III.05 - Are you a girl scout ? I'm gonna shut the door !

Mercredi 22 Septembre 2010,

Ever have a shitty day ? …Ouais, attend…tu la préfères en français ? Déjà eu une journée de merde ?. Quoi ? Je devrais être aimable ? Non, cette narration va clairement refléter l’humeur de George et George…il en a gros, ouais comme les deux glandus dans Kaamelot. Ouais, je fais des références à des séries que je ne regarde même pas, si je veux. Oh ça va ! J’ai vu des passages, comme tout le monde…merci M6, W9 et internet. Yeah cool. Tu me diras…Qu’est-ce qu’il avait le clébard ? Ouais, moi j’ai le droit de dire que c’est un chien…d’abord. Déjà, c’est mon personnage et ensuite…il n’avait qu’à pas avoir un mercredi aussi chiant. Alors ouais, il a quoi ? Un enchainement de petites merdes au fil du jour…Voilà ce qu’il a ! Des détails ? Okay… !

Pour commencer, en prenant sa douche le matin…mal réveillé, ça arrivait…il s’était casser la gueule et s’était pris le pommeau qu’il venait de prendre dans sa main dans sur la tronche…Il devait avoir une bosse quelque part comme en plus il se sous-nourrissait niveau alimentation Skinwalkeuresque (Là aussi, j’invente des mots si je veux) …Bon, boire une tasse de thé l’avait un peu réconforté…c’était toujours bien ça, un bon Earl Grey mais…en partant, il avait fait une erreur de parcours : Il avait pris sa voiture. Sachant qu’il ne la prenait pas non plus tout le temps…puisqu’il aimait marcher, là…il aurait dû en rester aux bonnes vieilles habitudes et y aller à pinces. Pourquoi ? Parce qu’un putain de camion de livraison avait bloqué la rue Sérieusement, c’était l’apocalypse mec et tu te faisais encore livrer ?! T’as pas mieux à foutre, crétin ?! dans laquelle il devait passer pendant une quinzaine de minutes et qu’en plus…forcément, il était celui avec les clefs de la boutique…l’autre employé travaillant comme responsable étant de congé pour aujourd’hui et même pas il n’avait pu appeler l’autre qui venait se matin, parce que une merde n’arrivant jamais sans une autre…il avait oublié son téléphone portable sur la commode de sa chambre. Joie, vraiment. Enfin bon…il était finalement arrivé à bon port et pour l’heure qui avait suivi…il avait plutôt bien rattrapé le coup. Heureusement, qu’aujourd’hui n’était pas le jour de la sortie d’un best-seller…ces journées là…il les haïssait, vraiment. En fait, s’il le pouvait…il les évitait et déléguait, ça va…il était plus tout à fait humain…il avait un peu le droit de faire des choses pas correctes parfois.

En revanche, cela n’avait pas duré…Ah non, bah ça non ! Un crétin avait accroché une étagère avec son sac à dos et avait provoqué l’avalanche d’une bonne centaine de livres…joie de tout ramasser et replacer dans l’ordre voulu. Evidemment, ce débile s’était tiré en voyant sa connerie avant qu’il ne puisse l’arrêter…merci le savoir-vivre ! Mais George, il avait senti son odeur…George il allait le bouffer …Attend, non. C’est lui qui avait pensé ça ? Genre, vraiment ?! Woh. On se calme. On respire. On ne se laisse pas submerger par les émotions. En plus, il avait mangé un cœur le dimanche qui venait de passer (Ouais, j’ai été calculer exprès...). Oh et sinon…à midi, il avait trouvé un cheveux dans son plat de pâte dans le petit restaurant où il avait été manger… C’est qui l’idiote qui ferait mieux de se raser la tête, hm ? … Mouai…Okay…Un cœur toutes les trois semaines, ça allait commencer à vraiment plus être assez. Et…quand vers 14h36 et 52 secondes exactement…il avait accidentellement effacé la mise à jour de l’archivage de tous les bouquins reçus en début de semaine…ça avait été le pompon et non content de se jurer d’en revenir aux bons vieux cahiers et stylos billes pour archiver ses bouquins et de maudire la technologie…il avait décidé de rentrer plus tôt. Encore une fois, il avait le droit…Ta gueule. Il allait finir par mal finir et perdre le contrôle s’il restait là plutôt que de rentrer pour se cacher sous sa couverture et ne plus jamais en bouger…

Et il était rentré, ouais…à seize heure et quatorze minutes. Plus d’une heure pour un trajet qui en voiture, ne devait pas prendre plus d’une quinzaine ou quelque chose comme ça. Pourquoi ? Bah parce que il avait bel et bien la poisse aujourd’hui, et qu’il avait complètement oublié de remettre de l’essence alors…il était tombé en panne, avait dû pousser la bagnole pour la garer plus ou moins et…ne voulant pas la laisser là, il avait été acheté de l’essence à pieds, ça encore…ça aurait dû lui prendre pas si longtemps que ça, sauf que…la ville étant ce qu’elle était en ce moment…il s’était fait agressé par un couple de jeunes vampires pas encore capable de différencier un humain d’une autre créature…Bravo l’odorat, vraiment ! Ces sales sangsues lui avaient déchiré sa veste, super…cool, et le respect des affaires dans tout ça ? Il avait tenté de s’en tirer en leur expliquant que le sang de Skinwalker…ça ne le faisait pas trop pour eux, mais…apparemment, Bella et Edward voulaient tenter quelque chose de plus…Exotique. Okay, ouais. Il avait un peu perdu le contrôle là…mais pas au point de devenir…Lui, l’Autre…le Monstre, mais suffisamment pour se transformer dans la ruelle dans laquelle il avait été coincé et leur apprendre à putain de vivre. Et…l’idée de se tirer sous forme animale en courant lui avait traversé l’esprit mais…non, ce n’était pas judicieux d’abandonner ses affaires ici, alors s’assurant qu’il n’y avait personne…il s’était retransformer pour se rhabiller et rapidement reprendre son chemin…

Du coup, il était arrivé à la maison…énervé et…assez perturbé, certes…C’était des vampires et il s’était défendu mais….il n’avait pas hésité une seconde. Bon, c’était des sales monstres…fallait pas s’en faire. Il avait pris une douche, s’était changé…avait enfilé un pantalon et une chemise plus…décontracté et…pensant enfin avoir un moment tranquille, il s’était préparé un thé et avait pris un bon bouquin…ouais oublié l’idée de se cacher sous la couverture mais…peut-être aurait-il dû parce que s’il pensait que sa journée de merde était terminée…il se foutait le doigt dans l’œil et ce jusqu’au coude. Il eut quand même un peu de répit, puisque ce n’est qu’à 17h05 qu’on sonna à la porte. Hm ? Il ferma son livre, marquant sa page de son index…hésitant, jamais personne ne venait ici et…surtout pas pour lui. Sans doute ferait-il mieux d’ignorer…sauf qu’on insista, alors…en soupirant, il alla ouvrir la porte après avoir déposé son bouquin sur le fauteuil, pour tomber sur un type…

Tout en fronçant un peu les sourcils, George le détailla de haut en bas avant de lancer sur un ton qui aurait pu être légèrement plus aimable « On a besoin de rien, merci » et de claquer la porte sans autre forme de procès, dans son énervement de la journée, il n’avait même pas porté attention à l’odeur de soufre…sinon, sans doute que sa réaction aurait été autre…Même si en temps normal, sans une journée avec une succession de petites catastrophes, il aurait également été gentil et poli avec un simple démarcheur…bon.

Quoi de mieux pour pimenter une fin d’après midi automnale pour Asmodée qu’un petit tête-à-tête avec Melchom ? La réponse était simple : une bonne partie de baise avec Melchom. C’était à quelques détails prêts ce qu’avait à l’esprit le déchu afin de parfaire cette fin de journée. Après tout, maintenant que le Mille et Une Fois Maudit savait où Gueule d’Ange créchait, c’était un véritable jeu d’enfant que d’aller lui rendre des visites impromptues. Certes Mel n’était un grand fan de ce genre de prise d’initiative qu’il jugeait incontrôlable (tout du moins, c’était ce qu’il disait jusqu’à ce que les premiers vêtements ne touchent le sol). Melchou et sa foutue obsession de tout contrôler … le genre de manie qui faisait doucement rire l’Avatar de la Luxure. Et puis, le risque de voir démasquée cette relation secrète pimentait l’affaire d’après Asmodée, le genre de détail typique qui faisait tout le charme de la vie. Qui plus est, si Melchom était mécontent d’un tel plan, ça rendrait le démon d’autant plus bon et fougueux au plumard.

C’était donc avec l’idée de se taper son toy boy favori que le Gardien des Secrets s’était préparé pour rendre visite à son ami. Une fois quelques détails réglés au Decadencia, le démon se mit alors en route pour la demeure de son amant préféré du moment. En un claquement de doigts, le Serpent du Jardin se téléporta devant la demeure de Melchom. Dans un ultime souci du détail, Asmodée veilla à chasser le moindre pli de sa veste de quelques revers de main, tenant absolument à paraitre parfait. Une fois prêt, il appuya sur la sonnette, le délicat carillon retentissant à l’intérieur. Plusieurs secondes, il patienta. Mais rien ne semblait bouger à l’intérieur. Forçant le destin, Asmodée pressa une nouvelle fois le bouton, dans l’hypothèse que la première fois, le propriétaire des lieux n’eut pas entendu.

Cette fois-ci, Asmodée entendit de l’activité derrière la porte. Quelqu’un approchait pour venir ouvrir. Le déchu afficha alors son sourire le plus radieux, subtile mélange de provocation et de séduction. Pourtant, ce sourire déclina lorsque derrière la porte, il vit un type loin du standing de Melchom lui ouvrir. Qui c’était ce nabot ? Si encore il s’était montré agréable. Mais non, en plus, il tirait une tronche de cinq pieds de long et était aimable comme un chien des enfers qui se serait assis sur un tison ardent par accident. Le mal-léché annonça sans la moindre convivialité qu’il n’avait besoin de rien et referma la porte aussi sec.

Non mais qui c’était ce trou du cul qui squattait chez Melchom ?! Un sourcil haussé de surprise et d’incompréhension face à cette situation, Asmodée regarda la porte lui être claquée au nez. Gueule d’Ange n’aurait-il pas oublié de lui parler de quelque chose par hasard ? Comme par exemple, l’existence d’un colocataire bourru. Qu’importait, ce n’était certainement pas ce mec qui allait compromettre les projets du Tentateur.

Se concentrant, le démon s’éclipsa pour réapparaitre confortablement installé dans le canapé du salon de Melchom. Assis les jambes croisées et les bras en appuis sur le dossier du sofa, le déchu était parfaitement callé. Une nouvelle fois, Asmodée arbora l’un de ces sourires dont il avait le secret, un rictus provocateur et railleur, prêt à accueillir cet inconnu lorsqu’il reviendrait dans la pièce. Ce n’était qu’une question de secondes avant que le second round ne commence.

« Eh bien … qu’avons-nous là ?, commença-t-il par dire lorsque Grognon fit son apparition. Visiblement … un personnage à la convivialité peu développée … voire, inexistante. »

Faisant pianoter brièvement ses doigts sur le dossier du canapé, Asmodée enchaina sans laisser réellement le temps à son interlocuteur d’en placer une.

« Bon … trêve de plaisanteries, je n’ai pas vraiment de temps à perdre avec les grouillots, annonça-t-il d’un ton impérieux, alors qu’au même moment son sourire s’était effacé pour laisser place à un visage intraitable. Je suis là pour voir Mel. »

La porte refermée, George s’imaginait déjà reprendre tranquillement sa lecture là où il l’avait laissé tout en espérant que ça l’aiderait à passer par-dessus cette succession de petites merdes qu’il avait vécues tout au long de ce mercredi et si ça ne fonctionnait pas, il irait probablement tenter de courir dans le jardin sous forme animale…c’était idiot mais ça avait tendance à détendre ce genre de truc. Sauf qu’en arrivant au salon, il passa à ça près de la crise cardiaque…sursautant assez vivement tout en regardant rapidement en direction de la porte d’entrée…comme-ci il se demandait comment ce type avait pu…et là, ça le frappa…le souffre, l’effluve démoniaque. Oh merde, le con. Sa mauvaise humeur s’en dégonfla comme un soufflé au four. Il y avait un démon dans le salon, qu’est-ce qu’il devait faire ? Ça ne serait jamais arrivé à son appartement ça…il devrait dessiner des pièges anti-démon ici aussi tie…ah…bah non, il ne pouvait pas. Pourquoi l’autre crétin était un démon aussi, hein ?! Okay bon…On se calme, ce n'était pas un crétin. Au moins…il n’avait pas l’air agressif, ça devait être bon signe. En tout cas, c’était surement la dernière fois qu’il prenait l’initiative d’ouvrir la porte…la prochaine fois, il jouerait au absent, au mort…ça vaudrait mieux. Oh et machinalement, il cacha le pendentif en forme de trèfle qu'il portait...l'inscription n'était que sur le revers mais tant qu'il n'y avait aucune raison de la dévoiler...il préférait faire oublier le bijou.

Il essayait de calmer les battements de son cœur qui s’était emballé alors que…l’inconnu lui reprochait son manque de…convivialité. Il eut à peine le temps de lâcher un « Oh… » à peine audible, qu’il n’avait pas le temps d’en placer plus. Il se pinça un peu les lèvres au fil des paroles…Il n’aima pas trop de se faire qualifier de grouillot mais…ne s’en formalisa pas plus que ça, bon…peut-être un peu, intérieurement. En tout cas, il fut rassuré lorsque l’autre déclara être venu voir Mel, un peu. Etait-ce un ami ou… ? Comme ça, il avait l’air mais…c’était tellement tordu ces Êtres-là que bon…néanmoins, sur un ton plus…aimable que deux ou trois minutes plus tôt…

_ Il n'est pas là, mais devrait rentrer d'ici... - il jeta un coup d'œil à la pendule - Une heure ou deux...Je crois. La plupart du temps, il quittait plus tard…et dans ces cas-là, Melchom était déjà là…alors il n’était sûr de rien, ne faisait que supposer donc en se basant sur ses horaires habituels.

Sinon, il hésita un peu…tirailla sur son oreille, comme il le faisait que trop souvent lorsqu’il était gêné…et se racla la gorge… - Je...suis navré pour le manque... d'amabilité...à la porte, ce n’est pas dans mes habitudes. Sale journée - Il devait s'en ficher, il le savait, ce n'était que pour faire comprendre que bon, ordinairement il était plus affable que ça - Et je n'ai pas porté attention à...votre odeur. - Autrement, il ne l'aurait pas pris pour un démarcheur…Parce que bon, un démon dans ce métier…il n’avait jamais vu et ne pensait pas que ça pouvait exister…Quoique, ils étaient capables de tout…

Il s’était rapproché du fauteuil où il était installé quelques instants avant…

_ Je peux tenter de le joindre pour lui dire qu'il a...de la visite, à moins que vous ne préférez repasser plus tard ? - Ca ne semblait pas être le cas alors il allait envoyer un message à Melchom en espérant qu’il le lirait de suite…Il ne se voyait pas attendre une éternité seul avec cet inconnu, ça le foutait mal à l’aise en plus les démons - Vous voulez boire quelque chose en attendant ?

Parce qu’en vérité, il n’était pas un si mauvais hôte. Et, sans attendre de réponse…il s’empara de sa propre tasse restée sur la table basse pour se diriger dans la cuisine…ça ne l’empêcherait pas d’entendre s’il devait servir quelque chose à…Qui c’était d’abord ? Il déposa le tout sur le comptoir, s’empara de son téléphone qui s’y trouvait (Il l’avait descendu après sa douche) et envoya rapidement un sms au principal intéressé, un simple « Il y a un démon dans le salon. » et fourrant l’appareil dans sa poche, il alla rincer sa propre tasse…pas qu’il avait tant envie de reprendre un thé maintenant mais il avait besoin de s’occuper les mains…

L’apparition inopinée du déchu confortablement installé dans le salon ne manqua pas de faire son petit effet chez le colocataire de Melchom. En une fraction de seconde, l’humeur maussade de ce dernier lui passa, pour laisser place une panique certaine, comme en attesté son regard, pour le plus grand plaisir du démon. Devant le reproche d’Asmodée, le type sembla navré. Pourtant, son invité forcé ne lui laissa pas le temps de s’excuser, révélant sans perdre d’avantage de temps la véritable raison de sa présence : Melchom. Plein d’hésitation et d’angoisse, le jeune homme parvint avec quelques difficultés à révéler que le démon n’était pas encore rentré, et qu’il ne serait d’ailleurs pas présent avant une heure ou deux.

D’un air circonspect, Asmodée observa en silence l’étrange énergumène qui se tenait devant lui. Le regard légèrement plissé, l’Avatar de la Luxure n’était pas certain de la franchise de son interlocuteur. Ne cherchait-il pas simplement à se débarrasser de lui ? Non … vu son état, ce type était actuellement tout bonnement incapable d’établir un stratagème reposant sur le mensonge. Son corps tout entier hurlait son inconfort, plusieurs tics gestuels trahissant le malaise du malheureux. A présent qu’il en avait l’occasion, le jeune homme présenta ses excuses quant à son accueil peu diplomate, prétextant une salle journée. Puis, il prononça une phrase pour le moins inhabituelle, cette dernière mettant la puce à l’oreille du déchu. Le coloc’ n’avait dans un premier temps, pas prêté attention à l’odeur. Un nouveau sourire naquit alors sur les lèvres du démon, dissipant alors la mine austère qu’il présentait jusqu’alors.

Sans le quitter des yeux, Asmodée observa l’étrange personnage à l’odorat affuté se rapprocher d’un fauteuil, sans pour autant y prendre place, comme s’il redoutait de s’approcher du démon. Il proposa alors, avec une certaine peine, de contacter Melchom afin de le prévenir de cette soudaine visite, à moins que le déchu ne préfère repasser plus tard. Puis, dans un soudain regain d’hospitalité, il proposa une boisson. Avant même d’avoir la réponse à sa proposition, le type s’était saisi de sa tasse vide, puis avait filé dans la cuisine. Le Débaucheur d’Âmes lui accorda quelques minutes afin de le laisser souffler un peu après toutes ces émotions. Puis, alors qu’il entendait des bruits de vaisselles, Asmodée se décida pour rejoindre l’improbable personnage.

D’une démarche sereine et gracile, aussi discrète et agile que les déplacements d’un serpent, Le Gardien des Secrets Impies traversa le salon pour se rendre dans la cuisine, les mains dans les poches de son pantalon, un air désinvolte sur le visage, accompagné du même sourire en coin qui était apparu quelques instants plus tôt. Il y retrouva le colocataire, les mains dans l’évier en train de rincer sa tasse.

« Colocataire d’un démon … odorat particulièrement aiguisé … laissez-moi deviner … », commença le démon d’une voix taquine.

A quelques pas de l’homme, Asmodée se mit alors à humer l’air tout en fermant les yeux comme pour mieux apprécier les saveurs environnantes.

« Oui … j’aurai dû m’en rendre compte plus tôt … Votre absence d’âme ne peut signifier qu’une seule chose : vous n’êtes pas humain. Et pour avoir ainsi décelé l’odeur du souffre, vous devez être … un vampire ? Non, trop angoissé … »

Le démon fit alors un pas de plus en direction de son interlocuteur, l’espièglerie pétillant un peu plus dans son regard.

« Un loup-garou ? Impossible, Mel’ a trop d’estime personnelle pour s’acoquiner avec une telle créature … »

Une nouvelle fois, Asmodée exécuta un nouveau pas, réduisant encore un peu plus la distance le séparant de l’homme.

« Par les Cinq Cercles de l’Enfer, dites-moi que vous n’êtes pas une de ces cochonneries de wendigo ! Aucun risque … vous n’êtes pas assez téméraire. »

Effectuant un dernier pas, Asmodée ne se trouvait à présent plus qu’à quelques centimètres de l’objet de son attention. Posant son regard vert-noisette à l’éclat malicieux dans les yeux de la créature mystère, il afficha alors un sourire presque carnassier, l’observant durant quelques secondes avec une pointe de sadisme. Puis, fermant les yeux, le déchu huma une nouvelle fois l’air, cherchant à définir l’identité de celui à qui il faisait face en étudiant les parfums dégagés par son être intérieur. Une fois ceci fait, l’Infortune d’Eve rouvrit les yeux, posant cette fois-ci un regard belliqueux sur le jeune homme. Son sourire s’était éclipsé pour laisser place à une mine froide et calculatrice.

« Plus que ta véritable nature, ce qui m’intrigue à présent, c’est de savoir pourquoi tu portes sur toi l’odeur de Melchom ! Oh, et je ne parle pas seulement de son parfum, non ! », annonça-t-il d’un ton courroucé.

Genre moi, les ouvertures, j’en ai marre. Vraiment. Alors Bam! Pas d’intro. Melchom était assis confortablement sur sa chaise, la faisant légèrement balancer d’un coté à l’autre pour signifier qu’il était en vie. Il fixait le petit humain gesticulé doucement pour expliquer ses tableaux et ses graphiques. C’est à ce moment que le téléphone dans la poche du démon vibra doucement. Il ne pouvait que se demander qui le contactait à cette heure. Parce que bon, trop tôt pour un démon et trop tard pour le boulot. Peut-être George pour dire qu’il rentrait tard? Il regarda rapidement son téléphone et c’était bien George. Il vint pour le ranger sans lire, mais décida quand même de lire juste au cas. Heureusement, parce que George lui balançait : « Il y a un démon dans le salon. ». Ah bon? Il n’y avait personne qui connaissait son adresse et encore moins qui pourrait laisser George en vit le texter sagement…

Sauf un, sauf Asmodée. Eh merde, c’était tout à fait possible en fait. Donc ouais, il avait froncé les sourcils, parce qu’il lui avait dit de cesser de se pointer, il ne respectait rien? Melchom avait le droit de garder le contrôle non? Donc ouais, il avait répondu simplement un : « Laisse-moi deviner, il est propre, en contrôle et intéressé? J’arrive dès que je me libère ». Parce qu’il ne pouvait pas simplement disparaitre comme ça. Il attendit donc sagement que le mec très peu intéressant se décide à terminer son explication financière longue comme ça vie. Ça vie qui allait finir par devenir très courte s’il ne se dépêchait pas. Sauf que le démon n’avait pas remarqué que ses doigts pianotaient d’impatience contre la table de conférence et que le petit humain sentait l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Pauvre petit. Il annonça finalement qu’il devait se sauver. Balança sans se retourner que tout le monde faisait du beau boulot et quitta la pièce. Il adorait entendre le soupir de soulagement de la petite assemblée qu’il venait de quitter. En même temps, faire du profit pendant la fin du monde, il fallait le faire et ils y arrivaient, de peine, mais quand même. Il marcha d’un pas rapide jusqu’à son bureau, ferma la porte pour se donner un peu d’intimité avant de se volatiliser, tout simplement.

Il mit finalement les pieds silencieusement dans son propre Hall d’entrée. George avait dit qu’ils étaient au salon, donc le Hall c’était bien. Il marcha tout aussi silencieusement pour entendre la voix d’Asmodée qui le fit sourire, un sourire amusé et intéressé. Parce que le déchu était en train de demander pourquoi l’odeur de Melchom était partout sur le chien. Bonne question hein. Il les avait finalement rejoints dans la cuisine en disant simplement, toujours sourire aux lèvres :

-Parce que je suis irrésistible Asmo, tu devrais le savoir depuis le temps, non?

Il blaguait, bien entendu, mais quand même. Aussi bien en profiter pour s’amuser un peu vu la merde dans lequel il se trouvait.

-Parlant d’irrésistible, on n’avait pas convenu qu’on se voyait ailleurs qu’ici? Il me semblait que oui pourtant.

Un reproche? Peut-être tout petit peu oui. Il était toujours en contrôle et Asmodée avait encore donné un coup de pied dans sa fourmilière genre. Donc ouais il l’avait souligné, mais il ne l’avait pas non plus accusé. Il était sage le démon et s’il pouvait finir avec Asmodée dans le lit de ce dernier, il ne dirait pas non. Parce qu’on va parler franchement, avec George, Mel aurait fini par avoir les couilles bleues à force de ne rien faire hein. Donc ouais, sage et adorable le démon, comme toujours, ou presque.

Puisqu’il n’avait entendu aucune réponse lui parvenir quant à sa proposition de servir quelque chose à boire, George avait supposé que le démon ne souhaitait rien. Néanmoins, ça ne l’empêchait pas de trainer en cuisine pour…déjà, prévenir l’objet de la visite et s’occuper à se préparer un autre thé pour lui-même qu’il ne boirait peut-être jamais. Ça, ça ne serait que le premier d’une longue liste mais…les prochaines fois, ça ne serait pas pour les mêmes raisons. Il prenait un peu son temps, nettoyant la tasse et la cuillère utilisées avec sans doute un peu trop de zèle…Se berçant sans doute de l’illusion stupide que l’inconnu resterait sagement au salon. Comme il se leurrait, hein ? Il eut un léger sursaut, ouais…il était plutôt nerveux comme type, surtout depuis quelques mois en fait…lorsqu’il entendit la voix résonnée derrière lui. Il ne l’avait même pas entendu, ni senti approché. Il allait vraiment devoir être beaucoup plus attentif que ça. Il s’était retourné, pour lui faire face…sa tasse solidement tenue entre ses mains, presque comme un rempart avant de la déposer à l’envers pour qu’elle s’égoutte un peu le temps que l’eau chauffe, fallait qu’il la mette…

Il avait été à deux doigts de simplement répondre qu’il était un Skinwalker, seulement comme l’invité surprise venait de dire de le laisser deviner…Il n’était pas certain que ce ne soit qu’une façon de parler ou quoi alors…il allait poliment le laisser deviner. Même si…il n’aimait pas du tout le ton utilisé. Le laissant…humer l’air, George se déplaça pour attraper la bouilloire électrique alors que l’intrus comprenait qu’il n’était pas humain. Il se mordit la lèvre inférieure, il n’aimait jamais trop qu’on lui rappelle qu’il n’avait…plus d’âme, qu’il n’était plus ce qu’il était…avant. Il…détestait ça. Il n’aima pas trop se faire comparer à un vampire non plus, mais ne releva pas...Quoiqu’il osa un « Je ne suis pas si angoissé » …Oh, t’as vu….de la mauvaise foi. Cesse tout de suite, Lucy est supposée en avoir le monopole.

Il rêvait où…il venait de rapprocher ? Il se décala pour regagner l’évier qu’il avait quitté et mettre l’eau dans le contenant…Sauf que pour pouvoir le mettre en route, il devait retourner à sa place initiale, ce qu’il fit tandis qu’un nouveau pas était effectué en sa direction juste après que l’hypothèse qu’il soit un loup-garou ait été donné, un Presque lui avait presque échappé…mais il l’avait retenu. Du coup, il n’avait fait que lui jeter un coup d’œil avant de placer la bouilloire sur le socle pour la mettre en route. Et…un Wendigo ? Sérieusement ? Et d’où il n’était pas assez téméraire, hein ?! Bon…d’accord, peut-être…ça dépendait. Là, il avait lâché un « Non, rien de tout ça » sur un ton un peu plus agacé…tout en se tournant et…se rendre compte qu’il était près…beaucoup trop près du démon. Il plissa le nez, comme déranger par l’odeur de soufre…ouais, ça le faisait bien pour une personne qui vivait avec quelqu’un l’empestant H24.

Néanmoins, se penchant légèrement en arrière…comme pour mettre un peu de distance, parce qu’il était un peu coincé contre le plan de travail…il soutint le regard, tâchant d’ignorer ce sourire un peu trop…carnassier pour lui. Au moins, il se rassurait…il se savait assez stable pour ne pas perdre le contrôle et…changer, s’il avait vécu cette journée sans aucune instabilité ou presque jusqu’à présent…ça n’allait pas changer maintenant. Du moins, il l’espérait. Il s’était stupidement forcé à rester sur place quand monsieur avait fermé les yeux, genre…pour ne pas fuir, genre…oh il n’était pas si stressé que ça. Mais qu’ils se rouvrirent…il se dit pendant un instant qu’il aurait peut-être dû s’éclipser…c’était quoi cette expression-là ? C’était quoi son problème à ce démon, là ?

Et…son regard fila vers la gauche, pour revenir…une certaine incompréhension se lisait sur son visage… « Je...Quoi ? » Il plissa un peu le nez, reniflant silencieusement comme-ci il cherchait à s’auto-sentir, bêtement… « Je n’ai pas son od… » Pas le temps de terminer, il se faisait couper par la voix de…Melchom !

Sauver par le gong ! Du moins le croyait-il. Pour le coup, il fut soulagé…vraiment même s’il doutait un peu du discours de ce dernier. Attend…Asmo ? Comme…Asmodée ?...Genre ? Oh. Il jeta tour à tour un coup d’œil à…ce dernier et à Melchom. Il plissa un peu les yeux, est-ce qu’ils ? …Surement. Oh...Il chassa les images mentales qui essayaient de s’immiscer dans son esprit. NON MERCI. En tout cas, semblait que l’invité surprise n’avait pas le droit de se trouver là…alors va-t’en ! Pas qu’il ne l’aimait pas…Pas qu’il l’appréciait non plus, hein…mais il le foutait vachement mal à l’aise, là.

En tout cas, George avait profité de cette arrivée pour réussir à glisser le long du plan de travail et mettre de la distance avant de bifurquer pour d’abord se diriger vers Mel’…Parce que, son regard avait changé…Il avait cette innocence et ces petites étoiles typique au Clébard dans celui-ci…sauf qu’à trois ou quatre pas, il cligna lentement des yeux…secoua la tête et à la place…tourna pour s’éloigner un peu à reculons vers le salon « Je…vais vous laisser du coup » …avant de faire volte-face pour pouvoir filer pour de bon, parce que…cet Asmo’ là…il avait dit être venu voir Mel’ alors…il n’avait pas à rester, non ?

Mis au pied du mur par le déchu, le colocataire tenta de nier ce que venait de découvrir Asmodée, balbutiant de vains démentis. Coincé entre le plan de travail dans son dos et le démon planté en face de lui, le malheureux tenta bien de trouver une échappatoire, sans résultat. Ce fut de la voix de Melchom que lui vint son salut. Gueule d’Ange venait de faire son entrée, se ventant d’être irrésistible, réponse dont devait visiblement se contenter l’Avatar de la Luxure pour répondre à sa question précédente. Au son de cette voix, ainsi que sous l’effet de ses propos à la limite de l’Orgueil, Asmodée serra d’avantage les mâchoires, ses tempes se crispant à s’en rompre. Mais ce fut lorsque Melchom rappela cette stupide règle au sujet de ce lieu interdit que le Gardien des Secrets manqua de craquer. D’un mouvement vif, le Tentateur tendit un bras au bout duquel se dressait son index, signifiant au démon de ne pas en rajouter d’avantage, puis, Asmodée tourna la tête en direction de son amant, le poignardant alors du regard. Dans ses yeux, l’ire que faisait naître ce genre d’interdit était clairement visible.

« Oh non ! Si tu crois que c’est en me sortant cette histoire de règle que tu vas t’en tirer, tu te trompes mon petit, irrésistible ou PAS ! »

Ce fut le moment que choisit la créature domestique pour tenter de filer à l’anglaise. Longeant le plan de travail, ce dernier rétablit une distance raisonnable avec le déchu, prenant la direction de Melchom, avant de finalement faire volteface pour annoncer aux deux démons qu’il allait les laisser en tête à tête. D’une pensée, Asmodée ferma la porte, coupant toute possibilité de retraite au malheureux.

« Ou pas ! », lâcha-t-il pour répondre à la proposition du fuyard.

Pivotant pour faire face à Melchom, le déchu fit alors quelques pas dans sa direction, adoptant une démarche étrangement calme. Tout en avançant, il fit pianoter le bout de ses doigts sur le plan de travail. Le regard qu’il posait à présent sur son ami avait gagné en nuances. Certes, la colère pouvait toujours s’y lire, mais, à présent, on pouvait également y distinguer un processus de réflexion à la manière dont il plissait légèrement les paupières.

« C’est donc Ça … qui te pousse à tenter de me tenir éloigné de cet endroit, commença-t-il tout en désignant d’un mouvement du menton le colocataire. Je savais bien que tu me cachais quelque chose … »

Alors qu’il poursuivait son chemin, le démon, de sa main pianotante, se saisit d’un couteau de cuisine à la large lame, le sortant d’un bloc de bois dans lequel il était rangé, au côté d’autres couteaux. Le son de l’acier exposé à l’air libre tinta plusieurs secondes d’une note claire et caractéristique.

« Pourquoi tant de mystères ? Tu ne veux pas partager, c’est ça ? »

A présent, Asmodée faisait courir les doigts de sa main libre le long de la lame, tout en poursuivant sa progression à travers la pièce.

« Ou peut-être bien que tu t’es attaché à cet … animal de compagnie … », soupçonna le démon, alors qu’il s’était arrêté à quelques mètres de Melchom.

Toisant de la tête aux pieds le pauvre type qui s’était retrouvé mêlé à cette histoire bien malgré lui, le déchu l’étudia de son regard pénétrant.

« … persuadé que j’allais l’occire si d’aventure, j’apprenais son existence ? Penses-tu sincèrement que je puisse me sentir menacé par Ça ? »

Cette fois-ci, Asmodée désigna la créature avec la pointe du couteau, puis, il éclata de rire. Son air furibond venait de laisser place à une mine amusée.

« Allons, tenta-t-il de poursuivre entre deux rires étouffés, un peu de sérieux … Quand tu ramènes tes dindes d’un soir pour les baiser alors que je suis disponible, oui, je l’avoue, ça m’exaspère, au point que je ressens le violent besoin de les pulvériser. Mais là … »

Une nouvelle fois, le déchu lâcha un rire plus court que les précédents, tandis que son regard pétillait toujours autant d’hilarité.

« Si jamais je devais y voir de la concurrence, je n’aurai qu’à l’exposer à mon don pour le réduire en esclavage et en faire mon jouet. Non, rassure-toi : il ne craint absolument rien venant de moi. Mais toi … »

Une nouvelle fois, Asmodée afficha un visage austère à l’intention de Melchom, tandis qu’il achevait de tuer les derniers pas les séparant.

« … reparle-moi encore une fois de cette putain de règle … », poursuivit-t-il après avoir rapprochait ses lèvres à quelques millimètres de celles de son interlocuteur.

L’Infortune d’Eve posa alors délicatement l’extrémité de la lame sous le menton de son ami, puis la fit descendre lentement le long de sa gorge, puis de son torse, jusqu’à stopper sa course sur ses parties intimes.

« … et je crois que je prendrai la regrettable décision de t’émasculer après avoir pris le soin de te scellé dans ce corps ! »

Finalement, Asmodée rétablit une distance convenable entre eux, un sourire taquin aux lèvres et reposa le couteau sur le plan de travail. Puis, tournant son regard sur le colocataire, il lui adressa un sourire plus convivial.

« Alors, comment s’appelle notre ... euh … qu’est-il au juste ? », interrogea-t-il Melchom.

En fait, Asmodée aurait dû s’appeler Osmodée. Pourquoi? Parce que le trio aurait formé OMG ou OGM et dans la tête de George, OGM c’est clairement Orgasme génétiquement modifié –n’est-ce pas George?- et ce n’était pas si étonnant comme titre de sujet quand on voyait les deux démons s’y trouvant. Donc ouais, Osmodée. Melchom avait débarqué à la maison parce que George avait des problèmes avec un démon et ce démon, c’était Asmodée. Le plus beau et invitant problème que cette terre ait porté. Pendant qu’il détournait l’attention, George tentait vainement de distancer le déchu. C’était surement mieux comme ça pour la santé du chien. Il comptait bien partir et le démon était d’accord. Parce qu’il préférait être en tête à tête avec le déchu. Il adorait jouer le démon, faire semblant d’être quelqu’un qu’il n’était pas, mais le jouer en double… avec deux personnalité distincte… ce n’était pas simple. Pendant que Melchom balançait qu’il était irrésistible, Asmodée se braqua légèrement. Genre, il n’aimait pas qu’on lui impose des règles? C’était marrant pourtant. Bon d’accord, c’était marrant pour Mel, bien plus que pour Asmodée. Il lui offrit donc simplement un sourire ravageur en mode. Ouais, t’es pas obéissant, mais je t’aime quand même. Avec un amour bien à lui disons-le. La porte c’était refermée pour faire sur que le chien ne se sauve pas. Comme Asmodée nuisait à ses affaires parfois quand même. Asmodée réfléchissait donc sagement à ce que tout impliquait. Le chien, l’interdit, Melchom et surement à la conséquence qui allait s’en suivre. Parce que le démon n’en doutait pas, Asmodée aimait raffermir sa dominance. Il réfléchissait et Melchom souriait doucement. Aussi bien le laisser parler. Asmodée adorait entendre le son de sa propre voix et fallait avouer qu’il était sexy quand il était contrarié comme ça. Le pire, c’est qu’il ne pourrait même pas en profiter parce que George était là. Son sourire provoquant ne put que s’étirer d’avantage à la vue du couteau. D’accord, il l’avait embêté, d’accord, il était sexy. Il pouvait l’avoir dans son lit maintenant? On assoirait George dans un coin et on lui donnerait le droit de fermer les yeux d’accord? Il se rapprochait doucement.

-Tu me connais, je n’aime pas mélanger les trucs et il n’aime pas les démons tu comprends.

Il cacha son sourire joueur derrière un sourire charmeur, limite adorable hein. Il fallait quand même souligner que George n’aimait pas les démons et il fallait souligner que George l’aimait lui, du coup c’était marrant. Donc ouais, ce n’était pas vraiment vrai que George n’aimait pas les démons, mais c’était assez vrai pour lui. Asmodée continuait ses hypothèses. Comme si Melchom était capable de s’attacher. Genre, son frère il pouvait comprendre, le déchu il avait des pouvoirs autres, Melchom y était accro, mais le chien… pas vraiment. C’était un jeu amusant et un jour, il deviendrait un jouet sexuel agréable, mais d’ici là… Il étudia tranquillement George comme s’il évaluait si oui ou non il était un rivale et ce n’était surement pas le cas vu sa réplique. C’était tant mieux, mais… pour qu’il puisse être un rival… fallait qu’il y ait sexe non? Le couteau se balada sur Melchom, sans le blessé, au fil de la pensée du déchu. Donc, George n’avait rien à craindre, Melchom lui par contre, oui, mais juste à cause de la règle qu’il avait établi. Ce qui était marrant quand même. Il c’était donc rapproché un peu plus d’Asmodée, sans même penser craindre le couteau. Le but, était simplement de murmurer sa pensée à l’oreille de d’Asmodée. Si George ne voulait pas entendre, aussi bien qui n’écoute pas. C’est donc de son souffle chaud qu’il murmura à l’oreille de son déchu :

-Mais… je résiste comment à te provoquer moi quand tu es aussi sexy à me menacer comme ça?

Oui, la libido de Melchom était à son comble, mais c’était de la faute de George a toujours dormir avec lui sans rien lui donner de plus. Il c’était ensuite reculer un peu pour parler au deux, mais surtout à Asmodée.

-Donc déjà, Asmodée, je te présente George. Un skinwalker. Il se transforme en husky. J’ai une maison pour tous en général et c’est la sienne.

Donc, on pouvait considérer cette maison comme une niche géante? Peut-être. Vrai quoi, il avait une maison pour tous ce qu’il voulait ou aimait. Donc ouais, là c’était la maison de George, un jour il en aurait surement une pour un autre jouet et ainsi de suite.

-Pour ce qui est des greluches, c’est que tu es un homme occupé et que je n’ai pas envie de te déranger. Je n’avais pas vraiment peur que tu sois jaloux de George, parce que bon… George n’est pas vraiment du genre câlin, alors il n’y a rien à être jaloux.

…malheureusement. Vous savez, avec un petit haussement d’épaule et tout. Il était adorable le démon. Juste qu’il avait très envie de jouer, il avait très envie de sexe aussi, mais ça… c’était de la faute d’Asmodée qui existait après que Mel ait dû jouer les abstinents trop longtemps. Voilà.

Chut ! Les lapsus ça arrive à tout le monde, d’abord Mel ! Sinon…George avait sagement tenté de s’échapper, laisser les démons s’expliquer en tête à tête parce que…l’invité forcé semblait un tantinet fâché là quand même. Sauf que, il venait de lui claquer la porte menant au petit couloir et donc à l’escalier à la gueule avec ce truc de sale tricheur qui se nommait la télékinésie. Il avait sursauté, ça allait…ça ne devait être que la deuxième ou troisième fois depuis que monsieur avait sonné à la porte. Genre, pourquoi ? Il n’avait pas besoin qu’il soit là, lui ! Il serait mieux ailleurs, loin…il en était persuadé. Malgré tout, après avoir cligné une fois des yeux devant le cadre de bois qui lui bloquait toute retraite…il fit volte-face pour pouvoir à nouveau observer les deux.

Il restait tout de même le plus…éloigné possible. Il était assez hm…flippant, le démon là. Pour le moment, il ne disait rien…se contentant de suivre l’échange comme-ci il regardait un match de tennis. Il était un peu surpris d’apprendre que Melchom avait tenté de le garder éloigner d’ici, chose qu’il…appréciait en fait. Il…se crispa quelque peu, ouvrant des yeux un peu plus rond en le voyant se saisir d’un couteau. Euh…non mais…on allait se calmer, là…non ? Et pourquoi Mel’ souriait de façon si provocante ? Ah…oui. C’était un démon, un couteau…certainement pas en fer en plus, ça ne devait pas lui faire bien peur. Techniquement, à lui non plus…puisqu’il n’était pas en argent non plus mais…il restait quand même le plus…fragile dans la pièce quoi et puis même…ça restait flippant de voir un type pas trop content avec une lame entre les mains…surtout un démon, d’abord ! Le partager ? Non mais ! Il n’était pas un jouet, hein oh ! Il orienta son regard, un instant, sur Mel’ qui mentionnait qu’il n’aimait pas mélanger les trucs et que lui, George, n’aimait pas les démons. Vrai…Plus que ça…ça le foutait vachement mal à l’aise, voilà.

…Euh…Animal de compagnie ? Il ne put retenir un « Je ne suis pas… » sur un ton légèrement outré, avant de lâcher un soupir, du genre Humfr comme-ci il ravalait sa fierté. Parce que…c’était peut-être mieux qu’il soit perçu ainsi, surement…Il n’en savait rien en fait. Reste qu’il n’aimait pas ça tout de même. Ah et ! D’abord, Melchom il y était attaché, non mais l’autre quoi. Il fera moins le malin quand il va le droguer avec du sa…Oh non rien. En tout cas, il aimait encore moins se faire toiser de la sorte et…malgré une légère crainte de se prendre un couteau quelque part…il soutenait le regard. Il déglutit un peu, lorsque ça parla de la possibilité de l’occire…euh ? Et c’était quoi ce Ça ? Non mais t’as vu ta gueule ?! Non…George secoua la tête, chassant ses pensées parasites qui risquaient de le faire…dérailler s’il se laissait submerger par elles. Et…d’accord, il avait eu un mouvement de recul en se faisant pointer ainsi du couteau.

Il soupira lorsque la lame cessa de le désigner. De nouveau…il se contentait de suivre l’échange. S’il suivait bien…il n’avait rien à craindre malgré le fait qu’il n’aimait vraiment pas les petits rires du démon là. Genre, il pouvait être de la concurrence s’il voulait, hein !...Putain, il se serait gifler de laisser de telles conneries lui traverser l’esprit. Il en soupira même. Jusqu’à ce qu’il capte un truc…quelque chose qu’il…n’aima vraiment pas, détesta même…Euh…Quoi ? « Quel don ?! » …D’où ça parlait de le réduire en esclavage et en jouet là ? Et genre, il voulait une réponse à sa question, là ! Il se prenait pour quoi, oh ?! Il ne craignait rien ? Bah merci bien, au revoir…rentre chez toi.

Et là…tandis qu’Asmodée tuait les derniers centimètres entre lui et Melchom…George sentit ses sourcils se froncer légèrement. Il sentait quelque chose, au fond de son esprit s’agacer…s’énerver...une envie presqu’incontrôlable de sauter à la gorge du premier pour le lui arracher. Non mais de QUEL DROIT il se permettait de menacer SON maitre ?!!! George se mordit la lèvre inférieure, son index droit après l’avoir porté à sa bouche. Essayant vainement de se faire mal pour…garder ses esprits. Non ! Ce n’était certainement pas le moment de perdre le contrôle, de se laisser submerger par la crétinerie du Chien. Ce…non, certainement pas maintenant. Heureusement, il fut rappelé à la réalité en entendant la réplique du principal intéressé. Il le trouvait sexy ? Oh…bah tant mieux hein. Genre lui, ça le rassurait de savoir que Mel’ il allait coucher ailleurs. Peut-être que comme ça, il n’aurait plus jamais envie avec lui et il serait tranquille. Cela dit…tant qu’il ne risquait pas de perdre la petite sécurité de l’endroit, parce que ouais…à ça, il s’y était vachement fait. Du coup, contrairement à ce qu’aurait pu croire Melchom…George il n’était pas choqué là. Il n’était pas…prude à ce point, tant que ça ne le concernait pas…vas-y, hein. Bon, fallait pas non plus coucher devant lui, fallait pas déconner. Il en avait peut-être même légèrement sourit, si peu…avant de retrouver une expression plus neutre.

Puis, le couteau avait été reposé…Asmodée semblait…plus tellement énervé, et…demanda comment il s’appelait, utilisant le terme notre qu’il ne savait pas trop comment interpréter. C’était juste la façon de parler ou ? Mouai, du coup…pour répondre, il s’était fait distancé. Euh…il n’était pas obligé de dire en quoi il se transformait, non ? C’était privé ces choses-là, d’abord ! Sa maison ? Ah…Il ne le voyait toujours pas comme ça lui. Bon, il progressait, il avait commencé à penser qu’ici, c’était chez lui et non plus que chez le démon. Mais…ouais, voilà bref. Ah et non, on ne peut pas considérer la maison comme une niche géante ! C’est un humain avant tout, bande de pues-le-soufre ! Et euh…devait-il se dire enchanté ? Non, ça serait un peu mentir là. Malgré qu’il…adressa quand même un léger sourire à Asmodée, poliment.

C’est à ce moment qu’il se rendit compte que l’eau dans la bouilloire avait terminé de chauffer. Sur le coup, il décida de l’ignorer. Tandis que Mel’ précisait que l’autre n’avait pas de raison d’être jaloux parce qu’il n’était pas du genre…câlins… « C’est vrai... » …autant appuyer ces propos, ils étaient en parti vrai, après tout.

Du coup, il se demandait s’il pouvait leur fausser compagnie ou pas…Il n’était toujours pas très à l’aise entre deux démon ou… « Personne ne veut du thé, toujours ? » …parce qu’en fait, il réalisait qu’il en avait bien besoin pour se remettre de ses émotions et…comme il était poli, il proposait encore au passage. Le tout dit en retournant un peu plus vers la cuisine, parce que dans tout les cas il s'en prenait un lui, puisqu’elle n’était séparée du salon que par un comptoir…

Melchom ... Melchom ... Melchom ...

Même intégralement plongé dans de l'eau bénite, avec du gros sel plein la bouche, ce démon aurait encore trouvé le moyen de faire dans la provoc'. Il était comme ça, toujours à tenter d'avoir le dernier mot, même dans les situations qui lui étaient le moins favorables. Avait-il conscience qu'un jour, cette attitude lui couterait son éternité ? Certainement. Pourtant, il continuait d'en abuser. Ainsi, même face à l'Un des Sept particulièrement remonté contre lui, môsieur s'amusait encore à rajouter de l'huile sur le feu.

Et puis, cette foutue obsession du contrôle, à vouloir à tout prix établir des barrières afin d'organiser sa petite vie, c'était à la limite de la psychose. Pourtant, il y avait tellement de possibilités lorsque l'on se permettait de faire des mélanges.

Tiens, donc ! Le colocataire surprise n'aimait visiblement pas les démons. Etait-ce une blague ou bien Melchom avait-il oublié ce qu'il était ? Qu'importait, puisqu'à la fin, tout le monde aimait le déchu. Certes, le type avait bien tenté d'en placer une, histoire de donner son point de vue et de contredire le Gardien des Plaisirs, mais il était à noter qu'il n'était jamais très insistant. Sans doute avait-il parfaitement compris que sa survie dépendait actuellement en grande partie du bon plaisir d'Asmodée. Le malaise que le Prince des Succubes pouvait percevoir chez cet homme était un véritable délice. Il était clair que le malheureux n'adhérait pas du tout à cette rencontre, ni à ce qui s'y disait, notamment les jugements qui étaient portés à son encontre. Toutefois, sa manière de rapidement se ressaisir pour dissimuler son air offusqué, ainsi que cette tendance à sursauter à la moindre occasion démontraient très clairement qu'il n'avait pas l'intension d'aller jusqu'à affronter un démon. C'était une preuve de sagesse d'une certaine manière, ce que ne manqua pas de noter le déchu.

Face à la menace de la castration, Melchom usa encore une fois de son habituelle provocation, jouant également sur l'attirance qui existait entre les deux démons. Finalement, répondant à la question du déchu, il présenta son colocataire comme s'appelant George et comme étant un skinwalker pouvant prendre l'apparence d'un chien. C'était donc de là que venait cet odorat hors norme. Cette maison était la sienne, tout du moins, celle que lui avait dégotté Melchom.

Puis, vint l'éternel discours de justification de la part de Gueule d'Ange. S'il croyait que son blabla le sauverait lui et ses grognasses, c'était qu'il avait encore mal cerné le Serpent de l'Eden. Toutefois, Asmodée préféra remettre à plus tard cette histoire, face à ce qu'il venait d'apprendre. George semblait peu enclin à vouloir fricoter avec Melchom (très certainement au grand désespoir de ce dernier), ce que confirma assez rapidement le chien. Cette nouvelle étira un peu plus le sourire du déchu. Melchou s'était donc montré dans l'incapacité de mettre Médor dans son plumard. La bonne blague.

D'ailleurs, toujours aussi mal à l'aise que depuis maintenant plusieurs minutes, le skinwalker chercha une nouvelle fois à échapper à cette situation, allant se chercher de l'eau chaude pour son thé, tout en en proposant au passage. Le regard amusé, Asmodée suivit alors George de ses iris vert-noisette, son indéfectible sourire au coin des lèvres. Le déchu reporta alors son attention sur Melchom, son sourire s'aiguisant alors qu'au même moment son regard pétillait d'une étincelle joueuse.

" Comme ça, il n'aime pas les câlins ", le taquina-t-il avec un rapide haussement de sourcils railleur.

Asmodée s'était présenté en ce lieu, pensant au départ qu'il s'agissait de la demeure de Melchom, en ayant au préalable étouffé cette aura qui lui était si particulière. Ainsi, il estimait que Gueule d'Ange ne pouvait pas l'accuser de tricherie lors de leurs tête-à-tête. Mais c'était surtout pour le Corrupteur, une manière de prouver son attachement, un cadeau qu'à l'heure actuelle, il n'accordait qu'à Mel, afin qu'il le perçoive tel qu'il était au naturel, sans aucun artifice.

Mais George n'était pas Melchom ...

Reportant son attention sur George, ce dernier étant en train de se verser de l'eau chaude, Asmodée s'avança dans sa direction, d'une démarche posée. Un sourire toujours au coin des lèvres, il s'adressa alors à lui d'une voix particulièrement douce et mielleuse, loin de l'intonation dont il avait usé plus tôt. Dans son timbre, il n'y avait à présent plus trace de colère ou de mesquinerie. Simplement une impression de douceur et d'affection.

" Après réflexion, j'en prendrai bien un aussi s'il vous plait ... George. "

Ces deux dernières syllabes, Asmodée les prononça avec une délicatesse redoublée, sa langue y imprégnant un venin que le démon ne maîtrisait que trop bien : l'attractif pouvoir de la séduction. Ce prénom, prononcé de la bouche du déchu, caresserait les oreilles de George comme une douce mélopée, résonnant par la suite dans son esprit, dans le seul but de faire naître chez lui une confiance injustifiée envers l'Ancien Gardien de l'Arbre.

Spoiler:

Asmodée jouait à ce jeu et Melchom ne pouvait même pas dire qu’il n’aimait pas. Parce qu’il adorait continuer de provoquer Asmodée, encore et encore jusqu’à ce qu’il ne tienne plus. Jusqu’à ce qu’il lui fasse payer d’une autre façon, la seule qu’il aimait, qu’il écoutait moindrement. George se la jouait George, comme toujours. Il n’était pas à l’aise, il n’aimait pas la situation et ça se sentait. Il tiquait sur les mots, mais était assez intelligent pour ne pas trop relever. C’est qu’il allait finir par apprendre le chien, bravo. Faudrait lui donner une gâterie pour ça non? Melchom ne craignait pas le couteau d’Asmodée, mais n’aimait pas trop que ce dernier pointe le chien. Pas qu’il craignait Asmodée et ses réactions, juste qu’il préférait que George sache qu’il s’inquiète pour lui. Ouais, Melchom jouait un jeu dangereux. Asmodée lui donnerait la fesser, c’est tout. Pas comme si le démon n’allait pas apprécier. La situation n’était quand même pas des plus simples et le démon reportait tranquillement son attention sur l’autre démon. En prime, George disait comme lui! C’était bien fait la vie. Asmodée appuyait doucement sur le fait que George n’aime pas les câlins. Il s’en amusait. Melchom retint un sourire. Parce qu’il mentait en disant simplement :

-Et oui, jamais jamais. C’est triste la vie.

Parce qu’en fait, Melchom avait déjà couché avec le chien. Parce qu’il dormait tous les soirs ou presque avec le chien. Parce qu’il s’amusait beaucoup plus à se faire aimer qu’à coucher pour une fois. Parce que sérieusement, se faire accepter par un skinwalker un peu trop humain qui connaissait la nature des démons… c’était beaucoup plus marrant que de juste… tremper son biscuit. Oh et Melchom ne trichait pas en prime, pas comme Asmodée pouvait le faire. George proposait donc du thé et Asmodée en voulait bien. Il caressait le nom de son chien, il connaissait cette voix, mais pour le moment, il laissait faire. Parce que Melchom voulait savoir la résistance de son chien, voilà tout. Non, ce n’était pas méchant, c’était pour la science, c’est tout. En prime, il ne pouvait que désespérer que la première chose qu’ils allaient faire à trois… c’était de boire un thé. Melchom était surement maudit et il ne le savait pas encore, voilà.

-J’en veux bien aussi, merci.

Signe de politesse envers le chien. La question maintenant était : était-il poli comme ça avec les démons de sa vie? Il en doutait, mais avec Asmodée, c’était une relation complexe. Et une relation complexe pour Mel signifiait souvent de donner à l’autre ce qu’il voulait. Melchom laissa donc le chien s’occuper du thé pendant qu’il portait son attention sur son déchu. Oui, oui, le sien, pour le moment. Genre, jusqu’à ce que le déchu fasse des trucs de déchu et que Melchom ait des envie de meurtre, voilà tout. Parce que oui, si le déchu fait des trucs de déchus sur quelqu’un d’autre que lui, il avait le droit de ne pas apprécier quand même. Donc ouais, Melchom ne pu qu’étirer un peu plus son sourire joueur, le regard pétillant de malice tout en s’assoyant sagement sur le comptoir. C’était le sien, il avait tous les droits.

-Alors mon beau, tu venais à la maison pour une raison particulière ou je te manquais trop?

Parce qu’il ne pouvait pas passé à côté d’une énième provocation. C’était obligé, il n’y pouvait rien. C’était beaucoup trop tentant.

…Pourquoi est-ce que personne ne lui répondait lorsqu’il demandait Quel don ? …Il était en droit de savoir ! Si ce truc pouvait l’influencer assez pour…le rendre esclave et…jouet, il voulait pouvoir savoir à quoi s’attendre. Peut-être que comme ça…il pourrait trouver un moyen de l’éviter si jamais ça devait arriver, peut-être en prenant ses distances, tiens ? Ça serait une idée. Genre…Il ne comptait pas aller visiter cet Asmodée une fois qu’il serait partie…il s’agirait donc simplement de l’éviter. Mais non, donc…On ne lui avait pas répondu. Bande de sales démons égoïstes ne pensant qu’à eux ! Malgré tout…lorsque Melchom en était venu à affirmer qu’il n’était pas du genre câlin, il avait confirmé…Parce que c’était vrai, voilà. Ignorant le sourire du second démon. Et sur ce, préférant prendre ses distances sans paraitre non plus impoli…il avait de nouveau proposé un thé tout en allant éteindre la bouilloire du côté de la cuisine et en récupérant sa tasse pour y mettre un sachet.

Ayant l’ouïe plutôt…développé, il percevait les paroles des démons. Le presque-inconnu et son Comme ça, il n’aime pas les câlins …ignorant en revanche l’expression qu’il avait pris à ses mots. Ouais, il n’aimait pas. Du moins, pas avec les démons et encore moins avec les hommes. Il avait le droit, non ? Il ouvrait son sachet d’Earl Grey pour le laisser tomber dans sa tasse alors que Melchom confirmait. Comme quoi, les démons savaient dire la vérité. Parce que oui, pour lui…ça l’était, la fois avec le Chien…ça ne comptait pas. Il préférait l’oublier ça, c’était il y avait plus d’un an…devait y avoir une sorte de prescription.

Il était à se verser de l’eau chaude, lorsqu’il sentit qu’on s’approchait de lui. Il tiqua légèrement au ton utilisé, c’était quoi cette voix douce et mielleuse ? Il n’aimait pas ça du tout, il trouvait ça perturbant. Il en avait froncé un sourcil…Prêt à lâcher un D’accord lorsqu’il entendit son nom. Il y avait quelque chose de….différent, de…rassurant. Il avait quelque peu figé…ses yeux clignant deux fois au ralenti. Si George avait été normal…sans doute qu’il aurait pu…avoir assez de volonté pour résister. Seulement, George n’était pas…normal, plus depuis sa morsure. Il était particulièrement instable, mentalement et…ce simple mot prononcé avec cette…voix venait titiller chaque…fragments de son esprit. Le Monstre en lui s’insurgeait, l’Humain avait du mal à comprendre mais…avait encore assez de présence d’esprit pour ne pas se laisser avoir, seulement…ça allait aussi caresser l’animal en lui, le Chien…son côté le plus…primaire. Sans compter que…George avait eu une journée difficile, plusieurs fois il avait manqué de…basculer, de perdre le contrôle et là…il avait le droit à ça, non. Il était fatigué, il n’avait pas les facultés nécessaires pour rester stable dans un cas pareil. Alors…Il avait changé, et…se faisant, il avait oublié qu’il versait de l’eau et venait de mettre de l’eau chaude partout…il sursauta lorsque quelques gouttent coulèrent sur son pantalon, échappant/lâchant la bouilloire qui par miracle ne se renversa pas sur le plan de travail…

Il entendit la voix de son Maître, il en voulait un aussi. Quoi ? Oh…du thé, ça lui arrivait doucement au cerveau. Il se tourna…son regard avait changé, il y avait cette innocence propre au Chien qui étincelait dans celui-ci. Il lâcha un sourire, un vrai…pas forcé, et se dirigea vers les tasses pour en prendre une…ou deux ? Il lui semblait que l’autre type qu’il venait de croiser en voulait un aussi, il n’était plus certain. Dans le doute, il en attrapa deux, retourna de là où il venait…ignorant la question posé par le plus trop bien des démons à l’invité, pour verser de l’eau dans les dites tasses et y balancer des sachets de thé au hasard. C’était comme ça qu’on faisait, non ? Ouais, surement. Il hésita…mais comme l’inconnu était plus près…il attrapa une tasse et se dirigea vers lui pour lui tendre un peu brusquement, renversant surement un peu d’eau et…une fois débarrassé…

Il le fixa avec intérêt. George avait changé, il n’était clairement plus le même type d’il y avait deux minutes, il aurait fallu être un imbécile pour ne pas s’en rendre compte.

Il se pencha légèrement vers ce dernier, innocemment (et peut-être même qu’il s’était légèrement appuyé de sa main sur ce dernier, à peine comme du bout des doigts…Juste pour ne pas lui tomber dessus), il…le huma, le renifla même…tout en penchant la tête alors qu’il reprenait une posture un peu plus droite et lâchait sur un ton de voix bien différent de celui qu’il avait usé jusqu’à présent…Comme-ci, celle-ci semblait plus…légère….et en même temps plus hésitante sur les mots, comme-ci il avait du mal à les trouver… « Tu pues. Comme lui, en moins bien » …Ce n’était pas une insulte, pas pour lui. Juste…Qu’il sentait le soufre mais que…il n’était pas Melchom alors forcément, il était moins bien…Parce que Melchom, c’était son Alpha…le plus mieux de tous.

Et…alors qu’il s’apprêtait à aller donner sa tasse à ce dernier, quelque part au fond de son esprit…George, le vrai hurlait presque intérieurement et n’avait qu’une envie…s’enterrer. Pourquoi avait-il fallu qu’il perde le contrôle à ce crétin….maintenant face à…ce type ? Pourquoi, bordel ?...

Suite à la réponse du déchu, George semblait s'être figé un court instant, visiblement troublé par ce qu'il venait d'entendre. Durant ce bref moment, le métamorphe parut comme déconnecté de la réalité, plus tout à fait maître de son propre corps, sa conscience ébranlée par la langue du Gardien des Plaisirs. Ce ne fut que lorsque sa propre tasse déborda de l'eau chaude qu'il versait, qu'il parvint à se reprendre. Ce fut à ce moment précis, que Melchom opta également pour une infusion, sa requête étant de justesse perçue par George.

Mais lorsqu'il se retourna, faisant face aux deux démons, quelque chose avait changé chez lui, tant dans son regard que dans son expression, ou même, dans son attitude de manière générale. Il paraissait moins … coincé. Tout ce qui émanait de lui semblait plus spontané, George ne semblant pas chercher le moins du monde à anticiper les réactions que ses propres actions engendreraient. Alors que ce dernier remplissait les nouvelles tasses, Melchom en profita pour demander la raison de cette visite impromptue à son ami. Mais intrigué par le brusque changement d'attitude du skinwalker, le Mille et Une Fois Maudit ne daigna même pas reporter son regard sur le démon provocateur, préférant continuer d'observer les faits et gestes de George, histoire de ne rien en perdre. Il se contenta simplement de lever gracieusement un index en direction de Melchom, comme pour lui faire comprendre qu'il devrait être patient s'il souhaitait obtenir des réponses, l'attention du déchu ne lui était pour l'heure absolument pas accordée. Mel' prendrait-il mal ce manque d'intérêt que lui portait soudain Asmodée ? Le déchu l'espérait bien … Quoi de mieux pour exacerber les passions que de se voir relayé au second plan par l'objet de ses désirs ?

Finalement, George tendit une tasse remplie à Asmodée avec ce qui aurait presque pu ressembler à de la brusquerie. Le déchu s'en saisit, décalant au dernier moment l'un de ses pieds pour éviter les quelques gouttes qui vinrent alors s'écraser sur le carrelage de la cuisine, plutôt que sur le cuir de ses chaussures hors de prix.

George fixa alors le démon de manière insistante, comme s'il l'étudiait. L'anxiété ou même la frousse que le déchu avait pu voir dans le regard de George quelques instants auparavant, semblaient avoir totalement disparues. Seule une étrange curiosité semblait l'habiter. Lorsque ce dernier se pencha vers le démon pour le renifler, Asmodée le laissa faire, pour finalement se faire entendre dire qu'il puait, mais moins que Melchom. Face à un tel point de vue, Asmodée ne put que hausser un sourcil … surpris par tant de maladresse.

« Intéressant …, commença-t-il par répondre, d'avantage pour lui-même que pour les autres. C'est un détail qui peut toutefois s'arranger. »

Le déchu s'empara alors du sucrier afin d'agrémenter son thé. Puis, saisissant une cuillère, il plongea cette dernière dans son infusion, avant de lui faire décrire des cercles réguliers. Le bruit du couvert le long de la tasse respectait un rythme presque berçant, immuable et au cycle sans fin. Durant tout ce processus, Asmodée ne quitta pas du regard le Skinwalker, un fin sourire s'étirant.

« J'aurai pensé que tu étais plus efficace en terme de dressage », lança-t-il avec une pointe de provocation à Melchom sans pour autant lui adresser le moindre regard.

Asmodée porta alors la cuillère à sa bouche. A ce moment bien précis, il posa son regard lascif sur Melchom, tout en léchant le couvert d'une manière équivoque, avec un sourire racoleur parfaitement maîtrisé. La cuillère à présent inutile, elle fut reposée sur le plan de travail, alors que le démon des Plaisirs portait cette fois-ci la tasse à ses lèvres. Buvant une gorgée de son thé, il laissa les arômes si spécifiques du Earl Grey agir sur ses papilles gustatives, avant de poser sa tasse à côté de la petite cuillère.

S'approchant d'un pas désinvolte du métamorphe, l'Avatar de la Luxure plongea son regard dans celui de George. Dans un même temps, il laissa se dégager de chaque pore de sa peau des effluves chargées de tentation. Tels des nuées de serpents, les volutes invisibles s’immiscèrent autour du Skin, resserrant peu à peu leur étreinte autour de lui. Ainsi, l'odeur de soufre du déchu fut bientôt masquée par une fragrance propre à l'intimité de George, un parfum à même de faire naître chez lui bien-être et quiétude.

« Et maintenant, commença-t-il d'une voix cajoleuse, mon odeur t'incommode-t-elle toujours autant ? »

Le tutoiement s'était imposé de lui-même. George avait été le premier à l'utiliser, mais Asmodée était quasiment certain à présent, que l'homme à qui il s'adressait … n'était plus vraiment un homme. L'animal devait donc être flatté et apprivoisé.

George méritait de savoir oui, mais lui expliquer maintenant n’était pas vraiment la solution. Du coup, Melchom n’avait rien répliqué. Sauf que le problème dans tout ça, c’est que George avait changé. Melchom le savait, il connaissait ça, mais… il ne savait pas top à quel point. Il comprit rapidement à quel point quand le Chien balança qu’Asmodée puait, mais moins bien que Melchom. Du coup, Melchom ne put que sourire, parce que ça en disait long sur le travail d’acceptation des démons qu’il c’était amusé à construire dans la tête de George. Melchom était étrangement satisfait de cela, fallait bien l’avouer. Sauf d’Asmodée, étant Asmodée, il ne semblait pas apprécier tant que cela la réplique. Il pouvait s’arranger? S’il parlait de son pouvoir, Melchom n’était pas d’accord, loin de là. Melchom avait un thé, mais n’avait pas vraiment envie de le boire. En ce moment, il fixait surtout le déchu, ne sachant pas encore ce qu’il devrait sacrifier pour sauver son roi.

-C’est parce que je ne tente pas de le dresser, du coup…c’est pas pratique.

Et il avait haussé les épaules tout en trempant doucement ses lèvres dans son thé. Aussi bien gagner des points auprès de George et taper Asmo pour avoir joué les incrustes. Si Asmodée tentait la provocation, pour une fois, ça ne marchait pas si bien que ça. Melchom n’avait pas envie de jouer, loin de là. Il craignait surtout que le jeu avec George se complique. Melchom fixa Asmodée, son regard se faisant de plus en plus mécontent. On ne lui volait pas ses jouets, jamais. Alors quand il comprit qu’Asmodée utilisait son don contre George, Melchom était loin d’être content.

-George, ici.

Pas la peine d’utiliser un ton dur, ni même autoritaire. Melchom avait habitué George à une chose, l’utilisation de son prénom n’était jamais, mais bien jamais bon signe. Comme ça, le démon n’avait pas besoin d’hausser le ton. Pouvoir du déchu ou pas, Melchom n’avait pas l’intention de le laisser casser son jouet.

-Je ne te laisserai pas le briser. J’apprécie sa présence, il n’aime pas les démons, mais me tolère. Je ne crois pas qu’il aimerait savoir qu’il t’apprécie juste parce que tu triches. Tu sais que je n’aime pas quand tu le fais. En fait, en ce moment… tu travailles très fort pour que je te fasse la gueule une décennie ou deux. C’est vraiment ce que tu veux?

Melchom avait planté son regard dans celui du déchu. C’était maintenant clairement établi, George était hors limite. Il était son jouet et ce, jusqu’à ce qu’il en ait marre. Après, peut-être qu’il partagerait, mais pas pour le moment. Pour le moment, il avait son petit jeu à lui et il comptait bien y jouer selon ses règles.

- Personnellement, je n’ai pas envie de te faire la gueule, jamais. Alors, est-ce qu’on peut simplement prendre le thé comme des êtres civilisés? Ça ne me dérange pas de… te montrer d’autre facette de ma vie, mais… on le fait à ma façon.

Parce que Melchom était du genre secret, qu’il n’était pas du genre à se la jouer bon joueur, mais pour Asmodée… il pouvait faire des concessions. C’était bien le seul en fait.

Il venait de donner la tasse de thé à son Maître. Juste après avoir lâché à l’autre puant que…eh bien, qu’il puait justement. Oh, il ne s’était en rien voulu insultant. Ça n’avait été qu’une vérité. Le soufre, il y avait mieux comme odeur. Le concerné avait trouvé ça…intéressant, de sentir mauvais ? Etrange personnage, tiens ! Il pouvait arranger ça ? Vraiment ? Curieux, le Chien avait tourné son regard vers celui-ci…se détournant du démon sur le comptoir…s’en éloignant de quelques pas. Il fixa pendant quelques instants le mouvement circulaire de la cuillère dans la tasse…comme hypnotisé, avant de se souvenir qu’un peu avant…il avait renversé de l’eau. Ça, fallait l’essuyer non ? Il lui semblait. Il lui fallait un torchon, quelque part…par là. Curieux, il suivait tout de même la conversation…sans vraiment mesurer chaque mot. Le Moins-Bien pensait Melchom plus doué en dressage…ce dernier affirmait ne pas tenter de le dresser. Ça, c’était bien vrai ! Il n’avait pas besoin d’être dressé, non ? Il lui était déjà dévoué. Il chassa de son esprit cette voix au fond de lui qui s’insurgeait…n’aimait pas cette idée, encore. A peine conscient de l’existence de celle-ci.

Il avait récupéré de quoi sécher la partie du comptoir qu’il avait presque noyé, une éponge aurait été mieux mais…il n’y pensait pas. L’inconnu s’approcha de lui, il s’arrêta…penchant la tête. Quelque peu curieux. Il n’était pas craintif, pas inquiet comme… l’Humain … il y avait quelques choses d’étranges. Quelque chose changeait, l’odeur…l’odeur qu’il percevait n’était plus la même. Elle devenait…agréable, envoutante presque…plaisante. Il fut tiré d’un…début de rêverie par une voix, est-ce que l’odeur l’incommodait-elle toujours autant ? Il se surprit à avancer, se rapprocher…inspirer plus fort pour profiter un peu plus de la fragrance. A peine eu-t-il répondu un « Non » Qu’une chose horrible arriva à ses oreilles.

La fin du monde…ou presque. Son prénom. Melchom venait de l’appeler George …Au diable toutes les odeurs envoûtantes au monde, au diable…le monde. Le démon était…en colère contre lui ? Pourquoi ? Qu’est-ce qu’il avait fait de mal ? Est-ce qu’il allait l’abandonner sur le bord d’une route, lui aussi ? Non…non et non ! Il s’était détourné du démon à l’odeur changeante…lançant un regard…effrayé, inquiet à l’autre…se rapprochant rapidement de lui, parce que la dernière chose qu’il souhaitait était que ce dernier soit fâché contre lui. Il s’était approché, suffisamment pour être contre le comptoir, juste devant le démon, s’il se penchait…il serait contre. Il essayait de calmer les battements de son cœur affolé…Il était gentil, il n’y avait pas de raison de se faire abandonner, aucune.

Il écouta. Melchom ne voulait pas laisser l’autre le briser, il avait tenté de faire ça ? Il ne comprenait pas bien. Il se senti fier, lorsqu’il mentionna apprécier sa présence et…pencha la tête un peu, il n’aimait pas les démons mais le tolérait, lui ? Ah bon… ? S’il le disait…il avait sans doute raison. En fait…il avait du mal à suivre, ne comprenait que la moitié de ce qui était dit, oh…il comprenait les mots…mais…l’ensemble lui échappait. N’empêche, il s’était un peu éloigné, passant derrière le comptoir…côté salon, restant près de Melchom mais pas trop…s’il le tolérait juste…c’était étrange s’il restait trop près de lui, non ? Il lui semblait. Celui-ci ne voulait pas faire la gueule à…Asmodée ! Oui. Le nom lui revenait. George cligna des yeux…parce que…il ne comprenait toujours pas ce que le type…ni lui avait fait de mal…il n’avait fait que sentir bon…était-ce si mal ? Dans le doute…il ne le sentirait plus.

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