V. 04 - Une chasse qui ne tourne pas comme prévu

La pleine lune venait juste de se passer la veille et un loup-garou fut aperçu par l'un des collègues de Jolene au bar. Il ne l'avait vu attaquer personne, juste une créature se dirigeant vers une maison abandonnée. En faisant un rapide tour de table, il n'y avait que Jolene qui venait de finir son service au bar et décida donc de l'accompagner. Passant prendre au préalable des armes chez elle, elle savait que le petit se trouver chez Elizabeth dormant certainement à poing fermé au vu de l'heure. Vingt-deux heures. Elle avait rendez-vous dix minutes plus tard alors elle s'activa en prenant le minimum pour cette chasse, un pistolet et des balles en argent, mais aussi au sel.

Prenant la direction de la sortie de la ville, la maison semblait se trouvait à la limite d'Huntfield et elle attendit quelques minutes avant que Zack, son collègue n'arrive. Il s'approcha d'elle, armé d'un pistolet comme elle, mais il avait aussi un couteau.

« Jolene, merci d'être venu.
-De rien, on allait pas te laisser y aller seul tout de même.
-On y va ?
-On y va. »

Il mena le chemin, chacun possédant une lampe de poche pour y voir clair et éviter de marcher dans des pièges, on était jamais trop prudent. L'intérieur de la maison laisser pensé que personne n'y vivait, des débris de verres et de bois jonchés le seul, forçant l'équipe à redoubler de vigilance, puis ils se retrouvèrent devant un escalier. Zack fit comprendre à Jolene qu'il montait et elle continua son chemin en bas. Au dessus d'elle, elle entendit des bruits de pas, fronçant les sourcils en ne reconnaissant pas ceux de son collègue ou il faisait beaucoup de bruit ! Puis les pas s'accélèrent et il était clair qu'en haut il y avait de l'action. On entendit un bruit de détonation et un râle de douleur. Le cœur battant elle monta quatre à quatre les marches.

« Zack ?! ZACK T'ES OU ? »

« La » répondit une voix au bout du couloirs ou elle se précipita, un autre coup de feu retentit et elle braqua son arme à l'endroit où son collègue visé. Un jeune homme semblait vouloir se caché de la lumière émise par la lampe trop vive pour ses yeux, il se tenait le côté gauche au niveau de ses côtés, visiblement blessés, le sang tâchant le tissu de sa chemise. Puis la main se baisse et Jolene se figea. Sa respiration se coupa et au bout de quelques instant elle manqua de tomber dans les pommes, rattrapé par son collègue lui demandant si ça va.

« D...Duke ? »

Elle attendit qu'il réponde, elle avait dit son nom dans un murmure que même Zack n'entendit pas, mais rien ne vient...elle avait certainement rêvé. Se rapprochant, elle vu clairement que c'était lui.

« Jolene, déconne pas, barre toi de là il faut le finir.
-T'es sûr que c'est lui que tu as vu hier ?
-Certains, aller, dégage maintenant ! »

L'impression de recevoir une lame en plein cœur, puis le voir blesser. Les larmes commençaient à venir brouiller sa vision et elle fit volte face, protégeant de son corps le jeune homme. Elle avait l'air déterminé alors que l'autre chasseur pointé toujours son arme sur le blessé.

« Duke, si tu peux te lever, je veux que tu restes toujours derrière moi, d'accord ? Il te tira pas dessus comme ça.
-Non, mais tu déconnes ? Tu défends cette saloperie ? Il se mit à rire.
-C'est le père de mon fils, alors il faudra d'abord me tirer dessus.
-Si t'insistes. »

Le canon du pistolet visa ensuite Jolene qui mit le chasseur aussi en joug, hésitant tout les deux, il tenta à nouveau de toucher Duke, mais en écoutant bien on comprit qu'il l'avait loupé et elle tira instantanément, juste au niveau de son oreille pour qu'il entende la balle, mais qu'il ne soit pas touché.

« Tu fais chier Jolene ! »

Aujourd'hui, Duke devait se préparait une nouvelle fois à se muter en loup-garou, la pleine lune étant ce soir. Se préparant donc comme à son habitude peu avant le lever de la lune, le jeune homme se rendit dans une forêt aux limites de la ville d'Huntfield pour minimiser les chances de blesser quelqu'un, que ce soit un simple civil comme un chasseur. Arrivée sur les lieux, la pleine lune commençait peu à peu à apparaître dans le ciel, sentant alors une sensation primitive les yeux du jeune chasseur commencèrent à tourner aux jaunes, ses crocs et ses dents poussant pour finalement devenir une véritable machine à tuer. Vagabondant alors dans les bois, un chasseur passant par-là remarqua un homme ressemblant monstrueusement à un loup-garou pris alors son arme pour tiré sur la bête, la ratant alors de peu. De peur, la créature prit ses jambes à son cou et fuit le lieu pour ensuite aller se réfugier dans une vieille bâtisse abandonnée qui avec le temps avait commencé peu à peu à s'effondrer, laissant tout de même la maison en assez bon état pour pouvoir se trimbaler aisément en ayant un toit.

S'étant réveillé depuis peu à l'étage d'une maison abandonnée en pleine forêt, le jeune homme décida de s'octroyer quelques instants de repos en plus avant de se lever. Entendant des bruits de pas venant de l'escalier, Duke comprit aussitôt que ce n'était certainement pas un animal aux vues du bruit qu'il faisait en marchant, se cachant alors dans un recoin de la pièce en attendant que la chose dans la même maison que lui soit à portée de main quand soudainement, un homme muni d'un pistolet sembla parcourir du regard la pièce à la recherche de quelque chose, sans doute du jeune homme. Prenant son courage à deux mains, celui-ci sauta par-derrière sur le chasseur, essayant tant bien que mal de lui arracher son arme à feu. N'ayant pas vu qu'il avait un couteau, Zack lui planta directement le poignard dans la jambe, se retournant ensuite pour tirer dans le côté gauche des côtes du pauvre loup-garou, hurlant alors de douleur.

Entendant alors une voix de jeune femme au rez-de-chaussée, celui-ci savait maintenant qu'il n'aurait sans aucun doute une chance de survivre et va certainement y passer. Se cachant alors le visage à cause de la lumière des lampes torches, le jeune chasseur sachant son sort scellé voulut tout de même savoir qui pouvait bien être la seconde personne. C'est alors qu'un choc émotionnel survint chez le jeune homme, se retrouvant face à face avec Jolene qui jusque-là n'avait absolument aucune idée de ce qu'était vraiment devenu Duke. Ne sachant pas quoi dire dans une telle situation, ne s'attendant sûrement pas à tomber sur elle le loup-garou se contenta de regarder vers le sol en plaquant sa main vers l'endroit où celui-ci est touché, gémissant de douleur, préférant affronter la souffrance plutôt que la dure réalité en face de la jeune chasseuse, qui après avoir vérifié si elle avait bien affaire à lui fut sous le choc.

Alors que les deux chasseurs qui jusque-là étaient du même avis commençaient peu à peu à s'embrouiller, la jeune femme demanda à Duke de rester derrière elle pour éviter que l'autre abruti complet ne lui tire dessus. Profitant rapidement du chaos pour ramasser discrètement une pierre au cas où la situation deviendrait trop tendue.

« D'ac … d'accord. »

Essayant de se lever, les deux blessures le firent méchamment souffrir au point de pousser des cris de déchirement, souffrant alors le martyr. Arrivant quand même à se lever, le jeune homme essaya péniblement de garder l'équilibre, manquant alors de tomber il arriva de justesse à se rattraper à l'épaule de la jeune femme, serrant les dents pour essayer d'endurer le supplice qui lui était infligé.

« Za … Zack c'est pas ce que tu crois.. »

Ce devait être une erreur, Duke était un chasseur, pas une créature, il ne pouvait pas être la bête qu'ils chassaient...Zack avait très certainement mal vu, mais il semblait si sûr de lui et le sachant aussi têtu qu'une mule. La brunette s'approcha tout de même, pour être certaine que ce n'était pas son imagination a elle qui lui jouait des tours...mais non, il était bien là, recroquevillé sur lui-même et surtout blessé. Elle ne devait pas céder à la panique, garder la tête froide alors que son cœur battait à tout rompre et que sa vue se brouiller avec des larmes qui ne se versèrent pourtant pas. Pas encore. Elle aurait voulut l'aider, le remettre sur pied, mais il aurait était trop exposé et Zack en aurait très certainement profiter pour porter un coup fatale au jeune homme, pensant juste que sa collègue était devenue folle.

Elle fit volte face vers Zack, protégeant comme elle le pouvait Duke de son propre corps, elle aurait cependant besoin qu'il se lève. Reculant légèrement, évaluant par rapport à leurs tailles le meilleur endroit où se positionner qui lui serait possible de le protéger entière. Puis elle mit son collègue en joug, elle ne pouvait le laisser menacer le père de son fils ainsi, puis elle avait toujours des sentiments pour lui. Elle fléchit légèrement lorsqu'elle l'entendit à nouveau crier de douleur alors qu'il se levait, elle sentit le poids de son corps se raccrocher à elle et instinctivement, de sa main libre elle prit la sienne afin de l'aider à se stabiliser. Elle pouvait aisément tirer tout en l'aidant.

« Tiens toi à moi si tu as besoin, okay ? Duke...je te promet qu'on va sortir de là. »

Le chasseur leur faisant face roula des yeux et ria en écoutant Duke parler.

« Pas ce que je crois ? Mec, hier t'avait rien d'humain et si t'aurais pas fait ton numéro de charme à ta copine là, elle le saurait.
-TU LA FERMES. »

Les mots claquent, résonnent et rebondissent sur chaque murs pour tous les frapper. Surprise elle-même de la façon dont elle s'est emporté, Zack tenta de s'approcher, mais le regard de Jolene l'intima de ne pas faire un pas de plus, prête à tirer et elle gronder presque.

« Je t'ai déjà dit, tu le veux, tu me tues avant.
-Tu payes rien pour attendre. Dit-il en s'adressant à Duke. »

Il s'en alla dans le couloir, marchant à reculons en ne faisait aucune confiance ni à l'un, ni à l'autre à présent. Il tira une dernière fois à la volé, éraflant le bras de la jeune femme et parti en courant avant que l'un ou l'autre n'est le temps de le rattraper. La jeune femme retint un cris, lâchant un grognement alors que son arme tomba au sol lorsqu'elle attrapa son bras. Rien de grave, juste une égratignure et un trou dans sa veste. Elle attendit d'entendre sa voiture partir pour qu'elle soutienne un peu mieux Duke, passant son bras autour de son épaule.

« Okay, il faut qu'on aille à l'hôpital là, tu arriverais à marcher et descendre les escaliers si tu prends appuie sur moi ? »

L'adrénaline courant dans ses veines, elle ne ressentait plus aucune douleur, elle ne ressentait rien à dire vrai, se focalisant sur l'urgence de l'état de Duke.

C'était pitoyable. Comment le jeune homme avait-il pu rater une chose aussi simple, il ne devait faire qu'une chose, désarmer son agresseur et malgré l'avantage de la discrétion qu'il avait en sa faveur, celui-ci arriva quand même à rater. On peut sans doute mettre ça sur le dos de la faim qui le tirailler mais le résultat est qu'il finit avec une blessure au couteau à la jambe ainsi qu'une balle dans les côtes. La situation semblait désespérée pour lui, étant inapte au combat à cause de ces blessures il ne lui restait qu'une seule chose, espérait. Espérait qu'un miracle survienne pour qu'il puisse continuer à voir son fils, qu'il puisse le voir grandir mais aussi le soutenir dans la vie de tous les jours. Voulant à tout prix revoir Jolene, pouvoir poser ses lèvres sur les siennes au moins une dernière fois avant la fin … Il ne voulait pas mourir ici, surtout pas comme ça.

Alors que tout semblait perdu, un prodige arriva. C'était Jolene qui armé d'un pistolet avait reconnu Duke, se mettant par la suite devant-lui pour le protéger de Zack qui était bien déterminé à l'abattre une bonne fois pour toutes, quitte à se débarrasser de la chasseuse. Se levant des suites de la requête de la chasseresse, le jeune chasseur blessé arriva tant bien que mal à se redresser en poussant des cris d'agonis, se tenant fermement à l'épaule de la jeune femme pour ne pas tomber d'épuisement au sol et ainsi être une cible facile. Même si la jeune femme lui fit comme promesse de s'en sortir, la douleur qui le tiraillait risquait fortement de le faire tomber dans l'inconscience la plus totale.

« Com … comprit … »

S'il n'aurait pas été dans un tel état, Duke aurait certainement foncé tête baissée vers la grosse tête qui se croyait tout permit. Malheureusement, c'était à peine s'il pouvait lever son bras gauche étant touché dans les côtes du côté gauche, autant dire qu'il ne pouvait bouger librement uniquement son bras droit, enfin librement c'est pas plus haut que son épaule. Même dans une telle situation, Jolene ne perdait pas son caractère, c'est pour dire qu'elle en avait en réserve la jeune maman. D'ailleurs, Jesse allait certainement se poser des questions s'il le voyait dans un tel état, mais le pire serait qu'il meurt ici même, que penserait-il de l'homme qui venait de lui tirer dessus s'il arrivait à savoir ce qui s'était passé ? Pour dire vrai, il ne voulait même pas y penser mais que faire d'autre pour éviter d'écouter la douleur insoutenable qu'il ressent .

Jolene était prête à se sacrifier pour lui, c'était beau de voir la façon dont la jeune femme tenait Duke dans son cœur. Il ne fallut que quelques secondes de plus à Jolene pour se débarrasser, du moins sur le moment de Zack, seconde qui fut longue pour Duke, manquant plusieurs fois de se tordre de douleur. Prenant alors la fuite, le chasseur eut quand même le temps de tirer une dernière cartouche, éraflant alors le bras de la chasseresse, étant beaucoup trop confus par la douleur pour réagir. Mettant ensuite son bras autour de son épaule pour le soutenir, le jeune chasseur poussa des gémissements de douleur avant de finalement répondre à la question qu'elle lui avait posée.

« Ne t'en … Ne t'en fais pas pour moi. Tout ira bien … ce n'est qu'une balle après tout »

Lança-t-il en prenant un léger sourire forcé pour rassurer la jeune femme même si c'était aussi une manière pour se rassurer lui-même. C'est dans ces moments-là qu'il aimerait que les loups-garous soient comme dans les séries télés mais la réalité était tout autre, ils ne possédaient pas de super régénération, ne pouvant se transformer qu'à la pleine lune, en bref beaucoup de points négatifs que de positif. Commençant alors à avancer, Duke poussa un gémissement de douleur, la balle étant toujours logée dans ses côtes.

Il fallait qu'elle se mette en mode automatique, refuser en bloc ce que Zack essayer de lui faire comprendre à savoir que Duke n'était pas humain...et puis même s'il ne l'était pas, il ne l'avait pas vu tuer quelqu'un ? Alors il ne méritait pas de mourir ! Elle ne lâchait pas, ni Duke, ni Zack, chacun de façon différente, mais il fallait que son collègue parte et rapidement autrement Duke aurait du mal à tenir le coup. Mais là, il faudrait qu'il se batte encore un peu plus, encore quelques minutes.

Grognant, Zack n'aimait pas perdre une chasse, mais elle n'était pas d'accord ici, puis elle n'était pas à son coup d'essai, elle fut déjà parti en chasse et s'était interposé entre la créature et son coéquipier. La créature était un gamin, terrorisé et finalement tout ce qu'il y avait de plus innocent, juste qu'il avait eut une mauvaise rencontre au mauvais endroit. Le chasseur rebroussa chemin non sans tirer une dernière balle qui blessa légèrement la jeune femme. Mais elle ne s'en préoccupa même plus la minute d'après, soutenant un Duke qui commençait à se faire fiévreux et alors qu'il lui demanda s'il pouvait marcher, ce dernier réussit encore à plaisanter. Elle lâcha un petit bruit, une sorte de soupire alors qu'elle retenait sa respiration et la surprise qu'il plaisante encore.

« Oui...rien qu'une petite balle en argent. »

L'aidant de son mieux à marcher jusqu'aux escaliers, ils descendirent ces derniers à son rythme, ne voulant pas précipiter les choses au risque de lui faire bien plus mal encore ou qu'il ne fasse une chute, mais ils en virent le bout. Elle le tenait un peu plus fortement pour qu'il puisse vraiment se reposer sur elle et reporter son poids afin de ne pas trop abîmer sa jambe. Et enfin, ils sortirent de la maison abandonnée.

Elle l'amena jusqu'à la voiture, ouvrant au niveau des sièges arrières et elle l'aida à s'y allongea, cela le soulagerait certainement, dans son agitation, elle prit la trousse de secours et s'occupa de la jambe du jeune homme et en remontant son regard, voyant le sang sur sa chemise elle eut un doute un instant. C'est qu'a l'hôpital ils ne soignaient pas toujours les personnes non humaine. Elle se mordilla la lèvre, voyant la pince dans son kit. Puis elle prit une grande inspiration.

« Tu...tu crois qu'on peut aller à l'hôpital pour qu'il te soigne ou... je dois le faire ? »

Demandant à mi-mot si son collègue avait raison sur la nature du jeune homme ou non. Elle n'était pas encore prête à en discuter plus longtemps, seulement lorsqu'il sera sorti d'affaire et cette balle extraite. Il la supplia de sortir la balle d'elle-même et prit une grande inspiration.

« Okay...okay...je vais le faire ! »

Elle prit le liquide pour désinfecter les plaies qu'elle venait d'utiliser sur sa jambe, la pince fine et entra dans l'habitacle. Portant un collier en argent, ce dernier vint en contact de la peau du jeune homme et il retira immédiatement sa main, comme s'il venait d'être brûler. Il n'y avait plus de doute. Elle arracha littéralement son collier de son cou et le balança dans la voiture et se pencha vers son torse, ouvrant le chemise et arrosa la blessure de l'antiseptique.

« Je suis désolée... je sais que ça ne va pas te faire du bien... mais c'est ça ou l'argent de la balle va finir par te tuer. »

Prenant la pince entre ses mains, elle préféra ne pas lui dire qu'elle n'avait encore jamais fait ça, elle lui donna un drap éponge enroulé s'il avait besoin de serrer quelque chose dans ses mains ou à mettre entre ses dents. Elle alluma la lumière de l’habitacle et tenta de s'immerger dans la tâche qui lui restait à faire, voulant se rendre imperméable aux cris que le jeune homme pourrait pousser, elle était juste heureuse que la balle ne soit pas trop près du cœur. Elle introduit la pince pour ressortir au plus vite la balle qui atterrit dans la main libre de la chasseresse.

« C'est bon, c'est fini...enfin presque...Je...je dois faire des points de sutures ou juste une compresse et un bandage ? »

Elle le regarda, le pauvre était totalement en sueur, hors d'haleine, mais il semblait ne plus souffrir autant qu’auparavant.

Au fil du temps, la douleur s'accentuer au point de devenir insoutenable même en ne bougeant aucun membre, ceci étant certainement dû à la balle en argent qui sur les loups-garous étaient de véritable supplice. C'était d'ailleurs devenue un vrai problème dans la vie de tous les jours, ne plus pouvoir touché d'objet en argent lui avait souvent compliqué la tâche, que ce soit dans la vie commune que dans la vie en tant que chasseur pour se débarrasser des créatures demandant de l'argent, ne laissant alors que les balles en argent au jeune chasseur pour se débarrasser d'elle. Inutile de dire que c'est un véritable problème lorsqu'il doit combattre un polymorphe en ayant comme seul arme à portée de main un poignard en argent.

Après une intense discussion entre Jolene et Zack, la jeune chasseuse réussit finalement à le faire fuir, se prenant malgré tout une balle lui éraflant alors le bras. S'il l'aurait vue ça, Duke aurait certainement cherché à se ruer sur le tireur et ceux même si la douleur était à son apogée à cause de l'argent présent dans la balle. Malheureusement son état ne faisait qu'empirer à chaque minute qu'il passait ici, ne lui restant plus beaucoup de temps avant que celui-ci ne tombe réellement dans les pommes, se faisant de plus en plus fiévreux. Malgré son état, le jeune homme réussissait toujours à sortir un peu d'humour car après tout comme Jolene le disait si bien, ce n'était rien qu'une petite balle en argent.

« Ah.. ah .. » Fit-il en essayant de rire malgré la douleur, le simple fait de respirer le tiraillant « Jolene … si jamais je ne devais … pas m'en sortir … »

Fit-il avant d'être soudainement interrompue par Jolene qui ne voulait sûrement pas entendre la suite, ne voulant pas imaginer qu'elle pourrait potentiellement le perdre. L'assistant tout le long du trajet, l'étape la plus compliquée fut sans aucun doute l'escalier qui demanda au jeune chasseur de redoubler d'efforts pour éviter de faire une chute dans les escaliers qui ne serait sans doute pas revigorante et qui risquerait fortement d'achever le loup-garou déjà blessé. Une fois cette étape qui semblait durer une éternité passée, les deux jeunes gens arrivèrent finalement à sortir de la bâtisse.

Se laissant amener jusque dans la voiture où celle-ci prit soin d'ouvrir à la hauteur des sièges arrière. Ne faisant alors plus de mouvement, la douleur fut légèrement atténuée même si l'argent continuer à lui faire un mal de chien. Commençant à s'occuper de sa jambe, la jeune femme eut un doute sur l'efficacité qu'aurait un hôpital à le soigner, pensant que maintenant qu'il n'était plus un humain pur à cent pourcents à proprement parler, ceux-ci refuseraient peut-être de l’hospitaliser.

« Fait … fais-le … je t'en supplie … ça fait tellement … mal ! »

Fit-il en fermant les yeux, serrant alors les dents pour lutter contre la douleur. Même s'il savait que la douleur va être insoutenable pendant le bref moment où celle-ci tenterait d'enlever la balle, il ne pouvait plus supporter cette souffrance constante causée par l'argent qui n'arrêter pas d'avoir la sensation qu'ont le brûler de l'intérieur, des larmes commençant même à apparaître tellement la chaleur de la balle en argent était élevé.

Ne sentant même plus la douleur à la jambe, celle de la balle étant nettement supérieur, Jolene n'eut donc aucune difficulté pour s'occuper de sa jambe. Malheureusement, un secret finit toujours par être révélé et ce malgré les efforts que l'ont fait pour qu'il reste bien enfoui sous terre. En effet, le collier en argent de la jeune femme toucha la main du jeune homme, lui infligeant alors une sensation de brûlure. Dorénavant, c'était sûr qu'elle ne devait plus avoir de doute sur la réelle nature de Duke, celle-ci préférant tout de même terminer l'opération pour laisser le sujet à plus tard. Elle n'hésita pas une seule seconde à arracher son collier pour éviter de faire souffrir plus qu'il ne le devrait le jeune chasseur, ouvrant ensuite sa chemise pour l'arroser de l'antiseptique, faisant alors grincer ses dents. Lui demandant pardon en disant que ça allait forcément faire un mal de chien mais que le temps ne jouait pas en leur faveur et que la balle allait bientôt venir à bout du loup-garou.

« J'ai … j'ai confiance en toi … »

Fit-il en prenant un léger sourire tendant vers la joie d'être à ses côtés mais aussi vers la souffrance qu'il ressentait de plus en plus à chaque seconde qui s'écoulait, un peu comme si on le brûlait au fer chauffé de l'intérieur. Posant sa main sur la hanche de la jeune femme pour la rassurer, Duke prit le drap épongé qu'elle lui avait tendu pour le placer dans sa bouche, se contenant alors de le mordre pendant qu'elle s'occupait de retirer la balle.

Ce fut une épreuve longue et douloureuse pour le jeune homme, sentant la pince entrer peu à peu dans la cavité qu'avait formée la balle en argent pour finalement la retirer le plus rapidement possible pour que la douleur soit la plus brève possible. Durant tout le long de l'opération visant à retirer la cartouche, Duke ne put s'empêcher de mordre méchamment le drap en poussant des hurlements étouffés à faire froid dans le dos. Maintenant que la balle n'était plus logée dans ses côtes, la douleur fut nettement minimisait mais il restait tout de même à s'occuper du trou qu'avait causé le projectile. Elle lui demanda s'il préférait qu'elle recouse la blessure ou simplement mettre des compresses et un bandage, la réponse fut assez difficile à prononcer étant donné qu'il n'avait absolument plus de souffle, totalement épuisé, transpirant. Enlevant alors le drap de sa bouche pour répondre au questionnement de Jolene.

« Des … des points … »

Le bougre n'arriva même pas à terminer sa phrase, étant brisé par la douleur qu'il ressentit quelques instants plus tôt.

Dans l'esprit de Jolene il n'y avait aucun doute, elle devait juste le sortir de là, qu'il soit humain ou non, il s'agissait de Duke et elle ne pouvait pas regarder son collègue l'abattre tout de même, qu'aurait dit Jolene à son fils ? Comment aurait put-elle le regarder en face après ça ? Puis comment aurait put-elle vivre avec ce meurtre sur la conscience ? Elle ne savait pas de puis quand, ni ce qu'il était vraiment, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que le jeune homme n'était pas dangereux, elle ne l'avait jamais vu agressif envers elle ou quelqu'un d'autre et il faisait son job de chasseur de temps en temps alors oui il tuait, mais pas des êtres humains. Pas qu'elle sache en tout cas. Elizabeth n'a jamais parut inquiète non plus de son côté, alors jusqu'à preuve du contraire, pour elle, il est innocent.

Une fois la menace hors du tableau, à savoir que Zack parte de la maison puis grimpe dans sa voiture pour rassurer un peu plus les deux jeunes gens, elle ne prêta plus attention à sa blessure superficiel, un élan la prit et elle aurait même très bien pu soulever Duke pour le mener jusqu'à sa voiture, vieille instinct de survis qui vient lorsque les siens sont en danger de mort, mais les escaliers semblaient bien trop dangereux pour le tenter. S'il prit le parti de l'humour, ensuite il prit un ton plus grave qui affola les sens de la jeune femme et le coupa alors même qu'il commençait sa phrase.

« Tais toi, ne dis pas de bêtise pareil. Tu vas t'en sortir. »

L'aidant du mieux qu'elle pouvait, son bras libre rattraper le jeune homme lorsqu'elle sentait qu'il allait partir en avant, refusant qu'il ne tombe, refusant qu'il ne puisse sombrer alors qu'ils étaient si près de la fin du tunnel. Ou tout du moins de sortir de cette maison. Elle dut se cogner plusieurs fois, mais elle s'assurait que ce n'était pas le cas du jeune homme et finalement l'aida à trouver un peu de confort sur les sièges de sa voiture. Au moins, il n'avait plus le poids de son propre corps à soulever, appuyant un peu plus sur les plaies ouvertes. Elle s'occupa d'abord de sa jambe, car elle fut toujours dans l'optique de l'amener à l'hôpital pour la balle logé dans ses côtes, mais ce fut une fois ce travail fini qu'elle se rendit compte qu'elle ne pouvait peut-être pas s'y rendre. Hésitante, elle fini par lui poser la question sans trop en dire, ils n'avaient visiblement pas le temps d'en discuter pour l'instant, préférant le soigner et avoir cette discutions ensuite ou même du lendemain matin, l'ayant aider à reprendre des forces. Il la supplia de retirer la balle.

Méthodiquement, elle prit ce dont elle avait besoin dans sa trousse de secours, arracha son collier qui venait de brûler la main du jeune homme pour le jeter dans un coin, ne regardant pas où ce dernier atterrit. Puis elle laissa la trousse aux pieds du chasseur, elle défit la chemise du jeune homme rapidement, tentant de se concentrer, de prendre une grande inspiration alors qu'elle avait dans les mains, lui demandant dès à présent pardon pour la douleur qu'il allait ressentir, mais c'était un mal pour un bien. Il tenta de la réconforter en lui disant qu'il avait confiance en elle, allant poser une main sur sa hanche et elle hocha la tête, aspergea la blessure pour avant de procéder à l'extraction. Il se servit du drap éponge qu'elle lui avait donné, mordant dedans, elle pouvait le voir et le sentir se crispé et lutter contre la douleur que le passage de la balle lui infligé, Jolene dût se reprendre quelques fois alors qu'elle entendait ses hurlement étouffer par le tissu. Elle devait se concentrer, ne pas flancher et voilà la balle retiré. Dans sa main, elle fut aussitôt laissé tomber au sol, sur un sopalin laisser très certainement par le petit à la suite d'un goûter, il s'imprégna de rouge, du sang du loup-garou.

Elle prit une grande bouffée d'air, s'était fini...ou presque, elle n'avait aucune ide de la suite à suivre, si elle devait lui faire des points de sutures ou si une compresser et un bandage suffisait. Le pauvre semblait avoir vécu l'enfer...et ce n'était pas loin à dire vrai il venait de souffrir le martyr et n'avait pu avoir aucun anti-douleur ou même une anesthésie locale. Elle devait faire des points de sutures. Elle reprit sa trousse et en sortie une aiguille courbe et un fil spécifique pour ce genre d'intervention.

« C'est bientôt fini, okay ? Après ça, je ne te fais plus mal. »

Elle passe une main dans les cheveux de Duke, puis sur son front, voulant lui apporter un peu de fraîcheur, elle qui avait les mains constamment glacés. Puis elle coupa le fil et fit quelques points de sutures. Quatre, pour être certains de bien refermer la plaie et elle plaqua enfin une large compresse qu'elle fit tenir avec de la bande adhésive comme les infirmières possédaient pour le faire maintenir. Elle rangea son équipement et se tourna vers son visage.

« Et c'est fini, maintenant je te conduis à la maison, mais il ne faut pas que tu dormes, okay ? Pas encore. Je te shooterais de médicament à la maison pour que tu ne ressentes plus la douleur et tu pourras te reposer. Ça marche ? Presse moi juste la main pour me dire que tu as comprit et que ça te va. »

Elle lui prit la main quelques instants et fila lorsqu'elle ressentit la pression qu'elle attendait. Fermant la portière de son côté, elle préférait encore qu'il reste allongé et elle se mit du côté conducteur. Elle mit la voiture en route et dépassa certainement les limites de vitesse, mais l'adrénaline continuer de couler dans ses veines, rendant son attention encore plus aiguisé. De temps à autre, elle attrapait la main de Duke en passant la sienne derrière son siège et la caressait. Ils furent à la maison Bower en un temps record et elle ouvrit à nouveau la portière arrière, soupirant, elle aida le jeune homme à se lever et l'amena jusqu'au canapé ou il passerait la nuit.

« Je vais te chercher des anti-douleurs, tu as besoin de plus de coussin ? D'une couverture ? J'irais te chercher tout ce que tu veux. »

Il ne pourrait certainement plus cacher la vérité à Jolene sur la raison pour laquelle il a décidé de la quitter elle et son fils quelques années plus tôt. S'il n'aurait eu que l'histoire avec Zack, Duke aurait certainement pu s'en tirer en noyant le poisson dans l'eau, affirmant qu'il s'est bel et bien trompé et qu'il n'avait certainement pas l'esprit clair ce soir-là mais l'histoire du collier ne trompe pas. De toute façon, il lui devait la vérité, elle l'a mérité autant qu'Elizabeth … il avait juste peur de sa réaction mais dès à présent, revenir en arrière n'était pas une option. Malgré ça, ce n'était sûrement pas dans son état actuel qu'il aurait pu tenir une discussion aussi lourde en vérité qu'en émotion.

Voulant prononcer sa dernière volonté à Jolene au cas où celui-ci flanche du mauvais côté, la jeune femme lui coupa la parole en insistant sur le fait qu'il allait vivre. Insister ne servirait à rien, pour dire vrai c'est une vraie tête de mule quand-elle s'y met, c'est sans doute pour ça qu'il aime tant son caractère endurci par les années de chasse sur le terrain et la naissance d'un enfant. En parlant de son fils, il ne l'avait encore jamais amené au zoo, lui aimant tellement les animaux, enfin selon les dires de l'ancienne baby-sitter. Il ne pouvait décidément lâcher pied ici, il avait encore tant à accomplir que ce soit dans son rôle de père que dans son rôle de petit ami. Il voulait encore passait du temps à discuter de tout et de rien avec Elizabeth, l'écouter parler de Sam alors qu'il n'est pourtant pas confiant à ce qu'il soit avec lui, ayant peur qu'elle ne meure à cause du nom ''Winchester''. Il voulait manger des cookies au côté de Jesse, rire avec Jolene et pouvoir l'observer dormir pendant des heures. C'était décidé, il fallait qu'il se batte.

Sortir de la maison ne fut pas chose facile mais grâce à l'intervention de Jolene, il n'eut pas à souffrir plus qu'il ne le devait, même si la balle en argent le faisait déjà bien morflait. Se laissant de temps à autre tomber en avant à cause de la douleur mais aussi de la fatigue qui le prenait de plus en plus à cause de la perte de sang, la jeune femme était toujours-là pour le rattraper à temps. Une fois arrivée dans la voiture, elle s'occupa d'abord de sa jambe en prenant soin d'enlever violemment son collier qui avait brûlé la main du jeune chasseur. S'excusant pour la douleur qu'elle allait engendrer en retirant la balle, celui-ci tenta tant bien que mal de la rassurer en affirmant qu'il avait confiance en elle, posant une main sur sa hanche pour la réconforter. L'opération fut très douloureuse pour le jeune homme qui manqua de temps à autre de tomber dans les pommes. En soi ce n'était pas l'extraction de la balle qui le faisait autant souffrir mais plutôt la sensation de brûlure à cause de l'argent.

Ne pouvant laisser la blessure dans un tel état sans prendre de précaution, la jeune femme lui demanda s'il préférait qu'elle lui recouse, chose qu'il accepta en mâchant ses mots, transpirant de la tête aux pieds. Cette étape fut sans aucun doute la moins douloureuse de toute, Duke étant abattu par la douleur qu'il ressentit lors de l'extraction de la cartouche, il n'eut pas plus mal que ça lorsqu'elle lui planta l'aiguille pour le rafistoler même si la douleur qu'avait laissée le tir restait. Sentant la main de Jolene passé dans ses cheveux et sur son front, apportant alors fraîcheur au jeune homme, il voulut lui rendre un sourire mais la douleur vive qu'il venait de ressentir l'en empêcher. Une fois le travail effectué, Jolene sembla ranger son équipement pour finalement se tourner vers le visage de Duke, lui ordonnant de ne surtout pas s'endormir pendant le trajet, chose qui fut difficile à tenir pour lui, n'ayant qu'une envie, fermer les yeux. Lui pressant alors la main pour approuver ses propos, la jeune chasseuse ferma la portière en le laissant allonger pour que la douleur soit légèrement atténuée pendant le trajet.

La route fut longue et éprouvante pour Duke qui manqua quelquefois de fermer les yeux pour embrasser l'obscurité et écouter définitivement le silence sans retour arrière possible mais la main de Jolene qui caressait la sienne le relança dans la réalité et l'empêcha ainsi de sombrer, continuant à se battre pour elle. Ce n'est qu'une fois à la maison qu'elle ouvrit la portière arrière pour lever le jeune homme, l'amenant enfin sur le canapé où il pourrait se reposer. Jolene était sans aucun doute inquiète pour la santé du jeune homme et insista pour lui demander s'il avait besoin de quelque chose, affirmant qu'elle lui apporterait tout ce qu'il voulait. Prenant alors un léger sourire en ouvrant légèrement les yeux.

Même s'il avait toujours de l'humour en réserve dans une telle situation, il s'inquiétait que son fils le trouve dans un tel état. L'inquiétait serait certainement la dernière chose qu'il voudrait faire.

« Merci … pour ce que tu as faits. »

Elle n'aurait jamais penser devoir opéré à même les sièges de sa voiture. Elle n'aurait jamais pensé qu'elle aurait du extraire une balle du corps d'une personne bien vivante non plus ! Ajoutez à cela la charge émotionnelle lié à cette personne, le père de son fils et...pour dire les choses un peu plus gentiment son amant.Mais elle ne perdit pas son sang froid, préférant lui faire mal rapidement plutôt que de le laisser agoniser, il la rassura entre chaque étape, lui faisant entièrement confiance alors qu'il était littéralement à sa merci. Elle pourrait très bien le tuer qu'il ne pourrait s'échapper, mais elle voulait le contraire, elle voulait le sauver ! Il fallut une petite dizaines de minutes pour tout faire, mais à présent il fallait aussi qu'il résiste à l'appel du sommeil, elle n'avait rien pour le maintenir éveillé qu'elle-même alors elle devrait faire preuve d’ingéniosité. Mais heureusement, cela sembla fonctionner. Juste une caresse sur la main pour lui rappeler qu'il devait lutter.

Heureusement la route n'était pas trop accidentée, il n'avait pas trop a subir de secousse, mais le plus difficile serait encore de sortir de la voiture. Elle n'y avait pas pensé, lui ayant promis qu'il n'aurait plus mal, là voilà qu'à présent elle lui demande de faire encore un dernier effort, Duke pourrait se dire qu'elle se fiche de lui, qu'elle n'en avait pas fini de lui faire mal et...il aurait peut-être raison. L'aidant au mieux afin qu'il ne tire pas trop sur ses fils, elle le fit finalement entrer pour le faire rejoindre le canapé. Le mieux serait qu'il reste en bas pour aujourd'hui afin de ne pas le fatiguer plus que ça.

Il semblait exténué, mais moins blanc que pendant l'extraction de la balle, c'était donc bien l'argent qui l'avait blessé plus que la balle, même si l'un dan l'autre...le résultat était le même. Elle lui demanda alors dans l'urgence s'il avait besoin de quoi que ce soit de plus. Elle l'écouta attentivement et fit quelques pas en direction des escaliers, puis elle se fige, roulant des yeux parce qu'elle venait de tomber dans le panneau. Elle se retourna pour s'approcher de nouveau de lui.

« Ne t'en fait pas pour Jesse, il est chez Elizabeth pour l'instant. Elle soupira. Et vraiment ? Tu es blessés et tout ce que tu veux c'est me voir en costumes d'infirmière ? »

Elle laissa planer quelques secondes, cherchant cette fois à la cuisine un verre qu'elle remplit d'eau et des anti-douleurs un peu plus puissant que le simple ibuprofène et l'aida à les prendre. Elle passa aussi par la salle de bain, passant un gant de toilette dans l'eau fraîche qu'elle apporta pour le passer sur le visage et le cou du jeune homme. Elle le passa aussi près de la blessure afin de nettoyant le sang. Puis elle resta assise au sol a ses côtés un moment, pensive. Elle prit une grande inspiration pour se donner un dernier élan de courage.

« Je pense qu'il faudrait que l'on...discute. Sur ce qui vient de se passer...Tu...te sens près ou tu préfères attendre demain matin ? »

Se mordilla la lèvre inférieur, elle avait un peu peur elle-même de cette conversation, mais elle voulait l'avoir, elle voulait savoir.

Alors que le trajet fut compliqué pour le jeune homme, devant se battre contre le marchand pour pouvoir rester éveillé l'arrivée le fut sans doute encore plus. Devant dès à présent marché jusque dans la maison en sentant ses points de suture s'étiraient à chaque pas qu'il faisait, autant dire que la tâche fut bien difficile mais avec l'aide de Jolene la douleur fut tout de même atténuée. Arrivé sur le canapé, le jeune homme poussa un soupire, étant éreinté par la douleur qui l'avait subitement frappé de plein fouet et qui à cause de l'argent l'avait brûlé pendant plusieurs longues minutes de l'intérieur du corps sans pouvoir faire quelque chose pour l'enlever. Même si la jeune femme n'arrêtait pas de demander à Duke de faire des efforts pour faire avancer la situation, celui-ci ne lui en voulait pas car après tout ce n'était sûrement pas sa faute mais bel et bien la sienne, il n'avait qu'à être beaucoup plus prudent en s'éloignant encore plus profondément dans la forêt que se contenter de prendre les abords de la ville.

Alors qu'elle demanda à Duke s'il avait besoin de quoi que ce soit en plus, le jeune homme ne perdit par une seule seconde de son temps et demanda s'il pouvait la voir en tenue d'infirmière. Jolene s'approcha alors de lui pour lui demander s'il venait vraiment de lui dire de porter une tenue d’infirmière alors que celui-ci est méchamment blessé. Même si ce n'était censé être qu'une blague, il est vrai qu'il espérait vainement que la jeune femme accepte sa demande et enfile un de ces costumes mais malheureusement son plan sembla tomber à l'eau.

« Eh bien … je serais … rassuré ? Si tu veux je peux le commander. »

Fit-il en prenant un sourire innocent comme s'il n'avait aucunement l'intention de se rincer l'œil derrière, prenant le regard d'une personne somme toute bienveillante n'ayant aucune idée noire en tête. Jolene se dirigeant ensuite vers la cuisine pour prendre un peu d'eau mélangée à des antidouleurs, elle l'aida à boire le verre pour le soulager de la souffrance physique qu'il ressentait. Se dirigeant ensuite dans la salle de bain pour finalement redescendre quelques instants plus tard avec un gant de toilette imbiber d'eau fraîche pour le passer ensuite sur son front et finalement nettoyer sa blessure. Elle resta ensuite silencieuse au côté de Duke avant de finalement prendre la parole pour lui demander l'inévitable. Il lui avait caché la vérité depuis si longtemps qu'il en avait presque oublié la difficulté qu'il aurait à lui en parler, mais lui devant la vérité il se redressa légèrement en poussant des petits éclats de voix à cause de la blessure même si depuis qu'il avait pris les antidouleurs, c'était déjà beaucoup plus supportable.

« Non … Non, tu mérites de savoir ce qui s'est … réellement passé. »

Fit-il en la regardant avec un léger sourire en prenant un air attristé comme s'il s'apprêtait à révéler quelque chose qu'il n'aurait préféré jamais dévoiler. Il redoutait depuis longtemps cette conversation et ça n'allait certainement pas être une partie de plaisir de tout raconter mais s'il devait le faire pour quelqu'un, ça serait certainement pour elle. Soufflant alors un peu pour finalement reprendre.

« Tu te rappelles de la fois où … je t'ai quitté, prétendant être avec une autre ? Eh bien … Quelques jours plus tôt, alors que j'étais sur une chasse … il m'est arrivé quelque chose dont je regrette encore que ça me soit arrivé ... et ... j'en pâtis toujours.. J'ai été ... »

Lança-t-il avant de couper net sa phrase, baissant alors la tête vers le sol pour éviter le regard de Jolene. Il avait honte de parler de ça, surtout à la femme qu'il portait dans son cœur alors la peur et les remords prenaient le dessus, l'empêchant de prononcer un mot de plus.

Plus jamais elle ne voulait revivre la même situation, avec n'importe qui de son entourage. Elle savait que Saeko n'était plus humaine à présent et elle avait demandé à Jolene si elle pouvait faire garder Jesse par quelqu'un d'autre par peur de faire mal au petit bonhomme, ne se contrôlant certainement pas assez. Elle avait accepté, mais n'avait pas cherché à s'en prendre à l'ancienne baby-sitter et si jamais un jour elle la voyait blessée, elle serait bien chamboulé aussi.

A présent, elle savait que les extractions de balle, elle pouvait le faire s'il y avait urgence, mais elle n'était pas tout à fait prête à réitérer l'opération d'ici peu, il lui faudrait aussi récupérer de la dose d'adrénaline couplé à la peur de soudain pouvoir le perdre. Il lui faudrait bien un ou deux jours pour décompresser. Sous tension, elle était prête à tout pour qu'il soit au plus confortable...enfin, presque à tout, il venait de lui demander de mettre un costume d'infirmière et elle faillit monter, mais se ravisa en lui demandant comment il pouvait demander ça alors qu'il était mal en point. Il trouva comme excuse qu'il serait rassuré ainsi, insistant sur le fait qu'il pouvait commander ce dernier.

« Pas la peine, j'en ai déjà un. Elle poussa un soupire et secoua la tête, un peu agacé contre elle d'avoir révéler cette information qui aller forcément piquer la curiosité du chasseur. Et bien tu seras rassurer plus tard. »

Repoussant cette demande un peu farfelus, bien que l'on se demandait si elle était si farfelus que ça, vu l'accord qu'ils avaient passé il y a quelques jours et le fait qu'il c'était déjà revu quelques fois entre deux. Mais là, c'était bien plus grave et elle avait un peu plus de mal à en rire ou même vouloir profiter de leur accord sur l'instant.

Puis elle se mit en mode automatique afin d'être plus efficace, que ce soit pour les anti-douleurs ou le confort qu'il puisse enfin sentir quelque chose de frais contre lui et sans oublier retirer les traces de sang. Le plus gros seulement, le reste sera retiré une fois qu'il est quelques heures de sommeil derrière lui pour récupéré des forces. Puis elle se stoppa. Enfin assise, n'étant plus en mouvement, son cerveau prit le relais et elle fini par demander, ils devaient parler de ce qui venait de se passer, lui laissant la chance de s'expliquer demain, mais il n'y couperait pas. Il tenta de se redresser et Jolene paniqua, lui demandant de ne pas bouger et elle collecta les coussins du canapé pour qu'ils puissent le soutenir dans la position qu'il souhaitait être sans pour autant souffrir.

Son cœur se mit à battre à tout rompre, alors, le début de l'histoire remonte à leur séparation ? Voir quelques jours avant. L'espace d'un instant, elle voulut couvrir ses oreilles, mais il le fallait à présent pour le bien d'eux deux...Mais alors, à présent tout allait-il changer ? Elle fronça les sourcils, que c'était-il passé ? Quelle créature chassait-il ? Elle l'observait, le fixer serait même le terme le plus exact, accrocher à ses lèvres, elle voulait savoir.

« Tu as été... ? »

L'encourageant ou le forçant, il ne pouvait pas s'arrêter là, il devait finir cette phrase. Cette question, ce point d'interrogation qui l'avait toujours hanté. Elle allait enfin pouvoir mettre des mots, des images sur l'inconnu.

Alors que Jolene demandait à Duke s'il voulait quelque chose pour se sentir mieux, le jeune homme lui demanda si c'était possible qu'elle se mette en costume d'infirmière afin qu'il se sente un peu mieux. La réponse qu'elle lui lança ne laissa pas le jeune chasseur de marbre qui l'imagina déjà déguiser en infirmière, la chasseuse ayant avoué en avoir déjà un. La première partie du plan était donc déjà accomplie, à savoir se procurer le déguisement, il ne restait donc plus qu'à la persuader de le porter. Mais avant de pouvoir accomplir un tel exploit, elle voulut aborder avec lui ce qui s'était récemment passé dans cette maison abandonnée, ayant forcément des doutes sur la nature même du jeune homme. Même s'il redoutait ce moment depuis fort longtemps, il savait que ce jour arriverait et qu'il ne pourrait certainement pas y réchapper. Prenant donc son courage à deux mains, il tenta d'expliquer ce qui s'était passé huit ans plus tôt. Ayant d'abord du mal à dévoiler la vérité, Duke décida de se reprendre en main et d'assumer sa responsabilité en déterrant la dure vérité qui planait autour de lui depuis de nombreuses années.

Lança-t-il en regardant dans les yeux la jeune femme en prenant un regard plein de regret, de souffrance et de désespoir dont il avait dû endurer pendant plus de cinq longues années à vivre loin de la femme de sa vie et de son fils. Il savait que ce n'était pas forcément la meilleure idée qu'il eut dans sa vie, mais que pouvait-il faire d'autre ? Il était complètement perdu, déchirer entre l'envie de vouloir revoir ses proches et de chercher à tout prix de les protéger de lui … de la bête sanguinaire qui ne cherche que chaos et souffrance.

Actuellement ? Il s'attendait à recevoir une frappe de la part de Jolene ou quelque chose montrant sa rage d'avoir agi ainsi sans prendre la peine de la consulter, mais il ne se saurait certainement jamais pardonner s'il avait blessé, même par inadvertance sa petite amie ou même son fils, voire même pire … les tuer. S'il pouvait revenir dans le passé, il agirait certainement autrement mais le fait est que le passé reste le passé et que quoi qu'il fasse, ça ne changera sûrement pas ce qu'il a fait.

« Je sais que c'était une erreur … de m'éloigner ainsi de vous. Je sais que j'aurais dû t'en parler plutôt que de fuir bêtement mais … j'avais peur Jolene … J'avais peur de vous blesser … J'avais peur de perdre le contrôle. Je suis tellement désolé d'avoir raté mon rôle de père, je suis tellement mais tellement désolé de t'avoir laissé seul avec un enfant sur les bras … » Reprenant un peu son souffle pour ensuite reprendre. « Je ne te demanderais pas de me pardonner pour ce que j'ai faits car même moi je ne me le suis pas pardonné … et même si tu ne veux plus de moi sous ton toit je le comprendrais … mais … La raison pour laquelle je ne me suis pas collé une balle en argent en plein cœur … C'était qu'à chaque fois que je fermais les yeux … J'imaginais ce que ça pourrait être … de voir son enfant grandir et j'ai raté plus de huit ans de sa vie … et je m'en veux. »

Finissant avec les larmes aux yeux, coulant peu à peu le long de sa joue, le jeune homme venait sans s'en rendre compte de déballer tout son sac devant Jolene, sans prendre le temps de juger ses mots. Même s'il savait que la jeune femme le renierait sans doute en sachant ce qu'il était devenu, il avait au moins le mérite d'avoir joué cartes sur table avec elle. Ce n'était peut-être pas un être parfait, loin de là l'idée qu'il le soit mais il avait le mérite d'essayer de se racheter et ceux, quelle que soit la difficulté des épreuves qu'il doit endurer.

Elle ne pouvait pas le laisser, soit il en avait dit trop ou pas assez, mais elle espérait vivement qu'il ne demande pas pour finalement reporter cette discutions au lendemain. Heureusement, ce ne semblait pas être son idée et après la relance de la chasseresse il continua ce qu'il avait à lui dire. Le secret qu'il avait gardé toutes ses années. Il y a huit ans, Jolene accouchait. Il y a huit ans, Duke la quittait soit disant pour une autre...mais la vérité, c'est qu'il y a huit ans, Duke s'est fait mordre par un loup-garou durant une chasse. Son cœur manqua un battement. Il n'était donc plus humain, mais avait décidé de rester chasseur, si cela se révéler être assez étrange, voir contradictoire, pour une raison qui lui échappe cela semblait tout à fait normal pour la chasseresse.

Son regard n'avait rien à quoi se raccrocher, tentant de se oser sur quelque chose, il finit par se concentrer sur celui de Duke, elle pouvait y lire comme dans un livre ouvert, la souffrance, les regrets, tout ce par quoi elle était passer ces dernières années. Lorsque Jesse était éveillé, tout aller bien, elle sentait la joie communicative du petit, mais une fois seule le soir, elle n'avait que ses souvenirs au départ joyeux, mais ils finissaient souvent par devenir douloureux. Mais elle s'était toujours refusé de les oublier. Puis elle comprit avec sa nouvelle explications, cette rupture brutale fut causé par cette transformation et la peur de blessé Jesse ou Jolene. Cela ne faisait pas moins mal pour autant. Rouvrant les anciennes plaies qui ne s'étaient jamais réellement refermé. Elle restait sans voix, entendant parfaitement chacun des mots qu'il lui disait et elle tentait de les analysés un à un. Mais elle se sentait perdue, aucune de ses hypothèses n'étaient la bonne et en plus de ça il ne l'avait pas quitté parce qu'il ne l'aimait plus, mais peut-être même bien le contraire.

Après avoir expliqué les raisons de son départ, il explique à présent qu'il aurait du appréhender les choses différemment, lui en parler et regretta de ne pas avoir pu être la pour elle et l'enfant. La suite s'embrouille un peu plus dans sa tête et elle se leva alors qu'il venait de finir ses explications. Malheureusement, elle eut un vertige et manqua de tomber, s'asseyant de nouveau au sol après s'être rattraper au canapé. Elle sentait une crise de panique vouloir l'englouti, elle avait du mal à respirer et finalement elle se releva.

« Je reviens. »

Elle se moqua bien de son vertige, montant les marches quatre à quatre elle arriva juste à temps dans la salle de bain, au dessus des toilettes pour rendre par deux fois. Mais après ce fut fini, elle n'avait plus rien dans l'estomac, ni dans la tête. Ou plutôt si...sa tête semblait vouloir exploser. Tirant la chasse, elle s’aspergea le visage d'eau plusieurs fois, noyant les larmes qui commençaient à couler, elle bu plusieurs gorgées d'eau avant de se laver les dents et prendre un bain de bouche pour se sentir mieux. Elle attendit encore quelques instants, lorsqu'elle descendit, elle se laissa tomber sur le fauteuil à côté du canapé, visiblement à bout de souffle comme si elle venait de courir un marathon. L'eau dégoulinant de son visage cachait plus ou moins les larmes qu'elle commençait à verser, ses mains tremblées, son corps entier trembler. Elle s’éclaircit la voix étrangler par l'émotion.

« Pardon, ça va...ça va mieux. »

Bien sur que non ça n'allait pas et lui non plus, ils étaient là, à deux, les larmes coulant, sans sanglots, en silence, ce qui était même certainement pire. Elle passa sa main sur son visage, tentant de reprendre contenance.

« Je...humm.... Je t'avoue que je suis un peu perdue là... Je crois que... Elle poussa un soupir. Je crois que j'aurais besoin d'un peu de temps pour assimiler tout ça. Elle se mordit la lèvre pour ne pas craquer. Mais...Mais pourquoi tu m'as rien dit ? Vivant un truc traumatisant comme ça et...et... partir. Elle prit une grande inspiration. Tu me l'aurais dit je ne t'aurais pas laisser partir, je ne t'aurais pas repousser, merde ! »

Huit ans à souffrir chacun de leur côté pour...rien. Elle était en colère, mais aussi bouleversé. Elle eut soudain envie de tout envoyer valser, tout ce qui était sur les meubles, même la télé, donner un coup de poing dans le mur, mais elle attendait que sa crise ne se passe, respirant à intervalle régulier, prenant son temps.

« On...On aurait trouvé une solution et on... »

Sa voix se brisa cette fois, n'arrivant pas à dire qu'ils seraient toujours ensemble.

La vérité peut être une arme redoutable, faisant parfois plus mal qu'un simple mensonge, allant même jusqu'à détruire des vies comme la chasse détruit à tout jamais l'innocence de ceux qui la côtoient. C'est triste à dire, mais c'est comme ça. Aujourd'hui fut le jour ou la vérité sur la raison du départ si soudain de Duke du éclater aux yeux de Jolene, impuissante devant les propos du jeune homme. Elle qui s'attendait à tout entendre, le coup de la morsure d'un loup-garou sembla l'abattre violemment, pensant alors qu'il n'était plus un simple humain mais bel et bien une bête sanguinaire assoiffée de sang durant les nuits de pleines lunes. La jeune chasseresse eut reçu un violent coup à cause de la franchise du jeune chasseur, n'étant pas partie vivre avec une autre femme ou même quittée Jolene par crainte de devenir père mais par peur de la blesser, elle et son fils sans pouvoir contrôler le moindre atome de son corps, la moindre parcelle de son âme.

Il savait qu'elle n'encaisserait sûrement la triste vérité, en même temps qui garderait son sang-froid dans une telle situation. Se levant pour s'éloigner du jeune homme, la jeune femme sembla prise de vertige et manqua de trébucher au sol, se rattrapant in extremis au canapé avant de finalement monter les marches de l'escalier pour se rendre à la salle de bain. Cette scène fut très difficile pour Duke à voir, essayant de bouger sans pouvoir se relever alors que la jeune femme monter les marches de l'escalier à une vitesse fulgurante. Se relevant tant bien que mal pour finir assis sur le canapé, le jeune chasseur mit sa tête entre ses mains, s'en voulant d'avoir agi ainsi huit ans plus tôt. Même s'il ne pouvait rien changer du passé, il pouvait encore se battre pour le présent mais aussi pour l'avenir … Enfin c'était plus facile à dire qu'à faire car le moral n'y était vraiment pas, pour dire qu'il était dans un état psychologique pitoyable, Duke n'arrivait même plus à faire de blague alors que dans une situation où celui-ci est gravement blessé, il arrive toujours à trouver quelque chose pour détendre l'atmosphère, mais-là c'était différent.

Ce n'est que quelques minutes plus tard que Jolene redescendit de l'étage, de l'eau dégoulinant sur son visage, tremblante de la tête aux pieds, affirmant qu'elle allait maintenant mieux même si son état physique et sans aucun doute moral était déplorable. Même s'il n'était pas dans le même état qu'elle, la voir comme ça le détruisait de l'intérieur, s'il y a une chose qu'il déteste c'est de voir sa belle et tendre Bower triste à en mourir. Que pouvait-il faire ou dire d'autres à part ce qu'il venait d'avouer quelques instants plus tôt ? Passant sa main sur son visage, elle tenta de reprendre la parole en lui demandant pourquoi celui-ci ne lui avait rien dit.

« Je suis désolé Jolene … Désolé d'avoir agi ainsi, désolé d'avoir été aussi lâche, désolé … »

Fit-il à la jeune femme en se contentant de fixer le sol, ne sachant pas quoi dire d'autre que ''désolé'' pour s'excuser d'avoir été aussi idiot en la quittant sans lui dire un mot de la vérité. Actuellement, il n'avait qu'une seule envie c'était de se lever pour s'éloigner le plus loin possible d'elle, c'est d'ailleurs certainement ce qu'il aurait fait huit ans en arrière, mais à présent ce n'était plus le même, ou plutôt il ne voulait plus être le même. Jolene tenta de prononcer une phrase pour assurer ses propos quand soudainement sa voix se brisa.

« Et on aurait quoi … Tu es une chasseuse Jo et moi une créature, ça n'aurait certainement pas fonctionné entre nous … Je suis désolé de t'avoir infligé ça une nouvelle fois … Je n'aurais certainement pas dû … »

« Écoute … Je sais que je n'ai pas été le meilleur amant du monde … Je sais que j'ai faits de grave erreur qui ont conduit à de lourdes conséquences pour toi et Jesse … Et j'en suis désolé … je m'en veux mais je sais qu'au fond de moi il y a toujours cette bête qui n'attend que la pleine lune pour se déchaîner … et je t'assure que j'en ai peur … Réellement. J'ai agi sur le coup de la peur par le passé … et je le regrette … et je sais que je ne peux pas changer le passé et je m'en veux terriblement. »

Il fallait juste qu'elle digère l'information. Le pire, c'est qu'en soi, ce n'était pas le fait qu'il soit un loup-garou qui la chamboulait le plus, mais elle n'avait pas vraiment eut l'occasion de lui dire, sur l'instant, c'était tout ce qui en avait découlé qui lui avait donner ces vertiges et cette crise de panique. Il n'y avait pas certainement pas assez de mots pour décrire ce qu'elle ressentait et elle n'arriver même pas à déterminer toutes les émotions la traversant, mais c'était bien trop fort et elle du s'absenter, allant jusqu'à se sentir malade. Elle revint le visage trempé de l'eau glacé, l'aidant ainsi à essayer de garder la tête froide et en même temps elle trompait l'ennemi sur les larmes qui coulaient, mais ce fut sa voix qui la trahit. Il s'excusa une fois encore avant qu'elle ne se mit à parler une nouvelle fois, sa voix se brisant et il continua sur ce qu'elle allait dire, mais dépeins une réalité qui n'était pas la sienne.

Finalement, ce fut la colère, la rage qui prit le dessus à cette instant et elle se leva d'un bond, pris d'une furieuse envie de lui mettre une gifle pour ce qu'il venait d'oser dire, oser prétendre que parce qu'elle était une chasseresse et lui un loup-garou ça n'aurait pas fonctionné alors qu'il était lui-même à nouveau un chasseur. Son regard se planta dans le sien, elle ne bougeait plus et avait le souffle court, tentant de se calmer. Des deux, ça devait bien être elle qui devait ressembler à une bête.

« On aurait trouver une solution, ensemble. On serait rester ensemble... Tu peux dire ce que tu veux, je m'en fou que tu sois humain ou un loup-garou, Duke. J'aurais voulut pouvoir t'aider, J'aurais voulut... Elle prit une inspiration, après tout, c'était son choix à lui, avait-elle vraiment un mot à dire là dessus ? Peut-être... ils attendaient un enfant et étaient sur le point de se marier. Je t'aime pour qui tu es, pas pour ce que tu es. »

Elle fini par se taire, se rendant compte des mots qu'elle avaient finalement employés et du fait qu'elle n'avait pas utilisé le passé, mais bien le présent. Il était trop tard pour faire machine arrière, ce qui était dit, était dit. Elle ne savait pas pourquoi elle avait finalement posé les mots sur ses sentiments, certainement l'urgence de la situation et la peur qu'elle avait eut auparavant, l'adrénaline commencerait-elle à descendre ? La pression baissé au point qu'elle lève sa garde ? La chasseresse resta quelques instants devant lui. Elle entendait aussi sa détresse, sur le fait qu'il avait peur de la bête au fond de lui. Bordel, ce qu'elle voudrait pouvoir le protéger, l'enfermer dans une bulle et pouvoir éloigner ce qui lui fait peur mais... ils étaient indissociable. Il fallait qu'elle fasse quelque chose pour que sa colère se dissipe, qu'elle puisse se contrôler à nouveau et elle s'en alla en cuisine, se sécha finalement le visage avec une serviette réservé pour la vaisselle et... fit tomber tout ce qui se trouver sur le plan de travail. Cassant au passage des choses, mais cela lui fit du bien. Elle voulut hurler, mais elle n'y arriva pas.

Lorsqu'elle revint, il était clair qu'à présent les larmes coulaient le long de ses joues, elle renifla plusieurs fois avant de se saisir d'un paquet de mouchoir et elle en passa un au jeune homme. Elle se moucha, le rangea dans la poche de son jean et enleva finalement sa veste qu'elle laissa tomber au sol, révélant sa blessure. Puis elle prit place sur le canapé à ses côtés, se sentant vide à présent, comme ci toutes émotions venaient de la quitter.

« Merci...de me l'avoir dit. Elle marqua une pause. Ça ne fait pas vraiment que du bien, mais au moins maintenant je sais pourquoi tu es parti et je ne me fait plus de films. Et même si je sais que l'on aurait fini par trouver une solution, ce qui est fait est fait. Elle grimaça légèrement lorsqu'elle passa son bras autour de ses épaules et l'attira contre elle comme on peut consoler un enfant. Répondant à sa détresse et ses peurs. Je...J'ai besoin d'un peu de temps, okay ? Mais... mais je ne t'empêcherais pas de voir Jesse, je ne vais pas te mettre à la porte surtout maintenant, tu as besoin de te reposer et éviter de te faire chasser à nouveau. Ici, les chasseurs ne pourront pas te faire de mal, parce que l'on a des règles entre nous et personne ne tue une...personne non humaine dans la maison d'un chasseur sauf si cette dernière menace la vie de quelqu'un. »

Elle poussa un long soupire, dans un geste automatique, pour le rassurer, mais aussi pour se rassurer elle, elle caressa les cheveux du loup-garou. Elle ne savait pas si d'une seconde à l'autre les émotions allaient de nouveau la frapper ou si la vagues étaient passer et qu'il ne lui restait plus que des incertitudes et le besoin de réfléchir.