâcha un léger - Balls... qu'à peine plus poli qu'un "Fais chier" avec un regard sur le plafond. Débout, les deux pieds sur la chaise, il avait encore une information pour Crowley, qu’il avait hésité à lui donner, par, réticence de vieux chasseur. Il revint du regard à Crowley qu'un instant.  

- J’allais oublier. Dean aura le Colt.

Bobby ne savait pas encore que Dean lui dirait de le garder jusqu’au bon moment. Mais, le vieux chasseur, avait déjà décidé de le remettre à Dean. Bobby, voulait surtout informer Crowley, puisqu'ils se battaient sur le même front, sur l’arme à disposition et sur le tireur envisagé pour Lucifer.

Le regard de Bobby retourna au plafond. Bobby, de la main qui tenait le couteau, et d’un bras en l’air, commença à érafler le plafond, et, surtout, le cercle du dessin, en grattant bien dans la matière, pour que la casse du cercle soit sans appel. Et, il redescendit de sa chaise. Il ne gâcha pas une initiative à la pousser. Bobby, garda Crowley en joug. Il ne savait si ça servait à grand-chose, mais, le garda quand même en joug. Bobby se permit quelque pas en arrière et un peu sur le côté vers le canapé. Au final, à choisir entre se poser derrière une ligne de sel, celle de la cuisine ou celle du canapé, il semblait qu’il préféra par instinct, celle du canapé, plus proche et, avec, un truc à y protéger : le Colt. Mais, Crowley libéré, le champ d’action de Bobby se réduisait. Bobby, un gars bien réservé, s’imaginait mal proposer à Crowley, de repasser un de ces jours, pour s’échanger des informations, surtout que, il s'imaginait mal le dire à Crowley, et, au final, Bobby savait désormais... invoquer le démon...